Chalet de Jack, Minnesota :

 

 

            L’ancienne équipe SG1 était réunie autour de la table de la cuisine et finissait de dîner. Sam et Jack avaient passé l’après-midi à pêcher pendant que Daniel et Teal’c se reposaient sur la berge. Le fait qu’il n’y ait pas de poissons dans le lac ne dérangeait pas Sam ; elle trouvait que c’était une activité très reposante et comprenait pourquoi Jack aimait à venir ici. Le cadre était merveilleux et le chalet étant éloigné de tout, donc pas de risque de se faire embêter par des voisins peu scrupuleux de votre repos.
            Une fois le repas fini, tous les quatre allèrent s’installer dans le salon, Sam et Jack sur le canapé, et très proches l’un de l’autre remarqua Daniel, tandis que ce dernier et Teal’c prirent chacun un fauteuil.

 

« Je crois que je vais aller me coucher, moi, fit Daniel au bout d’une demi-heure.
- Déjà fatigué ? fit Sam, surprise.
- Ca doit être le grand air et ce qui s’est passé ces derniers jours. Après tout, je suis… mort encore une fois.
- Justement, vous devriez être reposé ! constata Jack ce qui fit rire Sam.
- Quoiqu’il en soit, j’y vais quand même. Bonne nuit, tout le monde.
- Je crois que je vais suivre Daniel Jackson et prendre une bonne nuit de repos, dit Teal’c tout en se levant et en quittant la pièce derrière l’archéologue. Bonne nuit.
- Bonne nuit, répondirent en même temps les deux militaires.
- Il ne reste plus que vous et moi, dit Jack en regardant Sam.
- En effet.
- Vous êtes partante pour une petite ballade à la belle étoile ?
- Allons-y ! »

 

            Sam se leva du canapé et tendit sa main à Jack pour l’aider à faire de même. Il la prit mais une fois debout ne la relâcha pas, ce qui ne déplut pas à Sam. Il prit la couverture qui était posée sur une chaise, entraîna Sam dehors et ferma la porte derrière eux. Ils marchèrent le long d’un petit chemin de terre, assez lentement étant donné qu’il faisait nuit et qu’ils n’y voyaient pas grand-chose.
Au bout de cinq minutes de marche, ils arrivèrent à l’orée d’une petite clairière, située un peu plus en hauteur par rapport au chalet. Ils s’avancèrent pour être à peu près au milieu de celle-ci et, Jack lâcha la main de Sam afin de pouvoir étendre la couverture sur le sol. Il s’allongea dessus et l’invita à faire de même. Elle se cala dans le creux de son épaule pendant que celui-ci passait son bras autour de sa taille.

 

« C’est magnifique, dit-elle après un moment passé à regarder les étoiles.
- Je trouve aussi. On n’a pas souvent l’occasion de voir aussi bien les étoiles à Colorado Springs. Vous pensez qu’on est déjà passés près de certaines d’entre elles ? demanda-t-il après un silence.
- C’est possible, même si la plupart des planètes sur lesquelles nous sommes allées ne sont pas visibles de la Terre. »

 

            Pendant de longues minutes, ils ne dirent rien, contemplant simplement le spectacle que le ciel leur offrait. Au bout d’un moment, Sam se tourna légèrement sur le côté et passa son bras gauche sur la poitrine de Jack, sa tête toujours tournée vers les étoiles. Elle pouvait désormais entendre plus clairement ses battements de cœur et constata avec plaisir qu’il était en synchronisation avec le sien.

 

« Je me sens bien ici, murmura-t-elle.
- C’est vrai que c’est calme.
- Non, je veux dire que je suis bien ici, continua-t-elle sur le même ton en se rapprochant un peu plus de lui pour lui montrer ce qu’elle voulait dire.
- Oh ! Moi aussi, chuchota-t-il en embrassant doucement les cheveux de Sam. Je vais prendre ma retraite, dit-il soudainement sur un ton sérieux.
- Quoi ? s’exclama-elle en se relevant sur un coude.
- Je vais prendre ma retraite. J’y avais déjà pensé mais je crois que c’est le bon moment. Je ne veux plus qu’on passe à côté de ce que nous avons à cause de l’armée.
- Je ne veux pas que vous fassiez pour moi, pour nous. Il y a peut-être une solution autre que celle-ci. On peut attendre encore un peu.
- Je ne veux pas attendre Sam, je ne veux plus attendre. Je vous veux près de moi.
- Jack…
- Chut, dit-il en posant son doigt sur la bouche de Sam. Osez me dire que ce n’est pas ce que vous voulez aussi.
- Vous avez raison sur ce point, c’est ce dont j’ai aussi envie, mais votre carrière…
- Sam… Je suis allé bien plus loin que je ne l’avais imaginé dans ma carrière. Je suis Brigadier Général ! Maintenant, la seule chose qui importe, c’est vous et vous rendre heureuse.
- C’est ce que papa voulait ; que je sois heureuse et que j’ai tout ce que je souhaite.
- Alors, je pense qu’on peut essayer de réaliser son dernier souhait, si c’est moi que vous voulez, bien entendu.
- Bien sûr que c’est vous, lui dit-elle lui envoyant un petit coup dans les côtes.
- Tant mieux alors. »

