Auteur:Cortex
E-mail: cestmoicortex@hotmail.com
Saison: saison 9
Genre: drame
Titre: dernière soirée
Résumé: Une nuit, une jeune femme, un téléphone.
Disclaimer: juste pour péter un cable gratis, écrire ses délires sans rémunération…
Date d'écriture: Septembre 2005
Sources: imagination, une image apparue dans ma tête de chtarbée
Note de l'auteur: pas de ship désolée, ni de happy end ici. C'est assez spécial en fait, très court, récit retrospectif écrit sur un coup de tête.
Ce n'est pas la suite de Samantha Carter ou comment rater sa vie. (pas tapperrr !!!)
Re-Note: Un merci à mimigibos, sganzy, mon chou, Jmalkshour, présidente, Juju, mon mari horus, et à tous les autres qui ont lu mes fics.
Merci de les finir, de me dire ce qu'ils en pensent.
Bonne lecture et désolée pour les fautes
Dernière soirée
Il revint sur ses pas, laissant ses amis prendre de l'avance,
et dans la fraîcheur de cette nuit d'hiver il se mit à sa hauteur.
écarta quelques mèches blondes de sa joue,
et captivé par ses lèvres se pencha auprès de la silhouette immobile.
C'était le seul à s'être un tant soit peu attaché à elle tout au long de la soirée.
Il déposa sur sa bouche bleuissante un dernier baiser et se releva, soupirant.
Il partit dans la pénombre et se fondit aux ombres inquiétantes de l'étroite ruelle.
******************************************************************************
Seule, dépouillée.
Le froid commençait à s'emparer d'elle.
Le sang coagulait lentement à la commissure de ses lèvres.
Les yeux vides.
La lueur qui les illuminaient jadis s'était définitivement envolée.
Ils semblaient fixer les nuages qui évoluaient lentement dans le ciel sombre de cette fin de soirée.
La vue ces amas cottoneux l'apaisait. Autrefois.
Les lèvres gercées légèrement entrouvertes, elle suffoquait.
L'une de ses mains gelées tenta d'aggriper en vain le carton qui gisait là.
Une dernière fois elle clot les paupières,
et ses longs cils balayèrent ses yeux morts.
*********************************************************************************
Le mur.
Gris et froid, parsemé de tâches sanguines.
Et eux, criant, hurlant, la touchant.
Et elle, désorientée, haletante,
Les yeux se perdant,
cherchant une quelquonque aide dans cette sombre ruelle.
Eux, persistant, insultant,
éternellement insatisfaits.
Elle, parvenant à peine à chuchoter les quelques mots qu'ils attendaient.
Percutant le mur tagué, le souillant une nouvelle fois.
Impatients mais joueurs, l'envoyant une nouvelle fois à la rencontre de la surface froide.
Riant de leur nouvelle proie déjà chancelante.
Son cou dénudé, son ventre, ses cuisses s'empourpraient rapidement.
Les plaies béantes ne tarissaient pas et venaient rompre la monotonie de son tailleur.
Lassés, ils la laissèrent choir à côté du tas d'ordure.
Ils la contemplèrent une dernière fois, satisfaits,
Et lui tournèrent le dos.
Elle s'y retrouva allongée et usa ses dernières forces afin de se recroquviller.
Grelottante, elle baissa ses prunelles sombres vers son pansement jadis immaculé.
Versant une ultime larme, elle abandonna.
**************************************************************************************
Ne cédant pas à la panique, elle tenta de les dissuader de leur entreprise.
Son regard perçant et son ton tranchant devraient être à même d'éloigner ces hommes.
Mais ils n'écoutaient pas, leurs yeux avides parcouraient son corps, et leurs paroles fourbes l'assaillaient.
Nullement intimidés mais toutefois légrement impressionnés par le sang froid de la jeune femme, ils s'approchaient dangereusement d'elle.
Alors qu'une main lui frôlait le bras, elle attrapait le poignet de l'intrus et le maintenait immobile.
