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Inutile de ravaler la façade quand les fondations sont pourries (proverbe chinois)
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Une vie à vivre : Chapitre 2

Deux jours plus tard

Sam était restée chez Jack, le Général Landry avait été surpris qu’elle ne revienne pas travailler mais comprenait aussi. Il savait que Sam avait toujours beaucoup fait et ces derniers temps il la trouvait fatiguée, sachant en plus qu’elle avait perdu son père il y a peu, il se disait qu’elle avait en effet besoin de repos.
Daniel avait été surpris et avait appelé Sam aussitôt qu’il avait appris ça. Elle l’avait un peu rassuré mais il continuait de s’inquiéter.

Quant à elle, elle se sentait soulagée. Elle avait des phases de profonde tristesse mais le fait de ne pas être obligée d’aller travailler la rassurait.

Ne voulant pas être une trop grande charge pour Jack, elle avait décidé d’en faire plus pour l’aider. Aussi, Jack fut étonné en rentrant un soir de trouver la table mise et un délicieux dîner de prêt. En général, ils se contentaient tout deux de plat préparés ou d’un truc commandé.


- C’est délicieux Carter, c’est vous qui avez fait ça ?
- Merci, oui j’ai un peu cherché sur le net parce que sans recettes je suis bonne à rien
- Félicitations et merci avait il dit en se resservant une assiette.


Elle avait sourit, contente qu’il apprécie, et un peu réconfortée de voir qu’elle n’était pas si nulle en femme d’intérieur.
Depuis ce jour, Jack trouvait un repas chaque soir, elle innovait souvent mais il se régalait toujours autant. Quand il rentrait très tard, il trouvait son assiette sur la table avec un petit mot. En plus son appartement n’avait jamais été aussi bien rangé et propre. Il se traitait parfois de macho parce qu’il appréciait ça sans doute un peu de trop.



Bureau du Général O’Neill

Deux personnes sortirent de son bureau et Lindsay y entra. Elle sourit en voyant son patron en train de se taper la tête contre la table de travail

- Ils vont me rendre cinglés ces types ! dit il en soupirant
- Je vois ça.
- J’en ai assez de ces grattes papiers qui croient que les extraterrestres sont tous comme Alf ou ET
- Désolée de venir en ajouter une couche alors
- Oh non pitié, Lindsay
- Ok, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle alors
- La mauvaise ?
- Monsieur Leaderman vient à 14H30
- Manquez plus que ça
- Je sais…vous voulez la bonne nouvelle ?
- Allez y
- Le Colonel Carter est à côté, elle vous attend
- C’est vrai, fallait le dire plus tôt dit il en se levant d’un bond de bien meilleure humeur. Y’a longtemps qu’elle est là ?
- Une heure, elle ne voulait pas vous déranger, nous avons discuté entre nous
- Ok, merci, faites la entrer et prenez votre pause déjeuner
- D’accord, à tout à l’heure. Samantha, allez y, il vous attend, dit elle en sortant


Sam entra timidement et vit Jack lui sourire en s’avançant vers elle. Il ferma la porte et la regarda. Elle avait plusieurs sacs à la main, apparemment elle avait été faire les magasins, il en était content, le fait qu’elle sorte un peu lui faisait du bien.

- Salut, je ne vous dérange pas ?
- Non, pas du tout, au contraire. Je vois que vous avez été faire du shopping
- Oui, j’ai acheté quelques vêtements, à force de relaver ceux que vous avez emportés pour moi, ils commencent à s’user
- Oui, désolé, je n’ai presque rien prit, je ne suis qu’un homme qui se contente de deux t-shirt et deux pantalons dit il moqueur
- Ce n’est rien, je ne pensais pas m’incruster autant
- Dites pas de bêtises, je suis content que vous soyez à Washington
- Merci
- Alors qu’avez vous acheté et que venez vous faire ici ?
- En fait, je me suis dit que l’on pourrait déjeuner ensemble, quant à ce que j’ai acheté, je vous ferai voir si vous y tenez
- Je ne peux pas quitter le bureau malheureusement dit il déçu
- Je m’en doute, c’est pourquoi, regardez, dit elle en sortant de quoi manger pour deux
- Vous êtes une perle, hum ça sent bon en plus
- J’ai même prit une bière pour vous
- Vous me sauvez. Asseyez vous sur le canapé, on va manger ici sur la table basse
- D’accord.


