Fic 10
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Classification : Accord parental souhaitable
VITE CARTER…
-Vite carter, hurla Jack
La planète était en feu. Ils couraient vers la porte, leur seule chance de s’en sortir vivants.
Jack prit la main de Sam qui n’en pouvait plus. Ils couraient mais leurs pas malgré eux se faisaient plus lourds. Teal’c et Daniel devaient les attendre de l’autre côté. Il accéléra tirant Carter, mais cependant pas assez vite pour ne pas sentir une atroce douleur le crucifier. Il eut encore la force de projeter Sam dans l’anneau de lumière. Mais au moment où il voulut lui-même passer, ses jambes se dérobèrent sous lui et il s’écroula inconscient à quelques pas de la vie.
Base de Cheyenne Mountain.
Le rythme lancinant des alarmes était insupportable. Sam se prit la tête dans les mains. L’arrivée avait été brutale, elle avait roulé jusqu’en bas de la rampe. Sa jambe sans doute cassée la faisait terriblement souffrir.
A l’infirmerie elle resta muette pendant que Janet lui plâtrait la jambe. De temps à autre une larme roulait sur sa joue sans qu’elle y prit garde. Janet respectait son silence. Elle lui administra un léger sédatif pour qu’elle se repose.
Teal’c et Daniel faisaient face au général Hammond, qui paraissait très inquiet.
-Docteur Jackson, Teal’c dit-il en s’adressant aux deux hommes, je vous ai laissé un peu de temps pour récupérer. Maintenant je voudrais savoir ce qui s’est passé.
-En fait nous ne savons pas trop, répondit Daniel. Nous venions de franchir la porte, et il n’y avait personne. La planète semblait paisible et nous marchions dans une forêt depuis quelques centaines de mètres quand tout à coup le sol se mit à trembler. Jack nous a fait faire demi-tour aussitôt. Tea’lc et moi sommes partis en courant vers la porte des étoiles et Jack attendait le major qui était partie faire quelques prélèvements. J’ai ouvert la porte et nous sommes passés, je croyais que Sam nous suivait ainsi que le colonel.
Teal’c leva un sourcil, signe d’un intense étonnement.
-Pas du tout Daniel Jackson, nous avons été accueillis par des Jaffas qui nous ont tirés dessus à peine avions-nous fait quelques pas.
Le regard ébahi du général Hammond passait de l’un à l’autre :
-Enfin Messieurs, que s’est-il réellement passé ? Un tremblement de terre ou des Jaffas
-Un tremblement de terre dit Daniel
-Des jaffas dit Teal’c.
Après un long silence Hammond soucieux reprit la parole :
-Pourquoi n’avez-vous pas attendu le major Carter et le colonel O’neill ?
-Parce que Jack nous en avait donné l’ordre ! Daniel était surpris de la remarque du général.
-Et pourquoi êtes vous restés si longtemps sur cette planète ? Nous avons failli annuler votre code.
-Quelques minutes seulement, tout au plus un petit quart d’heure.
Le général le regarda interloqué :
-Vous êtes partis 22 heures. Que s’est-il passé durant tout ce temps ?
Daniel ne reconnaissait plus le général, jamais il ne lui avait parlé de cette façon si dure.
Il réagit brutalement :
-22 heures, c’est impossible. Comme je vous le disais, nous avons avancé un peu dans la forêt cela nous a pris seulement quelques minutes.
-Où est le colonel ?
Daniel et Teal’c semblaient effarés.
-Mais je … c’est impossible répétait Daniel.
Sur un geste du général des soldats en armes entourèrent les deux hommes.
-Sergent dit le général
-Conduisez-les en cellules.
-Mais…
-Cela suffit Docteur Jackson.
Teal’c prit son air le plus offensé mais suivit de bonne grâce les soldats.
Il fit quelques pas devant le chalet, mais c’était encore trop d’efforts pour un homme blessé. Il s’assit sur un banc et dut s’assoupir un instant.
Il se réveilla à l’intérieur de la maison. Une jeune femme était là, accompagnée d’un homme âgé et barbu. C’est lui qui prit la parole :
-Vous êtes réveillé, comment allez-vous ?
Jack bafouilla quelques paroles incompréhensibles. Son esprit était encore embrumé et il avait du mal à trouver ses mots.
-Bonjour, réussit-il à articuler, où … sommes-….nous ? Qui…êtes-vous ? je ne me souviens …de rien
l’homme répondit par une autre question :
-Vous souvenez-vous de votre nom ?
-Heu … O’Neill hésitait Oui, je me rappelle, je suis… Katinan.
-Bien ! La mémoire vous revient. Le vieil homme semblait heureux. Et que vous rappelez-vous d’autre ?
-Pas grand chose, hélas, c’est très confus dans ma tête, il me semble qu’il y avait une prairie avec des fleurs près de la porte des étoiles…et puis tout ce feu…
-Vous voulez dire sans doute le shapaï ?
