Citations du moment :
L'attitude la plus juste chez un honnête homme consiste à accepter en tout savoir une part énorme d'inexactitude.
[Bernard Werber]
Imagine

IV. Vieux ennemis : Chapitre 1

LA RESURRECTION DE QUETZALCOATL

 

 

Partie I : http://www.fic.free.fr/root.php?rubrique=lire&id=1088&chap=1

Partie II : http://www.fic.free.fr/root.php?rubrique=lire&id=1089&chap=1

Partie III : http://www.fic.free.fr/?rubrique=lire&id=1094&chap=1

 

Partie IV : Vieux ennemis

 

 

 

Dans la salle des anneaux de transfert, les deux camps se faisaient toujours face en silence, sans bouger. Derrière Len et son équipe, une série de hublots offrait une vue sur la flotte de guerre de Quetzalcóatl et la planète d’Aztlan.

Les militaires avaient été pris de cours et n’avaient même pas eu le temps de relever le canon de leurs fusils vers le goa’uld et les six jaffas. Cernés, ils lâchèrent leurs armes, à l’exception de Len. Il croyait halluciner. Non, pas encore Khépri ! Le cauchemar ne cesserait-il jamais ? Tout allait donc recommencer ? La prison, les interrogatoires, la torture…

 

-         Vous êtes toujours aussi stupides Tauris ! S’exclama Khépri. Vous croyiez vraiment pouvoir passer inaperçu dans ce vaisseau rempli de soldats ?

 

Non. Hors de question. Il ne pouvait pas revivre tout ça. Len savait qu’il ne le supporterait pas une deuxième fois. Il eut une soudaine montée d’adrénaline et braqua son arme droit en direction du goa’uld.

 

-         Cela ne servira à rien, dit Khépri. J’ai activé mon bouclier, je suis invulnérable.

 

Le sang pulsait à ses tempes. Abrams, n’écoutant plus sa raison, avança droit vers son ennemi jusqu’à pointer son p90 à une dizaine de centimètres de sa tête. Les deux jaffas scarabées étaient plus prêts que jamais à le transpercer de tirs.

 

-         Colonel ! S’écria le major Cain.

-         Toujours aussi invulnérable ? Demanda Len au goa’uld.

 

Ce dernier resta de marbre toujours aussi confiant.

 

-         Certes, acquiesça-t-il, mais si vous essayez de me tuer, mes jaffas seront contraints d’exécuter vos amis. Ce serait donc regrettable pour nous deux.

 

Len resta inflexible, on pouvait toujours lire la même détermination dans ses yeux. Par contre le reste de SG10 et les deux archéologues étaient beaucoup moins sereins. Les militaires restaient immobiles, mais se préparaient à pouvoir ramasser leurs armes à tout moment, au cas où la situation dégénèrerait. Tous observaient avec gravité et appréhension le lieutenant colonel. Leur sort était entre ses mains.

 

-         Mais au moins vous seriez mort ! Lança le lieutenant colonel à son ennemi.

-         Pour combien de temps ? Vous oubliez que je suis un dieu ! S’esclaffa Khépri.

 

Une bataille psychologique avait commencé entre les deux individus, à celui qui arriverait à installer le doute dans l’esprit de l’adversaire. Même si ses chances de victoire étaient pratiquement inexistantes, Len refusait d’abandonner. Car se rendre signifiait mourir… Ou pire.

     L’humain recommençait tout doucement à reprendre ses esprits. Et il devait admettre que Khépri avait raison, il pourrait toujours utiliser un de ces maudits sarcophages.

 

-         Si vous parlez du sarcophage, lança une voix derrière Len, il faut d’abord que quelqu’un vous y mette. Etes-vous sûr que Quetzalcóatl le permettra ?

 

C’était Heather White qui était venue à son secours. Elle avait parlé sans réfléchir, laissant s’exprimer des sentiments que le parasite avait ressenties en elle.

Le dieu égyptien lui lança un regard haineux pour cacher son hésitation. Elle avait été son hôte, elle devait savoir ce qu’il pensait… Mais disait-elle la vérité ou n’était-ce que du bluff.

