Courage, fuyons
Cela faisait maintenant deux heures que SG1 aurait du être de retour à la base. Hammond commençait sérieusement à s’inquiéter compte tenu de la propension singulière qu’avait son équipe favorite à se fourrer dans les pires situations. Et pour cause… Rien que cette dernière semaine l’équipe avait totalisée un nombre record de sauvetages in extremis, avaient été capturés X fois par les Goaul’D, et il ne comptait même plus leurs blessures innombrables… Bref le général était inquiet.
Georges ne pouvait s’empêcher de les imaginer dans les pires situations, d’envisager les plus horribles scénarios, et cette incertitude le rongeait. Ça ferait bientôt deux heures trois quarts qu’ils auraient dû être de retour… Et dire qu’il ne pouvait même pas envoyer d’équipe de sauvetage, non pas que ce soit les volontaires qui manquent. En effet, durant les deux dernières heures les militaires s’étaient succédés à ses côtés pour proposer leur aide lors d’une éventuelle mission de sauvetage.
Cette base aimait SG1, cela ne faisait aucun doute. Le soutient était là, discret mais présent. Le soutient de ceux qui savent, qui peuvent comprendre. Le général fut tiré de ses pensées par Walter, qui le secouaient doucement mais fermement.
Walter, inquiet : Mon général ?
Hammond : excusez moi, qu’y a-t-il ?
Walter : Je ne quitterai pas mon poste vous savez…
Hammond : Je sais.
Walter, hésitant : Je… Enfin… Vous pouvez aller vous reposez mon général, je vous ferait appeler au moindre signe…
Hammond : Je sais Walter, je sais… Mais je n’arrive pas à m’y résoudre, quitter cette salle ce serait abandonner un peu d’espoir derrière moi, et ça je ne peux pas.
Walter : Ils vont revenir mon général, ils reviennent toujours.
Hammond voyait bien que le sergent, les yeux fermement fixés sur la porte, s’efforçait d’effacer tout doute, toute crainte de ses propos. Et il aurait aimé avoir le même aplomb, cette même force de continuer à croire. Mais lui savait que même les meilleurs tombent un jour. Même si cela lui faisait mal de le reconnaître, il ne pouvait qu’espérer que ce jour ne soit pas encore arrivé pour SG1.
Hammond, fermement : Je vais vous laissez Sergent. Faites moi appelez au moindre détail, à la moindre information potentielle, c’est bien compris ?
Walter : Oui mon général.
C’était dur, mais il ne pouvait rien faire d’autre qu’attendre. Et un peu de sommeil ou un café l’y aiderait sûrement. Hammond parcouru les couloirs du SG-C lentement, espérant à chaque pas qu’un soldat l’appelle. Jamais il n’avait tant souhaité entendre le signal d’ouverture de la porte ! Le silence se faisait sur son passage. Trop nombreux furent ceux qui réussirent à lire sur son visage, sa peine et son espoir fervent en l’équipe phare du complexe.
Encore un pas et il entrerait dans ses quartiers. C’était idiot il le savait, et pourtant, il ne pouvait s’empêcher d’y voir là un signe. Le cœur battant à tout rompre il franchit le dernier espace.
Haut parleur : « Mon général ! Venez vite ! Mon général ! »
La voix de Walter le fit sursauter. Bon sang, il avait fallu qu’ils attendent qu’il ait franchit ce dernier pas pour l’avertir ! Son cœur avait manqué plusieurs battements et repartait maintenant de plus belle. D’autant plus que le général parcourait au pas de course les couloirs de la base. Le manque d’entraînement se faisait sentir, mais peu importe ! C’est donc essoufflé que Georges pénétra en trombe dans la salle de commande.
Hammond : Walter ! Au rapport !
Walter : Mon général ! C’est le signal de SG1 !
Hammond : Et bien, qu’attendez vous, ouvrez l’iris !
Walter : C’est que…
Hammond : Walter !
Walter : En fait nous avons reçu le signal il y a plusieurs minutes déjà, mais les machines ont mis plus longtemps que d’habitude à le décoder, l’appareil de SG1 à dû être endommagé…
Hammond : Et bien ouvrons leur vite dans ce cas, ça fait déjà trop longtemps qu’ils attendent !
