D’une génération à l’autre
Titre : D’une génération à l’autre
Auteur : Ally
E-Mail : ally40@tiscali.fr
Résumé : Cette fic se situe entre la saison 8 et la saison 9. Quelques spoilers de la saison 9…
Genre : De la pure romance, plein de bons sentiments…
Disclamer : Ne touche aucun salaire, fictif ou non de la MGM
Note de l'auteur : Ceci n’est pas un drame. Ceci n’est pas crédible. Attention, le passage de couleur bleue est interdit aux moins de 18 ans.
C’était arrivé. C’était là, maintenant. Le moment qu’elle avait toujours craint. Elle avait toujours espéré que ce jour n’arriverait jamais, ou le cas échéant, que ce serait elle qui partirait. Elle détestait l’idée d’être celle qui reste. Elle savait d’expérience que c’était toujours plus facile d’être celui qui quitte pour une nouvelle vie, un nouvel horizon, que celui qui reste seul au milieu des souvenirs passés.
Pourtant, elle avait accepté de rester encore un peu. Peut-être pas pour longtemps admettait-elle, juste le temps d’assurer l’intérim, de passer le relais.
Le pire, c’est qu’elle ne pouvait pas leur en vouloir. Ils avaient eu mille fois raison de prendre la décision de partir. Elle les comprenait, ils avaient eu des opportunités à saisir et n’avaient pas voulu laisser passer cette chance.
Pour Teal’c, rester sur Dakara pour organiser le nouveau gouvernement jaffa n’était que la suite logique de sa lutte. Son aventure sur Terre s’achevait. Il était normal qu’il se consacre à présent à son peuple, récemment libéré du joug des Goa’ulds.
Daniel avait quant à lui décidé de rejoindre Atlantis. Là aussi, ce choix était dans le prolongement des choses : il n’avait pas retrouvé sa femme, il avait entrevu d’autres plans d’existences à travers l’ascension. Et sans famille, sans attache sur terre autre que ses amis de SG1, il pouvait réaliser l’un de ses rêves d’archéologue en s’embarquant à bord du Daedalus. Certes, pour le moment, il n’était pas encore parti, mais ce n’était plus qu’une question de jours.
Enfin, le Général O’Neill avait lui aussi déserté le SGC. Il avait accepté une promotion à Washington. Elle avait été plus affectée par son départ qu’elle ne voulait bien l’admettre, mais elle savait qu’il avait quitté Cheyenne Mountain avec regret et qu’il n’avait pas pu refuser sa nouvelle affectation. Il avait probablement bien réfléchi et jugé qu’il serait plus utile là-bas qu’ici. Sinon, elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il ne serait jamais parti sans motivation réelle.
Il est vrai que depuis leur éclatante victoire, le SGC tournait au ralenti. SG1 en tant que telle ayant éclatée, Sam n’était pas repartie sur le terrain depuis. Elle se contentait de mettre un peu d’ordre dans ses résultats de recherches, d’étudier des artefacts qu’elle avait jusqu’ici laissés de côté car ils n’étaient pas la priorité d’alors.
Dorénavant, la priorité était donnée à l’avant poste d’Atlantis, En effet, le calme semblait revenu dans la Voie Lactée, alors que dans la galaxie de Pégase, le combat contre les Wraith faisait rage, plus que jamais. Pour un peu, elle aurait accompagné Daniel, mais après tant d’années de lutte, elle se sentait lasse de toutes ces guerres, elle aspirait enfin à un peu de calme. Et elle n’était pas encore prête à abandonner la terre, et encore moins à l’abandonner LUI, même s’il n’était plus aussi près d’elle.
Un matin, elle reçut un appel affolé de Cassandra qui n’allait visiblement pas très bien. Depuis la mort de Janet, Sam avait conservé des liens privilégiés avec la jeune fille qui allait sur ses 20 printemps et qui menait à présent une vie totalement autonome depuis qu’elle avait intégré l’université. Celle-ci avait su faire face à la mort de sa mère adoptive avec un courage exemplaire. Les membres de SG1 constituaient pour ainsi dire son unique famille. Sam avait parfois fait le déplacement pour lui rendre visite dans son nouvel environnement, et pendant les vacances scolaires, Cassie n’oubliait jamais de faire une halte par Colorado Springs. Elle avait parfaitement su s’adapter à la vie sur Terre et s’intégrer parmi les jeunes de son âge. Intelligente, elle suivait une scolarité sans embûches. Néanmoins, le secret de son origine n’était partagé que par SG1 et ce secret lourd à garder lui pesait par moment. C’est pourquoi elle aimait trouver refuge auprès d’eux en cas de baisse de moral ou de coup dur.
Ce jour là, au téléphone, Sam sentit immédiatement au son de sa voix qu’il se passait quelque chose d’inhabituel. Et Sam se sentait fautive. Elle se reprochait de ne pas avoir été suffisamment attentive ces derniers temps, alors qu’elle venait de traverser une année difficile. Heureusement, son emploi du temps lui permettait à présent de quitter le SGC, aucune urgence ne la retenait plus. Elle promit donc de rejoindre la jeune fille, aussitôt son congé accepté.
A l’aéroport, les retrouvailles furent émouvantes. Elles ne s’étaient pas vues depuis plusieurs mois, Cassie serrait Sam à l’en étouffer, tout à la joie de la revoir, soulagée à l’idée qu’elle reste quelques jours avec elle et ravie qu’elle ait pu faire le déplacement. Sam était surprise de ce débordement affectif. Certes, elles avaient toujours été très proches, mais en grandissant, Cassie avait appris à se montrer moins démonstrative, d’autant plus que cela mettait toujours Sam mal à l’aise.
Ne possédant pas de voiture, elles prirent les transports en commun. Tandis qu’elles effectuaient le trajet en direction de la cité université à proximité de laquelle habitait Cassie, Sam se surprit à penser que cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas pris le bus ou le métro. Elle en ressentait comme un grand bol d’air frais, un retour à la vie normale. En chemin, elles échangèrent des banalités, concernant sa scolarité et sa vie quotidienne. Sam donna quelques nouvelles de SG1, mais à mots voilés, ne pouvant pas évoquer le projet en public.
Sam défit ses bagages, prit ses aises, et les 2 amies se retrouvèrent autour d’une boisson chaude pour papoter calmement. Sam se demandait si elle devait directement lancer un interrogatoire ou si Cassandra se confierait d’elle-même.
Pour lui faciliter la tâche, elle commença :
S : Tu avais l’air littéralement paniquée au téléphone. Quelle en était la raison ?
C : Tu n’étais pas obligée de te déplacer si vite. J’aurais tout aussi bien pu faire le voyage. Mais effectivement, je voulais te dire quelque chose qui ne se dit pas par téléphone.
S : Tu as des ennuis ?
C : Pas vraiment, Enfin, ça dépend. Rassure-toi, ce n’est pas si grave, Sam. Je ne me drogue pas, je n’ai aucun problème avec la police, ni financier.
S (soupirant) : ouf, tu me rassures. Un problème de cœur ?
Sam fixa Cassie qui essayait visiblement de rassembler le courage de lui dire une chose importante. Elle remarque combien elle avait grandi. Elle n’avait plus une petite fille en face d’elle mais une jolie jeune femme indépendante. Pourtant, au fond de son cœur, elle la considérait encore comme une enfant. Elle avait décidément grandi trop vite.
C : Pas vraiment un problème de cœur. Si ça avait été ça, je t’en aurais parlé au bout du fil.
Le silence se fit.
C (se raclant la gorge) : Sam,.. je suis enceinte.
S (manquant de s’étouffer) : Tu es ? Enceinte ? Comment est-ce arrivé ?
C (moqueuse) : Sam, tu sais parfaitement comment ces choses là arrivent. Souviens-toi, c’est même toi qui me l’avais expliqué le jour de mon quatorzième anniversaire.
S : Je ne comprends pas Cassie, tu ne t’es pas protégée ? C’est un accident ?
