Citations du moment :
Le féminin de "directeur" est "la femme du directeur".
[Pierre Desproges]
Imagine

Long Journey Home : Chapitre 10

Chapitre 10:

Voilà le dixième et dernier chapitre du crossover. Merci à tous de l'avoir suivi et de l'avoir lu jusque là.



Quelques jours plus tard, à l'infirmerie:
 
"Bien, je ne vois aucune raison de vous garder plus longtemps, Général. Vous avez bien récupéré de votre coma, beaucoup plus rapidement que je ne l'aurais cru."
"Enfin!" s'écria Jack de soulagement. "Depuis le temps que je me tue à vous le dire."
"Mieux vaut être prudent. Voilà de quoi vous changer, normalement, ça devrait être à votre taille."
"Merci, doc."
 
            Jack se changea rapidement avant de quitter finalement l'infirmerie. Il décida de passer voir Elizabeth dans son bureau, histoire de prendre des nouvelles de la situation, mais d'elle également. Elle passait tous les soirs pour lui faire part des avancements des trois scientifiques et il avait bien remarqué que quelque chose avait changé depuis qu'il s'était réveillé de son coma.
 
"Je ne vous dérange pas?"
"Général! Carson m'avait dit qu'il vous relâcherait aujourd'hui mais il ne m'avait pas dit quand exactement. Vous allez bien?"
"Un peu de fatigue, mais à part ça, ça va. Et vous?"
"Tout se passe bien. Je crois que Sam, Rodney et Radek vont terminer leur programme sous peu, après il suffira d'espérer que les informations dont on a besoin se trouve là."
"En fait, Elizabeth, je voulais savoir comment vous alliez vous."
"Je vais bien," lui assura-t-elle, surprise par la question.
"Non, c'est que j'ai remarqué que vous sembliez différente ces derniers jours et… En fait, je me demandais si ça avait un rapport avec notre…"
"Non, pas du tout. C'est vrai qu'il y a quelque chose, mais ça n'a rien à voir avec ça."
"D'accord, c'était juste pour être sûr. Alors qu'est-ce que c'est ce quelque chose?" demanda-t-il le plus innocemment possible.
 
            Avant qu'elle ne puisse répondre, une exclamation leur parvint de la salle de contrôle. En se tournant vers la source, ils virent les trois scientifiques avec des mines réjouies se féliciter. D'un commun accord, ils sortirent pour voir ce qu'ils avaient à leur apprendre.
 
"Ah, Elizabeth!" s'exclama Rodney. "Général! On a réussi. Le programme est terminé et il marche. Bon maintenant, ça va prendre un certain temps pour chercher et trouver ce dont on a besoin, ne me demandez pas combien, tout va dépendre du programme…"
"Ce que le docteur McKay veut dire," interrompit Sam, "c'est que le programme va nous trouver tous les documents présents dans la base qui font référence aux E2PZ."
"Attendez un instant Carter, je crois que j'ai loupé quelque chose. Je croyais que votre programme ne faisait qu'accélérer la collecte de données, ou un truc dans le genre."
"Oui, au départ, c'est ce que je voulais faire. Mais après en avoir discuté avec les docteurs Zelenka et McKay, on a décidé d'inclure une sorte de moteur de recherche."
"En plus," continua Radek, "s'il y a une quelconque page qui ressemble à un index, le programme fera en sorte que dès qu'on accède à la base, ça soit le premier document qui s'ouvre."
"Donc en fait, vous avez juste à taper un mot et les infos dessus arrivent?" résuma Jack.
"C'est un peu plus compliqué, mon général, mais oui, c'est ça."
"Bien, dans ce cas, je pense que vous avez tous les trois mérités un peu de repos," intervint Elizabeth. "Et sans discuter," ajouta-t-elle en voyant qu'ils allaient protester, "vous avez dit vous-même que ça allait prendre un certain temps pour parcourir la base."
"Contente de voir que vous alliez mieux, mon général" dit Sam avec un sourire avant de quitter la salle de contrôle.
"Elizabeth…," tenta une dernière fois Rodney alors que Radek le tirait déjà dehors.
"Bien, je crois qu'on n'avait pas fini notre petite discussion."
"Et moi, je pense que oui, général," répondit-elle avec un regard qui voulait dire qu'elle n'avait pas envie d'en parler.
"Très bien, j'abandonne. Je passe vous chercher pour qu'on dîne tous ensemble ce soir?"
"J'ai pas mal de travail et…"
"Ah! Je viens de sortir de l'infirmerie après y avoir passé plus d'une semaine à cause d'un coma, alors si je dis qu'on dîne tous ensemble, on dîne tous ensemble."
"Vous vous rendez bien compte que même si vous êtes général, vous n'avez aucune autorité ici, et que je commande cette base. Je peux donc vous envoyer récurer les toilettes si bon me semble…," finit-elle avec un sourire malicieux.
"Faites donc, je déléguerai à quelqu'un d'autre."
"Et moi j'empêcherai quiconque de vous aider. Ne me tentez pas, Jack."
"Bon, je vais vous laisser travailler alors. Plus vite vous reprendrez, plus tôt vous aurez fini pour aller dîner ce soir."
 
