Citations du moment :
Si un humain n'est pas capable de percevoir la douleur d'un autre, il serait justifié de lui retirer sa qualité d'homme.
[Bernard Werber]
Imagine

Impensable : Chapitre 1

IMPENSABLE

 

Aurélia

 

Fic n° 46

 

Janvier 05
aurelia.J.M@wanadoo.fr ou aurelia_m21@hotmail.com
http://aurelia21.site.voila.fr

 

Saison : la 8
Spoilers :Aucun, sauf que Jack est général et Carter colonel.
Disclaimer : Rien ne m’appartient, pas de sous, c’est juste pour le fun que j’ai écrit cette fic .
Genre : aventure,   romance.  
Public : Attention : cette fic est classée PG13, en raison d’une scène violente.
Résumé : La reine Mout se prépare à envahir la terre, comment l’en empêcher ? C’est pour le général O’Neill mission  impossible.
Dédicaces : Hito bien comme d’ hab ! Merci à elle.

 

 

 

 

 

***********************************************************************

 

 

 

 

 

31 décembre.

 

23 heures, le général O’Neill était de garde cette nuit là. Il travaillait encore à son bureau, il y avait tant de choses à faire ! Il avait les traits tirés de quelqu’un qui ne dort pas assez. Il se passa la main  sur la nuque en soupirant  et se recula dans son fauteuil comme pour détendre ses muscles fatigués. Son bureau n’était éclairé que par la lampe posée sur le coin de la table, le reste de la pièce était dans l’ombre.  
Devant lui, un dossier rouge avec écrit en gros sur la couverture « secret défense »
Il l’ouvrit, et commença à lire. Apparemment ce qu’il lisait n’ était pas nouveau pour lui, car il tournait vite les pages. Un pli se creusait sur son front tandis qu’il passait les feuilles au fur et à mesure dans la déchiqueteuse de papiers. Aucune trace ne devait rester de ce dossier. C’était strictement confidentiel.  Il jeta même la chemise qui prit à son tour le chemin de la destruction.
Il était minuit moins dix quand il entendit le téléphone sonner. C’était Daniel.
         -Qu’est ce que vous faites Jack ? Ça peut pas attendre à demain ?
         -J’arrive dans un quart d’heure , dit-il d’une voix laconique et il raccrocha sèchement.
Bien qu’il ne fasse pas plus chaud que d’habitude dans son bureau, des gouttes de sueur perlaient sur son front.

 

L’heure était arrivée.

 

*****
Il y avait peu de monde à la base, juste le personnel minimum requis en cette nuit du réveillon de la Saint Sylvestre.
Au mess Teal’c , Sam et Daniel qui venaient de rentrer de mission, le capitaine Anita Castillo,  le  major Tom David, et l’infirmière Veronica Green, s’apprêtaient à réveillonner tous ensemble, le reste du personnel étant en congé.  Ils s’étaient confectionné un repas simple, histoire de se retrouver et de faire la fête ensemble. L’occasion était rare, et ils se réjouissaient de passer une soirée avec Jack.
         -le général n’est toujours pas là ! dit  Sam avec inquiétude.
 Elle lui avait trouvé l’air préoccupé ce soir, il n’était pas dans son assiette. Il  avait avoué effectivement  avoir quelques petits soucis mais que ce n’était pas très important et qu’elle ne devait pas s’inquiéter.  Sam  était sortie de son bureau, pas très convaincue.
         -Il a dit un quart d’heure !  Sam.
         -Oui Daniel,  mais c’était il y a une demi-heure, je vais voir.
Elle prit l’ascenseur qui la conduisit à l’étage de la salle de commandement et comme elle montait l’escalier qui menait à la salle de réunion, les alarmes se déclenchèrent.

 

O’Neill marcha d’un pas ferme hors du bureau et arriva dans la salle de contrôle, Sam avait redescendu les escaliers quatre à quatre et était déjà devant les consoles.
Les chevrons s’enclenchaient.
         -Fermez l’iris dit O’Neill.
Le lourd iris en titane se positionna dans un bruit de ferraille.
Ils attendirent… pendant ce temps là  Teal’c et Daniel étaient arrivés.
        