 

-         Mais ce qui est sûr, dit le seigneur goa’uld à son ancien martyr, c’est que vous et vos amis n’y aurez pas droit. Voulez-vous vraiment qu’ils meurent tous… à nouveau ? Au fait Comment va ce cher colonel Atkins ?

 

A l’évocation du nom de son ancien supérieur, la rage intérieure de Len redoubla d’intensité. Il ne poserait pas son p90.

 

-         Posez votre arme major Abrams ! Ordonna le goa’uld.

-         Ecoutez-le, colonel, dit Mary Edison. Ça ne vaut pas le coup de mourir pour ce goa’uld. Et ça n’aidera pas la Terre non plus !

 

Elle avait raison, Len le savait. Et venger la mort de son ancienne équipe en provoquant celle de la nouvelle n’avait aucun sens.

 

-         C’est lieutenant Colonel Abrams maintenant, dit l’homme avant de laisser tomber son arme, tout en gardant ses yeux dans ceux de son ennemi.

-         Maintenant nous allons parler ! Lança Khépri.

 

 

 

Une équipe technique avait aidé Teal’c et Cameron à libérer un passage suffisamment grand pour qu’ils puissent accéder sans problème au reste de l’étage du vaisseau enfouit. Il restait encore énormément de terre, mais les deux membres de SG1 étaient trop pressés pour être maniaques. Ils mourraient d’envie de voir ce que Sam et Daniel avaient trouvé, et s’élancèrent dans le couloir boueux.

 

-         Sam ! Daniel ! S’exclama Cameron en les apercevant à travers la porte toujours maintenue ouverte par le p90.

-         Vous avez mes appareils et les livres de Daniel ? Demanda Sam.

-         En effet, dit Teal’c.

-         Dans ce cas vous pouvez nous rejoindre !

 

Les deux hommes se faufilèrent par la porte. Cameron fit le tour de la pièce, visiblement très impressionné :

 

-         Whaou ! Vous avez trouvé un super fauteuil ancien !

-         En effet, dit Teal’c aussi stoïque qu’à l’habitude en levant un seul sourcil.

 

Mais après avoir balayé la salle du regard, l’œil de Cameron remarqua enfin un détail :

 

-         Carter… Jackson… Vous avez fait un bain de boue ?

-         Très drôle ! Répondit Daniel cyniquement.

 

Pendant que Cameron finissait de ricaner, Sam et Daniel étaient absorbés par leurs travaux. L’archéologue essayait de trouver une signification aux symboles de la console, tandis que la scientifique avait attrapé son ordinateur et essayait de le brancher à l’appareil ancien.

 

-         Dommage que je n’ai pas le gène ancien, sinon j’aurais pu tester la super chaise ! Dit Mitchell.

-         En fait ce ne sera pas utile, répondit Daniel…

-         Comment ça ?

 

Sam s’assit à nouveau dans le siège de contrôle et la grande vitre reprit sa fonction d’écran d’ordinateur géant laissant défiler des symboles anciens.

 

-         Alors pas besoin du gène pour faire fonctionner ce vaisseau ? Demanda Mitchell.

-         Non, répondit Daniel. Mais par contre il faut quelque chose d’autre…

-         Avoir été l’hôte d’un goa’uld ! Finit Sam. Daniel n’arrive pas à utiliser le siège. Ce n’est que grâce au naquada que Jolinar a laissé dans mon sang que je peux activer cette technologie.

-         Attendez une minute ! S’exclama Cameron. Alors nous avons là un siège de contrôle ancien qui ne peut être contrôlé que par des goa’ulds pour activer un ordinateur en ancien…

-         Dont le « clavier » est un dérivé du maya, compléta Daniel.

-         Ça a un sens pour vous ? Demanda le lieutenant colonel.

-         C’est en effet très étrange, dit Teal’c.

