Auteur : Lisa
Situation : Indépendant
Avertissements : Les personnages ne m’appartiennent pas, ils sont la propriété de MGM et de SCI-FI. Je n’ai reçu aucune prime dans l’écriture de cette histoire […].
Note de l’auteur : Une pensée particulière va directement à mes profs qui réussissent à donner des cours assez soporifiques pour que j’écrive tout ça. Et encore et toujours à ma meilleure amie…
« * »
Elle se sentit soudainement encerclée par la taille, dans l’impossibilité de faire un seul mouvement. Par pur réflexe, elle lutta pour dégager son bras droit et l’envoya avec force dans les côtes de son agresseur. Percevant vaguement un gémissement, elle profita de cet instant de faiblesse pour se retourner vivement et se camper sur ses positions, les poings en défense.
Ses yeux s’arrondirent de stupeur lorsque son regard se porta sur la forme pliée en deux au beau milieu de la pièce. Elle sentit son cœur accélérer.
« Mon dieu, est-ce que ça va ? »
L’homme se contenta de marmonner quelques mots inaudibles, les bras enroulés autour du thorax.
Sam se précipita sur lui, affolée. Elle passa la main par-dessous son T-shirt et commença une inspection minutieuse du buste de son compagnon, appuyant par-ci par-là à la recherche d’un hypothétique os brisé. Il lui restait encore beaucoup de choses à apprendre, disait-elle entre deux excuses, éviter de surprendre un officier de l’Air Force en faisait partie.
Il sourit machiavéliquement. Ses côtes douloureuses pouvaient bien attendre, voilà précisément les conditions qu’il attendait pour prendre sa revanche. Sans tenir compte des cris amusés de protestation qu’il provoquait, il la prit par la taille et la renversa sur le canapé.
Son corps vint adroitement se placer sur celui de la jeune femme et il lui glissa à l’oreille une avalanche de mots doux tous plus caressants les uns que les autres, continuellement interrompus par des centaines de baisers pratiquement chastes déposés avec tendresse au creux de son cou.
Elle soupira de contentement et glissa ses doigts dans ses cheveux, le repoussant légèrement pour pouvoir plonger ses yeux dans les siens.
Elle secoua doucement la tête de gauche à droite.
« Lyra veut que je monte la border… » murmura-t-elle.
Il écarta une petite mèche blonde de son visage et protesta.
« Sam, oublie ça, elle doit déjà dormir »
Il ferma les yeux et tenta de clore l’espace qui séparait leurs deux bouches. Sam sourit et posa gentiment un doigt sur ses lèvres.
« Chéri… » insista-t-elle.
Il libéra à contrecœur la jeune femme de son étreinte, résigné.
Elle se releva et prit affectueusement la tête de son amant entre ses mains. « Nous ne sommes mariés que depuis deux semaines, on a tout le temps pour ce genre de choses » lui chuchota-t-elle « Crois-moi, on a tout notre temps ».
Elle déposa un baiser sur son front et courut aux escaliers.
Resté seul, il haussa les sourcils et soupira. Leur petite fille leur prenait tout leur temps, et c’était normal après tout. En tant que jeunes parents, ils se devaient de lui être omniprésents…
Mais après tout ils étaient humains, et combien de moments intimes avaient-ils pu se réserver, sa femme et lui, depuis leur nuit de noces ?
« * »
Les équipes SG commençaient à prendre l’avantage sur leurs ennemis. Les boules de feu rouges et or fusaient dans toutes les directions, achevant leurs courses désespérées dans la roche, dans le bois ou dans la chair.
L’homme commença à tirer aveuglément. Le sang était partout, inondant les poitrines de ses Jaffas à terre et laissant deviner la proche défaite. Il ne voyait plus que des formes indistinctes surgir de nulle part et lancer leurs mortels projectiles. La confusion et les hurlements ne furent bientôt plus qu’un bourdonnement assourdit par le propre désarroi de son esprit.
Une silhouette féminine apparut, lui faisant délibérément face et pointant sur lui une arme qui ne lui était pas étrangère. Elle plissa les yeux, hésitante, priant pour que quelqu’un lui évite la peine de tirer.
« * »
Sam se redressa brusquement. Le martèlement de son cœur résonnait dans sa tête à une vitesse incontrôlable. Elle prit une profonde inspiration et secoua la tête pour en chasser ses pensées. Pour une fois, elle s’était réveillée avant l’aboutissement du cauchemar… et de cela elle remerciait son inconscient.
