Suite Présidentielle
Titre : Suite présidentielle
Auteur : Ally
E-Mail : ally40@tiscali.fr
Résumé : Suite de ma première fic « Post-Moebius »
Genre : Toujours ps d’action, que de la romance.
Disclamer : Ne touche aucun salaire, fictif ou non de la MGM
Note de l'auteur : Ceci est ma seconde fic, continuez d’être indulgents avec moi.
Le week-end avait pris fin, ils rentraient à Colorado Springs. Le voyage du retour se déroulait dans une ambiance bien plus enjouée que l’aller. Daniel tentait en vain d’interroger ses deux amis sur leurs intentions concernant ce séjour à Washington, mais à part des banalités et un tonitruant « Daniel, vous vous faites des films » qui eut pour mérite de clore enfin ce sujet gênant, il n’obtint aucune réponse satisfaisant sa curiosité.
A vrai dire, ils auraient été bien empruntés de répondre puisqu’ils n’avaient eux-mêmes aucune idée de ce que leur voyage leur réservait. Entre ce qu’ils imaginaient, ce qu’ils espéraient, et ce qui les attendait réellement, il pouvait y avoir un décalage énorme, d’autant qu’ils attendaient depuis 8 ans et en étaient toujours plus ou moins au même point. Alors même si les dernières 24h avaient semblé marquer un net pas en avant, il était encore trop tôt pour tirer des conclusions hâtives. Ils devaient encore avancer avec prudence, ils savaient d’expérience qu’un brusque retour en arrière des choses était toujours possible, ils ne l’avaient que trop vécu.
Aucun d’eux n’osait encore espérer, de peur d’être déçu, ou blessé comme ils savaient si bien le faire jusqu’alors. Mais pourtant, leur imagination ne pouvait s’empêcher de leur suggérer des activités inavouables lorsqu’ils partageraient enfin la même suite. Ils essayaient autant l’un que l’autre de chasser ces insinuations pernicieuses de leurs esprits, mais sans succès. Un seul moyen alors pour eux de s’empêcher de trop cogiter : prendre part à la conversation avec leurs amis.
Ils arrivèrent à Colorado Springs tard dans la soirée. Le général déposa Sam la première. Elle se demanda d’ailleurs s’il avait fait exprès afin de leur éviter un tête à tête qui aurait pu les mettre mal à l’aise avant le départ fatidique du lendemain.
« Je viendrai vous prendre demain à 6h précises »
Elle acquiesça en songeant qu’il serait étonnant qu’il fut ponctuel, le connaissant, surtout à un horaire aussi matinal.
Elle descendit de voiture, salua d’un signe de la main ses amis restés à l’intérieur. Galant, Jack était descendu afin de lui ouvrir le coffre pour sortir ses bagages. Il souleva le sac de sport de Sam et déclara :
« Ca pèse au moins trois tonnes votre sac Carter, qu’est ce que vous avez mis là-dedans ? On est parti à peine 2 jours … Attendez, ne me dites pas que vous avez emmenez Naqui avec nous ? »
Elle sourit en répondant :
« J’ai pensé que l’air du Minnesota lui ferait du bien à lui aussi. »
« Vous n’êtes pas sérieuse Carter ? »
Il l’observa, elle avait l’air vraiment sincère.
« Vous l’avez vraiment emmené ? »
« Non, je plaisante » se moqua-t-elle, heureuse d’avoir pour une fois eu le dernier mot avec lui,
« J’avais juste emmené mon ordinateur portable, quelques livres et quelques résultats d’expériences au cas où…»
« Au cas où vous vous ennuieriez à mon chalet ? »
Il lui adressa une moue boudeuse signifiant qu’il était vexé. Pas rancunier, il lui porta tout de même son sac puisqu’il était si lourd et le déposa dans l’entrée.
« A demain Sam » murmurant-il en la regardant avec tendresse.
Ils se trouvaient alors à l’abri des regards de leurs amis restés dans la voiture. Maladroitement, il effleura sa joue d’un léger baiser, puis courut aussitôt, plus qu’il ne marcha en direction sa voiture, ne laissant pas à Sam le temps de reprendre ses esprits. Abasourdie, elle était restée immobile dans l’entrée, puis se frotta la joue d’un geste réflexe comme pour s’assurer qu’elle n’avait pas rêvé toute éveillée. Elle entendait déjà le bruit du moteur de la voiture qui s’éloignait.
