« Carter…je vous ai autorisée à boire* un peu*… »
« C’est ce que je fais mon colonel. »
« Ah non, non non, là vous en êtes à votre cinquième verre Carter…on a dépassé le
* un peu*… »
« S’il vous plaît, mon colonel, vous nous avez dit que l’on était en repos… »
« Ah, parce que vous quand vous êtes en repos vous vous enfilez 5 verres de ce qui est comparable au whisky sur Terre ? »
Elle sourit immédiatement. L’alcool ingurgité l’aidant à être plus réceptible à l’humour de son colonel.
« C’est exact ! »Confirma t-elle avec une pointe d’humour.
« Et vous êtes dans quel état le lendemain ? »S’inquiéta t-il.
« Vous le verrez bientôt mon colonel… »
Elle approcha tout doucement sa bouche de son oreille pour lui murmurer délicieusement :
« Ne vous inquiétez pas, je saurai rester sobre… au cas où… »
Elle souffla du bout des lèvres sur son oreille, et se recula, affichant un sourire des plus douteux…
…Petit instant de flottement…
…Puis réaction…
« Okkk Carter… je pense que je vais appeler Daniel et Teal’c, que l’on va dire au revoir à tout ce gentil monde et que l’on va vite aller se coucher, hein ? »
Il se leva en s’appuyant sur ses genoux et essaya de repérer ses deux amis au dessus de la masse d’indigènes réunis et assis autour du feu pour célébrer les nouvelles lunes.
Il les trouva un peu plus loin, en pleine discussion avec le chef de la cité.
Discussion assez animée à voir les grands gestes émerveillés de Daniel et l’attitude hystérique du chef, apparemment intéressé par les découvertes faites par l’archéologue sur son peuple.
C’était quand même étrange…ils s’attendaient à aller sur une planète des plus banales, avec des arbres ou des dunes de sable (pour changer), deux-trois jaffas ou un goa’uld cachés derrière, un peuple sans technologie ou ne voulant pas la partager…
Mais non…rien…
Il aurait peut-être pu se méfier qu’autre chose les attendait … C’est que lorsque SG1 avait été tenu informé de leur prochaine destination ça avait donné un peu ça, un avant goût dévalorisé par un supérieur assez pressé :
P8S400. Planète pacifique. Température : 20 à 25 degrés.
Air respirable. Voir technologies. Environnement. Lunes.
Peuple amical. Resterez 5 jours. Bonne chance SG1 …
*Sacré Hammond !* Pensa Jack en se dirigeant vers ses deux compagnons, tout en ayant pris soin de confier Carter à la première femme venue (la laisser près du feu, entourée des habitants masculins de cette planète alors qu’elle était dans un état déplorable, n’était pas un risque à prendre, autant pour lui que pour elle…).
Et si il ne connaissait pas aussi bien son supérieur, il aurait pu jurer qu’il venait de leur donner des jours de congés.
Ce n’était pas UNE planète, mais LA planète.
Une utopie digne des plus grands littéraires de notre monde. Autant pour son environnement sans pareil, son peuple admirable, ses lunes hypnotisantes par leurs beautés, et son ambiance sereine et festive.
Un vrai petit paradis…
Jack soupira de contentement.
Ils restaient 5 jours ici.
5 jours entiers où ils ne feraient rien d’autre que visiter et profiter du séjour, tout en quand même, créant un traité au passage.
*****
« Daniel ? »
« …Et j’ai remarqué aussi une forte similitude avec une des anciennes tribus de notre mo… »
« Daniel ?? »
« …mais c’est absolument fantastique que vous ayez pu encore conserver ce… »
« Daniel… ? »
« …je n’ai pas encore réussi à traduire un passage …attendez…voilà ici !! (Il joint les gestes à la parole, à la manière d’un grand orateur) *Ictinos palis der… »
« Dan… »
« …mais oui !! J’ai compris… (Il marqua une pause)… si on considère que * Ictinos * signif… »
Jack se passa lentement les mains sur son visage, désespéré.
« C’est pas possible, j’abandonne … Teal’c ? »
« O’Neill ? »
« Vous direz à Daniel que Carter et moi sommes partis nous coucher. »
« Je lui transmettrai le message, entendu. »
Il lui tapota amicalement l’épaule en guise de bonne nuit, en se demandant tout de même comment son ami arrivait à supporter l’énergumène assis devant lui, les yeux encore écarquillés par sa découverte.
*****
« Votre amie est partie se promener. »
« …Pardon ?? »
« Elle en avait assez d’attendre et elle est partie se promener. »Réitéra la jeune femme.
…
« Mais je ne vous avais pas demandé de la surveiller ? »
« … »
« …D’accord j’ai compris… où est-elle partie ? »
La jeune femme pointa lentement du doigt la forêt, encore gênée et honteuse d’avoir failli à sa tâche.
