Une planète (hostile)
L’équipe SG1 (soit Sam, Daniel et Teal’c), le général O’Neill et Anise couraient sous le feu ennemis à travers l’épaisse forêt de pins qui couvrait une bonne partie du paysage visible de la planète, au loin on pouvait repérer un vaisseau en chantier entouré de troupes de super soldats. Ils se dirigeaient vers la clairière dans laquelle se dressait la porte des étoiles mais leur tâche était rendue nettement plus compliquée du fait des patrouilles jaffas lancées à leur trousse et des chasseurs de la mort qui survolaient l’endroit. Teal’c ouvrait la marche en soutenant Anise visiblement blessée à la hanche, suivi par Daniel alors que Sam et Jack, l’arme au poing les couvraient. La course était quasiment impossible étant donné l’épaisseur de la forêt et les cinq personnes avançaient donc d’un bon pas en faisant attention où ils marchaient et en faisant preuve de la plus grande discrétion. A un moment le jaffa fit une halte et tous s’arrêtèrent donc. La tok’ra s’assit par terre contre un arbre alors que Daniel, après avoir repris son souffle, prit sa gourde et bu de longues gorgées d’eau.
- (Jack, regardant sa montre) Combien de temps avant le feu d’artifice ?
- (Sam, jetant un coup d’œil sur la sienne) Deux minutes et 18 secondes mon général.
- (Jack, s’adossant à un autre et changeant le chargeur de son P90) Ok, on va attendre ici pour l’instant, l’explosion va les distraire un moment, on en profitera pour atteindre la porte.
- (Teal’c, après avoir croisé le regard de Sam et y avoir lu confirmation de l’ordre) Bien O’Neill. Je vais faire un tour pour m’assurer qu’il n’y a personne.
- (Jack) Allez-y. (à Anise) ça ira ?
- (Freya) Anise s’occupe de moi.
- (Jack) Bien. (après un instant) Je me demande quand vous perdrez cette foutue habitude de nous confier toutes vos missions suicides !
- (Freya) Croyez, général O’Neill, que je suis vraiment désolée de la tournure des évènements et…
- (Jack, faisant un geste de la main) C’est bon, c’est bon… Je ne disais pas ça spécialement pour vous.
- (Sam, voyant que Daniel avait vraiment l’air épuisé, s’approchant) Daniel ? Tout va bien ?
- (Daniel, relevant la tête et lui souriant) Oui, ne t’inquiète pas. C’est juste que les opérations commando ce n’est pas vraiment mon truc.
- (Sam, s’asseyant à côté de lui) Mais affaiblir Baal est vital pour nous, il faut à tout prix le priver des soldats qu’il a pris à Anubis sinon sa puissance ne cessera de s’accroître et même la technologie des anciens sera impuissante.
- (Daniel) Je sais mais je ne suis pas entraîné pour ça.
- (Sam, souriant) Tu te débrouilles pas si mal…
- (Daniel, idem) Merci. (après un moment de silence) Et avec Pete, comment ça va ?
- (Sam, regardant pensivement le solitaire à son annulaire) Bien, très bien. (relevant les yeux) On a acheté une maison. (se reprenant) Enfin il a acheté une maison…pour nous.
- (Daniel) Et pour le mariage ?
- (Sam) Les préparatifs avancent. (avec un petit sourire) Cassie m’a convaincue d’aller choisir la robe ce week-end. Je peux toujours compter sur mon témoin pour nous accompagner ?
- (Daniel, lui rendant son sourire) Bien entendu.
- (Sam, doucement) Et avec Sarah, comment ça va ?
- (Daniel) Ca fait un moment que je ne l’ai pas vue, elle dit qu’elle a besoin de temps pour se retrouver après ces années passées sous l’influence d’Osiris.
- (Sam) C’est sûr, ça ne doit pas être facile pour elle… j’essaierai de passer la voir. Avec ce que j’ai vécu lorsque Jolinar était en moi je peux peut-être un peu l’aider.
