Citations du moment :
Il faut accepter de planter pour que d'autres récoltent ailleurs et plus tard.
[Bernard Werber]
Imagine

Hey, I'm back! : Chapitre 12

Chapter 12
Bad Surprises
 
Territoire désolé. Enfin, je reviens chez moi. Une lutte sans merci s’impose avec moi-même pour prendre le contrôle. Trahison.
 
-         Je dois dire que je ne m’attendais pas à ça… murmurais-je en mettant mes lunettes de soleil sur le nez.
C’était un désert. Le sable ocre était balayé par une douce et chaude brise. On descendit tous ensemble de l’escalier de pierre, et rangeai ma sucette dans le papier. J’étais en mission désormais. Je me tournai vers Sam.
-         Vous êtes sur qu’il y a des gens qui vivent ici ? demandais-je.
Elle tourna la tête vers moi, et haussa des épaules sans répondre. Sam nous fit un signe, et elle partit en direction du nord. On se lança des regards inquiets.
-         Je me demande si c’était une bonne idée de revenir ici… Sam est encore fragile… chuchota Daniel.
-         Il est trop tard maintenant ! Fallait y réfléchir avant ! rétorquais-je en renfonçant ma casquette sur la tête.
-         En effet, rajouta Teal’c.
Je lui souris.
-         Bon, on y va, Carter n’a pas l’air de vouloir nous attendre.. maugréais-je en traînant des pieds.
 
Ils seront bientôt là. Bientôt. Combat sanglant. On résiste toutes les deux. Qui gagnera ?
 
            - CARTER !!! Arrêtez-vous tout de suite ! Ca va faire deux heures qu’on marche sous cette cagna !
Sam se retourna et soupira. Mais, elle rejoignit tout de même les trois hommes sous les palmiers. Daniel était en train de boire de long gorgées d’eau.
-         Faites attention Jackson. Je ne sais pas si cette eau est potable… déclara Maât.
-         Teal’c a goûté, elle est très bonne, répondit le jeune homme en souriant.
Carter haussa des épaules et alla s’installer à bonne distance d’SG-1. J’enlevai mon armada et fis signe à Teal’c de monter la garde. Dans un soupire de bien être, j’enlevai ma veste beige, dévoilant un tee-shirt noir collé à ma peau. Je jetai un regard à Sam. Elle était allongé dans l’herbe rêche, les yeux fermées. La jeune femme ne semblait pas faire attention à se qu’il se passait autour d’elle. Je haussai des épaules et enlevai à son tour le tee-shirt humide de transpiration. Torse nu, je m’agenouillai près de Daniel et m’aspergeai de l’eau sur le visage et le corps.
 
            Inconscients. Je dois remporter cette victoire. Mais je le sais. Tant d’années à me battre, je gagnerai cette bataille. L’autre n’a aucune chance.
 
            Je me redressai.
-         On se repose une heure et on repart, criais-je.
Les autres acquiescèrent bruyamment, heureux de pouvoir ce protéger de cette chaleur. Puis, je me penchai vers Daniel et lui murmurai quelques mots.
-         Allez parler à Carter, elle est bizarre en ce moment…
-         Pourquoi tu n’y va pas toi même Jack ? s’étonna le jeune homme.
Je lui jetai un long regard.
-         Ok, ok, j’y vais… capitula t’il en partant vers le bosquet de son amie.
Je le suivais des yeux, un sourire doux sur les lèvres. Daniel s’installa près de Carter. Je me tournai vers Teal’c.
-         Allez vous reposer, je surveille… murmurais-je en remettant mon tee-shirt.
 
Quelques kilomètres et je serais sauve. Pourquoi cet homme m’embètet’il ? Ne voit t’il pas que tout ce joue ici et maintenant ?
 
