Citations du moment :
«Un malade a besoin du plus grand calme, et non d’une parade incessante de faux culs venus s’extasier devant sa bonne mine !»
[ Woody Allen ]
Imagine

Magie enfantine : Chapitre 1

Magie enfantine
 
Auteur : DarkAthena et EnfantTV
Genre : romance
Résumé: « Le grand homme est celui qui n’a pas perdu son cœur d’enfant »
Note de l'auteur : Les personnages et les lieux sont la propriété de la MGM. Ce fanfic a pour but de divertir les fans de la série Stargate Atlantis.
 
EnfantTV : J’ai adoré écrire avec DarkAthena. Une très belle rencontre. J’espère que vous allez aimer notre fic. Inspirée et écrite durant la période de Noël.

DarkAthena : Merci EnfantTV pour cette merveilleuse collaboration. Je vous souhaite autant de plaisir à la lire, que nous à l'écrire.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Elle n’arrivait pas à se concentrer sur ce que McKay était entrain de leur expliquer. Elle ne savait pas pourquoi mais ces derniers temps, ces briefings et débriefings étaient de plus en plus durs. Et on ne peut pas dire que la dernière mission de l’équipe de John soit très passionnante. Et McKay comme à son habitude, s’était lancé dans des explications interminables.
 
Elle parcourait son interface portable pour essayer de passer le temps. Elle savait qu’elle devait essayer d’écouter McKay jusqu’au bout mais ça devenait difficile. Sans savoir pourquoi, elle ouvrit son agenda et elle s’arrêta sur la date : 6 décembre 2005. Ils étaient déjà au mois de décembre. Il est vrai que le temps s’était rafraîchi mais les saisons étaient différentes sur Atlantis. Et pourtant lorsqu’elle se rendit compte de la date, elle remarqua que l’air avec une odeur particulière et familière. Elle ne put s’empêcher de sourire.
 
Il n’avait qu’une envie, c’est que ce briefing se termine. Il n’avait jamais vraiment écouté McKay jusqu’au bout et ce n’est pas maintenant qu’il allait commencer. Il se demandait d’ailleurs comment les autres faisaient. Il regarda ses amis assis autour de lui. Ronon… non lui, il n’avait jamais écouté McKay et son attitude à cet instant le prouvait. Il était presque allongé sur sa chaise et jouait avec son couteau sur la table. Il le faisait tenir en équilibre sur la pointe et en ne le tenant qu’avec le bout de l’index. Quand à Teyla, elle paraissait toujours intéressée par ce que le scientifique pouvait raconter. Elle avait toujours envie d’en apprendre plus et à ce niveau là, elle était servie avec McKay.
 
Son regard s’arrêta sur Elizabeth. Il ne put s’empêcher de l’observer un long moment. Elle avait les coudes posés sur la table et les bras croisés. Et de temps en temps, elle cliquait avec son stylo sur l’écran qui se trouvait devant elle. Il la vit s’arrêter et fixer plus longtemps son écran. Son regard avait changé. Il s’était adouci et un léger sourire était apparu. Il adorait l’expression qu’elle avait sur le visage à cet instant.
 
Il se demandait ce qui pouvait bien la faire sourire. Sûrement pas McKay. Il ne la quittait pas des yeux. Elle leva les yeux et regarda autour d’elle pour voir si quelqu’un avait remarqué son moment d’absence. Elle rencontra le regard de John. Celui-ci ne détourna pas le regard. Il se contenta de lui lancer un regard dont il avait le secret, lui faisant comprendre qu’il l’avait surprise.
 
Elle détestait lorsqu’il faisait ça. Lorsqu’il jouait avec elle de cette manière. Elle n’avait pas besoin qu’il lui parle pour comprendre ce qui lui passait par la tête à cet instant. Il était le seul à pouvoir la surprendre dans de tels moments.
 
McKay : Ah oui et j’oubliais, nous avons ramené ça de cette planète !
 
Cette remarque attira l’attention d’Elizabeth qui se tourna vers McKay. Le scientifique sortit un objet de son sac. Il le posa sur la table devant lui. Elizabeth crut reconnaître l’objet. Une sorte de boule à neige qu’elle avait lorsqu’elle était petite. Celle-ci était assez grosse et était posée sur un socle en bois. Elle était très belle. Elle ne voyait pas très bien ce qui était représenté à l’intérieur.
 
McKay : Enfin disons que le chef a insisté pour que nous l’emportions. Mais je l’ai examinée et elle ne nous est d’aucune utilité.
Elizabeth : Je peux la voir !
 
McKay prit la boule et la tendit à Teyla pour qu’elle fasse passer. Elle s’exécuta et la transmit à Ronon qui eut du mal à la prendre à son tour pour la passer à John. Celui-ci ne put s’empêcher de la garder un moment et de secouer la boule en regardant ce qu’il se passait à l’intérieur. La neige semblait si réelle. Puis il leva les yeux, regarda Elizabeth et fit glisser la boule sur la table pour qu’Elizabeth puisse la prendre.
 
Elle attrapa la boule et la tourna dans ses mains. Elle distinguait mieux ce qui se trouvait à l’intérieur. On aurait pu croire un de leur village des montagnes, tout enneigé. C’était magnifique. La boule et le socle avait l’air d’avoir été faits à la main. Elle aussi, sans qu’elle ne comprenne réellement pourquoi, elle secoua la boule et regarda la neige tombée. Un souvenir lointain rejaillit alors dans sa mémoire, la troublant quelque peu. Aussitôt, elle chassa ce souvenir, le moment étant inopportun, et reposa la boule sur la table mais non sans la quitter des yeux. Elle espérait que personne n’avait vu son trouble qui n’avait pourtant duré que quelques secondes.
 