            Jack quitta à son tour la salle de contrôle et Elizabeth secoua la tête, laissant échapper un petit rire. Elle retourna ensuite à son bureau, sachant très bien qu'il mettrait son plan à exécution et qu'elle devrait dîner avec eux, et ce qu'elle le veuille ou non.
            Le général, quant à lui, était bien décidé à errer un petit moment dans les couloirs, voulant profiter de sa liberté retrouvée. Ses pas le menèrent d'abord au hangar à Jumper et il vit Sheppard s'activer dans l'un d'eux.
 
"Qu'est-ce que vous faites?" lui demanda-t-il en entrant, surprenant ainsi le major qui, concentré sur ce qu'il faisait, ne l'avait pas entendu arriver.
"Mon général. Je vérifiais les packs qui se trouvent à l'intérieur du Jumper."
"C'est vous qui faites ça normalement?" s'étonna Jack.
"Non, mais disons que je n'ai pas envie de taper un rapport, donc…"
"Je comprends. Je peux vous aider?"
"Si vous le voulez. Beckett vous a enfin laissé sortir alors?" demanda-t-il après avoir informé le général de ce qu'il devait faire.
"Oui. Et je dois vous dire que ça fait du bien de ne plus être enfermé entre quatre murs. Votre épaule va mieux à ce que je vois.
"Ce n'était rien," dit simplement John et ils restèrent silencieux quelques minutes.
"Sheppard? Vous savez ce qui se passe avec Elizabeth?"
"Comment ça?"
"Je ne sais pas, j'ai juste l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche, je ne sais pas quoi, elle n'a rien voulu dire."
"C'est que ça ne doit pas être grave alors."
"Sans doute."
 
            Jack n'était pas le moins du monde convaincu de cela, mais il n'avait pas envie d'en discuter avec le major. Il ne connaissait pas encore bien celui-ci, et malgré tout ce qu'il avait pu accomplir, il se demandait toujours s'il était à sa place dans l'expédition. Il avait peur qu'un jour l'insubordination de John prenne le dessus sur le reste et qu'Elizabeth regrette sa détermination à ce qu'il fasse parti de la mission. Il espérait juste qu'elle s'en rende compte plutôt tôt que trop tard.
 
Pendant ce temps, du côté de Sam:
 
            Sam était allongée sur son lit, son esprit à des millions d'années lumières de là où elle se trouvait. Elle pensait aux personnes qu'elle pourrait ne plus revoir si jamais ils ne trouvaient aucun moyen de rentrer. Cassandra d'abord, la fille adoptive de sa meilleure amie décédée, celle qu'elle avait toujours considérée comme sa fille au fond d'elle. Elle savait que la jeune fille avait besoin d'elle avec tout ce qui s'était passé. Elle avait pensé de nombreuses fois à demander un congé prolongé pour pouvoir lui consacrer plus de temps, mais il y avait toujours eu quelque chose de plus important qui la retenait au SGC.
Ensuite, son frère; à la mort de leur mère, ils s'étaient éloignés l'un de l'autre, encore plus après que Sam ait rejoint l'Air Force, mais grâce à Selmak, ils avaient essayé de se rapprocher et y étaient plus ou moins parvenus. Il y avait toujours comme une barrière entre eux, mais à l'enterrement de Jacob, celle-ci était presque tombée. Bien sûr, il n'avait pas été heureux d'apprendre pour sa rupture d'avec Pete, mais il avait compris et lui avait souhaité de trouver celui qu'il lui fallait. Si elle était honnête avec elle-même, elle aimerait rentrer sur Terre pour lui dire ce qui était réellement arrivé à leur père; il avait le droit de savoir.
Deux coups frappés à la porte sortirent Sam de ses pensées.
 