Sam déposa le tout sur la table et s’installa, Jack ôta sa veste et vint en faire autant. Avec gourmandise, il planta sa fourchette dans le plat, sous l’œil amusé de Sam


- Ben quoi, le midi c’est sandwich d’habitude, bafouilla t’il la bouche pleine
- J’ai rien dit
- C’est parfait où avez vous acheté ça ?
- Très drôle, vous savez très bien que c’est moi qui l’ai fait
- Non, je pensais que vous aviez pris ça chez un traiteur. Vous êtes un cordon bleu Carter
- Arrêtez de vous moquer je ne fais que suivre une recette, il suffit de savoir lire
- Même avec une recette mes plats sont pas aussi bons. Vous êtes vraiment douée pour tout. J’ai un peu honte, j’ai l’impression d’en profiter, vous faites tout chez moi
- C’est la moindre des choses, après tout je squatte
- En tout cas, même si j’adore vos petits plats, sachez que je ne vous demande rien, ce n’est pas utile de faire tout ça
- Ca m’occupe et je crois que je prends goût à ça
- Dans ce cas…Vous savez quoi ?
- Non
- Ne faites absolument rien pour ce soir, je quitterai plutôt et je vous emmène dîner
- Ce n’est pas utile
- J’y tiens et puis nous n’avons pas encore été visiter la ville tous les deux, vous êtes supposée me faire découvrir notre capitale
- Si vous voulez
- Ok, on commence ce soir par un dîner et un ciné ça vous tente ?
- Oui, parfait
- C’est décidé alors. Et pas de ménage ou je sais pas quoi cet après midi, détendez vous, continuez vos achats
- Je crois que j’ai déjà bien dépensé, dit elle en regardant les sacs sur le sol


Jack lui sourit, il aimait voir qu’elle était une femme comme les autres parfois, il savait que tout ça ne pouvait lui faire que du bien. Ils discutèrent donc de tout et de rien en se régalant. Sam se leva et demanda la direction des toilettes.
Il se retrouva seul et soupira d’aise, il aimait ce genre de surprise, la venue de Sam lui donnait une bouffée d’oxygène, il décrochait un peu de son travail. Croquant dans un gâteau au chocolat, il reporta son attention sur les sacs de la jeune femme. Machinalement, il les prit et regarda dedans, ce n’était pas vraiment de la curiosité, il regardait simplement comme ça. Elle avait bon goût, il aimait les vêtements qu’elle avait choisi. Prenant un dernier sac, il vit le nom de la boutique et sourit « Samantha ».
Alors que vendait donc cette boutique avec ses sacs de luxe ? se demandait t’il
Il plongea la main dedans et sortit un ensemble de lingerie. Les yeux écarquillés, il tenait les sous vêtements à bout de bras.

- Qu’est ce que vous faites ? demanda Sam en entrant le surprenant la main dans le sac.
- Euh, ben je…
- Vous? Questionna t’elle rouge écrevisse
- Ce n’est pas ce que vous croyez, je regardais ce que vous aviez acheté et je suis tombé sur ça dit il en brandissant l’ensemble noir
- Hum
- Je vous jure, j’ai été intrigué par l’enseigne du magasin
- Vous allez me dire que vous ignorez que « Samantha » est une marque de lingerie ?
- Ben oui, désolé mais j’achète jamais ça
- C’est rassurant de savoir que vous ne portez pas ce genre d’accessoires
- C’est ça, moquez vous dit il en rangeant enfin les achats. Moi ce qui me rassure, c’est de voir que vous ne portez pas que ces culottes de coton blanc que j’ai mis dans votre sac en partant de chez vous
- Et non, vous n’avez pas regardé où il fallait, vous avez pioché dans les fringues que je porte au travail
- Zut, j’aurais dû fouiller ! Non, sérieusement désolé, je ne voulais pas mettre mon nez dans vos sacs et vous mettre mal à l’aise
- Ce n’est rien et puis on est à égalité
- C’est à dire ?
- N’oubliez pas que j’accroche votre linge, vos caleçons Simpsons n’ont plus de secret pour moi
- Oh mais je cache le meilleur dit il avec un petit clin d’œil