      Bizarre. Je me redressai et scrutai l’horizon. Rien. Et pourtant, j’entendais encore le galop d’un cheval. Non, plusieurs chevaux. Je me dirigeai vers Teal’c qui s’était assoupis. Je le secouai d’une poigne ferme.
-         Debout Teal’c, on a de la visite…
Ce dernier se leva en grognant. Mon regard tomba sur Daniel et Carter, tout deux s’étaient aussi endormis. Une bonne paire de claque pour le scarabée suffit à le réveiller.
-         Raaah, Jack ! Pourquoi un réveil si brutal ! glapit t’il encore pataud par sa sieste.
-         Qui aime bien châtie bien Daniel. Debout, j’ai entendu du galop. Des cavaliers arrivent.
Je lui tournai le dos quand ma voix s’éleva bien malgré moi.
-         Et réveillez Carter.
J’entendis clairement l’archéologue soupirer. J’aurais le droit à mon lot de question plus tard. Je rejoignis Teal’c.
-         Ils sont environ une dizaine O’Neill.
-         Ok, espéreront qu’ils viennent en amis.. marmonnais-je en remettant ma veste et mon P-90 en bandoulière.
 
Ils ont entendu mon appel. Et j’ai gagné. Un combat acharné. Qu’est-ce qui la retenait ici ?
 
Les cavaliers arrivèrent quelques minutes après. Leurs montures étaient de puissant chevaux dont leurs robes luisaient au soleil. Les hommes qui les chevauchaient ressemblait aux touaregs dans nos déserts. De larges bandeaux de couleurs claires entouraient leurs visage burinés par le soleil, ne laissant qu’à découvert les deux yeux souvent bleu ou gris. Un cheval à la robe bai foncé avança et se plaça devant moi. Le cavalier descendit souplement de son destrier et s’approcha de moi. Ces bandeaux et ces amples vêtements étaient un mélange mélancolique de bleu clair et foncé. Il me lorgna un instant, et je lui rendis son regard. Il posa une main sur un long sabre qu’il portait à la ceinture.
-         Qui êtes-vous ? demanda t’il finalement.
-         Je suis le colonel Jack O’Neill, voici Daniel Jackson et Teal’c, présentais-je. Et la jeune femme que voici est le major Samantha Carter.
-         Je suis Yakir. Que voulez-vous ?
Sam fit un pas en avant et ficha ces yeux bleus dans ceux métalliques de l’homme. Celui-ci dénia alors la regarder. Ces yeux s’écarquillèrent.
-         Maât.. je… oh… pardon…
Il s’agenouilla. Sam eut une moue victorieuse que je n’avais encore jamais vue sur son visage.
-         Ce n’est rien Fakir. Debout, dit t’elle d’une voix douce.
Ce dernier se releva et fit un signe à ces soldats.
-         Nous vous emmenons à la ville. La chaleur va vite devenir insupportable, déclara t’il d’une voix monocorde.
-         Pourquoi, là, c’est encore supportable ? m’étonnais-je.
Fakir ne me répondit pas et me donna la bride d’un magnifique étalon blanc.
-         J’espère que vous savez monter O’Neill, ricana t’il.
-         Bien sur, Fakir.
Comme pour lui montrer, je montai avec élégance sur le cheval qui piaffait d’impatience.
-         Il s’appelle Jaïhana. Cela veut dire, éclair blanc dans notre ancien dialecte, expliqua Fakir.
 
Un de ces amis donna un cheval à Teal’c dont la robe était grise pommelée. Le jaffa s’éleva sur la selle avec beaucoup moins de dextérité que moi, et je donnai un léger coup de talon à mon cheval pour me placer à sa hauteur.
-         Tu n’as jamais monté Teal’c ?
-         Non, jamais O’Neill, ce sera la première fois, grimaça celui-ci tandis qu’un touareg s’approchait pour lui expliquer comme faire.
Je lui souris et me dirigeai vers Daniel. Le jeune homme regardait avec appréhension la jument pie noir devant lui.
-         Allez Daniel, il faut monter maintenant ! Dis toi que tu vas pouvoir étudier une civilisation et tout le tintouin. Par exemple, j’ai un échantillon de leur ancienne langue : Jaïhana, Eclair blanc, soufflais-je en souriant.
-         C’est un mélange d’arabe et de… s’exclama l’archéologue, les yeux brillant.
-         Chut Daniel ! le coupais-je. Ca ne m’intéresse pas du tout ! Maintenant, tu vas me faire le plaisir de monter sur ce canasson !
Le Touareg qui tenait son cheval commençait à montrer des signes d’impatience alors que Daniel ne semblait vraiment pas décider.
-         Mais, Jack, les scarabées ne sont pas fait pour chevaucher des chevaux ! argumenta le jeune homme.
Je souris devant l’utilisation de son surnom.
-         Daniel, si tu ne me fais pas le plaisir de poser tes fesses sur cette selle dans les dix secondes qui viennent, je t’abandonne ici, menaçais-je.
Le jeune homme soupira pour enfin réussir à grimper sur sa jument.
-         Kolanop, murmura le berbère.
-         C’est son nom, renseignais-je Daniel qui ouvrait des yeux comme des secoupes.
Et le Touareg rentra dans un longue explication pour lui apprendre à monter.
Ces chevaux étaient superbement dressé. Il répondait à la moindre sollicitation de genoux, et même moi qui un débutant, je me débrouillais très bien selon les œillades admiratives des hommes de Yakir. C’est alors, plus fort que jamais que je me dirigeai vers Sam.
 
