Elle n’aurait pas dû venir chez lui.
Ohhh non, elle n’aurait vraiment pas dû.
Elle le savait pourtant qu’il risquait de se passer quelque chose, y avait qu’à voir la dernière fois. Mais non, notre jolie Sam voulait encore croire à ce qu’elle définissait si bien comme une amitié sincère, respectueuse et profonde…
Elle s’était dit que le simple fait de la voir lui montrerait qu’elle éprouvait de la compassion à son égard. Un moment dur pour lui. Elle se devait d’être présente. Pour l’aider, le soutenir.(En y repensant bien, elle aurait pu le faire à la base…alors pourquoi était-elle venue ?)
Mais *ça*…
Elle ne l’avait vraiment pas vu venir.
C’était si… imprévu… soudain…c’était…*lui*… tout simplement.
C’était le seul qui puisse la surprendre de cette manière. Le seul.
Elle craquait à chaque fois c’était bien évident.
Alors pourquoi était-elle venue pour l’amour du ciel ??
Chaque geste qu’il effectuait, chaque acte, chaque mimique, chaque parole, chaque regard.
Elle pensait que la liste s’arrêtait là.
Elle pensait bien évidement.
Mais là.
Une autre de ses capacités devait impérativement être rajoutée à sa liste.
Et quelle capacité ! Si elle avait su ce qu’il savait faire de ses dix doigts (tout sens confondu) avant, elle lui aurait mis le grappin dessus avant qu’une autre s'en charge.
Mais bon, pour le moment il n’avait personne.
Heureusement.
Elle aurait eu mauvaise conscience et l’aurait arrêté aussitôt.
Elle aurait eu mauvaise conscience si elle le savait avec quelqu’un tout court.
Mais bon sang, pourquoi n’avait-elle pas pensé à cette éventualité ?
Parce que… peut-être… qu’elle ne le savait pas aussi doué…avec l’âge…* hum*… on n’est jamais bien sûr… *hum*…
Et puis il y avait le côté personnel, elle ne le connaissait pas aussi bien tout compte fait. Il lui manquait des données. De sacrées données.
Il y avait vraiment quelque chose qui lui avait échappé pour qu’elle n’ait pas pensé à ce qu’il était… …capable de *faire*.
Elle en arrivait même à se demander comment elle avait pu omettre un seul instant qu’il soit si…
*Et merde !*
Elle le laisse venir enfin à ses lèvres, l’attente est trop insupportable.
Elle n’en peut plus.
Elle en veut plus.
Toujours plus.
Elle ne peut et ne veut plus s’arrêter maintenant.
La machine est en marche.
Elle n’aurait vraiment, mais alors vraiment pas dû venir ici.
Elle inspire et expire longuement laissant l’air remplir et vider ses poumons. Puis s’arrête, le temps de savourer cet instant devenu cher à ses yeux depuis plusieurs minutes.
Plusieurs heures.
Elle ne sait plus.
Elle se rend compte qu’elle a perdu la notion du temps.
Elle le regarde directement dans les yeux. Lui aussi.
Elle crispe son doigt sur l’objet délicatement tenu entre ses doigts et entame sa longue progression vers l’ouverture.
Fermant les yeux, elle pousse un murmure étouffé et un long soupir d’extase quand elle le sent rentrer en elle. Et ce n’est pourtant pas la première fois.
Non.
De nombreux essais s’étaient enchaînés mais la sensation restait la même, parfois plus forte ou plus douce. Cependant, il demeurait toujours cette forte impression de bien-être total.
Un nirvana en quelque sorte; une harmonie parfaite entre eux deux. Et pourtant…
Elle referme ses yeux et laisse le reste faire son travail. Elle ressent des frissons partout sur son corps. Comme si ça venait de partout et de nulle part, comme si ça venait d’elle-même, du plus loin qu’elle puisse imaginer et ça se diffusait jusqu'à l’épuisement total, redemandant encore cette sensation magique et indomptable qui la rendait euphorique et conquise.
Oh oui, entièrement conquise.
Mais maintenant, la sensation a disparu. Elle ressent un manque. Un manque crucial qui lui ordonne : *Encore !*. Elle sait que, désormais, elle ne pourrait jamais se débarrasser de ce goût, de cette envie indéfectible qui lui parcourt l’échine pour redescendre jusqu’au bas de ses fesses et dans son antre quand elle le laisse *fondre* en elle.
Elle le regarde amoureusement, les pupilles dilatées et noires.
Elles brillent.
Elles brillent d’avoir connu cette extase qui ne provient uniquement de lui et que personne d’autre n’aura.
Elle lui sourit en se mordant légèrement la lèvre inférieure. Elle veut lui dire quelque chose mais ne sait pas si c’est le bon moment. Lui, n’attend que son verdict. C’est à elle de décider.
« Y’a pas à dire mon colonel, votre cuisine est de loin la meilleure de tout ce que j’ai pu goûter auparavant. »
Elle repose sa cuillère. Il lui sourit.