C’était sans compter sur la perspicacité du colonel Sheppard qui ne pouvait détacher ses yeux d’Elisabeth. Il avait remarqué le changement fugitif de son regard tandis qu’elle observait la boule, mais il n’en laissa rien paraître.
 
Voyant que McKay n’avait rien à ajouter de plus à son rapport, Elisabeth mit fin au briefing. Alors que l’équipe commençait à quitter la salle, Elisabeth n’avait toujours pas bougé, les yeux fixés sur la boule à neige. Elle l’effleurait à peine du bout des doigts, mais les souvenirs rejaillissaient sans qu’elle puisse les arrêter. C’est alors qu’elle sentit qu’on la dévisageait, et elle redressa la tête et son regard croisa celui interrogateur de John.
 
Elisabeth : Un problème Colonel ? Vous avez quelque chose à ajouter ?
John : Non, non. Je me demandais juste ce que vous comptiez en faire.
Elisabeth : Eh bien, j’ai remarqué quelque chose de gravé sur le décor, en langage Ancien apparemment…. Est-ce que le chef vous a dit ce que cela signifiait ?
 
John s’approcha d’Elizabeth et se pencha pour voir l’inscription dont elle parlait. Puis il fit un signe de la tête.
 
John : Non… tout ce qu’il nous a dit c’est qu’il fallait regarder plus loin que ce que l’on voyait !
 
Il se redressa et s’assit sur le rebord de la table en la regardant.
 
John : Je dois vous avouer… que par moment… j’avais du mal à comprendre ce type !
 
Elizabeth sourit en voyant la tête de John à cet instant.
 
Elizabeth : Je pense que je vais pouvoir le traduire. J’y vais d’ailleurs de ce pas. A plus tard.
John : A plus tard
 
Elisabeth quitta la salle de briefing pour se diriger vers son bureau. Elle avait emmené la boule à neige avec elle, et tandis qu’elle s’éloignait, elle pouvait sentir le regard de John qui la suivait.
 
Bien qu’Elisabeth soit partie depuis plusieurs secondes déjà, John continuait à fixer la sortie, perdu dans ses pensées, profitant encore des dernières effluves de son parfum. Il était intrigué par la soudaine tristesse qui était apparue si rapidement dans le regard d’Elisabeth, mais il se doutait bien qu’elle refuserait d’en parler. Reprenant tout à coup ses esprits, il quitta la salle de briefing et se dirigea vers son balcon, espérant y trouver un peu de tranquillité.
 
 
***
 
Voix : Ah Colonel ! Je vous cherchais !
 
John se retourna légèrement et vit le docteur Beckett se diriger vers lui à vive allure. Lui qui espérait un instant tranquille. Il resta tout de même appuyé contre la rambarde du balcon. Le médecin s’installa à ses côtés.
 
L’homme tira légèrement sur les manches de sa blouse et la referma un peu. Il est vrai que l’air était frais, même très frais mais John adorait ce temps là. Un temps d’hiver qui annonçait pleins de choses.
 
Carson : Je viens de finir d’ausculter les équipes 3 et 8 et c’est bien ce que je pensais. Ils ont tous une bonne angine accompagnée de fièvre. Je les ai donc arrêtés de mission durant une bonne semaine.
 
John se tourna vers lui.
 
John : J’en ferai part aux Wraiths lors de notre prochaine rencontre !
Carson : Je ne les ai pas déclarés non aptes au combat… Je veux simplement qu’ils se reposent… et cela ferait du bien à tout le monde de suivre mon conseil. Si nous avons autant de malade, c’est parce que de la fatigue se fait aussi ressentir. Je pense qu’il serait appréciable de profiter de cette petite accalmie pour rependre des forces.
 
John le regarda puis reporta son attention sur la mer. Elle était très calme. Le temps était gris et monotone. Il est vrai que depuis quelques temps sur Atlantis, les gens tombaient de plus en plus malades et pourtant ils prenaient tous les dispositions nécessaires.
 
Carson : Je ne parle pas simplement du physique. Les personnes de cette expédition sont fatiguées aussi émotionnellement. Un peu de repos leur ferait énormément de bien.
John : Et que proposez-vous ? De donner une semaine de vacances à tout le monde ?
Carson : Je dis simplement que les gens ont besoin de se détendre… et je crois qu’une petite nostalgie terrienne s’est installée surtout à cette période de l’année.
 
John le regarda. Il avait raison. La première année, cela était presque passé inaperçu avec tous les ennuis qu’il avait mais là, ça faisait deux ans qu’ils étaient partis… Ils ne pouvaient plus faire semblant que cela n’existait pas ici. Même à des milliers d’années lumières, cette fête était toujours présente.
 
Et il devait admettre que cela lui manquait. Cette période de l’année lui manquait. Il eut un léger sourire. De vieux souvenirs remontaient à la surface.
 
John : Et pourquoi m’en parlez-vous à moi ? Vous savez très bien que c’est à Elizabeth de prendre cette décision.
 
Carson eut un léger sourire. Il savait très bien qu’Elizabeth serait un peu réticente à cette idée et la seule personne à pouvoir la faire flancher, était bien le Colonel Sheppard.
 
Carson : Le Dr Weir recevra mon rapport ce soir mais je pensais qu’il serait judicieux qu’une personne lui en parle avant.
John : Et vous avez pensé à moi ?
Carson : Bien sûr !... Si vous le permettez, je vais vous laisser. Il y a encore pas mal de patients qui m’attendent !
 
Carson allait s’en aller lorsque John l’interpella.
 
John : Vous allez me laisser aller voir Elizabeth tout seul !
Carson : Vous y arriverez très bien, je vous fais confiance.
John : Et que suis-je censé demander exactement ?
 
Carson le regarda. Il savait très bien de quoi il avait voulu lui parler.
 
Carson : Laisser place à votre imagination. Nous sommes sur Atlantis !
 
Le docteur lui sourit puis quitta le balcon. John resta un moment à regarder la porte qui venait de se refermer puis se tourna de nouveau vers la mer.
 
