Auteur : Lisa
E-mail : littleshare@wanadoo.fr
Résumé : Suite de La Cour des Miracles, Sam se retrouve dans une sérieuse impasse.
Statut : 3/3
Catégorie : Aventure, Romance.
Spoilers : /
Saison : Indépendant
Rating : NC-17… Mais c’est une notation américaine, et ces même américains ont interdit la série entière aux moins de 18 ans… Je vous jure, y’a bien pire !
Avertissements : Relation établie, Situations sexuelles, sexe tout court.
Disclamers : Stargate SG-1 et ses personnages sont la propriété de MGM, Gekko Film Corp. et Double Secret Production. Je n’ai reçu aucune prime dans l’écriture de cette histoire. Toute ressemblance avec des personnes existantes est purement fortuite.
Note de l’auteur : Ah j’en ai mis du temps hein ? Désolée si vous attendiez cette suite et que le NC-17 vous rebute un peu… Mais encore une fois c’est pas insoutenable du tout !
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Sam se sentit atterrir durement sur le sol, plaquée dessus sans qu’elle ne puisse faire un seul mouvement, immobilisée par un autre corps qui la recouvrait de toute sa longueur. Elle se mit à rire quand la bouche de son compagnon commença à jouer avec le lobe de son oreille.
« Jack… c’est pas sérieux… pas ici… » réussit-elle à formuler lorsqu’elle se souvint que l’endroit n'était peut-être pas si approprié. Le vortex finit par se refermer et laissa seules deux formes confondues au pied de la porte.
Ils revenaient d’Edora. C’était la seconde fois qu’elle pouvait formuler cette pensée, revenir de cette planète en le tirant loin de cette femme. Elle devait cependant avouer que ce retour était bien plus agréable que le précédent, pas d'états d'âme, pas de déceptions ni de dégoûts, pas de sentiment de trahison. Au contraire. Plutôt une longue discussion ponctuée de courts baisers et interrompue par un qui n'en finissait plus, lorsqu'ils passèrent la porte.
« Ordonnez-moi d’arrêter major » lui chuchota-t-il avec défi en tirant légèrement le pull en coton de son épaule pour goûter la peau nue qui s’offrait à lui.
« Oh, c’est injuste… » gémit-elle en prenant conscience d'une main experte qui glissait le long de sa hanche, l'autre étant occupée à jouer avec ses cheveux. Souriant, elle s'abandonna à ses caresses et leva les yeux au ciel dans une expression d'impuissance.
Ce qu’elle y découvrit réduisit si soudainement à néant le désir que Jack avait fait monter en elle qu’elle put jurer que son cœur avait cessé de battre durant un bref laps de temps.
Occupé à se rappeler si ce petit soutien-gorge marine qu’elle portait directement sous son pull se dégrafait devant ou derrière, Jack se trouva d’un seul coup renversé sur le dos. Amusé, il s’imagina qu’elle allait rouler sur lui. C’était une chose qu’elle aimait faire, avant.
Il haussa les sourcils et retint son souffle du mieux qu’il put lorsqu’il nota que deux Carter le surplombaient. L’un lui tendit une main secourable qu’il accepta bien volontiers, et il se retrouva face à Jacob, main dans la main avec la fille de celui-ci.
En remarquant le regard qu’il leur lança, il ne put que se souvenir douloureusement qu’un prétendant quel qu’il soit n’a pas intérêt à se faire surprendre par le père d’une jeune fille qu’il est occupé à déshabiller. Il s’était toujours considéré comme égal à Jacob, hormis le fait que celui-ci était un ex-général, mais tout à coup, il était relégué quelque part au rang d’adolescent dans l’attente d’une cinglante remontrance.
Qui ne vint pas.
« Les Nox vous attendent, suivez-moi vous deux. Content de vous revoir Jack » asséna-t-il en leur tournant le dos et en s’éloignant dans un des nombreux couloirs dont ils étaient au carrefour.
Alors que Sam s’apprêtait docilement à lui emboîter le pas, Jack s’imposa sur son chemin. « Excuse-moi, mais il n’était pas sensé être… »
« Mort ? » finit-elle « Si, mais c’est encore une autre histoire… ». Elle posa ses lèvres sur les siennes et ferma les yeux, bercée par le ravissement de ressentir de nouveau un bonheur qu’elle croyait ne plus jamais revoir.