*C’est pas possible…quand ce n’est pas un cache-cache dans les vaisseaux mères, c’est dans les bois…ils m’auront tout fait…*Désespéra Jack alors qu’il commençait à pénétrer dans la forêt.
Il arriva facilement à la fin, celle-ci aboutissant à une falaise donnant sur une mer agitée et mélangeant ses couleurs bleu ombre et noires aux remous de ses vagues.
Au fur a mesure qu’il s’avança, il distingua une ombre, une forme puis enfin un corps, allongé dans l’herbe et semblant contempler les étoiles.
« Carter ? » appela t-il doucement.
Mais la personne distinguée ne voulant pas répondre, il s’approcha et réitéra son appel :
« Car… »
« Chuut !»Murmura t-elle mystérieusement.
Un silence se fit, laissant le vent balayer leurs pensées…
Comme pour les rendre plus claires.
« Venez… »Dit-elle silencieusement, en tapotant la place à coté d’elle, l’invitant à s’asseoir.
Il lui obéit.
Il s’assit auprès d’elle.
Proches.
Et se laissa aller.
Il passa une main derrière sa nuque et s’allongea doucement.
L’autre main près de la sienne, et son corps près du sien.
Etait-ce l’ambiance ou se sentait-il véritablement serein ?
Etait-ce le paysage qui se dévoilait devant lui ou était-ce Elle ?
Peut-être un peu des quatre s’avoua t-il enfin, même si un des arguments était plus fort que les autres et semblait les dominer amplement. Une présence humaine n’a jamais fait de mal. Une présence féminine non plus...
« C’est magnifique. »Souffla t-elle, cassant délicieusement le silence imposé.
Jack se contenta d’un simple : « Oui. ».
Recréant ainsi cette harmonie dont ils avaient fait partie durant plusieurs minutes, les laissant alors replonger dans une sensation de rêve éveillé.
*****
Une heure passe…
Puis deux…
Et enfin…
*****
Il tourna la tête vers elle et se rendit compte qu’il serait bientôt le seul debout si ils ne partaient pas se coucher : Sam luttant pour garder les yeux ouverts.
Hésitant sur la marche à suivre, il attrapa sa main gauche …qui lui semblait plus proche qu’il ne le pensait…et se leva tranquillement l’incitant à faire de même en l’aidant de sa main.
« Allez Carter, debout si vous ne voulez pas dormir à la belle étoile… »
En contrepartie de son aide et de sa présence, elle lui offrit un magnifique sourire.
Puis ils partirent…main dans la main…ne se rendant plus vraiment compte de leurs états, mais ne voulant pas encore briser le silence et leurs deux mains jointes, qui accompagnaient agréablement leurs pensées.
Traversant la forêt trop rapidement à leurs goûts, ils se rendirent à contrecœur et avec une petite appréhension vers leurs cahutes, gentiment aménagées par les habitants.
Elle tourna la tête pour lui dire quelques mots et détendre l’atmosphère en causée par la situation…espérant que l’alcool avalé l’aurait aidée à dire quelque chose de censé.
Mais sa tête se mit à tourner violemment, ses idées se mélangent, la fatigue l’envahit, elle s’endort.
« …Carter ? »
Une tête vient se poser lentement sur son épaule, laissant son propriétaire dubitatif quant à l’état de son second.
*Normal, elle est épuisée…*
Il tourna autour de Sam pour pouvoir la porter et l’emmener à sa chambre (priant au passage que Daniel et Teal’c soit déjà couchés…).
Mais une chose clochait…
Jack fit les mouvements précédant en sens inverse… et commençait à remarquer l’etrangéosité de la scène, le rendant plus ahuris et surpris qu’autre chose…
« Bah ?! »
« Ah bah ?!? »
*****
Le soleil caressa voluptueusement les rideaux, lentement, en prenant son temps, puis dansa sur les fines lames en bois qui constituaient le sol pour enfin s’établir sur une présence humaine, peu heureuse de son intervention dans son œil droit.
Un grognement…
Un soupir…
Et un retournement de corps qui en entraîna un autre dans son mouvement, le ramenant plus près, collé dans son dos, celui-ci enlaçant amoureusement la taille et posant sa tête dans une nuque, toujours endormi…
*Bah, rester collés…finalement, je dis pas non* Pensa l’un des corps, les yeux fermés, heureux de l’intervention câline de sa voisine, quoiqu’un p…
…
*…COLLES ???...*
…
Jack leva subitement sa main pour la trouver enlacée, ou plutôt, accrochée, à une autre.