-         En réalité, dit Sam, c’est assez simple. C’est un ordinateur ancien fait pour être utilisé seulement par un goa’uld. Comme ça même en changeant d’hôte, Quetzalcóatl pouvait continuer à l’utiliser mais les anciens ne pouvaient pas retourner son vaisseau contre lui.

-         Mais pourquoi alors le « clavier », comme dit Daniel, n’est pas en langage goa’uld ? Questionna à nouveau Cameron.

-         Mais c’est du goa’uld, dit Daniel, c’est juste un autre dialecte parlé par les goa’ulds, avec des « lettres » différentes… Expliqua Daniel. Un peu comme le russe et l’anglais ! Ici on retrouve deux « langues » différentes mais qui utilisent le même système de hiéroglyphe. Et d’après ce que j’ai pu voir, il y a certaines similitudes entre les deux écritures, dans quelques concepts…

-         C’est bon, j’ai compris ! Interrompit Mitchell. Est-ce que vous pourrez nous traduire toutes ces touches ?

-         C’est assez difficile, car ce n’est pas un texte. Il n’y a que quelques hiéroglyphes par touches… Mais en comparant avec les hiéroglyphes mayas et les écritures goa’ulds de la Voie Lactée, je devrais pouvoir y arriver !

 

 

 

Aztlan avait rétréci de moitié dans la fenêtre du vaisseau de Quetzalcóatl. SG10 n’avait pas bougé, toujours sous la menace des armes de Khépri et de ses jaffas. Les deux vieux ennemis étaient toujours face à face, à un mètre l’un de l’autre.

La même question trottait dans la tête de tous les humains. Pourquoi le goa’uld ne les avaient-ils pas encore fait enfermer dans une prison ? Pourquoi faisait-il durer les choses ?

 

-         Je sais ce que vous faites ici, déclara le dieu. C’est la seule solution que vous avez trouvée pour rejoindre la Terre, sinon vous seriez rentrés depuis longtemps. Et je parie qu’accessoirement vous essayez de trouver un moyen de stopper l’invasion que Quetzalcóatl a prévue.

 

Aucun d’entre eux ne répondit. Khépri observa l’expression sérieuse de leurs visages, plus particulièrement le visage fermé du lieutenant colonel Abrams.

 

-         J’en déduis donc que j’avais vu juste. Pas la peine de grimacer, je ne vous en tiendrai pas rigueur, au contraire…

-         Que voulez-vous ? Questionna Len pour interrompre le monologue du faux dieu.

-         Je veux que vous fassiez exactement ce que vous aviez prévu de faire.

 

Ils comprenaient de moins en moins où Khépri voulait en venir.

 

-         C’est-à-dire ? Demanda Mary.

-         Prévenir les autres Tauris, dit-il.

-         Et en échange ? Interrogea Len sans se faire d’illusions.

-         En échange… Qu’ils préparent un moyen de défense efficace comme ils en ont le secret. Qu’ils trouvent une arme ancienne ou qu’importe ! S’écria bruyamment le dieu Egyptien agacé devant les visages interloqués des terriens. Ils n’ont pas défait Apophis ou Anubis par hasard !

-         C’est ça ! Vous voulez prendre la place de Quetzou ! S’exclama le docteur Hewitt.

-         Vous ne pouvez pas comprendre, s’empressa de répondre Khépri.

-         Oh si ! Dit le scientifique. Vous êtes comme tous ces goa’ulds mégalomanes ! Jamais assez de pouvoir.

 

Heather, elle, savait qu’il ne s’agissait pas d’une banale lutte de pouvoir. Elle avait été au premier rang pour observer la relation complexe qui s’était établie entre les deux goa’ulds. Bien qu’elle ne se souvînt pas de ce qui s’était passé, une foule de sensations et de petits détails sans importance lui revenaient.

Dans un premier temps, Khépri avait été en extase totale devant la puissance de Quetzalcóatl. La démonstration de ses pouvoirs au Honduras l’avait époustouflé. A ses côtés, il se sentait indestructible. Mais bien vite son admiration s’était teintée de crainte, au fur et à mesure qu’il avait réalisé toute l’ampleur de la puissance du dieu maya, et avait compris que celui-ci ne se laisserait pas manipuler, au contraire…

 

-         Peu importe ! Stoppa Khépri piqué au vif. Trouvez un moyen d’éliminer Quetzalcóatl ! Je sais que vous en êtes capables, c’est tout ce que je vous demande !