"Entrez!" dit-elle en s'asseyant sur le bord du lit.
"Hey!" fit McKay en entrant et Sam retint difficilement un soupir.
"McKay. Vous venez m'annoncer que le programme a déjà fini de parcourir la base?"
"Quoi? Non, bien sûr que non. J'ai fait quelques calculs rapides dans la tête et je pense qu'il ne faudra pas compter dessus avant demain au moins."
"C'est ce que je pensais. Alors, pourquoi êtes-vous là, si ce n'est pas pour ça?"
"Ben en fait, je… J'avais pensé que nous pourrions dîner tous les deux…"
"Ecoutez McKay, peut-être que je n'ai pas été claire avec vous alors laissez-moi répéter encore une fois…"
 
"Vous lui avez dit quoi?" s'étonna John lors du dîner, persuadé d'avoir mal entendu.
"D'aller manger un citron," répéta-t-elle.
"Ca pourrait expliquer pourquoi il n'est pas là…"
"John!"
"En fait, Elizabeth," intervint Sam, "je pense qu'il a raison. Il est sûrement dans ses quartiers, attendant que nous ayons fini de dîner pour venir."
"Vous n'y êtes pas allée de main morte en tout cas, Carter."
"Disons qu'il l'avait bien cherché, mon général." Après un silence, elle reprit. "Mon général?"
"Je vous écoute, Carter."
"Je voudrais savoir s'il y avait un moyen de dire la vérité à Mark…, au sujet de papa."
"Vous êtes sérieuse?"
"Très. Il a le droit de savoir pourquoi je ne l'ai appelé qu'après sa mort, pourquoi il n'a pas pu lui dire au revoir."
"Ecoutez, Carter. Pour le moment, il faut se concentrer sur le retour sur Terre, pour le reste on verra après. Je vous promets que j'essaierai quelque chose."
"Et le général Hammond nous aidera aussi," intervint Daniel.
"Et au cas où, dans le cas où nous aurons un moyen de faire des allers-retours entre la Terre et Atlantis, j'essaierai de parler au Président."
"Merci, Elizabeth," dit Sam, touchée par l'attention de la diplomate.
"C'est normal. Un fils devrait avoir la possibilité de savoir ce qu'il est advenu de son père."
"Ca va aller, Sam?" demanda Daniel qui voyait que le regard de la scientifique s'était voilé.
"Oui. Il me manque c'est tout. Et puis, je crois que je me rends de plus en plus compte de la difficulté de garder le secret sur ce qu'on fait vraiment envers les personnes qu'on aime. On s'est disputé avec Mark le jour de l'enterrement après que vous soyez parti; il voulait savoir la vérité et il n'a pas compris pourquoi les militaires souhaitaient tant lui cacher les raisons de la mort de papa. J'ai peur qu'on s'éloigne à nouveau à cause de ça."
 
            Personne ne dit mot après la confession de Sam. Tous, y compris Teyla, comprenaient la difficulté de mentir à leurs proches; c'était ce qu'ils avaient dû faire avant d'embarquer pour Atlantis, mentir à leurs familles, à leurs amis, à toutes les personnes qui comptaient un tant soit peu. Alors oui, ils comprenaient Sam car s'ils pouvaient leur dire où ils étaient et ce qu'ils faisaient réellement, ils le feraient.
 
Pendant ce temps, dans les quartiers de Rodney:
 
            Comme l'avait supposé Sam à juste titre, Rodney se trouvait dans ses quartiers, ne souhaitant pas faire face à la jeune femme pour le moment. Il ressassait sans cesse les moments qu'il avait passé avec elle, aussi bien au SGC qu'ici et ne pouvait qu'arriver à une seule conclusion.
 
