Titre : En cette nuit et en cette heure
Auteur : Lisa
Résumé : Jack est victime de certaines fantaisies…
Statut : 1/1
Catégorie : Romance. Rien d’autre, c’est Noël !
Spoilers : Méthodes d’Apprentissage
Saison : 6 ou plus
Rating : PG-13, situation sexuelles (rien de bien méchant)
Disclamers : Stargate SG-1 et ses personnages sont la propriété de MGM, Gekko Film Corp. et Double Secret Production. Je n’ai reçu aucune prime dans l’écriture de cette histoire. Toute ressemblance avec des personnes existantes est purement fortuite.
Note de l’auteur : C’est juste pour m’essayer au thème de Noël… A Isa qui en voulait une J©Lisa, décembre 2002
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La jeune femme se mordit la lèvre sous l’effet de la douleur qui se propageait de son épaule jusqu’au bout de ses doigts. Elle posa sa main gauche sur la tête de son compagnon et se pencha vers l’avant en un ultime effort.
Teal’c haussa un sourcil. La scène était déconcertante. Perchée sur les épaules du colonel, le major Carter criait victoire. Quelle en était la raison ? Elle venait de fixer un petit volume doré à cinq branches, sensé symboliser une étoile, au sommet d’un conifère. Et voilà que leur superposition vacillait. Plus exactement, le colonel perdait l’équilibre et son fardeau s’affolait.
Oui, il aurait pu se proposer à la place qu’occupait actuellement O’Neill, l’aboutissement aurait sans doute été moins dramatique (ou burlesque selon le point de vue), mais pour rien au monde il n’aurait manqué ce duo de choc en pleine action.
Jonas grimaça lorsqu’ils heurtèrent le sol avec fracas et jurons.
Jack grogna en sentant ses vertèbres dorsales jouer un concerto en la mineur. Mais ce n’était pas la partie de son anatomie qui souffrait le plus. En effet, la plus sensible était recouverte de tout ce qu’un bassin pouvait peser. Non que cela lui déplaisait, bien au contraire, d’ailleurs il valait mieux pour lui qu’il change de position avant que la jeune femme ne remarque quoi que ce soit, mais il aurait préféré un angle autre que celui de la perpendiculaire et surtout un contact moins… brutal.
Durant quelques secondes, personne ne souffla mot. Puis un enfant lâcha ouvertement le rire qu’il retenait de toute sa volonté. Un autre suivit, puis un autre, et bientôt la salle fut remplie de rires juvéniles. Le Jaffa ajouta finalement sa voix à l’hilarité générale et Jonas l’imita après avoir eu confirmation que son amusement n’était pas déplacé.
Lorsque Jack disait qu’il valait mieux pour lui qu’il bouge, il ne croyait pas si bien dire. Devant les rafales de rires qui les entouraient, Sam commença à en faire de même sans pour autant décoller son bassin de celui sur lequel elle était à plat ventre.
Sentant qu’à présent, il en aurait vraiment fallu beaucoup pour qu’elle ne prenne pas conscience de l’effet que ses mouvements saccadés avaient sur lui, il se mordit la langue et tenta de rouler sur le côté, hors de sa portée.
Sans succès.
A 90° allongée sur lui, elle prit un malin plaisir à bloquer ses hanches de manière à ce qu’il ne puisse pas faire un seul mouvement. Elle posa sa tête sur ses avant-bras et jeta dans ses yeux un regard innocent. Très drôle, semblait-il muettement répondre.
C’était une idée de Jonas, originellement. Le SGC avait récemment contacté Orban, dans l’unique but de mettre à jour quelques fichiers en attente. Comment la planète avait-elle évolué depuis qu’ils avaient interférés dans leur culture ? Naturellement, Jonas avait lu le rapport de mission, parallèlement à son livre de contes de Noël, emprunté à Jack pour l’occasion.
L’idée avait ensuite rapidement germé. Pourquoi ne pas initier les enfants aux joies de l’avent ? Il suffisait de fournir un sapin, quelques guirlandes, boules et autres décorations… rien de bien sorcier pour beaucoup de joies en prévision.