- (Daniel, avec un petit sourire) Ce serait gentil.
- (Jack, aux deux coéquipiers, agacé par leur conversation, qu’il ne pouvait entendre) Eh, on n’est pas dans un salon de thé ! (un peu sèchement) Colonel, la bombe n’aurait pas dû déjà exploser ?
- (Sam, se relevant, avec un regard noir) Encore 23 secondes général.- (Jack) Bien, préparez vous. (dans sa radio) Teal’c, on va bientôt y aller.
- (Teal’c) J’arrive O’Neill.
- (Sam, fixant le cadran de sa montre) 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2 ,1…
Ils tendirent tous l’oreille dans l’attente d’une explosion qui ne vînt pas, Teal’c venant lui aussi d’arriver.
- (Jack, se tournant vers Sam) Colonel ? Une explication ?
- (Sam, avec un geste d’impuissance) Je ne sais pas mon général… (à Anise) Est-ce qu’ils ont pu découvrir la bombe ?
- (Anise) Impossible, elle est indétectable et ils ne sont pas en mesure de la désamorcer. (après un moment de réflexion) Il y a dû y avoir un problème dans le mécanisme de mise à feu. Cette bombe est un prototype.
- (Jack, levant les yeux au ciel) Ben voyons… ça m’aurait étonné aussi ! Carter, allez m’arranger ça ! Teal’c, accompagnez-là !- (Sam, protestant) Mon général je ne pense pas que cela soit une bonne idée…
- (Jack) Ce vaisseau doit exploser colonel !
- (Sam, tentant de ne pas s’énerver) Je le sais, cependant je crois qu’il serait plus approprié qu’Anise s’en charge.
- (Jack, un peu agacé qu’elle lui tienne tête) Vous savez faire marcher ce truc oui ou non Carter ?
- (Sam) Oui mais…
- (Jack) Jusqu’à preuve du contraire je suis encore votre supérieur colonel et je vous ai donné un ordre il me semble ! (devant le regard blessé de Sam, se reprenant) Ok, colonel, je suis désolée, je n’aurais pas du m’emporter comme ça… mais nous n’avons pas le choix. Carter, vous êtes la seule à pouvoir le faire.
- (Sam, soudain résignée) Bien mon général.
- (Jack, avec un petit sourire) Merci Carter.
- (Anise, intervenant) Général…
- (Jack) Non, vous êtes blessée. Il est hors de question que je risque votre vie ! Le colonel Carter va s’en charger. (à Sam et Teal’c) Nous allons vous attendre ici, vous avez 25 minutes : 10 pour y aller, 5 pour vous occuper de la bombe et 10 pour revenir. On garde le contact radio.
- (Sam, d’une vois neutre mais le regard glacé) Bien général. (à Teal’c, commençant à avancer) On y va.
Teal’c la suivi sans un mot et Jack alla s’adosser de nouveau à son arbre sous le regard réprobateur de Daniel. Il fit semblant de l’ignorer un moment puis soupira et tourna la tête vers lui.
- (Jack) Quoi ?
- (Daniel, n’attendant visiblement que ça) Vous n’auriez pas dû lui parler comme ça.
- (Jack) A qui ?
- (Daniel) Jack…
- (Jack) Daniel, je suis son supérieur !
- (Daniel) Et vous trouvez que c’est une excuse ?
- (Jack) Elle n’avait pas à me tenir tête comme ça. Et je me suis excusé.
- (Daniel, avec un petit sourire) ça ne vous plaît pas, hein ? Qu’elle ait pris de l’assurance, qu’elle n’ait plus besoin de vous… Elle a plus de responsabilités maintenant, ce n’est plus votre major qui vous obéissait au doigt et à l’œil.
- (Jack) Vous racontez n’importe quoi Daniel. Elle ne m’a jamais obéi au doigt et à l’œil.
- (Daniel) C’est vrai. Et avant ça ne vous dérangeait pas.
- (Jack) ça ne me… (renonçant) Et puis, pensez ce que vous voulez !
