Jack et Teal’C s’étaient assis dans l’herbe depuis un moment. Daniel et Sam continuaient leurs relevés depuis plusieurs heures maintenant, au grand désespoir du colonel O’Neill qui s’ennuyait ferme. P7X534 s’était avérée être une planète charmante, à la végétation luxuriante… et couverte de ruines. Jack savait déjà qu’ils allaient devoir y revenir souvent et cherchait désespérément un moyen d’y envoyer une autre équipe SG à leur place. Mais il doutait que Daniel soit d’accord pour ne pas revenir lui-même.
O’Neill regarda sa montre et bondit sur ses pieds.
- Bon, et bien, c’est l’heure d’envoyer notre message, je retourne à la porte. Je les préviens que nous rentrons.
Daniel se retourna vers lui, furieux :
- Ah non, ça ne va pas recommencer ! Nous sommes devant des vestiges d’une importance cruciale pour mes recherches sur la technologie des Anciens, il est hors de question que…
- Ca va, ça va, je plaisantais !
L’archéologue secoua la tête, désabusé, et se replongea dans son travail. Sam sourit en regardant Jack soupirer et partir vers la porte des étoiles.
Quelques minutes plus tard, O’Neill enclencha son transmetteur :
- O’Neill pour la base. Tout va bien, le docteur Jackson et le major Carter s’amusent comme des petits fous, aucune présence détectée. Surtout, si vous voulez qu’on rentre, n’hésitez pas à le dire, je m’ennuie ferme.
- Une minute colonel O’Neill, le général Hammond veut vous parler.
Jack fronça les sourcils. La voix de Hammond lui parvint quelques instants plus tard.
- Colonel, vous arrêtez les recherches et vous et le reste de SG1 rentrez immédiatement au SGC.
- Mon général, je plaisantais quand je disais que…
- Moi je ne plaisante pas. J’ai… enfin, il faut que vous rentriez.
- Un problème ?
- Nous vous attendons.
- Bien mon général. Nous serons là d’ici quinze minutes. Fin de transmission.
Jack repartit au pas de course vers le site. Que pouvait-il se passer sur Terre ? Normalement, c’était plutôt les équipes qui demandaient à rentrer après avoir essuyé quelques tirs de jaffas !
- Bon, on plie bagages et on rentre.
- AH NON ! Jack, j’en ai assez ! Sam, dites-lui que nous ne pouvons pas travailler dans ces conditions !
- Ah ! Taisez-vous Daniel ! Je n’y suis strictement pour rien cette fois, c’est le général Hammond lui-même qui nous ordonne de rentrer immédiatement.
Sam, Daniel et Teal’C le regardèrent étonnés et rangèrent rapidement le matériel.
- Que se passe-t-il, mon colonel ? demanda Sam.
- Aucune idée Carter, Hammond ne m’a rien dit de plus. Il exige juste que nous rentrions.
- J’espère que nous n’avons pas été attaqués…
- J’espère aussi. En route.
Les quatre coéquipiers et amis retournèrent au pas de course vers la porte. Quelques instants plus tard, ils arrivaient dans la salle d’embarquement du SGC, à quelques milliers d’années lumière de là.
La base ne semblait pas en état d’alerte, cependant le général Hammond les attendait en personne. Les membres de SG1 remarquèrent instantanément son air sombre. Hammond se dirigea immédiatement vers eux. Dépassant Jack sans lui accorder un regard, il s’arrêta devant Sam :
- Major, suivez-moi, je dois vous voir dans mon bureau. Seule.
- B… bien mon général.
La jeune femme, en passant devant O’Neill qui la regardait étonné, lui fit signe en haussant les épaules qu’elle ne comprenait pas plus que lui ce qui se passait. Quand elle eut disparu derrière Hammond, Jack se tourna vers ses coéquipiers :
- Vous savez ce qu’il y a ?
- Non, répondit Daniel, je n’en ai aucune idée ! Et Sam non plus a priori, elle semblait aussi surprise que nous.
- Bon, on passe à l’infirmerie et on essaye de savoir ce qui se passe.
