Citations du moment :
Kono heart ginga de deatta koi yo (C'est l'amour que mon coeur a trouvé dans la galaxie...) Tuxedo Mirage
Imagine

Perte de contrôle : Chapitre 1

Titre : Perte de contrôle


Auteur : Lisa


Genre : Oh là… ben je dirais Romance et Angoisse 

 


Catégorie : PG-13


Situation : J’imagine ça à la fin de la saison 5, sans tenir compte des spoilers.


Résumé : Court bilan d’une vie


Spoilers : Presque rien, Exodus et seulement quelques petites allusions à Prodigy et à Proving Ground mais rien de bien méchant, si ça se trouve vous ne les remarquerez même pas.


Avertissement : les personnages ne m’appartiennent pas, ils sont la propriété de MGM et de SHOWTIME. Je n’ai reçu aucune prime dans l’écriture de cette histoire. […]


Note de l’auteur : Je dédie cette histoire à ma meilleure amie pour avoir toujours été ma bouée de sauvetage dans les moments plus difficiles, à quelqu’un qui me manque déjà énormément et à tous ceux qui m’envoient des petits messages d’encouragement

 


 


 


Je roule depuis une bonne heure en direction de… je ne sais pas en fait, en direction de nulle part. J’ai pris le chemin inverse à celui qui me mène habituellement chez moi, c’est-à-dire que je suis maintenant au milieu d’une lande déserte. Le dernier rayon de soleil a depuis longtemps disparu à l’horizon, laissant place à une obscurité relative. Dans le lointain, j’aperçois une petite maison bien entretenue surplombée d’une colline.
 


Ce paysage ravive en moi quelques souvenirs : je me vois âgée d’un peu moins d’une dizaine d’années, grimpant derrière mon frère sur un énorme rocher encastré dans un gazon parfait. Ma mère nous appelle alors à dîner du haut de la terrasse, elle se recoiffe et rajuste son tablier tandis que mon père la capture et l’enlace par la taille. Mark sourit en faisant une grimace. Moi, je suis encore trop jeune…

 


 


Ce fut nos dernières vacances dans notre maison de compagne. Après la mort de maman, papa la revendit à un couple de retraités et se consacra exclusivement à son travail. Je n’y étais jamais revenue malgré sa proximité. Maintenant, j’en ai besoin en quelque sorte, pour faire le point.   

 


 


J’arrête ma voiture sur le bas-côté et emprunte un sentier en pente douce. Je connais chaque pierre, chaque virage et chaque arbre ici. Seules quelques jeunes plantes ont su s’intégrer à la végétation… Je bifurque derrière un épicéa et m’installe sur une vieille souche. En contrebas, le toit de la maison de mes vacances enfantines, le jardin parsemé de nains et de trolls, et toujours ce même gros rocher qui a enduré des dizaines d’égratignures et d’éclats de rire. Seule la terrasse est maintenant recouverte d’une véranda.


 


J’étouffe. Mon dieu, qu’ai-je fait de ma vie ? C’était si simple avant… ma famille au grand complet, les Noëls rouges, verts et argent, la dinde de Thanksgiving ou les soirées jeux de société…

 


 


Et aujourd’hui ?

 


 


Laissez-moi réfléchir… Ma mère est morte. Mon père partage son corps avec un extraterrestre. Je suis un pion naufragé sur échiquier géant de la face cachée du gouvernement. Pion apparemment maudit que nul homme n’approche sans y laisser sa vie.


 


Je ne voulais pas d’existence monotone ? Eh bien au moins c’est gagné ! Qui pourrait se vanter d’avoir une vie semblable à la mienne ? Une vie où la mort est omniprésente.

 


 


Même lorsque je rentre chez moi, que je vérifie si je n’ai aucun nouveau message, que je fais chaque geste qu’une femme ordinaire pourrait faire en rentrant d’une dure journée, il y a toujours ce moment où je me glisse sous la couette et où je me demande où peut bien être mon mari que je devrais logiquement avoir à mes côtés.  

 


 


Je me prends la tête dans les mains et laisse mon esprit vagabonder. Je connais cette sensation, lorsque la pensée se perd pour fuir la réalité, trop dure. J’ai passé tellement d’heures allongée sur un divan à divulguer mes états d’âme à une petite femme pincée prenant des notes…A présent, je partirai directement en institut psychiatrique si je narrais mon quotidien à qui que ce soit.

 


 


Il faut que je le voie. C’est un de ces instants où je me sens partir plus loin que je ne le devrais. Le point de non-retour est beaucoup plus près que l’on peut se l’imaginer. J’ai besoin de lui.