- (Daniel, avec précaution, ayant peur d’une réaction brutale) Et avec Kerry ?
- (Jack) Quoi « Kerry » ?
- (Daniel) Vous êtes toujours ensemble ?
- (Jack) Oui.
- (Daniel) Oh…
- (Jack) Quoi ?
- (Daniel) Non, rien.
- (Jack) Daniel…
- (Daniel, l’air de rien) Si vous êtes heureux, c’est bien. Vous l’êtes, non ?
- (Jack, pas très convaincu) Bien sûr !
- (Daniel, encore moins convaincu) Bien sûr…
Daniel ne comprenait pas son ami, il savait qu’il aimait Sam, il était presque sûr de la réciproque et pourtant Jack n’avait rien fait, rien dit pour retenir la jeune femme et voilà même qu’il s’affichait avec cette trentenaire bureaucrate, qui n’avait jamais vu de goa’uld de sa vie, comme si il avait voulu briser ses dernières chances avec son second. Vraiment il n’y comprenait rien.
Un peu plus loin, dans la forêt
Teal’c et Sam progressaient rapidement vers le chantier. La jeune femme avançait vite, visiblement contrariée.
- (Teal’c) Le général ne voulait pas dire ça…
- (Sam, s’arrêtant et se tournant vers Teal’c) Oh mais si !
- (Teal’c) Je ne crois pas.
- (Sam, reprenant sa marche) Peu importe…
Ils reprirent leur route et arrivèrent en vu du campement goa’uld. Ils se cachèrent derrière des fourrés.
- (Sam, parlant dans la radio) Général, ici Carter. Nous sommes arrivés.
- (Jack) Ok, faites vite.
- (Sam à Teal’c) Je vais y aller seule. (avant que Teal’c ait pu ouvrir la bouche pour protester) Il n’y aura pas de problème, le vaisseau est quasiment vide et puis je le connais par cœur. Je n’aurai aucun problème.
- (Teal’c) Colonel…
- (Sam, baissant les yeux) Teal’c, s’il vous plaît. Vous ne me serez d’aucune aide à l’intérieur. Repartez au point de rendez-vous. Ne m’attendez pas.
- (Teal’c) Samantha ?
- (Sam, le regardant en souriant) Faites moi confiance, c’est la seule chose à faire. Passez la porte avec les autres.
- (Teal’c) Mais vous ?
- (Sam, observant les mouvement sur le chantier) C’est la seule solution. On ne peut pas faire autrement.
- (Teal’c) Je refuse de vous laisser.
- (Sam, s’énervant) Vous n’avez pas le choix ! Et puis vous êtes sous mon commandement, vous devez m’obéir. (plus doucement) Ils vont avoir besoin de vous pour passer la porte. Nous n’avons plus le temps. (joignant le geste à la parole) Prenez ma radio.
- (Teal’c) Je ne comprends pas.
- (Sam, comme pour elle-même, ironique) Ma vie n’a pas la valeur de celle d’Anise…
- (Teal’c) Pas pour moi.
- (Sam, le prenant dans ses bras) Merci Teal’c. (se détachant) Je vous assure qu’il n’y a pas d’autre possibilité, ce vaisseau est une trop grande menace.
- (Teal’c) Je vous attendrai.
- (Sam) Non. Je dois vous dire quelque chose…
Du côté d’O’Neill
- (Anise, semblant comprendre quelque chose tout d’un coup) Le système de retardement !
- (Jack, sans comprendre) Pardon ?- (Anise, se levant) Le colonel Carter ne sait pas comment l’enclencher !
- (Jack) Quoi ?!
- (Anise) Je n’ai pas eu le temps de lui expliquer le mécanisme de retardement de la mise à feu.
- (Jack) Et… ?
- (Daniel, se levant à son tour) Et il n’y aura pas de compte à rebours ! Elle va devoir l’enclencher manuellement !
- (Jack, commençant à paniquer, tendant sa radio à Anise) Expliquez lui !