« Et plus vite que ça ! » hurla Jacob à l’autre bout du couloir.
Souriant devant l’archétype du père irrité, leurs doigts s’entrelacèrent de nouveau et ils lui obéirent.
« Mettez-vous là » ordonna-t-il lorsqu’ils eurent atteint un embranchement au centre duquel était dessiné un grand cercle, dont le périmètre était illuminé de diodes mauves. Jacob retroussa sa manche et leur découvrit un bracelet constellé de touches. Il appuya sur un bouton vert, composa un certain code, et tourna légèrement un mécanisme au centre de l’appareil.
Le bouton vert déterminait le Continent Nox, leur expliqua-t-il une fois dans un paysage radicalement différent. Une prairie verdoyante parsemée de sphères violettes qui se trouvaient être des champignons, l'orée d'une forêt de conifères turquoises, un astre rouge orangé qui se levait à l'ouest et un bipède à plume qui s'enfuit en sautillant dès qu'il les aperçut les firent sourire, à la pensée de cet étrange monde qu’était le leur.
Il ne fallait pas s’étonner, ce continent avait été préservé sauvage à la demande du peuple qui l’habitait, mais les autres étaient construits sur un plan bien plus technologique. Cependant, ce continent ne faisait pas exception à la règle et comme les autres, était découpé en parcelles de cinq kilomètres carrés de terrain sur lequel se trouvait un cercle discret qui pouvait téléporter l'utilisateur sur toute la planète.
Alors qu'ils se préparaient à entamer leur progression vers la forêt, l'œil entraîné de Jack remarqua une chose étonnante : tel un reptile, une fissure qui fendait l'herbe grasse glissait vers eux. Il tourna la tête vers la jeune femme pour l'en informer, mais elle avait déjà le regard fixé sur le phénomène. Bien évidemment, à trop voir son côté femme, il en arrivait à oublier que leurs entraînements avaient été similaires par le passé.
La forme se rapprochait dangereusement et les deux militaires prenaient une position défensive sous le regard amusé du troisième. Une mince silhouette se matérialisa alors, à la manière d'un poste de télévision que l’on règle sur une autre fréquence.
« Venez par-là, Jack » lui glissa Jacob à l’oreille en agitant son index en l’air. Le petit groupe avait débuté une traversée de la clairière en direction des arbres, Sam en grande conversation avec Lya.
Et voilà l’instant qu’il redoutait. Il avait entamé une relation sérieuse avec Carter quelques années auparavant. Ils avaient eu un enfant entre temps, une adorable petite fille qu’il n’avait pas eu l’occasion de voir grandir bien longtemps, étant donnés certains problèmes d’une nature assez ahurissante.
Mais jamais il n’avait pensé qu’il affronterait en personne le beau-père dont l’annonce du décès avait été le déclencheur de toute l’histoire.
« Dites-moi, dans quelles circonstances… » Jacob mima une chose abstraite assez représentative de la confusion et de l’embarra qui planait sur son esprit.
« Illégalement, si c’est à cela que vous faites allusion » déclara Jack, quand il fut certain que le reste de la question ne sortirait jamais.
Un signe de tête contrarié lui répondit.
« Et c’est dans cet état des choses que Lyra a été conçue » continua-t-il, conscient que mieux valait lui découvrir sincèrement toute l’affaire.
« Epargnez-moi les détails » maugréa le Tok’ra à la pensée de la position horriblement horizontale dans laquelle il les avait surpris un peu plus tôt.
« Je ne me permettrais pas d’omettre quoi que ce soit Jacob, vous avez le droit de savoir… ». Les deux hommes marchèrent côte à côte quelque minutes, cultivant un silence qu’un homme et son gendre n’auraient jamais pu tenir. Fort heureusement, leur expérience militaire commune les aidait à manier cette délicate situation.
« Sam enceinte, il fallait trouver une solution pour nous régulariser. Il était évident que sa place au sein du SGC lui importait énormément, mais qu’elle ne pouvait continuer à effectuer des opérations avec SG-1. Le général Hammond l’a alors accepté au statut de scientifique sédentarisé à la base, m’évitant ainsi une démission que j’avais envisagée, mais qui m’avait parue inacceptable du fait que je n’aurais pu être là pour la protéger »
Si Jacob n’était pas encore certain que l’amour était au centre de leur relation, il pouvait à présent l’être.