            L’amour… voilà ce qui la rendu si forte… L’amour qu’elle porte envers O’Neill…
 
            Sam se tenait droite sur sa jument isabelle. Je me mis à sa hauteur et lui décochai un sourire éblouissant. Elle me regarda à peine.
-         Ca va Carter ? demandais-je inquiet.
-         Oui… murmura t’elle … il me tarde juste d’arriver à la ville. J’ai trop chaud.
-         Moi aussi, on attend juste que Teal’c comprenne que son cheval n’est pas son prochain repas, et que Daniel aura admit que les scarabée son capable de montrer à cheval, ironisais-je.
-         Vous êtes méchant… souffla t’elle.
-         La chaleur rend rarement les gens gentils ou généreux, répliquais-je.
Elle me jeta un long regard avant de faire avancer sa jument jusqu’à Fakir pour lui parler. Sam avait changé. Et en profondeur. Ce n’était plus la même.. J’ai peur que Maât empiète sur sa personnalité. C’est sur cette triste idée que Daniel m’appela. Il avait réussit à faire avancer son cheval sans tomber et il poussait des cris de joie.
-         Daniel, si tu continues à lui hurler dans les oreilles, je pense que tu risques de rencontrer le sol pour rapidement que tu ne le penses, dis-je en m’approchant de lui.
Le jeune homme arrêta aussitôt ces gesticulations et regardait avec peur sa jument.
 
            Elle est très attachée à lui… Je ne comprend pas…
 
Teal’c et Daniel étaient fin prêt. Fakir m’interrogea du regard, auquel j’acquisai silencieusement. Et nos montures partirent au galop a travers les dunes de sables.
 
            Amour, je ne connais que la conquête…
 
            Le vent chaud balayait mon visage sans me rafraîchir. Fakir avait raison, le soleil avait doublé d’intensité et malgré ma casquette, je sentais que mon cerveau allait finir au court-bouillon. Jaïhana s’élançait tel l’éclair, le sable volant sous ses sabots. Je tournai rapidement la tête vers Daniel, celui-ci semblait finalement bien s’amuser et poussait de temps en temps des piaillements de joie qui faisait faire des écarts de peur au chevaux qui couraient près de lui. Mon regard se tourna vers Teal’c. Il devait avoir du mal à supporter la chaleur avec sa peau noir, et ses muscles luisaient sous la transpiration. Puis, mes yeux se dirigèrent vers Sam. Sam… elle avait tant changé. Trop changé. Elle était bizarre. Plus elle même. Mais, étrangement, mon attirance pour elle n’avait pas périt, et c’était peut-être même amplifié. Fakir fit un geste de mains, et je tirai sur les rênes. Du haut de la dune, on apercevait une ville. Daniel poussa un cris de joie.
 