- (Anise) C’est trop tard, elle doit déjà être dans le vaisseau et donc hors de portée…
- (Daniel) Elle le savait… Elle le savait ! (à Jack, en colère) Elle a voulu vous le dire et vous l’avez envoyée promener !
- (Jack, dans sa radio) Colonel ! Colonel, répondez ! Carter ! Sam, s’il vous plaît. (balançant sa radio) Bon sang ! Elle ne va pas faire ça quand même !
- (Daniel) Oh mon dieu…
- (Jack, pour lui-même) Et merde ! Pourquoi est-ce que j’ai fait ça !
- (Daniel, sachant que Jack s’en voulait assez comme ça sans qu’il ait besoin d’en rajouter) Vous ne pouviez pas savoir.
- (Jack, furieux contre lui-même) J’aurais dû l’écouter, j’aurais dû savoir qu’elle avait raison !
- (Teal’c, arrivant, essoufflé) Il faut partir !
- (Jack) Où est Carter ?
- (Teal’c) Je suis désolé O’Neill.
- (Jack, comprenant tout) Je vais la chercher.
- (Teal’c, le retenant) Non, c’est trop tard. Nous devons y aller maintenant.
- (Daniel) Jack, c’est du suicide !
- (Jack, dans un murmure) Je ne veux pas la perdre Daniel…
- (Daniel) Je connais suffisamment Sam pour savoir qu’elle n’aurait pas voulu que vous fassiez une bêtise.
- (Jack) Mais je… sans elle, je ne…
- (Daniel) Je sais Jack.
- (Teal’c) Allons-y !
Il entraîna Jack qui ne bougeait pas avec lui tandis que Daniel aidait Anise à progresser. Ils marchaient dans un silence pesant, les trois hommes, si forts en général, étaient au bord des larmes, surtout Daniel, et Jack était plus blanc qu’un linge, rongé par la culpabilité et doublement parce que c’était la première fois qu’il repartait en mission avec SG1. Tout d’un coup un grand bruit se fit entendre et une vive lueur suivie de flots de fumée apparurent dans la direction du vaisseau.
- (Jack, retenu par Teal’c, hurlant) Sam ! Non !
Daniel ne pu retenir une larme qui roula sur sa joue et il serra les poings.
- (Teal’c, à Anise) Il n’y a aucune chance qu’elle s’en soit sortie ?
- (Anise) Hélas non. L’explosion est simultanée à l’enclenchement. Je regrette…
Ils rentrèrent sans rencontrer de difficultés particulières à part quelques jaffas qui gardaient la porte et un chasseur qui les poursuivit un moment, mais effondrés. Ils avaient perdu une collègue, une amie, une sœur et pour Jack la femme qu’il aimait, sans qu’il n’ait jamais pu le lui dire, sans qu’elle le sache même. Tout le SGC fut accablé par la nouvelle, ils aimaient tous énormément le colonel Carter. La cérémonie fut très émouvante, beaucoup firent des discours très poignants et les gerbes de fleurs se comptaient par trentaines.
Jack qui n’avait pas prononcé un mot depuis 4 jours rendit hommage à Sam d’une telle façon que l’assemblée avait les larmes aux yeux, quant à Kerry elle n’était pas particulièrement surprise mais pas particulièrement heureuse non plus : il avouait en quelque sorte son amour pour une autre femme et en public en plus.
Jack s’en voulait terriblement, surtout à cause de cette distance qu’il s’était imposé envers elle ces derniers temps et à cause de sa relation avec Kerry, relation qui n’avait d’ailleurs eu pour unique but de lui faire oublier Sam et éventuellement de lui faire du mal. Il s’était montré froid voire même dur avec elle, par jalousie d’une part à cause de ce Pete qu’elle fréquentait et d’autre part à cause de ce sentiment d’impuissance, cette peur qu’il éprouvait à la voir partir sans lui en mission : il craignait tellement qu’il lui arrive quelque chose alors qu’il n’était pas présent et enfin, parce qu’il était censé en aimer une autre.