Un coup à la porte les fit se tourner vers celle ci. Après autorisation, Lindsay entra.

- Leaderman vient d’arriver
- Déjà ? Oh oui, il est déjà 14H30
- Je vais vous laisser
- Merci pour tout Carter, ce soir 18H30
- Ok.


Elle récupéra ses paquets et sortit donnant le bonjour au rendez vous de Jack. L’homme écarquilla les yeux et se retourna sur la jeune femme, obligeant Jack à se racler la gorge.


- Charmante, waouh canon même, dit il en continuant à la suivre des yeux d’un air salace
- Ca va, calmez vous. Aussi charmante soit elle, elle vous briserait en un rien de temps si elle vous entendait. Ce « canon » est le Colonel Carter dit il en le faisant entrer dans le bureau, agacé
- Oh, c’est vrai ? Et ben, je ne l’imaginais pas ainsi, je comprends mieux alors
- Vous comprenez mieux quoi ?
- En fait, je me demandais comment un homme comme vous qui a la plupart des femmes à ses pieds, restait aussi sage. Les rumeurs disaient que vous étiez avec une militaire et j’avoue que je ne comprenais pas, pour moi elles sont toutes musclées et moustachues. Mais là oui, je comprends
- Vous êtes vraiment sectaire, enfin je préfère laisser tomber cette conversation dit il sans pour autant nier une relation avec Sam.


Jack se cala dans sa chaise et souffla, il se demandait comment un abruti pareil, macho et vulgaire pouvait occuper un poste aussi important. Il dut rester avec lui une bonne partie de l’après midi.


Comme promis, Jack rentra tôt et ils allèrent dîner en ville dans un petit restaurant puis voir un film. Ils passèrent une excellente soirée. Cependant, comme à chaque fois que Sam se sentait bien en ce moment, le retour au calme, ramenait la déprime.
C’est en rentrant, sur le trajet, qu’elle sentit cette angoisse la reprendre et la mélancolie revenir sans savoir vraiment pourquoi. Elle s’en voulu tout de suite, elle ne voulait pas gâcher la fin de soirée de Jack. Il était si gentil avec elle, en essayant de lui remonter le moral. Elle prit sur elle et parla peu sur le chemin du retour.

Ils entrèrent dans l’appartement, content de retrouver la chaleur, dehors la neige retombait et il faisait assez froid. Jack l’aida à ôter son manteau.


- Un chocolat chaud ?
- Non, merci, je suis fatiguée, je crois que je vais aller me coucher
- Comme vous voulez
- Bonne nuit et merci pour la soirée
- Merci à vous


Il la laissa aller dans la salle de bain et s’assit sur le canapé, pensif. Il savait qu’elle n’allait pas bien et que sa fatigue n’était qu’une excuse. Il l’entendait parfois pleurer la nuit et la voyait s’isoler aussi quelques fois dans la journée, il ne disait rien laissant faire. Ce soir il n’en avait pas envie. Quand elle sortit de la salle de bain il se leva et alla vers elle.