"Elle m'aime," dit-il à voix haute. "Elle m'aime mais elle n'ose pas se l'avouer. C'est pour ça qu'elle me repousse tout le temps. Ca prendra le temps qu'il faut, mais elle va finir par réaliser ce qu'elle ressent pour moi."
"Rêvez pas," fit Sheppard dans l'embrasure de la porte.
"Ne refaites plus jamais ça! Vous voulez que je fasse une crise cardiaque ou quoi? Et puis qu'est-ce que vous faites là? Je croyais que vous dîniez avec les autres?"
"On a fini. Je voulais vous dire que vous pouviez aller au mess maintenant, elle n'y ait plus."
"De qui parlez-vous?"
"De Sam. Je sais ce qui c'est passé. Par contre, je ne me ferai pas d'illusions si j'étais vous."
"Oh et pourquoi ça, Monsieur Je-flirte-avec-une-Ancienne?"
"McKay, croyez-le ou non, je dis ça pour vous. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, et dans ce cas faudrait vraiment être aveugle, il y a quelque chose entre Sam et le général…"
"Mais entre elle et moi aussi!" l'interrompit Rodney.
"Oui, mais dans leur cas, c'est réciproque. Alors un conseil, oubliez-là et trouvez-vous quelqu'un de bien. Bizarrement je suis sûre que certaines jeunes femmes de l'expédition ne serait pas contre si vous vous intéressiez un peu à elles."
"Qui?" demanda le scientifique, soudain intéressé.
"Devinez…," répondit simplement John en ouvrant la porte pour sortir.
"Elizabeth c'est ça?"
"Ne rêvez pas là non plus."
 
            La porte se referma derrière le militaire, laissant Rodney considérer ce qu'il venait de dire. Un petit sourire étira alors ses lèvres; au diable Samantha Carter, ça serait elle qui le regretterait à la fin.
 
Au même moment, sur un balcon:
 
            Elle se trouvait sur le balcon depuis quelques minutes quand elle entendit les portes s'ouvrir. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait; elle aurait reconnu son pas n'importe où.
 
"Je ne voulais pas vous déranger. Je peux partir si vous le voulez."
"Non restez, s'il vous plait. On doit parler, je crois."
"Je pense aussi. Pourquoi étiez-vous distante?" lui demanda-t-il après un instant de silence.
"Je vous ai vu avec Elizabeth pendant que vous vous embrassiez."
"Ecoutez…"
"Je sais," l'interrompit-elle. "Elizabeth m'a tout expliqué, ne vous inquiétez pas. Mais comprenez que j'ai été blessée avant de savoir."
"Je suis désolé. La prochaine fois que j'aurais trop bu, je m'assurerai de me trouver avec la bonne personne," ajouta-t-il, ce qui la fit rougir. "Ou alors j'essaierai de me modérer."
"Ca serait bien aussi."
 
            Ils restèrent un instant sans parler, tous les deux accoudés à la rambarde, leurs bras se touchant légèrement. Depuis quelques semaines, ils retrouvaient peu à peu la complicité qu'ils avaient perdu, cette complicité qu'ils avaient décidé d'oublier en même temps que ce qu'ils ressentaient. L'air frais de la nuit la fit frissonner et l'ayant senti, il passa son bras autour de ses épaules, la forçant à venir se caler contre lui. Elle se laissa faire, ressentant le besoin de s'assurer qu'il était de nouveau là.
 
"Daniel m'a dit quelque chose d'intéressant il y a quelques jours."
"Ah oui, quoi?" demanda-t-elle sans se douter de quoi il s'agissait.
"Il m'a dit que vous étiez resté à mes côtés quand j'étais dans le coma."
"Oh, ça…"
 
            Elle se demandait sincèrement si elle devait étrangler ou remercier l'archéologue. Finalement, elle prit le parti d'attendre d'être rentrée sur Terre pour décider. Elle savait qu'elle devrait probablement s'expliquer, ou tout du moins dire quelque chose, mais elle n'arrivait pas à trouver les mots pour. Même s'ils n'avaient jamais vraiment eu besoin de mots pour se comprendre, elle savait que là c'était différent.
            Elle ne voulait pas prendre le risque de le perdre maintenant pour des non-dits.
 