« Puis Lyra est née, et Sam a attrapé la bougeotte. Bien sûr, la plupart du temps, elle restait avec l’enfant à qui elle a dû apprendre les principes d’un réacteur entre deux biberons, et j’écourtais souvent mes missions pour être à ses côtés, mais dès que l’occasion se présentait, elle persuadait le général que sa présence était indispensable… Tout ceci jusqu’à l’annonce de la fermeture du programme, puis d’une réaction en chaîne que Teal’c a dû vous conter. »
« Dans les moindres détails » confirma Jacob après avoir écouté attentivement cette partie de l’histoire qu’il ne connaissait pas. « Bien qu’il faille à présent remplacer ‘Jack’ par ‘MacKay, substitut de Jack’ ».
« Celui-là, si je le croise un jour… » marmonna-t-il.
« Nous veillerons à ce que cela ne se produise pas » souligna le Tok’ra. « Dans un sens, pensez-y, vous avez échappé à tout ce qu’il a subit après sa contamination… »
« Pour commencer, je ne me serais jamais fait prendre, encore moins infester »
« Allons Jack, ne partez pas dans un délire mégalo… »
C’était son beau-père, se répéta-t-il plusieurs fois pour se convaincre de ne pas lui répliquer…
Le village Nox était en vue. A vrai dire, il s’attendait à cette ville suspendue dans les airs qu’il avait eu l’occasion de voir dès leur première rencontre avec le peuple. Mais cela était un moyen de protection, rectifia-t-il mentalement, ils n’en avaient sans doute plus grand besoin maintenant qu’ils partageaient la planète avec un échantillon des races les plus évoluées de la galaxie.
Distançant le père, il partit rejoindre la fille qu’il entraîna à part.
« Sam, Lyra est vraiment ici ? » demanda-t-il anxieusement alors qu’ils atteignaient les premières habitations.
« Eh bien je l’espère… Les Nox n’ont qu’une parole aux dernières nouvelles »
« Je ne parlais pas de ça… Je veux dire, je n’étais pas présent pour ses deux bougies, encore moins pour son troisième anniversaire… Comment elle va réagir en me voyant ? »
« Je pense que c’est toi que tu tentes de rassurer Jack, elle ne t’a pas vu durant un an et demi, mais son caractère est très souple, elle pardonne facilement. D’autre part, comme tu l’as dit, elle n’a que trois ans, et à cet âge… »
« Tu peux m’expliquer quelque chose ? »
« Quoi donc ? »
« Comment son caractère peut-il être souple avec les gènes dont elle a hérité ? »
Sam rit ouvertement au milieu de Nox vaquant à leurs occupations dans les ruelles qui la regardèrent avec surprise.
« Mais bien sûr elle a ses périodes maussades… »
« C’est rassurant, j’ai eu un doute sur ma paternité »
Il arrivèrent dans une clairière ombragée, plantée de feuillus de toutes espèces confondues. Au milieu de celle-ci se trouvait une construction de bois et de fougères entremêlées de branches fuchsia, de laquelle sortaient et entraient régulièrement Nox, Humains et Jaffa.
« C’est l’endroit où les êtres qui nous sont confiés sont réhabilités à la société. Ces Jaffa que vous voyez ont été reconvertis, les Humains sont des anciens Goa’ulds… Cependant l’humain nommé MacKay a été éloigné pour sa sécurité » expliqua Lya.
« J’espère pour lui » grommela le couple à l’unisson.
Deux personnes sortirent de la hutte et s’avancèrent à leur rencontre. En reconnaissant Daniel et Teal’c, les yeux de Jack s’illuminèrent et un sourire envahit son visage.
« Lyra est à l’intérieur » exposa Daniel à l’intention de Sam, après avoir été libéré des effusions de joie de son ami qui s’en prenait à présent à Teal’c. « En dehors de cette histoire de Delta Lyr, j’imagine que le prénom a été choisi après Lya ? »
« En effet, on a combiné les deux… » répondit Sam avec un petit sourire nostalgique à la pensée de cette heureuse période qu’avait été sa grossesse. Elle attendit un instant que son amant eut lâché le pauvre Jaffa, puis glissa sa main dans la sienne.