Un léger vent s’était levé. Le ciel était d’un gris laiteux. Il ne pût s’empêcher d’espérer qu’il neige. Quelle idée lui avait encore mis Carson en tête. Mais il devait avouer que ça lui plaisait…
 
Il se souvenait très bien des Noëls passés avec ses parents. Ils étaient toujours magnifiques. Simples mais tellement sincères et vrais. Il ne put s’empêcher de revoir sa mère entrain de décorer entièrement la maison et son père accrocher les illuminations à l’extérieur. Petit il avait adoré aider sa mère dans les préparatifs de Noël et même encore adolescent, il adorait lui donner un coup de main. Noël avait toujours été une période spéciale chez lui.
 
Une période magique où on oubliait pour un temps les soucis quotidiens. Et ses parents en avaient. Ils n’étaient pas ce que l’on pouvait appeler une famille aisée mais Noël avait toujours eu des allures de fêtes… et John avait toujours reçu les cadeaux qu’il espérait. Il n’en remercierait jamais assez ses parents pour cela.
 
Sa mère adorait lui raconter des histoires parlant de miracles le soir de noël, et des vœux fait par les enfants au Père Noël. Mais l’histoire qu’elle préférait c’était la leur. Le jour où elle avait fait ce vœu et où il était arrivé.
 
John eut un léger pincement au cœur. Il était triste mais pas malheureux. Sa mère lui manquait tout simplement. Cela faisait de nombreuses années qu’elle était morte et son père l’avait rejointe quelques années après. Depuis ce jour, il avait passé ses noëls seul et ça, il savait que sa mère ne l’aurait jamais admis.
 
Le visage de sa mère souriante lui revint à l’esprit et il ne put s’empêcher de penser que cette année cela allait être différent. Cette année, il ne serait pas seul.
 
Il regarda une dernière fois le ciel, cotonneux et sourit. Il était sûr que cette année, il neigerait sur Atlantis.
 
***
 
Elle ne pouvait s’empêcher de la fixer. Les flocons tombaient lentement sur les petites maisons et figurines. Celui qui avait fait cette boule de noël avait fait un travail remarquable. Le village était incroyablement ressemblant et les flocons semblaient si réels.
 
Cela faisait une heure qu’elle essayait de traduire cette inscription. Le seul mot qu’elle avait réussit à traduire était « cœur ». Ce dialecte était proche de l’Ancien mais différent en même temps… comme si cela avait été une langue beaucoup plus ancienne. Mais elle n’était pas vraiment concentrée. Trop de chose lui passait en tête.
 
La date et maintenant cette boule. Tout cela lui rappelait que Noël n’était plus très loin. Elle se souvenait très bien de ces noëls passés à espérer que la neige tombe pour la veille de noël, à fabriquer ses propres décorations, écrire avec attention sa lettre au père noël. Elle se souvenait très bien la petite fille qu’elle avait été. Celle qui passait de longues heures sur les marches de leur maison, avec sa boule de noël dans les mains à regarder le ciel et attendre que les premiers flocons ne tombent. Son père venait souvent la rejoindre avec une tasse de chocolat chaud.
 
Un sentiment connu refit son apparition. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus ressenti… ou plutôt qu’elle s’était efforcée de ne plus ressentir. Il fallait qu’elle se reprenne mais cette boule la fascinait sans aucune raison apparente.
 
Tous les flocons de la boule étaient retombés et comme si cela était vital, elle la secoua à nouveau puis la posa devant elle sur le bureau. Elle ne pouvait détacher ses yeux de l’objet. Cela faisait des années qu’elle n’en avait pas revu et cela lui faisait du bien d’en revoir un. Comme si on permettait à nouveau à la petite fille en elle de croire en Noël.
 
Et pourtant, ça faisait bien longtemps maintenant qu’elle ne croyait plus en Noël… elle ne croyait plus en sa magie, ni en ses miracles. Depuis ce soir où elle avait fait ce vœu et que son père n’était jamais rentré, la petite fille en elle a arrêté de croire.
 
Leur vie, à sa mère et à elle avait considérablement changée à la mort de son père. Sa mère travaillant seule, ne pouvait pas se permettre de payer leur grande maison, donc elles durent déménager pour un petit appartement en centre ville. Et elle avait du se séparer de plusieurs de leurs affaires.  Ses boules de noël faisaient partie de ses affaires.
 
Voix : Elle a l’air de vous plaire ?!
 
Elle leva les yeux et vit John appuyé dans l’encadrement de la porte. Il la regardait les bras croisés avec un léger sourire. Elle lui sourit légèrement.
 
Elizabeth : Elle est magnifique. Elle a été pensée dans les moindres détails. La personne qui a fait cette boule a fait un travail très méticuleux.
 
John s’avança et vint s’asseoir en face d’Elizabeth. Il regarda lui aussi la boule posée devant Elizabeth.
 
John : Je vois que vous êtes une grande connaisseuse.
 
Ils se regardèrent et Elizabeth lui sourit.
 
Elizabeth : Je faisais la collection lorsque j’étais petite.
John : Alors celle là va venir agrandir votre collection.
 
Un voile de tristesse apparut de nouveau dans le regard d’Elizabeth. John sut qu’il venait de toucher un point sensible et il regrettait déjà ses mots. Un silence fit son apparition avant qu’Elizabeth ne reprenne la parole.
 
Elizabeth : Je ne l’ai plus.
 
Cela lui tenait à cœur. Il aurait aimé savoir ce qu’il s’était passé mais il ne voulait pas être indiscret et cela ne le regardait pas.
 
Elizabeth : Mais vous n’êtes pas venu me voir pour me parler de cette boule, n’est-ce pas ?
 