 


 


La route défile devant moi. Le silence est total, même le bourdonnement du moteur se fait des plus discrets, troublant à peine ma semi-concentration à la conduite. Je me trouve soudain à réaliser que je me raccroche à quelque chose d’invisible. Pourquoi ? Tout serait tellement plus simple si je lâchais prise, sans aucune autre notion que celle de tomber…


 


Perdue dans mes pensées, je ne vois pas une grande silhouette furtive et quadrupède surgir du bas-côté. Il est trop tard pour freiner lorsque je l’aperçois enfin. Je n’aurais pas les nerfs pour entendre le bruit sourd d’une masse heurtant ma carrosserie, je tourne alors brusquement le volant en espérant pouvoir rattraper ma direction juste après. Mauvais raisonnement. Très mauvais. Je pars directement dans le fossé.


 


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La première chose que j’entends en ouvrant les yeux est le bip régulier de ma tension cardiaque. Je cherche Janet des yeux. Elle n’est pas ici, et ce n’est d’ailleurs pas l’infirmerie. Je suis tout simplement à l’hôpital.


 


Regardez, par exemple, tout humain normal se réveillant à l’hôpital demanderait à l’infirmier le surveillant « que m’est-il             arrivé ? ». Eh bien pas moi.


 


-         Est-ce que l’on m’a prélevé du sang ?


-         Bien sûr madame, il est en cours d’analyse


 


Ah il manquait plus que ça, est que va-t-on dire si on trouve des globules extraterrestres mélangés aux miens ?

 


 


-         Arrêtez ça tout de suite, il ne faut pas… je ne peux pas vous dire pourquoi, je suis désolée, je sais que c’est difficile à croire mais vous risquez d’avoir de très graves ennuis avec des institutions qui vous dépassent si cous persistez. Vous ne devez pas faire ça !


 


Le jeune homme hausse les sourcils d’un air désolé, et sans me quitter des yeux se dirige vers un interphone.

 


 


-         Un docteur en chambre 127 s’il vous plait, c’est urgent. Une patiente vient de se réveiller et je crois qu’elle a eu un choc plus important que nous le croyions.


-         Oh non, je vous en prie, vous devez me croire, ne faites pas ces analyses…

 


-         Restez calme madame, ça va aller


 


Je pousse un soupir exaspéré et tourne la tête de l’autre côté et en bougonnant un « c’est Mademoiselle ». J’entends peu après la porte s’ouvrir. Ca ne prévoit rien de bon… d’autant plus que je n’ai jamais adhéré non plus au fan club des piqûres, c’est certain.


 


-         Mais que faites-vous ici ? Veuillez sortir immédiatement ou j’appelle la sécurité !


 


Ah et bien non, ça n’est sûrement pas le docteur…


 


-         Ce ne sera pas la peine mon petit, jetez un coup d’œil là-dessus, ici exactement, vous voyez la signature ? Cette jeune femme ne devrait pas y être, alors vous allez me faire le plaisir de nous laisser passer et de nous présenter son dossier complet et ses prélèvements sans exception, est-ce que c’est bien clair ?


 


Je tourne les yeux en direction d’une voix que je reconnaîtrais entre mille. C’est une scène plutôt étrange qui s’offre à moi. Une chambre d’hôpital blanche immaculée, des patients interloqués ou effrayés, un infirmier médusé ouvrant des yeux ronds comme des soucoupes. Et mon colonel en uniforme officiel, à la tête d’une petite équipe de cinq personnes habillées à la même mode, agitant sous le nez de tous une feuille apparemment signée par un haut placé.


 


Un sourire très faible se dessine sur mes lèvres quand celui-ci s’approche de moi l’air inquiet et concerné.


 


-         Ca vous dit une petite ballade dans les bras du grand Jack O’Neill ?


 


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Aujourd’hui, je suis de retour à l’école de l’Armée de l’Air où une nouvelle conférence m’attend. Après une semaine passée à l’infirmerie et une autre en repos, le général Hammond a encore quelques doutes sur mon autonomie, il a décidé que je serai au moins accompagnée du colonel et de Hailey.

 


 


J’adresse un petit sourire à Jennyfer depuis mon estrade. Elle parle discrètement avec un ancien camarade tout en prêtant une oreille attentive à mon discours sur la nucléosynthèse stellaire et explosive.


 


-         … cette désintégration dégage de la chaleur, ce qui accélère encore la concentration du noyau. L’effondrement du cœur devient catastrophique et implose littéralement. L’enveloppe rebondit sur le cœur et est violemment éjectée. L’étoile explose, c’est une supernova.

 


 


Je ferme les yeux dans un vertige… L’énorme masse incandescente se rapprochant de nous, toujours plus vite, toujours plus proche… Mon dieu, mais qu’est-ce qu’il se passe encore ? J’essaye de reprendre mon speech sans paraître perturbée.


