Citations du moment :
Un homme heureux en ménage dégage toujours une sorte d'aura qui le rend encore plus séduisant auprès des autres femmes.
[Bernard Werber]
Imagine

Domata : Chapitre 1

 


   


*Aveo amac cus*

*Aveo amac cus*


*Au revoir*


*On ne peut pas l’abandonner ici dans cette état. Il doit y avoir un moyen d’inverser le processus !*


*La réponse doit être quelque part ici*


*Domata*


*Je ne crois pas que ce soit ici, Sam*


*On ne peut pas l’abandonner ici dans cette état.*


*On ne peut pas l’abandonner…*


*Aveo amac cus*


*Au revoir*

……………………………………………………tip…tip…tip…tip…tip…titititip…titititiptitititip……………………………

J’éteins le réveil non sans brutalité. Il est 6hoo, il faut que je me réveille.

 

Mais je n’y arrive pas, je suis trop fatiguée.

 

J’ai encore passé une grande partie de la nuit à fouiller dans tous les recoins de cet avant poste des anciens comme dit Daniel.

J’ai refait le même rêve cette nuit… on est tous là , comme d’habitude, comme on l’était auparavant lorsque l’on s’est rendu compte que ce n’était pas la Cité Perdue. Et les paroles de mes compagnons, ainsi que les miennes ressurgissent, toujours les mêmes, à l’identique de celles que l’on avaient prononcées en face de lui.
Comme si on lui annonçait sa mort.

Un rêve dans le noir le plus complet…puis … petit à petit  … il apparaît, dans son caisson. Et murmure ces mêmes paroles, sans cesse, toujours d’une voix qui ne ressemble pas à la sienne, d’une voix que l’on espère dans notre langue. Mais ce qui est le plus étrange c’est qu’il  ne bouge pas les lèvres. Il est là, le regard fixe et porté vers l’inconnu.

Je me demande souvent ce qu’il peut regarder. J’ai souvent essayer de savoir à quoi il pense grâce à ces traits…mais rien à faire… il ne bougera pas…
Je ramène le sac de couchage vers moi et me tourne vers lui, ses paroles dans ma tête :*Aveo amac cus*…*Au revoir* avait traduit Daniel…

J’ai froid…je suis fatiguée…

Mais lui… est ce qu’il est fatigué ? Est ce qu’il n’en n’a pas assez de nous voir là, depuis deux mois à s’acharner sur son caisson ? Est-ce qu’il n’en n’a pas assez de voir sa vie s’enfuir devant lui et être remplacée par les connaissances d’aliens dont nous n’avons jamais été aussi proches ?

Est-ce qu’il n’en n’a pas assez de me voir pleurer ?

Nous n’avons encore rien trouvé pour pouvoir le sortir de là. Pas un indice, une notice, rien qui puisse nous aider concrètement.

Je suis si fatiguée… j’ai mal en moi…c’est étrange comme sensation.

Ma tête se repose sur l’oreiller de fortune que l’armée nous donne gracieusement. L’armée peut nous donner tout …tout ce qui appartient au concret : du matériel, des insignes, une famille de rechange si vous venez d’une planète inconnue et que vous demandez l’asile, un téléphone rouge, un vaisseau avec un nom de tragédie grecque…
Mais pour le reste c’est à nous de le donner à l’armée, on donne de l’abstrait quand elle nous donne du concret…notre honneur au service de la patrie, notre courage, notre fierté, nos opinions… ma vie…mes sentiments …être neutre.

Est-ce que lui aussi ce rend compte qu’il a peut-être trop donné à l’armée ?
Est-ce que lui aussi ce rend compte que l’armée lui prend tout ? Nous prend tout ?

J’ai de plus en plus mal…mes larmes viennent toucher le tissu sans que je n’aie fait le moindre mouvement, sans que je n’aie plissé les yeux…elles viennent seules…dans la douleur.

Mais elles m’indifférent désormais, je n’en prends plus compte, elles font partie de mon quotidien…

J’ai toujours aussi froid…

Mais je n’en veux pas à l’armée, non, j’en veux à son fonctionnement…à ses règles, à son petit jeu qui est de nous transformer en parfait petit soldat prêt à défendre sa patrie à n’importe quel prix...

La porte des Etoiles nous a bien fait comprendre qu’avec elle ce serait différent…
Que désormais il ne fallait plus défendre son pays mais son conjoint, ses amis, son univers, ses secrets et ses autres peuples aussi divers les uns que les autres…

Peut être aussi sa Vie ? Et celle des autres…la sienne…
Est-ce que l’on a échoué ? Et si on n’arrive pas à le sauver ?