Elle se décontracta au bout de quelques minutes, relâchant progressivement la poigne qu’elle tenait sur les draps. Il aurait dû être présent pour elle à cet instant. Placer ses doigts sur ses tempes et ne rien laisser d’autre dans son esprit que l’amour qu’elle avait pour lui, l’amour qu’il avait pour elle. L’envelopper dans ses bras, la rassurer. Se sentir concerné.
Elle hésita à tourner la tête vers l’homme qui partageait ses nuits. Chaque fois, cela lui faisait mal. Invariablement immobile, obstinément endormi. Un léger ronflement à peine étouffé par le traversin acheva de la désillusionner.
Une vague de chaleur envahit son corps, elle eut soudain l’impression d’étouffer. De l’air, elle avait besoin d’air… Rejetant la couette, elle sauta du lit et sortit précipitamment de la chambre.
« * »
Inspirant à pleins poumons, elle ferma les yeux et s’abandonna à la brise nocturne qui lui caressait le visage. Elle ne comptait plus à présent le temps qu’elle passait là, immobile sur le toit, se plaisant à se perdre dans la voûte céleste.
Son regard passait machinalement d’étoiles en étoiles, de constellations en constellations… Elle souriait en pensant à son avantage sur la plupart des terriens : elle, elle pouvait se dire qu’elle y avait été dans les étoiles…
Elle y avait passé les plus belles années de sa vie.
Oui, elle pouvait affirmer que cela avait été les plus belles années de son existence. Cette période était révolue à présent. Une nouvelle vie avait commencé, toute neuve, fière, cristalline. Merveilleuse aussi, répétait son mari. Oui, merveilleuse, répondait-elle.
« Maman ? »
Elle sursauta et se retourna vivement vers l’intrus qui la troublait dans un des rares instants de répit qu’elle arrivait à trouver. Un sourire illumina son visage lorsqu’elle aperçut la minuscule silhouette en robe de chambre qui la fixait à travers l’obscurité.
En bonne mère, elle prit un air faussement sévère.
« Lyra, ma puce, qu’est-ce que tu fais là ? Il est très tard tu sais… »
La fillette pencha la tête sur le côté.
« J’ai pas sommeil… »
Non, bien sur, elle n’avait jamais sommeil. Cela faisait plus de trois ans qu’elle n’avait pas sommeil. La digne fille de sa mère…
La petite paire d’yeux chocolat reflétait cette indéfinissable expression qui l’avait fait littéralement craquer, quelques années auparavant, dans ceux de son père. Ah, si elle commençait comme cela, elle ne pourrait pas résister bien longtemps…
« Dis-moi encore le nom des étoiles… »
Sam soupira. Et voilà qu’elle se faisait avoir, une fois de plus… Elle attrapa la fillette par la taille et la déposa sur ses genoux Lyra pointa son doigt vers le ciel et désigna une étoile particulièrement éclatante dans le ciel d’été.
Sa mère sourit intérieurement, repensant à cette merveilleuse nuit où sa fille avait pour la première fois mémorisé Vénus.
C’était il y avait environ un an, en début mars exactement. La petite était emmitouflée dans plusieurs pulls et quelques anoraks. Malgré les remarques amusées de son père qui trouvait qu’après tout, il ne faisait pas si froid, Sam remontait régulièrement l’écharpe de laine sur le nez de son enfant.
Jack portait d’une main un thermos de café chaud, et de l’autre enveloppait la taille de sa compagne, tandis que celle-ci tentait de réchauffer la petite chose qu’elle tenait dans ses bras. Bien que, répétait-il, ce fut inutile.
Cette nuit-là, le ciel entier avait été passé en revue. Et bien que la petite se fut endormie bien avant l’aurore, laissant à ses parents une liberté d’actions qu’ils avaient acceptée avec plaisir, elle avait retenu deux ou trois noms d’astres qu’elle n’avait cessés de répéter pendant une bonne semaine.
« Véga » déclara-t-elle avec conviction.
« Arcturus ma chérie, Véga est ici, dans la constellation de la Lyre »
La fillette porta sur sa mère un regard interrogateur. Voyant cela, Sam la serra plus fort dans ses bras et déposa un baiser dans ses cheveux.
« Tu vois cette petite étoile là, un peu plus bas ? »
Lyra hocha la tête, attentive à chaque mot.
« Son nom, c’est Delta Lyr… c’est ton étoile »
Sam sentit ses yeux se voiler de larmes. Un jour, elle lui dirait la vérité. Elle lui dirait que non seulement c’était son étoile, mais qu’elle avait été conçue là-haut, sur une des planètes en orbite autour de Delta Lyr.