Elle s’activa à nouveau. Il était tard, elle devait défaire ses bagages, puis les faire à nouveau en prévision du lendemain. D’ailleurs, prévoir ses tenues fut un véritable casse-tête : qu’allait-elle porter ? Elle se rendit alors compte, qu’elle ignorait même jusqu’à la durée de son séjour à la capitale, n’ayant pas pensé à demander des précisions à son général. Elle d’habitude si organisée, si prévoyante qui avait pour habitude de tout mesurer, de tout quantifier était pour la première fois face à une inconnue de taille : il s’agissait probablement des prémices de la mauvaise influence que Jack O’neill exerçait sur elle.
Elle s’était couchée tard, levée très tôt et en tout franchise, n’avait pas réellement fermé l’œil de la nuit : elle allait partager la suite de Jack, elle allait partager la salle de bain de Jack, elle allait partager le lit de … Non, Sam, n’y pense pas. Dors, il est tard, sinon demain tu auras de jolis cernes. Elle avait réglé son réveil à 5h précise et avait même ajouté un second réveil au cas où le premier ne sonnerait pas. Un rendez-vous pareil, ce serait vraiment trop bête de le rater.
A 4h38, consultant l’heure pour la énième fois de sa courte nuit, elle décida finalement de se lever, lasse de tourner et de se retourner dans son lit, telle la machine à laver en mode essorage.
A 5h17, elle consulta sa montre, elle était déjà prête, ses bagages attendaient même devant la porte. Encore combien ? 43 mn avant l’heure du départ. A condition toutefois qu’il soit à l’heure.
5h19, encore 41 minutes, assise sur le canapé, elle zappa sur les multiples chaînes du câble dans l’espoir bien mince de trouver une émission susceptible de l’intéresser mais rien ne retint son attention, ni les clips, ni les séries B, ni même les informations ou les documentaires animaliers.
5h26, plus que 34 minutes. Elle éteignit le téléviseur, à quoi bon ! Elle préféra allumer son ordinateur. Consulter ses nombreux mails en attente lui permettrait peut-être de tuer plus rapidement la dernière demi-heure. Effectivement, sa mailbox était presque pleine, mais principalement de la publicité.
5h43, courage, 17 minutes à tenir. Elle avait fait le ménage de sa boîte de réception. L’horloge tournait si lentement, l’attente devenait insoutenable, elle avait l’impression qu’elle ne prendrait jamais fin. Elle lança le démineur, juste pour tenter de s’occuper, lorsqu’elle entendit une voiture dans la rue : elle se précipita à la fenêtre, mais non, c’était une fausse alerte, et à 5h48, ça ne pouvait pas être lui, il était encore trop tôt. Songeant qu’il était rarement à l’heure, il n’allait pas en plus se payer le luxe d’arriver en avance. D’ailleurs, elle s’interrogea sur le retard raisonnable qu’il aurait : Il reste 12 mn, mais il aurait au minimum 5 mn de retard, ce qui nous amène à 17 mn.
Mais seulement 5 mn de retard, c’était presque ponctuel, il aurait plutôt 10, voir même 20 mn à une heure si matinale, soit encore 32 mn de patience. Elle n’en pouvait plus d’attendre, égarée dans ses considérations horaires, elle fut interrompue par le bruit de la sonnette de l’entrée.
5h52 : Déjà ? Si c’était lui et qu’il était en avance, même ses prévisions les plus optimistes n’avaient pas prévues une telle option. Elle sprinta jusqu’à l’entrée, le reconnut à travers le judas, et tenta de reprendre son souffle et de se calmer avant d’enfin lui ouvrir et de dire d’un ton le plus neutre possible :
« Bonjour mon Général »
« Bonjour Carter, Vous êtes prête ? »
« Presque, je reviens, j’en ai pour 2 mn ».
