Médium
Allison DuBois conjuguait avec réussite vie professionnelle et vie privée. Quand elle ne s’occupait pas de ses trois adorables mais non moins terribles filles, elle faisait incarcérer des tueurs et des psychopathes en travaillant pour le procureur. Elle se demandait parfois lequel de ces deux travails était le plus fatiguant. Mais en plus de cela, depuis quelques temps Allison se battait aussi contre des aliens. Elle traversait un artéfact extraterrestre appelé « Porte des étoiles » pour essayer de protéger la galaxie des goa’ulds et des Oris.
Aujourd’hui elle allait partir en mission avec son équipe, la célèbre SG1. Elle était très liée avec les trois militaires de son unité, c’était comme sa seconde famille. Pourtant cela ne faisait qu’une semaine qu’elle partageait leurs aventures. Il y avait Teal’c et Daniel, ses grands amis et Cameron Mitchell… Elle avait un peu plus de mal à comprendre tout ce qu’il faisait, mais il était aussi très sympathique.
L’équipe s’apprêta à traverser le grand anneau de pierre bâti par les anciens. Allison partit en tête et s’engouffra dans le vortex comme si de rien n’était.
De l’autre côté de la porte, une plaine herbeuse s’étendait à perte de vue. Une fois arrivés, les quatre aventuriers se dirigèrent vers le village où on les attendait. Allison n’était pas stressée, ce n’était qu’une mission d’observation comme tant d’autres.
Sauf que…
Tout s’enchaîna très vite, Allison vit des flammes, des morts, des tortures, de la souffrance, un goa’uld, la destruction, puis… Rien. Le noir total.
Allison se réveilla en sursaut. Une goutte de sueur froide coula sur son front. Elle n’entendait plus que le son de sa respiration saccadée, dans le noir. Ses mains agitées de tremblements cherchèrent désespérément autour d’elle. Elle trouva rapidement l’interrupteur et alluma sa lampe de chevet. Elle constata avec soulagement qu’elle était toujours dans son lit, à Phoenix, en Arizona.
1. Des flammes
Cela faisait une semaine qu’elle avait rêvé pour la première fois de la porte des étoiles. Au début cette histoire avait l’air tout droit sortie de son inconscient… Mais au fur et à mesure, chaque rêve ajoutant de petits détails, toute l’histoire était devenue plus que plausible, réelle. Le concept de voyage sur d’autres planètes était sûrement une métaphore pour l’avertir d’un danger, un grand danger. Il fallait sûrement qu’elle aide ces gens, qui fussent ils… C’était sûrement urgent.
Elle regarda à côté d’elle, Joe dormait toujours. Elle sortit le plus discrètement possible du lit et se précipita vers le salon.
Une heure plus tard, quand Joe Dubois se réveilla seul dans son lit, il se leva et trouva sa femme, assise devant son ordinateur dans le salon.
- Que fait ma ravissante épouse hors du lit à trois heures du matin ? Lui demanda-t-il.
- Elle fait des recherches sur des membres de l’armée, répondit-elle d’un ton absent sans quitter l’écran d’ordinateur des yeux.
Joe s’assit à côté d’elle et la regarda quelques secondes en attendant une explication. Allison bailla, et attrapa sa troisième tasse de café tout en pianotant sur le clavier.
- Encore un rêve ? Se décida-t-il à lui demander.
- Oui, toujours le même ! Soupira-t-elle.
- Celui avec les aliens ? Tu sais, je ne crois pas que tu trouves leur adresse sur internet…
- Je cherche à contacter la base de Cheyenne Mountain dans le Colorado, ou les militaires que j’ai vu dans mes rêves…
- Et pourquoi ne ferais-tu pas ça plus tard, après quelques bonnes heures de repos ?
- Non, demain je travail et je n’ai pas encore finit.
- Très bien ! S’exclama l’homme en se levant. Puisque c’est ça j’attendrai aussi que tu ais fini avant d’aller retrouver notre lit.
