Bonne nuit
John s’apprêtait à aller se coucher lorsqu’il remarqua une personne sur un des balcons de la citée.
- Vous n’êtes toujours pas couchée? Je croyais que vous étiez au pays des songes depuis longtemps.
- Je n’arrivais pas à dormir, répondit Elizabeth. J’avais…
Elle n’eut pas le courage de continuer. Avouer ses faiblesses n’était une chose à laquelle elle était habituée.
- Vous aviez peur qu’en vous réveillant vous seriez de retour à l’hôpital psychiatrique? demanda John doucement.
La diplomate ne put qu’hocher la tête, tentant de retenir les larmes qui menaçaient de couler.
- C’était si réel… pendant un moment j’y ai même cru. Je prenais mes médicaments et je faisais comme ils me le demandaient.
- Qu’est-ce qui vous a fait réalisé que quelque chose clochait?
Elizabeth hésita un moment. Devait-elle lui dire la vérité? Elle leva les yeux vers lui et plongea son regard dans le sien.
- C’est vous, John.
- Moi?
- J’avais des espèces de visions de vous tout le temps. Et puis à la fin vous êtes apparu très clairement et je vous ai suivi. Vous avez cru en moi et vous m’avez incité à me battre. Merci.
- Vous vous battiez déjà sans moi, je n’ai fait que vous encourager.
- Et c’est ce qui m’a permis de revenir.
Les deux leaders se faisaient à présent face et quelques centimètres seulement les séparaient. Ils se regardèrent pendant ce qui leur sembla une éternité avant qu’Elizabeth ne brise la magie du moment en bâillant à s’en décrocher la mâchoire.
- Oh, mon Dieu, je suis désolée, John!
- Il n’y a pas de mal, vous êtes fatiguée et moi je vous retiens ici sans raisons. Allez vous mettre au lit avant que Carson ne vous attrape et vous force à dormir à l’infirmerie.
- Mais…
- Il n’y a pas de mais! Je vais vous accompagner à vos quartiers et s’il le faut je vais vous border mais vous allez vous coucher et dormir!
Elizabeth sourit à cette image et le suivit sans protester. Il était vrai qu’elle avait sommeil mais sa peur de se réveiller dans une cellule l’empêchait de se laisser aller dans les bras de Morphée. Devant la porte de ses quartiers, elle se tourna pour remercier John et son visage se retrouva près du sien. Très près. Si près qu’elle fut prise de l’envie soudaine de l’embrasser mais elle résista à la tentation.
- Merci, John. Pour tout.
Il ne dit rien mais lui fit un sourire avant de réduire la distance entre leurs lèvres jusqu’à ce qu’elle soit nulle. Le contact fut bref mais ô combien enivrant! Elizabeth n’avait même pas eut le temps de réaliser ce qui se passait que c’était terminé.
- Pour éloigner les cauchemars, murmura John d’une voix sensuelle.
Sur ce, il se décolla d’elle et disparu au coin du corridor. Sur un petit nuage, Elizabeth entra dans ses quartiers et se mit au lit, à peine consciente de ce qu’elle faisait. Elle ne fit aucun cauchemar cette nuit là.