Walter, hésitant : C’est que… la procédure… Si nous ouvrons maintenant et qu’il est trop tard, si…
Le général compris enfin les hésitations de son sergent. SG1 avait lancé son signal il y a de ça de trop longues minutes… s’ils avaient été capturés, si les Goaul’D attendaient sagement que la porte s’ouvre pour attaquer la base, si…
La décision était dure. Mais pouvait-il mettre l’avenir de
Walter : Mon général.
L’intonation de ces simples mots dans la bouche de Walter le fit se retourner immédiatement. Ses réflexions n’avaient pas durée plus d’une seconde. Mais c’était déjà trop.
Walter : Si vous décidez d’ouvrir l’iris malgré tout, je veux que vous sachiez que je suis avec vous.
Deux phrases. C’est tout ce qu’il avait fallu pour convaincre le général. Walter venait de l’assurer que ce dilemme ne sortirait pas d’ici. Le cœur et la raison n’ont jamais été bons voisins. Et le premier venait de remporter la victoire. Il hésita à peine avant de donner cet ordre.
Hammond, prenant une inspiration : Ouvrez l’iris.
Walter : A vos ordres.
Un contingent de soldats braquait ses armes sur la porte. L’ordre d’auto destruction était prêt à être lancé, au cas où. Jamais George n’avait tant anticipé l’ouverture de cet iris.
Mais rien n’aurait pu le préparer à ce qui se passa à l’ouverture de ce dernier…
La tension dans la salle d’embarquement venait de monter d’un cran supplémentaire. Des tirs fusaient à travers la porte. Plusieurs Soldats étaient sortis des rangs, prêts à passer la porte, le regard levé vers la salle de contrôle attendant un signe, un simple signe. Si tirs il y avait c’est que SG1 était en mauvaise posture, mais vivants, vivants !
Le général n’eut pas à délibérer plus longtemps. SG1 venait de faire son entrée sur Terre. Enfin, une partie de SG1. Teal’C soutenant le major Carter. Le premier était blessé, il n’était plus que sang, la moindre parcelle de ses vêtements en était imprégnée. Quant à Carter, elle était plus pâle que la mort. Elle aussi couverte de sang, mais à la différence de Teal’C le sien se répandait dans la salle… Et pourtant elle se débattait hargneusement, cherchant à échapper à l’étreinte protectrice de son ami et coéquipier.
Passé le moment de soulagement à la vue de ses deux soldats, Hammond ne put que redouter le pire face à l’absence du colonel et du docteur Jackson. Deux respirations plus tard, il se trouvait auprès de Teal’C et de Carter.
Hammond, inquiet : Où sont le colonel et le docteur Jackson ?
Mais sa phrase se perdit au milieu des cris du major Carter…
Sam : Teal’C ! Lâchez moi !
Teal’C : Non.
Sam : Bon sang ! Ils sont resté là bas, Teal’C ! On ne peut pas les abandonner !
Teal’C : Major Carter, je suis désolé mais je ne vous lâcherai pas.
Sam, hurlant : Noooon !
Et le cœur serré Hammond ne pouvait s’empêcher de tirer de funestes conclusions des propos de Sam. Cette dernière abandonna une lutte vaine contre Teal’C et s’effondra, en pleurs, dans les bras de celui-ci. Ses blessures n’arrangeaient rien à son état mais elle avait refusée toute intervention et Teal’C ne laisserait apparemment personne approcher d’elle jusqu’à nouvel ordre.
Hammond : Teal’C ! Dites moi ce qu’il se passe !
Teal’C : Nous avons été pris en embuscade, notre fuite s’est prolongée. Le docteur Jackson a été pris alors que nous attendions l’ouverture de la porte. Le colonel est parti le chercher en nous ordonnant de passer la porte.
Le reproche était à peine voilé. Venant de Teal’C s’était d’autant plus douloureux.
Sam, désespérée : Je vous en prie mon général, laissez moi y retourner !
Hammond : C’est hors de question major, pas dans votre état.