Joe s’assit dans le canapé et alluma la télévision en sourdine pour ne pas réveiller ses filles. À trois heure du matin il n’y avait rien d’intéressant, il zappa de chaîne en chaîne et d’émissions de chasse en émission de pêche. Il s’assoupit finalement au bout de dix minutes.
Pendant ce temps Allison n’était pas plus avancée. Elle avait recherché dans des annuaires en ligne les adresses et numéros de téléphone du docteur Daniel Jackson, du lieutenant colonel Cameron Mitchell et même du général Hank Landry, mais n’avait rien trouvé. Comme s’ils n’existaient pas… Mais ils existaient, elle le sentait.
Dépitée elle se leva et alla réveiller son Mari :
- Il est l’heure d’aller dormir ! Lui chuchota-t-elle à l’oreille en s’asseyant à côté de lui.
- Mais je dors déjà, bailla-t-il à peine conscient. D’ailleurs je crois que j’ai fait le même rêve que toi… Avec ce truc qui permet d’aller sur d’autres planètes…
- Comment ça ? Demanda-t-elle bouche bée.
- Tu sais, la porte des étoiles et tout… Ah mais c’est normal, regarde ce qui passe à la télé ! S’exclama-t-il en se redressant.
Allison tourna la tête pour regarder le poste de télévision. Elle vit, effarée, le Colonel Danning, en habit militaire, traverser un gros anneau lumineux (en plastique) avec son équipe. Après quelques scènes de bataille contre des extraterrestres – en plastique – le générique faisait place au nom de la série : « Wormhole X-treme! ».
Elle n’en revint pas, on aurait dit la parodie de son rêve… Comme une mauvaise adaptation télévisée. Et comme pour l’achever, c’est à ce moment que le héros embrassa à plein bouche une plantureuse extraterrestre à quatre bras et à la peau jaune.
- Voilà, on peut aller dormir, ton mystère est résolu, dit Joe satisfait. Tu as dû toi aussi t’endormir devant ça.
- Attends, ça ce n’est pas mon rêve ! S’exclama Allison très sérieusement. Enfin c’est ça… Mais ce n’est pas ça ! Je veux dire que ça y ressemble beaucoup mais que rien n’est pareil : la porte, les personnages…
- … Les extraterrestres ! Compléta Joe sarcastique.
- Oui, même ça ! Ragea Allison.
Elle alla se coucher en silence, suivit de son mari. Le fait de ne pas être prise au sérieux l’exaspérait. Car aussi étranges que furent ses rêves, ils étaient trop intenses pour êtres de simples rêves.
Allison et son équipe mirent dix minutes avant d’apercevoir les premières maisonnettes.
- Alors vous croyez réellement que plusieurs goa’ulds aient rendu visite à ces fermiers ? Demanda Cameron en plaisantant.
- Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de télévision et de frigos qu’ils ne savent pas reconnaître un goa’uld, répondit sèchement Daniel.
- Je veux dire, reprit Cameron, pourquoi des goa’ulds voudraient-ils reconquérir cette planète, il n’y a rien de vraiment intéressant ici : pas de naquada, pas de guerriers à enrôler…
- Justement, l’interrompit Teal’c, les goa’ulds ont été très affaiblis. Ils essayent de reconstruire leurs empires par des planètes peu peuplées et faciles à contrôler. La population d’ici ne pourrait visiblement pas résister au plus faible des goa’ulds.
- Regardez ! S’exclama Allison en regardant en avant.
Alors qu’ils n’étaient plus qu’à une dizaine de mètres du village, une petite fille les avait aperçut et s’était enfuit en courant et en hurlant.
- Bizarre les gens ici… Vous avez déjà eu des réactions de ce genre dans d’autres missions ? Demanda Cameron.
- Non… Répondit Allison bouche bée.
- Ils doivent être nerveux à cause des goa’ulds, proposa Daniel.
