Titre : Excès de zèle
Auteur : Lisa
Résumé : Pourquoi le silence est d'or, quelques fois.
Statut : Complet
Catégorie : Friendship & sous-entendu de Romance.
Spoilers : /
Rating : G
Disclamers : Stargate SG-1 et ses personnages sont la propriété de MGM, Gekko Film Corp. et Double Secret Production. Je n’ai reçu aucune prime dans l’écriture de cette histoire. Toute ressemblance avec des personnes existantes est purement fortuite.
Note de l’auteur : Un petit peu dans l'optique de Duty, Honour, Courage and Love. A tous ceux qui m'envoient des feedbacks... *SMACK*
©Lisa, juillet 2003.
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Il ne comprenait pas ce qui avait pu arriver. Il ne comprendrait sans doute jamais tant les souvenirs qu'il en gardait baignaient dans la plus totale des confusions, mais quand bien même, il cherchait à comprendre.
La petite cuillère qui jouait depuis un moment sur la surface tremblotante de sa gelée verte se décida finalement à attaquer la substance et Jack O'Neill en avala une pleine bouchée, les yeux fixée sur une coupe de gelée bleue intacte en face de lui.
Une des plus grosses opérations jamais menées par le SGC. Pas de victoire subtile et miraculeuse cette fois, la force d'attaque avait prévalu aux yeux du général. Six équipes sur le terrain, l'élite des stratèges et des tireurs, ayant souvent plusieurs années de Black OPS derrière eux. Ce fut un succès. L'ennemi avait été vaincu, tout le monde était revenu indemne.
Sauf Carter.
Oh, rien de bien grave, un poignet cassé et un tir de lance Goa'uld dans la cuisse. Elle allait déjà bien mieux, dans quelques semaines il n'y paraîtrait plus.
Mais il cherchait à comprendre où avait été la faille, si c'était un hasard que la seule blessée fut aussi l'unique femme de l'opération, son second à lui, l'officiel responsable, la femme à qui il tenait bien plus qu'il n'était supposé le faire.
"Hop, trois Jaffas à terre !" s'écria-t-on à côté de lui en simulant un crochet du droit. "Un quatrième ! On était dans le nid du serpent. Il n'a pas fallu longtemps pour qu'on lui torde le cou à ce Mout !"
"Môt" reprit-il.
"Mout... Môt... y'a une différence ?" grogna le conteur en levant les yeux au ciel.
"Absolument, ils n'appartiennent même pas à la même mythologie. Mout est l'épouse d'Amon et Môt est le Dieu de la Mort dans la mythologie cananéenne."
Le silence se fit un instantanément autour de la table et tous dévisagèrent le leader de SG-1 avec une moue dans laquelle se mêlait surprise et doute. Puis le même homme reprit la parole.
"Regardez-moi ça... Dieu sait que je suis nouveau ici, mais on m'a toujours parlé du colonel O'Neill comme d'un officier hors pair, d'un homme d'action et fin meneur. Pas comme d'un amateur de contes pour enfants..." railla-t-il avec une ironie non dissimulée que sa cible qui ne quittait pas son dessert des yeux ne releva pas.
"Vous savez ce qu'on dit... connais tes ennemis..."
"Je dirais plutôt que vous connaissez trop bien vos amis O'Neill" rétorqua-t-il. "Depuis combien de temps travaillez-vous avec ces scientifiques, six ans ? Faites attention à ne pas trop vous laisser influencer par leurs idioties..."
"Sans leurs idioties, vous seriez depuis bien longtemps à genoux devant un serpent Hallward" répondit-il sans ciller. Tout ceci était ridicule, encore une petit nouveau qui faisait du zèle...
"Il n'en reste pas moins qu'ils sont vos amis avant tout, et regardez où votre non-professionnalisme a conduit votre blondinette."
Tous les colonels, lieutenants, majors et autres officiers présents autour de la table et qui avaient gardé le silence depuis le début de l'altercation retinrent leur souffle.
Jack O'Neill.
Non-professionnalisme.
Blondinette.
Le concerné lâcha sa petite cuillère dans la coupe et le bruit de l'impact résonna dans le réfectoire. Il perçut vaguement un chuchotement ('on voit bien qu'il est nouveau...') avant de faire reculer sa chaise sur le carrelage et de se lever lentement. Il posa une main sur la table et l'autre sur le dossier de la chaise d'Hallward vers qui il s'était tourné.
"Ca n'a rien à voir." déclara-t-il, la voix basse et les yeux plissés.
"Ah non ?" répliqua le major en se levant à son tour pour lui faire face, presque nez à nez avec lui. "Vous ne regardiez qu'elle et les dangers qu'elle courait, à tel point que vous n'avez pas vu le Jaffa qui arrivait sur vous. C'est en vous protégeant qu'elle a été blessée."
Il ne sut que répondre devant la révélation. Ainsi c'était comme ça que ça c'était déroulé ? Il avait effectivement le vague souvenir de s'être préoccupé d'elle un peu plus qu'il ne l'aurait dû. Etait-ce ce que l'on appelait le non-professionnalisme qu'impliquait leur relation un peu spéciale ? C'était en tout cas ce que la loi de non-fraternisation cherchait à éviter.
"Et après quoi colonel, vous irez vous excuser à ses pieds avec un bouquet de roses rouges ?"
"C'est de l'insubordination major !" s'écria une voix derrière eux, interrompant le poing levé qui allait s'écraser sur la figure de l'homme.
Chacun se leva et se mit au garde-à-vous devant le nouveau venu, comme d'un commun accord.
"Non... il a raison mon général..." avoua Jack en baissant les yeux et en enfouissant les mains dans ses poches. "Je n'ai pas mené cette mission comme j'aurais dû le faire."
"Il a tord colonel. Il fait preuve d'insubordination, d'insolence, de jalousie, de provocation et d'idiotie."
"Pas totalement..."
"Si, totalement, je pèse mes mots. Si j'avais trouvé néfaste l'attachement que vous vous portez au sein de votre équipe, je l'aurais dissoute. Fort heureusement, ce n'est pas le cas, et ça continue de sauver la planète régulièrement. Au lieu de faire preuve de tant d'irrévérence, le major Hallward devrait prendre exemple."
"Oui mon général !" répondit celui-ci en dissimulant à peine l'étincelle de colère qui brillait dans ses yeux.
"Bien. Repos." ordonna-t-il, et tous les officiers se rassirent à leur place. "Colonel, le major Carter vous demande." ajouta-t-il. Il sourit imperceptiblement en le voyant se relever à la manière d'un ressort.
Avant de partir en direction de l'infirmerie, Jack O'Neill attrapa la coupe de gelée bleue restée intacte et la fit rapidement passer sous le nez d'Hallward.
"A défaut des roses rouges..."
~*~
Fin