Elle se précipita dans les escaliers, les montant 4 à 4. Pourquoi montait-elle les escaliers ? Elle n’avait strictement rien à faire à l’étage, évidemment qu’elle était prête, cela faisait au moins 25 mn qu’elle trépignait sur place, alors pourquoi lui faire croire le contraire ? Elle ne voulait pas qu’il sache qu’elle n’attendait plus que lui. Elle se passa un peu d’eau sur le visage, s’essuya méticuleusement, se donna un dernier coup de peigne et redescendit :
« Maintenant je suis prête, mon Général »
Le début du trajet se fit dans un silence total. Il faisait encore nuit, les rues étaient désertes. Sam n’avait jamais remarqué auparavant à quel point une rue déserte et éclairée paraissait irréelle à cause de la luminosité particulière des éclairages publics. Cela lui donnait un air de décor de cinéma. Elle s’aperçut alors qu’il ne prenait pas le chemin de l’aéroport.
« Où allons-nous ? Ce n’est pas le chemin de l’aéroport. »
« Carter, vous croyez que l’armée m’enverrait à Washington par un simple avion de ligne ? »
A vrai dire, elle ne s’était jamais demandé auparavant comment Hammond, ou lui à présent rejoignaient la capitale, hors mis la fois où Thor l’avait téléporté. Elle n’avait jamais songé que le général du SGC bénéficiait d’un traitement si particulier, ce qui lui fit prendre conscience de l’importance de son poste, et la fit douter à nouveau sur le bien fondé de sa présence.
« Ne vous inquiétez pas, je suis sûr que vous allez adorer le voyage. »
« Mais, mon Général… »
« Ne craignez rien, nous ferons croire aux soldats que nous croiseront que le président demande également à vous rencontrer, Colonel » ajouta-t-il avec un clin d’œil espiègle.
Elle n’en revenait pas, il était prêt à mentir pour qu’elle l’accompagne. Ne disait-on pas que les plus gros mensonges étaient les meilleurs. Elle en eut en effet une démonstration plus que convaincante. A coup sûr, faire croire à un ordre du président était incontestable.
Arrivés à la base militaire aérienne la plus proche, ils ne rencontrèrent effectivement que quelques soldats qui étaient informés de la venue du général et qui ne s’étonnèrent pas une seule seconde de la présence de la jeune femme lorsqu’il eut précisé qu’elle était le colonel Carter.
« Notre avion, Carter » précisa le général. Elle sourit, elle s’attendait à un petit jet privé, et elle découvrait un simple avion de l’armée, sans pilote et sans aucun confort particulier. C’était eux les pilotes ! comprit-elle alors rapidement. Effectivement, une surprise pareille ne pouvait que lui plaire. Elle aurait pu tout de même s’en douter un petit peu, cet homme ne pouvait rien faire comme tout le monde.
« Je pensais vous servir de chauffeur Carter, mais je vois que vous mourrez d’envie d’essayer ce joujou. Est ce que vous prenez les commandes ? »
« J’aimerais bien piloter, si ça ne vous dérange pas. » avoua-t-elle désolée, ne désirant pas lui gâcher ce plaisir.
« C’est avec joie que je vous le prête. » Il lui sourit, fier de l’avoir à nouveau surprise et de voir ses yeux s’illuminer de cette lueur enfantine qu’il était si rare d’apercevoir à cause de cet air sérieux permanent qu’elle se forçait à afficher. Il se doutait bien qu’elle serait ravie de cette ballade dans les airs. Même avec l’habitude des voyages inter-stellaires sur les vaisseaux, survoler le sol terrien pouvait encore les amuser énormément.
Ils prirent place à bord de l’appareil et décollèrent avec entrain. Le voyage fut des plus agréables. Les conditions météo étaient optimales, la vue était magnifique de là-haut, et ils étaient ravis d’être seuls dans le cockpit à partager ces instants. Le vol et l’atterrissage se déroulèrent sans accroc.
« Merci de m’avoir laisser les commandes, ça faisait longtemps que je n’avais pas piloter ce genre d’appareil. » admit-elle en en sortant.
Un taxi les amenèrent de la base au centre-ville de Washington. A son approche, Sam se sentit soudain nerveuse. La vol l’avait détendue et rendue légèrement insouciante, pour un peu, elle se serait cru en mission avec lui, mais la vue de l’hôtel rendit soudain concret leur séjour, et une violente anxiété lui noua à nouveau le ventre.
