A travers les branches de la forêt, la lumière des étoiles se reflétait sur la Porte des Etoiles. Seuls quelques bruits d’animaux brisaient le silence des lieux. Un petit oiseau nocturne vint se poser sur le grand anneau de métal. Quand le premier chevron s’enclencha, il quitta son perchoir pour se mettre à l’abri.
La pénombre de la forêt fut percée par la lumière du vortex qui se forma. Quatre personnes, venues de nulle part, apparurent à travers la lumière bleue.
- Tiens, une forêt. Ça faisait longtemps. Se moqua le Colonel O’Neill
- En tous cas, pour une fois, ce ne sont pas des sapins. Remarqua le Capitaine Romanov.
Daniel, Teal’C et les deux militaires balayèrent la zone se trouvant autour d’eux avec leurs lampes torches.
- Il y a un chemin par ici.
Le docteur Jackson pointa le faisceau de sa lampe dans la direction en question. Un sentier, mal entretenu, s’enfonçait dans la forêt.
- Va pour le sentier. En avant les enfants.
- Ça n’a pas l’air très fréquenté par ici. Remarqua O’Neill qui avait du mal à progresser à cause de la flore très développée.
- Ce n’est peut-être pas plus mal. Ça signifie donc que la Porte n’est que rarement, voire jamais, utilisée. Donc pas de Goa’ulds.
- Espérons, Daniel.
Le petit groupe continua à marcher pendant quelques minutes.
- O’Neill…
- Je sais, Teal’C.
- Quoi ? Demanda Daniel.
- Nous sommes observés. Expliqua Natalia.
- Cela me semble compréhensible. Après tout nous sommes chez eux, il est normal qu’ils veuillent en savoir plus sur ces "intrus". Expliqua l’archéologue. Quand ils nous auront assez observés, ils tenteront de prendre contact.
- Mouais… Restez sur vos gardes quand même.
- Comme d’habitude, mon Colonel, comme d’habitude…
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Après une demi-heure de marche :
Le jour se leva quand SG-1 sortit de la forêt. Visiblement, ils se trouvaient dans une petite vallée. Leur droite et leur gauche étaient entourées de montagnes et comme il n’y avait aucun intérêt à retourner dans la forêt, SG-1 n’avait d’autre choix que de se diriger vers la ville qui se trouvait à quelques centaines de mètres d’eux. Visiblement de très grande taille, elle remplissait toute la largeur de la vallée, allant jusqu'à grimper sur les parois de la montagne. D’où ils étaient, aucun membre de SG-1 ne pouvait dire jusqu’où la cité s’étendait en profondeur.
Pince sans rire, Teal’C lança :
- Je crois que nous venons de trouver une source de civilisation.
Et sur le regard perplexe et désabusé de ses trois camarades le Jaffa se remit en marche.
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L’équipe arriva au niveau des premières habitations qui représentaient la périphérie de la ville. Visiblement, il s’agissait de fermes. Des animaux paissaient dans les prés et des cultures poussaient dans les champs. Près d’une des maisons, un homme d’une quarantaine d’années bêchait son jardin. Daniel fit quelques pas dans sa direction.
- Bonjour, je…
L’homme leva la tête et les regarda d’un air étonné. Son regard suivit le sentier pour arriver jusqu’à la forêt d’où sortait SG-1. Une deuxième fois il fixa, terrifié, l’équipe de O’Neill. Lâchant son instrument de travail, il partit en courant aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Avant que l’un des membres du groupe ne put réagir ou dire quoi que se soit, l’autochtone venait de rentrer dans sa demeure fermant derrière lui la porte.
- Vous avez toujours les mots qu’il faut, Daniel. Se moqua Jack.
L’archéologue se retourna vers le trio et haussa les épaules en signe d’incompréhension.
- Plutôt timides les habitants du coin. Remarqua Natalia. Que faisons-nous, mon Colonel ? Est-ce que vous voulez que nous allions essayer de lui parler ?
- A mon avis, il ne nous dira pas grand chose. Allons donc voir dans cette ville, nous y trouverons peut-être des gens plus sociables.