Sam : Alors envoyez au moins une équipe de secours ! Bon sang si ça se trouve ils sont en train de…
Coupant cours aux paroles de Carter, la porte s’activa à nouveau, le code de SG1 était signalé. L’iris s’ouvrit, sous l’impulsion de Walter qui n’avait pas attendu l’ordre du général. Georges ne sut s’il devait lui en être reconnaissant, cela lui évitait en tout cas un nouveau dilemme.
C’était sûr il lui en serait à jamais reconnaissant. O’Neill et Daniel venaient de passer la porte. Si son cœur s’était serré à la vue des blessures de Carter et de Teal’C, celles de jack et Daniel lui coupèrent carrément le souffle. Le colonel soutenait un Daniel sanguinolent, une épaule visiblement déboîtée, et autant de blessures non apparentes. Mais l’état de Jack était… indescriptible. Blessé de plusieurs tirs de lances au dos et au torse, ce dernier tenait debout tant bien que mal.
Mais ses pensées furent coupées par l’élan de Carter, qui lâchée par un Teal’C soulagé, bouscula plusieurs soldats pour se ruer sur O’Neill.
Sam, criant : Vous êtes fous ! Tous les deux !
Jack : Major…
Sam : Non ! Jamais vous n’auriez dû donner un ordre pareil !
Jack : Et pourtant je le devais !
Daniel : Sam, je suis désolé, c’était ma faute…
Sam, sanglotant : Non… Si vous saviez la peur que vous m’avez faite…
Sur ces derniers mots Sam tomba à genoux. L’adrénaline abandonnant peu à peu son corps la rappela à ses blessures. O’Neill eut tout juste le temps de la rattraper avant qu’elle ne s’effondre. Jetant un dernier regard vers le Général avant de ce diriger au pas de course vers l’infirmerie.
Plusieurs heures avaient passées depuis le retour de SG1. Mais le silence était toujours aussi complet dans la base. Un peu soulagé mais guère plus. Et pour cause, l’état des quatre aventuriers restait critique. Le colonel avait insisté pour que Carter passe en priorité, appuyé par Daniel et Teal’C, les médecins avaient capitulé. Mais au fil des heures tous avaient peu à peu succombés à leurs blessures respectives. Si bien que pour le moment leur état était plus ou moins stationnaire.
Rongé par l’inquiétude Georges n’arrivait à se concentrer sur rien. Pas même sur sa lettre de démission. Et oui, il le devait. Jamais plus il ne pourrait se regarder en face sinon. Il avait faillit à son devoir et il le savait. Cette fois ça c’était bien terminé mais il aurait pu en être autrement et dans ce cas là il préférait ne pas imaginer ce qu’il aurait pu se passer. Ou plutôt si, il ne l’imaginait que trop bien. Et c’est ce qui le poussait à écrire cette foutue lettre !
Le téléphone interrompit son travail. Le général se précipita sur celui-ci dans un mélange de joie et d’appréhension.
Hammond : Hammond.
Janet : Mon général, le colonel est réveillé de même que Teal’C !
Hammond ne prit même pas le temps de répondre, courant déjà en direction de l’infirmerie. Et la première chose qu’il entendit en arrivant à portée le rassura amplement.
Jack, râlant : Mais laissez moi me lever bon sang ! Rhaaa ! Je ne vais pas m’échapper !
Janet : Colonel ! Vous dérangez mon infirmerie !
Jack : Et bien laissez moi partir et je ne la dérangerait plus !
Trop heureux de retrouver son second en si bonne forme, Hammond ne releva pas ses propos.
Hammond : Colonel ! Heureux de vous revoir en forme !
Jack : Mon général ! Dites lui de me laissez partir ! Je veux voir les autres !
Janet : Mon général, je…
Hammond : Laissez le Docteur.
Avec un sourire suffisant à l’intention de Janet, Jack entreprit d’aller retrouver ses coéquipiers. Après avoir salué Teal’C il sentit son cœur se serrer en voyant Daniel branché à de multiples tubes. Mais son cœur s’arrêta de battre à la vue de son second. Celle-ci était d’une blancheur presque…
Jack : Docteur ! Est-elle… ?