Elle ferma les paupières et les larmes glissèrent le long de ses joues, de la même façon qu’elles avaient coulées en ce lieu qui était resté sans autre nom que P7L-011.
« * »
Elle était seule, les genoux collés à la poitrine, isolée du reste de l’équipe qui discutait autour du feu.
Jacob était mort.
Il était mort sans qu’elle n’y put rien faire, sans avertissement, sans même lui avoir dit au revoir. Les sanglots secouaient sa poitrine sans jamais sembler vouloir la laisser en paix. Tard dans la nuit, une épaule réconfortante s’était présentée, et elle y avait laissé libre court à son chagrin.
Jacob était mort.
Et ce dont elle avait le plus besoin était la chaleur apaisante de celui qu’elle serrait dans ses bras au point de l’étouffer, de peur de le perdre, lui aussi. Et ainsi leur affection n’avait pu être contenue plus longtemps. Elle avait explosé et n’avait plus voulu plus rentrer dans cette trop petite boite dans laquelle elle avait été retenue prisonnière durant si longtemps.
Neuf mois plus tard, contre toute attente, Lyra était née.
« * »
« Sam ? »
La jeune femme sursauta, réveillant brusquement par la même occasion la fillette qui se mit à pleurer.
« Sam, cela fait bientôt une semaine que je te retrouve chaque nuit en compagnie d’un télescope, ça ne te dirait pas de dormir dans un lit quelques fois ? »
Sam se passa une main dans les cheveux et tenta de calmer Lyra. Que devait-elle répondre à cela ? Qui pouvait comprendre ce qu’elle ressentait ?
« Jeffrey, s’il te plait, va la mettre au lit, je te rejoins dans cinq minutes »
Sans lui laisser le temps de répondre, elle lui déposa résolument son fardeau dans les bras et lui tourna le dos.
Jeffrey avait maintenant appris à ne plus poser aucune question à sa femme. Sans un mot, il fit volte-face et redescendit les escaliers qui menaient à la chambre d’enfant.
Sam resta seule. Encore une fois. Seule comme elle l’avait été lorsque…
« * »
Personne n’était là pour elle à cet instant, comme s’il était écrit qu’elle devait seule accomplir ce devoir et en supporter par la suite le contrecoup. Seule, puisqu’elle tenait à bout portant l’unique être qui aurait pu la soutenir.
Il fallait agir, il n’était plus celui qui serait mort pour elle, mais plutôt celui qui la tuerait à petit feu, se délectant du plaisir cruel qu’il aurait à la voir souffrir. Et présentement, il n’était pas inoffensif, il était armé et dangereux.
Son doigt se crispa sur la détente et une première décharge électrique enveloppa le corps de l’homme qui tomba à genoux.
Horrifiée par ce qu’elle venait de faire, elle ferma les yeux. Ainsi c’était comme cela que tout devait finir… Elle allait ôter la vie à celui qui lui en avait donné le goût ?
Un frisson lui parcourut l’échine tandis qu’elle se rappelait la sensation de ses mains glissant dans son dos, de ses lèvres dans son coup et de son désir si tendrement manifesté.
Il ne fallait avoir aucun regrets, aucun scrupules disaient certains. Celui qu’elle aimait était mort depuis qu’un autre vivait en lui et son unique chance de le sauver était de presser encore une fois sur cette maudite détente. Geste qui lui arracherait tout espoir d’accéder à ce bonheur utopique si ardemment espéré.
« Je t’aime »
Le murmure s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’un second et décisif courant atteignait son amant. Ses yeux s’illuminèrent, laissant brièvement transparaître la souffrance, la peine… puis la vie le quitta définitivement.
La jeune femme resta immobile et muette, les yeux fixés sur le corps inanimé de l’homme qu’elle venait de tuer.
« * »
Une unique larme roula le long de ses joues et s’écrasa sur le sol. Elle donna un violent coup de pied dans le mur et tomba à genoux, effondrée.
Si Lyra ne la retenait pas dans cette vie…
« * »
Fin.
Fin ou à suivre ? A vous de me le dire !
PS : Il me semble me souvenir que Delta Lyr est en fait composée de deux étoiles, dont une géante rouge et une autre un peu plus froide. C’est pas certain, et je m’en excuse au près des fans d’astronomie… J Comme dirait Jack “Please, don’t suck the fun out of this”…