C : Je pourrais te raconter des bobards et te faire croire à un accident. Mais je ne veux pas te mentir. J’avais envie d’un enfant. C’est un acte parfaitement conscient et volontaire.
S : ô Cassie.
Les 2 femmes s’étreignirent. Sam était submergée par l’émotion. Et elle avait bien du mal à la maîtriser. Elle-même n’avait encore jamais trouvé le temps de fonder une famille, n’avait jamais vécu l’épreuve de la maternité alors même qu’elle l’avait ardemment souhaité. Et celle qu’elle avait toujours considérée un peu comme sa fille allait avoir un enfant, avant elle. Cela allait à l’encontre de l’ordre des choses, et elle avait bien du mal au fond d’elle-même à l’accepter. Cassie était encore si jeune. Cette nouvelle la renvoyait à ses inquiétudes, sans parler d’une certaine jalousie, une sorte de frustration. Cassandra allait faire l’expérience de ce qu’elle n’avait elle-même pas encore vécu.
Elle se demandait également comment elle allait pouvoir aider la jeune fille, manquant cruellement d’expérience en la matière.
S (se ressaisissant) : Alors si je comprends bien, tu désires garder l’enfant.
C : Evidemment, je n’ai jamais songé un seul instant à avorter. Je l’ai désiré Sam, tu comprends ?
S (comprenant) : Et le père de l’enfant ? Qui est ce ? Il est au courant ?
C : C’est Adam, mon petit ami. Malheureusement, il ne se sentait pas prêt pour assumer sa paternité. Nous avons donc rompu. Je me retrouve seule, mais je m’en doutais un peu, à vrai dire.
S : Tu veux dire que tu as voulu cet enfant malgré le désaccord du père ?
C : Oui je l’ai voulu pour moi toute seule. Je sais que c’est égoïste, mais je l’assumerai. J’en ai besoin, j’ai perdu toute ma famille, Sam, tu le sais, j’ai besoin d’avoir quelque chose à moi, sur Terre, quelque chose qui m’appartient, et que j’aimerai et qui m’aimera en retour.
S : Cassie, je sais que tu as vécu des choses terribles. Mais tu es sûre que tu veux vraiment te débrouiller toute seule ?
C : Oui, j’en suis sûre. Mais je t’avoue aussi que j’ai peur du déroulement de la grossesse. Je commence à douter. J’ai peur de ne pas y arriver, j’ai peur de souffrir. Je suis désolée Sam.
Sam prit Cassie qui s’était mise à pleurer dans ses bras pour la consoler.
S : Ne t’inquiète pas ma puce, Je serai là pour te soutenir. Et le reste de l’équipe aussi. On sera tous là pour toi.
C (souriant à travers les larmes) : Merci, Je suis désolée de te causer du souci supplémentaire.
S : Ne culpabilise pas. Et puis le SGC n’a plus vraiment besoin de moi. Je vais trouver une solution pour être un peu plus souvent avec toi. On ne t’abandonnera pas.
Cassie avait enfin séché ses larmes et retrouvait à nouveau le sourire. Elle n’était plus inquiète, elle avait toujours eu une confiance aveugle en Sam et elle savait qu’elle ne la laisserait pas tomber en cas de complications.
C : Tu crois qu’on devrait avertir Jack ?
S : Je pense que oui. Le Général tient beaucoup à toi. Je suis certaine qu’il apprécierait d’être l’un des premiers à être mis au courant.
C (timidement) : J’ai un peu peur de sa réaction. Tu ne voudrais pas plutôt lui annoncer ?
Sam secoua négativement la tête. Elle n’était visiblement pas de cet avis. Elle pensait que c’était à Cassandra en personne de faire ce genre de démarche. Mais face à l’insistance de la jeune fille, elle céda. Elle irait donc à Washington et parlerait au Général O’Neill du problème de Cassandra. En même temps, elle profiterait de l’occasion pour évoquer avec lui sa nouvelle orientation professionnelle. Elle souhaitait une affectation lui permettant de se rapprocher géographiquement et qui lui laisse un peu de temps libre pour assister Cassie le temps de sa grossesse.
Après avoir passé près d’une semaine auprès d’elle, le moral de la jeune fille était revenu au beau fixe. Sam l’avait rassurée sur tous les points, et celle-ci se rendait à présent à Washington où elle avait obtenu un rendez-vous avec le Général O’Neill en fin de matinée.
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Cintrée dans son plus bel uniforme pour la circonstance, elle attendait patiemment son tour. 20 mn plus tard, elle était toujours dans la même position, feuilletant un magazine. Décidément, les horaires et lui n’allaient pas en s’arrangeant. Encore plus tard, une femme d’un certaine âge, habillée de manière très stricte la pria de la suivre.
« Probablement son assistante » songea-t-elle. Inconsciemment, elle ne pouvait s’empêcher d’être rassurée de le savoir ainsi entouré. Elle n’aurait pas aimer avoir affaire à un mannequin ambulant.
Assistante : Général, votre rendez-vous de 11h, le colonel Samantha Carter.
Le Général se redressa vivement en entendant le nom de son ancien second. Il ne s’attendait pas à la voir ici.
J : Mme Buttercup, pourquoi ne m’avez-vous pas prévenu ?
La pauvre assistante se morfondit en excuses
Mme B : Mon Général, vous m’aviez demandé de gérer moi-même votre agenda et de ne vous avertir que des rendez-vous les plus importants.
J (s’adoucissant) : Effectivement, vous ne pouviez pas savoir. A l’avenir, retenez que les entretiens avec le colonel Carter auront la plus haute priorité.
Mme B. : Bien, je le note, mon Général. Et l’assistante quitta la pièce confuse, les laissant seuls.
Pendant ce temps, Sam avait observé toute la scène. Elle reconnaissait bien là les caractéristiques de Jack, à martyriser ainsi le personnel. Elle se demandait si c’était sa promotion récente ou le manque d’habitude de le croiser, mais il lui semblait encore plus impressionnant qu’auparavant, arborant fièrement ses nouvelles étoiles, et terriblement séduisant, même s’il semblait avoir pris légèrement du poids, probablement à cause de l’absence d’exercice physique. S’il avait besoin d’exercice physique, elle avait bien une idée de comment y remédier de manière agréable…. STOP.
J : Carter, pourquoi avoir pris un rendez-vous auprès de mon assistante ? Vous ne pouviez pas m’appeler directement ?
S : Je ne voulait pas perturber votre emploi du temps. Et une partie de ce que j’ai à vous dire est d’ordre professionnel.
J (malicieux) : Et le reste ?
S (imperturbable): Il s’agit de Cassandra. Rassurez-vous, elle va bien. Mais j’aurais aimé discuter d’un sujet la concernant son avenir avec vous.
J (regardant sa montre) : Quelle heure est-il ? Midi moins le quart ? Que pensez-vous de discuter de tout ceci tranquillement autour d’un bon déjeuner ?
J (appelant son assistante) : Mme Buttercup, pouvez-vous me rappeler l’heure de mon prochain rendez-vous ? 15h ? Parfait, j’essaierai d’être de retour.
J (tendant son bras à Carter) : Allons-y Carter.
Ils sortirent à pied du bâtiment. Personne ne s’étonnait dans le rue de croiser 2 militaires en uniforme et décorés de médailles. C’était chose courante de ce quartier. Ils se rendirent à une pizzeria située à quelques pas du building. Visiblement, c’était la cantine attitrée du Général, une table avait même déjà été réservée, il suffit d’y ajouter un couvert.
J : Alors, comment va Cassandra ?
S : Elle va très bien Monsieur, mais elle m’a chargée de vous annoncer une nouvelle qu’elle n’avait pas la courage de vous annoncer elle-même.
J : Je lui fais peur ? Je suis donc effrayant à ce point ?
S : Non, mais j’imagine que vous représentez en quelque sorte l’autorité paternelle pour elle, et c’est sûrement ce qui l’intimidait.
J : Et quelle est donc cette nouvelle ?