Ils se fixèrent un long moment. Elizabeth avait retrouvé son regard de « leader » et ce petit regard qui essayait de lire en lui et savoir pourquoi il était venu la voir. Et comme à chaque fois, il s’en amusait. Il lui sourit à sa manière.
 
John : Je suis sûr que je ne vous apprendrais rien en vous disant que nous sommes déjà au mois de décembre.
Elizabeth : Tout à fait…
John : Et que dans 19 jours, est une date importante.
Elizabeth : Où voulez-vous en venir ?
John : Je pense que nous avons tous besoin d’une pause et d’un moment de détente… alors pourquoi ne pas organiser Noël cette année. L’année dernière nous étions bien trop préoccupé par Atlantis et par les Waiths pour nous rendre compte de quoi que ce soit… mais cette année, je pense que nous en avons besoin.
Elizabeth : Qu’est-ce qui vous fait croire ça ?
John : Ne me dites pas que vous n’avez pas remarqué que l’infirmerie ne désemplissait pas, que le moral n’était pas au beau fixe et que nos équipes fatiguaient.
Elizabeth : Je sais que c’est dur pour tout le monde mais nous n’avons pas le choix.
John : Nous traversons actuellement une zone d’accalmie alors si le commandant (sourire) est d’accord je pense que fêter Noël pourrait re motiver les troupes.
Elizabeth : Vous en êtes sûr ?
 
John la fixa. Elle avait l’air de ne plus y croire.
 
John : Faite confiance à la magie de Noël !
 
Elizabeth se redressa dans son siège et s’y adossa.
 
Elizabeth : Il y a bien longtemps que je n’y crois plus.
 
John resta un moment sans voix face à ce qu’Elizabeth venait de lui dire. Qu’avait-il bien pu se passer pour qu’elle ne croit plus en Noël ? Il se contenta de la fixer et à observer son visage. Il voulait essayer de comprendre…mais Elizabeth était très forte pour ne rien laisser paraître surtout lorsque cela la concernait.
 
Elizabeth : Mais si vous pensez que cela peut être bénéfique à Altantis !
John : Cela va être bénéfique à chacun d’entre nous… croyez-moi !
Elizabeth : John, j’ai passé l’âge de croire aux contes de fées et aux miracles de Noël…
John : Alors je vais vous refaire découvrir les joies de Noël, faites-moi confiance !
Elizabeth : John, je ne…
John : Inutile de discuter Elizabeth !
 
Elle le regarda. Elle ne savait pas si c’était vraiment une bonne chose. Elle n’avait aucune envie de revivre ça… mais elle savait aussi que discuter avec John était cause perdue.
 
Elizabeth : Très bien, nous allons réduire les missions au strict minimum et ralentir quelques peu les expériences pour permettre à nos équipes de préparer la fête de Noël.
 
John se leva tout en la regardant avec un immense sourire.
 
John : Très bon choix.
 
Elle sourit à l’attitude de John. Il semblait si enthousiaste.
 
John : Et pour que cette décision soit officielle, je vais vous dégoter le plus grand sapin que vous n’avez jamais vu !
Elizabeth : J’ai bien peur que sur le continent vous ne trouviez…
 
Il s’approcha du bureau et posa ses mains sur celui-ci. Il planta son regard dans celui d’Elisabeth.
 
John : Faites-moi confiance !
 
Il lui sourit une dernière fois et puis sortit du bureau d’un pas léger. Elizabeth le regarda s’éloigner. Elle ne savait pas si elle avait bien fait d’accepter. Cela allait faire ressurgir de vieux souvenirs qu’elle essayait tant bien que mal d’oublier. Mais ce n’était pas seulement elle qui était en jeu là, mais toutes les personnes de la cité. Et il est vrai que ses derniers temps, le moral n’était pas au beau fixe. Et elle ne pouvait pas demander à ces personnes de ne pas fêter Noël pour des raisons qui ne regardait qu’elle. Irrésistiblement, son regard fut de nouveau attiré par la boule à neige.
 
Depuis combien de temps n’avait-elle pas fêté Noël ? Depuis ce fameux jour… Elle secoua légèrement la tête pour ne plus y penser et reporta son attention sur l’inscription. Elle voulait vraiment savoir ce qu’il y avait d’écrit sur cette boule.
 
Tout en pianotant sur son ordinateur, elle réussit à trouver un autre mot. Elle n’était pas si mauvaise que ça. « Homme ». « Cœur » puis maintenant « Homme ». Elle fixa son écran puis regarda l’inscription. Elle passa ses doigts dessus. L’inscription avait été directement gravée dans le bois. C’était un travail fabuleux.
 
Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle voulait à tout prix traduire mais… elle voulait savoir. La personne qui avait fait cette boule l’avait fait pour une raison précise. Et pour la faire avec autant de précision et d’intérêt, cela semblait être important.
 
***
 
John se dirigea d’un pas décidé vers le mess, certain d’y trouver les membres de son équipe en train de déjeuner. L’enthousiasme à la perspective de fêter Noël sur Atlantis le gagnait pas à pas. Il n’avait pas été content de fêter Noël de cette manière depuis plusieurs années. C’est donc sur un air enfantin qu’il se présenta à ses amis. Il les fixa un grand sourire aux lèvres.
 
Rodney  (en mangeant) : Qu’est ce qui vous met de si bonne humeur Sheppard ?
 
John s’assit à côté de Ronon et face à Rodney.
 
John : Une excellente nouvelle Rodney ! Que diriez-vous d’une petite sortie pour se dégourdir les jambes ?
Teyla : Mais il n’y a pas de mission prévue pour aujourd’hui colonel !
John : Je sais, je sais. Mais cette fois-ci, ce n’est pas une mission comme les autres. Elle est spéciale, vous verrez ! Je veux que tout le monde soit prêt d’ici 30 minutes !
 
A peine s’était-il assis qu’il se releva. Il ne tenait pas en place. Rodney leva les yeux vers lui, surpris.
 