         -On a un code mon général , dit Sam,  C’est la Tok’ra.
Sam pensa aussitôt à son père, depuis la fin de l’alliance elle ne l’avait pas revu. O’Neill sembla hésiter un instant, mais Sam ne le remarqua pas.
         -Ouvrez l’iris, dit-il d’une voix froide.
Ils descendirent tous  à la rencontre du visiteur.
Ils attendirent quelques secondes, et un jaffa parut en haut de la passerelle. Avant que le général ait pu jeter un ordre il  lança une grenade à choc Goa’uld.
Celle-ci roula sur la rampe et explosa,  aveuglant tout le monde et leur faisant perdre connaissance. 
Pendant ce temps les jaffas avaient investi toute la base en quelques minutes et fait prisonnières les personnes qui étaient restées au mess, Anita Castillo, Tom David, et Veronica Green.

 

Sam ouvrit un œil, sa vue était très limitée, elle était assise le long du mur de la salle de briefing, elle  vit Daniel à ses côtés qui reprenait ses esprits. Plus loin il y avait Anita, Tom,  Veronica et Teal’c, mais plus de gardes. Ils avaient dû être tués ou neutralisés.  Apparemment O’Neill n’était pas là. Sa vision s’affermit, et en rampant, elle se rapprocha de Daniel
         -Ça va ? chuchota t-elle
         -Oui, je commence à voir un peu moins flou, mais qu’est ce qui s’est passé ?
         -Je ne sais pas, j’ai juste vu un homme qui lançait quelque chose, une grenade Goa’uld sans doute,  et après plus rien.
         -Où est Jack ?
         -Il n’a pas l’air d’être avec nous.

 

Des jaffas les prirent brutalement par le bras pour les remettre debout et les firent asseoir dans les fauteuils. Là ils virent Jack, à travers la vitre de son bureau, il était  tenu en respect par un jaffa qui pointait une arme sur lui.
Un pas dans l’escalier leur fit tourner la tête. Une très belle femme apparut sur le seuil, brune, les yeux verts, simplement vêtue d’une robe noire assez longue et pourvue de volants. Elle ne portait pas d’autre  bijou qu’un pendentif en or représentant un vautour.   Elle était suivie de trois jaffas qui se postèrent autour des prisonniers et restèrent le zat pointés sur eux.
Le jaffa poussa O’Neill dans la salle de briefing.
         -Alors c’est toi le général de la base ?  dit-elle à O’Neill.
Il ne répondit pas.
Les yeux de la femme jetèrent des éclairs.
         -Je suis Mout ! Mes troupes sont prêtes à envahir la terre et …
A ce moment un jaffa rentra dans la pièce et s’approcha de la reine. Il s’inclina
         -Que veux-tu ? J’espère que tu me déranges pour une bonne raison !
         -Ma reine, j’ai fait le tour de la base, on ne peut rien faire sans les codes, l’accès aux ordinateurs nous est refusé, tout est verrouillé.
         -Et pour sortir de la base ?
         -On ne peut pas.
Mout se retourna vers O’Neill qui haussa les épaules.
         -Je suppose que c’est toi qui connais les codes ?
         -Tout est crypté et indéchiffrable dit-il, glacial.
         -Peut être que ton ami le docteur Jackson sait quelque chose ? Tu es surpris que je le connaisse ?  Mais je connais parfaitement SG1. Vous êtes célèbre dans la galaxie.
Sam regardait Jack, il était immobile et impassible, même quand la Goa’uld  fit jaillir le rayon de souffrance sur le front de Daniel le faisant gémir de douleur.
         -Arrête, finit-il par dire, il ne sait rien du tout. D’ailleurs personne ne sait rien.
         -Même pas le colonel Carter ?
         -Non, même pas elle.
         -Tu en es sûr ?
         -Absolument dit-il d’un ton qu’il voulut le plus indifférent possible.
         -Alors comment faites-vous quand tu n’es pas là ?
         -C’est quelqu’un d’autre qui a les codes. D’ailleurs, comment êtes vous rentrés ? comment avez-vous eu un code Tok’ra ?
         -Ah ça t’intrigue ?
O’Neill voulait la faire parler pour détourner son attention de Carter et de Daniel.
Il connaissait bien les Goa’ulds et leur propension à se vanter et à raconter leurs exploits. Elle ne put résister.
         -Je savais depuis longtemps que les Tok’ra  avait un code, vous le leur avez donné jadis. Nous avons réussi à nous procurer un des ces petits appareils que vous appelez GDO . Après ce fut un jeu d’enfant !  La technologie humaine est tellement primitive !
Sam était ulcérée, mais elle se retint de faire des commentaires. Elle qui avait travaillé à l’élaboration de ce GDO, savait que c’était tout, sauf primitif. 
O’Neill jeta un regard noir à Mout mais s’abstint de toute remarque.
         -Bon, nous perdons du temps dit Mout. Je veux tous les codes pour sortir de la base et ouvrir cette maudite porte.
Un grand silence lui répondit. O’Neill était toujours debout, les mains dans les poches apparemment décontracté.
         -Passons  aux choses sérieuses. Puisque c’est toi qui a les codes, c’est toi qui vas nous les donner.
Comme il ne répondit que par un sourire méprisant , elle continua plus acerbe :
         -Les codes ou la torture ?
Toujours aucune réponse. Elle commença à s’ énerver. Il eut droit aussi au rayon sur le front ! Sans succès. Il tomba sur les genoux, mais se retint de gémir, et naturellement il ne dit rien.
Elle  sembla hésiter, il se remit debout et la regarda droit dans les yeux.
         -Jaffa ! dit-elle, en faisant signe à un homme debout derrière Sam.
L’homme tira un coup de zat et la jeune femme s’effondra.
         -Tu vois dit-elle à O’Neill, tu vas faire exactement ce que je vais te dire, ou mon jaffa lui tire dessus une seconde fois.
Sam reprenait ses esprits et elle avait entendu la phrase de Mout.
         -Mon général, supplia t-elle, ne dites rien…
Il la regarda avec tendresse, fit non de la tête, qu’elle se rassure il ne parlerait pas.
Mout avait suivi cet échange, ses belles lèvres s’arquèrent en un sourire méprisant qui l’enlaidit :
         -Comme c’est attendrissant ! dit-elle, sarcastique.  Déshabille-toi et allonge –toi sur la table. Que tout le monde te voie ! Que tes subordonnés te voient !
Et comme il traînait à obéir elle dit simplement :
         -Jaffa !
Le bruit du zat qui s’ouvrit le fit réagir.
         -Arrête, j’obéis.