 

Heather White dévisagea alors les quatre gardes serpents à plumes qui n’avaient pas réagit, tandis que l’ont projetait de tuer leur dieu.

 

-         Ne vous souciez pas d’eux, ils ne comprennent pas votre langage ! Ordonna Khépri. Par contre il faudra que vous les tuiez afin qu’ils ne racontent à personne que je vous ai laissé partir.

-         Ça je ne crois pas ! S’exclama Len Abrams. Car nous n’allons absolument rien faire pour vous aider !

 

Il ne ferait jamais prendre de tels risques à son équipe, surtout pour un goa’uld. Tuer ces soldats aurait ameuté immédiatement tout le reste des gardes serpents du vaisseau. Et ça aurait été eux qui se seraient faits descendre, et non Khépri. De plus, ce qu’ignorait le goa’uld était qu’ils avaient déjà contacté la Terre et qu’ils n’avaient rien appris d’important depuis. Le jeu n’en valait pas la chandelle.

 

-         Vous avez le choix entre m’aider en alertant votre planète ou aller en prison vous faire torturer par Quetzalcóatl… et vous l’avez mis très en colère.

-         Jamais je ne vous aiderai ! Articula le lieutenant colonel pour que le message passe bien.

-         Même si pour cela vous deviez rentrer sur Terre ? Demanda Khépri en arborant un grand sourire.

 

 

 

Au SGC, le général O’Neill et SG2 s’apprêtaient à traverser la porte des étoiles. Le vortex n’attendait plus que ses passagers. Jack fut pris d’un sentiment de nostalgie. Depuis qu’il avait été promu général, il n’avait pratiquement plus utilisé la porte et il avait pensé que s’il devait de nouveau la traverser, ce serait en compagnie de SG1.

Mais ses amis avaient mieux à faire. Lui devait s’occuper du plan de secours, et rien de dangereux mis à part l’ennui ne l’attendait… Il s’engouffra alors dans l’horizon des évènements.

 

De l’autre côté de la porte, un homme barbu, vêtu d’un chapeau et de vêtements noirs les attendait :

 

-         Bienvenue sur K’tau, colonel O’Neill !

-         Elrad ! S’exclama Jack. Maintenant c’est général O’Neill.

 

K’tau était une planète sous protectorat Asguard. C’était un peu devenu le moyen de communication privilégié du SGC avec les petits hommes gris, depuis leur première visite quatre ans auparavant. Jack y était retourné à de nombreuses reprises pour demander de l’aide à chaque fois qu’Anubis ou un autre goa’uld essayait sérieusement d’anéantir la Terre. Et cette fois ne faisait pas exception à la règle.

Elrad, le chef du village de style victorien les conduisit jusqu’à la petite église où se trouvait le téléporteur. Le général et SG2 arrivèrent dans la pièce sombre où se trouvait le générateur d’hologramme. Jack y monta et son image holographique apparut devant le grand conseil Asguard.

 

En fait la grande salle sombre et austère était totalement désertée.

 

-         Ohé ! Il y a quelqu’un ? Résonna la voix du général contre les murs vides.

 

Le général se retourna en direction de l’endroit où il supposait que SG2 se trouvait dans la salle de l’hologramme, mais lui n’apercevait que la pièce du conseil. Les militaires eurent plutôt l’impression qu’il s’adressait à un mur lorsqu’il dit :

 

-         Je crois qu’il n’y a personne.

 

Mais c’est alors qu’une petite silhouette grise fit irruption droit devant O’Neill, au même niveau que lui et non sur l’un des hauts pupitres sur lesquels étaient habituellement perchés les membres du conseil.

 

-         Jack O’Neill, déclara le Asguard.