Rodney : Quoi ?! Maintenant ?! Mais on vient à peine de s’installer !!!! Et je ne peux pas faire de mission sans n’avoir rien avaler moi !!
John : McKay, cessez donc de ne penser qu’à votre estomac ! Je vous attends devant la Porte des Etoiles dans 30 minutes !!!
Rodney : Mais…..
 
John quitta la salle aussi rapidement qu’il était arrivé, laissant Rodney, la fourchette en l’air, dans l’impossibilité de riposter. Celui-ci finit donc de déjeuner précipitamment tout en bougonnant contre les militaires, avant d’aller se préparer, comme Ronon et Teyla.
 
***
 
John était dans les vestiaires. Ils venaient de rentrer de mission. Il était déçu, il n’avait pas trouvé ce qu’il cherchait… enfin il en avait trouvé mais ce n’était pas ce qu’il voulait. Il le voulait bien plus grand.
 
Il déposa son gilet dans son casier. Il sentit une présence près de lui. Peut-être Rodney ou Ronon qui avait oublié quelque chose. Il tourna la tête et vit un garçon debout dans les vestiaires le fixant.
 
Garçon : Salut !
 
John le regarda tout en fermant son casier.
 
John : Salut !
 
Il ne devait pas avoir plus de 8 ans et il lui semblait familier. Cela devait être un des petits athosiens à qui il racontait souvent des histoires.
 
John : Tu sais que tu n’as pas le droit d’être là ?!
Garçon : Oui ! Je voulais te voir !
 
John fut légèrement surpris que le garçon soit aussi familier avec lui.
 
John : Oh !!
 
Le garçon le fixa un long moment.
 
Garçon : Ca faisait longtemps que l’on ne s’était pas vu !
 
John ne comprenait pas très bien ce que lui disait l’enfant. Mais il décida de rentrer dans son jeu.
 
John : A ce point ?!
Garçon : Oui. J’étais à nouveau tout seul !
 
John bloqua sur ces paroles. Il connaissait ce sentiment de solitude même en étant entouré. Il l’avait vécu… mais il ne se souvenait vraiment pas où il avait bien pu rencontrer cet enfant. Le garçon lui sourit.
 
Garçon : Mais heureusement, tu t’es souvenu !
John : Souvenu de quoi ?
 
La porte s’ouvrit et McKay apparut sur le seuil.
 
Rodney : Colonel…
 
Il regarda dans le vestiaire et ne vit que John.
 
Rodney : A qui parliez-vous ?
John : A ce gosse…
 
Il montra du doigt tout en se tournant vers l’endroit où se tenait l’enfant il y a quelques instants. Il ne vit plus personne. Il chercha dans le vestiaire sous les yeux de Rodney qui se demandait s’il n’était pas devenu fou, ce qui ne l’aurait absolument pas étonné.
 
John se tourna vers le scientifique.
 
John : Je vous assure qu’il y avait un gosse ici, il y a peine 1 minute !
 
Rodney le regarda bizarrement en allant vers son casier.
 
Rodney : Mais bien sûr ! (Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’allu après avoir fait des massages à la vache et surfant sur un ours mdr ! ooppsss dsl c pas dans le script ça !)
 
John s’arrêta. Rodney devait le prendre pour un fou. Il vit scientifique ouvrit son casier et prendre des affaires puis se tourner de nouveau vers lui.
 
Rodney : Vous savez Sheppard… je crois que cette histoire de Fêtes de Noël, vous est un peu montée à la tête.
 
Il referma son casier et se dirigea vers la sortie.
 
Rodney : Vous devriez prendre un peu de repos… vous m’avez l’air un peu fatigué…
 
Il le regarda de plus prêt.
 
Rodney : Vous avez une sale tête !
 
John se retint de tout commentaire. Il commençait à avoir l’habitude avec lui.
 
John : Merci Rodney !
Rodney : Mais de rien !
 
Le scientifique lui fit un sourire ravi puis sortit des vestiaires. John resta encore un instant à regarder autour de lui. Où avait bien pu disparaître ce garçon ?
 
***
2 jours plus tard
 
 
Cela faisait déjà plusieurs heures que l’équipe du Colonel Sheppard avait passé la porte pour aller soit disant voir un peuple de commerçant pour des achats pour Noël. Mais Elizabeth avait remarqué une lueur étrange dans le regard de John au moment du départ. Comme s'il lui préparait une surprise. Et elle avait la sensation que cela n’allait pas s’arrêter de sitôt avec tous ses préparatifs.
 
Elle devait avouer qu’il avait eu raison. Depuis l’annonce qu’Atlantis fêterait Noël, le moral était peu à peu revenu et les gens préparaient avec enthousiasme Noël. Elle commençait même à entendre des chants de Noël dans les couloirs. Les gens ne pouvaient pas s’empêcher de fredonner.
 
Les Athosiens avaient très bien accueillis cette idée et avait cela comme un échange entre leurs deux cultures car ils avaient aussi une fête à cette période de l’année. Teyla avait été enchantée à cette idée. Quand à Ronon, sa réaction avait été dure à définir. Il semblait apprécier mais ne s’en souciait guère plus.
 
Elle jeta un coup d’œil vers la boule qu’elle avait installé sur un coin de son bureau. Elle allait la secouer pour que la neige tombe à nouveau.
 
Voix : (chant) Etoile des neiges…. Mon cœur amoureux… s’est pris au piège… de tes grands yeux…
 
Elizabeth s’arrêta net dans son geste.
 
Voix : (chant) Je te donne en gage… cette croix d’argent…et de t’aimer toute ma vie…j’en fais serment.
 
Oui. Elle entendait bien cette petite voix. Cela devait sûrement être une petite athosienne qui devait encore chanter dans les couloirs. Elle regarda à l’extérieur de son bureau mais il n’y avait aucun enfant.
 