A leur arrivée, un employé vint prendre leur bagages. Ils le suivirent, plus tendus que jamais. Lorsqu’ils entrèrent dans l’ascenseur. Ils se tenaient côte à côte, raides comme des piquets, presque au garde à vous, regardant leurs pieds, ou le décompte des étages. Pour se donner du courage, Jack saisit la main de Sam et la serra de quelques pressions aussi bien pour se rassurer, que pour la rassurer. Arrivés au dernier étage, les portes s’ouvrirent, ils eurent un temps d’hésitation, puis avancèrent en même temps, évitant de justesse la collision. Cet incident les fit sourire nerveusement.
« Après vous gente dame » signifia le général en s’inclinant pour la laisser passer. Ils arrivèrent à la porte de la chambre. L’employé avait déjà déposé leurs bagages à l‘intérieur. Ils le laissèrent terminer sa tâche et attendirent qu’il quitte l’étage. Ils restaient plantés tous les deux à la porte de ce qui allait être « leur » suite, sans pour autant franchir le seuil, et faire le premier pas qui les mènerait à l’intérieur car ils avaient conscience l’un comme l’autre que cet instant hautement symbolique était riche de conséquences. La tension était à son comble.
« Vous êtes sûre de ne pas préférer une seconde chambre ? » interrogea Jack une dernière fois, ne voulant pas lui forcer la main.« Non, merci, je préfère cette suite, et vous ? » Elle plongea son regard hésitant dans le sien et comprit qu’il éprouvait les mêmes craintes.
« Idem, alors entrons ».
Elle entra timidement la première, resta immobile au milieu de la pièce détaillant le décor. Il pénétra dans la pièce à son tour, pas plus rassuré et avança lentement, à petits pas. Lorsqu’il referma la porte derrière eux, elle crut qu’elle allait défaillir, tellement elle était angoissée, mais non, elle parvint à rester debout. Elle le regarda, et lui aussi semblait avoir perdu sa légendaire assurance. Il n’y avait plus qu’eux dans cette pièce, ils ne pouvaient plus tricher. Elle le vit s’avancer vers elle, d’une lenteur rassurante. Il la frôla, puis la serra contre lui. Glissant ses mains autour de sa taille, elle l’enserra à son tour le pressant le plus fort possible contre elle. Ils avaient besoin de ce contact prolongé pour se prouver que tout ceci était bien réel et apaiser leurs peurs. Il lui prit alors tendrement la main et la guida jusqu’au canapé où ils s’assirent côte à côte, désespérément proches. Il caressa ses boucles blondes, croisa son regard apeuré et déposa un léger baiser sur ses lèvres. Il la sentit tressaillir instantanément, à fleur de peau.
« Ca va aller Sam ? »
Elle fit oui de la tête en souriant sincèrement, elle se détendit et se sentit enfin plus à l’aise.
« Je suis désolé, mais je vais devoir déjà te laisser, je pars pour la maison blanche dans moins d’une heure. Je ne sais pas pour combien de temps j’en ai, mais je t’appellerai pour te prévenir de mon retour. Tu trouveras de quoi t’occuper ? Ne me dis pas que tu comptes travailler ? »
« Non, pas cette fois-ci », jura-telle. « Je pense que je vais commencer par dormir parce que je me sens fatiguée. Ensuite, j’essaierai de contacter d’anciens collègues du pentagone »
« J’espère que ce ne sera pas trop long, je déteste les réunions qui n’en finissent pas ». Elle le fixa d’un air amusé, elle adorait lorsqu’il s’énervait contre les bureaucrates, ce qui reflétais son côté rebelle à l’autorité qu’il incarnait pourtant. Il la dévisagea également, intensément. La lueur de leurs regards se troublèrent lorsqu’ils se croisèrent. Il se pencha alors à nouveau vers elle, doucement, pour embrasser à nouveau ses lèvres, mais avec beaucoup plus d’assurance. Elle devina ses intentions et se laissa faire sans opposer la moindre résistance. Elle en mourrait d’envie elle aussi depuis si longtemps. Le baiser se prolongeait, rien d’autre n’avait d’importance que la douceur de ses lèvres, la chaleur de son souffle et le goût de sa peau. Initialement assis, ils basculèrent en position allongée d’un commun élan, confortablement collés l’un contre l’autre. Lorsqu’ils reprirent leurs souffles, leurs regards se croisèrent à nouveau et ils se sourirent un peu bêtement. Leur comportement semblait soudain plus proches de deux adolescents épris que d’un général et un colonel de l’Air Force.