Les plus touchés par cette tragique disparition étaient bien entendu les membres (et ex-membre) de SG1, Jacob, Cassandra, Pete et le général Hammond. Cassie et Jack, qui avait immédiatement et assez sèchement rompu avec Kerry au retour de « cette » mission, se supportèrent mutuellement et la jeune fille lui fit renoncer à ses idées de retraite et le convainc que la meilleure façon de respecter la mémoire de Sam était de poursuivre la lutte contre les goa’ulds. Le général possédait à présent un portrait encadré de Sam dans son bureau et ne quittait pas une de ses photos. Il nourrissait de plus une haine farouche contre Baal, une rancœur exacerbée contre les Tok’ra et partait fréquemment en mission avec Teal’c et Daniel, son humour était maintenant une forme de défense, de bouclier, de paravent à sa douleur au lieu d’une manière de faire sourire son second.
Endroit inconnu
Sam était allongée inconsciente sur un somptueux lit aux armatures dorées dont les draps, tout comme les tentures étaient en satin pourpre, rebrodés d’or. La chambre en elle-même était tout aussi somptueuse, avec un carrelage et des colonnes en marbre, de magnifiques meubles et coffres et une immense baie vitrée encadrée de rideaux assortis, ouvrant sur une vaste terrasse. La jeune femme étendue ne portait plus son habit militaire mais une longue robe en soie rouge, dévoilant avantageusement ses formes, ceinturée d’une large bande de tissu doré. Soudain une femme d’un certain âge mais d’une grande prestance fit son entrée par la lourde porte en chêne sculpté. Elle vint se placé à côté du lit et observa Sam avec bonté. Le colonel Carter se réveillait justement, elle bougea légèrement, la main près de son visage remua puis elle ouvrit les yeux avec difficulté, se redressa quelque peu puis passa une main sur son front et dans ses cheveux. Quand elle releva les yeux vers la femme a ses côtés elle eu un mouvement de surprise puis de recul.
- (la femme, rassurante, posant une main sur le bras de Sam) N’ayez pas peur, je ne vous veux aucun mal.
- (Sam) Vous… vous êtes un goa’uld !
- (la femme, marchant dans la pièce) Non, je suis une tok’ra. (la coupant d’un geste avant que Sam parle) Je sais que vous ne me connaissez pas. (avec un petit sourire) Peu de personnes me connaissent en réalité mais cela ne tardera plus. Jusqu’à présent, je me suis toujours tenue à l’écart des autres tok’ra et des goa’ulds mais maintenant que j’ai pu constituer une armée et rallier un certain nombre de planètes alliées cela va changer.
- (Sam) Qui êtes vous ?
- (la femme (l’hôte), souriant) Je m’appelle Maélys. Je suis la souveraine des Velviens.
- (Sam, curieuse) Que faites vous exactement ?
- (femme, s’asseyant sur le lit) Je libère les planètes sur lesquelles je passe ou qui me le demandent des goa’ulds et autres tyrans qui les occupent. C’est comme ça que j’ai constitué ma flotte et mon armée mais à présent je voudrais faire plus et me battre vraiment contre les grands maîtres. Seulement je ne le peux pas, je dois laisser ma place.
- (Sam) Pourquoi ?
- (femme) Je vais mourir et mon symbiote aussi, c’est ainsi, nous sommes trop âgées mais je voulais trouver quelqu’un qui reprendra le flambeau. J’observe les terriens depuis un certain temps et votre équipe en particulier. Ces dernières heures j’ai lu en vous, à votre insu et j’en suis désolée mais je n’avais pas le choix… toujours est-il que je vous ai choisie, vous. Pour prendre ma suite.
- (Sam, surprise) Moi ?
- (femme) C’est pour ça que je vous ai sauvée dans le vaisseau. Je vous ai télétransportée au moment où votre bombe a explosée.
