Sifflant « Let my people go » de Louis Armstrong, Jack ferma la porte de son appartement. Il salua Ms Robinson, sa voisine de 65 ans qui partait marcher, il était 7H du matin. Jack descendit énergiquement les escaliers de l’immeuble, continua de siffler.
Il entra dans le parc, sifflant toujours. Ray, le Jazzman qui faisait la manche à l’entrée du parc, entendant Jack, se mis lui aussi à jouer la même chanson, dans son saxophone. Mister Jones, le locataire du troisième, qui promenait tout les matins son bouledogue français ici, se mit à chanter, accompagnant le Jazzman.
Jack continua sa route, il arriva près du carré des joueurs d’échec, entendant toujours Ray et Jones, ainsi qu’une troisième voix, féminine qui s’était joint à eux. Il s’assit en face de Simon Garfunkel, arrivé en Amérique dans sa jeunesse pour fuir Hitler, il était un joueur redoutable et peu accepter de jouer contre lui, il fût heureux de se trouver enfin un adversaire. Jack ne put s’empêcher de changer de répertoire, ce qui fit sourire le vieux joueur d’échec. La partie d’échec commença, se joua et se termina, par la victoire écrasante de Simon, sans qu’un mot soit échangé. Jack se releva, sourit à Simon en lui serrant la main, Simon trouva dans sa paume un billet de $20, l’enjeu du pari permanent qu’il y avait là, à ses tables d’échec.
Jack repartit dans sa promenade, et décida de rentrer chez lui. Il passa chez le boulanger français qui était en bas de son immeuble, et acheta des croissants. Il laissa généreux pourboire à Kelly, la fille du patron âgée de 15, et lui fît un de ses merveilleux sourires, qui fit rougir de plaisir la jeune fille.
En remontant, Jack croisa Ms Robinson qui rentrait. Il l’aida à monter ses paquets, en plaisantant sur la météo. Heureuse de voir que son voisin semblait avoir déposé l’accablement qui semblait lui pesait chaque jour sur les épaules, c’est avec un sourire que la vieille dame rentra chez elle. Mr Robinson en fût étonné, mais ne dit rien, se contentant d’embrasser celle qui était sa femme depuis plus de 30 ans chose qu’il n’avait plus fait le matin depuis le début de leur mariage.
Jack rentra dans son appartement. Il posa les croissants dans une assiette, servit deux cafés, posa le tout sur un plateau et partie réveiller sa bonne amie comme l’appelait Mme Kline, sa logeuse.
Il rentra dans la chambre, posa le plateau sur la table de chevet et entreprit de caresser le dos de Sam pour la réveiller. Depuis hier soir, depuis que Sam était venue lui rendre une visite surprise, Jack était heureux.
Ses voisins eux peuvent vous l’assurer, parce qu’il a semblé ce matin là, dans ce quartier de Washington, que l’allégresse était contagieuse.
FIN