 

Il enleva d’abord ses chaussures et ses vêtements ne gardant que son caleçon. Il ne regardait  personne. Il s’était mis en  mode « interrogatoire », comme on le lui avait appris dans les durs entraînements des Black Ops.  il avait fermé les yeux à ce qui l’ entourait et bouché ses oreilles. Il n’y avait plus que la voix de la Goa’uld qui lui parvenait. Elle devait arriver jusqu’à lui, c’était nécessaire.  Il savait que ce qui l’attendait serait terrible et qu’il lui faudrait résister, résister…
Il s’allongea sur la table,  ferma les yeux et attendit. Elle s’approcha, posa sa main sur sa poitrine et sentit son cœur qui battait fort.
         -On a peur ?
Aucune réponse.
Elle ricana :
         -J’ai le moyen de te rendre bavard, tu sais dit-elle d’une voix gutturale qui leur agaçaient tous les nerfs.

 

La scène était hallucinante, les six personnes du SGC dans des fauteuils autour de la table octogonale,  tous du même coté, disposés de façon qu’ils ne perdent rien du spectacle. Ils étaient attachés et bâillonnés.  Et de l’autre la reine Mout,   seule,  s’apprêtant à torturer son prisonnier.
Derrière eux les jaffas prêts à tirer au moindre geste suspect.
La reine avait tout son temps, elle se réjouissait de tenir enfin à sa merci  l’insolent chef du SGC, qui plus est dans sa base et, cerise sur le gâteau, devant ses seconds et ses subordonnés. L’homme  qui avait en son temps, tenu tête à beaucoup de Goa’ulds, était en son pouvoir. C’ était lui  le commandant  de ces maudits terriens qui avaient causé la mort de tant de grands maîtres. Il devait mourir. Mais elle avait décidé de ne pas le tuer tout de suite, avant il parlerait, elle en était sûre. Il ne pourrait pas tenir longtemps. Elle  détailla son visage aux yeux clos,  sa poitrine , ses bras musclés, son ventre plat, ses longues jambes nerveuses. Elle ricana devant les cicatrices qui couraient sur son torse, son ventre et ses cuisses.  Elle en suivit une du doigt.
         -Tu en auras d’autres, beaucoup d’autres  d’ici ce soir.
Il tressaillit, car son ongle avait laissé un sillon sanglant sur sa peau bronzé.
         -Regarde ce que j’ai apporté, ajouta   t-elle.
Il ouvrit les yeux et vit dans sa main une pierre bleue.  Il ne savait pas ce que c’était et n’avait aucune envie de le savoir.
Elle approcha sa main de la poitrine de Jack et posa la pierre dessus. Un rayon bleuté jaillit et chacun vit avec horreur la peau rougir et se cloquer sous l’effet d’une brûlure intense. Il avait serré les dents, Sam pouvait le voir, il avait son visage tourné légèrement de son côté. Les yeux clos, les mâchoires serrées,  le corps tendu par la douleur, les muscles contractés , il se retenait de crier.
Elle recommença plusieurs fois, mais  en vain, il restait muet.   Alors elle changea de tactique,  le fit frapper par ses jaffas, La reine  utilisa ensuite son arme de poing et  joua du couteau sur sa peau. Il tremblait, le corps secoué de spasmes et  de sanglots qui  lui déchiraient la poitrine, des larmes coulaient de ses yeux, il ne s’en apercevait même pas.