« Viens, elle nous attend »
Nerveux, il se laissa entraîner par sa compagne. Ils s’arrêtèrent sur le pas de la porte et observèrent, attendris, un petit ange blond assis sur le sol qui jouait avec un jeune Nox pas beaucoup plus âgé que lui. Dithamly, comme ils l’apprirent quelques instants plus tard par Daniel qui leur demanda de s’écarter du seuil, était couché à plat ventre et laissait la petite humaine tripoter ses cheveux à sa guise.
Lorsque celle-ci entendit sa mère appeler son nom, elle délaissa son compagnon de jeu, se précipita à la rencontre de la jeune femme et sauta dans ses bras.
Le traitement avait admirablement bien fonctionné, ses joues étaient roses, la fièvre était tombée et cette petite étincelle dans ses yeux était de retour. Sa fille accrochée à son cou, Sam partit s’asseoir sur une banquette et attendit que Jack l’eut rejointe pour tenter tant bien que mal de la détacher d’elle.
La pièce se vida respectueusement.
« Chérie… » lui murmura-t-elle à l’oreille en l’ajustant sur ses genoux de façon à ce qu’elle soit tournée vers Jack. Hésitant, il passa la main dans ses cheveux blonds tout en gardant contact avec ses yeux, émerveillé qu’ils ressemblent tant aux siens.
Quand elle lui sourit, tous ces souvenirs qu’il avait gardés vivants au fond de lui durant ces interminables mois séparé d’elle lui revinrent en mémoire. Sa naissance, à la base, sous le regard bienveillant du docteur Fraiser. Puis ces jours entiers à s’extasier sur son charme lorsqu’elle dormait (enfin). Ces week-ends passés dans le Minnesota. Ces biberons donnés dans un laboratoire à attendre que sa mère veuille bien interrompre son travail pour le remettre au lendemain. Tant et tant qui se bousculaient dans son esprit…
Il ne réalisa pas quand et comment sa fille avait enroulé ses petits bras autour de son coup, ni quand Sam s’était mise à pleurer avec un immense sourire sur son visage. Il se contenta de les serrer toutes deux contre lui, inspirant à plein poumons ces parfums qu’il n’avait cessé d’aimer.
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« Sam, j’ai bien réfléchi, pourquoi on ne resterait pas ici, finalement ? » demanda Jack, tard dans la soirée, alors que bon nombre dormaient déjà. « Je veux dire que j’aurai sans doute du mal à vivre la routine terrienne en pensant que d’autres se battent encore ici… »
La journée s’était déroulée sans encombre. La petite fille n’avait plus quitté son père de toute l’après-midi et semblait au septième ciel. Elle avait plusieurs fois mentionné sa tristesse quand elle ne l’avait plus vu à leurs côtés, mais elle semblait si heureuse que tout s’était bientôt dissipé. En fin de journée, les Nox avaient demandé à ce qu’elle passe la nuit en leur compagnie, et Jack avait eut bien des difficultés à la convaincre qu’il serait toujours là le lendemain matin.
Daniel les avait ensuite informés qu’il resterait définitivement sur la planète. Il n’avait plus rien à faire sur Terre, hormis quelques fouilles en compagnie d’égyptologues bornés dans leurs théories. Autant rester ici, au sein de l’Alliance, pour continuer le combat. Eventuellement retrouver Sarah.
Teal’c était reparti avec le jeune homme sur le Continent Neutre, celui où siégeait le conseil dans lequel il avait sa place. Son unité venait de rentrer, victorieuse, et il devait la débriefer avant de superviser les opérations qui visaient à extraire les symbiotes des hôtes, puis de les mener, eux et les Jaffas, au Continent Nox.
On avait attribué au couple une petite chambre coquette dans une hutte Nox, leur offrant ainsi leur première nuit ensemble, seuls, depuis plus d’un an et demi.
Cette constatation faite, Sam n’osa pas lui avouer que quelque chose la retenait sur Terre, quelque chose de sacré qu’elle ne pouvait renier si rapidement. Avant de partir pour Edora, elle avait furtivement glissé son alliance dans sa poche et avait ignoré cet état des choses. Et elle allait encore l’ignorer, au moins pour ne pas gâcher cette nuit qui était si précieuse à leurs yeux.
« Laisse-moi y réfléchir, je ne dis pas non, mais ce n’est pas rien de délaisser sa planète natale… »
« A qui le dis-tu… » rétorqua-t-il avec une pointe d’amertume.