O’Neill, Romanov et Jackson se mirent en marche. Teal’C restait sur place regardant dans la direction de la forêt d’où ils venaient. L’instinct du Jaffa lui soufflait que la réaction de l’homme n’était pas sans fondements.
- Teal’C, vous venez ?
- J’arrive Daniel Jackson.
Quelques minutes de marche permirent à SG-1 de se retrouver dans la ville.
Ladite ville était d’architecture moyenâgeuse, avec des rues étroites, sombres et pavées. Contrairement à leur première rencontre avec un habitant de cette planète, ceux qui vivaient ici ne semblaient pas faire attention à nos amis. Au mieux quelques regards étonnés et plein de curiosité, sans doute dus à leur tenue vestimentaire non conforme aux lieux, se portèrent sur eux mais dans l’ensemble personne ne se préoccupait de leur présence.
- Très intéressant. Expliqua Daniel, tout en contemplant l’architecture.
- Allez-y Daniel, faites-nous profiter de vos découvertes…
- C’est une architecture typique du Moyen Âge, en Europe. Plus précisément en France ou en Angleterre.
- Nous avons déjà visité une planète comme celle-ci, Daniel Jackson.
- C’est exact, Teal’C.- Ah oui, ce charmant endroit où ils faisaient des trous dans la tête des gens qui étaient malades et qui faisaient des sacrifices annuels à Sokar. Sans compter qu’ils ont voulu noyer Teal’C. C’est ce genre de planète où nous sommes ? Demanda le Colonel
- Heu… Oui.
- Mon Colonel, ce monde n’est peut-être pas forcement identique.
- Vous me redirez ça quand nous serons sur le point d’être brûlés pour sorcellerie, Romanov.
- Vous êtes pessimiste, O’Neill.
- Je préfère être pessimiste que mort.
- En tous cas, cela confirme ma théorie.
- Mmmm ?
- Je pense qu’il existe une troisième Porte des Etoiles sur Terre.
- Quoi ?!
- Qu’est-ce que vous nous racontez là, Daniel ?
- Vous êtes sûr de ce que vous dites, Daniel Jackson ?
- Quasiment Teal’C. Vous vous souvenez, justement, que quand nous sommes arrivés sur la "planète des Démons", je vous ai dit que je pensais que c’était Sokar qui avait transféré ces humains sur la planète grâce à la Porte de l’Antarctique.
- Heu… si vous le dites.
- Mais, c’est impossible, Daniel. Fit remarquer Natalia.
- Exactement.
- Ah bon ? Demanda Jack, complètement "paumé".
- Mais oui, car nous savons maintenant que cette Porte est la première Porte des Etoiles et qu’elle est même plus ancienne que celle d’Egypte. Elle doit dater de l’époque où l’Antarctique n’était pas recouvert par les glaces. Autant dire que cela fait quelques temps.
- Jusque là, d’accord. Et ensuite ?
- Ensuite ? Mais ça me semble clair. Si la Porte de l’Antarctique et d’Egypte étaient hors service au Moyen Âge, comment des humains datant de cette époque ont pu se trouver transportés sur d’autres planètes comme celle-ci ?
- Par vaisseau spatial ?
- C’est exactement ce que je me suis dit, Jack, mais certains détails me laissent penser que ce n’est pas le cas.
- Comme ?
- Déjà cette planète. Ces coordonnées sont aux antipodes de l’autre où nous avons trouvé une civilisation semblable.
- Malgré cela l’hypothèse de O’Neill reste plausible, Daniel Jackson.
- Je sais Teal’C, mais ce n’est pas tout. Souvenez-vous du Goa’uld Ozymandias : Son vaisseau était très endommagé quant il s’est écrasé sur la Terre. Je pense qu’il a choisi notre planète parce qu’il savait qu’il s’y trouvait une Porte des Etoiles qu’il aurait pu utiliser. Et je ne pense pas que le choix des îles britanniques comme lieu d’atterrissage soit une coïncidence.
- Il y aurait une troisième Porte en Angleterre ?
- Daniel, vous ne croyez pas que c’est un peu tiré par les cheveux ?