Mais lorsqu’ils évoluèrent parmi les habitations médiévales en pierres, bois et paille, chaque habitant fut plus ou moins prit du même élan de panique. SG1 de plus en plus étonnée du raz-de-marée qu’elle provoquait, s’avança jusque sur la place centrale du bourg. C’est alors qu’un fermier, visiblement apeuré, surgit devant eux en brandissant une fourche :
- Repartez d’où vous venez, faux dieux ! Lança-t-il hargneusement.
- Non, vous vous trompez, nous on est les gentils, répliqua Cameron.
- Nous venons de la Terre, tenta d’expliquer Daniel.
- Mensonges ! Partez, goa’ulds, ou…
- …Ou ? Demanda Teal’c.
L’homme se retourna et esquissa une série de mouvements désorganisés. Une dizaine d’autres fermiers armés de pieux, de zat’nik’tels et de lances jaffas entourèrent SG1.
- Ou nous nous occuperons de vous ! Finit l’homme.
- Il faudrait éviter de blesser quelqu’un, dit Allison à son équipe prise de pitié par les villageois qui n’essayaient que de se défendre.
- Nous n’allons quand même pas leur tirer dessus ! Continua Daniel en posant une main sur le bras de Cameron qui agrippait son p90.
- Puisque nous n’avons pas le choix, dit Cameron en posant son arme à contre cœur.
Les trois autres l’imitèrent. Leurs assaillants les ramassèrent immédiatement, tout en les gardant en joue par peur d’un quelconque tour de magie.
- Qu’allons nous faire d’eux ? Demanda l’un des fermiers à celui qui paraissait être le chef.
- Jetez les en prison, en attente de leur exécution.
- Et la femme ? Elle n’était pas avec eux la dernière fois…
- Si elle est avec eux, elle mérite le même sort !
Elle se réveilla à 7h ce matin-là, sous les baisers de Joe. Elle lui lança un regard intrigué.
- Je suis désolé pour cette nuit, dit-il. Mais j’ai juste un peu de mal avec les extraterrestres.
- C’est déjà oublié !
- Et puis j’ai réfléchit à une chose… Crois-tu que tu pourrais vivre ce qu’il t’arrive dans ces rêves.
- Non, bien sûr que non.
- Alors tu vois, tu n’as aucune raison de t’inquiéter. Mais attends, écoute… Le silence. Ce qui veut dire que nos adorables filles dorment encore et que nous avons quelques minutes pour…
« MAMAAAAAAN », hurla une voix depuis l’extérieur de la chambre. Le couple dû se lever à regrets, pour écouter une énième dispute entre Bridget et Ariel.
Après avoir fait le petit déjeuner et ramené ses filles à l’école, Allison arriva sur son lieu de travail, dans les bureaux du procureur de Phoenix. Elle entra dans le bureau de son patron :
- Bonjour Allison, la salua le procureur DeValos.
- Bonjour Monsieur.
- J’avais justement un dossier à vous confier. Une histoire de meurtre. J’aimerais que vous déterminiez si le suspect a effectivement commis le meurtre.
Le procureur expliqua à la médium les détails de l’affaire. Quand l’entretien fut finit, elle resta assise.
- Oui ? Demanda l’homme un peu perplexe.
- Je me demandais… Commença-t-elle. Comment pourrais-je faire pour contacter le commandement d’une base militaire ?
- D’une base militaire ? Répéta-t-il.
Il regarda la jeune femme pendant de longues secondes, sans rien dire. Comme elle ne se décida pas à parler, il le fit :
- Devenez présidente des Etats-Unis… Sinon j’ai bien peur que cela dépasse vos compétences… et les miennes ! Mais pourquoi voulez-vous savoir ça ?
- Pour rien, merci quand même. Je vais tout de suite étudier ça, acheva Allison en se précipitant vers la porte.
