Un secret du nom de Myriam
« Major Carter, un appel urgent pour vous.
-Qui-est-ce ?
-Madame Lova. »
Pendant une seconde, le major Carter, alors en plein briefing, s’inquiéta. Puis elle se dirigea vers le téléphone en lançant un « merci » distrait au sergent. Elle se cala le plus possible contre le mur pour que les personnes qui étaient dans cette pièce, en l’occurrence le général Hammond, Daniel, Teal’c et le colonel O’Neill, ne puissent rien entendre de sa conversation.
-Melle Carter ? Bonjour.
-Bonjour.
-Je vous appelle au sujet de Myriam.
-Il lui est arrivé quelque chose ?
-Rassurez-vous ce n’est pas grave. Elle a juste fait une petite crise d’asthme. Elle s’est vite remise.
-Elle va bien ?
-Oui ne vous inquiétez pas. Il faut juste qu’elle se repose un peu, apparemment avoir une crise ne lui était plus arrivé depuis longtemps.
-Oui, c’est bien ce qui m’inquiète. Ecoutez, je vais faire mon possible pour venir la chercher. Dites-lui que j’arrive.
-Je lui dirai.
-Merci. »
Elle posa le téléphone sur le mur, et revint vers le centre de la pièce. Elle leva la tête et d’un air assez sérieux, demanda au général Hammond si elle pouvait sortir de la base.
« Quelles en sont les raisons major ?
-Personnelles.
-Bien, je suppose que ça ne peut pas attendre. Vous pouvez partir. »
Puis, se retournant vers Teal’c, Daniel et le colonel O’Neill :
« La mission est donc annulée.
-Quoi ?? Fit Jack.
-Colonel, des objections ?? »
Voyant qu’il ne disait rien, il les consigna pour trois jours.
Sam, quant à elle, était dans sa voiture. Elle voulait absolument arriver là bas avant une demie heure. Quand Mme Lova l’avait appelée, son cœur avait manqué un battement, et encore un quand elle lui avait annoncé que Myriam avait fait une crise d’asthme. Cela faisait deux ans que ça ne lui était pas arrivé.
A trop penser, elle ne s’était pas rendu compte qu’elle était arrivée devant l’école de Myriam. Elle descendit donc de la voiture et se dirigea vers les salles de classe.
Elle frappa à la porte de l’une d’entre elle et l’ouvrit. Une petite tornade blonde courut alors vers elle et l’encercla de ses petits bras.
« Myriam, voilà ta maman, tu peux prendre tes affaires. »
Myriam se dirigea alors vers le porte-manteaux et prit sa veste et son sac, et revint vers Sam.
« Merci encore Mme Lova. Je ne sais pas encore si elle viendra demain. Je vais l’emmener chez le médecin pour voir si sa crise n’est pas une rechute. Je vous appellerai ce soir.
-Très bien. Alors au revoir.
-Au revoir. »
Myriam enroula ses petits doigts dans la main de sa mère et lui donna son cartable à porter.
« Alors ma puce, tu vas mieux ?
-Oui, c’était rien du tout.
-Comment c’est arrivé ?
-J’ai couru un peu trop vite, et j’étais essoufflée.
-D’accord. On va chez le médecin ce soir, j’ai déjà pris rendez-vous.
-Maman…
-On ne discute pas. »
La petite fille de 6 ans râla encore quelques secondes, puis se lassa bien vite pour raconter ce qu’elle avait fait la journée. Elle adorait passer du temps avec sa mère, elle ne la voyait pas souvent.
Le médecin ne diagnostiqua rien de grave, mais lui donna tout de même quelques médicaments en prévision d’une autre crise.
Sam passa la soirée à lui raconter des histoires. Myriam adorait quand sa mère lui racontait ses aventures dans les autres mondes, que bien sûr elle assimilait à un conte de fée sorti tout droit de l’imagination de sa mère. Elle était en admiration devant elle, quand elle lui disait que la princesse Samina s’était faite posséder par un goa’uld, méchant ver de terre humain. Elle avait une petite expression bien particulière quand elle lui parlait du valet O’Neill.
« Maman ? Elles existent vraiment toutes les créatures de tes histoires ?
-Peut-être ma chérie. Tu voudrais qu’elles vivent ?
-Ca dépend. Les goa’ulds non, ils sont méchants. Mais les Nox ils ont l’air firéé.. faréé…
-Féériques.
-Oui.
-Et bien peut-être qu’un jour tu le sauras.
-J’aimerais bien. Maman ?
-Oui.
-Est-ce que la princesse Samina elle est amoureuse du valet O’Neill ?
-Pourquoi tu me demandes ça ma chérie ?
-Ben, à chaque fois que tu racontes une histoire avec lui dedans tu as un sourire grand… au moins comme ça. »
Elle mima une distance entre ses petits bras. Sam sourit.
« Au moins aussi grand que ça, c’est sûr !
-Ben oui. Alors ?
-Hum… tu le sauras dans la prochaine histoire.
-Oh non maman, dis-le moi, s’il te plait.
-Non jeune fille, c’est l’heure de dormir.
-S’il te plait.
-Dors. »
La petite fille râla, puis prit son nounours et le coinça sous son bras et contre son ventre.
« Maman ? Je vais à l’école demain ?
-Oui ma puce. Mais si tu as encore une crise je viens te chercher tout de suite.
-D’accord. Bonne nuit maman.
-Bonne nuit ma puce. »
Sam lui fit une bise sur le front, ferma la lumière puis la porte et se dirigea vers la cuisine. Elle n’avait pas encore mangé. Elle pris un bout de pain et du fromage, n’ayant pas le cœur à se faire véritablement à manger. Elle repensa à sa journée, particulièrement à l’éventualité que Myriam ait fait une rechute. Ca la paniquait avant même que cela n’arrive. Elles avaient eu tellement de mal à se sortir de tout ça !
Puis elle pensa à son travail. Si jamais Myriam faisait une crise et qu’elle était en mission ? Et si le général apprenait qu’elle avait une fille ? Et les autres ? Et le colonel O’Neill ?