- Attendez
- Vous avez besoin de quelque chose ?
- Oui et vous aussi. Carter, on sait très bien ce qu’il se passe tous les deux. On a assez fait semblant de rien.
- Je ne comprends pas
- Si, Carter vous n’allez pas bien, je le sais, je le vois. C’est ridicule de se cacher et de faire semblant de ne rien voir.
- On a toujours fonctionné comme ça
- C’est un tort. Franchement, je n’ai pas envie de vous laisser seule comme ça
- Et moi je n’ai pas envie d’être un poids, je le suis suffisamment dit elle les larmes aux yeux
- Je ne vous demande pas de me parler si vous n’en avait pas envie, je vous demande juste de me faire confiance, assez pour ne pas vous cacher et pour ne pas craindre d’être vous même. Je ne vous jugerai pas…jamais
- Ce n’est pas…je ne sais pas si je suis capable de…J’ai peur dit elle en pleurant
- Je sais.

Il l’embrassa sur le front et la prit dans ses bras, la serrant contre lui. Il la sentit trembler et d’un geste rassurant, il lui caressa les cheveux. Elle se relâcha et passa les bras autour de lui, se laissant aller.
Il attendit qu’elle se calme un peu puis l’attira vers le canapé. Il lui tendit une boite de mouchoirs et s’éclipsa un instant. Il revint avec deux chocolats chauds et une boite de friandises. A deux en silence, ils dégustèrent leur boisson chaude tout en avalant les sucreries.



Lendemain

Sam était dans la cuisine en train de boire un café en lisant les nouvelles quand elle entendit Jack hurler

- CARTER !!!
- Qu’est ce qu’il se passe ? demanda t’elle en arrivant en courant inquiète
- Regardez ça !


Sam écarquilla les yeux, Jack était devant elle, moulé dans un jeans et torse nu et il lui demandait de le regarder. Elle observa, au cas ou elle aurait loupé un truc, ce dont elle doutait sérieusement, c’est pas le genre de choses qu’on rate. Lui continuait de remuer dans tous les sens.

- Regarder quoi ?
- Vous voyez pas ? demanda t’il en se tournant
- Euh, non quoi ? bafouilla t’elle troublée par les fesses rebondies de l’homme, que le jeans mettait en valeur plus qu’a l’accoutumé
- Mais enfin, j’ai du m’allonger pour pouvoir fermer ce pantalon, je ne peux pas mettre les mains dans les poches, je suis étriqué. Et ça… dit il en brandissant un autre pantalon. J’ai même pas pu le fermer
- Oh, et ?
- Et ? Mais c’est de votre faute !
- Quoi, non mais ça va pas, ce n’est pas de ma faute si vous avez prit du poids
- Je n’ai pas prit du poids c’est les vêtements qui ont rétrécis vous avez du faire bouillir tout ça dit il de mauvaise foi
- Arrêtez de vous leurrer, vous avez grossi
- Ok, vous avez raison mais c’est aussi de votre faute, avec tout ces repas que vous mitonnez
- Je suis sure que c’est moins nocif pour la ligne que vos pizza et plats surgelés. C’est équilibré au moins. C’est vous qui vous vous resservez plusieurs fois
- Je fais honneur au plat au moins et puis j’ai toujours bien mangé
- Je sais ça, mais vous oubliez que maintenant vous êtes dans un bureau et ne faites plus d’exercices !
- Mouais mais quand même c’est pas une raison fit il bougon
- Si, regardez, je mange n’importe quoi et je prends pas un gramme dit elle en soulevant son t-shirt pour montrer son ventre plat et ferme
- Je vois ça dit il troublé. Je vous signale que côté exercice en ce moment vous n’en faite pas beaucoup
- C’est vrai mais je prends les escaliers pour venir ici, je marche et je fais un peu de sport devant la télé
- Sans blagues ?
- Vous vous relâchez mon Général dit elle moqueuse
- Ca va, c’est bon, pas la peine de craner.
- Si nous allions patiner aujourd’hui ça vous ferait du bien
- Hum, pourquoi pas. Je vais tenter de trouver un pantalon dans lequel je rentre
- Mais il est parfait celui là, affirma t’elle en pensant que décidément le jeans lui allait à merveille.