Deux membres de SG-1 n’avaient aucune attache et les deux autres pouvaient rapidement se faire décommander. Le sapin se trouva sans problème sur les flancs de la montagne Cheyenne, quant aux décorations, il avait suffit d’une petite cotisation pour en amasser un tas plus que respectable.
Et avec la bénédiction d’Hammond, ils avaient passé la porte coiffés de bonnets pourpres et traînant un épicéa de plus de deux mètres derrière eux. L’étonnement fut grand de l’autre côté, presque aussi grand que le fut le sourire du général lorsqu’il les vit disparaître ainsi accoutrés.
Sur Orban, ils s’étaient installés dans une grande salle annexe à celle de la porte.
Et par malheur, elle était d’humeur monstrueusement espiègle. Toujours sans débloquer ses hanches, elle se servit de cet orthocentre pour effectuer un quart de tour vers la droite, faisant s’accroître les frottements ainsi que les prières silencieuses de son colonel. Il rouvrit alors des yeux qu’il ne se souvenait même pas avoir fermés, seulement pour découvrir le nez de son major à quelques centimètres du sien.
Ce fut un choc.
Elle plongea ses yeux dans les siens et balança perversement ses hanches de gauche à droite. Jack brûlait littéralement de l’intérieur. Il avait toujours imaginé que ce genre de situation ne tenait qu’à sa propre volonté, Sam étant trop à cheval sur les… hum, règlements, pour s’autoriser pareil blasphème. Mais si elle prenait les commandes, le jeu avait une donne bien différente. Refoulant sa satisfaction, il posa sa main sur son épaule et tira légèrement sur le col bateau qu’elle avait adopté pour le réveillon, à la recherche d’un éventuel contact avec sa peau.
Elle replia ses jambes et se redressa pour se retrouver assise à califourchon, toujours au même endroit. Jack avait la très gênante impression de vivre son rêve de la nuit précédente. La même expression facétieuse était toujours présente sur son visage et déteignait à présent dans ses actions. Elle appuya ses lèvres sur son index qui vint se poser sur le bout du nez de sa victime, puis se releva entièrement et s’éloigna vers les enfants qui se pressaient joyeusement autour de l’arbre.
Deux visages apparurent alors au-dessus de lui, le surplombant de toute leur hauteur et de toute leur ironie. Bien joué, pensa-t-il, ne parvenant néanmoins pas à perdre son sourire. Il attrapa le bras de Teal’c et sauta sur ses pieds.
~*~
La nuit était tombée. Ces grandes salles non-habitées n’étant pas équipées d’éclairage artificiel, il avait été disposé quelques dizaines de chandelles sur le sol et sur les aspérités murales. Et on avait branché une guirlande lumineuse à un petit générateur. Enroulée autour du sapin, celle-ci clignotait régulièrement, accentuant les ombres projetées par les flammes des bougies.
L’équipe avait participé au banquet organisé en l’honneur de cette célébration venue d’ailleurs, puis les adultes les avaient laissés en compagnie de la jeune génération, dont certains des représentants avaient été désignés pour prendre connaissance des us et coutumes de Noël.
Adossés au mur, les deux humains regardèrent le petit extraterrestre d’un air navré, alors que celui-ci arrachait une branche du pauvre épicéa et posait celle-ci en équilibre sur sa tête. Sa jeune camarade qu’il toisait avec gourmandise lui lança un regard outré. Il n’osa pas s’aventurer plus loin.
Sam ouvrit la bouche pour répondre, mais un doigt sur ses lèvres la fit taire. Intriguée, elle tourna la tête vers celui qui était assis à ses côtés. " Laissez-moi celle-là " lui murmura-t-il. Curieuse de savoir ce qu’il pouvait bien projeter, elle enroula ses bras autour de ses genoux et y posa son menton, toute son attention tournée vers lui.
Tous secouèrent la tête.
Nouveaux hochements de tête, cette fois affirmatifs.
A cet instant, Jack se leva pour acquérir une plus grande liberté de mouvements et se mit à mimer le chêne repoussant l’oiseau, puis l’oiseau lui-même. Presque plus attendrie qu’amusée, Sam sourit devant cette facette inconnue de son colonel.
" Le bouleau refusa de l’accueillir " reprit en cœur le petit groupe d’enfants, ainsi que Jonas qui se félicitait d’avoir lu l’histoire avant de partir.