Celle de Carter…
Celle de Sam…
*Et merde… !! *
La soirée d’hier commençait à revenir par bribes…lui rappelant :
- son étonnement exagéré lorsque sa main ne voulait plus se décoller de celle de son major,
- ses efforts inutiles pour les séparer,
- son exaspération pour les événements étranges qui n’arrivaient qu’à eux,
- sans oublier bien sûr son parcours du combattant qui consistait à rapprocher les lits *une place* côtes à côtes, tout en prenant garde à ne pas faire tomber Sam endormie et adossée debout contre le mur, la main liée à la sienne (la distance entre lui et les lits étant trop grande, il eu un mal fou pour achever sa tâche sans tirer Sam vers l’avant…).
Un deuxième grognement…
Un deuxième soupir…
La lumière du soleil venait de trouver refuge dans l’œil gauche du deuxième corps…
*****
« Carter, je vous jure c’est pas ce que vous croyez !! »Tenta t-il lorsqu’elle ouvrit doucement les yeux face à sa main et à sur ce qu’elle pensait être l’oreiller qu’elle enlaçait tendrement.
Sur ces paroles, il se leva subitement sur le lit, renversant par la même occasion les draps qui les couvraient et, surpris par la mollesse du lit, bascula soudainement en arrière entraînant Carter par la main et l’étalant de tout son long sur lui.
…Pas de réaction de la part de sa voisine, si bien installé sur les pectoraux de son colonel….
« Carter ? »Hésita t-il devant son manque de réaction.
La tête bien enfouie dans son épaule (Qu’elle n’hésita pas à caler contre sa clavicule) elle murmura un *Pas si fort*, rendu incompréhensible par les draps du lit.
« …Vous pouvez répéter là ? »
« J’ai mal à la tête, ne parlez pas si fort. »
« … Alors là ! Ne me dites pas que je ne vous ai pas prévenue ! »
« Vous vous moquez de moi ? Vous m’avez seulement fait part de étonnement quant à mon… »Dit-elle en relevant sa tête subitement de son épaule puis se mit a réfléchir…
« Votre ? »
« …Je ne m’en souviens plus… »Avoua t-elle en se laissant retomber sur son colonel, trop fatiguée et en resserrant son bras autour de sa taille.
Jack soupira longuement, autant pour l’état de son second, pour son manque de réaction, et pour évacuer la chaleur qu’elle venait de faire monter en lui. Elle ne se rendait pas compte de leur problème, et il se demanda même si elle savait* qui* elle prenait pour un édredon à l’instant même.
L’idée d’en profiter lui passa subitement par la tête. C’est vrai…elle était complètement inconsciente, avec une gueule de bois par dessus tout et terriblement câline à en voir les légères caresses non-contrôlées qu’elle exécutait du pouce contre son ventre.
Tout pouvait déraper.
A n’importe quel moment, suffisait t-il qu’il ait un peu de courage à cette heure matinal qui annonçait une journée des plus radieuses.
Et… le courage venait tranquillement par la main de Jack qui trahissait son envie d’aller un peu plus loin avec son major.
Il lève sa main doucement, comme si elle allait se réveiller d’un moment à l’autre…puis la fit tomber dans un bruit sourd sur le lit…il la relève et ce dit que cette fois c’est la bonne… mais non, il la fait retomber…encore un essai ? Juste une caresse.
Pourquoi pas ?… mais… encore un échec…
Il la soulève une énième fois, la rapprochant toujours plus près de son dos et…
« Carter, on se réveille ! »La secoua t-il brusquement, honteux pour lui-même de n’avoir pas pu accomplir ses envies.
... Absence de réaction…dans les deux cas bien évidement, l’une étant trop occupée à essayer de faire passer son mal de crâne et de finir sa nuit, l’autre encore estomaqué l’impression de non-autorité qu’elle lui faisait subir.
« Major Carter ! Serait-il possible que je récupère mon corps ? »Retenta t-il.
Celle-ci, s’étant soudainement entendue appeler, arrêta de respirer à l’écoute des paroles de son traversin. Se rappelant aussi subitement et par la même occasion qu’un traversin ne pouvait parler…
*Major*…*Carter*…*Récupérer*…*Corps*
Elle releva sa tête de son épaule, légèrement dérouté par le lieu qu’elle découvrit puis, après, par un colonel qui semblait perdre patience au dessous d’elle.
« … »
« Mon colonel, je suis désolée !! »S’exclama t-elle gênée.
Puis accompagnant ses paroles, elle se souleva rapidement hors de son corps et…
« Non, Carter surtout ne vous…!!! »
*…Levez pas ?...*
Possible oui…mais …
Trop tard…
Leurs mains liées ne leurs permettant pas de faire de large mouvement, encore moins de se quitter...