Jack la regarda haussant un sourcil en se demandant si elle se foutait de lui, mais elle avait l’air sincère. Il haussa les épaules et enfila un sweat noir puis attrapa un pull, il valait mieux se couvrir pour sortir en cette période.

Sam réussit à le convaincre de se rendre à la patinoire en pleine air à pieds, c’est ainsi qu’ils arrivèrent en discutant. Sam loua des patins pour l’occasion et après les avoir enfilés, elle posa enfin les pieds sur la glace. Elle prit une grande inspiration et relâcha l’air dans un soupir.


- Ca va pas ?
- Si, je me disais juste que j’aimais ça, ce climat, la glace sous les lames, c’est une des choses qui me manque dans le Colorado
- Qu’est ce que vous avez été vous enterrer dans le Colorado si vous aimez les hivers froids et neigeux
- Je vous retourne la question, qu’est ce que vous avez été vous enterrer ici à Washington vous qui aimez les grands espaces
- C’est sur, on a pas eu trop le choix, mais j’ai mon Minnesota natal qui m’attend. Je suis sûr que cet Etat vous comblerait en hiver
- J’en suis certaine, neige, espace, calme
- Allez faites moi voir ce que vous savez faire sur des patins Carter dit il en s’élançant sur la glace


Sam le regarda faire, il était très à l’aise, bien sur pensa t’elle il est quasiment né avec des patins aux pieds. Elle avança à son tour sans problèmes, elle avait toujours aimé patiner. Il fut surpris de la voir si douée, enfin pas longtemps, il savait qu’elle était capable de beaucoup et qu’il n’était pas au bout de ses surprises avec elle.
Profitant du peu de fréquentation en ce jour, ils occupaient une bonne partie de la patinoire, Jack avait oublié le bien que cela lui faisait de faire des choses aussi futiles. Il sourit en pensant que si elle n’avait pas été là, il serait probablement assis dans son canapé, une bière à la main et devant un match. Cela faisait plusieurs mois qu’il était dans la capitale et il ne connaissait que le trajet entre son bureau et son appartement ou presque. Elle au moins le forçait à sortir, ce qui était un peu contradictoire, vu que c’est lui qui était supposé lui changer les idées.
Il stoppa un instant pour remettre les attaches de son patin et en profita pour l’observer. Elle était emmitouflée dans une grande écharpe noire, un chapeau en tricot assorti et des gants. On voyait son visage un peu rougis par le froid et ses yeux bleus ressortir. Elle ralentit la cadence près du centre, là où il y avait une sorte de maquette de montagne et de petits animaux tels des pingouins, des ours, endroit préféré des enfants. Il la vit souffler puis elle se mit à tourner sur elle même, le visage levé vers le ciel les yeux clos. Elle tournait lentement puis un peu plus vite, semblant vouloir s’étourdir quelques instants. Lui même faisait le même genre de chose quand il voulait se vider la tête. Enfin lui son truc, s’était plutôt la vitesse, il faisait le tour de la patinoire de plus en plus vite dans ces moments là.
Elle planta sa lame dans la glace et s’arrêta soudain, reprenant son souffle puis elle regarda autour d’elle, le cherchant à coup sur.

Et là, il se l’avoua enfin.
Il l’aimait.