Elle baissa un instant ses yeux. Cette chanson, elle la connaissait. Même très bien. Sa gorge se serra. Cette chanson elle l’avait apprise.
 
Voix : Ne sois pas triste !
 
La voix était beaucoup plus proche et claire cette fos-ci. Elle leva les yeux et vit une petite fille devant elle. Elle ne devait pas avoir plus de 6 ans. Elle était brune, les cheveux légèrement ondulés et elle avait de grands yeux verts. Elle lui souriait.
 
A cet instant, Samuels entra. Elizabeth tourna très rapidement la tête vers lui puis regarda de nouveau la petite fille mais elle avait disparue.
 
Elizabeth : Où est-elle ?
Samuel : Qui ça ?
Elizabeth : La petite fille !
 
Il la regarda étonné et ne voyait pas du tout de quoi elle voulait parler. Il n’avait vu personne en entrant dans le bureau.
 
Elizabeth : Celle qui se tenait là….
 
Elle accompagna son geste à la parole, se leva et contourna son bureau. Samuel la fixait toujours. Elle avait peut-être rêvé. Elle ne dormait pas beaucoup ses derniers temps.
 
Elizabeth : Non rien... Oubliez ça ! Des nouvelles du Colonel Sheppard et de son équipe ?
Samuel : Nous avons eu une communication de Teyla il y a quelques minutes. Une avalanche s’est produite sur la planète et il semblerait que le Colonel et Ronon soient ensevelis sous la neige. Je m’apprêtais à leur envoyer une équipe de secours.
 
Elizabeth resta silencieuse et sous le choc. Samuels le remarqua. Il l’avait déjà vu touché par ce qui arrivait à ses équipes surtout à celle de John mais jamais de cette manière. Elle semblait si absente à cet instant. Il fit un léger pas vers elle pour attirer son attention.
 
Samuels : Dr Weir ??
 
Elizabeth reprit ses esprits. Elle se tourna vers le lieutenant. Elle était pâle et durant un instant Samuels se demanda si elle n’allait pas avoir un malaise. Mais elle se dirigea vers la salle de contrôle. Il la suivit.
 
Arrivée dans la salle, il se remit à sa place.
 
Elizabeth : Que les équipes 5 et 2 se préparent !!
 
Samuels s’exécuta. Elizabeth se tourna vers la salle d’embarquement.
 
Elizabeth : Demander à l’équipe médicale de se tenir prête !
 
Elle ferma un instant les yeux. Elle ne put s’empêcher de s’imaginer le pire. Elle ouvrit les yeux. Elle devait se ressaisir. Elle croisa les bras tout en gardant les yeux sur la porte des Etoiles. Une partie espérait qu’elle allait s’enclencher et qu’elle allait voir l’équipe de John franchir le vortex.
 

***

 
Cette attente. Elle détestait cela. Elle l’avait déjà vécue et personne n’était revenu. Elle ne voulait pas que cela se reproduise. Ses peurs refirent surface.
 
La porte s’enclencha et Samuel tapa sur son ordinateur pour avoir un code.
 
Samuel : C’est l’équipe du Colonel Sheppard.
 
Elle leva à peine les yeux et se rendit directement en salle d’embarquement. Personne n’avait vu Elizabeth dans cet état là, même lorsque la vie du Colonel Sheppard avait été en jeu. Elle semblait énormément secouée cette fois.
 
Elizabeth descendit les marches. Elle lui en voulait. Enormément. Elle savait qu’elle n’aurait jamais dû accepter. Noël n’avait rien de magique, au contraire. Des malheurs n’arrêtaient de se produire à cette époque de l’année mais tout le monde faisait semblant que tout allait bien.
 
Non, elle ne voulait pas revivre ça. Non. Il allait revenir…sain et sauf. Elle avait l’impression que le temps s’était arrêté et ne voulait plus passer… et cette porte qui ne s’ouvrait pas. Elle fixa l’anneau qui tournait. Le dernier symbole s’enclencha et le vortex apparut. Plusieurs interminables secondes passèrent avant que l’équipe ne passe la porte.
 
Elle semblait saine et sauve. Ils étaient frigorifiés mais vivants. Lorsqu’il vit Elizabeth, John sourit et s’approcha d’elle. Il montra du doigt ce que Ronon et lui avaient tirés jusqu’ici.
 
John : Le plus grand que j’ai pu trouver !
 
Elizabeth le fixait et ne disait rien jusqu’à présent.
 
Elizabeth : Je peux savoir ce qui vous a pris ?!
 
John parut étonné par la question mais surtout par le regard que lui lançait Elizabeth.
 
Elizabeth : Vous avez mis en danger la vie de votre équipe pour un stupide sapin !
Rodney : Remarque très pertinente Elizabeth ! C’était une mission complètement stupide.
 
Le regard que lui lança John à ce moment incita McKay à ne plus dire un mot.
 
John : Tout va bien, ce n’était qu’une toute petite…
Elizabeth : Une petite quoi ? Avalanche !!!! Vous avez faillit mourir à cause de….
 
Elle regarda le sapin avec un regard si méprisant.
 
John : De ce sapin… en effet…
 
Ils s’affrontèrent du regard. John n’était pas prêt à se laisser faire. Surtout qu’il n’y avait pas de quoi en faire tout un drame.
 
Elizabeth : Puisque vous semblez si attaché à ce sapin... vous allez rester avec lui. Votre équipe restera à la base pour la semaine à venir.
John : Ne me dites pas que vous êtes fâchée parce qu'une avalanche nous a un peu retenus ?
 
Elizabeth se contenta de le fixer avec un regard qu'il n'avait jamais encore vu. Elle semblait réellement en colère mais il avait l'impression de voir aussi autre chose qu'il n'arrivait pas à définir.
 
Elle releva la tête pour montrer qu'elle était bien décidée à avoir le dernier mot.
 