Concentrée, ses sens en alerte, épiant les faits et gestes des autres, elle était prête.
L'homme maîtrisé, ayant renoncé à se mouvoir sous peine de se rompre un os, se contenta d'ordonner aux autres d'agir.
Ils se jetèrent sur la jeune femme avec rapidité et l'un d'eux sortit un couteau de sa ceinture et entailla sa cuisse.
Malgré la douleur criante, elle ne lâcha un gémissement,
mais son éphemère prisionnier s'était libéré de son étreinte et avait rejoint ses amis.
Ils l'assaillaient de toute part, coups de couteau et de poings fusaient.
Malgré son entraînement, elle ne put éviter tous les coups .
Leur nombre, leur force, leurs regards malsains la terrassaient au fur et à mesure.
Le coup qu'on lui avait porté à la tête la faisait saigner abondemment,
déstabilisée, elle ne parvenait plus à accorder assez de puissance à ses attaques pourqu'elles se révèlent efficaces.
Ses vêtements se déchiraient,
Ses bijoux étaient avidement récoltés.
Sa chaîne et ses plaques avaient été méprisées et jetées au sol.
Sa peau bleuissait sous les étreintes insoutenables et les pressions douloureuses.
Elle était perdue, son esprit vagabondait, elle ne tentait plus rien.
Des images apparaissaient.
Mais aucune cohérence, aucun son ni sentiment n'animait à ce film accéléré.
En vain elle tentait de se souvenir, de se rappeler une dernière chose.
Intérieurement elle suppliait pour entrevoir une dernière image.
Sa vue se brouillait imperceptiblement, point d'éclair de lucidité ne lui parvenait.
Elle était désespérément seule.
**************************************************************************************
Des voix graves la hélèrent mais elle les ignora,
regardant devant elle,
cherchant sa voiture,
sachant pertinemment qu'elle n'avait aucune chance.
Des mains puissantes l'agrippèrent,
surprise elle mit quelques secondes à assenner un coup de coude à l'agresseur.
Se défendant efficacement, elle le mit à terre.
Plusieurs ombres menaçantes l'encerclèrent, exigeant la malette et ses biens.
Refusant obstinément et essayant de raisonner ces hommes, elle tentait d'élaborer une stratégie pour s'enfuir.
Mais une nouvelle fois, les bras la tenaillèrent, et les autres s'étaient rapprochés.
Totalement immobilisée, elle se voyait poussée dans une ruelle.
Impuissante elle observait les lieux : un cul-de-sac glauque, jonché de déchets en tous genres, clos par quelques murs dépouillés.
Bousculée, passant de mains en mains elle réussit à écraser le pied d'un d'entre eux et à porter des coups violents à certains.
Elle s'était à présent éloignée d'eux, un périmètre d'un mètre à peine les séparaient.
Adossée au mur, sans espoir.
**************************************************************************************
Elle accéléra le pas, sentant une présence malfaisante sur ses talons.
Mais la rue était déserte; point de passants, les stores désespérément clos.
S'efforçant de garder une respiration régulière,
fermant parfois les yeux, espérant se retrouver là bas, loin de cet endroit sordide.
Mais la réalité s'imposait brutalement à ses yeux clairs.
Ses dents se serrèrent et sa main gercée plongea dans la poche droite de sa veste.
Les clefs y tintèrent.
Mais ils la rattrapaient rapidement, les bruits de pas s'intensifiaient.
Sa main gauche se resserra sur la poignée de la malette noire,
comme pour se donner du courage.
Elle courrut doucement, ses talons bruissèrent au contact le goudron abrupt.
Le regard fixe, voyant défiler les lampadaires et les numéros des immeubles délabrés,
elle empoignait avec force ses clefs, du sang s'échappant de sa main close, parsemant l'un des nombreux trottoirs de la ville endormie.
**************************************************************************************
Continuant son périple dans les rues sombres de la grosse pomme elle se rendit compte qu'elle ne reconnaissait rien, fenètres, boutiques, panneaux, rien.