-C’est ça, le shapaï…
-Des fleurs ? Le rire de Sentilla s’égrena cristallin, les prairies sont beaucoup plus bas. La porte est située près d’une haute vallée enneigée. A cette altitude il n’y a rien qui pousse. Le shapaï a été construit par les anciens sur une hauteur, car seuls les dieux pouvaient l’emprunter. Maintenant nous savons qu’il y a qu’un seul Dieu. Rarement des personnes franchissent le shapaï, ou ils repartent aussitôt, nous-mêmes, ne le franchissons jamais.
-Où sommes-nous alors ?
-Vous êtes chez vous Katinan, vous ne vous souvenez pas de votre maison ?
-Non… et vous qui êtes-vous ?
Elle le regarda tristement
-Vous avez vraiment tout oublié, et comme il la regardait avec instance :
-Je suis la meilleure amie de votre femme Luisa , et lui c’est mon père.
Base de Cheyenne Mountain.
Daniel faisait les cents pas dans la cellule. Il avait beau se triturer l’esprit il ne comprenait pas ce qui leur arrivait.
Teal’c allongé sur le lit, les mains sous la tête, le regardait s’agiter sans rien dire. Il réfléchissait. La situation lui paraissait absurde. Mais il faisait confiance au général Hammond. Si celui-ci les avait mis au secret, c’est qu’il avait ses raisons.
-Vous savez Daniel Jackson, ça ne sert à rien de vous agiter !
-Mais enfin Teal’c, que s’est-il passé sur cette planète ? Nous avons perdu les souvenirs d’une période de 22 heures ! Vous, vous avez vu des jaffas, je jurerais qu’il n’y en avait aucun, et moi j’ai senti la terre trembler, et je me souviens parfaitement du colonel qui hurlait : « Vite carter »
-Moi aussi je m’en souviens, dit Teal’c impassible.
A l’infirmerie Samantha Carter se remettait doucement de ses blessures. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était gardée par des hommes en armes.
-Alors Major comment vous sentez-vous ce matin ? La voix de Hammond n’avait pas sa chaleur habituelle. Si elle en fut surprise, elle ne dit rien, se contentant de répondre au général quelle allait mieux.
-Tant mieux. Vous allez pouvoir me raconter votre version des faits.
-C’est simple mon général, nous avons franchi la porte et après avoir parcouru une centaine de mètres, une immense vague, comme un raz de marée est apparue subitement, nous enveloppant. Le colonel nous a hurlé de retourner sur terre. Daniel a eu juste le temps d’ouvrir la porte, il est parti avec Teal’c, puis le colonel et moi avons franchi la porte en nous jetant dedans. C’est pourquoi l’atterrissage a été si brutal, après je me suis évanouie, je ne me souviens plus de rien.
Le général Hammond écoutait sans rien dire et fronça les sourcils à sa dernière phrase.
-Où est le colonel, major Carter ?
-Il a passé la porte en même temps que moi.
Le général ne répondit pas à sa phrase
-Et combien de temps êtes-vous partis ?
Ses yeux s’élargirent :
-Pas plus de 5 minutes mon général.
Elle était subitement très inquiète :
-Le colonel n’est pas là, mon général ?
-Reposez-vous Major.
Hammond sortit rapidement de la pièce. Il était perplexe, la version de Teal’c et celle de Daniel était très différente de celle du major.
Quelques jours plus tard, Hammond convoqua les 3 membres du SGC, ainsi que le personnel médical. Carter marchait avec des béquilles. Teal’c et Daniel semblaient plus en forme, malgré leur réclusion.
Hammond prit la parole :
-Si je vous ai réunis tous ce matin, c’est pour éclaircir certains points de vos rapports. Du regard il fit le tour de la table, et ses yeux se posèrent successivement sur Carter, qui lui parut troublée, sur Daniel pas rasé, qui avait mauvaise mine, sur Teal’c qui semblait avoir perdu un peu de son impassibilité coutumière.
Il y avait aussi Janet dont le visage fatigué trahissait son angoisse.
-Tout d’abord vous, Docteur Jackson , décrivez-moi ce que vous avez vu une fois franchie la porte des étoiles :
Daniel et Teal’c se regardèrent puis Daniel commença.
-La porte était dans une petite clairière entourée de forêt, et soudain nous avons senti le sol trembler…
-Cela me suffit Docteur Jackson. Et vous Teal’c, qu’avez-vous vu ?
-Des jaffas, général Hammond.
Carter était stupéfaite, elle ne put s’empêcher de prendre la parole.
-Si vous me permettez mon général,
Sur un signe de Hammond, elle poursuivit :
-La porte était située dans une plaine désertique il n’y avait pas un arbre, et puis subitement cette vague énorme…
-Je vous assure qu’il y avait un tremblement de terre, insista Daniel
-Des jaffas reprit Teal’c.
-De l’eau, dit Sam
-Un tremblement de terre, insista Daniel.
Ils se regardaient sans comprendre, comme s’ils étaient tous devenus fous.
Chacun avait l’air convaincu. Hammond se tourna vers Janet :
-Docteur Frazier, c’est à vous. Je veux savoir si on leur a fait un lavage de cerveau, qui a fait cela et pourquoi. Le ton était sec et sans appel.