-         On s’est déjà vu ? Demanda Jack qui ne pouvait reconnaître que Thor.

-         Non, mais votre visage est connu des Asguards.

-         Et vous êtes… ?

-         Thrùd, sous-commandante de la flotte Asguard, répondit la petite femme grise.

-         Ah ! Vous êtes une fille… Je n’en avais pas encore vu… Enfin des filles Asguards, parce que… A moins que Heimdall en soit une, mais Carter disait que…

-         Quelle est la raison de votre venue ? Coupa la Asguard.

-         Où sont tous les autres… Asguards qu’il y a un peu partout d’habitude ?

-         Le grand conseil doit s’occuper d’une affaire beaucoup plus importante pour l’instant. Je leur ferai part de vos propos dès que possible.

-         Et bien dites leur que, pour changer, un grand méchant goa’uld veut envahir la Terre !

-         Surprenant, répondit l’extraterrestre sur un ton tout à fait monocorde. Pourtant toute menace goa’uld semblait avoir été annihilée par les réplicateurs.

-         Pas celui-là ! S’exclama O’Neill énergiquement pour montrer à son interlocutrice la gravité de la situation. Nous l’avons trouvé dans un vaisseau spatial sous la terre, il attendait tranquillement d’être retrouvé. Et ce goa’uld-la est vraiment très très méchant. Il avait une armada bien à l’abri des réplicateurs dans une autre galaxie. Et puis, il a une technologie bien plus évoluée que les autres goa’ulds. Carter dit qu’il a parasité un ancien pour s’approprier ses connaissances.

 

Les membres de SG2 avaient l’impression d’assister à un spectacle comique. Ils voyaient le général O’Neill s’agiter seul, faisant de grands signes avec les mains, haussant le ton et grimaçant face à un interlocuteur invisible. Mais sachant que l’avenir de la Terre était en jeu, la scène perdait beaucoup de sa drôlerie.

 

-         A notre connaissance, les anciens et les goa’ulds n’ont jamais cohabité à quelque époque que ce fût, de plus les goa’ulds n’ont jamais pu quitter cette galaxie, répliqua Thrùd sceptique.

-         Votre connaissance est peut-être très étendue mais elle est limitée, rétorqua l’humain. Et ce n’est pas tout il a aussi des superpouvoirs ! Il aurait trouvé le moyen de s’approcher de l’ascension.

-         Inquiétant. Comment se nomme ce goa’uld ?

 

Jack prit une grande inspiration et récita ce qu’il s’était entraîné à prononcer :

 

-         Quetzalcóatl !

 

Le général vit un changement presque imperceptible s’opérer sur le visage de la Asguard, bien que celle-ci ait essayé de conserver son expression de supériorité.

 

-         Êtes-vous sûr que c’était un goa’uld ?

-         Comment ça ? Demanda Jack intrigué. Il est entré dans le crâne d’une pauvre humaine et avait les yeux qui s’allument, si c’est ce que vous me demandez.

-         Hum… Cela ne peut donc pas être lui, murmura Thrùd en laissant échapper un soupir que le général interpréta comme du soulagement.

-         Quoi ? Si, c’est le nom qu’ils nous a donné ! Alors vous nous aidez ou pas ? Lança Jack pour en venir au fait.

-         Ce n’est pas à moi que revient la décision. Le grand conseil étudiera votre situation. Quoiqu’il en soit je doute que vous obteniez son appui.

-         Et le traité de protection ?

-         Il a été rendu caduc par la chute des grands maîtres goa’uld.

-         Justement vous pouvez botter les fesses de ces vers sans avoir à rendre de comptes ! Et vous ne risquez plus de provoquer une guerre généralisée.

-         Mais ce nouvel ennemi est encore inconnu des Asguards. Nous n’avons pas pour politique d’attaquer en premier.

-         Mais il nous attaque nous ! Répliqua Jack en colère d’une voix forte. Nous sommes alliés non ? Nous vous avons sauvés plusieurs fois et c’est comme ça que vous nous remerciez ?