Il faut être réaliste…nous ne trouverons peut-être pas son mécanisme et il restera là, à attendre…ce qui ne viendra peut être jamais…Ou peut être qu’il ne nous a pas attendu, qu’il est déjà parti…nous ne savons pas nous plus à quoi sert le caisson, si c’est un tombeau ou un engin qui permet de mettre des corps en état de stase…

J’opte pour la deuxième solution…

Mes yeux s’ouvrent et se ferment au fur et à mesure que je me rends compte de mon état…

Epuisée, affaiblie physiquement et mentalement, fatiguée de tout…de moi…de lui aussi…et d’un autre lui…

J’ai n’ai pas voulu jouer avec ma vie, Grace me l’a fait comprendre, j’ai passé trop de temps à ne rien faire, à tout contrôler, à tout faire pour que je puisse *avancer*…

Je ris toute seule dans mes larmes…

*Avancer*…et où je suis allée ? Il n’y a qu’ à voir maintenant mon évolution… une mère morte, un père alien, un frère que je ne vois qu’une fois tout les 8 mois, un travail au sein d’un complexe ultra top secret, un quotidien qui consiste à voyager dans l’espace en moins de 5 secondes, une vie sentimentale désastreuse jonchée de cadavres, pas d’enfants, pas de mari mais un petit ami qui ne me comprends pas sur mes choix et même qui ne me comprends pas du tout, un ami lui aussi alien, un autre me ressemblant comme deux gouttes d’eau et enfin un dernier finit dans un frigo extra-terrestre et pour qui mes sentiments ont évolué considérablement depuis plusieurs années alors que cela m’est impossible…
 
Je n’en peux plus…

Je veux que ma vie change…je veux que tout s’arrête juste pendant instant…le temps de respirer un peu…le temps de voir clairement où j’en suis et où je veux aller…

Avec lui… ?Avec l’autre… ?Seule… ?

Mes yeux se ferment doucement. Je me rendors sans même avoir pu répondre à ma question…

J’ai toujours aussi mal…et je pleure encore…

…Froid…

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Le réveil s’est remis en marche, comme s'il ne voulait pas que je me rendorme, comme si il voulait que je réponde à ma question. Il est 6ho7…je n’ai dormi que 7 minutes.
Et je suis fatiguée…
Je rappuie une deuxième fois sur le capot du réveil pour le couper définitivement.
Je suis tellement lasse…
Mon oreiller est humide mais je ne pleure plus. C’est déjà ça…
Je me retourne tout doucement dans mon sac de couchage de manière à ce que je regarde le plafond…
Les Anciens ont vraiment une architecture étonnante…tout est fait pour que la lumière naturelle soit présente. A travers la glace, l’ensemble donne un effet hypnotique, bleu polaire et blanc, c’est magnifique…
Mais froid…
Je n’arrive pas à me décider si je dois abandonner les recherches sur le caisson ou si je continue et j’entame mon troisième mois…Hammond m’a confié les pleins pouvoirs en ce qui concerne les décisions à ce sujet…, malgré le fait qu’il aimerait me voir plus souvent au SGC pour le seconder…
En le voyant en état de stase,…je ne peux m’empêcher de penser à ces clichés cinématographiques où le héros se réveille d’un coma de plusieurs années et se rend compte que sa femme s’est remariée, qu’elle a eu un enfant de son nouveau mari et que sa Vie disparaît au fur et à mesure qu’il découvre son *nouveau monde*.
Est-ce qu’il se passera la même chose ?
Pete me demandera en mariage…nous aurons un enfant ou peut être deux…et nous passerons notre vie bien heureux dans une maison rien qu’à nous, à s’aimer et chérir nos enfants sans se soucier d’une menace alien puisque nous l’aurons éliminée…
Et un beau jour…il reviendra…il n’aura pas changer…
NON!!!
Je trouve quand même assez de force pour me lever, m’extirpant rapidement de mon sac de couchage, me tenant la bouche avec mes deux mains, et courir aux toilettes…
Toujours cette douleur encore plus forte en moi à présent…
Non, je ne pourrai jamais lui faire ça…même mon corps réfute cette idée…je…j’aurai beaucoup trop mal pour lui et pour moi, mal de voir ça réaction, mal de voir ses yeux porter le même jugement sur moi qu’il a lorsque je parle inconsciemment de Pete…mal de voir qu’il souffre tout simplement alors qu’il s’attendait à ce que je lui soit *fidèle* d’une certaine manière…comme il l’est avec moi finalement…
Je m’appuie contre la porte fermée à clef et je laisse mes larmes parcourir mon visage…
Je le sais…

 

Je l’ai toujours su mais je ne voulais pas l’accepter…

 

Je savais depuis le début ce qu’il allait arriver mais je ne voulais pas regarder la vérité en face parce que j’avais trop de fierté, parce que je me posais trop de questions, parce que cela m’était interdit…
Il a toujours été présent pour moi, à n’importe quelle occasion, me soutenant, me redonnant confiance…
Et dire que j’avais pris ça pour de l’amitié…
Maintenant je sais où aller, je sais quoi faire,…
Je vais me battre, pour lui, pour moi, comme je l’ai fait il y a 4 ans…
Je vais me battre pour ma Vie…pour la sienne…parce que je l’aime.

                                                      
 
 

 
 
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