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Moi, je restai tout le temps, même pour toujours, toute la nuit dans la toilette ! - Massimo Gargia
Imagine

Des chiffres et des lettres : Chapitre 1

Elizabeth avait toujours fait son travail très consciencieusement, et mettait un point d’honneur à lire tous les rapports, qu’ils soient scientifiques, militaires, médicaux ou techniques.

Mais d’un autre côté…

Franchement, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire que le taux de transfert de l’appareil Ancien tourne autour de 481516,2342 K/sec. 
Qu’est ce que ça pouvait bien lui faire ?
A part accroître sa fatigue, pas grand-chose, assurément.
Elle posa le dossier dans un coin de son bureau, étira ses bras et poussa un baillement.
Bon, les rapports scientifiques ne la passionnaient pas cet après-midi. Elle pourrait toujours y revenir plus tard.
Elle saisi un rapport médical.
Après autopsie et analyse approfondie, bla bla bla bla … il apparaît que le sujet est effectivement décédé des suites d’une épectase, évènement rarement observé  qui arrive une fois sur…
Elle ne savait pas ce qu’était l’épectase, et au fond, elle s’en fichait éperduement.
Aucun rapport ne l’intéressait cet après-midi, semblait-il, et elle n’avait pas pour habitude de s’acharner inutilement. Elle le rangea à côté de l’autre et se dirigea vers la salle des commandes.
Peter la salua brièvement de la tête et se replongea dans l’étude de ses statistiques.
Zelenka (qu’elle soupçonnait de traîner dans la salle des commandes uniquement pour pouvoir l’apercevoir au travers des cloisons transparentes de son bureau), agita timidement la main, rougit violemment et partit précipitamment sans raison apparente.

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48. Le nombre d’hommes qui avaient un faible pour elle. Sur Atlantis tout du moins.
Peace. Le nom de son chien.
23. Le nombre d’amoureux qu’elle avait éconduit.
Simon. Le nom de la dernière victime de son charme. Ou de son mascara ?

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Elle soupira et continua son chemin vers… vers elle ne savait pas trop où en fait.
Elle n’allait pas se plaindre faire encore « de l’effet » aux hommes, mais tout de même…
Il y avait ce je-ne-sais-quoi qui la dérangeait quand les « mâles » se retournaient sur son passage ou quand elle se remettait une mèche de cheveux en place et que les regards masculins restaient désespérément fixés sur elle.
Elle approchait d’une salle récemment découverte où des linguistes étaient en train de traduire quelque dialecte inconnu et obscur.

 

-         Voyelle. Consonne. Consonne. Voyelle. Consonne. Voyelle. Voyelle…

 

Elle ne s’arrêta pas pour écouter la litanie ennuyeuse et poursuivit son chemin vers… vers l’endroit où la menaient ses pas.

 

Elle s’apprêtait à appuyer sur le bouton d’ouverture de la salle généralement appelée « gymnase ».
Mais au dernier moment, son instinct lui rappela que l’épaisseur de mascara sur ses cils n’était pas suffisante pour atteindre le niveau « Hot ». Clic clac du mascara en veux-tu en voila.
Flexion – Extension. Décollement de racines. Regard de Braise. Inspiration – Expiration.
Elle appuya sur le bouton.

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69. Le numéro de sa position préférée… au yoga bien entendu.
Le Yi-King, également appelé Livre des Transformations. Sa référence.
416. Le dernier vol en avion qu’elle avait pris.
John Sheppard. Le seul homme avec qui elle avait vraiment envie d’atteindre le 7ème ciel.

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Décidément ses pas la menaient toujours inconsciemment là où se trouvait John.

Lequel, une fois n’est pas coutume, ne s’entraînait ni avec Teyla, ni avec Ronon Dex, mais seul. Il se défoulait sur un punching-ball. Le visage luisant de sueur.

Il avait vraisemblablement réussi à dénicher un poste radio et un CD, lequel diffusait…

Bon sang. Lequel diffusait You can leave your hat on, chanson qui évoque à toutes les femmes de la planète Terre une cohorte de Chippendales en train de se déshabiller.