 

Sam était au bord du malaise, elle pleurait à chaudes larmes, elle souffrait avec lui. Ils pleuraient tous. Le cœur battant à tout rompre ils auraient souhaités disparaître, ne plus voir, ne plus entendre, c’était  leur chef , leur ami que l’on massacrait de façon abominable sous leurs yeux.  Le regard de Teal’c était terrible…

 

 

La reine commençait à trouver que c’était bien long. Elle s’impatientait !  Cet homme était d’une résistance comme elle n’en avait pas souvent vue. Elle décida de porter un grand coup.
Il ne bougeait plus, allongé sur le dos, tout son corps  était tailladé, cassé, brûlé, tuméfié.
Elle se pencha vers lui et lui dit quelques mots à l’oreille. Sam n’entendit pas, bien qu’elle soit la plus proche de lui.
Il  avait perdu tout sens des réalités, du temps, du lieu où il était. Il n’y avait qu’une seule chose qu’il savait, la  douleur. Son entraînement était si fort qu’il pouvait résister des heures à la souffrance. Il  savait pourtant que tout s’arrêterait dès qu’il aurait parlé de ces maudits codes...

 

Mais c’était trop dur… trop horrible…il finit par craquer  Il cria :

 

         -Arrête… vais…. tout dire… pitié… arrête… Sa voix était à peine reconnaissable car tellement déformée par la souffrance, mais ses paroles,  tous ceux qui étaient là, impuissants et horrifiés  devant un tel spectacle, les entendirent très distinctement.

 

Un silence de mort figea le temps.

 

La reine, très calme se pencha vers le corps martyr :
         -Je t’écoute dit-elle.
         -987…785..543…B dit-il.
         -C’est quoi ces chiffres ?
Il respira lentement et reprit d’une voix très faible. Elle dut se pencher pour entendre ses paroles.         
         -C’est mon code… pour accéder… aux ordinateurs… avec ça…  peux… aller partout.
Il s’arrêtait entre chaque mot, il n’avait plus de forces. Tout avait été dit, maintenant il ne sentait plus concerné par ce qui allait suivre. Elle le tuerait sans doute et ce serait très bien.
Il bluffe pensa Sam avec effroi  : pour gagner du temps !  il a forcément donné des faux numéros !
La  reine fit signe à un jaffa.
Stupeur : le code était le bon. L’impensable s’était produit, Jack O’Neill avait parlé, il n’avait pas supporté la torture, il avait trahi. Tous pouvaient en témoigner.

 

Les larmes coulaient sur le visage de Sam. tous, ils étaient bouleversés, ils ne comprenaient pas. Que Jack ait trahi, même sous la plus affreuse des tortures, c’était impossible. Il devait y avoir une explication. Ils avaient une telle confiance et une telle admiration pour leur chef que cette chose monstrueuse qu’il venait d’entendre ne pouvait pas exister.
La porte du SGC était maintenant grande ouverte. Elle allait pouvoir conquérir la Terre . La reine,  avec son petit groupe de jaffas avait autre chose à faire que de s’occuper de ses prisonniers.
Ils n’étaient pas attachés très serrés.  Teal’c se libéra le premier, il détacha les autres.
.
Ils étaient maintenant seuls dans la salle de briefing, ils avaient du mal à réagir. Jack ne bougeait plus, il avait beaucoup saigné et s’affaiblissait rapidement.
         -Il faudrait le soigner dit Daniel en reprenant ses esprits le premier.
        
*****

 

 Sam était redescendue dans la salle de contrôle,  installée aux consoles, elle put constater que la  reine avait verrouillé tout le système. Ils étaient enfermés dans la base, et ne pouvaient pas communiquer avec l’extérieur. Il lui faudrait des heures pour tout remettre en route. Mais c’était son devoir, il ne fallait surtout pas qu’elle pense à lui là haut. Ne plus y penser, se fixer sur cette tâche ingrate, tout remettre en état, sécuriser à nouveau la base.