- (Sam, se levant) Heu… merci, je vous suis très reconnaissante de m’avoir sauvée la vie mais je ne pense pas que je puisse faire ce que vous comptez que je fasse…
- (femme) Pourquoi ? J’ai vu ce que vous pensiez, vous n’aviez pas réellement envie de survivre, vous souffriez. J’ai lu cette douleur, ce désespoir : tous ces êtres chers que vous avez perdu, tous ces doutes…
- (Sam) Mais je… je ne peux pas les laisser, ils…
- (femme) Ils pensent que vous êtes morte et vous pourrez combattre les goa’ulds beaucoup plus efficacement si vous êtes à la tête d’un empire. Et même si vous refusez, vous pourrez toujours rester en tant que conseillère royale, que ce soit moi ou la future reine, nous aurons besoin d’une femme telle que vous à nos côtés. Réfléchissez. (partant) Je vais vous laisser. Vous pouvez aller où bon vous semble dans ce palais, considérez-vous comme chez vous.
- (Sam) Attendez !... Que se passera t’il si j’accepte ?
- (femme) Je vous apprendrai ce que vous avez besoin de savoir, je vous passerai le relais mais seul mes plus proches collaborateurs seront au courant, les autres ne le seront pas puisque j’ai pris l’habitude de toujours porter un masque…
Elle laissa donc Sam seule dans la grande pièce, la jeune femme se rendit sur la terrasse, d’où elle avait une vue imprenable sur d’admirables jardins colorés, pour réfléchir. Elle s’interrogeait sur les derniers évènements et se demandait si elle devait croire cette femme et qui était-elle réellement. Instinctivement elle lui semblait douce et sincère et elle était prête à la croire et à lui faire confiance mais les goa’ulds utilisaient fréquemment ce genre de ruse et l’histoire était un peu trop surréaliste au goût du colonel : on lui offrait le gouvernement d’une planète et d’une armée comme ça, sans la connaître… il y avait de quoi se poser des questions.
En réalité elle n’avait pas vraiment voulu mourir, elle était prête à se sacrifier pour l’avenir de sa planète et de l’univers mais elle était passée tant de fois près de la mort qu’à présent elle était presque certaine qu’il y aurait toujours quelque chose ou quelqu’un pour la sauver. Elle devait avouer que la proposition de la tok’ra était tentante mais la seule personne qu’elle avait vraiment des scrupules à « abandonner » était Cassie, la pauvre avait déjà tellement souffert de la perte de Janet, pouvait-elle la priver de sa seconde mère ? Et puis il y avait Pete, ils devaient se marier bientôt, il venait d’acheter une maison pour eux et leurs futurs enfants, avait-elle le droit de l’abandonner ?
En même temps, bien qu’elle l’aimait, elle lui mentait et se servait de lui en quelque sorte, peut-être qu’il serait mieux sans elle, il pourrait fonder une famille avec une femme qui l’aimerait vraiment, qui ne risquerait pas sa vie tous les jours… cette opportunité était unique et permettrait peut-être justement de sauver un jour la vie de Cassie, de Pete et celle de beaucoup de peuples. Et même en étant une conseillère elle pourrait y contribuer tout en gardant un poste de scientifique.
Il fut un temps où l’idée de vivre loin du général O’Neill lui eut semblé dénuée de tout intérêt, inimaginable même, mais aujourd’hui… aujourd’hui ce lien si profond qui les unissait, ou qui paraissait les unir lui semblait plus juste à présent, avait vraisemblablement disparu. Des « prises de bec », telles que celle qu’ils avaient eu un peu plus tôt étaient de plus en plus fréquentes. Depuis quelques temps il était si distant, si… et cela lui faisait mal, très mal. Il n’avait même pas réagi quand elle lui avait annoncé que Pete l’avait demandée en mariage, à vrai dire quand elle lui avait parlé elle ne savait pas exactement à quoi elle s’attendait, peut-être qu’elle espérait secrètement qu’il lui dise qu’il ne voulait pas qu’elle se marie avec un autre, qu’il… à quoi bon ressasser ça maintenant ? Elle avait dit oui finalement. Elle avait dit puisqu’ « IL » ne l’aimait pas
Et puis il y avait Kerry. Kerry, elle aurait pu la tuer, elle l’avait souvent fait en rêve mais elle ne le ferait jamais bien sûr, ce n’était pas de sa faute à elle. Kerry. Il avait une petite amie, pas elle, une autre avec qui il… Une relation sécrète. Ils entretenaient une liaison secrète qu’elle n’avait découverte que par hasard, sinon elle ne l’aurait peut-être jamais cru. En même temps heureusement qu’elle l’avait su avant de parler de ses sentiments avec son supérieur, cela lui avait épargné une humiliation, à défaut de lui épargner cette souffrance intense. Elle avait toujours cru que si il devait entretenir un jour ce genre de relation, une qui ne serait « clandestine », ce serait avec elle.