Un quart d’heure plus tard, Daniel, Teal’C et Jack se dirigeaient vers leurs quartiers quand la porte de ceux de Sam s’ouvrit à quelques mètres d’eux. La jeune femme en sortit, un sac de voyage sous le bras. Elle était à présent en civil, en jean et veste de cuir. Sam se dirigea sans les voir vers l’ascenseur en courant et disparut au bout du couloir avant qu’ils n’aient pu faire un geste.
Ses yeux bleus étaient rougis par les larmes.
Les trois hommes restèrent pétrifiés, puis, d’un seul élan, se précipitèrent vers le bureau de Hammond.
Jack frappa à la porte et attendit à peine la réponse pour faire irruption dans la pièce, suivi de Teal’C et Daniel.
- Mon général, on vient de croiser Carter, que se passe-t-il ??
Le visage d’Hammond était défait. Il resta assis dans son fauteuil. Il semblait soudain plus âgé, plus fatigué.
- J’ai eu à apprendre à Sam… au major Carter… une terrible nouvelle. Son frère Mark et sa belle-sœur ont trouvé la mort ce matin dans un accident de voiture à côté de leur domicile de San Diego.
- Mon Dieu… murmura Daniel.
Les quatre hommes restèrent muets quelques instants. Puis Daniel se laissa tomber sur un siège. Jack et Teal’C étaient parfaitement immobiles, figés. O’Neill demanda soudain :
- Et les enfants ? Ils ont deux enfants, non ???
- Les enfants vont bien. Ils n’étaient pas dans la voiture. Ils sont toujours à l’école à priori. Le major Carter est partie les rejoindre, je lui ai trouvé un avion.
La voix de Teal’C s’éleva alors :
- Le général Carter est-il au courant ?
Hammond soupira et son visage se crispa encore davantage.
- Non. Pas encore. J’ai envoyé un message urgent à la Tok’ra pour qu’il vienne.
Daniel se passa la main sur le visage et dit, comme pour lui-même :
- Sa femme d’abord… son fils à présent… Comment va-t-il… Et Sam… dans quel état va-t-on retrouver Sam ?
Elle vomit. Encore. Son estomac se tordait de douleur. Elle tremblait. Le jeune soldat lui tendit un nouveau sac de papier en se disant que, pour un major de l’US Air Force, cette jeune femme avait décidément beaucoup le mal de l’air.
Elle n’avait pas le mal de l’air. Elle n’avait jamais eu le mal de l’air. Elle avait toujours été si forte, si parfaite, alors que tout son monde s’écroulait autour d’elle. Sa mère d’abord. Mark maintenant. Pourquoi pas elle ? Pourquoi ne mourait-elle pas ? Elle n’avait pas d’enfant, pas de mari, et un travail où elle risquait sa vie constamment, alors pourquoi pas elle ???
Elle pensa à son père. A son père qui avait été sauvé du cancer, qui se battait maintenant à ses côtés. A son père qui ne s’était jamais pardonné la mort de sa femme, qui ne se pardonnerait jamais la mort de Mark, qui ne se pardonnerait jamais d’être vivant alors que sa femme et son fils étaient morts.
Elle pensa à Michael et Emilie. Ils n’avaient plus rien. Plus rien. Et ils ne le savaient même pas. Elle allait devoir le leur dire. Elle allait devoir leur annoncer que leur vie était brisée, devoir les consoler - les consoler ! Mon Dieu ! Comme si elle allait être capable de consoler qui que ce soit, alors qu’elle-même pleurait depuis des heures dans un avion de l’armée ! Qu’allaient-ils devenir ?
Elle vomit à nouveau.
Le petit garçon de dix ans était inquiet. Cela faisait maintenant une heure que sa sœur et lui attendaient dans le bureau de la directrice de l’école. Les maîtresses leur faisaient de grands sourires, leur demandaient toutes les deux minutes s’ils avaient besoin de quelque chose. Ce n’était pas normal. Sa mère aurait du être là depuis longtemps. Emilie, âgée de cinq ans, ne se posait pas toutes ces questions et dessinait avec application, trop heureuse et fière d’être installée dans le fauteuil de la directrice.
Une maîtresse arriva soudain dans le bureau et chuchota à l’oreille de la directrice qui se tourna vers les enfants :
- Mes chéris, prenez vos affaires, on est venu vous chercher.