 

Veronica revint avec du matériel médical, des draps blancs et une couverture ;  On ne pouvait pas déplacer Jack sans un avis médical. Elle ne voulait pas prendre le risque de le blesser davantage en le transportant.
         -Il  a visiblement plusieurs fractures,  j’espère que sa colonne vertébrale n’est pas atteinte dit-elle.
Elle se fit aider du capitaine Anita Castillo et lui fit des pansements de fortune, lui posa une attelle sur son poignet, recousit certaines blessures qui saignaient, lui posa une perfusion avec de la morphine et  le recouvrit d’un drap et d’une couverture.
-On ne peut rien faire de plus pour le moment, dit-elle. Il faut le laisser là, tant que le docteur Bright n’est pas arrivé.
Il gémit et glissa  dans le sommeil, tous les nerfs relâchés.

 

 

Il était 8 heures, le matin du premier janvier, un jour clair et froid d’une lumineuse beauté  se levait sur Colorado Springs, mais au fond de la base de Cheyenne Mountain, tout était noir et sombre, le supplice de Jack avait duré 7 heures, et il  s’était produit l’impensable , il avait trahi.

 

 

 

 

20 septembre

 

Les nouvelles n’étaient pas bonnes. Le président Hayes était confortablement assis à sa table de travail dans le bureau ovale en ce matin du 20 septembre.
Il fronça les sourcils. Il recevait régulièrement des rapports provenant de la base de Cheyenne Mountain, qui lui parvenaient directement. Il y avait très peu de personnes dans son entourage immédiat, qui étaient au courant du projet Porte des Etoiles.      
Les quelques feuilles qu’il lisait retenaient toute son attention. Le document était signé du général O’Neill. C’était un état des nouvelles forces Goa’uld. Ces dernières années la donne avait changé dans la galaxie, SG1 avait induit beaucoup de changements, sans toujours en mesurer les conséquences. En effet tuer des grands maîtres Goa’ulds était une arme à double tranchant. On tuait un chef, on détruisait une flotte, mais par la même occasion cela pouvait donner une chance à un nouveau Goa’uld, resté dans l’ombre du plus puissant. Cela était arrivé de nombreuses fois, par exemple tuer Soccar, avait redonné de la puissance à Apophis. Le système qui régissait le pouvoir Goa’uld était basé sur un équilibre entre les forces. Il valait mieux avoir dix grands maîtres qui se disputaient la suprématie plutôt qu’un seul hyper puissant dominant la galaxie.
Le rapport parlait d’un nouveau Goa’uld qui était inconnu encore des responsables de la Terre. La déesse Mout. Dans l’Egypte ancienne elle était  l’épouse d’Amon, bien souvent identifié à Ra le Dieu solaire, elle avait son temple à Thèbes où elle était adorée et redoutée.
Cette reine augmentait régulièrement sa flotte et le nombre de ses jaffas. Elle avait  déclaré la guerre aux grands maîtres. Certains d’entre eux étaient sur le point de sombrer, Kali, Morrigan et Olokum. D’autres résistaient encore comme Baal, Osiris, ou Yu.  Au fur et à mesure de ces victoires sa puissance augmentait, elle prétendait maintenant au titre de grand maître.
Le rapport faisait état de ses ambitions. Le général O’Neill parlait d’un Tok’ra qui malgré la fin de l’ alliance faisait parvenir des informations au SGC dans le plus grand secret. Ce Tok’ra était Jacob Carter. Il avait mis le général O’Neill au courant de ce qui se tramait dans la galaxie, à savoir les nouvelles ambitions de Mout, s’emparer du premier monde. La Terre était beaucoup moins protégée qu’auparavant. Les Asgards qui l’avait inclus dans le traité des planètes protégées, étaient loin,  en fâcheuse posture, et sur le point de perdre leur combat contre les réplicateurs.