Elizabeth : Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?
John : Vous avez un problème avec les sapins Dr Weir?
Elizabeth : Ne jouez pas à ce petit jeu avec moi COLONEL !
 
Elle avait haussé le ton. Elle s’emportait. Il fallait qu’elle se calme. Elle se laissait submerger par ses émotions. Elle le regarda une dernière fois avant de se retourner, sans dire un mot et partir.
 
John resta immobile sans réagir. Il ne savait pas vraiment quoi faire. La réaction d’Elizabeth lui semblait si bizarre. Elle lui avait dit qu’elle ne croyait plus en Noël mais de là à lui faire une telle scène. Non, il y avait autre chose.
 
Il n’allait pas en rester là. Il comptait bien découvrir ce qui mettait Elizabeth dans cet état. Il se tourna vers son équipe et leur fit signe de quitter la salle d’embarquement. Ronon laissa le sapin. John le regarda un long moment avant de quitter à son tour la salle.
 
***
 
John était assis sur un des lits tandis que Beckett faisait comme toujours son examen de routine. Rodney, Teyla et Ronon se tenaient un peu plus loin, attendant leurs tours. Rodney était assit sur le lit face à John.
 
Rodney : Je n’arrive toujours pas à croire que vous nous avez emmené sur cette planète pour cette… chose ! Comme si nous n’avions que ça à nous soucier. Il y a des choses bien plus importantes que cette stupide fête…
 
John allait rétorquer mais Beckett lui mit un truc dans la bouche. Il appelait ça un thermomètre mais ça n’en avait pas vraiment la forme.
 
Teyla : Je ne suis pas d’accord avec vous !
 
John remercia Teyla du regard.
 
Teyla : Si je ne me trompe pas, cette fête est importante sur votre planète… et cela réunit beaucoup de monde. Cela ne peut que faire du bien à Atlantis.
Rodney : Parlez pour vous ! Je n’ai aucun besoin de ses futilités !
Beckett : Alors en quoi cela vous gêne-t-il que nous fêtions Noël ?! Personne ne nous vous y oblige !
Rodney : Disons que je me sens concerné lorsque le Colonel prend la décision de nous envoyer faire ses emplettes pour Noël !
 
John enleva le thermomètre de sa bouche.
 
John : J’en prends note Rodney ! Désolé de penser qu’un peu d’action vous aurais fait du bien ?!
Rodney : Un peu d’action !!! Je vous rappelle que vous avez été enseveli sous une avalanche !
Teyla : Je suis d’accord avec le Dr McKay…
John : Pitié Teyla pas vous ?!
 
Il la regarda en grimaçant. Ronon se redressa.
 
Ronon : Pourquoi continuer de discuter de cela alors que nous nous en sommes très bien sortis ?!
Beckett : Pour cette fois !
John : Ce n’est pas pire que d’affronter les Wraiths !
 
Silence. Ils devaient avouer qu’il avait raison.
 
Beckett : Prendre des risques inutiles ne servira à rien surtout si vous y restez !
Rodney : Et bien je vois que la lucidité vous revient ! … Tout n’est pas perdu ! Et je vais profiter de la semaine de « congé » que vous venez de nous faire obtenir pour me concentrer sur mes recherches sur…
Beckett : Une semaine de congé ?
 
Plus personne n’écoutait Rodney.
 
Beckett : Je croyais que…
John : Elizabeth ne nous a pas laissé le choix !
Beckett : C’est ce que j’ai entendu dire ?!
 
Tout le monde regarda Beckett. Il voulait savoir comment il pouvait être au courant.
 
Beckett : J’ai entendu dire qu’elle vous avait passé un sacré savon !
Rodney : Un sacré savon ? Vous plaisantez ! Elle a carrément remis à sa place notre cher Colonel Sheppard !
 
John fusilla McKay du regard.
 
Rodney : Même si je suis totalement d’accord avec elle sur le fait que c’était complètement stupide, je dois avouer que ça réaction m’a quelque peu, surpris.
John : Oui, je n’avais jamais vu Elizabeth dans un état pareil !
Teyla : Dois-je vous rappeler Messieurs que vous avez failli ne pas revenir de cette mission et que cela pouvait la toucher bien plus que le devrait l’être un chef ?!
Beckett : Teyla a raison ! C’est très dur pour ceux qui restent d’attendre… mais lorsqu’il se passe quoi que ce soit, cela est encore pire. Alors mettez-vous à la place d’Elizabeth… Elle est celle qui autorise ces missions… Elle se sent responsable de chacun de nous !
John : Mais ce n’est pas la première fois que nous risquons notre vie ?
Ronon : C’était peut-être une fois de trop !
Rodney : Entièrement d’accord !
John : J’ai trouvé sa réaction légèrement démesurée…
Beckett : Qu’attendez-vous exactement de sa part ? Qu’elle soit indifférente à ce qui vous arrive. Je crois que même si elle le souhaitait, elle n’y arriverait pas. Elle tient beaucoup trop à vous.
 
Silence. Tous regardèrent John et sa réaction. Celui-ci se leva du lit et  sauta sur ses pieds. Il tendit le thermomètre à Beckett. Ils avaient peut-être raison. Il devait savoir pourquoi elle avait régit comme cela. Et le seul moyen de le savoir était de lui demander et c’est ce qu’il allait faire de ce pas.
 
***
 
Elle s’en voulait. Elle n’aurait jamais du réagir comme ça mais cela avait été plus fort qu’elle. Sa peur s’était transformée en colère et elle avait eu besoin de la sortir. Elle frissonna. Elle tira sur ses manches et croisa les bras pour pouvoir réchauffer ses mains. Elle était sortie sans penser à prendre une veste. Elle avait eu besoin de pendre l’air.
 