            C’est un sentiment étrange. Si différent de tout ce que je connais… L’amour…
 
            Une ville qui ressemblait beaucoup à celles des arabes. Grands bâtiments cubiques de couleur sable. La ville était gigantesque, et cachait presque l’horizon. Et pourtant, elle semblait déserte.
- C’est ici que vous habitez ? demandais-je.
-         Oui, me répondit Fakir, venez, vous risquez d’attraper une insolation.
Il mit son cheval au trot et je fis de même avec Jaïhana. Daniel me rattrapa suivit de Teal’c.
-         C’est étrange… murmura le jeune homme, il n’y a personne dans les rues….
-         En effet Daniel Jackson.
-         Eh, chuchotais-je, je vous rappelle que la température avoisine les 50°, n’importe qui saint d’esprit ne sortirait pas sous cette cagna !
-         Pourtant, Fakir et ces hommes sont venus… rétorqua Daniel, et il y a quelque chose d’étrange…
Je lui jetai un regard interrogateur, l’invitant à poursuivre.
-         Vous ne trouvez pas ça bizarre qu’il ait pile poil quatre chevaux pour nous ? Et qu’ils nous aient trouvé ? Ce désert est immense !
-         Un coup de chance… marmonais-je.
-         D’accord pour l’oasis, mais pour les chevaux ! s’exclama silencieusement Daniel.
Je ne lui répondis rien. Il avait raison. C’était bizarre. Le plus étrange était sans doute que cela ne mets pas sauté aux yeux. Pourtant, en militaire aguerris, j’aurais du m’en rendre compte. Je haussai les épaules. Le soleil tapant sur mes omoplates et ma tête m’empêchait de réfléchir.
-         On en parlera avec Fakir une fois à l’abri du soleil… murmurais-je la gorge sèche.
Daniel soupira. Mon regard chercha Sam. Elle trottait en tête du convois en la présence de Fakir. Depuis qu’il était là, ils ne se lâchaient plus. Une triste pensée amère vint se loger dans ma tête. Je la chassai d’un geste de main comme on chasse un moustique.
 
            Amour.. apprend moi qui tu es. Je veux comprendre.
 
            L’intérieur donnait l’impression de ville fantôme. Je frissonnai. Sam se tourna sur sa selle.
-         Un problème colonel ? demanda Maât.
Regard d’acier bleuté.
-         Aucun.. murmurais-je.
Les bandeaux qui mangeaient le visage des touaregs me mettaient mal à l’aise. On ne voyait que leurs yeux bleus océan. Bleu comme ceux de Sam… Fakir descendit souplement de son cheval et je fis de même. Daniel et Teal’c me rejoignirent alors qu’un touareg, nommé Kainp, me prit la bride de Jaïhana. Fakir nous désigna une maison dans laquelle s’engouffra avec un soupir de soulagement Sam. Daniel porta ces mains à ces cuisses en grimaçant.
- Tu vas t’y habituer petit scarabée, plaisantais-je en rentrant à mon tour dans la bâtisse cubique.
 
            Papillons qui volent de fleurs en fleurs. Soleil brûlant ma peau. Douleur…
 
            Mes yeux clignèrent un instant en entrant. Passer au soleil brûlant à la lumière tamisée était assez douloureux. Quand mes yeux s’adaptèrent au changement Fakir me faisait face… et un long-baton qui me tenait en joug. Je portai automatiquement ma main droite au P-90 que j’avais en bandoulière. Des doigts m’arrêtèrent. Mon regard tomba sur Sam. Sa main tenait mon poignet, à quelques centimètre de mon arme. Et ces yeux bleus brillèrent.
 
            Sourire de glace. Regard de flamme. Entre banquise et enfer. Souvenir…
 
            Un violent frisson me parcourut ainsi qu’un mauvais pressentiment.
-         Carter… murmurais-je, qu’est-ce que vous faites…
Elle ne me répondit rien. Daniel entra, et ces yeux s’écarquillèrent en voyant ce spectacle.
-         Mais qu’est-ce qui se passe ? demanda t’il.
Un touareg s’approcha avec un zat et prit son Beretta. Daniel voulut l’empêcher mais un coup puissant de long-baton le fit s’écrouler à terre. Teal’c arriva à sa suite, aussitôt neutralisé par cinq touaregs. Il ne dit rien.
-         Carter, lâchez moi, c’est un ordre.
-         Comment osez vous donner un ordre à votre Déesse ! cria t’elle.
Je baissai la tête. Maât avait trahit. Je me tournai vers Teal’c.
-         J’avais bien dit de ne pas faire confiance aux serpents. Je l’avais bien dit.
Ma voix tremblait légerment. J’avais perdu Sam. Mes yeux s’embrumèrent. Et une douleur sidérante me prit dans la nuque. Je m’écroulai au sol en un bruit mat.
 
            Râle rauque. Chaleur de deux corps qui s’enflamme. Souffrance de la trahison. Plaisir qui balaye tout.
 