Janet : Non colonel. Mais son état est critique, elle a perdue beaucoup de sang.
Jack : Et…
Janet, le coupant : Elle va s’en sortir.
Georges put lire son soulagement sur les traits du colonel. Tout comme son inquiétude. La sienne n’était qu’un pâle reflet à côté de celle d’O’Neill. Il décida d’attendre aux côté d’O’Neill et de Teal’C le réveil des deux blessés. Le général savait qu’il aurait dû parler avec O’Neill. Parler de ce qu’il s’était passé, lui en expliquer les raisons. Mais il ne pouvait pas, pas encore. Et il préférait n’avoir à le dire qu’une seule fois, devant l’équipe réunit au complet.
Jack tournait en rond, tel un lion en cage. Il était inquiet, plus que de raison sûrement mais ça ne l’empêchait pas de se ronger les sangs.
Hammond : Colonel ! Arrêtez de tourner en rond, vous me donnez le tournis !
Jack, s’arrêtant prêt de Daniel : Vous entendez scarabée de malheur ? Je lui donne le tournis. Vous avez intérêt à vite vous réveillez parce que je vous préviens que vous allez passez un sale quart d’heure !
Teal’C : Je ne suis pas sûr que ce soit là le meilleur moyen de l’encourager à se réveiller O’Neill.
Hammond : Je suis d’accord avec Teal’C colonel. Calmez vous.
Le bip régulier des machines auxquelles était rattaché le docteur Jackson se fit plus rapide. Janet accouru auprès de ce dernier. Réveil ou complications ?
Janet : Daniel ? Vous m’entendez ?
Hammond : Docteur Jackson ?
Jack : Je savais que ça le réveillerait !
Daniel ouvrit les yeux, papillonnants. Le temps de se souvenir. De se rappeler ce qui avait faillit arriver. Son rythme cardiaque montait en flèche, inquiétant le docteur. Où était Sam ? Il avait entendu Jack et Teal’C, mais et Sam ?
Jack : Bon sang, Daniel ! Calmez vous ! Tout va bien, on est à la base, en sécurité !
Daniel, articulant avec difficulté : Sam ?
Jack, la voix rauque : Elle est en vie, Daniel.
Ces deux là avaient beau se chamailler en permanence ils se comprenaient. Et Georges vit que Daniel n’était pas dupe. Jack, lui avait dit qu’elle était en vie, mais dans quel état et pour combien de temps ? Le regard fuyant du colonel, sa voix légèrement cassée sur ces derniers mots, ne rassuraient guère le Docteur Jackson.
Plusieurs heures étaient passées. Jack et Teal’C, malgré leurs blessures et les contres indications du médecin étaient partis s’entraîner en salle de sport. Georges comprenait. Rien n’est plus difficile que d’attendre dans cet état d’incertitude. Lui-même s’était remis au travail. Enfin, façon de parler. Cette foutue lettre n’avançait pas vraiment. Comment pouvait-il justifier ce qu’il avait fait ? Il se serait envoyé lui-même en cours martiale à la place de ses supérieurs.
Voilà, il venait d’y mettre le point final. Le point final d’une belle aventure, qui avait bien faillit se terminer tragiquement. Le stylo levé au dessus de la feuille, la plume prête à signer, et dérapant brusquement au son du téléphone.
Hammond : Hammond.
Janet : Mon général, le major est en train de s’éveiller, mais son état reste critique.
Hammond : J’arrive, faites prévenir le colonel et Teal’C.
Janet : à vos ordres.
Hammond arrivé en vue de l’infirmerie se fit doubler par le colonel. Celui-ci était encore torse nu, en sueur, sortant apparemment de la salle de sport. Teal’C arrivait juste derrière. Essoufflé, Hammond vit les infirmières s’affairer autour du major. Et Jack couvrant le brouhaha ambiant, exigeant de savoir ce qu’il se passe, jusqu’à ce que Janet l’agrippe fermement :
Janet : Colonel !
Jack, criant : Dites moi ce qu’il se passe !
Janet, fermement : Elle fait une baisse de tension, je dois être auprès d’elle. Vous nous gênez, si vous voulez qu’elle s’en sorte, restez à l’écart pour le moment ! Elle va s’en sortir, on ne la laissera pas partir, vous avez ma parole.