La médium s’installa à une table et parcouru le dossier en attendant qu’une vision ou un pressentiment lui fournissent les informations voulues. Mais rien ne venait et les effets de ses nuits agitées de la semaine commençaient à se faire ressentir…
Depuis le fond d’une petite cellule, Allison regardait Daniel. Il s’exténuait depuis la veille à essayer d’expliquer aux gardes qu’ils n’étaient pas des goa’ulds et qu’au contraire ils venaient les aider. Elle avait aussi essayé au début… Mais rien n’y faisait. Pourquoi ces gens était-ils si persuadés qu’ils étaient des faux dieux ?
L’archéologue commençait à s’énerver :
- Ca ne sert à rien, lui dit Allison.
- Mais pourquoi ne veulent-ils pas entendre raison ? Demanda-t-il violement.
- Si ils veulent vraiment nous exécuter… Commença Cameron. Il va falloir s’enfuir, à tout prix.
Il montra alors son pistolet à sa ceinture. On ne leur avait pas retiré leurs revolvers, la peur que les terriens inspiraient les avait dispensée d’une fouille approfondie. Le commandant de SG1 venait de donner implicitement l’autorisation à ses hommes de faire usage de la violence, voire d’abattre les villageois. S’il fallait choisir entre son équipe et ces paysans, Cameron avait déjà décidé. Ce serait ses hommes, quitte à tuer des innocents.
Mais déjà les portes de la prison s’ouvrirent et un groupe d’hommes armés entra. L’un d’eux entra dans le cachot tandis que les autres étaient prêts à faire feu sur les prisonniers au moindre incident. SG1 fut attachée solidement. Cameron guettait le bon moment pour s’échapper sans trop de dégâts, alors qu’on les conduisait sur la place du village. Malheureusement cet instant ne vint pas. Les fermiers étaient peut être novices dans ces pratiques mais les goa’ulds les effrayaient trop pour qu’il ne prennent le moindre risque.
Sur la place, quatre bûchers avaient été dressés, un pour chacun. On les fit monter sur les tas de branchages. Leurs mains furent déliées pour les rattacher autour des poteaux. Allison saisit l’occasion pour lancer l’assaut.
- On y va ! Lança-t-elle.
Teal’c et elle-même assommèrent rapidement leurs gardiens et brandirent leurs armes en direction des autres. Daniel et Cameron n’eurent pas cette chance et restèrent captif.
- Libérez-les et nous partirons, dit Teal’c.
- Vous mentez, vous êtes déjà revenus une fois ! Cria un homme. Laissez-vous faire ou nous tuons vos semblables.
Après quelques minutes de silence, Allison vit que la détermination dans les yeux des villageois ne faiblissait pas. Leurs chances de s’échapper à deux étaient très faibles.
- Tuez les deux premiers ! Lança un fermier.
- Non ! Sinon je le tue aussi, cria Allison en désignant l’homme qu’elle avait en mire.
- Je suis prêt à mourir pour débarrasser mon peuple des goa’ulds ! S’écria aussitôt celui-ci.
Teal’c et Allison se regardèrent au bord de la panique, les choses s’annonçaient très mal. Déjà le feu prenait sous les pieds du lieutenant colonel Mitchell. La détresse se liait dans les yeux de l’homme tandis que les semelles de ses chaussures commençaient à se déformer. Allison était peut être dans le même état que lui, complètement affolée…
C’est alors que le ciel s’assombrit, le temps sembla se dérouler au ralenti.
- Dramatique, n’est-ce pas ?
Allison détourna le regard de son ami et aperçut un homme barbu, vêtu d’une longue tunique de soie richement décorée. Il paraissait tout à fait détendu et marchait au milieu des villageois pétrifiés.
- C’est tout à fait charmant… Cette mise en scène, cette souffrance… J’adore, vous aussi ?
- Qui êtes-vous ? Demanda Allison, ne comprenant pas ce qu’il lui disait.
- Rassurez-vous, le pire est à venir. Et je dois avouer que ce sera… Jouissif. Maintenant redevenez vous-même.
2. Des morts
Allison se réveilla aux côtés de Joe se matin là. Mais à peine les yeux ouverts, elle sauta du lit et s’habilla en vitesse. Elle avait déjà fini de préparer le petit déjeuner quand toute sa petite famille arrive dans la cuisine en pyjama.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda Joe.