Ca pouvait paraître ridicule comme conclusion pourtant c’est la première fois qu’il se l’avouait réellement. Il avait toujours su qu’il avait des sentiments particuliers pour elle, qu’il la désirait aussi, ça, même s’il le niait farouchement à haute voix, il se l’avouait depuis pas mal de temps déjà, il en était conscient. Pourtant jamais, ces trois mots, il les avait acceptés. Jamais il ne s’était dit clairement, » j’aime cette femme ». Non, ça non, c’était bien la première fois qu’il admettait l’évidence, comme si le fait de se l’avouer la mettait en danger… les mettaient en danger.
Il eut l’impression qu’un poids venait de le quitter. Maintenant il pouvait avancer, maintenant il n’avait plus peur d’aimer à nouveau, maintenant il se sentait libre. Cet aveu le libéra d’une certaine fatigue morale, comme si se mentir à lui-même lui volait ses forces jour après jour.
Il se permit de se le redire, encore : Je l’aime. Un sourire illumina son visage et il la chercha des yeux.
Elle était un peu plus loin regardant une petite fille apprendre à patiner avec son père. Il la rejoignit le plus rapidement possible, il savait que cette image pouvait la plonger dans une baisse de morale et il n’avait pas envie de ça, pas aujourd’hui.
Il arriva par derrière et la saisie par la taille, la poussant et accélérant pour qu’elle n’ai pas le temps de se dégager.
L’espace d’un instant elle failli perdre l’équilibre puis elle mit ses pas dans les siens, posant ses mains sur celles de l’homme. Au bout de plusieurs minutes, elle s’obligea à se tourner pour lui faire face.


- Attendez dit elle essoufflée. Ralentissez, je ne peux plus suivre
- A vos ordres dit il en freinant leur course.


Les mains sur les genoux, elle respirait lentement, tentant de reprendre son souffle

- Et bien dites moi pour une sportive vous faiblissez vite
- Ca n’a rien à voir, désolée mais je ne suis pas aussi bonne patineuse que vous, la vitesse la dessus, c’est pas mon fort et là vous alliez vraiment trop vite pour que je tienne la distance
- Vous êtes une excellente patineuse Carter, nous concourons juste dans des catégories différentes. Vous êtes la grâce et je suis la puissance
- Le feu et la glace ? demanda t’elle moqueuse
- En quelque sorte. Allez venez vous asseoir 5 minutes.
- Ce n’est pas de refus. Et je prends votre comparaison comme un compliment ne vous en déplaise
- S’en était un, affirma t’il avec un clin d’œil. Allez dites moi comment vous avez appris à patiner, il me semble qu’en Californie on voit peu de patinoire
- Je n’ai pas vécu que la bas, avec le travail de mon père on déménageait souvent. Et puis vous me connaissez, j’aime le sport, celui ci en fait parti
- Va falloir que je trouve un truc ou vous êtes nulle, histoire que je puisse briller un peu
- Ce n’est pas difficile à trouver, je peux vous faire une liste rapide
- Laissez moi découvrir plutôt


Ils passèrent une excellente journée sans que Sam n’ai de baisse de moral significative à la plus grande joie de Jack. Ce petit intermède leur avait fait du bien surtout que les jours suivant, il allait être débordé et rentrer tard, la voyant à peine.


Sam était dans la cuisine en train de suivre une recette tout en papotant avec Jess assise sur un tabouret.


- Jamais j’aurai cru voir Samantha Carter en femme au foyer
- Très drôle ! Remarque, moi non plus je ne m’imaginais pas faire des trucs comme ça. Le pire, tu sais ce que c’est ?
- Non ?
- J’aime ça, j’y prends du plaisir. Je ne dis pas que je pourrai rester comme ça toute ma vie mais en ce moment c’est ce dont j’ai envie
- C’est vrai que tu as l’air d’apprécier
- Oui, j’aime que mon plus grand souci de la journée soit le choix du menu pour le soir, j’aime prendre soin de quelqu’un, juste veiller à ce qu’il ai ce qui lui faut et lui faire plaisir.
- Quelqu’un ou Jack ?
- Je ne me pose pas la question, j’aime ça, c’est tout. C’est plaisant aussi de ne pas être seule le soir, d’avoir quelqu’un avec qui discuter. J’apprécie surtout les futilités de tous les jours, ça fait du bien de ne pas avoir le sort de la planète sur ses épaules
- Je comprends. Et puis c’est Jack quoi que tu dises
- Ca n‘a rien à voir, lui et moi nous sommes amis, rien de plus, on s’entend bien c’est vrai mais c’est tout.
- Oh, c’est juste ton ami alors
- Oui parfaitement dit elle en étalant sa pâte.