- Je n’ai pas fini, Jack. Vous vous souvenez de Seth ?
- Difficile de l’oublier.
- Souvenez-vous des questions qu’il nous a posées quand nous étions ses prisonniers. Il voulait savoir si nous étions envoyés par les Grand-Maîtres ou bien par les Tok’ra…
- Oh, bien sûr…
- Colonel, je suis perdue, est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer ?
- Jack ? Demanda Daniel.- La Tok’ra existe depuis deux mille ans, Seth était exilé sur Terre depuis que la Porte d’Egypte était enterrée, soit plus de cinq mille ans. Comment pouvait-il connaître les Tok’ra ?
Teal’C continua l’explication.
- Quand nous avons entrepris de retrouver ce Goa’uld, le docteur Jackson a fait des recherches sur Seth et d’éventuelles traces de sa présence dans l’histoire humaine. Il a découvert qu’une secte adoratrice du faux dieu avait existé en Angleterre, au Moyen Âge… près de Stonehenge.
- Un cercle de pierre…
- Exact, Natalia Romanov.
- D’accord, mais autant que je sache, Stonehenge a été fouillé et sondé de fond en comble depuis des années et les Anglais n’ont jamais rien trouvé. Remarqua la Russe.
- Ça, c’est ce qu’ils ont dit. Personne non plus n’a rien dit quand en Egypte nous avons trouvé notre Porte. Expliqua O’Neill.
- Ça se tient. Dernier détail qui m’embête. Ce Seth, s’il savait où se trouvait une Porte en état de fonctionner, avait les moyens de s’en servir et visiblement il a même dû le faire puisqu’il a eu connaissance de l’existence des Tok’ra. Dans ce cas là, pourquoi n’en a-t-il pas profité pour quitter définitivement notre monde ?
- Pour la simple raison, Capitaine, que sa tête était mise à prix par tous les Grands-Maîtres et que quitter la Terre aurait voulu dire signer son arrêt de mort.
- Eh ben…
- Je ne vous le fais pas dire.
- Vous croyez que Sokar est responsable de la déportation des habitants de ce monde ?
- C’est une possibilité. Il faudra nous renseigner.
- Justement si nous évitions de discuter au milieu de la rue et que nous tentions de prendre contact avec ces gens ? Je vous fais remarquer que l’on nous regarde. Signala O’Neill.
En effet plusieurs personnes portaient des regards intrigués sur SG-1.
- Daniel, ne vous ratez pas cette fois.
- Je vais essayer.
Le docteur Jackson s’approcha d’un couple qui observait l’équipe du coin de l’œil.
- Bonjour, je m’appelle Daniel. Mes amis et moi sommes des explorateurs pacifiques qui viennent d’une lointaine planète…
L’homme et la femme regardaient Daniel comme si ce dernier avait parlé chinois. Daniel ré-essaya son discours d’une autre manière.
- Nous sommes des étrangers, nous venons d’une lointaine contrée pour devenir vos amis.
Aucune réaction.
- Daniel ? Demanda Jack.
- Ils ne doivent pas comprendre notre langue.
- Essayez-en une autre.
- Laquelle ? Ils n’ont pas dit un seul mot pour me donner une indication de leur langage.
- Je comprends parfaitement ce que vous dites mais vos paroles n’ont aucun sens.
- Hein ? Heu… Pardon ? Balbutia Daniel à l’homme.
- Qu’est-ce que des "explorateurs pacifiques" et "une contrée" ? Demanda la femme.
- Celle-là, on ne nous l’a jamais faite. Murmura Jack à se deux partenaires qui se trouvaient à ses côtés.
- Des explorateurs ? Cela signifie que nous sommes des personnes qui visitent d’autres lieux que celui d’où nous sommes d’origine. Pacifique signifie que nous ne vous voulons aucun mal. Quant à une contrée, c’est… un pays, un autre lieu qu’ici. S’adressant à ses compagnons. Vous m’aidez quand vous voulez.
- Une contrée c’est le nom que nous donnons à une ville et aux terres qui l’entourent. Expliqua Natalia.