-         Nous vous en sommes reconnaissants…

-         Alors faites quelque chose ! C’est…

-         Ce sera au grand conseil d’en décider, coupa Thrùd avant de se retourner pour s’en aller.

-         C’est ça ! Lança l’humain. Restez bien au chaud, comme toujours !

 

 

 

 

-         Il y a une porte des étoiles sur ce vaisseau, dit Khépri, avec suffisamment d’énergie pour vous renvoyer chez vous. Je sais où elle est. Je ne vous le dirai que si vous exécutez ces jaffas !

-         Pourquoi ne le faites-vous pas vous-même ? Demanda Len.

-         Quetzalcóatl verra tout de suite que ce n’est pas une arme Tauri qui les aura tués !

-         Et vous croyez que nous allons vous croire ? Demanda le docteur Hewitt.

 

Len aussi n’avait aucune confiance en ce goa’uld. Mais passé le besoin de vengeance, il devait saisir toutes les occasions de sauver son équipe. Même si cela signifiait devoir passer un pacte avec le diable.

 

-         Je n’ai absolument aucune raison de vous trahir, puisque je vous ai déjà tous à ma merci. Quel plaisir aurais-je à vous voir vous faire exécuter par d’autres que moi ? Expliqua Khépri dans une logique toute goa’uld. Alors tuez ces jaffas !

 

Un silence envahit la salle aux reflets verts. Les humains regardèrent les quatre jaffas de Quetzalcóatl, debout à quelques mètres d’eux. Ils ignoraient que l’on discutait de leur possible mort. Ils pointaient toujours leurs bracelets serpents vers eux, obéissant aveuglément au goa’uld qui planifiait leur assassinat. Les jaffas scarabées ne réagissaient pas non plus, alors qu’il s’agissait du sort de guerriers de même condition qu’eux. Mais telle était la décision de leur divinité.

Len se baissa et ramassa son fusil p90. Khépri ordonna quelque chose d’incompréhensible aux serpents à plumes afin qu’ils ne bougent pas.

 

-         Mon colonel… Dit lentement le major Cain comme un avertissement.

-         Major, je crois que nous n’avons pas le choix… Eux n’hésiteraient pas à nous tuer sur un champ de bataille.

-         Justement, nous ne sommes pas sur un champ de bataille ! S’exclama Heather. Ils ne savent même pas ce qui les attend !

-         Oh si ! Nous sommes en plein milieu d’une guerre ! Ils ont leurs armes pointées sur nous ! Rappela le lieutenant colonel.

-         Ce sont des jaffas, ils sont faits pour mourir ! Lança Khépri. Afin de servir leur dieu, ajouta-t-il à l’attention de ses propres jaffas.

 

Malgré son apparente assurance, Len était en proie au doute. Faire partie des machinations de Khépri ne lui plaisait pas du tout. Et il avait conscience que ces jaffas ne méritaient pas de mourir parce qu’ils suivaient les ordres d’un alien qu’ils croyaient être leur dieu. Néanmoins profiter des dissensions entre goa’uld ne le dérangeait pas non plus.

Le lieutenant colonel sonda les cinq visages qu’il avait devant lui, pour tenter de trouver ne serait-ce qu’une ombre d’approbation afin de conserver sa détermination. Le lieutenant Edison n’avait presque rien dit depuis leur discussion agitée, mais son expression en disait long sur ce qu’elle pensait. Elle était totalement opposée au plan du goa’uld, tout comme le docteur White. Le major Cain semblait vraiment très soucieux. Le docteur Hewitt lui regardait ses chaussures plutôt que d’oser affronter son regard. Le docteur Finey, quant à lui, dévisageait Khépri comme pour essayer de comprendre comment un parasite pouvait contrôler un corps humain. C’était ce que faisaient tous ceux qui pouvaient observer un goa’uld pour la première fois.

 

-         Ça ne me plait pas plus qu’à vous… Dit Len.

-         Mais puisque nous n’avons pas le choix, répondit le major Cain en se penchant pour récupérer son arme à contre cœur.