La poignante sagacité de sa remarque l’affecta profondément, la mémoire de ces derniers mois refit surface alors qu’elle tentait si désespérément de l’enfouir au plus profond d’elle même. Elle se pelotonna contre son amant pour en trouver la chaleur et le réconfort qu’ils s’offraient muettement.
Il glissa un bras autour de ses épaules et pressa son corps contre le sien. Il ne pouvait pas oublier du jour au lendemain la douloureuse absence qui avait fait de sa vie un trou noir, mais il pouvait peut-être y faire abstraction pour les heures à venir… Un frisson qui parcourut toute la personne de la jeune femme résonna dans la sienne, envoyant des centaines de picotements dans son bas-ventre.
« P7L-011 » lança-t-il dans l’obscurité qui était à présent totale. Il ne voulait pas précipiter les choses et préférait partir sur des bases plus stables. Le bras qui était enroulé autour de son torse l’étreignit doucement.
« Delta Lyr » commenta-t-elle.
Un silence s’en suivit, laissant aux amants le loisir de se remémorer ces premiers instants, ce Big Bang, de leur amour physique.
« Tu t’en souviens ? » demanda Jack au bout d’un certain temps.
« Explique-moi comment je pourrais oublier… »
Souriant, il se redressa légèrement et s’appuya sur son coude pour admirer les formes qu’il surplombait.
« J’ai effacé des larmes qui ruisselaient sur ce délicieux visage… » énonça-t-il solennellement en réprimant un sourire alors qu’il brossait son pouce sur sa joue.
Sam reposa à sa place originelle son bras qui avait quitté l’abdomen de son amant lorsqu’il s’était redressé et commença à tracer du bout des doigts des figures abstraites le long de son épine dorsale.
« Et je t’ai serré si fort contre moi que tu m’as fait remarquer au bout d’un moment que je t’étranglais » continua-t-elle en entrant dans son jeu. Tous deux esquissèrent un sourire à ce souvenir cocasse. « J’ai rit, le jour où j’apprenais le décès de mon père, je riais dans tes bras… n’est-ce pas navrant ? » dit-elle en haussant les sourcils d’un air affligé.
« J’espère que tu ne m’en voudras pas si je ne vois pas les choses de cette manière… » risqua-t-il avec une expression enfantine sur son visage.
« Surtout qu’il s’avère être vivant en définitive » répondit-elle tout en prenant sa tête entre ses mains pour capturer ses lèvres.
Il sembla un instant savourer le contact, puis brisa ce petit fragment d’éternité en continuant son histoire.
« Et puis je ne sais comment, je me suis retrouvé à goûter le sel sur ta bouche »
Il tenta de renouer le contact avec son visage, mais elle déjoua ses avances avec un sourire narquois.
« Tu m’as demandé si j’étais sûre… »
« Et tu m’as répondu certaine » finit-il, faussement agacé. Il força le barrage de ses lèvres et glissa sa langue à la rencontre de la sienne.
Un duel férocement tendre doublé d’une intense exploration corporelle s’engagea entre eux. Ils retrouvaient leur corps comme plus tôt leurs cœurs, et cette partie-là n’était pas pour leur déplaire. Sam soupira, le nez enfouis dans le cou de son amant, pendant que celui-ci suçait passionnellement la chair de sa nuque. Elle caressa un instant ses cheveux, puis fit glisser ses mains sur ses épaules et s’appliqua à déchirer le chandail qu’il portait. Il n’émit aucune objection, si ce n’est qu’il trouvait extrêmement injuste qu’il se retrouvât à demi nu alors qu’elle était toujours intégralement habillée. Incontestablement, il fallait y remédier, affirma-t-il en la débarrassant de son léger pull qui le gênait dans ses investigations.
Les vêtements qui commençaient à se sentir futiles furent bientôt refoulés aux quatre coins de la pièce. Ce soutien gorge marine se dégrafait derrière, découvrit-il finalement. Il entreprit de caresser sa poitrine, avec les paumes de ses mains tout d’abord, puis avec sa bouche. D’humeur espiègle, il ignora les impatiences de la jeune femme dont il stimulait les sens à l’extrême et continua de jouer avec chacun de ses seins, ainsi qu’avec ses nerfs. Il descendit ensuite un peu plus bas et déboutonna soigneusement son pantalon pour l’envoyer voler loin d’eux.