Sur ces mots, Jack laissa doucement retomber ses bras qu’il remuait dans tous les sens et il s’installa un silence émerveillé, un de ceux qui traduisent une intense réflexion enfantine suite à une histoire extraordinaire. Puis une petite fille qui avait hérité du bonnet de Jonas fit un petit signe pour que l’on regarde dans sa direction.
Les quatre haussèrent les sourcils et s’échangèrent un regard amusé. Il n’y avait que dans leur petit univers que ce genre de complications pouvaient arriver…
Le reste de l’équipe regarda sa nouvelle recrue s’éloigner avec une petite troupe curieuse sur les talons.
Revenant sur ses pas, Jonas apparut sous la voûte qui ouvrait sur la salle de la Porte, lieu où ils avaient laissé leurs effets personnels. Il interpella le Jaffa et d’un simple signe de tête lui demanda de le rejoindre.
On pouvait entendre le chahut que provoquait Jonas, sans doute en présentant le livre. De temps en temps, il haussait la voix pour expliquer les particularités de l’animal et pourquoi celui-ci devait migrer vers les pays chauds l’hiver venu.
C’était un tableau que les deux militaires restés seuls. La plupart des chandelles brûlaient encore fièrement, mais déjà certaines commençaient à vaciller. Jack avait fourré ses mains dans ses poches et observait l’attroupement qu’il parvenait à discerner dans la pièce annexe. C’était de la nostalgie qu’il éprouvait. Il avait maintenant abandonné toute tendance à se morfondre sur le passé, mais ce petit gars qui avait adroitement tenté de profiter de sa camarade lui rappelait douloureusement son propre rejeton. Si la vie avait eu un minimum de clémence à lui offrir, il aurait pu passer ce Noël avec lui.
Secouant distraitement la tête, il se retourna vers celle à qui il tournait le dos.
Il réduisit flegmatiquement la distance qui le séparait d’elle. Voyant qu’elle avait un air mélancolique, il fronça les sourcils et s’accroupit à ses côtés. Depuis assez longtemps s’était installé une communication muette entre eux. Dans les moments les plus durs, quand il était évident que les mots était plus douloureux qu’utiles, leur rapport restait ainsi intact.
Il s’équilibra d’une main posée sur son genou. De celle qui restait libre, il effleura sa joue et prit son menton entre son pouce et son index, dans l’espoir qu’elle ouvrit ses grands yeux sur lui. Ses attentes furent comblées, mais ils étaient tristes et le sourire qu’elle lui offrit était timide et forcé.
Leur mutisme s’exprima cette fois dans le regard interrogatif que lui adressa Jack.
Il hocha la tête, intrigué.
Jack compris où elle voulait en venir. Il avaient perdu Daniel l’été dernier, et elle craignait de voir de nouveau la chance tourner en leur défaveur. Elle craignait de perdre encore un être qui lui était cher et de souffrir comme elle avait pu souffrir lorsque leur ami avait disparu.
Il tenait toujours son menton entre ses doigts. Lentement, il fit glisser ceux-ci le long de sa joue pour finalement les enterrer dans ses cheveux. Elle ne dit rien mais il vit ses yeux s’embuer de larmes.
D’une façon ou d’une autre, leur fronts s’étaient joints. Ils savourèrent un instant ce petit intermède, puis elle rechercha plus de son rassurant contact et le prit dans ses bras en soupirant.
~*~
Les protestations de Merrin furent étouffées par la couverture que Teal’c lui remonta sur le nez. Tout le petit dortoir était calme, elle était la dernière à avoir encore des réticences à s’endormir. Jonas s’approcha d’elle et lui glissa quelques mots à l’oreille qui eurent pour effet de la laisser coite.
Le Jaffa esquissa un sourire en franchissant le seuil de la salle de la Porte. Il se pencha sur un gros sac qui était resté dans un coin sombre et en retira quelques dizaines de petits paquets multicolores pour ensuite les disposer tout autour de l’arbre. Maintenant Noël était parfait, se dit-il en reculant légèrement pour observer sa disposition.