Emilie leva les yeux et bondit du fauteuil :
- Ah, maman est là !
La directrice fit une grimace nerveuse qui n’échappa pas à Michael et répondit avec un sourire forcé :
- Non Emilie… Ce n’est pas maman… Allez, venez mes chéris.
Les deux enfants suivirent la directrice dans le couloir et attendirent quelques instants pendant qu’elle était allée seule à l’extérieur. Puis elle revint et leur fit signe de la suivre. Devant le perron de l’école se tenait Samantha.
Emilie lâcha son cartable et courut vers sa tante en souriant :
- Sam ! C’est toi ! Oh ! Que je suis contente !
Michael fut un instant rassuré de voir sa tante, mais se rembrunit immédiatement. Tout cela était de plus en plus étrange. Ils ne voyaient Sam que depuis peu de temps, et qu’une ou deux fois par an. Il savait qu’elle travaillait dans l’armée avec son grand-père, qu’elle n’était jamais là. Alors pourquoi venait-elle les chercher à l’école ? En plein milieu de l’année ?
En s’approchant son inquiétude ne fit que s’accentuer : les traits de Sam était tendus. Elle n’avait pas ce joli sourire que son neveu aimait tant.
Emilie était toujours blottie, souriante, contre les jambes de la jeune femme qui regardait son neveu s’avancer vers elle :
- Bonjour Michael.
- Salut Sam. Pourquoi tu es là ?
- Et bien, quel accueil, t’es content de me voir, dis donc !
Son sourire sonnait faux. Sa voix sonnait faux. Tout sonnait faux. Elle déposa une bise rapide sur la joue du garçon qui demanda :
- Où est maman ?
La main de Sam trembla sur l’épaule de Michael. Leurs regards se croisèrent. Ce que l’enfant y vit l’épouvanta. Sam, dégageant doucement la petite fille, s’agenouilla et murmura :
- On va rentrer à la maison, tous les trois. Je dois vous dire quelque chose.
Les trois hommes n’avaient pour ainsi dire pas parlé du trajet. Jack regardait fixement par le hublot de l’avion. Daniel avait emporté quelques rapports à étudier mais relisait trois fois la même phrase sans être capable de se concentrer.
Le général Hammond avait dû rester au SGC. Il leur avait juste dit qu’apprendre à Jacob Carter la mort de son fils avait été l’une des choses les plus difficiles qu’il ait jamais faites dans sa vie. Le père de Sam avait immédiatement quitté le SGC pour rejoindre à son tour San Diego.
C’est là que se dirigeait l’avion dans lequel se trouvaient les trois membres de SG1.
Quand le taxi les déposa devant le cimetière, une pluie fine commençait à tomber. Jack était en uniforme, Daniel et Teal’C portaient tous deux un complet noir. Ils suivirent les très nombreuses personnes qui avançaient dans le cimetière ; quand ils découvrirent Sam et Jacob, leurs cœurs se serrèrent.
Sam portait un tailleur noir très sobre. Elle tenait par la main une petite fille ravissante, dont le visage rond était encadré de lourdes boucles châtain clair. L’enfant regardait tout le monde autour d’elle avec de grands yeux bleus étonnés.
« Les mêmes yeux que Sam », pensa Jack.
Un petit garçon d’une dizaine d’années se tenait aux côtés de la fillette. Ses cheveux bruns étaient un peu ébouriffés, ses yeux verts rougis par les larmes. Ses traits crispés et ses poings serrés trahissaient son désespoir et sa colère muette.
Jacob était assis à droite de sa fille. Ce n’était plus l’homme fier et sûr de lui, le général de l’Air Force, le stratège accompli, le guerrier orgueilleux et combatif. Ce n’était plus qu’un père anéanti. Il n’arrivait pas à dissimuler l’immense chagrin qui l’étreignait : ses mains tremblaient, son visage d’habitude si fermé semblait creusé, vieilli de vingt ans. Il regardait devant lui, les yeux dans le vague.