Jessica se contenta de lever les yeux au ciel mais ne dit rien, inutile de la braquer. Le téléphone sonna faisant sursauter les deux femmes

- Tu peux répondre, j’ai de la farine partout
- Ok, j’y vais . Allo ? Salut Jack, non ça va…oui, bien sûr, ok…
- Alors ?
- C’était ton général, il te fait dire qu’il ne rentre pas aussi tôt que prévu
- Du travail ?
- Un rendez vous avec un agent Johnson je crois


Sam lâcha sa cuillère de surprise et regarda Jessica lui annoncer que Jack allait passer sa soirée avec Kerry. Elle inspira pour cacher son trouble et ravaler ses larmes puis se remit à cuisiner sous l’œil de son amie. Un bruit de serrure se fit entendre et la voix de Jack leur parvint


- Salut, vous êtes où ?
- A la cuisine cria Jess
- Mais ? demanda Sam, les larmes aux yeux, qui ne comprenait rien
- Il appelait parce qu’il avait oublié sa carte pour ouvrir le parking, j’ai tout inventé, juste pour être sure
- De quoi ?
- Que tu le considères juste comme ton ami. En effet c’est flagrant…Ca ne sert à rien de me mentir Sam
- C’est pas beau ça Carter dit il en entrant dans la pièce après s’être débarrassé de son manteau
- Je sais toujours quand elle ment de toutes façons
- Et à propos de quoi vous mentiez ?
- Rien de bien grave affirma Sam encore un peu secouée
- Ca va Carter, vous êtes pâle ?
- Oui, ne vous en faites pas. Vous rentrez drôlement tôt
- Je sais une réunion d’annulée dit il en trempant un doigt dans la sauce en train de chauffer.

Jess les regardait faire, ils avaient tout d’un couple, elle sourit et les écouta un peu, amusée.


- Mais j’aurais préféré qu’elle se fasse, résultat elle est reportée à jeudi et je vais devoir sûrement y passer la nuit
- Je vois. Tu dînes avec nous Jess ?
- Non, je suis de garde pour l’association ce soir, je dois partir dans une heure
- Ok
- Une association ? demanda Jack
- Oui, je fais des permanences médicales une fois par semaine, j’ai des astreintes aussi parfois et je fais une nuit par mois
- En plus de votre travail, ça fait chargé
- C’est vrai mais je bosse au Pentagone à 80%, le reste c’est pour l’association
- Tom était l’architecte du petit hôpital, il était le responsable de cette association ajouta Sam avec une pointe de fierté dans la voix
- Et Sam l’a aidé du début, d’ailleurs elle continue avec l’antenne de Denver
- A Denver ? demanda Jack en repensant à cette soirée où il l’avait revu
- Oui, mais je ne fais pas grand chose
- Tu plaisantes, tu fais beaucoup au contraire et tout ces gens que tu as ramené, c’est pas rien
- J’ignorais ça Carter.
- Ce n‘est pas important.
- Et que fait cette association ?
- Plein de trucs différents, en faite chacun apporte son savoir pour aider ceux qui en ont besoin. Il y a des hébergements provisoires aussi…Enfin c’est vaste mon mari voulait aider le maximum de personnes
- C’est tout à son honneur.
- Je vais devoir vous laisser. Prends soin de ton » juste ami » Sam dit Jess en français
- Ca va, je te jure que tu me paieras ça, ça t’as fais plaisir au moins ?
- Pas de te faire mal sur le coup, non. Mais j’avoue que j’ai été vexée que tu me mentes
- Désolée. C’est juste que rien est simple
- Je sais
- Eh oh les filles , je dérange ?
- Pardon Jack, Allez j’y vais dit elle en faisant 4 bises à Sam


Jack les regardait faire, il trouvait ça amusant de les voir se dire bonjour et au revoir de cette manière, c’était très français comme attitude.