"J'avais peur de…, vous perdre," finit-elle dans un souffle.
 
            Voilà, c'était sorti, maintenant il savait. Maintenant, la balle était dans son camp, c'était à lui de décider ce qui allait se passer. Elle attendait qu'il parle, mais il ne dit rien; elle en venait à se demander s'il avait bien entendu ce qu'elle avait dit.
            Son bras se retira alors de ses épaules, et malgré elle, elle baissa la tête, comprenant ce que cela signifiait; elle avait trop attendu, il était trop tard.
            Elle s'apprêta à partir quand elle sentit une main prendre la sienne et la faire se tourner vers lui. Elle ne leva pas pour autant les yeux vers lui, de peur sans doute qu'elle n'y voit que de la pitié. Délicatement, il posa deux doigts sous son menton et la fit relever la tête, et dans ses yeux elle ne vit aucune pitié, bien au contraire.
 
"Vous savez que je prends ma retraite dans pas longtemps," dit-il et elle acquiesça, ne souhaitant pas parler. "Ca vous dit de venir pêcher après?"
 
            Ils savaient tous deux ce que ça signifiait réellement. Si elle disait oui, elle acceptait bien plus que ça; si elle refusait, elle risquait de mettre un point final à ce qu'ils auraient pu partager.
            Au fond d'elle, elle connaissait sa réponse, elle n'avait pas besoin de réfléchir. Doucement alors, ses lèvres s'étirèrent en un sourire et il comprit ce que cela voulait dire. Il passa à nouveau son bras autour de ses épaules et la serra contre lui. Ils regardaient tous les deux vers l'horizon, sachant que quelque chose allait bientôt s'offrir à eux.
 
Le lendemain après-midi, bureau d'Elizabeth:
 
            Elizabeth venait tout juste de revenir dans son bureau après un briefing quand Zelenka débarqua.
 
"Ca y est! Le programme a fini de tout analyser!"
"Il y a quelque chose?"
"J'ai appelé les docteurs Carter et McKay, on va tout vérifier."
"Je vais contacter le reste de SG1, nous vous attendrons en salle de briefing."
 
            En plus de SG1, l'équipe de John prit aussi part à la réunion impromptue, chacun attendant avec impatience les résultats du programme, tous espérant que les informations permettraient à SG1 de rentrer sur Terre.
            Mais les visages fermés des trois scientifiques quand ils entrèrent brisèrent cet espoir.
 
"Il n'y a rien, c'est ça?" demanda Jack voyant qu'ils ne prendraient pas la parole seuls.
"Non, mon général."
"Ils ont dû garder leurs recherches sur les E2PZ ailleurs, c'est la seule explication," continua Radek, pendant qu'ils prenaient place autour de la table, la nouvelle s'insinuant doucement en eux.
"Bon sang!" s'exclama Jack. "Et bien sûr pour une fois qu'on a besoin d'eux, pas de Tok'ras, et encore moins Thor en vue."
"Mais c'est ça!" s'écria à son tour Daniel, faisant se tourner tout le monde vers lui.
"Daniel?" interrogea Elizabeth et celui-ci comprit alors qu'il devait s'expliquer.
"Vous ne vous rappelez pas?"
"Daniel, allez à l'essentiel," dit alors Jack, sachant très bien que le jeune homme adorait partir dans de longues explications.
"Les Anciens faisaient partis des quatre grandes races avec les Furlings, les Nox, et les Asgards donc…"
"Donc," continua Sam qui avait compris le raisonnement de l'archéologue, "ils devaient avoir un moyen de contacter les autres d'ici."
"Attendez un instant, Carter. Qu'est-ce qui nous dit que cette alliance entre eux était déjà d'actualité quand ils étaient ici?"
"Rien, Jack, c'est vrai, mais on doit pourtant chercher."
"Je vais voir s'il y a quelque chose dans la base de données sur ça."
"Sam, il vaudrait mieux chercher seulement pour les Asgards. Après tout, nous n'avons jamais rencontré les Furlings et nous ne savons pas si les Nox viendraient jusqu'ici pour nous aider."
"Alors qu'on a sauvé les petites fesses grises des Asgards assez souvent pour qu'eux ils se déplacent."
 