Tout en caressant à nouveaux ses cheveux blonds en bataille, Jack murmura avec regret : « Je dois vraiment me préparer, je ne peux pas faire attendre le président. » Ils se redressèrent, Sam ajusta ses vêtements distraitement , Jack déposa un dernier baiser sur ses lèvres avant de se précipiter dans la salle de bain. Lorsqu’il en ressortit un quart d’heure plus tard, il portait son magnifique uniforme de général.
Ce n’était pourtant pas la première fois qu’elle le voyait accoutré de la sorte, mais Sam le trouva encore plus séduisant que d’habitude.
La réception de l’hôtel avertit qu’une voiture l’attendait sur le parvis. Il attira une dernière fois contre lui une Sam intimidée par l’uniforme. « A tout à l’heure, j’ai hâte de rentrer. » et accompagna sa réplique d’un sourire plein de promesses.
Une fois seule dans la grande suite, Sam se plongea immédiatement dans le grand lit, et beaucoup moins soucieuse que la veille au soir, elle trouva enfin le sommeil.
Sitôt sorti de la maison blanche, Jack chercha comme promis à joindre Sam qui avait éteint son téléphone. Il laissa donc un message et rentra directement à l’hôtel.
Lorsqu’il pénétra dans la chambre, il eut la merveilleuse surprise de la trouver encore endormie, alors qu’il pensait qu’elle serait sortie.
Il la secoua doucement, et caressa tendrement son visage :
« Dorothée, on joue les marmottes ? »
Elle émergea en souriant, pas très réveillée.
« Vous êtes déjà rentré ? Désolé, je n’avais pas vu l’heure. »
« Ce lit a l’air confortable. Je peux l’essayer ? » Elle n’eut pas le temps de réagir, encore passablement endormie. Elle était surprise d’une proposition si franche, mais s’en réjouissait.
Il ôta son uniforme en moi de temps qu’il ne fallait pour le dire, et soulevait déjà la couverture pour la rejoindre, uniquement vêtu d’un boxer blanc. Sam n’en avait pas perdu une miette : ses petites cuisses, ses jolies fesses rebondies lorsqu’il était encore de dos, puis la légère bosse de son boxer, ce qui la fit rougir, et relever les yeux immédiatement, de peur qu’il ne se rende compte de son trouble.
Il s’installa confortablement, l’invita à venir poser sa tête contre son épaule et ils discutèrent dans cette position de tout et de rien : sa matinée avec le président, ce qu’ils allaient faire de leur semaine, de leurs amis restés à la base…
Ils se sentaient bien dans les bras l’un de l’autre, ils étaient détendus, juste eux-mêmes. Ils s’étonnèrent avec étonnement que leurs souffles réguliers adoptaient le même rythme naturellement au contact l’un de l’autre, de manière systématique. Ils s’en amusèrent, puis la conversation s’interrompit pour laisser place à un langage plus silencieux. Jack caressait le dos de Sam d’un geste tranquille, sans y prendre garde, puis la caresse devint plus appuyée. Sam enfuit alors sa tête dans son cou, et y dépose une multitude de petits baisers, de moins en moins innocents qui remontaient jusqu’à l’oreille. Les yeux fermés, Jack la laissait faire, ravi qu’elle déclenche les hostilités.
Puis elle s’empara de sa bouche, pour y déposer un long baiser profond, tendre et doux, d’une saveur exquise. Il resserra son étreinte pour la plaquer plus fort contre lui. Ce baiser ne s’achevait pas, il se prolongeait encore et encore, leur faisant prendre conscience de la puissance de leur désir.
Accompagné de caresses, ils se découvraient mutuellement, leurs bouches soudées l’une à l’autre par une force qui les dépassait et les emmenait dans les contrées du plaisir.
Débarrassés de leur vêtements, plus aucune entrave ne pouvait contrarier leur élan. Lorsqu’il s’unit à elle, il la regarda dans les yeux, pour y lire toutes les émotions qu’il réveillait. Il la sentit tressaillir, il eut peur l’espace d’un instant de lui faire mal, mais fut vite rassuré, et se laissa emporter avec elle le sommet des délices.
