Citations du moment :
«On reconnaît le rouquin aux cheveux du père et le requin aux dents de la mère.»
[ Pierre Desproges ]
Imagine

L’étoile filante : Chapitre 1

 Titre : L’étoile filante

Auteur : Lisa

Résumé : Qui donc lui a mis la tête dans les étoiles ?

Statut : 1/1, complet

Catégorie : Friendship

Spoilers : Enfant des Dieux.

Saison : 1

Rating : G

Disclamers : Stargate SG-1 et ses personnages sont la propriété de MGM, Gekko Film Corp. et Double Secret Production. Je n’ai reçu aucune prime dans l’écriture de cette histoire. Toute ressemblance avec des personnes existantes est purement fortuite.

Note de l’auteur : Ok, je sais que je viens de dire que je ne publierai rien avant l’année prochaine, mais j’y arrive pas apparemment… Au diable les exercices de maths !!

© Lisa, novembre 2002.

~*~

  • Airman, voulez-vous garder la petite un instant ? 

La petite, il l’observait justement depuis un certain temps. Frêle mais dégourdie, elle parlait très sérieusement à son père sur les genoux duquel elle était assise. Depuis qu’il était dans le service, on lui apprenait à ne pas poser de questions futiles. Assurément, il avait assimilé la leçon, sinon il aurait bien volontiers demandé ce que faisait une si petite fille dans une des bases militaires les plus secrètes de la planète. Toujours est-il qu’elle apportait une petite touche de vitalité à sa journée, aussi morne et sans surprise que les autres. Il y avait une certaine connotation comique à la voir réprimander son père du haut de son mètre quarante, son petit nez plissé et ses cheveux blonds tombant en cascade sur ses yeux bleus.

  • Oui mon colonel, répondit-il en retenant un sourire qui se dessinait sur ses lèvres à la vue du regard outré de l’enfant qui le regardait de haut, l’air de dire qu’elle était bien assez grande pour ne plus être gardée.

Le colonel posa un doigt sur le nez de son enfant et lui recommanda d’être sage durant son absence, ce sur quoi, vexée, elle détourna la tête d’un air hautain.

  • Elle vient d’avoir dix ans, Airman, c’est une grande maintenant, lui glissa-t-il sur un ton de connivence.

Il tourna la tête vers sa fille et lui adressa un clin d’œil discret en voyant que, malgré tous ses efforts, elle n’avait pu retenir un sourire de satisfaction. Puis il sortit du bureau, la laissant seule dans un grand fauteuil de cuir noir dix fois trop large pour elle.

Suivant à la lettre ce qu’on lui avait enseigné, il resta stoïque en tentant de ne pas croiser le regard de la fillette qui le dévisageait. Peine perdue, le petit monstre ne tarda pas à lui adresser la parole.

  • C’est quoi ton nom ? 

Il hésita à répondre. Non pas que l’envie lui manquait, mais personne ne l’avait jamais autorisé à parler avec une fille de colonel durant son service… Par ailleurs, personne ne l’en avait défendu non plus… Cédant à son intemporelle affection pour les enfants, il contourna la table et s’accroupit devant le fauteuil après l’avoir tourné vers lui.

  • Tu peux m’appeler Jack, et toi ? 
  • Ca ne te regarde pas.

Ah.

Eh bien elle avait du caractère, la gamine…

  • Qu’est-ce qu’il est parti faire ton papa ? 
  • Il a oublié de dire à ma nourrice qu’il était venu me chercher à l’école, alors il est parti lui téléphoner pour la rassurer et il va aussi lui demander de conduire Mark jusqu’à l’entrée de la base.
  • Mark ? 
  • Mon frère.
  • Ah… Et pourquoi vous venez ici tous les deux ? 

Il savait très bien que ce genre de questions, trop poussées, n’était pas autorisé. Mais ses desseins n’étaient en aucun cas mauvais, et la petite fille n’avait pas conscience de ce qu’elle faisait. Et puis ses journées étaient réellement maussades ces temps-ci, la luminosité d’une présence enfantine manquait à sa vie depuis qu’il s’était engagé dans l’Air Force. Il avait à présent vingt ans et il en arrivait au stade où il regrettait le temps où il devait changer les couches de sa petite cousine.

  • On va prendre un avion pour rejoindre maman en Europe, on va en Grèce pour les vacances.

Oh, cela expliquait bien des choses… On préférait le confort d’un avion privé chez les gradés.

  • Tu es comme papa ?  lui demanda-t-elle.

Jack fronça les sourcils.

  • Comment ça ? 
  • Tu vas à la guerre et tu tues des méchants toi aussi ? 

Il baissa les yeux. La petite faisait sans doute allusion à la guerre du Vietnam qui venait de prendre fin. Elle ne devait qu’à moitié comprendre que son père fut parti des semaines durant… Et en revenant, celui-ci avait du lui donner pour toute explication les beaux principes qu’on inculque aux futurs soldats. C’est pour la grande nation qu’est la notre. L’ennemi c’est l’étranger. Etant enfant, lui aussi avait eu beaucoup de mal à comprendre le sens des guerres. Mais ce qu’il voulait par-dessus tout, son rêve de gosse, c’était piloter un avion.