-         Le réveil est un peu dur O’Neill… Ne vous inquiétez pas, le sol va arrêter de tangué dans quelques minutes.
Je me redressai lentement de ma couche en paille. Mon dos et mes genoux protestèrent en premier. Suivit d’une douleur à la tête. Puissante. Je plaquai mes mains contre mes yeux.
-         Qu’est-ce qui s’est passé Teal’c…
-         Maât a prit entièrement possession du corps du major Carter… murmura le jaffa.
-         J’ai pas rêvé alors… grognais-je.
-         Non.
Je jetai un regard circulaire. Une toute petite salle. Une couche de paille. Des barreaux. Ma prison. Ma tête dodelinait doucement. Teal’c était dans la prison à ma droite, et Daniel à gauche. Le sol arrêta de tourner. Me frottant les yeux, je poussai un râle de souffrance.
-         D’après toi Teal’c, si je demande des aspirines, les mecs là-bas ,qui on l’air très sympa, vont m’en donner ?
-         Vous pouvez essayer O’Neill, mais je doute que cela porte ces fruits.
Je soupirai.
-         Un verre d’eau ? demandais-je.
Il ne me répondit pas. Je plaquai ma tête contre les barreaux de ma prison. Froid. Ils étaient froid, et cela faisait du bien. Sam était morte. Du moins son esprit. Son âme. Je ne crois pas en Dieu. J’ avais vu tellement de chose horrible que je ne pouvais croire à une personne divine. Pourtant, à cet instant même, je me serais bien convertit, juste pour croire. Juste pour me dire qu’elle était encore « vivante » quelque part. Sa personnalité avait était détruite. Ahnilée par celle du serpent. Une envie de meurtre pulsa dans mes veines. Tout ça, c’était à cause d’elle. Maât.
-         On est des imbéciles.
Je me tournai vers la gauche. Daniel était allongé, les bras replié en croix contre la poitrine.
-         On aurait du s’en rendre compte avant, reprit t’il. Sam n’était plus la même depuis que l’on est arrivé sur cette planète. Il y avait des choses étranges, mais on a préféré fermer les yeux. Faire comme si de rien n’était.
-         Ce n’est pas notre faute, le démentais-je. On ne pouvait pas savoir Daniel. On ne pouvait pas savoir.
Daniel soupira énervé et se redressa. En un bon il était accroché au barreaux face à moi hors de lui, le visage rouge de colère et de larmes.
-         C’est de notre faute si elle est morte Jack ! hurla t’il.
Je le contemplai un instant, rongé par les mêmes remords. Je voyais ma propre douleur dans ces yeux. Je gardai le silence, incapable de remonter le moral.
-         Samantha Carter n’est pas morte.
Dans un ensemble parfait, Daniel, Teal’c et moi se tournèrent vers la personne qui venait d’entrée. Sam. Enfin, Maât. Je me relevai.
-         Qu’avez vous fait à Carter ! Pourquoi nous avoir trahit ? criais-je.
La goa’uld secoua sa tête blonde.
-         Vous êtes désespérant, vous les humains.
Elle fit un signe de main, et Fakir apparu.
-         Enlève ton bandeau Fakir, ordonna t’elle.
Il lui jeta un coup d’œil et obéit. Il enleva lentement la partit inférieur, dévoilant un bouche bien dessiné. Puis, il déroula celui qu’il portait sur le haut le tête. Quand le dernier pan de tissu fut enlever, je ne pus retenir un cris d’étonnement. Un jaffa. Un dessin d’or ornait son front. Une plume tatoué au métal fondu.
-         Je ne connais pas se signe… déclara Teal’c qui fut le premier à reprendre ses esprits.
Bien que Fakir était plus grand de deux têtes par rapport à Maât, elle posa une main sur son épaule. Des papillons noirs dansaient devant mes yeux, et j’aspirai une bouffer d’air. Je m’étais arrêté de respirer sans m’en rendre compte.
-         Fakir est mon Primat, déclara t’elle tranquillement.
-         Je croyais que vous ne pouviez avoir de jaffas… murmura Daniel, la voix rauque.
Sans le regarder, elle lui répondit :
-         C’était des Jaffas répudiés par leurs maîtres. Je leur ai donner un toit et un refuge sur ma planète où j’étais banni. Ils sont ensuite devenu mes sbires. Fakir étant celui en qui j’ai confiance.
-         Et comment avez vous pu leur enlevé leur ancien tatouage pour mettre le votre ? demanda le jeune archéologue.
Elle se tourna vers lui, et ces yeux flamboyèrent.
-         Rien n’est impossible pour une déesse, lui cracha t’elle.
Daniel sursauta, mais ne répondit rien. Satisfaite, le goa’uld se dirigea vers Fakir.
-         Prend O’Neill, et emmène le moi dans la salle de torture.
Et elle tourna les talons. L’acier de la clefs crissa dans la serrure. Fakir me prit un bras et me traîna hors de la prison.
 