 

 

 

Le président se donna deux jours de réflexion, et il fit venir le général O’Neill à Washington pour s’entretenir avec lui et établir une stratégie.
Sans s’encombrer de formules de politesse le président rentra dans le vif du sujet.
         -Ce Goa’uld Mout est-elle sur le point d’envahir la terre ?
         -Disons que c’est un de ses objectifs, Monsieur le président.  Mais Jacob Carter n’a pas pu nous donner plus de précisions répondit O’Neill.
         -Avons-nous les moyens de l’en empêcher ? demanda Hayes tout en scrutant le visage impassible de son interlocuteur.
         -La porte est bien protégée. Je ne pense pas qu’elle puisse la franchir.
         -Une attaque aérienne peut être ?
         -Pas dans l’immédiat répondit le général. Elle possède en ce moment une flotte encore insuffisante. Je pense que si elle décide d’attaquer dans un premier temps ce sera par la porte.
         -C’est possible cela ? Parce que ça m’a toujours surpris,  par la porte ne peuvent passer  qu’ un nombre relativement faible de personnes et aucun matériel lourd.
O’Neill se permit un léger sourire, le président avait encore beaucoup à apprendre sur les Goa’ulds.
         -Disons qu’elle pourrait faire de la base un lieu stratégique, ce serait un  avant poste.  Vous savez, monsieur le président, rien n’empêche à des milliers de jaffas de passer la porte, un peu long peut être, mais sûrement efficace !
         -Vous pensez que cette attaque est inévitable ? 
         -A plus ou moins long terme… oui, répondit O’Neill d’un ton abrupt.
         -Avons-nous les moyens de l’en empêcher ?  On pourrait peut être négocier ?
O’Neill se retint de ricaner :
         -On ne négocie pas avec les Goa’ulds, monsieur le président. Ils ne savent pas tenir leurs promesses.
         -Cela dépend de ce qu’on promet !

 

O’Neill eut un instant d’hésitation :
         -Il faudrait que ce qu’on leur promette soit vraiment énorme et encore je ne vois aucun moyen de les empêcher d’attaquer la terre ensuite. 
         -A vous de trouver ce moyen. Epluchez la vie de ce Goa’uld Mout, de sa famille, a-t-elle des points faibles ?  désire t-elle quelque chose qu’on pourrait lui donner ?  Je vous donne une semaine général O’Neill dit Hayes en se levant,  montrant que l’entretien était terminé.
         -A vos ordres monsieur le président.

 

*****

 

 

         -Daniel vous avez trois jours pour trouver quelque chose sur Mout dit O’Neill, d’un ton rogue.
Il venait d’expliquer à SG1 la situation. Le président voulait discuter, mais il fallait une base solide, pour entamer des négociations.
         -Je ne sais pas si votre président se rend bien compte qu’on ne négocie pas avec les Goa’ulds, dit Teal’ calmement.
O’Neill était de très mauvaise humeur, il ne sentait pas cette mission que lui avait confiée le président.
         -Peu importe rétorqua O’Neill, nous n’avons pas le choix vous devez trouver sur quoi s’appuyer. C’est une mission prioritaire, Daniel prenez avec vous tous les gens qu’il faudra, Teal’c et Carter vous l’ aiderez. Dans 6 jours exactement je retourne à Washington, et il me faudra un dossier solide entre les mains. Allez au travail les enfants !

 

Daniel était dans son labo avec Carter et Teal’c entrain d’étudier tout ce que la mythologie connaissait de Mout.
Deux jours plus tard ils avaient réunis quelques informations et un briefing eut lieu à 13 heures précises.

 

 

 

 

Le 1er janvier et les jours suivants

 

Sam avait rétabli les communications assez vite et réussi à débloquer les portes en un temps record , mais il n’y avait plus aucune trace en surface de Mout et de ses jaffas. Les gardes postés à l’extérieur, avaient été neutralisés mais pas tués. Ils ne se souvenaient plus de rien.
Le docteur Bright était arrivée le plus vite possible, elle était montée quatre à quatre en salle de brieifing et malgré son habitude des blessés, elle ne put retenir un cri de stupeur devant l’état du général O’Neill.
         -Oh mon Dieu ! dit-elle seulement, d’une voix étouffée.
         -Je n’ai pas pu fait grand-chose en vous attendant dit Veronica avec des larmes dans la voix.
Le docteur Bright examina Jack rapidement. Il n’ avait heureusement aucune lésion interne grave sauf deux côtes cassées mais qui n’avaient pas perforé le poumon. L’attelle a son poignet était bien posée. Ses blessures ne saignaient plus.
         -Vous lui avez sauvé la vie, Veronica, tout simplement.
La jeune infirmière sourit à travers ses larmes.
         -C’était terrible vous savez, docteur, il n’a craqué qu’au bout de sept heures ! Et obligés de regarder ça !
         -Oui je comprends, dit Bright en la prenant dans ses bras. Il va falloir que vous en parliez, et tout de suite, pendant que vous êtes encore sous le choc.
Avec d’infinies précautions, Jack fut emmené à l’infirmerie où le docteur Bright pu confirmer son premier diagnostic.
Une heure plus tard, SG1 et les officiers présents, cette nuit-là à la base, se retrouvèrent avec le docteur Mac Kenzie pour une sorte de débriefing psychologique où chacun put exprimer ses sentiments, sa douleur, sa peur, sa terreur, ses angoisses.
Le récit de la nuit avait fait le tour de la base, au fur et à mesure que les gens rentraient de congé, le travail était suspendu, d’effarantes interrogations se posaient, où était Mout ? Sans doute déjà en train de préparer une invasion en règle de la Terre. Sam sortit de l’entretien avec le psychiatre un peu moins mal, mais son chagrin était toujours là, car elle savait qu’elle avait perdu Jack définitivement. La cour martiale l’attendait pour haute trahison, et elle ne se faisait pas beaucoup d’illusions sur le sort de son général. Sa carrière était terminée, il n’avait plus aucun avenir dans l’armée, ni aucun avenir tout court d’ailleurs.