Ils passèrent l’après-midi sous la couette, ignorant le défilement des heures. Lorsqu’ils se préoccupèrent de leurs estomacs affamés par tant d’émotions, il faisait déjà nuit dehors. Pourtant Sam aurait juré qu’il n’était que 16h, ils n’avaient visiblement pas évolué dans le même continuum espace temps au cours des dernières heures. Lorsqu’ils prirent conscience de l’heure tardive, ils commandèrent un repas à la réception qu’ils se firent livré directement dans leur suite. Assis autour d’une table ronde qui jonchait le salon autour d’un délicieux plateau de tapas, ils envisagèrent pour la première fois leur avenir commun. Ils s’étonnaient finalement de la tournure des évènements, ils n’avaient imaginé que ce serait si simple pour eux une fois le premier pas franchi. Ils évoquaient dorénavant sans difficulté la possibilité d’une vie à deux, ils n’y avait plus aucune gêne et ils pouvaient aborder tous les sujets, même les plus intimidants.
« Comment allons-nous faire à notre retour à la base ? » demanda Sam la première.
« J’ai déjà songé depuis quelques temps à démissionner de l’armée pour diriger la base en tant que civil. Depuis la nomination du Dr Weir à la tête du SGC, nous savons que cela est possible. Je comptais en parler avec le président demain. »
« Oh ! » articula-t-elle surprise et impressionnée qu’il ait déjà tout réfléchi « Moi aussi, je pourrais quitter l’armée. Comme me l’a fait remarquer papa avant sa mort, je me suis engagée à cause de lui. Je pourrais tout aussi bien rester en tant que scientifique. D’ailleurs, je me demande si ma présence sur le terrain est absolument nécessaire en cette période où la menace est moindre, je serais sûrement plus utile si je me concentrais uniquement sur mes recherches. »
« Je te comprend, 8 années passées sur le terrain, ça use. Et tu n’as peut être plus envie de continuer à prendre des risques. Si tu préfères passer plus d’heures dans ton labo, j’y réfléchirai à notre retour à la base, mais pour le moment, il est hors de question que vous démissionniez, colonel ! » Il accompagna ses dernières paroles d’un baiser volé.
Le repas se termina dans le calme. Sam semblait ailleurs et Jack le remarqua.
« Quelque chose ne vas pas ? »
« Non rien, je songeais à la base et à notre retour. J’appréhende un peu ce moment. ».
« Qu’est ce qui t’inquiète ? Tu as peur des rumeurs à notre sujet ? »
« Non, les rumeurs circulent déjà depuis longtemps. Au moins, ce ne sera plus seulement une rumeur, ce sera la pure vérité. »
« Alors c’est donc vrai colonel que vous avez couché avec votre vieux général ? » plaisanta-t-il.
« Oui, et je compte bien recommencer » ajouta-t-elle malicieusement.
« Quoi ? Tu avais aussi couché avec Hammond ? » rigola-t-il. Elle essaya de marquer sa désapprobation et de le punir de son insolence en le frappant mais il esquiva le coup. Une course poursuite s’engagea à travers les différentes pièces, et ils terminèrent leur course essoufflés et enlacés sur le lit. Lorsqu’ils retrouvèrent enfin leur sérieux, Jack se souvint que leur discussion avait été interrompu :
« Tu ne m’as toujours pas dit ce qui t’inquiétais tout à l’heure ? »
« Oui, c’est vrai. En fait, j’ai peur de ne pas réussir à ne pas mélanger notre vie à la base et notre vie privée. Je ne voudrait pas par exemple te manquer de respect ou contester ton autorité à la base.»
« Mais vous le faites déjà systématiquement, colonel. »
« Tu exagères. C’est vrai que parfois je ne suis pas d’accord, et je donne mon point de vue, mais au final, c’est toujours toi qui décide et moi qui exécute. Et puis je ne voudrais pas non plus bénéficier d’un traitement de faveur. Je crois que je comprend mieux pourquoi ils ont instauré ce fichu règlement. Et si jamais ça se passait mal un jour entre nous, je ne voudrais pas que cela est une influence sur notre job. »
« Sam, je t’aime, et le fait qu’on soit ensemble ne change rien. Je t’aimais déjà et ces interrogations, j’y ai déjà été confronté à de nombreuses reprises depuis que je suis général, et même avant. Si cela avait eu une quelconque influence sur notre travail, Hammond nous aurait déjà changé d’équipe. Il a jugé qu’on réussissait à rester professionnel malgré nos sentiments, il n’y a donc aucune raison que cela change. Rassurée ? »
« Rassurée » et il la serra tendrement contre elle.