Elle sourit. De toutes manières ça n’avait pas grande importance tant qu’il ne…

Mon dieu.
Tant qu’il ne se déshabillait pas.
Bon, d’accord, il venait juste d’enlever son T-shirt pour continuer à faire du sport sans avoir trop chaud, mais tout de même…
Quelle femme n’aurait pas envie de lui sauter dessus à cet instant précis ? se demanda Elizabeth.
Ses réflexions furent interrompues par la voix de John.

 

-         Ah, Elizabeth ! Quel bon vent vous amène ?

 

Dire n’importe quoi, vite !

 

-         Hum, et bien figurez-vous que…

 

Que quoi ? Vite vite vite ! Trouve quelque chose !

 

-         Que, euh… continua t-elle avec beaucoup d’inspiration.

 

John commençait à froncer les sourcils.

 

-         Hem, enfin ce n’est pas grave, je vous en reparlerais plus tard ! fit-elle.

 

Elle se dirigeait vers la sortie mais la main de son collègue sur son épaule l’en empêcha.

 

Inspiration - Expiration, Zen ! Je garde le contrôle !

 

-         Attendez, j’allais justement aller me changer aux vestiaires ! Ca ne prendra que quelques minutes.

-         Puisque vous insistez, fit-elle nerveusement.

 

Elle se retrouva donc dos au mur des vestiaires à attendre patiemment John pour lui dire… Pour lui dire quoi au juste ?

 

-         Tiens, Elizabeth, je ne vous avais encore jamais vu dans les parages !

 

Elle aurait pu croiser n’importe qui dans le coin, mais il avait fallu que ce soit la pire commère de la base.

Rodney.

 

-         Moi non plus, répondit-elle avec un air aussi neutre que possible.

-         Et vous faites quoi, si ce n’est pas trop indiscret ?

-         Hum, et bien j’attends le Lieutenant Colonel Sheppard, dit-elle avec un petit rire nerveux.

 

John – Elizabeth – Vestiaires.

C’est trois mots se réunissaient dans l’esprit de Rodney pour former une idée pas très nette.

Il fronça les sourcils.

 

-         Euh… ?

-         Il fait beau aujourd’hui, n’est-ce pas ? Le coupa t-elle immédiatement.

-         Euh, oui, mais…

-         Bon, Elizabeth, on y va ? demanda John qui venait justement de sortir des vestiaires.

 

Le « on » avait largement de quoi la mettre très mal à l’aise.

C’est alors que John remarqua la présence de Rodney.

 

-         Rodney.

-         John.

-         Rodney…

-         Oui et bien hum hum, je ne vais pas vous déranger plus longtemps, fit-il en regardant ses deux amis légèrement de travers.

-         Excellente idée Rodney ! s’exclama John.

 

Le scientifique se carapata à toute vitesse vers… un endroit où pourrait réfléchir tranquillement.

 

 

***

 

John et Liz finirent par arriver on ne sait trop comment sur le balcon, lui propice aux discussions, aux confidences, et à bien d’autres choses encore, mais ne nous égarons pas.

 

-         Personnellement je suis fille unique, lui dit-elle.

Et vous ?

-         J’ai un frère, Jack, qui est médecin.

-         Il m'avait semblé comprendre que vous étiez originaire d'Australie.

-         J’ai passé mon enfance là-bas avec mon père et mon frère. Plus âgé je suis revenu aux Etats-Unis, mais eux sont restés jusqu'à ce que mon frère finisse ses études de médécine, et je les ai plus ou moins perdus de vue. Ils travaillaient dans le même hôpital en tant que chirurgiens, juste avant que mon frère… ne mette accidentellement fin à la carrière de mon père.

-         Oh…

-         Enfin, c’est du passé tout ça.

-         Je suppose, dit-elle.

 

Elle jeta un coup d’œil à sa montre. 16h48.

 

-         Briefing dans moins d’un quart d’heure, si je me souviens bien ? fit-elle

-         Exact, répondit-il en souriant.

 

Ils se dirigèrent silencieusement vers la salle de conférence.

 

Fin (tout du moins jusqu'à ce que la suite arrive)

 
 
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