 

*****
Dans la soirée le général Hammond arriva, pour reprendre son ancien poste. Les choses allaient vraiment très vite pensa Daniel encore sous le choc. Ils sont bien pressés d’enterrer Jack.
Hammond réunit le personnel de la base le matin du 2 janvier.
         -Mes amis, c’est dans de bien pénibles circonstances que je reprends le commandement de la base. Tous, vous savez maintenant ce qui s’est passé ici. L’état major a été très clair : le général O’Neill est démis officiellement de son commandement et je le remplace. Il sera transféré aujourd’hui même dans un pénitencier. Et la cour martiale se réunira en urgence.
Croyez bien que j’aurais préféré prendre le commandement en d’autres circonstances. 

 

Un silence de mort accueillit ses paroles et sur un ordre du général tout le monde se dispersa.
Sg1 resta avec le général Hammond.
         -Je suis contente que ce soit vous mon général dit Sam avec un pauvre sourire.
         - Je sais que vous étiez tous très attachés à Jack, mes amis, mais nous ne devons plus parler de lui. Toutes ses affaires seront enlevées et ses dossiers personnels détruits. Le chef de l’Etat Major me l’a bien fait comprendre.
         -A vos ordres, dit Sam d’une voix blanche.

 

*****
Quinze jours plus tard la cour martiale se réunissait en urgence. Le général O’Neill assista au procès dans un fauteuil roulant. Il n’y avait que des généraux pour le juger, et naturellement c’était à huis clos.
La condamnation était sans appel, en cas de trahison majeure, aucun recours possible, Jack O’Neill était condamné à mort.

 

Il fut exécuté deux jours plus tard.

 

Le soir même, le général Hammond les yeux rouges réunit le personnel de la base, et leur annonça la terrible nouvelle. Eut égard à SG1 ils les avaient averti en privé avant .
La nouvelle retentit comme un coup de tonnerre dans la salle du niveau 17. la déclaration fut très brève, il n’y eut aucun commentaire, chacun se retira la douleur au cœur. Le général O’Neill était très aimé dans la base.

 

*****

 

Daniel et Teal’c étaient dans les quartiers de Sam. A l’annonce du général Hammond, elle s’était effondrée, ses amis n’avaient pas voulu la laisser seule.

 