Maintenant pratiquement nue, Sam, qui se remettait progressivement du plaisir qui l’avait parcourue quelques instants auparavant, tira Jack à elle et l’embrassa avec gourmandise. Sans plus attendre, elle le déposséda à son tour du pantalon en lin qu’il portait pour qu’il n’y ait plus que deux minces couches de tissus entre les parties les plus sensibles de leur anatomie.
A cet instant, ils s’interrompirent et plongèrent les yeux dans ceux de l’autre. C’était comme dans leurs souvenirs, le désir les consumait à petit feu et assombrissait leurs prunelles. Jack déposa un énième baiser sur ses lèvres, puis ils envoyèrent au diable les derniers vêtements qu'ils portaient encore.
Il se positionna entre ses jambes et regarda une dernière fois au fond de son âme. Elle n’en pouvait plus, pourquoi attendait-il encore ? Elle le voulait en elle, et pas dans une heure pour l’amour du ciel ! Arquant tout son corps vers lui, elle acheva de le convaincre d’écourter sa douce torture.
Doucement, bien plus doucement qu’elle ne l’aurait souhaité, il la fit sienne. Sam enroula ses jambes autour de son amant et murmura son nom en crispant ses mains sur son dos. Elle balança légèrement ses hanches pour s’ajuster à sa présence en elle, puis passa ses doigts dans ses cheveux et l’encouragea à continuer, sollicitant cette harmonie mouvante dont elle avait le souvenir.
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La porte en osier s’ouvrit avec un grincement timide. Il passa la tête par l’ouverture, inquiet de ce qu’il allait découvrir, jeta un regard rapide à l’intérieur et recula tout aussi vite. C’était bien ce qu’il avait imaginé. Dans un sens, il avait bien fait d’interdire à la petite Lyra d’aller réveiller ses parents.
« O’Neill » appela-t-il fortement de derrière la porte, portant son regard vers la rue Nox et non vers son interlocuteur.
Un grognement mécontent lui répondit, rien de plus. Agacé, il décida de jouer la carte de la neutralité.
« Les Asgards proposent une nouvelle mission qui pourrait vous intéresser. Le docteur Jackson a déjà donné son accord ».
Un nouveau grognement, puis quelques chuchotements. Il entendit encore des bruits de vêtements froissés, quelques interrogations sur l’endroit où ceux-ci avaient bien pu atterrir et un éclat de rire à propos d’un chandail quasi immettable. Il dût se convaincre de nouveau de rester neutre pour ne pas rire avec Sam. Ce n’était pas convenable !
Ses amis finirent par sortir, un peu ébouriffés peut-être, mais totalement ragaillardis par une nuit presque complète et profonde qu’ils n’avaient pas eu depuis longtemps.
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« Dis-moi si je me trompe Daniel, mais l’Afrique Subsaharienne n’est pas un petit terrain à couvrir, autant chercher une aiguille dans une botte de foin… »
Disposés autour d’une table ronde, uniformément grise comme à peu près tout ce qui se trouvait sur le Continent Neutre, les quatre anciens membres de SG-1 discutaient les différents points de la mission qui leur avait été attribuée par le Conseil en compagnie de Thor et de Jacob. La Porte du défunt programme avait été enterrée pour plus de sûreté sur le continent Africain, ce qui était considéré comme un beau gâchis par l’Union, car un vaisseau équipé d’un Shapaï avait bien plus de valeur à leurs yeux. Il était donc question de la récupérer.
« Non, en vérité nos recherches seront limitées au Tchad. Durant mon séjour en Egypte, j’ai réussi à obtenir quelques informations… Apparemment, il y a quelques années, un convois était parti de la capitale et avait traversé plus de la moitié du pays, vers le Nord… Je pense qu’il nous suffirait d’accéder au dossier pour prendre connaissance de l’endroit exact où elle a été déposée… » déclara Daniel sur ce ton de conférencier identique à celui qu’il adoptait durant les briefings du SGC.
« Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? » reprit-il après un court instant.
Tous les regards se tournèrent vers Sam qui remuait dans tous les sens tout en tentant vainement de refouler un sourire. Elle ferma les yeux et ses joues rosirent.