 


-         Il est clair que l’explosion des supernovae joue un rôle essentiel, non seulement pour libérer les éléments qui ont été produits en leur cœur et pour déclencher de nouvelles réactions qui ne peuvent pas se produire dans des zones plus calmes, mais aussi et accessoirement pour détruire toute une flotte Goa’uld. Dans ce cas on ne peut évidemment pas attendre que la supernova meurt d’elle-même, mais somme toute, faire exploser un astre s’avère assez aisé, si bien sûr on a en sa possession une porte avec un vortex ouvert sur… mhhhhh


 


Une main se plaque sur ma bouche tandis que je sens un torse chaud s’appuyer derrière moi. J’essaye vainement de me débattre, mais mon état s’avère plus comateux qu’autre chose. Il faut que je leur explique, il ne faut pas qu’ils essayent de…


 


-         Non mais ça va pas Carter vous êtes cinglée ! Vous vous rendez compte de ce que vous étiez en train de faire ?


 


C’est Jack, pourquoi ne veut-il pas que je parle ? Oh j’ai le crane qui explose… je me sens partir. Des solides bras me rattrapent instantanément et Jack cours hors de la salle en me tenant fermement sous les murmures d’incompréhension et d’inquiétude.

 


 


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J’ai la tête vide, je ne pense plus à rien. J’ai déjà tellement pensé ces derniers temps que n’ai plus matière à réfléchir. Pour quoi penser, pour quoi se creuser le cerveau avec des questions stupides et abstraites alors qu’on sait très bien que l’on ne trouvera pas la réponse de sitôt ?

 


 


Et assise sur mon lit, les bras autour des jambes dans la pénombre, je pense à ne plus penser. Quelqu’un frappe. Si j’y pense j’arrête de penser à ne plus penser. Quelqu’un ouvre et entre. Je n’y pense toujours pas. Quelqu’un s’assoit sur mon lit à côté de moi. Je ne veux pas y penser. Je m’entête à fixer le mur en face de moi. Alors, seulement lorsqu’une douce chaleur effleure ma joue, je pense qu'il y a peut-être matière à réflexion.


 


La plupart des gens qui sont entrés dans ma chambre ces deux derniers jours me demandaient systématiquement si ça allait, si je me sentais mieux, pourquoi avais-je fais ça, que m'était-il arrivé… mais personne n’a pensé à entamer la discussion par une vague de réconfort sans parole. Personne n’a essayé de ne pas essayer de comprendre.   

 


 


Je lève la tête vers lui. Notre passé commun repasse à toute allure dans mon esprit avec ses peines, ses joies, sa haine et son amour. Nos fronts se joignent et nos yeux se ferment. L’intégralité de notre nous est là, exposé à nu, si fragile…


 


-         Aimez-moi Jack, ne faites pas comme les autres, aimez-moi simplement…


 


Toutes autres paroles que celles qui concrétisaient l’évidence auraient été déplacées et superficielles. Rien ne pouvait plus maintenant empêcher celle-ci d’éclater à la manière d’une bombe atomique, répandant sur son passage compréhension, tendresse et désir, anéantissant le tout à rien pour qu’il ne subsiste que la sensation de sa main glissant sur ma peau nue.

 


 


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Un autre fléau, celui-ci bien plus destructeur s’abattit sur nous au petit matin lorsque la chambre fut révélée à la lumière. L’invitation de Janet à quelques analyses s’atténua jusqu’à un inaudible balbutiement de confusion.

 


 


Je pense n’avoir jamais entendu Hammond tant hurler. De toute évidence, il n’aurait pas fallu pousser le bouchon si loin. Son indulgence a des limites qu’il ne faut en aucune façon franchir. Nous semblions dire « et après ? ». Il se calma et détourna les yeux.

 


 


-         Docteur, je ne suis jamais venu ici avec vous. Jamais. Passez tout ça sous secret médical et usez-en aussi souvent qu’il sera nécessaire. Si bien sûr vous n’y voyez aucun inconvénient.


Quoiqu’il puisse y avoir comme conséquences, je sais que je suis guérie. Il a réussi en cette nuit à me faire tout oublier, à m’abandonner à l’instant présent et à son amour, tout simplement.

 


 

 


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J’avais juste envie de faire quelque chose de très simple… sans complications, l’amour à l’état pur quoi… Je suis désolée s’il y a beaucoup de description et de réflexion, mais j’ai perdu quelqu’un à qui je tenais beaucoup et je devais évacuer ce que je ressentais par un moyen ou par un autre… Et merci à Tite Sam pour avoir corrigé la seconde version.


   

 

Pour le vocabulaire scientifique, je me suis fondée sur Enfant du soleil de André Brahic, vous imaginez bien que j’aurais été incapable de sortir ça toute seule…

 


Voilà voilà, maintenant j’attends vos réactions à bras ouverts !   

 


 
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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