-         C’est eux où nous ? C’est ça ? Demanda Heather dégoûtée au goa’uld.

-         Vous avez enfin compris, fit Khépri. Ramassez tous vos armes, vous aurez très peu de temps dès que je les attaquerais.

 

Les autres obéirent sans rien dire.

Soudainement, Khépri fit volte-face et tendit son gantelet vers les serpents à plumes. Une vague d’énergie s’échappa de l’arme de point et renversa les jaffas. Le combat venait de commencer ! Len réprima une forte envie d’ouvrir le feu sur le goa’uld, mais sans lui ils ne pourraient pas trouver la porte des étoiles. Il envoya donc une rafale sur les jaffas à terre, sans que ceux-ci ne puissent répliquer. Les autres militaires l’imitèrent, tandis que les docteurs White et Finey s’étaient reculés pour ne pas voir le spectacle.

         La mise à mort ne dura pas plus de quelques secondes. Ce fut bref, juste quelques murmures de plaintes, c’est tout. Et déjà le sang rouge et fluide des victimes se répandait lentement sur le sol et leurs armures, souillant le métal vert qu’affectionnait leur dieu.

Mais à peine le premier garde mourut, qu’une alarme stridente se déclencha.

 

-         Venez par ici, il ne faut pas perdre de temps ! Commanda Khépri en se dirigeant vers le panneau de contrôle des anneaux de transport. Je vous envoie au bon niveau. Vous n’aurez qu’à traverser le couloir à votre gauche puis ce sera la troisième porte à droite dans le nouveau couloir.

 

Khépri s’arrêta un instant de programmer les anneaux et tendit un papier au lieutenant colonel Abrams qui était déjà prêt à se faire téléporter avec son équipe :

 

-         Voici quelque chose qui vous sera utile. Et puis prenez ça, ajouta-t-il en lui tendant un zat’nik’tel de couleur orange, vous en aurez besoin.

 

Ils reconnurent tous immédiatement, l’arme qu’avait utilisée la servante d’Ixtab. Len prit les objets qu’on lui donnait et les rangea à l’intérieur de sa veste.

 

-         Pourquoi faites-vous ça ? Demanda-t-il essayant de voir au travers de la carapace que le goa’uld s’était forgée.

-         Ce n’est qu’un sursis, la prochaine fois que nous nous rencontrerons je ne vous laisserai pas m’échapper aussi facilement…

 

Il détourna la tête et reprit sa tâche.

Len était convaincu d’avoir pris la bonne décision, en tout cas la meilleure possible, alors pourquoi cette confrontation lui lassait-elle un goût amer en bouche ? Les anneaux de transfert l’entourèrent avec les autres humains et les firent disparaître.

 

Laisser partir ces Tauris enrageait le faux dieu. Ces êtres inférieurs éliminaient sans discernement chaque goa’uld, juste parce qu’ils n’arrivaient pas à comprendre leur mode de société pourtant établi depuis des millénaires ! Ils ne méritaient que la mort. Et ce qui l’énervait encore plus était que ce lieutenant colonel Abrams lui échappait une fois de plus. Après leur confrontation, quelques mois plus tôt, il s’était juré de se venger de lui.

Mais il fallait choisir ses ennemis, et dans l’immédiat le plus dangereux était Quetzalcóatl. Khépri s’en voulait, il avait été stupide. Après son atterrissage dans la jungle du Honduras, il avait pensé que le légendaire dieu aztèque l’aiderait à se débarrasser des humains et lui ouvrirait la voie d’Eldorado… Et alors il aurait pu retrouver son empire et sa splendeur passée. Au lieu de cela, Quetzalcóatl, surpuissant, menaçait la Voie Lactée d’une emprise totale. Il ne partagerait pas son pouvoir et ne tarderait pas à vouloir l’éliminer, et tous les espoirs de reconquête de Khépri seraient réduits à néant.

