Citations du moment :
Il est parfois plus difficile d'être quelconque qu'extraordinaire.
[Bernard Werber]
Imagine

Happy Birthday : Chapitre 1

Pentagon, Washington DC:

 


            Voilà maintenant près d'un mois que Jack se trouvait à la tête du Homeworld Security. Il avait succédé au général Hammond qui avait enfin pris une retraite bien méritée. Pourquoi le Président l'avait nommé ici, il ne le savait pas. C'était un poste avec énormément de responsabilité et s'il avait eu le choix, il serait resté au SGC; mais le Président ne le lui avait pas laissé, lui promettant cependant que si d'ici un an il souhaitait partir, il ne le retiendrait pas. Il avait donc fait ses bagages et était parti pour Washington DC, non sans un dernier au revoir à Teal'c et Daniel et la promesse de revenir dès son prochain congé. Il aurait aimé dire au revoir à Carter en personne mais, il avait dû le faire au téléphone, celle-ci se trouvant dans la zone 51 et ne pouvant pas revenir. Elle n'avait pas paru plus touchée que ça mais la connaissant, il savait que ce n'était qu'une façade.
            Bien sûr, il savait toujours ce qu'il se passait au SGC. Il recevait des rapports pratiquement tous les jours et pour une fois ne rechignait pas à les lire; c'était le seul lien qu'il lui restait avec son ancienne base. Il les avait laissé entre de bonnes mains avec le général Hank Landry, c'était lui-même qui l'avait choisi à la demande du Président. Il avait également eu connaissance que SG1 avait été doté d'un nouveau membre, un certain Lt-Colonel Cameron Mitchell. Il avait parcouru ses états de service après avoir appris son arrivée et du se rendre compte que c'était un bon officier. Apparemment, tout se passait bien avec le reste de l'ancienne SG1, ceux-ci l'ayant plus ou moins accepté. Daniel et Teal'c lui avaient tout de même confié qu'il n'y avait plus la même dynamique qu'avant et que ça leur manquait à tous les trois.
             Il n'avait eu Sam qu'une seule fois au téléphone durant ce mois, c'était à son retour à Colorado Springs. Elle avait appelé, disant que c'était juste histoire de vérifier que c'était le bon numéro. Ils n'étaient restés que quelques minutes au téléphone, Sam s'étant rendu compte de l'heure et du fait qu'elle devait l'avoir réveillé. Plusieurs fois il avait voulu la rappeler mais décalage horaire oblige, quand il rentrait, elle était encore à la base et il ne se voyait pas y appeler. En fait, s'il était honnête avec lui-même, il repoussait chaque fois cet appel pour des raisons absurdes. Cependant, ce soir c'était différent. Il savait par Daniel et Teal'c qu'ils étaient en congés pour trois jours et, qu'elle avait été interdite de base par le général pendant ce temps-là ; il pouvait donc l'appeler tranquillement. Il appuya alors sur la touche 1 de son téléphone portable et le numéro de Sam se composa automatiquement, plus moyen de reculer maintenant.

 


« Carter ? fit une voix féminine à l’autre bout du fil.
- Ce n’est pas moi qui suis censé dire ça ? plaisanta Jack, faisant émettre un petit rire à son interlocutrice.
- Bonsoir, mon général.
- Jack.
- Pardon ?
- Je ne suis plus votre supérieur hiérarchique et j’ai un prénom, alors utilisez-le s’il vous plait.
- Très bien. Comment allez-vous, Jack ? demanda-t-elle en insistant bien sur le prénom.
- Ca peut aller, je ne me ferai jamais à Washington mais ce n’est pas grave. Et vous ? Ca se passe bien à la base ?
- La routine, vous savez ce que c’est. Et puis pour le reste vous avez nos rapports.
- Exact.
- Et comment ça se passe avec le nouveau ?
- Bien. Mais je ne vous cache pas que c’est difficile de fonctionner à quatre sans vous.
- Qu’est-ce que vous voulez, je suis irremplaçable ! Assez plaisanter, comment allez-vous vous ? Et réellement, je ne veux pas savoir ce que vous sortez à Teal’c et Daniel.
- C’est difficile. Trop de choses ce sont enchaînées en trop peu de temps : la mort de papa, ma rupture avec Pete, votre départ…
- Est-ce que vous regrettez quelque chose ? demanda-t-il appréhendant sa réponse.
- Il n’y a qu’une chose que je ne regrette pas, c’est d’avoir rompu avec Pete. J’aurais dû le faire il y a longtemps, je n’aurais même jamais dû accepter de l’épouser en premier lieu. Et vous vous regrettez quelque chose ?
- Oui, une chose, c’est de ne plus être avec vous tous… surtout aujourd’hui, ajouta-t-il dans un murmure.
- Oui, lâcha-t-elle dan un soupir.
- Joyeux anniversaire Sam.
- Joyeux anniversaire Jack, répondit-elle en souriant. Dire que ça fait déjà cinq ans…
- Ces dernières années sont passées extrêmement vite. Je n’arrive pas à croire qu’aujourd’hui ça fait cinq ans que nous avons passé le test Zatarc.
- Moi non plus.
- J’ai cru vous avoir perdu pour toujours quand vous avez accepté la demande en mariage de Shanahan, avoua-t-il.
- Vous ne me perdrez jamais. Je suis désolée de vous avoir fait subir ça. J’ai cru pouvoir vivre une vie en dehors du SGC, j’ai cru pouvoir vous oublier. Pardonnez-moi, Jack.
- Il n’y a rien à pardonner. Vous méritez d’être heureuse et si ça avait été avec Pete, je vous aurai laissé faire.
- Vraiment ? Vous m’auriez laissée me marier sans rien dire ?
- Oui. Enfin…, je crois. Non, en fait je ne sais pas. Mais si vous m’aviez assurée que vous étiez parfaitement heureuse, je me serais effacé. »