- Oui, voilà, c’est ça. Reprit Daniel.
- Ce que vous dites n’a toujours aucun sens. Dit l’homme.
Cette fois, Daniel était à court d’arguments.
La femme se hissa sur la pointe de ses pieds pour pouvoir murmurer quelque chose à son compagnon.
- Mais tu as raison ! S’étonna t-il. Pourquoi n’êtes-vous pas marqués ?
Daniel remarqua alors que les deux autochtones avaient une sorte de tatouage semblable à une rune sur la pommette de la joue droite.
- Parce que nous ne sommes pas d’ici. Tenta d’expliquer Daniel. Nous sommes des étrangers, des visiteurs…
La curiosité et la stupeur du couple étaient à présent remplacées par de l’inquiétude et de la méfiance.
- Je n’aime pas ça. Tenez-vous prêts. Ordonna O’Neill à Teal’C et à Romanov.
- Êtes-vous des Goules des Anarchistes ? Demanda la femme.
- Heu… Non. Nous allons essayer autre chose…
- Daniel, ne parlez pas de ce dont je pense que vous êtes sur le point de parler.
- Mais faut bien que je leur explique…
- Daniel, regardez autour de vous.
A présent un petit groupe de curieux s’était rassemblé autour de SG-1.
- D’accord… Monsieur… vous avez un nom ?
- Je suis Scytto, et voici ma femelle, Missandra. Il présenta la femme.
- Femelle ? Murmura Natalia entre ses dents.
Teal’C leva un sourcil.
- Hum… Qu’est-ce qu’il y a dans mes propos que vous ne comprenez pas ?
- Je comprends pourquoi vous dites que vous ne venez pas d’ici. D’où pourriez-vous venir ?
- D’ailleurs, justement. De plus loin que les montagnes et que la forêt. Expliqua Jack qui commençait visiblement à perdre patience.
L’homme écarquilla les yeux comme si Jack venait de dire la chose la plus stupide qu’il soit.
- O’Neill, je crois qu’ils ne réalisent pas qu’il existe autre chose que leur cité.
- Teal’C a raison. Ils doivent vivre dans une sorte de "bulle" en parfait autarcie. Expliqua Daniel
Il se retourna vers Scytto.
- Ecoutez Scytto. Je comprends que cela soit dur à comprendre ou à imaginer pour vous. Mais il existe d’autres choses, d’autres villes plus loin…
- Beaucoup plus loin. Rajouta Jack.
- Vous n’êtes pas seuls au monde.
Visiblement le couple semblait commencer à assimiler les explications de Daniel.
- Scytto, il est l’heure de notre pitance. Expliqua Missandra.
- Il est vrai. Allons donc nous nourrir.
Sous le regard médusé de SG-1, la petite foule se dispersa.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda Jack.
- Ça a l’air d’être l’heure du repas.
Alors que Scytto et Missandra se mettaient eux aussi en marche, cette dernière arrêta son compagnon.
- Et eux ? S’ils ne sont pas… d’ici, ils n’ont nulle part où aller manger.
Scytto regarda les Terriens.
- Venez donc avec nous, nous vous trouverons bien quelque chose à manger.
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Maison de Scytto et Missandra :
- C’est coquet chez vous.
Jack avait dit cela sur un ton moqueur. Il fallait dire que la maison de leurs hôtes était très rustique. Faite de pierres et de bois, elle n’était composée que d’une seule et unique pièce. Le mobilier était des plus sommaires. Une table en bois entourée de quelques chaises était située au centre de la pièce. Dans un coin se trouvait un grand lit en bois. A l’opposé, dans l’autre coin, se trouvait un autre lit, de taille plus modeste. Quelques étagères étaient accrochées aux murs, ici et là, sur lesquelles étaient posés différents ustensiles, la plupart d’utilité culinaire. Pendu à la crémaillère de la cheminée, le contenu d’un chaudron cuisait sous un feu de bois.
- Père ! Mère !
A l’entrée du couple dans leur demeure, une jeune adolescente d’environ treize ans avait stoppé son activité, qui consistait à s’occuper du contenu du chaudron, pour venir saluer ses parents.