Retournant auprès de Carter, Janet dirigeait les opérations d’une main de fer. De cela aussi le général en était fier, l’amitié et l’entente fraternelle qui soudaient les membres de cette base seraient parmi les choses dont il garderait le meilleur souvenir. Et voilà qu’il se mettait déjà à parler au passé, il ferait mieux de se concentrer sur l’instant présent.
Apparemment Carter ne devrait pas tarder à revenir à elle. En théorie… Il aurait voulu là aussi être plus professionnel, comme il devrait l’être. Agir en général simplement. Mais Sam restait sa filleule, et en ce moment précis ses sentiments prenaient le pas sur son professionnalisme. Ce qui le rassurait un peu c’est qu’il n’était pas le seul dans ce cas.
Sam était bien entourée. Ses coéquipiers, mais avant tout amis étaient auprès d’elle. Ce que voyait Georges ce n’était non plus une équipe, mais une famille. Tous avaient souffert, leur vie avait été semée d’embûches, et de drames. Mais ils y avaient survécus et s’étaient trouvés.
Daniel, se jetant sur Sam : Sam !
Sam, faiblement : Humph ! Doucement Daniel !
Daniel, la serrant dans ses bras : Ne me faites plus jamais une peur pareille !
Jack, tirant Daniel : Mais laissez la enfin, vous l’étouffez !
Sam, souriant : Mon colonel.
Le regard qu’échangèrent ses deux là fit mal à Hammond. C’était torture de les voir se contenir ainsi.
Jack, la serrant dans ses bras : Alors bien dormi Dorothée ?
Sam, murmurant : Si jamais vous me refaites une frayeur pareille, si jamais vous m’obligez encore une fois à partir sans vous, vous êtes un homme mort Jack O’Neill.
Jack, souriant tendrement : A vos ordres mon major.
Teal’C : Heureux de vous voir rétablie major Carter.
Rappelés à l’ordre par l’intervention de Teal’C, le général vit Carter et O’Neill se détacher à regrets. Doucement ils quittèrent tous l’infirmerie, Carter était en état de marcher mais ne devait pas trop se fatiguer d’après Janet. Ainsi, ils se dirigèrent vers le bureau d’Hammond.
En quarante ans de carrière, jamais Hammond n’avait vu ça. Sur leur passage, au fil des couloirs, les militaires interrompaient leurs tâches. Alignés le long des murs, au garde à vous, ils formaient une haie d’honneur à l’équipe. Et à lui-même. Une bouffée de chaleur lui enroba le cœur.
N’étais-ce pas une larme qu’il vit couler furtivement à l’œil de Jack ? Sam n’avait-elle pas le regard plus brillant que d’habitude ? Teal’C arborait-il un sourire ? Et Daniel, était-ce lui qui rayonnait de la sorte ?
Arrivé devant sa porte, Hammond pris une profonde inspiration. Se retournant, il adressa un salut militaire aux soldats rassemblés. Sg1 faisant de même. Quand le salut militaire fut passé, une clameur venue du plus profond des cœurs salua SG1. Puis la base repris visage militaire, chacun retournant à ses occupations. Le moment était passé mais il resterait à jamais gravé dans leurs cœurs.
Quelle ne fut pas la surprise d’Hammond quand, pénétrant dans son bureau avec SG1, ce fut le président en personne qui l’accueillit ! Puis passé la surprise, l’anticipation. Car c’était bel et bien sa lettre de démission qu’il tenait entre ses mains.
Hammond : Monsieur le président, c’est une surprise !
Président, souriant : C’est normal que je vienne saluer la meilleure équipe du complexe et leur général émérite.
Jack, lui serrant la main : C’est un honneur monsieur.
Président : Colonel O’Neill, c’est ça ? Peut être pourriez vous m’éclairer sur un point…
Jack, méfiant : Monsieur ?
Président : Et bien, figurez vous qu’en entrant je me suis permis, vous m’excuserez Georges, de jetez un œil sur le bureau du général. Je n’ai pas besoin de vous dire ma surprise en découvrant sa lettre de démission…
Jack : Quoi ?!