Quelle idiote ! Elle ne préférait pas y penser. Elle y avait tellement cru, pendant si longtemps et quand elle les avait vus ensemble tout s’était effondré autour d’elle, pourtant elle était fiancé avec un homme charmant, parfait même, mais Jack, c’était Jack… Elle avait tenté une nouvelle fois de lui parler, elle lui avait tendu une nouvelle perche, avant d’être bel et bien mariée mais les résultats n’avaient guère été concluants et Kerry avait fait son apparition.
C’était définitivement fini, alors à quoi bon ? Deux heures plus tard elle sortit de sa chambre et parcourut les couloirs et pièces richement décorés du palais, à la recherche de la reine. Sur son passage, à sa grande gêne, tous les serviteurs et gardes s’inclinaient en l’appelant altesse. Elle était très mal à l’aise mais finit par demander son chemin à une jeune servante qui se fit une joie de la mener à la salle du trône, peut-être la plus belle de toutes. Elle la fit entrer puis la salua avec beaucoup de respect.
- (femme, s’approchant) Avez-vous fait votre choix ?
- (Sam) A vrai dire je voudrais en savoir plus sur votre manière de procéder avec les peuples que vous… libérez.
- (femme, avec un sourire maternel) C’est naturel. Prenez un siège. (s’asseyant elle-même sur une sorte de canapé). La planète sur laquelle nous nous trouvons est Velvios, j’en suis la reine car ma mère l’était avant moi, tout comme ma grand-mère et ainsi de suite… Quand j’ai été en âge de gouverner, j’ai interrogé les habitants afin de déterminer si le régime actuel leur convenait. Ils m’ont plébiscitée alors je suis restée. Pour les autres peuples cela dépend : soit ils décident de se placer directement sous mon autorité et dans ce cas leur planète devient une annexe de mon royaume, soit ils forment leur propre gouvernement nous passons des traités avec eux, de protection, de commerce, d’échange… soit ils décident de devenir totalement indépendants.
- C’est intéressant. (après quelques secondes) Je suis assez gênée, les gens de ce palais s’inclinent devant moi et me parle comme si…
- (femme, la coupant doucement) Si vous devenez leur future reine ils doivent vous traiter selon votre rang.
- Je dois avouer que ça me met assez mal à l’aise.
- (femme, souriant) Vous vous y habituerez… Alors ?
- (Sam, allant sur le balcon) Je ne sais pas, ce n’est pas évident. Un moment j’ai voulu être une princesse… et puis j’ai eu 7 ans. (se retournant vers Aléan) C’est complètement inattendu, irréel et je n’y suis pas du tout préparée. Etre conseillère me semble plus dans mes compétences mais en quoi cela consisterait ?
- (femme, la rejoignant) Je vous apprendrai. (souriant) Cependant vous feriez une reine merveilleuse et je sais que vous y arriverez. Vous avez une extraordinaire force de caractère.
- (Sam, semblant réfléchir à quelque chose) Comment avez-vous fait pour « lire en moi ».
- (femme (le symbiote) souriante) Je vais vous expliquer. Tout d’abord mon nom, je me nomme…