            La vie n’est qu’un long fleuve sinueux. Le sien était plein de rocher pointus. Je la comprend.
 
            Il ne me faut juste qu’une occasion. Juste une occasion de la tuer. Juste une occasion pour la libérer.
 
            Affrontement trop précoce. Elle est plus résistante que je ne le pensais. C’est un superbe hôte.
 
-         A genoux O’Neill, ordonna Fakir en me donnant un coup de bâton derrière les genoux.
Maât était assise sur son trône, le regard indéchiffrable.
-         Laisse nous Fakir.
Le jaffa disparut en un froissement de vêtement. Elle se leva, un couteau à la lame sombre en main. Toujours à genoux, je baissai la tête. Je refusai de la voir. C’était la pire de toute les souffrances. Et t’il possible d’oublier ? De l’oublier ? Maât posa une main sur mon épaule. Je frémis. Elle s’agenouilla devant moi, plantant son regard bleu dans mes yeux qui la fuyait encore. Elle se rapprocha de quelque centimètres, et je pouvais sentir son souffle chaud contre mon visage. Comme un insecte attiré par une lumière, je plantai mes yeux sombres dans les siens. Elle me sourit, et posa tendrement ces lèvres contre les miennes. Baiser chaste. Douce torture. Nos souffles se mélangèrent un instant avant qu’elle en rompt ce charme. Maât se releva.
-         C’était juste pour que tu ai un souvenir… Jack.. susurra t’elle.
Et la lame du couteau noir s’abattit avec force sur mon épaule. Hurlement de douleur. Sang qui coule. Comme un insecte, je me suis brûlé les ailes.
 
            J’avais perdu le contrôle un instant. Et je ressens désormais des sentiments nouveaux. Des sentiments inconnus que je porte pour O’Neill.
 
            Le couteau descendit lentement jusqu’au flanc. La lame noire se tâchait de sang. Un rictus de rage déformait le visage de Sam. Je m’écroulais sur le côté en hurlant.
-         Sam… balbutiais-je tandis que ma vue se troublait, Sam… pourquoi….
-         Pourquoi l’avez–vous trahit Jack ! Pourquoi ?! hurla t’elle.
Maât sortit sèchement le couteau de la plaie. Nouveau hurlement.
-         POURQUOI ? répéta t’elle.
Elle replanta la lame sombre sur le côté droit de ma poitrine. Le sang gicla à son visage.
-         Je… je ne comprend… pas de… quoi… tu parles… soufflais-je.
-         Oh, mais ne mens pas ! J’ai accès à son savoir, mais aussi à sa mémoire ! Je sais ce que vous avez fait ensemble ! Pourquoi après l’avoir ignorer ? Pourquoi l’avoir oublié ? Vous ne cherchiez qu’une petite sauterie ! La grande Samantha Carter a craqué ?! C’était pour la rajouter à votre tableau de chasse ?!
Mes yeux se voilèrent tant la douleur dans la poitrine était douloureuse. Et pourtant, c’était les mots de Maât les plus douloureux. Ils se plantaient dans mon cœur aussi aisément que l’aurait fait un sabre ou une flèche.
-         Parce que… parce que nous étions à la base… et… j’avais peur.. qu’elle regrette… J’ai.. j’ai fais instinctivement…. ce que je faisais depuis toujours…. Ignorer… Je… Je… Sam…
Parler était trop douloureux. Une quinte de toux me prit. Et je crachai du sang.
-         Tu sais très bien que je peux te réanimer autant de fois que je veux Jack. Tu le sais très bien, tu l’as subit avec Anubis et Ba’al. C’est aussi pour ça que tu sais que tu vas souffrir, comme tu l’as fait souffrir.
-         Pourquoi… fais-tu ça Maât … tu n’es… pas Sam… murmurais-je en sentant ma vie partir.
Ma remarque l’ébranla. Elle se leva dignement laissant le couteau planté dans ma chair. Elle se rassit dans son trône, le regard dans le lointain.
-         Te rappelles-tu, me demanda t’elle, de… Laya Luchetta…
 
Le faire souffrir, un maximum. Pour détruire ce qui l’attache ici. Pour détruire ce qui germe en moi… En moi, ou en elle ?
 