Sam, indignée : Mon général ? Pourquoi ?
Président : Du calme. Je crois que nous allons laissez le général nous en expliquer les raisons, si raisons il y a. Georges ?
Devant les regards perdus de SG1, Georges sentit sa résolution faiblir. Le président ne semblait pas comprendre lui non plus. Mais le moment des explications avait sonné. Il leur devait bien ça, être honnête avec eux tous. Mais si cela lui arrachait le cœur. Mais parfois tout les choix sont mauvais et pourtant il faut bien choisir… Inspirant profondément, Georges se lança.
Hammond : Bien. Si j’ai écrit cette lettre c’est parce que j’ai trahi mon pays, et pas seulement mon pays. La planète entière en fait.
Président, sérieux : Expliquez vous.
Hammond : J’y viens monsieur. Je… Lorsque nous avons capté le signal de SG1 je n’aurais pas dû autoriser l’ouverture de la porte. Les machines l’ont décrypté de longues minutes après son envoi, l’appareil de SG1 avait sûrement été endommagé. La procédure aurait voulu que je n’ouvre pas l’iris. Le risque était trop grand, les Goaul’D auraient pu simplement attendre derrière la porte pour envahir la base…
Président, réfléchissant : Je vois. Et pourtant vous avez autorisé l’ouverture, pourquoi ?
Hammond : Parce que, je… Je ne pouvais pas me résoudre à perdre SG1. Après tout ce qu’ils avaient fait pour nous j’ai pensé que je leur devais bien ça, au moins essayer. Le code d’auto destruction était prêt à être lancé au cas ou et les soldats étaient en poste. Et…
Président : Je vous où vous voulez en venir général. En effet vous auriez pu signer l’arrêt de mort de plusieurs millions de personnes.
Hammond, déglutissant difficilement : En effet monsieur, c’est pourquoi j’ai jugé nécessaire de…
Président, le coupant : Laissez moi finir Georges. Ce que j’essaie de vous dire, c’est que bien que votre conduite soit condamnable je ne peux pas et ne veux pas accepter votre démission. Vous êtes le seul à même de diriger cette base.
Dans la pièce, la tension était palpable. Aucun des membres de SG1 n’osait intervenir. Mais tous furent soulagés en entendant les derniers mots du président. Même le général, qui malgré lui ne put s’empêcher de souffler, soulagé. Quand le président repris il regarda tour à tour le général puis les membres de l’équipe, un par un.
Président : Vous êtes, tous les cinq, les éléments clés du programme, j’en suis conscient. Et pour tout ce que vous avez déjà fait, et continuerez à faire nous ne vous seront jamais assez reconnaissant. Mais si c’est vous qui avez été choisit pour les postes que vous occupez respectivement c’est parce que sur un projet d’une telle sensibilité je ne voulais pas seulement des militaires.
Jack, grognant : Moui des scientifiques aussi, on sait.
Daniel : jack !
Président, souriant : En effet colonel, mais pas seulement. Ce que nous voulions c’était des hommes et des femmes qui verraient au-delà du cadre militaire. Capables d’éprouver des sentiments et de s’y fier dans les situations critiques. Bref des personnes de confiance, capables d’initiatives, de s’adapter à chaque situation. Et c’est ce que vous avez fait aujourd’hui avec succès Georges.
Hammond : je ne sais plus quoi dire… Merci monsieur.
Président, se tournant vers SG1 : Ecoutez moi bien. Je ne veux pas que vous oubliiez, que vous effaciez ce côté humain en vous qui fait votre spécificité et votre réussite. Ne bridez pas vos émotions, sinon vous deviendriez des militaires froids et distants, incapables d’esprit d’équipe. Et c’est justement ce que nous ne voulons pas.
Ces dernières phrases, le président les avait prononcé en regardant Jack dans les yeux. Puis se levant, il remis un dossier au général.
Président : Je compte sur vous pour continuer à faire du bon boulot ! Au revoir.
SG1/Hammond : A vos ordres monsieur !
Plusieurs minutes de silence suivirent le départ du président. Puis furent rompues par SG1.