S : Cassandra attend un enfant. Elle sera maman avant la fin de l’année.
J : Quoi ? Un enfant ? Vous êtes sûre ? Mais c’est encore une enfant. Elle est bien trop jeune pour être mère. Le salaud qui a osé lui faire ça va avoir de mes nouvelles.
S (tentant d’apaiser sa colère) : Calmez-vous mon Général…
Sam songea alors que les appréhensions de Cassie étaient justifiées. Elle ne pensait pas que le Général réagirait si violemment, ni qu’il serait si protecteur. Visiblement, il s’était encore moins rendu compte qu’elle-même de combien la petite fille avait grandi. Quelque part sa réaction lui rappela la réaction de son propre père lorsqu’elle était jeune.
S : Elle a 20 ans, Nous la voyons toujours comme une enfant, car nous conservons en mémoire l’image de la petite fille que nous avons sauvée. Mais je vous assure qu’elle a grandi. J’ai eu le même réflexe que vous, mais elle m’a assuré savoir ce qu’elle faisait. Elle a voulu de cet enfant. Elle saura l’élever et être une bonne mère. Et puis vous savez qu’elle est très mûre. Avec toutes les épreuves qu’elle a subit dans sa vie, cela en fait une personne adulte et mature.
J (n’y croyant toujours pas) : Notre petite Cassie va être maman. Ça ne nous rajeunit vraiment pas Carter.
S : Je ne vous le fais pas dire, mon Général.
Le serveur apporta alors 2 pizzas géantes. Heureusement, la nouvelle n’avait pas troublé l’appétit de Jack. Au contraire, il l’avait même attisé.
J : Et de quoi d’autres vouliez-vous me parler ? Vous avez beaucoup de nouvelles de ce genre ?
S : C’est simplement la conséquence de ce dont je viens de vous parler. J’aimerais être plus disponible pour elle au cours de sa grossesse, je ne voudrais pas l’abandonner dans un tel moment. Elle aura besoin de soutien. J’aurais aimé étudier avec vous les possibilités pour trouver un poste avec une plus grande souplesse, me permettant de m’absenter.
J : Vous seriez prête à quitter momentanément le SGC ?
S : Bien sûr, surtout si cela peut me rapprocher géographiquement. De toute façon, vous savez bien qu’SG1 n’existe plus vraiment. Je n’ai plus aucune raison de rester dans le Colorado.
J : La zone 51, le Nevada, ça vous tenterait ? On aurait besoin d’une personne très compétente pour superviser et coordonner les recherches sur les différentes technologies aliens. Voyez-vous, jusqu’à présent, tout est sectorisé : le département traitant des armes Goa’ulds, un autre traitant des technologies Asguarde ou encore un autre dédié à celle des Anciens. Il nous faudrait quelqu’un pour orchestrer les différents départements, mieux les coordonner et éventuellement mener des recherches croisées. Je pense que vous seriez parfaite pour ce job.
S : Vous le pensez vraiment ?
J : Carter, ne m’obligez pas à vous dire tout le bien que je pense de vous.
S (rougissant légèrement) : C’est inutile mon Général.
Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas rougi de la sorte. Cette petite gêne entre eux la mettait inévitablement mal à l’aise, mais pourtant, ce sentiment lui avait manqué, l’impression d’être importante à ses yeux. Il y eut un blanc dans la conversation
J : Bon, et bien si vous êtes d’accord, j’enverrai dès demain les documents nécessaires à votre nouvelle affectation au Général Landry.
S : Merci mon Général. Vous n’êtes pas obligé de procéder si rapidement, ça peut attendre une semaine ou deux
J : Si, j’y tiens, autant réglé ces détails au plus vite. Dites-moi, comment va Cassie ? Ce n’est pas trop dur pour elle ?
Le déjeuner se termina sur les détails de la vie quotidienne de Cassandra. Jack s’était toujours senti très concerné par l’avenir de la jeune fille. Il aurait aimé lui rendre visite plus souvent et promit à Sam de faire des efforts sur ce plan là au cours des prochains mois.
Lorsque le Général consulta sa montre, il était à nouveau en retard pour son rendez-vous, mais à vrai dire, cela lui importait peu. Le privilège d’être si haut gradé, c’est qu’il pouvait se permettre de se faire attendre. Aucun des deux n’avait vu le temps passé, et même s’ils n’avaient pas évoqué LE sujet qui les concernait et qu’ils continuaient éternellement d’ignorer, ils étaient en revanche intarissable lorsqu’il s’agissait du bonheur de leur petite protégée.
Au moment où il se décida enfin à partir, Jack aurait aimé profiter encore un peu de la présence de son ancien second à la capitale. Pour tout avouer, il se sentait seul dans cette grande ville, et sa visite lui avait rappeler son ancien poste avec nostalgie. Leur complicité d’antan lui manquait.
J : Vous serez encore à Washington ce soir ?
S : Non, désolé, j’ai un avion en fin d’après midi. Je dois rentrer pour prendre mes dispositions en vue de ma prochaine affectation
J : Dommage. Tenez-moi au courant pour Cassie.
S : Bien sûr. Et n’hésitez pas à l’appeler pour la rassurer. Elle craignait tellement votre réaction.
J : Je l’appellerai ce soir même. Bon retour dans le Colorado. Passez le bonjour au SGC de ma part.
Et il la regarda s’engouffrer bien trop vite dans le taxi qui l’amènerait à l’aéroport. Il marcha un peu sur le trottoir puis se décida à rejoindre son bureau avec un retard conséquent.
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Sam prit ses nouvelles fonctions dans le Nevada. Ce poste ne requerrait pas sa présence permanente sur le site au cours de la semaine, ce qui lui laissait effectivement l’opportunité de passer du temps au près de Cassandra.
Elle n’avait pas pu se résoudre à vendre sa maison de Colorado Springs. Elle ne savait pas si elle retournait ou non là-bas un jour, mais pour le moment, elle ne pouvait pas encore couper tous les ponts avec le SGC et ce qui avait été sa vie pendant plus de 8 ans.
Le Général lui téléphonait dorénavant très régulièrement. Principalement, pour prendre des nouvelles de Cassie. Ils avaient trouvé le prétexte idéal pour discuter des heures au téléphone de tout et de rien sans culpabiliser. Jack avait également rendu visite à deux reprises à la jeune fille et avait espéré croiser Sam par la même occasion. Mais à chaque fois, elle était absente, ayant préféré les laisser seuls. Evitait-elle sciemment ces rencontres ou était-ce le hasard ? Ce fut Cassie qui aborda le sujet, ayant remarqué cette attitude bizarre.
C : Sam, pourquoi tu refuses de rester le week-end où Jack me rend visite ?
S : Je ne refuse pas de rester. Simplement, j’avais des choses à faire ces week-ends là.
C : Je ne te crois pas. Ou alors, si c’était pour travailler, c’est une mauvaise excuse
S : Je pensais que tu préférais être seule avec lui. Je ne voulais pas vous déranger, m’imposer.
C : Nous déranger ? Tu sais bien que Jack est toujours ravi de te voir, il était terriblement déçu de ton absence
S : Tu exagères toujours Cassie. Et puis je le croise de temps à autre lorsqu’on me convoque à Washington ou lorsqu’il se déplace dans le Nevada. Et on s’appelle presque toutes les semaines. Je pensais juste que vous préfèreriez être juste tous les deux, c’est tout.
C : Et bien tu penses mal. Tu ne nous déranges pas du tout. La prochaine fois, j’aimerais tellement que tu sois là, que je puisse vous voir tous les deux et qu’on passe un week-end à trois.
S : D’accord, j’essaierai, si tu y tiens, c’est promis.
Cassie prenait du poids. Au fil des mois, elle s’arrondissait. Sam était toujours là, des premières nausées aux cours d’accouchements, en passant par les préparatifs pour accueillir le bébé.