      Laya Luchetta. Un nom qui me percuta de plein fouet, ébranlant mes certitudes. Balayant tout sur son passage, pour ne laisser qu’une image, un visage en tête. Celui souriant de la jeune psychiatre. Comment avais-je pu arrêter d’y penser ? Alors que ce personnage était remplit de mystère. Comment ?
-         En voyant ta tête, je vois que je t’ai rafraîchit la mémoire.
-        
-         Et là, tu demandes comment tu as pu l’oublier , n’est-ce pas Jack ?
-        
Elle se releva et fit les cent pas. Tandis que je me mordais les lèvres pour ne pas hurler, elle fit une moue victorieuse : elle jubilait.
-         J’ai la faculté de faire oublier de chose, et je l’ai utilisé sur toi. Pour que tu oublies cette partie de moi que j’ai distillé dans tes veines.
-         Pour… pourquoi….
Mes forces me lâchaient. Une a une. Je n’arrivai plus à réfléchir, le cerveau engourdit.
-         Pour mieux te détruire de l’intérieur Jack.
Je la perçus qu’elle levait la main, et une foudroyante douleur me prit dans le cœur. Qui remontait, comme un délicieux poison vers les muscles. Un feu brûlant et glacial. Déchiré, ma tête retomba.
Mes yeux devinrent vides.
Trou noir.
Chape de brume qui m’emporte lentement.
Mort.
 
            Il a abandonné. Il croit qu’il ne la reverra jamais. Il croit qu’elle est morte. Et pourtant, elle est encore là, tapi dans l’obscurité de ces pires souvenirs que je n’ai pas encore conquit. Elle panse ces blessures, et attend le moment opportun. Pour la première fois de ma longue vie. J’ai peur d’une humaine.
 
            La lumière transperce la fente de mes yeux fermé. Lumière agressante. Je levai un bras mou jusqu’au visage. Et me frottai pensivement les yeux. Encore vivant. Sarcophage de malheur ! J’avais tant espéré échappé à cette souffrance. Espéré l’oublier. Oublier mon échec. 
-         Vous allez mieux O’Neill ?
-         Teal’c ?
-         Oui O’Neill, et Daniel Jackson.
J’ouvrai les yeux. La lumière du soleil qui passait par la fine lucarne frappa mes yeux sombres. Insensible à la douleur je me redressai. Daniel et Teal’c tenaient les barreaux de leur prison, inquiet.
-         Carter est morte. Définitivement. Elle.. Elle m’a torturé… et… et m’a reproché de l’avoir abandonné.
-         Pardon Jack ? Abandonné ? me demanda Daniel.
-         Petit scarabée, tu vois bien de quoi je parle….
Je plaçai sur le bord du lit et les coudes sur les genoux je mis ma tête entre mes mains. N’ayant aucune réponse, je tournai une tête timide vers le jeune archéologue.
-         J’ai abusé d’elle Daniel. Je n’en avais aucun droit… Je savais que je lui ferai plus de mal que de bien. Je savais qu’elle allait souffrir. Et pourtant, ça ne m’a pas arrêté. Je l’ai fait Daniel. Me moquant des conséquences futures. J’ai été égoïste. Et c’est sans doute à cause de ça qu’elle a accepté la symbiose. C’est ma faute Daniel. Ma faute. C’est comme si je l’avais tué de mes propres mains… Comme j’ai tué Charlie.
Ma voix se brisa.
-         Tout ce qui s’approche de moi connaisse des fin désastreuses. Charlie, Skaara… Sam… Je suis maudit.
 
Daniel s’assit sur son lit et se tut. Il ne pouvait rien dire pour me consoler. La mort de Sam lui pesait sur les épaules, semant le doute dans son cœur.
 
Douleur chaude . Cris froid. Entre enfer et banquise. Tel un papillon qui vole de fleur en fleur, se brûlant les ailes devant cette trahison.
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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