- J’ai un dossier important à rendre au procureur DeValos, avant une audience qui aura lieu ce matin.
- Si tu veux je peux déposer les filles à l’école…
- Oh merci, c’est gentil ! Coupa Allison en se précipitant vers lui pour l’embrasser.
Puis elle couru vers la porte avec son sac à l’épaule, son dossier dans une main et un toast encore chaud dans l’autre.
Arrivée devant sa voiture, elle mit son pain entre ses dents pour partir à la recherche de ses clefs. A ce moment un grand bruit fendit l’air. La jeune femme se retourna pour voir ce qui était arrivé. Son toast tomba à terre, ainsi que son dossier. Un trou béant, duquel s’échappait une épaisse fumée noire, éventrait sa maison.
Elle resta pétrifiée devant ce spectacle d’horreur, tandis que les explosions se multipliaient autour d’elle. Mais elle n’en avait rien à faire, elle ne pouvait même plus réfléchir. La ville ne fut bientôt plus qu’un tas de gravas.
- Magnifique n’est-ce pas ? J’avoue j’en suis assez fier… Dit une voix familière.
- Vous ! Dit Allison en reconnaissant l’homme de son rêve.
- On m’appelle Ba’al…
- Allison ? Allison ? Madame Dubois !!!
La jeune femme se redressa et vit qu’elle s’était endormie sur une pièce du dossier que le procureur venait de lui remettre. C’était justement lui qui se tenait debout devant elle.
- Je suis désolée, je ne dors pas très bien en ce moment, lui expliqua-t-elle.
- Vous avez besoin d’une journée de repos ? Lui proposa-il, compréhensif.
- Oui, je crois même que je vais prendre le reste de la semaine !
- Très bien ! Reposez-vous bien ! Nous avons besoin d’une médium en pleine forme !
Arrivée chez elle, la médium se précipita sur le carnet qu’elle avait utilisé la nuit précédente pour noter les résultats de ses recherches peu concluantes. Elle entoura un numéro de téléphone au crayon et attrapa le combiné du téléphone.
Elle en était persuadée maintenant, ces militaires étaient vraiment en danger et bien plus encore dépendait de leur sort. Et peu importait qu’il y ait ou non des aliens dans l’histoire, elle se devait de faire tout ce qui était en son pouvoir pour découvrir ce qui se tramait… Même ça…
- Bonjour, ici le service des relations publiques de la base militaire de Cheyenne Mountain, que puis-je faire pour vous ? Demanda une voix féminine à l’autre bout du fil.
- Bonjour, je voudrais parler au général Landry, si c’est possible.
- Désolé, le général ne prend pas de coups de fil de l’extérieur, répondit très poliment la voix.
- Alors pourrais-je parler au lieutenant colonel Mitchell ?
- Il n’est pas joignable pour l’instant, mais laissez-nous vos coordonnées, il vous rappellera.
- Non, ce n’est pas la peine, répondit Allison légèrement énervée. Pourriez-vous alors me passer le docteur Jackson ? Ou Teal’c.
- Je suis désolée, le Docteur Jackson n’est pas ici et il n’y a personne du nom de Teal’c, répondit la voix avec la même condescendance agaçante.
- Alors dites à l’un de ceux-là que je souhaiterai leur parler du projet « stargate » !
La voix changea radicalement au bout du fil est devint plus violente, voire menaçante :
- Qui êtes-vous ?
Allison raccrocha immédiatement, folle de rage. On lui avait menti délibérément, elle n’avait pas besoin d’être médium pour s’en rendre compte ! Mais il fallait tout de même qu’elle fasse quelque chose, elle devait trouver une idée. Et puis on ne lui avait pas dit que le général Landry, Daniel Jackson et Cameron n’existaient pas. Cela prouvait qu’au moins une partie de ses rêves était juste. Elle avait peut être une chance d’éviter le scénario apocalyptique qu’elle avait vu le matin.