Au cours du septième mois, Jack était de nouveau de passage pour une journée. Cette fois-ci, Sam devait honorer sa promesse et ne pouvait plus se défiler. Ils profitèrent de sa venue pour aller faire de grandes courses pour le bébé. Jack insista lourdement pour offrir la chambre, Sam la poussette et la table à langer. A la fin de la journée, plus rien ne manquait pour accueillir le nouveau venu.
Au dîner, la conversation était très vive, un seul sujet occupait tous les esprits.
J : Alors, c’est un garçon, vous en êtes sûres ?
C : Absolument. Si tu avais été là pour l’échographie, tu aurais compris qu’il n’y avait aucun doute possible.
S : Et tu as enfin choisi le prénom ? L’autre jour, tu m’as dit que tu hésitais encore.
C : Oui, je me suis décidée. A moins que je ne change encore d’avis, ce sera Bryan.
J (trinquant à l’aide de son verre) : Alors je propose de porter un toast… à Bryan.
Ils trinquèrent. Evidemment, Cassie se contentait de soda, n’étant pas autorisée à ingurgiter de l’alcool dans son état. Plus tard, elle leur posa une question qui la turlupinait depuis plusieurs semaines, déjà.
C : Dites-moi, tous les deux, quel effet ça vous fait d’être bientôt grand-parents ?
J et S (en même temps) : Grand-parents ?
C : D’accord, je sais bien que vous n’êtes pas mes parents biologiques. Mais depuis que vous m’avez accueillie sur cette planète, vous avez toujours été comme des parents pour moi. Vous êtes ma seule famille. Et vous vous êtes tellement bien occupés de moi. Vous montrez un tel enthousiaste pour le bébé.
S (mécontente) : Cassie, s’il te plait, ne me dit pas que tu comptes laisser le petit Bryan m’appeler « mamie ». Je n’ai jamais été maman. Hors de question dans ces conditions de devenir grand-mère.
J : Vous feriez une grand-mère très séduisante Carter. Mais je suis d’accord avec vous, ça ne me réjouis pas non plus d’imaginer être appelé « papy ». Même si je suis un peu plus vieux que vous.
C (déçue) : Mais alors, qu’est ce que vous représenterez pour le bébé ? Des amis ? Je ne suis pas d’accord. Vous êtes bien plus que cela pour moi. Reconnaissez au moins que vous avez toujours été comme des parents pour moi. Encore plus depuis que Janet n’est plus là.
J : C’est vrai, tu as raison.
S : OK, je dois l’admettre.
C : Alors, vous voyez que j’ai raison. Vous allez donc être grand-parents, que vous le vouliez ou non.
S : Je n’avais pas réalisé cet aspect des choses. C’est vraiment une situation insolite. Cassie, le Général et moi n’avons pas d’enfants ensemble.
C : Je sais, pour cela, il faudrait que vous vous soyez décidé à enfin passer à l’acte.
J (légèrement fâché) : Cassie, tu pourrais nous épargner ce genre de remarque.
C : Pardon, excusez-moi, je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise.
Jack tourna son regard en direction de Sam qui esquissa un sourire désolé, comme si elle se sentait coupable de la remarque de la jeune fille.
S : C’est pas grave. Pour ce qui concerne cette histoire de grand-parents, je crois qu’il faut qu’on prenne le temps de réaliser. On y avait pas encore pensé. Laisse-nous un peu de temps pour nous faire à cette idée.
C : Très bien, de toute façon, je suis exténuée. On a beaucoup marché cet après-midi et je me fatigue vite en ce moment. Je vais aller me coucher.
Cassie dit au revoir à Jack qui allait partir le soir même. Elle s’excusa de ne pas pouvoir rester éveillée plus longtemps. Et elle s’éclipsa, laissant Sam et Jack en tête à tête dans le salon. Ils s’observèrent quelques instants, se sourirent.
J : Je vous trouve vraiment jeune pour avoir le statut de grand-mère, Carter.
S : Je trouve aussi mon Général.
J : Je ne pensais pas que nous aurions des petits-enfants un jour. Enfin, je veux dire, pas de manière si peu conventionnelle.
S : Effectivement, c’est peu orthodoxe. Mais je crois que pour Cassandra, ça lui tient à cœur que nous nous acquittions de notre rôle de grand-parents. Ça ne vous dérange pas de partager cette « grand-parentalité » avec moi ?
J : Pas du tout. J’ai toujours adoré faire équipe avec vous.
S : Vous êtes sérieux mon Général ?
J : Très. Je pense aussi que dans l’intérêt du bébé, nous devrions cesser de s’appeler par nos grades, en sa présence, sinon, on risque de le traumatiser.
S (rigolant) : Vous avez raison. Je vais essayer de perdre cette mauvaise habitude (se forçant) Jack.
J : (se prêtant au jeu) : Je suis sûre que vous y arrivez, Sam.
L’heure de départ de Jack arriva. N’osant pas réveiller la jeune fille qui dormait profondément, ils partirent directement pour l’aéroport. Cette journée en présence de « leur fille » les avait considérablement rapprochés. Ils partageaient dorénavant quelque chose de plus personnel que leur travail. Ils allaient être grand-parents ensemble, ce n’était pas rien. Avant d’embarquer, Jack n’hésita pas une seule seconde à serrer Sam dans ses bras pour lui dire au revoir.
Le jour J approchait à grand pas. Sam avait de plus en plus de difficultés à s’absenter et laisser Cassie seule sans se faire d’inquiétudes. Heureusement, elle était bel et bien présente le jour où survinrent les premières contractions. Elles étaient alors en train de regarder une comédie, à croire que le rire avait déclenché le début du travail.
Conservant son sang-froid, Sam prépara consciencieusement les affaires et fila immédiatement à l’hôpital. Elle prévint également le Général qui abandonna immédiatement son poste pour arriver par le premier avion. Pour rien au monde, il n’aurait raté l’événement.
Cassandra bien que courageuse avait peur. Elle insista pour que Sam reste auprès d’elle pendant l’accouchement. Pendant qu’elle souffrait, Sam faisait son possible pour l’apaiser, lui épongeant le front, lui tenant la main. Elle se sentait inutile, elle pouvait juste être là, sans rien faire, et attendre. Cette situation la ramena plus de 8 ans en arrière. Elle se souvint comment elle n’avait pas pu se résoudre à abandonner la petite fille qui représentait un danger mortel, pensaient-ils à tort, seule au fond d’un bunker parce qu’elle s’était réveillée. Autrefois, elles étaient restées là, serrées l’une contre l’autre, attendant l’heure fatidique. Aujourd’hui, elles se serraient la main, pour se donner du courage. Et comme à l’époque, Sam se sentait impuissante. Elle pouvait seulement ne pas l’abandonner à nouveau, mais ne pouvait rien faire pour l’aider. Sauf que cette fois, la situation était bien moins dramatique. Personne n’allait mourir, si tout se passait bien, et dans peu de temps, elle donnerait naissance à un adorable petit bout de chou.
A présent, Cassandra était en train de pousser sur ordre de la sage-femme. La délivrance ne semblait plus très loin, quelques minutes, au plus. Sam se demanda depuis combien de temps elles étaient là. Depuis leur entrée dans la salle de travail, elle avait perdu toute notion temporelle.
« Voilà la tête » annonça le docteur. « Continuez à pousser à fond, une dernière fois, Allez-y ».
Sam ne sentit alors plus ses doigts, pitoyablement broyés par la main de la jeune fille. Mais cela valait la peine de perdre quelques phalanges, un charmant petit garçon avait enfin surgit et son cri strident retentissait déjà dans la pièce. Sam ressentit une immense fierté, bien qu’elle n’y fût pas pour grand-chose, à vrai dire.
Une infirmière posa l’enfant sur sa mère. Sam était fascinée par ce petit être qui découvrait la vie. Elle avait aussi envie de le prendre dans ses bras, mais pour le moment, elle laissait ce bonheur à Cassandra qui le méritait amplement.