Elle leva les yeux au ciel et le fixa un long moment. Ses yeux se remplirent au fur et à mesure de larmes, qui menaçaient à tout instant de couler. Elle s’était promis de ne plus jamais craquer mais c’était plus fort qu’elle. La douleur était de nouveau là. Elle ne l’avait jamais quittée.
 
Un léger vent froid se leva. Elle ferma les yeux pour apprécier ce contact sur son visage et pour empêcher les larmes de couler. Elle sentit une veste et deux mains se poser sur ses épaules. Elle sursauta légèrement et ouvrit les yeux. Elle vit ensuite John venir se placer à ses côtés et fixer l’horizon. Comment allait-elle lui expliquer ce qui venait de se passer ? Comment allait-elle s’excuser sans lui dire toute la vérité ? Et pourtant elle lui devait des excuses.
 
John ne voulait pas forcer les choses. Il resta là sans rien dire. Simplement fixant l’horizon… là où la mer et le ciel se rejoignait pour ne former qu’un. Il tourna tout de même les yeux vers la femme qui se tenait à ses côtés et qui n’avait toujours pas bougé depuis son arrivée. Son visage semblait si triste à cet instant.
 
En sentant le regard de John sur elle, elle baissa les yeux et murmura presque…
 
Elizabeth : Je suis désolée…
 
Ce sont les seuls mots qui purent sortir et John le remarqua. Il n’avait aucune envie d’insister surtout en voyant l’expression d’Elizabeth à cet instant. Cela ne servirait à rien si elle n’était pas prête. Il tourna de nouveau la tête vers la mer.
 
John : Vous avez raison… j’aurai pu ramener un sapin beaucoup plus grand... !
 
Elizabeth releva d’un seul coup les yeux vers lui. Elle ne put s’empêcher de sourire. Il trouvait les mots pour détendre l’atmosphère. Et pourtant elle n’avait aucune envie de plaisanter à cet instant… mais cela lui faisait du bien.
 
John regarda le ciel puis sourit. Elizabeth ne comprit pas tout de suite pourquoi il venait de faire cela et qu’est-ce qui pouvait être si amusant. Mais elle eut vite la réponse à sa question lorsqu’elle vit les premiers flocons virevolter devant elle. Elle leva à son tour les yeux au ciel et vit des milliers de petits flocons tombés doucement sur la cité. Elle ferma les yeux et apprécia la caresse des flocons sur son visage.
 
John la regarda un long moment. Elle était magnifique et cet air enneigé donnait un teint rosé à Elizabeth qui lui allait merveilleusement bien, un air enfantin tout à fait charmant. Elle baissa à nouveau les yeux vers lui et leurs regards se rencontrèrent Il lui sourit.
 
John : Le premier miracle de Noël.
 
***
 
Rodney était penché sur sa table de travail, comme à son habitude plongé dans ses expériences. Il avait fait abstraction de l’effervescence qui régnait dans la cité suite à la décision du Docteur Weir de fêter Noël. Décision qu’il n’approuvait ni ne comprenait par ailleurs, ayant toujours considéré Noël comme un pur produit de Marketing. Alors qu’il s’apprêtait à entrer ses données dans son ordinateur, des pleurs se firent entendre dans son laboratoire pourtant fermé. Il se retourna brusquement, cherchant l’origine du bruit.
 
Rodney : Qui est-là ? dit-il en scrutant la pièce
 
Les pleurs continuaient de plus belle. Il lui sembla reconnaître les reniflements d’un enfant. Comment diable un enfant avait-il pu pénétrer dans son labo ? Parcourant son laboratoire, il finit par apercevoir un petit garçon recroquevillé dans un coin. Celui-ci était assis par terre, les jambes repliées vers lui, la tête enfouie dans ses bras.
 
Cela devait être l’enfant que John avait vu dans les vestiaires la dernière fois. Il n’était peut-être pas si fou qu’il ne le croyait. Faisant preuve de son tact habituel, Rodney s’avança vers le garçon :
 
Rodney : Mais qu’est ce que tu fous là toi ? Tu ne sais pas que c’est dangereux de pénétrer dans mon laboratoire ? Comment es-tu entré ici ?
 
Le petit garçon se redressa, le visage humide de larmes et dévisagea McKay sans être impressionné le moins du monde. Tous deux se fixèrent en silence alors durant quelques secondes qui parurent une éternité à Rodney, mal à l’aise devant le regard de ce garçon. Il lui rappelait quelqu’un mais il ne savait pas qui.
 
Garçon : Personne ne veut de moi pour Noel !
Rodney : Et alors ! Ce n’est pas mon problème ! Fiche le camp d’ici ! répondit-il exaspéré
Garçon : Mais je ne veux pas être tout seul encore !
Rodney : Eh bien va voir les autres enfants, mais sors de mon laboratoire.
Garçon : Mais les autres enfants veulent pas du petit génie comme ils disent !
 
Et tandis que le petit garçon se remit à pleurer, Rodney se figea sur sa dernière phrase. Aussitôt, un souvenir rejaillit de sa mémoire et il ressentit alors comme un vieux sentiment d’abandon qu’il croyait avoir oublié.
 
Il se revit petit garçon, seul dans son coin tandis que les autres s’amusaient sans lui à Noël. Il se rappelait de ces phrases blessantes dans la bouche de jeunes enfants, de l’isolement d’être différent. « Petit génie ». Le surnom qui l’avait poursuivi toute sa jeunesse.
 
Secouant la tête pour chasser ces douloureux souvenirs, Rodney s’apprêtait à mettre le petit garçon dehors, lorsque celui-ci avait disparu comme par enchantement. Il se tourna et retourna pour apercevoir par où l’enfant été passé, alors que son laboratoire était complètement fermé.
 
Voix (triste) : Moi je ne veux pas être seul à Noël.
 
La petite voix n’était qu’un murmure mais Rodney l’entendit pourtant parfaitement. Il était seul dans la pièce.
 
 
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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