« Jack… enlève ta main de là, s’il te plaît… »
Thor fut le seul à rester de marbre. Teal’c haussa un sourcil, Daniel baissa le nez et les yeux de Jacob lancèrent des éclairs. Il ne s’y habituerait vraiment jamais… comment pouvait-il oser… sa toute petite fille !?
« Hum… et donc je pense qu’on pourra improviser une fois à N’Djamena… »
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« Et donc vous pensiez qu’on pourra improviser… !? »
Tout autour d’eux, un cercle s’était formé. Rien à voir avec un attroupement de badauds, bien au contraire… Car Teal’c n’y était pas allé avec des gants blancs cette fois-ci, l’endroit où il les avait envoyés se trouvait être une place de marché. Leur soudaine apparition en avait bien entendu surpris plus d’un, et on se tenait respectivement à plus de deux mètres du petit groupe.
« Euh… Jack écoutez, j’aimerais vraiment débattre le sujet mais… à vrai dire, il vaudrait mieux déguerpir vite fait, si vous voyez ce que je veux dire… »
« Comment vous savez ça ? »
« Ca parle arabe et français autour de nous… Mais que ce soit dans une langue ou dans l’autre ce que je peux en comprendre n’est vraiment pas bon signe… »
« C’est-à-dire ? » demanda Jack en commençant lentement à reculer.
« Une histoire de prophète… Bien entendu ils ne feraient rien à un prophète, mais on risquerait de terminer au flash info, et c’est pas vraiment l’idéal pour passer incognito »
« OK… » soupira Jack, « Carter, Daniel, surtout on ne se perd pas de vue, je ne tiens pas à renouveler l’expérience de Disney Land… Allez go ! » lança-t-il en s’élançant vers ce gros bâtiment blanc qu’il avait préalablement repéré. Ce devait être le siège du Gouvernement, du moins selon Daniel qui avait fait une petite localisation de là-haut.
La progression n’était pas facile… Il n’avait fallu que peu de temps pour que la rumeur d’une bande de prophètes apparaissant aux yeux de tous dans un linceul de lumière blanche se répande. Et la plupart des curieux n’était que peu motivée à l’idée de les laisser partir.
Plusieurs étalages furent renversés, les épices volèrent mais ils arrivèrent finalement à sortir de la foule et à se diriger déjà bien plus tranquillement vers leur but.
Jack, qui avait pris un peu d’avance, se retourna pour attendre ses compagnons. Non, en vérité, pas exactement. Il se retourna pour attendre Sam et fit volte-face une fois qu’elle fut à sa hauteur, laissant Daniel à quelques mètres derrière. Comme s’il cherchait à trouver un réconfort après ses dernières mésaventures, il enroula un bras autour sa taille en commença à jouer avec l’ourlet de son pull.
« D’où est-ce que ça sortait ? » demanda-t-elle nonchalamment.
« Hum ? »
« Carter… Vous m’avez appelé Carter mon cher colonel »
« Oh j’ai fais ça ? » s’exclama-t-il sur un ton faussement offusqué en chatouillant son nombril. « Les vieilles habitudes sans doute »
« Je vois… Chassez le naturel, il revient au galop »
« Mais non voyons, ça n’a jamais été ma tasse de thé que de t’appeler par ton nom de famille, c’était même plutôt un réel soulagement de l’abandonner… Mais le fait est que la plupart du temps, quand l’action entre en jeu… eh bien l’habitude est prise »
« La plupart du temps ? »
« Moui, la plupart du temps… Crois-moi, il y a un cas de figure qui fait exception à la règle » déclara-t-il sur un ton convaincu en titillant un point qu’il savait sensible sur l’abdomen de sa compagne.
« C’est pas vrai, vous n’êtes pas sortables vous deux ! » s’exclama le jeune archéologue qui tentait désespérément de paraître indifférent à ce rôle de cinquième roue du carrosse qu’on lui attribuait d’office. « Jack, ayez au moins la décence de sortir votre main de là, on arrive au siège du gouvernement tout de même ! »
Tous deux sourirent et se séparèrent à regret à l’instant où ils se retrouvaient devant les quelques marches qui menaient à l’entrée du bâtiment présidentiel. Ce n’était pas la Maison Blanche, mais ça avait de l’allure. Les murs étaient crème, ou blanc cassé peut-être, et un toit en ogive de la même couleur les surplombait. Les fenêtres étaient petites, dénuées de carreaux ainsi que de barreaux, mais assez nombreuses. Deux hommes munis d’armes à la taille étaient postés à l’entrée.