- Visiteurs, je vous présente notre progéniture : Marissa.
- Père, qui sont-ils ? Demanda l’enfant.
- Eh bien… Je dois avouer que j’ignore encore leurs noms.
- Oh, pardon. Nous avons oublié de nous présenter. Je suis Daniel, voici Jack, Natalia et Teal’C.
- ‘lut. Lança Jack
- Bonjour. Répondit Marissa.
Elle dévisagea le groupe d’étrangers.
- A quel clan appartenez-vous ? Vous ne possédez aucune marque. Et puis vos habits sont étranges.
- D’après ce qu’ils nous ont dit, ils viennent d’ailleurs, ma fille.
- D’ailleurs ? Qu’est-ce que cela signifie, père ?
- Que nous ne sommes pas originaires de cette ville, ni de la forêt. Ré-expliqua Daniel. Nous sommes de plus loin.
- Beaucoup plus loin. Rajouta Jack.
Marissa regarda son père, ne comprenant visiblement pas ce que SG-1 tentait une nouvelle fois d’expliquer.
- Toi non plus tu n’as pas de marque. Remarqua Natalia.
- C’est parce que je n’ai pas encore de mâle. Mais dès que j’en aurai un, je recevrai la marque de son clan. Cela ne devrait pas tarder.
SG-1 comprit rapidement que les mariages locaux ou du moins les unions étaient arrangés à l’avance.
- Les Goules de notre clan ont arrangé l’accouplement avec un des Servants du clan des Lumineux. Il devrait venir la chercher d’ici quelques jours.
Le père et la mère semblaient être très fiers de l’événement.
- Et vous n’avez pas votre mot à dire ?
- Comment cela ?
- C’est votre fille.
- Notre progéniture, oui et alors ?
- On va vous la prendre. Ça ne vous fait rien ?
- Je ne saisis pas. Quel est le problème ?
Daniel voyant que la conversation ne menait à rien :
- Aucun, aucun. C’était juste histoire de savoir.
- Ah ? S’adressant à sa fille. Va donc aider ta mère à mettre la table pour que nous puissions manger.
- Bien, père.
Et elle rejoignit sa mère dans sa tâche ménagère.
- C’est vraiment le Moyen Âge… Murmura Jack à Natalia.
- Asseyez-vous, visiteurs. Invita Scytto.
Ils s’exécutèrent.
- Scytto, comme nous vous l’avons dit nous ne sommes pas d’ici et n’avons aucune connaissance de votre ville et des ses habitants. Voudriez-vous nous en apprendre un peu plus ?
- Ma foi, oui, Daniel. Mais j’ignore par quoi commencer. Je n’ai jamais rencontré de visiteurs.
- Vous pourriez nous dire ce que sont ces "Goules" auxquels vous avez fait référence ?
Scytto, étonné :
- Ce sont les serviteurs des Seigneurs, bien sûr.
- Seigneurs. Répéta Teal’C en levant un sourcil.
- Oh-oh… Fit Natalia.
- Oui, les Seigneurs. Nos maîtres.
- Pas de Goa’ulds, hein ? Ce n’est pas ce que vous disiez ?
- Du calme, Jack. Dites-moi, ces… vos Seigneurs, ils vous arrivent de les voir ?
- Rarement, généralement ils envoient leurs Goules pour choisir les Repas. C’est à cette occasion que les désignés les voient. Sinon, ils ne sortent que rarement.
- Et ces désignés, ils vous arrivent de les revoir ?
- Bien entendu. A la fin du Repas, quand ils retournent chez eux.
Les membres de SG-1 échangèrent des regards d’incompréhension.
- Et vous, vous les avez déjà vus ?
- Bien sûr, quand ce fut mon tour de participer au Repas.
- Et à ce moment là, vous avez vu des réactions étranges chez vos Seigneurs… ?
- Comme ?
- Comme des yeux qui brillent, par exemple. Rajouta Jack, à la question de Daniel.
- Heu… non. Répondit l’homme, quelque peu déconcerté.