Jack se revit neuf ans plus tôt, assis lui aussi dans un cimetière identique, à pleurer un fils qui n’aurait jamais dû partir avant lui. Les mâchoires du colonel O’Neill se crispèrent un peu plus.
Un couple âgé pleurait également, assis à côté du petit garçon. « Sûrement les parents de la belle-sœur de Sam », pensa Daniel.
Sam, serrant toujours la main de la fillette dans la sienne, restait parfaitement immobile devant le cercueil de son frère. Elle regarda la foule d’inconnus autour d’eux et son regard croisa soudain celui de Jack. Les lèvres de la jeune femme tremblèrent si légèrement que personne à part le colonel O’Neill ne le remarqua. Il sentit toute la détresse de Sam et se maudit de ne pouvoir la serrer dans ses bras à cet instant.
Ils ne se quittèrent pas du regard pendant la cérémonie. Sam s’accrochait à ces yeux bruns comme à une bouée de sauvetage. Encore une fois, ils étaient si proches… et si loin l’un de l’autre. Elle savait qu’ils seraient dorénavant séparés. Elle savait qu’une page de sa vie s’était tournée en revenant de mission, dans le bureau du général Hammond.
Quand Teal’C, Daniel et Jack se garèrent à proximité de la maison, de nombreuses personnes les y avaient déjà précédés. Ils entrèrent en silence et se glissèrent dans un coin du salon. Des gens qu’ils ne connaissaient pas chuchotaient un peu partout. Sam faisait des allers et venues entre le salon et la cuisine, apportant des assiettes, remportant des verres vides. Elle gardait un œil sur les deux enfants blottis dans un fauteuil, souffrant manifestement de ne pouvoir rester près d’eux. Deux autres femmes l’aidaient un peu, distraitement. Daniel fit un petit signe de tête à Teal’C et tous deux s’approchèrent de leur amie. Daniel lui prit délicatement des mains le plat qu’elle s’apprêtait à remporter et le posa sur une table. Sam leva les yeux vers lui. Il lui sourit tristement :
- Laissez, Sam. Teal’C et moi on va s’en occuper. Retournez avec vos neveux.
- Merci.
Elle passa ses bras autour du cou de l’archéologue qui la serra fort contre lui. Puis elle se dégagea et alla s’asseoir par terre, près des deux enfants qui se blottirent contre elle. La petite fille pleurait à présent, Sam lui passait la main dans les cheveux en lui parlant doucement.
Jack monta les escaliers. Les deux premières portes qu’il ouvrit menaient aux chambres des enfants. Il entra finalement dans celle de Mark et de son épouse. Jacob était assis sur le lit, dos à la porte.
Jack referma derrière lui et resta debout, immobile. Plusieurs longues secondes après, la voix de Jacob s’éleva, un mélange d’amertume et de fatigue :
- Si vous êtes venu me dire que tout va aller bien et qu’il faut faire son deuil, je vous remercie de quitter cette pièce dans l’instant.
- Tout ne va pas aller bien, Jacob. Tout va aller de pire en pire. Il y a des chances pour que vous en mourriez. Et si vous n’en mourez pas, vous regretterez jusqu’à la fin d’être toujours vivant.
Jacob se retourna lentement et posa les yeux sur Jack, qui avança jusqu’à la fenêtre et regarda la pluie tomber sur le vaste jardin. Jacob se remit lui aussi à regarder dehors et dit, dans un souffle :
- Merci. Vous êtes le premier à me dire la vérité. J’en ai besoin.
- La vérité, c’est aussi qu’il vous reste Sam et vos petits-enfants, Jacob. Contrairement à moi vous n’avez pas tout perdu. Laissez-les vous aider. Vous avez une fille extraordinaire, laissez-la vous sauver. Si une personne peut le faire, c’est elle. Elle est très douée pour beaucoup de choses, notamment pour sauver les gens malgré eux.
Le général Carter tourna la tête vers Jack :
- Comme elle vous a sauvé vous, Jack ?
Le colonel O’Neill répondit après un silence :
- Comme elle m’a sauvé, moi.
Il se leva doucement et posa la main sur l’épaule de Jacob. Puis il sortit.
Il se retrouva face à Sam dans le couloir. Ils restèrent quelques instants immobiles, en silence. Puis Sam demanda d’une voix à peine audible :
- Comment va-t-il ?