Ivre de bonheur, la jeune fille exténuée par l’effort avait du mal à conserver les yeux ouverts, et ne tarda pas à s’endormir, avec le petit Bryan pas encore nettoyé contre elle. Les infirmières prirent le petit pour lui donner les premiers soins et la mère fut ramenée dans sa chambre.
Sam se retrouva alors seule dans le couloir. Elle décida d’aller prendre un café pour se remettre de ses émotions. C’est à ce moment là qu’elle croisa le Général qui arrivait au pas de course.
J (apercevant Sam) : Comment va-t-elle ?
S : Elle va très bien. Elle dort maintenant.
J : C’est terminé ?
S : Oui, elle vient de donner naissance au petit Bryan. Il a l’air en pleine forme. Les infirmières sont en train de l’examiner.
J : Je parie que c’est un beau bébé.
S : Vous verrez par vous-même.
J (remarquant la fatigue sur son visage) : Vous avez l’air épuisée.
S : Pourtant je n’ai rien fait d’autre que la soutenir, c’est Cassie qui a fait tout le travail.
J : Mais vous étiez là, c’est l’important. Venez…
Jack ouvrit grand ses bras et Sam s’y blottit avec plaisir. Elle ne s’était pas rendue compte qu’elle aussi avait besoin de réconfort. Elle se laissa bercer quelques minutes contre lui puis ils se dirigèrent enfin vers la nursery. L’infirmière n’avait pas encore terminé avec la toilette du nouveau né et les pria d’attendre.
Lorsqu’elle demanda s’ils étaient de la famille, Jack répliqua fièrement « nous sommes ses grand-parents », ce qui résonna très bizarrement aux oreilles de Sam, mais elle ne broncha pas. Arriverait-elle un jour à accepter son nouveau statut ?
L’infirmière arriva enfin avec le petit Bryan profondément endormi. Il était à présent tout propre, tout rose, vêtu d’un pyjama bleu et sentait l’odeur si caractéristique des nouveaux-nés. Elle le déposa dans les bras de Sam qui resta ébahie. Elle ne savait plus quoi faire avec un si petit enfant contre elle. Il avait l’air si fragile, elle avait peur de le laisser tomber, peur de le cogner, peur de lui faire mal.
Jack était amusé par l’air effrayé et émerveillé à la fois de son second et se régalait du tableau. Qu’elle le veuille ou non, il la trouvait bien plus jolie avec un nourrisson qu’avec un P90. Ça lui semblait tout de même terriblement naturel, et il s’en voulut d’avoir mis si longtemps à le comprendre.
Le bébé s’agita légèrement. Sam paniqua. Que devait-elle faire ?
Jack prit alors l’enfant et le berça doucement. Il se calma instantanément.
J : Vous voyez Carter, ce n’est pas très compliqué.
S : Je croyais qu’on avait convenu que vous deviez m’appeler Sam en présence de Bryan.
J : Ah oui, c’est vrai, j’avais déjà oublié.
Le petit Bryan était à présent complètement réveillé mais ne s’agitait pas trop. Il ouvrait les yeux par intermittence, essayait d’attraper un objet imaginaire devant lui avec ses petites mains. Sam ne pouvait s’empêcher de s’attendrir en voyant le Général pouponner. Elle tendit la main et caressa du bout des doigts le visage du petit ange.
J (se moquant) : Vous voyez bien qu’il ne mord pas. Vous êtes rassurée ?
S : Ce n’est pas très gentil de vous moquer de mon inexpérience.
A ce moment là, Bryan attrapa le doigt de Sam qu’il tenait serré dans sa si petite main.
J : Et en plus, il vous aime déjà. Vous êtes une veinarde.
Mais le bébé semblait recommencer à s’agiter.
J : On devrait l’amener à Cassie. Je ne sais pas à quelle heure est son prochain repas, j’ai peur qu’il ne réclame à manger.
S : J’espère qu’elle est réveillée, elle dormait profondément tout à l’heure. Allons voir.
Lorsqu’ils pénétrèrent dans la chambre, la jeune fille était encore endormie mais elle sentit leur présence et ouvrit les yeux. Elle eut la magnifique surprise de les voir tous les 3, devant elle, cette vision lui fit chaud au cœur. Une fois assise dans son lit, Jack lui rendit son enfant.
J : Bryan, dit bonjour à maman.
Cassie serra tendrement le bébé contre elle, elle n’était sûrement pas objective, mais elle trouvait que c’était le plus beau bébé du monde. Au contact de sa mère, Bryan se calma à nouveau. Cassie raconta alors à Jack le déroulement complet de l’accouchement.
C (concluant) : Et bien je dois dire que je me souviendrai du film « Mary à tout prix »
S (expliquant) : C’est le film que l’on était en train de regarder lorsqu’elle a eu les premières contractions.
Un cri se fit entendre. Le petit Bryan s’agitait à nouveau. Cette fois-ci, c’était réellement l’heure de sa tétée. Cassandra s’apprêta à lui donner le sein pour la première fois avec une légère appréhension. Par pudeur, Jack préférait sortir de la pièce mais Cassie l’interpella au moment où il allait franchir le seuil de la porte.
C : Tu peux rester, Jack, ça ne me dérange pas. Je lui donne simplement à manger.
La situation le mettait malgré tout mal à l’aise, mais il était trop fier pour l’avouer. Il chercha un prétexte pour quitter la chambre.
J : Je vais chercher un café, je vous en ramène un Sam ?
S : Oui merci, je veux bien.
Et il laissa les deux femmes entre elles.
C : J’ai bien entendu Sam ? Ce n’est plus Carter maintenant ? J’ai raté un épisode ?
S : Non, tu n’as rien raté. Simplement, on a décidé de s’appeler par nos prénoms en dehors du travail, ça nous paraît plus normal pour Bryan. Ce n’est pas moi qui en ai eu l’idée.
C : Mmmm, Mmmm, je vois…
Lorsque Jack revint avec ses deux cafés, le bébé n’avait pas encore terminé. Il tétait doucement le sein de sa mère, tout en s’endormant. Après quelques minutes de ce manège, il était complètement endormi. Jack tendit le café bouillant et continuait de fixer ses pieds.
S (murmurant) : Vous êtes revenu trop tôt, vous n’avez pas pu y échapper.
J : J’aurais dû faire un plus grand détour dans les couloirs.
S : Allez, regardez, et admettez que c’est beau.
Il jeta un œil au bébé qui reposait complètement endormi contre le sein maternel et se laissa effectivement attendrir. Il passa alors son bras par dessus l’épaule de Sam et lui chuchota
J : Vous avez raison, c’est magnifique.
Ils se laissaient doucement envahir par l’émotion, lorsqu’une infirmière perturba cet instant à part.
Infirmière : Mesdames, Messieurs, l’heure des visites est terminée. Je vous prie de bien vouloir quitter l’établissement dans les prochaines minutes.
Ils dirent au revoir à Cassie, veillant à ne pas réveiller le petit ange endormi et quittèrent la chambre sans bruit. Arrivés sur le trottoir, ils réalisèrent qu’ils ne savaient pas où aller.
S : Ma voiture est garée plus loin. Et j’ai les clés de l’appartement de Cassie.
J : Vous logez chez elle ?
S : À vrai dire, je n’en sais rien. J’ai les clés, mais en son absence, je n’ai pas très envie d’occuper son appartement. J’aurais un peu l’impression de violer son intimité.
J : Dans un premier temps, on pourrait simplement aller manger un morceau, et arroser l’heureux évènement.
S : C’est une excellente idée. Vous connaissez un restaurant en ville ?
J : Non, mais on va trouver.
S : ça vous dérange de marcher un peu ? Le centre-ville n’est pas loin et en voiture, ce n’est pas très pratique.
J : Non, ça me convient. A vrai dire, j’ai aussi envie de marcher un peu.
Ils se mirent en route. Jack saisit la main de Sam qui ne se dégagea pas. Ils avaient partagés une journée riche en émotions, et ils n’avaient pas envie de marcher côte à côte comme deux étrangers. Pour cette soirée de fin novembre, la nuit était fraîche. Jack sentit Sam frissonner.