Sam avait déjà repris sa place initiale, quoique plus brutalement qu’elle ne l’aurait pensé et surtout un peu plus loin, son supérieur ayant la tête entre ses seins…
Légèrement affolée par le fait que son supérieur tenait là une vue imprenable sur sa poitrine (Qu’il n’hésita pas à confirmer par la suite), et par ce qu’elle n’arrivait pas à imaginer : la-Chose-qui-leur-est-interdit-de-faire-et-même-de-penser-de-part-leurs-grades-respectifs, mais compte tenu de son état d’ivresse de la soirée précédente, aurait ou a bien pu leur arriver…
…Mais non, réalisa t-elle, à moins qu’ils aient fait l’amour et se soient rhabillé après…ce qui était vraiment peu probable si cela leur arrivait…ou même avec quelqu’un d’autre…si cela lui arrivait un plus souvent aussi, constata t-elle blasée et ironique…
Elle sentit deux doigts la chatouiller dans le creux de ses hanches, la sortant de sa rêverie, et la pousser vers la droite, la renversant sur le lit et permettant ainsi à son colonel de sortir de sa…*prison*.
Il soupire longuement, évacuant la tension (et se rappelant au passage qu’il avait bien fait de lui garder son T-shirt… la déshabiller aurait été une grosse erreur… même si c’était pour son bien…) et se laissant le temps de réfléchir convenablement.
Mais elle prit la parole la première :
« Mon colonel je suis vraiment désolée, je ne vois pas ce qui a bien pu m’arriver pour me retrouver sur vous et sachez qu… » S’affola t-elle.
« Ne vous inquiéter pas Carter, non pas que je n’appréciais pas la vue… et le contexte, mais je commençais à étouffer un peu là. »Lui dit-il calmement en lui coupant la parole.
Estomaquée, elle ne sut pas quoi lui répondre, cet homme avait vraiment le chic pour la surprendre à n’importe quelle occasion. Il profita donc de son silence pour lui expliquer calmement la situation dans laquelle ils étaient en commençant par lui faire simplement signaler :
*Regardez nos mains*.
*****
« Mais qu’est ce que vous faisiez dans la même chambre ?! »
*Ahhhh Daniel ! Toujours autant de tact !* Pensa Jack avec un clignement des yeux, prouvant ainsi son irritabilité envers les questions subtiles et bien dosées de Daniel.
« Je viens de vous dire que nos mains se sont collées dans la soirée Daniel. »
« Ah non vous ne me l’avez pas dit ça… »
« Si, je vous l’ai dit tout à l’heure ! »
« Non. »
« …Vous êtes sûr ? »
« Oui. » Confirma t-il avec un léger mais rapide hochement de la tête.
…
« …Ah bon… ? »
…Petit silence dans la cahute…
« Et vous étiez passés où dans la soirée? »
« Bon sang Daniel réveillez vous !!! Je vous l’ai dit il y a 5 minutes !! »
« Non »Fit l’archéologue, une main soutenant sa tête menaçant de s’effondrer, l’autre faisant tournoyer la cuillère dans le vide, le bol se trouvant à seulement 3 petits centimètres vers sa gauche.
Jack se tourna vers sa voisine qui répliqua par un mouvement de tête négatif montrant donc que, malgré son état…comateux… Daniel avait raison.
Il soupira longuement, blasé, désespéré, fatigué, et, à la limite d’une imitation de Daniel, s’assit sur le banc en face de son interlocuteur en murmurant un :
« On était parti prendre l’air et voilà… »
« Et vous êtes rentrés à quelle heure? »
« Deux heures après »
« Et vous avez fait quoi après? »
« On est parti se coucher. »
« Directement après ? »
« Presque. »
« Et pourquoi vous ne nous avez pas prévenu dans la soirée? »
« Et c’était qui la petite rousse dans votre chambre ? »Répondit-il, indifférent.
L’archéologue ouvrit subitement les yeux et sa main, pourtant occupé à remuer tranquillement le vide, bascula violement vers la gauche, percutant le bol et répandant par la même occasion la boisson douteuse le long de la table ; le tout couronné par une toux incessante de Sam qui n’avait pas vraiment prévu de s’étouffer avec son verre d’eau lors de cette révélation si soudaine…
Un claquement de main se fit entendre.
Et Daniel, apparemment bien plus réveiller qu’il y a dix minutes, se leva rapidement et montra un profond et mystérieux intérêt pour le problème de ses amis.
« Ok les gars, qu’est ce que je peux faire pour vous ? »Fit il avec un merveilleux sourire forcé.
Jack sourit de sa victoire, tout en tapotant le dos de sa voisine avec sa main libre dont la toux avait doublé d’intensité et dont le visage commençait sérieusement à changer de couleur.