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Enfin chez moi : Chapitre 1

 

Durant huit ans, j’avais vécu dans des milliards de contrés, j’avais vu une ribambelle de paysages, de montagnes, de mers, d’habitations…

Mon expérience intergalactique m’avait apporté une chance que peu de personnes sur cette terre pouvait se vanter d’avoir.

J’avais tout vu, toutes les constructions possibles et inimaginables, toutes les atmosphères, tous les paradis, tous les enfers, tous les pires monstres, et les plus extraordinaires créatures…

Huit ans à traverser cette anneau lumineux… huit ans à visiter d’innombrables planètes, huit ans à vivre dans une base souterraine, froide, grise et humide…

Huit ans a considéré chaque lieu comme le mien, huit ans…


Des hommes avait traversé ma vie durant ces huit années…

Des parfums, des bras, des regards, des sourires, des gestes, des baisers, des déclarations, des façons de faire l’amour, des façons de me dire « je t’aime ».

Mais même dans les bras de ces innombrables hommes je ne me suis jamais sentie à ma place.


Jamais je ne me suis sentie chez moi : dans aucune base souterraine, sur aucune planète, aucune vallée, aucune plage, aucune montagne, aucun paradis intergalactique.


Même dans cette maison où j’avais vécu, cette maison que j’avais choisie. Cette maison où je vivais entre deux missions, même cette maison, ordonnée, propre, terriblement parfaite.


Cette perfection, ce devoir d’être parfaite, pas un seul faux pas commis en huit ans. Toujours cette même ligne de conduite… toujours.


Et puis une histoire d’amour parfaite pour une scientifique parfaite, un homme parfait, une maison, une demande en mariage, une bague… et pourtant…


Une fois de plus je ne me suis pas sentie chez moi, tout sonnait si faux. Mes regards, mes paroles, ma façon de lui sourire, ma façon d’avoir dit « oui » !

J’ai tout plaqué sans regret. Mon père durant son dernier soupir m’a fait sortir de ce mensonge. J’ai tout quitté :

L’homme parfait, la maison parfaite, la bague, le mariage, les fleurs…

Tout ça sans le moindre regret… tout ça la tête haute.


J’ai repris ma vie dans ma maison…


Si impersonnel, si à l’image de ma vie. Cette maison désespérément vide.


Mais même chez moi je ne me sentais pas à ma place, encore une fois pas au bonne endroit…


Où était ma place ? Je l’ai entraperçu durant quelques instants, quelques secondes de plénitude passagère… si brève… un rêve ? Des éclairs de bonheur pur durant huit ans…


Et puis j’ai enfin décidé d’explorer le seul endroit de toute la galaxie que je n’ai jamais eu le courage de visiter.

Le seul endroit, le seul bout de terre qui me terrorisait…

Un endroit pourtant non peuplé d’immenses monstres venus des profondeurs de l’enfer…

Un endroit simple, calme, rempli de plénitude … SON monde…


J’ai pris la plus difficile décision de ma vie, celle où j’ai dû user de mon plus grand courage…

Je l’ai suivi. Enfin. Là-bas. Chez lui. Dans son moi le plus personnel. Je suis allée à la rencontre de mon rêve…


Le Minnesota. LUI.


Aujourd’hui je sens son parfum, ses bras qui m’entourent, son regard tendre sur moi, son sourire espiègle du matin, ses gestes doux contre mon dos nu, ses baisers dans le creux de mon cou, sa déclaration si personnelle d’hier, sa façon de me faire l’amour, sa façon de me dire « je t’aime »…


C’est LUI. Tellement LUI. Tellement Jack O’Neill. Tellement tout ce que j’aime.


Pour la première fois de ma vie, je me sens enfin chez moi…


FIN


 
 
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