Deux heures plus tard, le téléphone du bureau de Joe Dubois sonna. Il décrocha :
- Allo ? … Oui Allison, je peux aller chercher les filles à l’école ce soir… QUOI ?! Tu vas dans le Colorado ?!
- Oui, ce n’est qu’à douze heures de route !
- Qu’à douze heures ! Tu ne peux pas partir comme ça !
- Je crois que c’est trop tard, ça fait déjà plus d’une heure que je roule.
- C’est à cause de ton rêve ? Demanda-t-il plus calmement.
- Oui. Ecoutes Joe, je ne sais pas si je perds la boule ou pas, mais le fait est que je fais ces rêves étranges… En tout cas j’ai besoin d’en avoir le cœur net…
Elle n’eut pas de réponse au bout du fil pendant plusieurs secondes.
- Joe ? Demanda-t-elle angoissée.
- Il y a quelque chose à manger dans le frigo pour les filles ce soir ?
Jack commençait à être fatigué quand il arriva, escorté par un lieutenant, devant une maison de banlieue, à la tombée de la nuit. Il avait passé une bonne partie de l’après-midi dans un avion. Il frappa à la porte :
- Bonsoir, je suis le général O’Neill de l’armée de l’air, se présenta-t-il à l’homme qui ouvrit la porte.
- Bonsoir… Répondit Joe Dubois un peu perplexe. Que puis-je faire pour vous ?
- Nous aimerions parler à Allison Dubois ?
- Qu’a-t-elle encore fait ? Demanda Joe en s’attendant au pire. Euh… Elle n’est pas là… Mais entrez, je vous en prie.
Les deux militaires s’assirent sur le canapé de la famille Dubois et refusèrent poliment le café que leur proposait leur hôte. Ce dernier s’assit alors en face d’eux sur un fauteuil :
- Que se passe-t-il ? Allison n’a rien fait de grave ? Redemanda Joe.
Le général le rassura et expliqua comment ils avaient pu localiser la provenance du coup de téléphone que sa femme avait passé à une base militaire. Il continua en disant simplement qu’ils aimeraient savoir comment Allison s’était procurée certaines informations, sans s’étendre sur les détails.
C’est à ce moment que deux petites filles blondes apparurent à une porte :
- Papa ! Qu’est ce qu’il se passe ? Demanda Ariel.
- Ce n’est rien, ces hommes sont justes là pour voir votre maman. Retournez dormir.
- Mais j’arrive pas à dormir ! Se plaint Bridget.
Elle en profita pour aller s’asseoir à côté de Jack sur le canapé.
- Vous êtes pilote d’avion ? Demanda-t-elle à l’homme.
- Non, je suis dans l’armée de l’air… Mais j’ai déjà pu conduire des avions.
- Vous êtes venus parce que ma maman est une devineuse ? Demanda-t-elle.
- Bridget ! S’exclama Ariel exaspérée.
Le général O’Neill regarda la mine décomposée de Joe. Il demanda juste :
- Devineuse ?
Le pantalon de Cameron était déjà en feu, tandis qu’on s’apprêtait à allumer le bûché sur lequel se tenait Daniel. Mais à ce moment un bruit sourd retentit. Une semi obscurité tomba sur le village. Tout le monde regarda dans le ciel. Un immense vaisseau mère goa’uld survolait le village. Deux canons envoyèrent leurs munitions au sol, partout sur la place.
Les villageois se mirent à courir dans tous les sens en criant. Plusieurs corps furent déchiquetés ou carbonisés et propulsés dans les airs. Les habitations furent éventrées et prirent feu.
Allison et Teal’c profitèrent de l’agitation pour aller détacher Daniel. Les choses s’avérèrent plus difficiles pour libérer Cameron. Les flammes l’entouraient et le recouvraient, il ne cessait de crier. Teal’c dégagea les branches enflammées avec une fourche qu’un des fermiers avaient laissé tombé durant sa fuite. Allison et Daniel s’occupèrent de détacher Cameron et de l’allonger sur les pavés. Ils durent le faire rouler par terre et lui retirer ses vêtements pour stopper le feu. Il était très amoché.