« Trop mal… envie de mourir pour le rejoindre, là … tout de suite… »
Avait -elle pensé tout haut ? car elle fut surprise d’entendre Daniel s’écrier :
         -Non Sam !  vous ne pouvez pas faire ça !
         -Faire quoi ?
         -Mourir, il ne l’aurait pas voulu,
         -Qu’est ce que vous en savez ? dit-elle avec colère.
Elle se calma tout de suite en voyant le pauvre visage de son ami, les traits fatigués, les yeux rougis. Lui aussi était abruti de chagrin. Même Teal’c, le grand guerrier impassible était bouleversé.
         -Je ne comprendrais jamais les terriens, dit-il Tuer un homme tel que lui ! si courageux. Le seul peut être capable de nous défendre contre les Goa’ulds.
         -Oui renchérit Daniel,  pas un de ces foutus généraux qui l’ont condamné, n’aurait tenu autant que lui sous la torture !
Comme Sam recommençait à pleurer Daniel la prit dans ses bras.
         -Sam ce serait peut être le moment de nous dire ce que vous éprouviez pour lui.
         -A quoi bon ?  à raviver la douleur… dit-elle d’une voix cassée.
Elle resta ainsi un long moment dans les bras de Daniel. Puis elle se reprit, s’essuya les yeux, et se moucha.
         -Heureusement que vous êtes là tous les deux, dit-elle avec un pâle sourire. Mais comment vais-je pouvoir vivre sans lui ? Il était au cœur de mes journées, je le voyais tout le temps dès que l’on était pas en mission, son pas dans le couloir, sa voix, son rire, ses blagues, dit-elle en éclatant de nouveau en sanglots.
         -Vous n’allez  tout de même pas regretter ses blagues ? dit Daniel Elles étaient vraiment mauvaises !
Elle rit nerveusement et replongea dans son mouchoir et poursuivit comme pour elle seule
-J’aimais tout chez lui, tout ce qu’il était, un homme extraordinaire, désintéressé,  faisant passer son devoir avant tout. Je ne crois pas une seconde qu’il ait trahi.
-Moi non plus colonel Carter, je ne l’ai jamais cru dit Teal’c.
Sam avait oublié ses amis, elle était seule avec lui, elle voyait son beau visage, sa silhouette élancée, sa voix grave aux intonations chaudes, ses mains si belles et si puissantes. Elle sentait encore sur elle la douceur du regard brun, quelque fois ironique mais jamais méchant. Elle ferma les yeux, et elle le vit, alors un doux sourire se  dessina sur ses lèvres, elle suivit son rêve intérieur, il était là près d’elle. Elle savait qu’il n’était pas parti. Elle lui ouvrit son cœur comme elle ne l’avait jamais fait de son vivant. Ses lèvres dessinaient  des mots d’amour.

 

Daniel et Teal’c voyant qu’elle était partie dans un rêve, sortirent de la pièce sur la pointe des pieds. Elle s’était allongée et avait plongé dans le sommeil, là où elle pouvait le rejoindre. Elle entendit le déclic de la porte se refermant, alors elle ouvrit le tiroir de la table de nuit et en sortit une photo. Il était seul, assis une bière à la main, souriant on le voyait parler avec quelqu’un. C’était un instantané pris lors d’une soirée un peu arrosée l’an dernier. Il avait l’air détendu et de bien s’amuser. Elle posa la photo contre la tranche d’un livre et elle s’endormit en la contemplant, les yeux baignés de larmes… 

 

 

Le 23 septembre.

 

Daniel expliquait depuis cinq minutes qui était Mout, les filiations, le culte que lui rendaient les fidèles à Thèbes, quand il fut interrompu par O’Neill.
         -Si vous en veniez au fait Daniel, il n’y a rien d’intéressant à tirer de ce fatras…  excusez-moi ajouta t-il en voyant l’air offusqué de Daniel.
         -Jack, vous m’avez demandé de vous dire tout ce qu’il y avait à dire sur Mout, je le fais,
         -Daniel je me suis excusé dit O’Neill avec impatience, mais le président attend une réponse, je dois partir à Washington demain.
         -Vous avez dit,  Daniel Jackson que Mout avait un fils, je n’en ai jamais entendu parler.
         -Et comment s’appelle –t il le fiston ?
         -Khonsou, Jack, si vous aviez écouté !
         -Ah ! lâchez-moi Daniel dit O’Neill. Bon tant pis je dirais au président que je n’ai rien trouvé.
         -Mon général, je ne crois pas que le président accepte ça !
         -Mais il n’aura pas le choix Carter.  Daniel vous me laissez toutes vos notes, cassettes et documents, j’étudierai ça à tête reposée. Maintenant parlons de P9N765. C’est une planète qui contient du naquadah, Daniel et Carter, je veux une étude complète d’après les relevés de la sonde, pour demain. S’il n’y a pas de danger, vous irez sur cette planète, il est temps que nous ayons une petite réserve de naquadah. Fin du briefing dit-il en se levant.
 Il prit le dossier de Daniel et alla s’enfermer dans son bureau.

 

Ils se regardèrent interloqués :
         -Qu’est ce qui lui prend ? dit Daniel, il nous fait bosser comme des malades et puis ce qu’on dit ne l’intéresse pas !
         -Vous savez Daniel, c’est le général, il est au courant de beaucoup de choses dont il ne parle pas, dit Sam avec  de l’inquiétude dans la voix.
Elle  trouvait étrange  l’attitude du général. Le fait qu’il ait passé si rapidement à un autre sujet comme s’il regrettait de leur avoir parlé.
         -C’est vrai ce que vous dites, mais ça ne lui ressemble pas.
         -Le président lui a peut être con
 
 
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