- Et en quoi consiste leur repas ? Demanda Natalia.
- Il n’y pas de Repas chez vous ? Demanda Marissa.
- Si, mais j’ai comme l’impression que nous n’avons pas la même définition du mot repas. Si vous pouviez nous donner la vôtre.
- C’est le moment où nos Seigneurs se nourrissent.
- Quel est le nom de votre Seigneur ? Interrogea Teal’C.
- Cela dépend duquel vous parlez. Du Haut-Sire, des Premiers ou bien des membres des Clans ?
- Un Haut-Sire ?
- Oh… Notre maîtresse à tous, dame Lilith.
Daniel écarquilla les yeux à l’annonce de ce nom.
- Daniel Jackson, quelque chose ne va pas ?
L’archéologue fit un geste à Teal’C pour lui demander d’attendre quelques secondes.
- Scytto, qu’est-ce qu’il se passe exactement pendant un "repas" ?
- Je vous l’ai dit, nos Seigneurs se repaissent.
- Précisez. Demanda Jack qui avait vu l’inquiétude sur le visage de Daniel.
- Ils nous font l’honneur de boire notre fluide vital. Notre Vitaé.
- Quoi ?!
- Hein ?!
- Oh, c’est pas vrai…
- Daniel ? J’aimerai quelques explications !
- Oh c’est très simple. Lilith est censée être la reine des Vampires…
- Quoi ?!
- Hein ?!
- Vous l’avez déjà dit. Fit remarquer Marissa aux deux militaires.
Daniel se leva et se passa les mains dans les cheveux.
- Des vampires…
- Daniel, ce genre de choses n’existe que dans les bouquins.
- Jack, je crois que nous sommes bien placés pour savoir que rien n’est impossible.
- Daniel Jackson a raison, O’Neill. Cette ville semble être aux mains de créatures qui s’apparentent au mythe terrien des vampires.
- Il faut que je j’aille chercher ma croix, de l’ail et de l’eau bénite ?
- Les siècles ont parfois déformé les faits réels. Ne nous fions donc pas trop aux mythes populaires.
La famille écoutait SG-1 débattre sans rien comprendre. Natalia s’adressa à eux :
- Est-ce que vos "Seigneurs" apparaissent quand le jour est levé ?
- Bien sûr que non puisque le soleil les blesse. Répondit Missandra.
- Et vous trouvez ça normal ?!
- Comment cela, Jack ?
- Vous trouvez ça normal, vous, d’être à la merci de créatures qui se servent de vous comme garde-manger ?
- Je ne vois pas où est le problème.
- Vous ne voyez pas où est le problème ?!
- Hum ! Jack ! Fit Daniel.
- Nos Seigneurs sont bons et justes avec nous. Ils nous protègent et nous guident et cela depuis toujours. Je ne vois pas en quoi cela pourrait nous gêner.
- De vrais moutons ! Aucune envie de se libérer !
- Je crois, en effet que vous avez vu juste, Colonel. Cette ville est un gigantesque garde-manger…
- O’Neill ! appela Teal’C.
Le Jaffa surveillait l’extérieur par une des fenêtres de la demeure. O’Neill vint rejoindre son ami à son poste de surveillance.
- Un problème ? Demanda Daniel.
- Possible.
A l’extérieur, un groupe d’une dizaine d’hommes, dont les vêtements et les armes faisaient penser à des Jaffa, s’étaient regroupés devant la maison. Le chef du groupe était en discussion avec un autochtone. Celui-ci désigna la bâtisse où se trouvait SG-1.
- J’en étais sûr ! Scytto, il n’y pas d’autres sorties ici ?
L’homme regarda de long en large l’unique pièce qui constituait son lieu d’habitation.
- D’accord, ma question était stupide.
- Mon Colonel ?
- Les Goules dont parlait Scytto sont devant la porte et je ne pense pas qu’ils viennent pour lier amitié.
- Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? Demanda Daniel.
- C’est un fan club des Jaffa.
- Quoi ?
- Laissez tomber. Nous prenons la sortie de secours.
- Quelle sortie de secours ?!
- Teal’C ?
- O’Neill ?