  • C’est pour piloter un avion, lâcha-t-il dans une tentative désespérée de justification.
  • Quoi ? demanda l’enfant, confus.
  • La guerre, ce n’est pas si bien que ça tu sais… Je ne suis pas là pour tuer des méchants, je suis là parce que je veux voler dans le ciel, expliqua-t-il de la façon la plus simple et la plus véridique qui soit.
  • Mon papa dit que… 
  • Peu importe ce que dit ton papa, la puce, tu n’as jamais rêvé que tu volais ? 

Encore une fois, elle plissa son nez, et encore une fois, il retint un sourire. Il adorait quand elle faisait ça. Après ce qui lui sembla être une mûre réflexion, elle secoua la tête.

  • Non. 

Jack sourit. Il leva les yeux vers le mur et lui indiqua du doigt un petit poster représentant un avion de chasse devant lequel il se surprenait à rêver, quelques fois, en passant devant ce bureau. Les entraînements et les simulations se faisaient bien trop rares à son goût par les temps qui couraient…

  • Eh bien c’est la plus belle chose au monde. On est libre là haut, plus libre que n’importe où.
  • Ils vont vraiment plus haut que les nuages, les avions ? 
  • Oh oui, vraiment très haut. On ne peut pas aller plus haut qu’en avion, affirma-il en hochant la tête.

Puis il se souvint de ce à quoi il s’était consacré vers l’âge de seize ans. Il était un jour parti en montagne avec son amie de l’époque, sac au dos et gourde à la ceinture. Le soir venu, elle avait sorti une paire de jumelles et toute la nuit, lui avait enseigné l’art de l’astronomie. Cela avait été une révélation pour lui. Il s’était acheté une petite lunette astronomique et avait consacré deux ans de son temps libre à étudier tous les volumes qu’il pouvait trouver sur le sujet.

  • En fait, c’est faux, on peut aller encore plus haut. Tu savais qu’un homme avait marché sur la lune ? 
  • Bien sûr, répondit-elle en reprenant une moue ennuyée qui révélait une profonde consternation d’être sans arrêt prise pour une ignorante.
  • Bientôt, on ne passera plus ses vacances en Grèce, on les passera dans les étoiles… 

A ces mots, la fillette ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes. De toute évidence, elle ne s’attentait pas à une nouvelle pareille…

  • C’est vrai ? 
  • Bien entendu… Mais c’est dans très longtemps tu sais, de nos jours les gens qui peuvent aller se balader dans l’espace sont vraiment très peu. Et c’est pour ça que je suis comme ton papa maintenant, je voudrais faire partie du voyage… 
  • Moi aussi, annonça-t-elle, les yeux toujours écarquillés par la surprise mais avec une grande sincérité dans la voix.

Jack attrapa sa petite main et la serra dans la sienne, le cœur réchauffé à la vue de cette innocence propre aux jeunes enfants, celle que l’écoulement de la vie n’avait pas encore anéantie.

  • Mais je n’en doute pas, répondit-il sur un ton complice.

Une idée soudaine lui traversa alors l’esprit. Sans lâcher sa main, il ouvrit une petite poche de son uniforme et fouilla dedans. Il en ressortit tenant entre le pouce et l’index un porte-clés au bout duquel se balançait un petit objet jaune. Il ouvrit la main de l’enfant et posa l’objet au centre de sa paume.

  • C’est une étoile filante, commenta-t-elle après l’avoir étudiée de près.
  • Exact joli cœur, et comme ça quand tu voyageras dans les étoiles, tu penseras à moi.
  • Tu me la donnes, c’est vrai ? demanda-t-elle avec un sourire jusqu’aux oreilles.

Jack acquiesça. Il resta encore quelques secondes à observer le bonheur candide d’un enfant émerveillé, puis sauta sur ses pieds en percevant des pas dans le couloir. Peu après, effectivement, le colonel Carter pénétrait dans la pièce.

  • Merci Airman, dit-il en lui adressant un signe de tête reconnaissant. Elle ne vous a pas donné trop de mal ? 
  • Pas le moins du monde, mon colonel.
  • Bien, vous pouvez disposer.

Obtempérant, il tourna le dos et s’éloigna vers la porte de sortie. Alors qu’il la passait et qu’il allait s’engager dans le couloir, une petite voix l’interpella.

  • Jack ! Moi c’est Sam.

Son sourire jusqu’à présent des plus discrets s’élargit cette fois pour de bon et il jeta un dernier regard sur la petite fille qui balançait le porte-clés au bout de son index.

~*~

  • Colonel O’Neill ! 

Une femme. Une scientifique. Une réponse à tout. Qu’avait-il fait pour mériter ça ? Hammond venait de quitter la salle de briefing. Kawalsky entraînait en riant le reste des hommes hors de la pièce sans oublier de jeter à Jack, qui était retenu par son capitaine nouvellement assigné, l’indispensable regard narquois.

  • Capitaine ? soupira-t-il en se retournant vers la jeune femme.
  • Je vous le promets, je penserai à vous, dit-elle sur un ton sincère avec pourtant un petit sourire au coin des lèvres.

Il lui jeta un regard confus. Dieu ce qu’elle avait de beaux yeux, pensa-t-il immédiatement. Il n’y avait pas fait attention jusque là, mais à présent…

Un petit objet se balançait de droite à gauche devant son nez. Il recula pour mieux voir ce qui cherchait à l’hypnotiser et resta interdit. Lorsqu’il envisagea de réagir, la petite étoile filante avait disparut dans la main de la jeune femme qui elle-même s’éclipsa en coup de vent.

Elle avait un joli sourire, aussi, son étoile filante.

~*~

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