Voyant son erreur, elle arrêta ses pas et se retourna dans le sens inverse.
Mais en, rebroussant chemin elle apperçu des ombres menaçantes, à quelques mètres devant elle.
Nullement intimidée, elle continua son chemin, à la rencontre de la fatalité.
Ils portèrent son attention sur elle en entendant le bruissement de sa jupe et le choc de ses chaussures sur le trottoir, sa silhouette fine se dessinait lentement sous la pâle lumière des réverbères.
L'un d'entre eux posa sa bouteille et sortit son canif.
Voyant luire la lame effilée, elle ralentit la cadence et décida de biffurquer dans la rue perpendiculaire.
Accélérant le pas, tentant d'ouvrir sa malette. Mais se rappela : la batterie de son téléphone était vide.
**************************************************************************************
Une fois sortie du grand bâtiment, elle soupira…
Un rapide coup d'œil jeté à sa montre
une main glissée sous son chemisier blanc rencontrait ses plaques.
Apaisée par ce contact elle sourit légèrement.
Une vibration vint la sortir de sa rêverie,
son portable qui captait à nouveau le réseau venait de se manifester.
Elle appella sans tarder son répondeur, incrédule, elle écoutait le court blanc puis une voix douce et endormie aux intonations chaudes :
-Euh Carter, vous allez me trouver dingue d'appeler à cette heure là, mais heu, j'me demandais comment s'était passé cette réunion nocturne avec vos amis têtes d'ampoules.
Vous m'aviez dit que vous en sortiriez tard, donc j'espère pas avoir fait sonner votre téléphone en plein milieu du truc.
Souriant de plus en plus, à l'écoute de ce discours inhabituel,
elle avait entrepris une marche qui s'avérerait plus longue que prévue,
sans prêter la moindre attention aux plaques indiquant le nom des rues,
-…J'espère que tout s'est bien passé et qu'ils sont contents de vot' travail, et aussi que ça les persuadera de pas fermer Cheyenne Mountain. Sinon vous aurez passé tout votre temps de votre fichu labo pour des noix. Bon, il commence à se faire tard, si demain j'arrive en retard ça sera à cause de vous lieutenant-colonel ! Faites gaffe à votre blessure surtout, pas de folies ce soir. Bonne soirée S...
Un silence s'imposa à son oreille réchauffée, elle en écarta l'appareil, plus de batterie.
-Bonne nuit mon général.
Sa voix résonna dans le ghetto,
un sourire aux lèvres elle remit l'appareil dans la malette.
Elle venait d'entendre pour la dernière fois sa voix.
**************************************************************************************
2h26 indiquait la pendule de la salle.
Le doyen décida de clore la séance, l'heure avait été largement dépassée.
Les scientifiques, politiques, à l'allure stricte se levèrent et prirent congé.
Epuisée, elle se leva enfin et referma sa malette, passant une main sur ses yeux gonflés par la fatigue.
Le doyen attira son attention et lui somma de venir la rejoindre.
Avec docilité elle obéit, et durant une interminable demie-heure il conversa avec elle sur la nouvelle découverte qu'elle venait de faire et qui allait enfin rentabiliser le SGC.
Toute la soirée ne lui avait pas suffi, l'homme voulait en savoir plus, sans attendre le lendemain.
Elle répondit à ses attentes jusqu'à ce que la douleur logée en ses côtes de la réveille.
En voyant que la jeune femme se crispait, il arrêta son argumentation et se rappela qu'elle était blessée, il s'excusa et lui proposa de lui appeler un taxi.
Mais ayant besoin de marcher seule dans la nuit,
de réfléchir à cette nouvelle direction que prenait sa carrière, sous le ciel menaçant de New York ;
elle déclina l'offre poliment et assura qu'elle allait bien, juste un peu fragilisée par cette dernière mission mouvementée.
**************************************************************************************
Ce soir du 21 novembre, Samantha Carter avait vécu sa dernière nuit.