-Bien mon général, je vais faire tous les tests nécessaires. Le général sortit de la salle sans un mot de plus, et se dirigea d’un pas vif vers son bureau.
Il ferma la porte et appuya sur l’interphone :
-Qu’on ne me dérange pas Sergent.
-A vos ordres mon général, répondit une voix féminine.
Il s’assit lourdement à son bureau. Se prenant la tête dans les mains, il s’accorda une pause loin des regards. Il était toujours sur le pied de guerre, tout le monde attendait quelque chose de lui, il devait toujours prendre des décisions de vie ou de mort, et il commençait à fatiguer. Cela faisait 4 ans que le programme Porte des Etoiles avait débuté. Les missions des meilleurs hommes et femmes de l’air Force s’enchaînaient sans répit. Des missions toujours dangereuses dont beaucoup ne revenaient pas. Combien de fois avait-il été obligé de prendre son téléphone pour prévenir des familles éplorées que l’être qui leur était le plus cher ne reviendrait pas ? Vingt fois, trente fois… Il avait perdu le compte. Maintenant c’était son équipe phare qui était en danger. Une fois de plus, songea t-il. Le colonel semblait vraiment avoir disparu, les autres membres de SG1 avaient eu un lavage de cerveau, mais dans quel but ? Ils ne lui seraient d’aucune aide. Il fallait qu’il trouve seul la solution. En effet, comment pourrait-il leur faire confiance ? Ils n’étaient même pas d’accord sur ce qu’ils avaient vu. A ce point de ses réflexions, le général enclencha la cassette de l’enregistrement que la sonde venait de réaliser. Un paysage de hautes montagnes, avec des pics enneigés et des cascades. Qu‘est-ce qui était réel ? Le tremblement de terre ? Les Jaffas ? Le raz de marée ? Ou ce paysage digne d’une des plus belles stations de Ski du Montana ? Peut-être rien de tout cela ? La réalité était sans doute tout à fait autre. Il n’y avait qu’un moyen de le savoir : envoyer une autre équipe armée jusqu’au dents. Mais cela serait-il suffisant ? Ils risqueraient d’être victimes du même piège. Et puis, pensa le général, c’est peut-être ce qu’ils cherchent : décourager les visiteurs en les privant de leur mémoire, les empêcher de revenir ? Mais pourquoi avoir gardé le colonel ?
Le général après être resté un long moment seul à réfléchir, prit la décision d’appeler la Tok’ra à l’aide. Cette décision ne lui était pas facile. Certes, les relations de la Tok’ra avec le SGC étaient bonnes, mais toujours un peu tendues. On sentait bien que les Tok’ra ne leur faisaient pas entièrement confiance. Et lui-même n’était pas toujours enclin au partage d’informations.
-Ouverture de la Porte.
Les sirènes hurlaient, dans les couloirs des hommes en armes rejoignaient en courant la salle d’embarquement et se mirent en position au pied de la passerelle.
-C’est la Tok’ra, mon général
-Ne tirez pas. Ouvrez l’iris.
Anise descendit lentement la rampe métallique et s’arrêta devant le général :
-Je suis heureuse de vous revoir Général Hammond.
-Moi aussi dit le général par politesse. Il aurait préféré voir Jacob plutôt que cette Anise Freya en qui il n’avait pas totalement confiance.
La jeune femme baissa la tête, et la voix claire de Freya s’éleva.
-Je ne vois pas SG1, où sont le colonel O’Neill et le Major Carter ?
-Justement allons dans mon bureau s’il vous plait.
Hammond mit Anise au courant de la situation.
-Connaissez-vous la planète P8N122 ?
-Oui, nous l’appelons Néléna. C’est une planète qui a appartenu autrefois aux Goa’ulds. Ils l’ont quittée il y a 500 ans environ. Mais je crois qu’ils y reviennent de temps en temps pour y prendre des esclaves.
-Pas des hôtes dit Hammond étonné ?
-Non des esclaves humains. Ils ont besoin d’humains pour remplir les tâches de la vie courante : Préparer les repas, les servir, les aider dans leurs tâches quotidiennes.
-Mais ils ont les jaffas pour les servir ?
Anise se permit un léger sourire :
-Les jaffas ne s’occupent que des tâches militaires, ils sont là pour les protéger, et les servir sur un plan stratégique.
-Mais il y a des goa’ulds inférieurs si j’ai bien compris, qui n’ont pas les mêmes ambitions que les grands maîtres, ils pourraient les servir.
-Vous avez tout à fait raison général Hammond, mais un goa’uld reste un goa’uld, peu importe sa puissance, et les goa’ulds font de mauvais esclaves, ils ont trop d’orgueil et d’ambition. Même le moins puissant des goa’ulds est encore trop indépendant, et il se rebellerait vite contre son dieu.
-Vous pensez que le Colonel est retenu prisonnier pour devenir un esclave.
Freya pâlit un peu et sa voix perdit toute assurance :
-Je le crains mon général, c’est tout à fait possible.