Les trois amis s’arrêtèrent devant eux. Ou plus précisément les gardes les y invitèrent poliment d’une manière tout de même assez explicite.
« Bonjour Messieurs » commença Daniel avec son meilleur accent français, imaginant que cette langue était nationale pour l’avoir perçue sur la place du marché. « Nous voudrions… ». Il s’interrompit, incertain.
« Jack, on voudrait quoi en fait ? » lui demanda-il en se retournant vers lui.
« Je ne sais pas Daniel, on improvise n’est-ce pas ? Et vous êtes le diplomate » railla-t-il.
L’archéologue leva les yeux au ciel… Ah, les sarcasmes, ça faisait longtemps ! Il se retourna de nouveau à temps pour voir un des gardes ranger une radio dans sa poche après avoir pressé un bouton pour l’éteindre. Peu de temps après, alors qu’il cherchait toujours une raison valable qui aurait pu les faire pénétrer dans l’enceinte, un silhouette apparue derrière les deux hommes.
« Lassina ! » s’exclama le jeune homme en l’apercevant.
Sam le détailla des pieds à la tête. Il était plutôt grand, bien que restant quand même dans la normes. Des pommettes proéminentes accentuaient l’intensité de son regard, qui était noir tout en communiquant une grande douceur. La scientifique pencha la tête vers la droite et examina plus en détails son corps vêtu d’un costume blanc, qui contrastait agréablement avec la couleur cacao de sa peau.
Un coup de coude l’interrompit dans ses expertises et elle se mit à rire en découvrant l’air vexé de son colonel.
Bientôt, Daniel et son nouveau compagnon se retournèrent vers eux.
« Sam, Jack, voici Lassina, c’est l’ami dont je vous avait parlé, celui qui m’a donné plusieurs informations sur la Porte. Apparemment il travaille aussi en tant que bras droit du président Deby… Lassina, Samantha et Jack, anciennement de l’Air Force »
Le nouveau venu leur adressa un signe de tête.
« J’ai beaucoup entendu parler de vous » leur dit-il en souriant poliment. Il sembla alors réfléchir un instant, les yeux fixés sur la jeune femme, puis secoua la tête et reprit la parole. « Quelle est la raison de votre visite ? »
Daniel reçu les foudres de Jack et referma immédiatement la bouche qu’il avait ouverte pour répondre. Quoi ? lui demanda-t-il silencieusement, avec dans sur le visage une expression qui naïve qui exaspéra son ami au plus haut point. Celui l’appela à part d’un signe de tête.
« Vous avez l’intention de lui révéler la raison de notre venue ici ? »
« Ecoutez Jack, vous m’aviez demandé d’improviser, et voici que l’occasion se présente d’elle même… »
« C’est le bras droit du président Danny Boy, vous l’avez dis vous-même ! Comment pouvez-vous être certain de sa fiabilité ? »
« J’ai travaillé avec cet homme pendant plus d’un an, je sais que je peux avoir confiance en lui… Et de toute façon, vous voyez une autre possibilité ? Le dossier Stargate se trouve dans le bureau du président, en l’occurrence la salle la plus protégée du bâtiment le plus protégé de tout le pays… Sans compter que Lassina vient de me dire que Deby y est en entretient pour toute la journée »
Jack haussa les sourcils. Vu sous cet angle… Il avait beau bénéficier de l’entraînement d’élite des Black OPS, la situation paraissait sans issue.
« Ok, allez-y alors… »
Le jeune homme hocha la tête et retourna vers son ami.
« Lassina… Il faudrait que tu nous conduise à ce grand cercle dont tu m’avais parlé il y a quelques mois… Ah ! Avant que tu ne dises quoi que ce soit, je sais, je t’en demande beaucoup, mais c’est énormément important pour moi. Et c’est la dernière chose que je te demanderai »
Son interlocuteur plissa les yeux. Encore une fois, Sam le vit réfléchir. Elle avait toujours eu une grande clairvoyance, elle parvenait facilement à deviner les pensées des gens, même inconnus. Pourtant, elle était totalement incapable de pénétrer l’esprit de cet homme. C’était assez frustrant.
Sans un mot, il hocha finalement la tête. D’un geste sobre, il indiqua la direction d’une ruelle, à quelques pas de là.