J : Vous avez froid ?
S : un peu. Mais c’est tenable, ce n’est pas l’Antarctique.
J : Je vous propose de courir, ça nous réchauffera.
Et ils s’élancèrent dans une course folle à travers les rues de la ville. Ils riaient comme des gamins. Quelques minutes plus tard, ils s’arrêtèrent sans se concerter devant un restaurant au menu particulièrement alléchant.
J : ça vous dit ?
S : Ce n’est pas un peu cher ?
J : Au diable l’avarice, ce n’est pas un jour comme les autres.
S : Alors j’accepte avec plaisir.
Un serveur très stylé les accueillit, leur prit leurs manteaux et les installa à une table avec une vue magnifique sur le jardin d’intérieur. L’atmosphère était feutrée, des bougies scintillaient sur les tables, donnant à la salle une ambiance particulièrement romantique. Très sûr de lui, Jack commanda deux coupes de champagne pour l’apéritif.
Sam se sentait bien en sa présence. Elle se laissa bercer par l’ambiance. L’alcool aidant, la discussion devint plus personnelle.
S : Vous savez, j’ai souvent rêvé d’un tête à tête avec vous dans endroit comme celui-ci.
J (souriant avec fierté) : Et bien vous l’avez.
S : J’imaginais d’autres circonstances.
J (lui révélant un secret) : Moi aussi. Mais vous pensez que vous auriez accepté ?
S : Vous avez raison, j’aurais probablement refusé.
J : Et pourquoi aujourd’hui ?
S : C’est différent.
Ils se regardèrent, une pointe de regret transperçait dans son regard. Jack caressa sa main posée sur la table.
J : Vous pensez que c’est trop tard ? Que nous sommes trop vieux pour ça ?
S : Il n’est jamais trop tard pour aimer.
Une alchimie avait opéré entre eux. Ce soir, ils se sentaient libres. Libres de se parler, libres de s’aimer. Ils quittèrent le restaurant ne sachant à nouveau pas où aller.
J : Vous voulez renter ?
S : Non.
Ils marchèrent quelques temps, main dans la main, savourant le simple plaisir d’être ensemble. Puis arrivant devant un hôtel, ils n’eurent pas besoin de mot pour se comprendre. Jack réserva une seule chambre. C’était une chambre relativement simple, mais propre. La pièce bien chauffée contrastait avec le froid du dehors.
Ils enlevèrent leurs manteaux, leurs chaussures et s’allongèrent sur le lit. Ils leur semblaient qu’ils avaient tout leur temps. Ils avaient tellement attendu que plus rien ne pressait. Ils étaient étonnement calmes et détendus. Ils avaient juste envie d’être ensemble.
Sam s’allongea la première sur le lit, Jack fit de même, se tournant dans sa direction. La tête appuyée sur son coude, il la contemplait. Il avait du mal à réaliser qu’elle était vraiment là, à quelques centimètres de lui, dans sa chambre d’hôtel.
Comme pour vérifier qu’il ne rêvait pas, il lui saisit la main. Leurs doigts s’entremêlèrent, et la légère pression qu’elle exerça de sa paume contre la sienne le rassura définitivement. Elle était bien réelle. Doucement, ses doigts remontèrent le long de son bras, la touchant à peine. Ce simple geste la faisait déjà réagir. Elle ferma instantanément les yeux par réflexe. Il pose alors délicatement sa paume contre sa joue, elle rouvrit les yeux et tendit sa main pour toucher elle aussi son visage. Ils se sourirent, ils ne savaient plus rien faire d’autre que continuer à se sourire.
Elle laissa glisser sa main de sa joue rugueuse jusqu’à sa nuque. Encouragé par une pression infinitésimale qu’elle exerça dans sa direction, il se rapprocha lentement. Ils se donnaient encore tout le temps de s’apprivoiser, c’était l’instant parfait, celui dont ils avaient toujours rêvé, ils n’allaient pas le gâcher par brusquerie. Leurs deux souffles se mêlèrent, se respirèrent, rendus anarchiques par l’émotion mais se synchronisant sans même y penser. Leurs deux lèvres entrèrent enfin au contact l’une de l’autre, en conclusion de l’insoutenable attente ayant précédé et en promesse des délices à venir. Elles s’effleurèrent, se caressèrent puis s’entrouvrirent pour donner naissance à des sensations plus charnelles. De l’émotion pure du début naquit le désir et c’est à présent leurs deux corps tout entiers qui se pressaient avidement l’un contre l’autre. Les mains avaient glissé sous les tissus à la recherche du contact électrisant de leurs peaux. Elles se débarrassèrent rapidement de tout ce qui pouvait entraver leur exploration aveugle : tout d’abord le haut puis le bas.
Quasiment nus, ils se glissèrent rapidement sous les draps pour s’enivrer de leur contact. Ils étaient habités d’un besoin viscéral de goûter chaque parcelle, chaque millimètre de la peau de l’autre pour se l’approprier, connaître ses réactions. Ils auraient pu continuer d’apprendre à se découvrir pendant des heures, mais pour leur première fois, un besoin primait avant tous les autres.
Ils s’attaquèrent au coton et à la dentelle du dernier rempart de tissus subsistant. Sam admira alors pour la première fois le trésor dissimulé sous ce caleçon qui avait si longtemps été l’objet de ses fantasmes. Il était tel qu’elle se l’était toujours imaginé, et encore mieux : fièrement dressé, long et élancé. Malgré son incroyable rigidité, il est tellement doux et chaud au toucher, c’était inimaginable.
Elle s’installa dans la position la plus confortablement possible pour l’accueillir dignement. Lorsqu’il s’arrêta devant l’entrée, elle frissonnait d’impatience, et se demandait comme Jack pouvait avoir autant de self-control. Il se décida enfin à faire le grand plongeon vers l’inconnu. Elle ne put réprimer un cri, elle se consumait littéralement de l’intérieur au fur et à mesure de la progression. Il était en elle, ils ne faisaient plus qu’un, plus rien d’autre n’importait. Ses mouvements de va-et-vient la possédèrent. Elle ne s’était jamais sentie aussi vivante, aussi elle-même, aussi entière. Jack la faisait femme, elle se donnait à lui comme jamais, sans retenue, ni pudeur, corps et âme. Il la connaissait scientifique et militaire. Elle lui livra alors les parcelles les plus intimes de sa personnalité, il était en train de posséder Sam Carter dans toute sa complétude et ce qu’il découvrait le ravissait. Elle était absolument parfaite pour lui. Ne faisant plus qu’un, ils atteignirent ensemble le point de non retour.
Un sommeil profond les assaillit, l’un contre l’autre, sans se détacher, sans se dénouer, unis à jamais.
Le lendemain, Jack se réveilla le premier. Ils n’avaient pas bougé d’un millimètre pendant la nuit. Il avait passé la nuit entière affalé sur elle sans que jamais elle ne se plaigne du poids qui l’écrasait. Il ne se souvenait pas avoir dormi aussi profondément d’aussi loin qu’il se souvenait. Et il était encore en elle au réveil, et dur, comme chaque matin. C’était absolument incroyable. Il se promit que ce réveil resterait à jamais gravé comme le meilleur de sa vie. Il voulut se dégager, mais le mouvement provoqua un gémissement de sa partenaire. Jack prit cela pour un assentiment et ne se fit pas prier. Il sentit à nouveau tout son corps réagir sous les assauts voluptueux. Décidément, ce réveil était encore meilleur. Perdu en elle, il ne distingua pas à quel moment précis elle s’éveilla.
Elle peina effectivement à émerger et prendre conscience de la réalité. Perdue dans un nuage floconneux de sensations de bien-être et de chaleur, dans un état de semi-conscience, elle laissait simplement le plaisir affluer sans chercher à en connaître la provenance. La vague s’intensifiait, devenait de plus en plus intense. C’est ainsi qu’elle s’éveilla pour la première fois de sa vie pendant un orgasme naissant. C’était la sensation la plus extraordinaire et la plus merveilleuse qu’elle n’ait jamais ressentie. A peine venait-elle de prendre conscience qu’elle était terrassée par un afflux incessant de plaisir. Elle n’oublierait jamais ce réveil magique.