            Sam acquiesça avant de sortir de la pièce, rapidement suivie de Zelenka et McKay, même si elle n'avait pas vraiment besoin d'eux. Selon leurs estimations, cela devrait prendre moins de temps qu'avec la première recherche, la base de données ayant été déjà entièrement scannée.
 
"Et si vous nous expliquiez un peu mieux cette histoire des quatre races, Daniel?" demanda Elizabeth pendant qu'ils attendaient.
 
            Daniel se doutait qu'elle avait probablement lu le rapport quand elle était au SGC, mais raconta tout de même pour les autres la première mésaventure de Jack avec une bibliothèque des Anciens. Ce dernier n'ayant pas très envie d'entendre ça quitta la pièce pour aller rejoindre les scientifiques devant leurs ordinateurs.
 
"Alors, Carter, vous pensez qu'il y aura un résultat cette fois-ci?"
"Je ne sais pas, mon général. Je m'étonne déjà qu'il n'y ait rien sur les E2PZ."
"Les scientifiques ont dû mettre leurs recherches ailleurs," intervint Zelenka, "je ne vois pas d'autres possibilités. Les E2PZ étaient vitals pour Atlantis, donc il est plus que vraisemblable qu'ils les ait mis ailleurs pour ne pas qu'elles tombent en de mauvaises mains."
 
            Les trois autres acquiescèrent à l'explication de Radek; elle tenait en effet parfaitement debout.
 
"En tout cas, espérons que Thor soit libre pour venir nous chercher."
"Les Asgards ont subi pas mal de dégâts lors de la bataille finale contre les Réplicateurs."
"Oui, mais moins que les Goa'ulds. Finalement, dans un sens on doit une fière chandelle aux crabes, ils nous ont débarrassés de pas mal de serpents."
"On a déjà des résultats," intervint Rodney.
 
            Les fichiers qui venaient d'apparaître n'étaient pour le moment rien d'autre que des explications sur les Asgards, leurs technologies, et le traité des quatre races. Ce n'était rien d'important pour le moment, mais donnait de l'espoir qu'il y ait un moyen de les contacter.
 
"Alors?" demanda Elizabeth qui arrivait avec le reste du groupe.
"On a déjà des documents sur les Asgards, rien qui nous intéresse vraiment pour le moment, mais…"
"McKay," le coupa Sam. "On a peut-être quelque chose."
"Faites voir," dit-il en se penchant vers son ordinateur. "On dirait bien des fréquences radio pour les joindre."
"Vous voulez dire qu'il y a une radio assez puissante pour pouvoir contacter une autre galaxie?" s'étonna Sheppard.
"Mais pourquoi ne l'a-t-on pas découverte avant?"
"Parce qu'elle est déconnectée, docteur Weir" répondit Radek. "Ils ont dû la couper quand ils ont immergé Atlantis, préférant consacrer toute la puissance aux E2PZ."
"A-t-on assez de puissance pour envoyer un message?" demanda Daniel
"Je pense que oui."
"Vous pensez McKay?"
"Ecoutez Sheppard, le fait est que nous n'avons aucun renseignement sur combien consomme cette radio. De toute façon, il faut bien essayer."
"Vous savez comment l'allumer?"
"Oui, Daniel," répondit Sam. "C'est quand vous voulez."
"Jack, je pense que ça serait mieux si vous faisiez ce message," dit alors l'archéologue.
"Vous êtes sûr? Je veux dire, c'est vous l'expert avec les mots normalement."
"Oui, mais n'oubliez pas que vous êtes important pour les Asgards. Faites-le."
"Très bien. Allons-y, Carter." Celle-ci acquiesça et appuya sur un bouton, faisant signe à Jack qu'il pouvait parler. "J'espère que ce message va bien être reçu. Ici le Général Jack O'Neill de la Terre. Je suis avec SG1 et par un concours de circonstances, nous sommes coincés sur Atlantis, la cité des Anciens, sans moyen de rentrer sur Terre. En fait, ça serait bien si vous pouviez venir nous récupérer. Après tout on vous a aidé assez de fois pour que vous nous renvoyiez l'ascenseur. Si jamais quelqu'un pouvait transmettre ce message à Thor… Ou à n'importe qui qui pourrait nous aider en fait, on n'est pas trop regardant. Merci. O'Neill, terminé."
"Vous aviez vraiment besoin de rajouter le fait qu'ils nous doivent quelque chose?" demanda Daniel après que Sam ait coupé la transmission.
"C'était histoire de les faire réagir!"
 
