John savait qu’Atlantis se trouvait à un millier de kilomètres du Mainland, et pourtant la brise apportait les premières fragrances du printemps. Il but une gorgée de café, et reposa sa tasse avant même d’avoir entendu le bruit caractéristique de l’ouverture de la porte.

-         Bonjour, John, fit Elizabeth, qui pour une fois avait abandonné l’uniforme.

Il lui sourit. Et se dit intérieurement qu'il ne l'avait jamais vu aussi radieuse.

-         Quelque chose de spécial ? demanda t-il.

-         Et bien, oui en fait…

Il attendit, mais elle n’alla pas plus loin. Il choisit de respecter son silence et se tourna vers la mer. Le ciel était à présent vierge d’impacts de missiles et de traînées de fusion. Totalement bleu, comme c’était souvent le cas, mais différemment. Pas de doute, c’était bien le printemps.

En fait il se sentait… bien. Juste…bien. Plus de Wraith, plus de Genii, plus rien pour le déranger. Pour le moment. Mais il avait tout de même l’impression qu’il manquait un petit quelque chose pour qu’il atteigne la plénitude absolue. Enfin bon. Autant en profiter, alors.

Elizabeth semblait avoir adopté la même résolution. Elle souriait encore. Pas un petit sourire discret, non. Plutôt un sourire extatique taille XXL. Ce n’était pas franchement dans ses habitudes, elle qui était plutôt de nature discrète et réservée.

John reprit sa tasse de café et s’apprêta à la finir.

-         En fait je crois que j’ai un regret, lâcha soudain Elizabeth.

-         Un  regret ?

Elle parlait sans doute de tous les soldats qui étaient tombés la veille, mais cela prêtait fort peu à sourire. Elle se rapprocha.

-         Oui. Une chose que j’aurais pu faire hier… que j’aurais dû faire, en fait.

Elle n’avait pas cessé de sourire. John commença à entrevoir de quoi il s’agissait.

-         Oh. Et vous souhaiteriez réparer cette erreur ?

-         Voilà. Je ne rêve que de ça.

Un frisson parcourut leurs colonnes vertébrales respectives.

-         Puis-je vous aider dans cette entreprise ? demanda t-il en s’accoudant à la rambarde.

-         J’ai absolument besoin de vous, pour être honnête.

Il pouvait interpréter la phrase comme il le souhaitait, mais elle était sans équivoque.

Elle se rapprocha. Ca y est pensa t-il, c’est maintenant ou jam… mais elle se contenta de passer ses bras par-dessus ses épaules. Et se rapprocha, vraiment, vraiment très près.

-         John ? susurra t-elle à son oreille.

-         Oui ?

Il  n’allait plus tenir très longtemps, si elle continuait à jouer avec lui de cette manière.

-         Je peux vous demander un service ?

-         Tout ce que vous voudrez.

-         Embrassez-moi.

Il s’exécuta sans se faire prier

Voila, c’était ça, le bonheur parfait.