Leur second réveil fut plus classique. Jack avait roulé sur le côté et Sam contemplait son visage totalement serein, jusqu’à ce qu’il ouvre enfin timidement un œil, se sentant observé.
J (accompagnant sa parole d’un léger baiser du bout des lèvres) : Bonjour toi
S : Bonjour
J : Bien dormi ?
S : Merveilleusement bien.
Ils laissaient tranquillement l’information parvenir jusqu’à leur cerveau. Ce n’était certes pas la première fois qu’ils assistaient au réveil de l’autre, cela était souvent arrivé en mission, mais c’était une première dans ces conditions si favorables. Ils n’en perdaient pas une miette, désireux d’en mémoriser le moindre souvenir au cas où cela ne se reproduirait plus. Jack toujours à l’écoute de son estomac fut le premier à proposer de commander un petit déjeuner. Ils espéraient que cet hôtel proposait un service en chambre, car ils n’avaient aucune envie de se lever dans l’immédiat.
Un quart d’heure plus tard, le garçon d’étage leur apportait un plateau.
J (terminant d’avaler une bouchée de croissant) : Sam, je viens de réaliser que nous avons oublié quelque chose hier soir et ce matin.
S (réalisant) : Zut, nous n’avons pas utilisé de …
J (terminant la phrase à sa place) : … de protection. (et commençant à paniquer) Rassure-moi, tu prends bien quelque chose ?
S (très très ennuyée) : Désolé, plus depuis ma rupture avec Pete. Ça faisait bientôt un an que je n’avais pas… Tu comprends, je n’en voyais pas l’utilité.
J ; Je comprends… et merde.
S : Excellent résumé de la situation mon Général.
Ils éclatèrent de rire. Bien sûr, ils étaient conscients que ce léger oubli pouvait avoir de très fâcheuses conséquences. Mais la situation leur semblait avant tout cocasse. Ils occupaient des postes à haute responsabilité dans l’armée, ils avaient sauvé la terre plusieurs fois, ils s’étaient sortis ensemble des pires situations désespérées, et ils n’avaient pas été plus futés ni plus responsable que deux jeunes lycéens inexpérimentés, oubliant purement et simplement de se protéger en faisant l’amour. C’était le comble du ridicule. Ils en étaient pathétiques et riaient d’eux-mêmes. Ils avaient tellement idéalisé ce moment magique, maintes fois imaginé, qu’ils en avaient perdu dans l’instant le sens des réalités.
S (calmant enfin son fou-rire) : Vous savez statistiquement, il n’y a pas beaucoup de chance de tomber enceinte si facilement, du premier coup, et encore moins à mon âge.
J : Carter, j’aimerais bien vous croire, mais vous savez bien que SG1 est champions pour faire mentir les statistiques depuis le début. Quelles étaient les chances que nous soyons aujourd’hui tous les 4 en vie ? Qu’elles étaient les chances que Daniel réussuscite plusieurs fois ? Et qu’elles étaient les chances qu’il rate son départ pour Atlantis ?
Cette dernière remarque la fit à nouveau rire. Bien que n’étant plus au SGC, elle était parfaitement au courant des dernières mésaventures de son ami.
S : Je suis désolée, Jack, d’avoir oublié.
J : Ce n’est rien. J’aurais pu y penser aussi après tout.
S : J’irai à la pharmacie en fin de matinée. C’est pour des irresponsables comme nous que des scientifiques ont inventé la pilule du lendemain.
J : Tu es sûre ? Et si tu laissais plutôt une chance au destin ?
S : Quoi ?
J : Allez, ne mens pas, je sais que tu rêves d’un enfant, et à ton âge, ça commence à devenir une urgence, alors si tu y tiens, laisse faire le destin. Rappelle-toi que j’étais là, hier, avec Bryan. J’ai vu comment tu le regardais.
S : Tu es vraiment sûr de toi ? Tu serais prêt à avoir un enfant avec moi, au cas où ?
J : Avec toi, j’accepte de prendre le risque. Ecoute Sam, je ne peux pas te promettre une vie de couple normale, nous savons tous les deux que ce n’est pas notre style. Mais s’il y a une minuscule chance que nous ayons conçu un enfant cette nuit, et si tu as envie de ne pas l’effacer avant de savoir ce qu’il en est. Dans ce cas, tu le sais, je serai toujours là pour toi… et pour lui, sait-on jamais.
S (avec un grand sourire) : alors je prend le risque aussi.
J (avec un sourire ravageur) : Et moi je vais encore l’aggraver ce risque.
Il se débarrassa du plateau du petit déjeuner et fondit sur la jeune femme.
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Deux semaines s’étaient écoulées. Jack était cloué à Washington. Le SGC venait de faire la découverte de la menace des Orii. Et cela provoquait la plus vive effervescence parmi les hautes sphères de la défense de la planète.
Sam quant à elle partageait son temps entre son poste dans le Nevada et son aide à Cassandra qui se débrouillait pourtant très bien toute seule.
Ce soir là, elles terminaient la vaisselle quand le portable de Sam sonna. Celle-ci répondit en s’isolant dans une autre pièce et se mit à chuchoter.
S (à voix basse) : Allô ? Jack ? Oui, je suis chez Cassie. Oui, tout le monde va bien. Je peux pas te parler, elle va se douter de quelque chose sinon. Je te rappelle plus tard. Moi aussi je t’embrasse.
Sam revint dans la cuisine comme si de rien n’était, mais l’étrange manège n’avait pas échappé à l’œil exercé de la jeune fille.
C : Sam, c’était qui ?
S : Oh, rien d’important.
C (pas dupe) : Sam, je te connais bien. Tu es sûre que tu ne me caches pas quelque chose ? Tu as quelqu’un en ce moment ?
S (rougissant) : OK, tu as raison, je l’admets, j’ai rencontré quelqu’un.
C : Tu aurais pu m’en parler, tu sais.
S : Avec la naissance de Bryan, tu as suffisamment de soucis. Je ne voulais pas t’embêter avec ça.
C : Au contraire, j’adore les histoires croustillantes. Tu me le présenteras ?
S : Pour le moment, c’est encore trop tôt. Mais si ça devient plus sérieux, je te promets que tu seras la première au courant.
C : En tout cas, tu as vraiment l’air accro. Quand tu en parles, regarde-toi, tes yeux s’illuminent.
S (dubitative) : Vraiment ? Ça se voit tant que ça ?
C : Que tu es amoureuse ? Evidemment, c’est écrit en gros caractère sur ton front. Alors, il s’appelle comment l’heureux élu ?
S (hésitante) : Jonathan.
C : Mince alors, moi me faisait encore des illusions pour toi et Jack. J’ai bien peur que ce ne soit compromis cette fois-ci. En tout cas, je suis contente pour toi, tu as l’air heureuse.
S : Je le suis.
C (suppliante) : J’espère que tu ne vas rien dire à Jack.
S : Pourquoi ?
C : Ne fais pas l’innocente, tu sais parfaitement qu’il a très mal vécu l’épisode Pete, et tes fiançailles. Ne lui dis rien, STP, il ne s’en remettrait pas. Ménage le.
S (sans mentir) : Rassure toi Cassie, je tiens à lui, je te promets de ne pas le faire souffrir. Je ne te savais pas si protectrice avec Jack ?
C : Tu sais Sam, il y a longtemps que j’ai compris son petit jeu. Il joue les durs, mais au fond, il est très sensible.
S (se parlant à elle-même) : Tu n’imagines pas à quel point.
C : Pardon ? Tu disais ?
S : Que tu as probablement raison.
Encore une semaine s’écoula. Jack appelait désormais Sam tous les jours. Même s’ils ne s’étaient rien promis, ils avaient tous deux cette sensation que dorénavant, ils pourraient encore moins qu’avant se passer l’un de l’autre.