- Très mal.
Elle ferma les yeux et soupira.
- Et vous, Carter ?
- Je ne sais pas. Je n’ai pas trop le temps d’y penser. C’est mieux ainsi. Mais cela va aller.
Elle soutint le regard de Jack, qui lui dit doucement :
- Carter… vous avez le droit de ne pas aller bien. Vous avez le droit de ne pas tout contrôler, tout gérer. Vous avez le droit de pleurer.
Comme si Sam avait attendu l’autorisation de son supérieur, les yeux de la jeune femme s’embuèrent alors de larmes. Jack ouvrit les bras et elle s’y précipita. O’Neill ouvrit la porte qui se trouvait à côté d’eux dans le couloir et entra dans une grande salle de bain avec Sam dans ses bras. Il referma la porte derrière eux et resserra son étreinte, la berçant doucement contre lui.
Comment avait-elle pu espérer lui cacher sa détresse, à lui qui avait toujours lu en elle comme dans un livre ouvert ? Pourquoi même avait-elle voulu la lui cacher, alors qu’il était le seul à pouvoir apaiser un peu sa douleur ?
Ses larmes glissaient maintenant plus lentement sur ses joues, mais elle ne voulait pas qu’il la lâche. Pas encore une fois. Pas cette fois. Elle voulait qu’il la garde contre lui, qu’il la protège. L’étreinte de Jack était le seul endroit où elle avait le sentiment de pouvoir oublier que tout s’effondrait autour d’elle. Elle savait que les secondes passaient qui les rapprochaient de l’instant où elle devrait faire face à l’atroce réalité. Elle se cramponna encore davantage à lui. Il répondit à son étreinte, la serrant encore plus et enfouissant son visage dans les cheveux, dans le parfum de la jeune femme.
On frappa doucement à la porte.
Jack ne fit pas un geste et attendit que Sam s’éloigne doucement de lui. Il sourit et passa la main sur la joue humide de la jeune femme qui frissonna à ce contact.
Daniel passa la tête par l’entrebâillement.
- On peut entrer ?
- Oui. Bien sûr.
L’archéologue entra, suivi de Teal’C. Daniel s’approcha de Sam et la prit à son tour dans ses bras. Puis elle serra le grand jaffa contre elle. Elle ôta ensuite ses chaussures à talon et s’assit sur l’épais tapis de bain, devant la baignoire. Les trois hommes l’imitèrent. Ils restèrent quelques instants silencieux.
Sans les regarder, elle se mit à parler.
- Je vais donner ma démission de SG1. Ma belle-sœur était fille unique, et ses parents sont trop âgés et trop affectés par sa mort pour s’occuper de Michael et Emilie. Donc c’est à moi de les accueillir. Je vais vendre la maison de Mark et emmener les enfants à Colorado Springs, pour pouvoir peut-être continuer à travailler au SGC en tant que consultante scientifique. Mais il est hors de question que je conserve un poste comportant le moindre risque. Je suis… désolée.
Les coéquipiers de Sam restèrent silencieux quelques instants. Chacun d’entre eux avait pensé à cette éventualité, mais l’avait rejetée immédiatement. Pourtant l’évidence était là : c’était la fin de SG1.
Daniel trouva le premier la force de parler :
- Ne soyez pas désolée Sam, vous n’y êtes pour rien. C’est nous qui sommes… tellement désolés de ce qui arrive. Mais quelle que soit votre décision, nous vous soutiendrons, toujours. Vous pourrez toujours compter sur nous.
- Le docteur Jackson a raison, Major Carter. Votre départ créera un vide que personne ne pourra combler, mais nous nous rendons parfaitement compte de vos nouvelles responsabilités. Je respecte votre décision.
La jeune femme sourit faiblement à Teal’C et tourna les yeux vers O’Neill qui acquiesça aux paroles de ses deux amis. Il semblait incapable de faire quoi que ce soit d’autre.
Sam se leva alors, renfila ses chaussures et sortit.
Teal’C, Daniel et Jack restèrent assis en silence sur le sol de la salle de bain.
Orphelins eux aussi.