 

            Ils ne dirent plus rien, se regardant dans les yeux, laissant leurs sentiments s’y afficher et parler pour eux. Ils restèrent longtemps comme ça, Sam appuyer sur son coude, une main au niveau du cœur de Jack et celui-ci allongé sur la couverture, son  bras gauche autour de la taille de sa compagne et son autre main sur celle qu’elle avait déposé sur sa poitrine, la caressant doucement du pouce.
            Il enleva son bras d’autour de sa taille et passa sa main sur son visage. Sam tourna légèrement la tête afin de déposer un baiser dessus avant de s’appuyer un peu plus dessus.

 

« J’ai envie de vous embrasser, chuchota-t-il pour ne pas briser le moment.
- Qu’est-ce que vous attendez alors ? lui demanda-t-elle sur le même ton. »

 

            Elle se pencha doucement vers lui tandis qu’il passait sa main sur sa nuque pour la rapprocher encore un peu plus. Leurs lèvres n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’une de l’autre et ils pouvaient tous deux sentir le souffle de l’autre sur leurs visages.

 

« Vous êtes sûre de vous ? murmura Jack, lui laissant l’opportunité de s’arrêter là si elle le souhaitait. »

 

            Au lieu de répondre, Sam lui fit un merveilleux sourire, un de ceux dont elle avait le secret et, se pencha un peu plus jusqu’à toucher ses lèvres. Le baiser fut tendre, ils laissaient parler leurs sentiments pour l’autre. Quand ils se séparèrent, ils avaient tous les deux un sourire aux lèvres.

 

« Wow, fit Sam.
- Vous pouvez répéter ?
- Wow, obéit-elle après avoir émit un petit rire.
- Oui, c’est ce que je pense aussi. »

 

            Jack la fit doucement basculer de sorte que tous les deux étaient sur le côté, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Il se pencha à nouveau vers elle et captura ses lèvres. Cette fois, le baiser fut plus passionné, sans détour. Ils restèrent de longues minutes à s’embrasser comme ça et ils ne se séparèrent que par un besoin urgent d’oxygène.

 

« Jack, je…
- Je sais, je sais, lui dit-il en lui embrassant le bout des doigts.
- J’ai besoin de le dire. Je t’aime.
- Je t’aime aussi, répondit-il avant d’engager un nouveau baiser à couper le souffle. »

 

            Durant une bonne partie de la nuit, ils continuèrent à s’embrasser tout en laissant leurs mains vadrouiller sur le corps de l’autre. Ce n’est qu’au petit matin qu’ils s’endormirent enfin, dans les bras l’un de l’autre.

 

Quelques heures plus tard, au chalet :

 

 

            Daniel venait de se lever et se rendit dans la cuisine. Il y trouva Teal’c, en train de préparer le petit-déjeuner. Celui-ci ne prit pas la peine de se retourna quand l’archéologue entra dans la pièce.

 

« Bonjour, Daniel Jackson. Le café est prêt si vous souhaitez en prendre.
- Salut Teal’c. Et merci pour le café. Sam et Jack ne sont pas encore levés ?
- Je ne pense pas qu’ils aient dormis là. Les deux chambres étaient ouvertes quand je suis descendu et les lits n’étaient pas défaits. Vous n’avez pas remarqué ?
- Je n’ai pas fait attention, reconnut Daniel. Mais où sont-ils alors ? 
- Vous pourrez le leur demander quand ils rentreront. »

 

            Su ces mots, il servit les assiettes de petit-déjeuner et ils commencèrent à manger.

