Citations du moment :
Des événements n'ont survécu que par la volonté d'un seul ou de quelques-uns de les rendre historiques. Qui connaîtrait Socrate sans Platon ?
[Bernard Werber]
Imagine

La soeur de Blanche : Chapitre 1

Aurélia

 


 Fic n° 66
Saison : indéfini. Mais jack dirige toujours le SGC
Genre : fantaisie
Avertissement : Suite de « Je suis blanche…  qu’il faut absolument avoir lue.
Dédicace : Hito !

 

 

La sœur de Blanche

 

La lampe posée sur le bureau éclairait  juste la feuille de papier blanc posée devant lui. J’étais cette feuille. Il m’avait sortie de la ramette tôt ce matin et posée devant lui.  Les ombres étaient rejetées au fond  de la pièce et on ne voyait que moi. Visiblement je devais jouer un rôle important, là, tout de suite.
Dans sa main un  stylo, par instant je le sentais prêt à écrire, puis il renonçait, le crayon se relevait il le posait sur la table et je pouvais l’entendre soupirer. C’est tout juste si je n’entendais pas tourner ses neurones.
Puis se ravisant il le reprit et commença :
« Colonel »… cela ne devait pas être le bon mot, trop distant sans doute , il ratura. Puis écrivit  « Sam ». Il dut penser que c’était trop familier , car  il biffa à nouveau et finalement écrivit « Carter ».
Il se recula dans son fauteuil , en proie au doute et à la réflexion. Je le voyais , il avait l’air nerveux. J’aurais voulu l’aider mais je ne savais pas  ce qu’il voulait mettre. Mais vu son hésitation, ce devait être une lettre personnelle, pas quelque chose d’administratif.
A ce moment le téléphone se mit à sonner . Il décrocha  comme heureux de pouvoir se changer les idées. Puis une femme entra.
         -Ah Carter ! dit-il
Tiens !  c’était à elle qu’il écrivait, ou du moins qu’il essayait d’écrire.
Il mit ses deux mains sur moi, comme pour me cacher, mais je les voyais et les entendais très bien.
Ils se parlèrent un moment, un problème avec la porte. Puis elle sortit.

 

Longtemps après il me reprit. Je pouvais sentir sa chaleur, il passa la main sur moi, comme pour me défroisser. Une caresse…
« Carter »
« Cela fait maintenant plus de huit ans  que nous nous  connaissons. »  Il biffa encore cette phrase. Mais qu’est ce qu’il attendait,  ce n’était  pas compliqué d’écrire « je t’aime », ça commençait à m’agacer.
« Depuis que je vous connais »… Il la vouvoie ? bizarre ?  « nous avons vécu ensemble tellement de choses extraordinaires »
A  mon avis, très mauvais début. Ce n’était pas comme ça qu’elle allait comprendre.
« Notre amitié qui dure depuis si longtemps »    Ah mon petit vieux tu es mal barré, on ne parle pas d’amitié à une femme. Surtout celle-là ! tu ne crois pas que je n’ai pas vu ton petit manège, les yeux doux que tu lui fais, les petits sourires.
Il barra le mot « amitié »  Bien on progresse !  finalement toute la phrase disparut sous le noir du crayon.
Ne prenez pas mal ce que je vais vous dire, mais depuis quelques années  , nous n’avons jamais vraiment discuté mais plutôt essayé de nier tout ce qui nous rapproche. Je crois que le moment est venu….
Etrange cette phrase non terminée , où veut-il en venir ?
Je n’en peux plus. Un pas en avant, un autre en arrière.
Votre travail s’en  ressent de cette situation, vous n’êtes plus au top niveau en raison de vos problèmes personnels.
Mais de quoi il parle là ? Non mais je rêve !
Il me semble qu’il serait bon que vous quittiez le SGC  un moment, le temps de réfléchir à votre avenir
Je me mis à hurler, un long cri silencieux qui malheureusement n’atteignit pas ses oreilles. Il  n’avait pas le droit de faire ça, de m’utiliser pour la renvoyer à ses chères études ! Ce n’était pas juste. Jamais je ne cautionnerais une telle chose !
Je regrette beaucoup que nous en soyons arrivés là , mais il me semble que c’est la meilleure solution.
Comment osait-il ? j’étais au désespoir, j’allais lui apporter le malheur alors que j’aurais tant voulu…
Général Jack O’Neill
Je ne sais pas si c’est le fait d’être général, qui lui ôtait toute sa clairvoyance, mais en aucun cas je ne serais la messagère du malheur.
Après avoir apposé sa signature, il recopia soigneusement cette lettre sur une autre feuille. Puis subitement une idée lui vint, comme un jeu sans doute, pour voir ce que ça faisait d’écrire une telle  chose. Il écrivit simplement
Sam, je t’aime. Jack
Je vis son sourire. Me laissant, Il plia les deux autres feuilles sans doute avec l’intention de mettre la lettre sous enveloppe. Mais il n’en eut sans doute pas  le temps, car il laissa tout en plan, les alarmes mugissaient ; il sortit.
Je n’étais en fait que le brouillon raturé d’une lettre de rupture de quelque chose qui n’avait jamais commencé. Je me sentis mieux, ce ne serait pas moi la messagère du malheur.
Il m’avait laissée sur sa table au milieu d’un fouillis de papiers. Je m’assoupis et ne le vis pas revenir.

 

 

 
 Le lendemain quand il arriva il trouva son bureau bien rangé, les dossiers alignés, moi j’étais dans une pile de feuilles, perdue parmi d’autres brouillons.

 

         -Walter !
         -Oui mon général !
         -la lettre que j’avais posée là dit-il d’une voix blanche, où est-elle ?
         -Je l’ai donnée au colonel Carter ! j’ai bien fait n’est ce pas ?
         -Naturellement.
Pris d’un doute il s’assit lourdement et se mit à fouiller frénétiquement dans ses papiers,
         -Mais où ai-je mis cette feuille ?
Il semblait inquiet. Sans doute recherchait-il la page  où il avait écrit si spontanément « Sam, je t’aime »
Il furetait toujours, en marmonnant des mots inintelligibles. Soudain il arriva dans la pile où j’attendais tranquillement.
         -Oh Mon dieu , murmura t-il

 

J’étais dans sa main droite et dans l’autre il tenait  le propre dont j’avais été le brouillon. 

 

 

FIN

 

 

 

 

 

 

 

 
 
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