            Daniel soupira à la logique de Jack; il ne changerait décidément jamais.
 
"Je pense qu'il n'y a plus grand-chose à faire pour le moment, " dit Elizabeth, résumant les pensées de tout le monde. "Alors, si vous voulez bien m'excuser, j'ai des rapports qui m'attendent."
 
            Elizabeth entra dans son bureau, fermant la porte derrière elle, signifiant ainsi qu'elle ne désirait pas être dérangée. Les trois scientifiques ainsi que Daniel restèrent dans la salle de contrôle, souhaitant étudier les données que les Anciens avaient sur les Asgards, tandis que Jack, Tealc, Teyla, Ford et John se dirigèrent vers le mess.
 
"Vous pensez que ça va prendre combien de temps pour qu'ils viennent jusqu'ici, à compter qu'ils viennent bien entendu."
"Les Asgards ont des vaisseaux très rapides, Major Sheppard et leur galaxie est assez proche d'ici. Ca ne devrait pas leur prendre plus de quelques heures."
"Impressionnant en effet."
"En tout cas, ce système de communication prouve que les Asgards et les Anciens sont de très vieux alliés," constata Ford.
"Alors les Anciens auraient peut-être dû leur expliquer la reproduction," dit Jack sans lever les yeux de sa part de tarte. "C'est un sujet très sensible pour eux," ajouta-t-il en voyant les têtes que faisaient les trois Atlantes.
"Teal'c, pourriez-vous me parler de votre peuple?" demanda Teyla, voulant ainsi détourner la conversation.
"Bien évidemment."
 
Un peu plus tard, bureau d'Elizabeth:
 
            A son grand regret, la diplomate n'avait pas tellement avancé dans son travail, son esprit revenant continuellement à la nuit de la fête. Quoiqu'elle fasse, elle repensait à ces moments partagés avec John; elle savait qu'il fallait qu'ils parlent, mais elle n'avait pas encore trouvé la force de le faire. Elle voyait bien qu'il s'était éloigné d'elle, qu'il n'avait jamais été aussi distant d'elle, même à leur première rencontre.
            Elle devait également avoir une conversation avec une autre personne; peut-être que celle-ci lui permettrait enfin d'y voir plus clair sur ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Mais cette conversation, elle ne pouvait l'avoir que s'ils avaient un moyen de rentrer sur Terre sans dépendre des Asgards.
            Elle fut interrompue dans ses pensées par un éclair provenant de la salle de contrôle.
 
"Baissez vos armes!" cria Sam alors qu'Elizabeth arrivait.
"John," dit Elizabeth dans sa radio, alors qu'elle suivait les autres en bas des escaliers, "pourriez-vous tous venir en salle de briefing s'il vous plait?"
"On arrive, Elizabeth," répondit-il sans prendre la peine de demander pourquoi.
"Thor, c'est un plaisir de vous voir," dit alors Daniel.
"C'est réciproque, Docteur Jackson. Les Asgards ont reçu votre message et me l'ont transmis."
"Oh, laissez-moi vous présenter le Docteur Elizabeth Weir, qui commande l'expédition terrienne s'étant établie sur Atlantis. Et voilà les docteurs Zelenka et McKay."
"Ravie de vous connaître, Thor."
"Vous étiez en charge du SGC."
"En effet, pendant un moment."
"C'est à ce moment-là que les Asgards ont souhaité négocier directement avec vous."
"Oui. Puis-je vous proposer de nous rendre en salle de briefing, le Général O'Neill, Teal'c et d'autres membres de mon équipe doivent nous y rejoindre."
 
            Thor baissa légèrement la tête, ce qu'Elizabeth prit pour un signe d'acquiescement. Ils montèrent les escaliers au rythme du Asgard et se retrouvèrent bientôt en salle de briefing, attendant le reste du groupe.
 