 

Pendant ce temps-là, dans la clairière :

 

 
            Sam et Jack dormaient toujours, elle dos à lui pressée contre son torse. Elle se réveilla tout doucement et quand elle sentit le corps de Jack contre elle, elle sourit en se remémorant les évènements de la nuit passée. Quelques minutes plus tard, elle sentit les muscles de son compagnon se tendre et celui-ci la rapprocha encore plus de lui. Le rythme de sa respiration changea bientôt, signe qu’il était en train de se réveiller.

 

« Bonjour toi, fit-il d’une voix endormie tout en déposant de légers baisers dans le cou de Sam.
- Bonjour, dit-elle en se retournant dans ses bras et en l’embrassant.
- On dirait qu’on a passé toute la nuit dehors.
- Oui. Daniel et Teal’c risquent de s’inquiéter s’ils ne nous voient pas.
- Ce n’est pas grave, on leur expliquera, répondit-il simplement en enfouissant sa tête dans le cou de Sam.
- Tu es sérieux ?
- Ne t’inquiètes pas, ce sont nos amis, ils comprendront et ne diront rien.
- Tu as raison.
- Parle-moi de ce que tu veux, fit soudainement Jack pour changer de sujet.
- Quoi ?
- Hier soir, tu m’as dit que ton père voulait que tu aies tout ce que tu souhaitais. Alors qu’est-ce que tu veux ?
- Toi.
- Et c’est tout ?
- Non, si on laisse de côté ma carrière, tout tourne autour de toi.
- Développe.
- Une grande maison avec un grand jardin…
- Avec un chat, l’interrompit Jack.
- Je croyais que tu préférais les chiens ! s’étonna Sam.
- Oui, mais toi tu préfères les chats et si c’est ce qui te fait plaisir, ça me va.
- Je disais donc, une grande maison avec un grand jardin avec Shroedinger, c’est le nom de mon chat au cas où tu ne te rappellerais pas, ajouta-t-elle en voyant sa tête. Et avec un chien aussi, qu’on choisira tous les deux.
- Ca me convient. Ensuite ?
- Un beau mariage avec nos familles et nos amis présents suivi d’une lune de miel d’au moins deux semaines.
- Et où voudrais-tu aller ?
- Je voudrais que ça soit une surprise, que je ne le découvre qu’au dernier moment. Et puis…, non oublie ça.
- Dis-moi Sam. Je veux réaliser tous tes souhaits.
- Ce n’est pas grave si celui-là ne se réalise pas, du moment que je suis avec toi.
- Dis-le moi, s’il te plait.
- J’aimerais avoir des enfants avec toi… Mais je comprendrais qu’après Charlie tu n’en veuilles plus, ajouta-t-elle précipitamment.
- Et tu serais prête à abandonner ce rêve pour moi ? Je ne te mérite pas, dit-il en la rapprochant de lui un peu plus et en déposant un baiser sur son front.
- Ne dis pas ça, Jack.
- Regarde moi, Sam. C’est vrai qu’après Charlie, je ne voulais plus d’une famille. Mais tu es rentrée dans ma vie et je veux avoir des enfants avec toi. A nous deux, ils seront parfaits !
- Tous les parents pensent que leurs enfants sont parfaits.
- Mais nous, ils le seront vraiment. Et il y autre chose que tu souhaites ?
- Non, même si tout ne se réalise pas, je serais comblée. »

 

            Ils s’embrassèrent tendrement et, alors que Sam allait basculer sur Jack, celui-ci la retint.

 

« Jack ?
- Je sais ce que tu veux parce que je veux la même chose. Mais, quand nous aurons quitté le chalet, il faudra de nouveau faire comme si de rien n’était le temps de trouver une solution. Alors je ne veux pas qu’on se laisse entraîner trop loin, parce que si nous faisons l’amour maintenant, je ne vais pas pouvoir oublier ça, même si c’est seulement pour quelques semaines.
- Je n’en serais pas capable non plus. Alors il va nous falloir attendre…
- Ca nous donnera une motivation supplémentaire pour trouver une solution rapidement.
- Oui. Nous ferions mieux de retourner au chalet. Telle que je connais Daniel, il doit s’inquiéter.
- Tu as sans doute raison. Mais je veux faire une dernière chose avant.
- Quoi ?
- Ca, lui répondit-il avant de l’embrasser passionnément durant de longues minutes. Je t’aime, dit-il à bout de souffle.
- Je t’aime aussi. »

 

            Sur ces derniers mots, Jack se leva, et aida Sam à faire de même. Ils replièrent ensuite la couverture et quittèrent la clairière, confiants en leur avenir. En son for intérieur, Sam remercia son père de lui avoir permis de réaliser ce qu’elle voulait vraiment avant sa mort.