Le lendemain matin, le général était à nouveau convoqué de bonne heure à une réunion consacrée au budget du SGC. Il se leva le plus discrètement possible, prudent de ne pas réveiller sa dulcinée.
La réunion lui sembla on ne peut plus ennuyeuse. Convaincre des bureaucrates qui n’avaient jamais quitté leur bureau et qui ne semblaient pas prendre conscience des enjeux colossaux liés à la porte des étoiles, de la nécessité absolue et du bien-fondé du budget pharaonique du SGC se révélait mission impossible.
De plus, depuis l’anéantissement des réplicateurs, et la disparition récente d’Anubis, la menace semblait amoindrie et beaucoup étaient d’avis que c’était l’occasion de réduire ce budget, véritable gouffre qui plombait les comptes de l’état. Le général essayait de les convaincre au contraire que c’était l’occasion d’approfondir les recherches et les missions d’explorations, mais tous ces arguments ne trouvèrent qu’un faible écho parmi les gratte-papiers de Washington. La réunion se solda donc sur un cuisant échec, lorsque le vote final décida finalement d’un budget revu à la baisse.
Jack était passablement énervé, et tentait de retrouver son calme, lorsque le président le convoqua à un entretien informel.
« Général O’neill, oublions cette matinée, je voudrais vous parler d’un autre sujet bien plus réjouissant. »
Jack se demandait ce que le président allait lui annoncer cette fois-ci. Il pensa que ce serait peut-être l’occasion de lui parler de ses intentions de retrait de la vie militaire.
Arrivés dans un salon privé, le président s’expliqua : « Vous savez que j’ai énormément d’admiration pour votre travail en tant que dirigeant du SGC, et plus encore pour vos innombrables exploits sur le terrain. C’est pourquoi, j’aimerais vous convier à un dîner ce soir. Ce dîner sera très informel, nous serons peu nombreux, j’y ai également invité le général Hammond que vous connaissez bien. »
« Très bien, je serai ravi de me joindre à vous. »
« J’espère que vous nous ferez l’honneur de nous présenter l’amie qui vous a accompagné. »
Jack était estomaqué. Il ne savait que répondre, et restait sans voix. Ainsi, le président était au courant qu’il n’était pas descendu seul à l’hôtel. Mais il se demandait s’il connaissait ou non l’identité de cette personne. Apparemment non, puisqu’il désirait qu’il la leur présente. Dans quel pétrin s’était-il fourré ? Il ne pouvait absolument pas décliner l’invitation du président, et ne pouvait pas non plus être accompagné de Sam lors de ce dîner. Comment allait-il faire ? Il pourrait peut-être amener une autre femme qui jouerait la comédie le temps d’une soirée, c’était risqué, mais il n’avait pas le choix…
« Et n’oubliez pas de dire au colonel Carter qu’il est inutile qu’elle porte son uniforme ce soir. »
Jack était à la fois soulagé et abasourdi. Le président savait, et il acceptait de les accueillir ensemble à dîner. Soudain, tout lui semblait dingue, il craignait pour la cour martial, et finalement, c’était le président qui les invitait à leur premier dîner où ils se présenteraient en tant que couple. Décidément, il était dit qu’ils ne pouvaient rien faire comme tout le monde. Il songea à la réaction de Sam lorsqu’il lui annoncerait cela.
« Merci monsieur le président, je lui ferai la commission »
Lorsqu’il sortit de la maison blanche, le cœur de Jack avait encore du mal à retrouver un rythme normal. Le nouveau président était vraiment étonnant, et visiblement il les appréciait beaucoup, tous les deux. Il se dépêcha de rentrer à l’hôtel pour annoncer la bonne nouvelle à Sam.