Jack, se mettant au garde à vous : Monsieur je crois que je peux, au nom de mon équipe, vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour nous aujourd’hui. Je suis fier de servir sous vos ordre mon général.
Teal’C, idem : En effet. C’est un honneur Général Hammond.
Daniel et Sam firent de même, soulageant Hammond d’un poids.
Hammond : Je vous remercie SG1. Vous avez autant de jours de repos qu’il sera nécessaire. Rompez
Jack, ironique : Chouette des vacances !
Il devait s’avouer que ça lui aurait manqué tout ça. L’humour d’O’Neill par contre peu être pas… quoique à la réflexion… peut-être bien que si ! Georges se laissa choir dans son fauteuil, le cœur plus léger. Quand son regard s’arrêta sur le dossier apporté par le président. Jetant un œil, il ouvrit la pochette, découvrant un mot du président et plusieurs documents.
Le sourire du général s’agrandit. La vie à Cheyenne Mountain allait devenir intéressante, très intéressante…
Quelques couloirs plus loin, un labo s’enorgueillait de la présence de deux des plus prestigieux militaires de la base sur son sol. Le colonel O’Neill et le major Carter étaient en pleine conversation. Encore faible Sam s’était assise, alors qu’O’Neill, debout devant elle, tentait de se faire pardonner.
Jack : Vous savez que je devais donner cet ordre…
Sam, résolue : Non ! Jamais vous n’auriez dû ! Vous auriez pu avoir besoin de nous !
Jack : Ah oui vraiment ?! Avoir besoin de deux blessés supplémentaires ? Excusez moi d’avoir préféré vous savoir en sécurité et en vie de l’autre côté de la porte !
Sam : Et quoi ? Comme ça vous jouiez les martyrs avec Daniel de l’autre côté en perdant la vie ! Jamais je n’aurais pu supporter ça, vous entendez, jamais!
Réalisant ce qu’elle venait de dire, Sam se prit d’admiration pour ses mains. Elle n’aurait pas dû le lui dire comme ça, mais c’était vrai, tellement vrai. Jamais elle n’aurait pu survivre à leur mort, et à la sienne en particulier. Mais relevant la tête, son cœur fit une embardée phénoménale :
Jack, lui caressant la joue : J’ai entendue Major. Oui. Et croyez moi je n’aurai jamais pu survivre à ça moi non plus, c’est une des raisons qui ont fait que je vous ai donné cet ordre.
Sam, doucement : Une des raisons ?
Jack, la voix cassée: Je ne voulais pas vous voir mourir Sam. Pas vous.
Sam : Je…
Jack, se rapprochant : Je ne veux plus jamais risquer de vous perdre.
Sam, le repoussant doucement en détournant la tête : Mon colonel… On ne peut pas…
Jack se pencha alors doucement, posant ses lèvres sur celles de Sam. Lui laissant la possibilité de le repousser. Ce qu’elle ne fit pas. Le baiser au début tendre et passionné devint au fil des secondes plus charnel. Jack décida d’y mettre fin avant de ne plus pouvoir s’arrêter.
Jack, souriant : Je t’aime. Et ne t’inquiètes pas, si les dernières paroles du président ne nous étaient pas adressées, je te promet que je mange ma casquette !
Sam, rayonnante : je t’aime Jack. Et même si tu dois manger ta casquette je t’aimerai encore.
Daniel, essoufflé : Sam ! Sam ! Vous ne savez pas la meilleure ?! Sam !
Puis Daniel semblant réaliser que le spectacle qu’il avait sous les yeux était tout ce qu’il y a de plus réel, ne put s’empêcher de crier sa joie au monde :
Daniel : Whouuuuuuuhou ! Enfin ! Félicitations à vous deux !
Quelques couloirs plus loin, un Jaffa s’autorisait un sourire en songeant aux raisons probables de la joie du Docteur jackson. Ailleurs, assis dans un fauteuil de cuir noir, un général apaisé songeait qu’effectivement la vie avait de bons côtés, et que la dérogation accordée par le président au SGC en faisait sûrement partie. Pour son plus grand bonheur.
FIN