 


            Sam retint sa respiration quand elle entendit ces derniers mots. Il était prêt à sacrifier son bonheur si elle, elle était heureuse. Elle se rendit alors compte qu’elle avait besoin de savoir ce qu’il ressentait exactement pour elle.

 


« Qu’est-ce que vous vouliez dire par "je ne serais pas là" quand je vous ai parlé de la demande en mariage de Pete ?
- Simplement, que si tout avait été différent on n’aurait pas été en train de parler de ça.
- Pourquoi ?
- Parce que nous aurions été mariés depuis plusieurs années donc cette conversation n’aurait jamais eu lieu.
- Avec des enfants ? demanda-t-elle, curieuse de ce qu’il avait imaginé pour eux.
- Plein d’enfants. Enfin, autant que vous en auriez voulu.
- Deux voire trois auraient suffit. Vous vous rendez compte de ce que nous faisons ? Nous parlons d’une vie qu’on aurait pu avoir si l’armée n’avait pas été entre nous.
- Oui.
- Vous savez quoi ? Mon père avait raison, je n’aurais jamais dû laisser ce maudit règlement régir ma vie. Jack, j’ai besoin de savoir est-ce que… ?
- Oui, l’interrompit-il, sachant ce qu’elle voulait entendre. Je ne tiens pas seulement à vous plus que je ne suis censé le faire, continua-t-il en reprenant mot pour mot ce qu’il avait dit cinq ans auparavant, je vous aime Lt-Colonel Samantha Carter.
- Même si je n’arrête pas de parler en jargon scientifique ? demanda-t-elle les larmes aux yeux.
- Encore plus parce que vous avez le regard qui pétille.
- Je t’aime aussi Jack O’Neill. Et avant que tu le demandes, je t’aime pour ce que tu es et tu ne seras jamais trop vieux pour moi, compris ?
- Compris. »

 


            Tous deux étaient surpris par la tournure qu’avait prise leur conversation. En l’appelant, Jack n’aurait jamais pensé qu’ils s’avoueraient leurs sentiments. Mais maintenant qu’ils étaient séparés, ils avaient eu besoin de savoir si tout était vrai. Ce jour symbolique les avait incités à parler encore plus librement qu’ils ne l’auraient fait.

 


« Mon dieu, j’aimerais que tu sois là, murmura Sam, rompant le silence confortable qui s’était installé entre eux.
- Moi aussi.
- Tu as bientôt des congés ?
- Pas avant un bon mois au minimum. Tu ne peux pas essayer d’avoir quelques jours de congés supplémentaires, je suis sûr que tu en as plein en stock.
- J’en ai beaucoup à prendre effectivement mais je ne sais pas si le général acceptera.
- Ne quitte pas, je te reprends dans quelques minutes.
- Jack ? Qu’est-ce que tu vas faire ? s’inquiéta Sam.
- Fais-moi confiance, dit-il avant de couper la conversation pour la mettre en attente. »

 


            Sam fixa un instant son téléphone et secoua sa tête. Il ne changerait décidément jamais. Replaçant le combiné contre son oreille, elle attendit aussi patiemment que possible que Jack veuille bien reprendre la conversation. Après près de dix minutes d’attente, elle entendit enfin sa voix à l’autre bout du fil.

 


« Tu prends l’avion demain à 8h00.
- Jack ?
- Je viens d’appeler Hank et il t’accorde deux semaines de vacances en tout. J’ai dû le supplier un peu mais il a fini par accepter.
- Et tu m’as réservé un vol ?
- Tu n’es pas fâchée ?
- Non. Alors demain, on se voit ?
- Oui, je viendrai te chercher à l’aéroport quand ton avion arrivera. Les billets t’attendent au comptoir. Tu es sûre que ça ne te dérange pas de passer deux semaines avec ton vieux général ?
- Hammond sera là ? plaisanta-t-elle.
- Très drôle. Alors ?
- Alors j’ai hâte d’être à demain.
- Moi aussi. Ce n’est pas que je n’ai pas envie de continuer cette conversation mais je vais te laisser aller te coucher, tu dois te lever tôt demain. Et moi aussi vu que je travaille.
- Oui. A demain, Jack.
- A demain. »

 


            Ils raccrochèrent en même temps, fixant tous les deux leurs téléphones en souriant. Ils se préparèrent pour aller se coucher, chacun de leur côté, en pensant que le lendemain soir serait différent.

 


 


 


FIN
 
 
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