"Depuis quand vous êtes-vous établi dans la cité d'Atlantis?" voulut savoir Thor.
"Environ huit mois. Le Docteur Jackson a trouvé les symboles dans l'avant-poste situé en Antarctique."
"Thor? Est-ce que les Anciens vous avez parlé d'un ennemi appelé les Wraiths?" demanda Sam.
"Ils nous ont parlé d'un ennemi redoutable qui a fait qu'ils avaient dû quitter leur Cité, mais ils n'avaient jamais mentionné leur nom. Ont-ils été vaincus?"
"Non, pas encore. Mes équipes ont eu à faire à eux de nombreuses fois déjà."
"C'est une chance qu'ils ne se soient pas attaqués à la Cité."
"En effet, mais ça ne va sans doute pas durer."
"Excusez-moi d'interrompre ceci, mais vous auraient-ils mentionné une source d'énergie qui leur permettait d'alimenter Atlantis."
"En effet. Cela allait dans le traité des quatre races. Ils nous avaient même donné l'une d'elle pour que nous puissions l'étudier."
"Thor, mon ami! Quel plaisir de vous voir!" s'exclama Jack alors que John, Teyla et Ford furent surpris par l'apparence du Asgard.
"De même O'Neill."
"Quand pouvons-nous partir?"
"Attendez un instant!" coupa McKay, alors que les autres prenaient place autour de la table. "On était en train d'avoir une conversation intéressante. Cette source d'énergie, vous ne l'auriez pas encore par hasard?"
"Par source d'énergie, je présume qu'il veut parler d'un E2PZ?" demanda John, et Elizabeth acquiesça.
"Nous l'avons conservé effectivement après avoir terminé notre étude."
"Est-elle à sa puissance maximale?"
"D'autant que nous puissions en juger, Colonel Carter."
"J'espère ne pas être trop directe," continua Elizabeth, "mais que souhaitez-vous en échange de celle-ci? Comme nous vous l'avons dit, les Wraiths ne sont pas encore venu jusqu'à Atlantis, mais ça n'est qu'une question de temps. Et sans bouclier, le Cité est vulnérable."
"Je comprends, Docteur Weir. Je dois en référer au Conseil avant de pouvoir vous répondre par contre."
"C'est normal."
"Pour répondre à votre question, O'Neill, mon vaisseau n'attend que vous pour partir. Il nous faudra environ sept de vos jours pour rallier la Terre."
"Dans ce cas, je crois que nous allons aller récupérer nos affaires. Vous venez," dit-il aux membres de son équipe.
 
            Une dizaine de minutes plus tard, SG1 se trouvait dans la salle d'embarquement, leur sac posé à leur pied, s'apprêtant à dire au revoir à ceux qui les avaient accueillis bien malgré eux.
 
"Tenez," fit Zelenka en tendant une série de disques à Sam. "McKay et moi avons regroupé le maximum d'information de la base de données pour que vous puissiez travailler vous aussi dessus."
"Merci."
"J'ai hâte de pouvoir revenir moi," dit alors Daniel, et Sam acquiesça, partageant son sentiment.
"Vous êtes tous les deux les bienvenus ici quand vous le voulez," leur dit Elizabeth.
 
            Les deux jeunes femmes se prirent un instant dans les bras, heureuses toutes deux de s'être découvertes. Les au revoirs furent touchant malgré le peu de temps passé ensemble, chacun espérant revoir les autres.
 
"Bien, Thor, c'est quand vous voulez," lui dit Jack pour lui signifier qu'ils étaient prêts à partir.
 
            Ils se dématérialisèrent alors de la salle, laissant les Atlantes derrière.
 
"Ils vont me manquer tout de même," fit John et le reste du groupe ne put qu'être d'accord.
"John, je peux vous parler un moment?" demanda Elizabeth, une fois que les autres se furent éloignés.
"Bien entendu."
 
            Le militaire comprit que la conversation allait être personnelle quand ils dépassèrent le bureau de la diplomate. Ils sortirent sur le balcon et les portes se refermèrent derrière eux, les isolant de la salle de contrôle.
 
 
Fin


 
 
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