Une fois qu’il l’eut rejoint, il lui indiqua du doigt un point dans la pièce d’à côté. Il plissa les yeux pour s’habituer à l’obscurité presque totale que quelques bougies qui continuaient à faiblir agrémentaient de petits papillons lumineux, puis afficha un air satisfait une fois qu’il eut discerné ce que Jonas lui désignait.
Il commençait à faire froid dans cette grande pièce sombre, mais Jack s’en souciait guère à vrai dire. La température aurait pu être égale à celle de l’Antarctique qu’il aurait eu tout aussi chaud qu’en plein été. Il resserra l’étreinte qu’il tenait sur la taille de la jeune femme et déposa un baiser sur son front. Elle s’était endormie, progressivement, peu après qu’il se fut adossé au mur à ses côtés.
Entendant un pas s’approcher, il détacha avec réticence les yeux des traits de son visage qu’il ne se laissait pas d’observer à la lumière d’une flamme souffreteuse. Le Jaffa s’arrêta à quelques mètres de lui.
Jack porta un doigts à ses lèvres pour lui indiquer qu’il fallait parler plus bas. Pour rien au monde il n’aurait voulu qu’elle se réveille. Puis il regarda sa montre, fit jouer les boutons pour l’illuminer et y vit qu’il était en effet une heure moins dix du matin.
Le Jaffa lui répondit d’un signe de tête. Voyant que son ami reportait déjà son attention sur celle qui était endormie sur son épaule, il s’éloigna. Avant de passer l’arcade de pierre, il jeta un œil par-dessus son épaule. Maintenant, Noël était parfait, pensa-t-il avant de disparaître à la suite de Jonas, qui affichait un large sourire.
Faisant de son mieux pour éviter tout geste brusque, Jack se sépara doucement d’elle, puis glissa un bras sous ses genoux et l’autre vint encercler ses épaules. Ainsi chargé, il se mit debout partit dans la direction que son ami lui avait précédemment indiqué.
La bâtiment principal n’était pas difficile à trouver, même en pleine nuit, car éclairé de toutes sortes de luminaires à l’éclairage ocre. Il trouva sans mal les petites chambres qui leur avait été attribuées, non seulement car toutes étaient dépourvues de porte, mais aussi car il en avait découvertes deux de vides, contiguës à celle où il venait d’entrapercevoir Jonas.
Il choisit celle exposée au sud et lutta pour tirer sur la chaînette d’une lampe sans risquer de laisser tomber Sam ou même de la réveiller. Une pâle lueur orangée envahit la chambre, et il put alors progresser jusqu’au lit sans risquer de se prendre les pieds dans quoi que ce soit.
Il la déposa soigneusement sur le matelas, tira les couvertures et les remonta sur ses épaules. Son regard resta encore longtemps accroché à elle sans qu’il ne puisse l’en détacher. Elle avait raison, il ne savait pas s’il serait en mesure de tenir sa promesse. Il pouvait la perdre à tout moment, et ce qui l’effrayait était qu’il ne pourrait peut-être jamais se libérer de ce secret qui s’alourdissait au fil des ans, peu importait s’il n’était secret ni pour lui, ni pour elle.
Que faisait-il ? Voilà qu’il pensait à elle en sa présence… Prenant une grande bouffée d’air, il tourna les talons et se dirigea vers la chambre qui lui faisait face. C’était une chose qu’il s’interdisait, car cela pouvait le mener Dieu sait où, là où il voulait tant aller sans toutefois pouvoir se le…
Elle venait de prononcer son nom, n’est-ce pas ?
Il s’immobilisa.
Oui, effectivement, elle venait de prononcer son nom.
Bien, ce n’était définitivement pas permis. Il n’y avait aucune nécessité à argumenter sur ce point. Sans aucun doute cela violerait les limites des comportements acceptables de l’Armée de l’Air, sans doute cela porterait préjudice au bon ordre et à la discipline, sans doute il aurait trop de mal à regarder de nouveau un général dans la prunelle des yeux.
Sam sourit en le voyant lever les yeux au ciel, sans pour autant qu’il objecte de quelque manière que ce fut. Un peu plus tard, alors qu’elle se laissait de nouveau aller à son sommeil, elle l’entendit murmurer dans son cou quelque chose qu’elle ne comprit pas en premier lieu.
~*~
Fin