Pendant ce temps les alentours s’étaient totalement vidés. Comme les tirs avaient cessé, un silence de mort tomba. C’est alors qu’une vingtaine de jaffas débarquèrent par les anneaux de transport. Ils ne rencontrèrent aucune résistance de la part des habitants.
- Il faut partir avant que les jaffas ne contrôlent la totalité du village, dit Teal’c.
Allison et Daniel étaient penchés sur Cameron. Ses jambes étaient gravement brûlées par endroits.
- Il ne peut pas marcher ! Constata Allison.
- On peut le porter, proposa Daniel.
- Laissez-moi ! murmura Cameron. Je vais vous ralentir…
- Pas question ! Le coupa Allison, les yeux humides.
Mais c’était trop tard, les jaffas étaient trop près. Teal’c tira avec son revolver, mais ses munitions se vidèrent rapidement. Finalement ils se rendirent, encerclés par les ennemis.
L’un des jaffas prit la parole :
- Le seigneur Ba’al sera content de votre capture. Menez-la directement à lui, dit-il à ses gardes en désignant Allison. Il veut interroger le colonel Carter en priorité ! Mettez les autres en prison.
Les anneaux de transport emmenèrent les prisonniers à bord du gigantesque vaisseau goa’uld.
Driiiiin ! Driiiiin !
Allison ouvrit les yeux et assomma son réveil. Elle avait roulé toute la journée dernière et s’était arrêtée dans un motel de Santa Fe pour passer la nuit. Elle jeta un coup d’œil à sa montre : 7 heures. Il fallait qu’elle se remette en route si elle ne voulait pas arriver trop tard à Colorado Springs.
En se préparant, elle repensa aux paroles du jaffa : « Il veut interroger Samantha Carter en priorité ! ». C’était donc par ses yeux qu’elle vivait toutes ces aventures en rêves ! En tout cas, s’il n’y avait qu’un peu de vérité dans tout cela, les choses devenaient de plus en plus graves pour elle.
Avant de partir elle en profita pour appeler sa famille d’une cabine téléphonique :
- Allo, Joe ? C’est Allison.
- Allison ! Ca fait depuis hier soir que j’essaye de t’appeler !
- Mon portable est déchargé… Que s’est-il passé ? Demanda-t-elle inquiète.
- L’armée de l’air est venue nous rendre visite ! Ils te cherchaient, une histoire de sécurité nationale… Qu’est-ce que tu as encore fait ??? Questionna Joe affolé.
- Quoi ? Mais je n’ai rien fait ! Répondit Allison complètement étonnée.
- Alors pourquoi, hier soir, un général de l’armée de l’air était-il assis dans notre canapé ?
- C’est sûrement le coup de téléphone que j’ai passé… Mais tu leur à dis quoi ?
- Juste que tu allais à Colorado Springs. Et ta fille leur a aussi dit que tu étais devineuse… Mais ne t’inquiète pas, je leur ai expliqué que ça voulais dire que tu résolvais des affaires pour le procureur.
Allison arriva à Colorado Springs aux environs de midi. Elle s’arrêta dans un petit restaurant avec la ferme intention de repartir en direction de la base de Cheyenne Mountain. En route, la médium changea subitement de direction. Son instinct lui avait indiqué un chemin qui lui semblait plus familier, bien que ce fût la première fois qu’elle mit les pieds à Colorado Springs. Mais elle faisait une grande confiance à son sixième sens.
Ce dernier la conduisit dans un quartier résidentiel. Et plus précisément, devant le numéro 1025. Elle arrêta le moteur et descendit de son véhicule. Elle s’approcha du petit portail sur lequel était fixé la boite aux lettres, et lut : « Samantha Carter ».
Cette femme existait, elle en avait la preuve.