Les Grands Maîtres n’étaient plus, les réplicateurs détruits, les Asguards affaiblis et peureux, les Tok’ras dispersés, et les jaffas… étaient des jaffas, juste bons à s’entre-tuer. Même s’il avait du mal à se l’avouer ouvertement, le dieu égyptien était convaincu que les Tauris représentaient le seul espoir de faire face à l’invasion. C’était pour cela que Quetzalcóatl ne devait pas mettre la main sur eux, ils étaient trop précieux. Il n’avait pu soutirer des informations qu’à ceux qui étaient tenus en dehors du programme « Stargate », et c’était très bien comme ça. Car Khépri avait pris soin de ne pas lui révéler l’existence de l’iris.

 

 

A présent une dizaine de scientifiques du SGC et de la zone 51 s’affairaient dans la salle de contrôle de l’ancien vaisseau de Quetzalcóatl. Le docteur Lee s’approcha de Sam et observa ce qu’elle faisait :

 

-         Vous essayez de créer une interface entre l’ordinateur du vaisseau et votre portable ? Demanda-t-il.

-         Oui, ça pourrait nous permettre de comprendre le fonctionnement du vaisseau beaucoup plus rapidement et même de le contrôler via le PC. Mais je n’arrive pas à trouver les bons branchements, se plaignit la scientifique, cet ordinateur n’est pas identique à ceux d’Atlantis.

-         Je peux m’occuper de ça ! Proposa Lee. Vous devriez plutôt examiner cet ordinateur directement… Je veux dire en vous servant du fauteuil.

-         C’est exactement ce que j’avais proposé à Sam il y a une heure ! S’exclama Daniel en arrivant derrière le dos du lieutenant colonel.

-         Je crois que je n’ai pas le choix, dit Sam en affichant un sourire tendu.

 

Elle avait essayé de retarder le plus possible l’échéance. Faire appel à ses aptitudes goa’ulds ne l’enchantait pas. Trop de mauvais souvenirs y étaient liés, la torture à mort de Jolinar, l’assassinat « accidentel » de Seth, le décès de Martouf et celui de son père, sa tentative ratée pour sauver Daniel irradié… Elle avait l’impression que rien de bon ne s’était produit, et sa maîtrise de la technologie goa’uld était plus qu’hasardeuse.

De plus, bien qu’intuitifs, les fauteuils de contrôle anciens demandaient beaucoup de concentration et une seconde d’inattention pouvait provoquer de vraies catastrophes. Le docteur Beckett l’avait expérimenté avec la chaise de contrôle de l’avant-poste en Antarctique, lorsqu’il avait failli abattre l’hélicoptère du général O’Neill et du major Sheppard avec un drone.

 

-         Mais attendez une minute ! S’exclama la jeune femme alors qu’elle se dirigeait vers la machine.

 

Elle se précipita vers le socle sur lequel était fixé la chaise, et s’accroupit. Elle semblait rechercher quelque chose sur le contour. Elle trouva rapidement une fine fente dessinant un octogone dans le métal et passa sa main au-dessus. C’est alors qu’un objet ressemblant à une espèce de gros cristal imparfait, jaune et brillant sortit de son emplacement. Sam se releva avec l’appareil entre les mains.

 

-         J’aurais dû y penser plus tôt, dit Sam. S’il y a de la technologie ancienne dans ce vaisseau, il doit aussi y avoir un extracteur de potentiel du point zero, un E2PZ pour alimenter tout ça. Celui là ne brille plus beaucoup, il doit être presque vide. Même s’il a dû maintenir les système de survie du vaisseau pendant des siècles pour éviter que l’intérieur du vaisseau soit complètement ravagé, il devrait être encore assez plein. Quelque chose d’autre a dû utiliser son énergie…

-         Mais est-ce qu’il peut encore servir ? Demanda Daniel.

-         Il y a une très bonne manière de le savoir… répondit la scientifique en remettant le générateur à sa place.

 

Tous les scientifiques de la salle regardèrent Carter monter, fébrile, sur la chaise de contrôle. La vitre du vaisseau afficha à nouveau des caractères anciens, tandis que le siège se mettait en position couchée. Sam se cramponna aux accoudoirs…

 

 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
[ Me contacter ]