J : Comment ça va aujourd’hui ?
S : Cassie et Bryan sont en pleine forme.
J : Je parlais de toi.
S : Ah moi, ça va.
J : Tu te sens comment ?
S : Bien très bien. Normale quoi.
J : Mais ? Tu n’as toujours pas de réponse ?
S : Juste un léger retard, ça ne veut rien dire.
J : Tu devrais faire le test, tu serais fixée immédiatement, et tu arrêterais de te tourmenter.
S : Je sais. Mais je n’ai aucun symptôme particulier. Ce serait idiot de faire le test inutilement. Il suffit d’attendre quelques jours.
J : Tu es sûre que c’est la vraie raison ?
S : Bon, d’accord, j’ai peur de faire ce test toute seule. Je ne veux pas être seule face au verdict.
J : Je devrais pouvoir me libérer le week-end prochain. Si tu n’es toujours pas fixée, on fera le test ensemble. D’accord ? Et on en profitera aussi pour aller voir notre petit-fils.
S : C’est une invitation pour passer le week-end entier avec toi ?
J : Euh, je crois que ça m’en a tout l’air.
S : Attention, on risque de devenir un couple normal.
J : ça ? Aucun risque.
Sam raccrocha, elle était folle de joie, à l’idée du week-end qui approchait. Elle attendait impatiemment leurs retrouvailles. Elle avait eu peur que ce moment n’arrive à nouveau jamais.
Jack arriva très tôt le samedi matin. Sam était passé le chercher à l’aéroport. Ils avaient prévu de passer la matinée ensemble, avant d’aller déjeuner chez Cassandra. Ils avaient réservé la même chambre dans le même hôtel. Cet endroit était devenu leur endroit à eux. Ils s’y dirigèrent immédiatement, et à peine arriver, Sam fonça dans la salle de bain. Allongés sur le lit, blottis l’un contre l’autre, ils attendaient avec le cœur palpitant que s’écoulent les 5 minutes nécessaires au verdict.
J : ça y est, tu peux y aller.
S : Encore un peu. On ne sait jamais, si la réaction chimique tarde à se déclencher. Encore 2 mn.
J : Et c’est toi la scientifique qui dit ça ?
S : Justement, une réaction chimique, ce n’est jamais fiable à 100%.
J : Allez, trêve de discussion, les deux minutes sont écoulées.
Sam ne bougeait toujours pas. Elle était pétrifiée.
J : Il va falloir que je vous l’ordonne colonel ?
Cela la fit, réagir, elle retourna dans la salle de bain et revint avec le petit étui en plastique. Elle n’avait pas toujours pas regardé. Fermant, les yeux, elle le lui tendit.
S : Qu’est ce que tu voit ?
J : Euh, des traits rouges.
S : Combien ?
J : deux.
S : O mon dieu.
Elle se saisit de l’étui pour l’examiner. Pas de doute possible, deux traits rouges étaient bel et bien dessinés
Des sentiments contradictoires l’assaillaient. Elle était enceinte, elle avait toujours voulu un enfant. Et le père de cet enfant était celui qu’elle aimait et qu’elle avait toujours perçu comme le père idéal. Mais d’un autre côté, elle craignait les complications. Et si ça ne se passait pas bien ? Sans parler que leur relation était très récente. C’était un bond formidable dans l’inconnu, et elle détestait ne pas maîtriser une situation. Et elle peinait à y croire. Elle n’avait rien senti. Elle avait toujours imaginé qu’une femme sentait ces choses là. Mais elle non. Etait-ce normal ?
Perdue dans ses pensées, elle n’avait même pas pris conscience des bras de Jack qui l’entouraient chaleureusement.
J : Ne t’inquiète pas, je serai là, Sam. Tout ira bien.
Comme prévu, ils déjeunèrent chez Cassandra. Le petit Bryan grandissait et fortifiait à vue d’œil et monopolisait toute leur attention.
A l’heure du dessert, Cassie leur avait préparé une petite surprise.
C (sortant un saladier du réfrigérateur) : Et voilà la surprise. De la gelée bleue.
Jack souriait, il n’en raffolait pas particulièrement, mais savait que c’était le dessert préféré du colonel. Sam se réjouit d’une si gentille attention. Mais son visage se crispa. Et elle sortit précipitamment de table, la main devant la bouche.
C (inquiète) : Sam ? Qu’est ce qui se passe ?
Ils patientèrent quelques minutes, mais ne la voyant pas revenir, Jack alla frapper à la porte de la salle de bain.
J : Sam ? Tout va bien ? Je peux entrer ?
S (d’une voix faible) : Oui, c’est ouvert.
Sam était très pâle, accoudée contre le lavabo. Il referma la porte derrière lui et la serra contre lui. Lui caressant les cheveux tendrement, il la rassura.
J (ravi de l’incident) : Tu vois, le test ne mentais pas.
S : Merci, je m’en suis rendue compte. De la gelée bleue en plus. Mon dessert préféré, et soudain, j’en suis malade rien qu’à le regarder. C’est le comble.
J : Tu te sens capable de revenir parmi nous ?
S : Oui, à condition que vous mettiez ce saladier hors de ma vue.
J : Et comment tu vas expliquer cela à Cassie ?
S : Je crois qu’on va être obligé de lui dire la vérité.
J : Je crois qu’on n’a pas le choix.
Ils sortirent de la salle de bain, main dans la main et se dirigèrent lentement vers la cuisine, se souriant pour se donner le courage d’affronter la vérité. Pour la toute première fois, ils allaient admettre publiquement leur relation. Par cet acte, ils ne pourraient plus nier qu’ils formaient bel et bien un couple. Cette démarche n’était pas évidente alors qu’ils avaient eu tant de mal à se l’admettre à eux-même.
C (se retournant) : Sam comment ça…
Elle s’interrompit au milieu de la phrase et les observa attentivement.
C : Je me fais des illusions ou bien c’est bien ce que je crois ?
S : Et qu’est ce que tu crois ?
C : Je croyais qu’il s’appelait Jonathan.
J (surpris) : Oui, c’est mon vrai prénom.
C : Je suis si contente pour vous.
Et elle se précipita dans leurs bras. Elle était réellement ravie pour tous les deux et très émue. Ce n’était pas seulement une parole de circonstance.
C (réfléchissant à nouveau) : Mais alors ? Ton malaise Sam ? C’est aussi ce que je pense ?
S : Si tu penses à ce qu’il t’est arrivé il y a 9 mois, tu penses bien.
C (moins ravie) : Mais ce n’est pas possible.
S : Pourquoi pas possible ?
C : Vous ne pouvez pas avoir un enfant, vous êtes les grands-parents de Bryan. Vous ne pouvez pas devenir parents, réfléchissez. Bryan va avoir un oncle plus jeune que lui, c’est insensé.
J : Et alors ? Qu’est ce qui est le plus insensé ? Ce genre de chose arrive même dans les familles normales. Alors que peu d’enfants ont une mère née sur une autre planète.
C : Evidemment, si tu vois les choses sous cet angle. Nous sommes décidément une famille pas comme les autres. Bon, je vous laisse, j’ai à faire.
S : Tu nous laisses ?
C : Oui, il faut absolument que je prévienne Daniel.
Epilogue :
9 mois plus tard naissait un second garçon dans la famille, appelé Ethan. Ethan et Bryan s’entendaient très bien et étaient ravis de jouer ensemble.
Sam avait obtenu un poste qui lui permettait d’être la quasi-totalité du temps à Washington. Elle occupait un poste de conseiller en technologies alien à la Maison Blanche.
Elle avait aménagé dans une charmante maison de la banlieue de Washington avec Jack. Une fois le bébé né et le chien acheté, ils formaient à présent le couple le plus cliché qui soit.
FIN.
Merci d’avoir tenu jusqu’ici malgré le côté « roman à l’eau de rose » de cette fic.