« Un dîner à la maison blanche ? » hurla-t-elle limite hystérique en s’élançant des les bras de Jack qui faillit tomber à la renverse. Visiblement, à elle aussi l’invitation faisait plaisir.
« Et comment vais-je m’habiller ? » demanda-t-elle en revenant à des considérations plus terre à terre. Jack adora cette remarque typiquement féminine. Sam avait beau être militaire, elle n’en restait pas moins femme.
« On a le temps d’aller acheter une robe. C’est moi qui te l’offre ». Le visage de Sam s’illumina de bonheur. Elle nageait en plein bonheur, comme dans les contes de fées, elle allait être la Pretty Woman de la soirée, et Jack était son prince charmant.
Une limousine attendait devant l’hôtel, c’est le président en personne qui l’avait fait affréter. Jack était vêtu de son uniforme et Sam de sa nouvelle robe signée d’un grand couturier, qui avait sûrement ruiné Jack, mais il avait insisté tout de même pour qu’elle la prenne malgré le prix. Il était prêt à payer cher pour admirer un tel décolleté. Jack tenait la main de Sam, il était ravi de pouvoir faire ce geste en public.
On les conduisit jusqu’à la salle à manger où le président, le général Hammond et leurs épouses respectives étaient déjà attablés. A la vue de leur ancien général, ils lâchèrent immédiatement leurs mains, vestige d’une époque révolue.
Le président complimenta la robe de Sam, Jack affichait une fierté sans bornes. Ils prirent place et sirotèrent l’apéritif qu’on leur servit.
La conversation portait presque uniquement sur leurs anciennes missions, le président était désireux de l’entendre raconter par ceux qui l’avaient vécu, et non se contenter de lire uniquement les rapports.
Il interrogea Jack et Sam sur certaines zones d’ombre dans les rapports. C’est ainsi qu’il réalisa la profondeur du lien qui les unissait depuis le début du projet. Nos deux tourtereaux se détendirent et profitaient à présent pleinement de la soirée. Bien que discret, ils n’hésitaient plus à se lancer des petits regards amoureux, même en présence du reste des convives.
Au moment du fromage, le président aborda enfin le sujet de leur relation. Ils lui étaient reconnaissant d’amener lui-même le sujet sur la table.
« Général, Colonel, je vous ai également invité ici ce soir pour parler de votre avenir. Normalement, vous devriez être traduits en cour martial, mais je veux bien faire une exception pour vous à condition que vous acceptiez d’accepter la proposition que j’ai à vous faire »
« Et quelle est cette proposition ? »
« Le général Hammond prend sa retraite, et j’ai pensé à vous pour prendre la tête du Home World Security Center. Quant au colonel Carter, en cette période où la menace extra-terrestre est moindre, elle serait mutée sur la zone 51 afin de participer aux recherches sur le ZPM que vous vous êtes procurés, car comme vous l’avez vu ce matin, le budget du SGC va considérablement être diminué. » expliqua le président.
« J’avais plutôt songé à prendre ma retraite » objecta Jack
« Général O’neill, vous ne comprenez pas bien, vous n’êtes pas vraiment en position de négocier. Si vous voulez que nous passions l’éponge sur votre relation, vous êtes obligés d’accepter. Et puis je vous propose tout de même une promotion et un moyen de légaliser votre relation, vous ne serez plus sous la même chaîne de commandement. »
Jack et Sam se regardèrent comme deux enfants pris la main dans le sac, ils n’avaient pas le choix, c’était la seule solution pour continuer ensemble. Ils n’avaient pas encore eu vraiment le temps d’en discuter, tout cela était tellement récent pour eux. Et le président en avait profiter pour les piéger, profitant de leur situation pour changer leurs affectations. Mais après tout, Jack allait avoir une promotion, et Sam pourrait se consacrer à ses recherches, alors qu’elle commençait justement à s’interroger sur sa motivation pour aller sur le terrain. Cette proposition n’était pas celle qu’ils avaient envisagé, mais elle n’était pas si déplaisante, et puis elle leur évitait la cour martiale.
« J’accepte » répondirent-ils simultanément.
FIN
Ainsi s’achève l’inter – saison 8 à 9. Pour la suite, la saison 9, c’est le 15 juillet sur Sci-Fi !
J’espère que tout ceux qui sont en manque de ship le sont un peu moins après cette lecture.