Citations du moment :
Plus il y a de chaînes de télévision, de radios, de journaux, de supports médiatiques, moins il y a diversité de création. La grisaille se répand.
[Bernard Werber]
Imagine

7 mai 1974 : Chapitre 1

Quelque part dans l’univers :

 

Les derniers rebelles s’écroulèrent sous le tir des jaffas.
Il fit signe aux autres guerriers d’avancer prudemment.
Tous les rebelles étaient morts. Evidemment.
Pourquoi certains osaient-ils encore s’élever contre la puissance de son dieu ?

 

Son pied heurta le corps sans vie d’un enfant. Un jeune garçon.
Il détestait tuer des enfants.
Quand reverrait-il sa femme ? Quand son dieu le lui permettrait.

 

Il faisait ce que son dieu ordonnait.
Il ferait toute sa vie ce que son dieu ordonnerait. Rien ni personne ne pourrait jamais l’en empêcher.

 

Teal’C, le prima d’Apophis, après s’être assuré que toute la rébellion avait été matée, retourna vers le vaisseau de son dieu.

 

 

Sur Terre, dans un musée des Etats-Unis :

 

Il éternua.
Il adorait les musées, mais regrettait qu’ils soient pour la plupart si poussiéreux.
Le petit garçon remit ses lunettes bien en place sur son nez et se replongea dans sa contemplation.

 

Sa mère se retourna un instant pour le regarder. Regarder son visage fin et pâle, ses petites lunettes, son air à la fois concentré et rêveur, son sourire maladroit, son magnifique regard si bleu. Elle sourit. Elle était déjà si fière de son fils. Elle soupira et se remit à classer les objets avec son mari. Elle aurait tout le temps pour s’occuper de son fils après. Tout le temps du monde.

 

Le petit garçon regardait un croquis dans un lourd livre d’archéologie. Il savait déjà très bien lire pour son âge et adorait suivre du doigt pendant des heures les signes mystérieux sur les objets des musées. Il adorait les dessiner aussi, trouver des ressemblances entre certains. Il était très fort à ce jeu-là.

 

La page du livre représentait un croquis en coupe de la pyramide de Kheops. L’enfant fronçait les sourcils. Son père lui avait raconté un soir que c’était comme une très grande tombe.

 

Une si grande tombe pour un tout petit cercueil ?
Décidément, Daniel Jackson trouvait cela bien étrange.

 

 

A l’US Air Force Academy :

 

Le nouvel instructeur, tout en éteignant le projecteur, ponctua ainsi son exposé :
« J’espère vous avoir rafraîchi l’esprit quand aux diverses manœuvres d’attaque. Bref, abstenez-vous d’essayer d’atteindre votre cible en vol-dos, c’est le genre de chose qu’on peut réussir une fois dans une carrière de pilote mais jamais deux ! »
Un rire parcourut l’assistance en face de lui. Il fronça les sourcils.
« La raison de votre hilarité, je vous prie ? »

 

Les jeunes officiers se regardèrent, gênés. Puis un jeune homme, au premier rang, se décida à répondre :
« - Ben… C’est que justement, l’un de nous a atteint deux fois sa cible en entraînement la semaine passée. En vol-dos.
- Et qui est cet heureux veinard ? »

 

Tous les regards convergèrent vers un jeune homme nonchalamment assis au fond de la salle. Il était très grand, mince, avec un visage fin et des cheveux châtain clair. Ses yeux marron pétillaient et un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Il faisait tourner un stylo entre ses doigts.

 

  « - Vous auriez donc réussi par le plus grand hasard à atteindre deux fois la cible en vol-dos  … ?
-         Non.
-         Ah, c’est bien ce que je pens…
-         Non, ce n’était pas un hasard. »

 

Un long silence suivit. Les autres officiers, amusés, regardaient tour à tour leur camarade et l’instructeur qui tentait de garder son calme.

 

Le stylo tournait toujours dans les doigts du jeune homme.

 

Finalement l’instructeur demanda :

 

  « - Votre nom, je vous prie ?
-         Second lieutenant O’Neill. »

 

O’Neill. Bien sûr. Il en avait tant entendu parler : brillant, très brillant. Mais aussi indiscipliné et parfaitement irrespectueux. Renonçant à répondre, il fit signe de la main aux jeunes officiers de sortir, l’exposé était terminé. Le dénommé O’Neill fut le premier à quitter la salle. Il avait laissé sa feuille sur sa tablette.

 

Intrigué, l’instructeur monta les marches et s’en saisit :

 

Des gribouillages géométriques, une sorte d’alien stylisé et le prénom « Sara » un peu partout sur la feuille.
Aucune note sur les deux heures d’exposé.

 

 

 

France, Paris, Palais de la Découverte.

 

Un homme d’une quarantaine d’année descendait lentement l’escalier qui menait au Planétarium. Il tenait une petite fille blonde à la main.
Les grands yeux bleus de l’enfant brillaient encore de ce qu’elle venait de voir. Après être restée silencieuse durant quelques instants, elle murmura :

 

  « - Qu’est-ce que c’était beau, toutes ces étoiles !
-         Je savais que cela te plairait.
-         C’est dommage qu’ils ne soient pas venus avec nous.
-         Tu sais bien que ton frère préfère nettement les glaces et les manèges aux musées.
-         Oui, je sais.

 

Puis, après un temps, les yeux dans le vague, elle ajouta :

 

-         Plus tard, je voyagerai dans les étoiles avec mon amoureux.
-         Tu as un amoureux ?

 

Le père s’efforçait de garder le plus grand sérieux. La fillette se renfrogna et répondit d’un air bougon.

 

-         J’en avais un, Philip Mac Carty. Mais c’est fini.
-         Pourquoi ?
-         Il n’est pas drôle.
-         Ah. Il faudra donc que tu trouves un autre amoureux pour t’accompagner dans les étoiles.

 

Le visage de la fillette s’éclaira et elle serra un peu plus la main de son père.

 

-         Ce sera toi, mon amoureux !
-         Ce n’est pas possible, Sam. Je suis déjà l’amoureux de maman, et elle serait très triste si je partais avec une autre dans les étoiles !
-         C’est vrai. Elle est déjà très triste quand tu pars longtemps.

 

Une ombre passa sur le visage de Jacob Carter. L’enfant ne le vit pas et continua :

 

-         Alors je trouverai quelqu’un comme toi, papa !
-         Quelqu’un comme moi ? C’est à dire ?
-         Grand, avec un bel uniforme…

 

Elle ajouta avec un large sourire :

 

-         … et qui me fasse rire !!

 

 

 

FIN

 

J’attends vos avis avec impatience.
Quelques remarques :
- je suis restée très floue quand aux âges des uns et des autres, car c’est une information qui semble poser beaucoup de questions, d’après ce que j’ai lu sur les divers forums. On sait juste que Jack a été diplômé de l’USAF Academy en 1974 et que Daniel avait 4 ans en 1969… donc 9 ici. Sam serait plus ou moins du même âge… Bref, je sais, je ne suis pas très exacte, mais bon j’avais envie de n’en faire un peu qu’à ma tête aussi !!
- le vol-dos serait, d’après ce que j’ai pu trouver sur internet, le nom du vol d’un avion sur le dos, tout simplement.
- le Planétarium est une attraction du Palais de la Découverte qui recrée un ciel étoilé et en explique l’évolution, la position des étoiles, etc…
 
 
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