- Ca vous amuse Jack ?
- Un peu, c’est étrange, les hommes font de même ?
- S’ils sont proches oui, sinon une poignée de main virils fait l’affaire. Vous savez c’est parfois agréable, n’est ce pas Sam ?
- Euh oui admit t’elle en rougissant
- Faut pas se demander
- Quand Sam est venu en France elle a apprécié cette coutume pour dire bonjour à mon charmant voisin
- Ah oui ? demanda t’il moqueur
- Oh oui, mais j’ai surtout apprécié le reste
- Je te comprends ria t’elle
- Quoi ?
- Non rien dirent t’elles en cœur
- Bon allez, je me sauve cette fois, pas de bêtises tous les deux, à plus
- A plus. Eh garde ton jeudi, on se fera une soirée entre filles !
- Super, je ramène le chocolat dit telle avant de claquer la porte
- Ca ne vous dérange pas au moins ? dit Sam gênée
- Non, du tout, vous êtes chez vous. Faites votre pyjama partie pendant que je serai en train d’écouter des politiciens parler pendant des heures.
- Merci. J’ai fait des lasagnes et une tarte aux pommes
- Hummm, je ne crois pas que je vais encore maigrir ce soir. Vous me gâtez trop et j’y prends goût je crois
- Tant mieux. Ca sera prêt dans une vingtaine de minutes
- Ok, vous savez quoi je redescends pour louer une vidéo
- D’accord, moi je vais prendre une douche


Jack quitta l’appartement en sifflotant, content de la soirée qui s’annonçait. Il repensa aux paroles de Lindsay qui lui avait glissé qu’il semblait fatigué et inquiet parfois mais qu’elle ne l’avait jamais vu de si bonne humeur que ces derniers temps. Il sourit, c’est vrai que savoir qu’elle était chez lui le mettait de bonne humeur.



Lendemain

Quand Jack rentra ce soir là, tout était calme, normal à 2H35 du matin, il soupira, la journée avait été un enfer. Il avança dans le salon et vit l’ordinateur de Sam posé sur la table, entouré de divers papiers. Pour elle non plus ça n’avait pas dû être calme. Il ferma les yeux une seconde, s’assit et lâcha un dossier sur cette même table. Il replia les bras et cacha son visage dedans, le temps de respirer un peu.

Il sentit une main lui caresser les cheveux jusqu’à la nuque et se décrispa légèrement à ce contact. Il ne l’avait même pas entendu approcher.


- Vous devriez aller dormir murmura t’elle
- J’ai encore ce truc à lire pour demain matin dit il en montrant le dossier devant lui
- Je suis désolée pour le Colonel Bams dit elle tristement sans se détacher de lui
- Moi aussi. Ses enfants se retrouvent seuls, ils méritaient pas ça, pas après avoir perdu leur mère il y a 7 ans. Maintenant Dylan, a à peine 21 ans se retrouve à la charge de son frère de 16 ans et de sa sœur de 12 ans
- Je sais, on l’aidera, on fera tout ce que l’on peut ajouta Sam en continuant de lui masser la nuque machinalement
- Hum. Et vous ? Comment s’est passé ce problème avec la Porte ?
- J’ai travaillé dessus toute la journée, j’ai trouvé d’où ça venait, j’aurais dû m’en rendre compte la dernière fois qu’ils m’ont appelé, j’ai cru à un simple disfonctionnement, pas à ce style de virus, à cause de ça Bams est
- Non, ce n’est pas votre faute. La coupa t’il. Il est mort sur le terrain, ça n’avait rien à voir avec la Porte
- Si elle avait fonctionné, Landry aurait pu envoyer des renforts
- Est ce que si vous aviez été sur place la dernière fois vous auriez résolu la panne de la même façon ?
- Oui mais
- Alors c’est que vous aviez fait votre travail, vous n’y êtes pour rien. Et puis Landry n’aurait jamais envoyé une autre équipe pour aller chercher Bams, du moins pas tout de suite, il y avait trop de risques
- J’ai encore des vérifications à faire demain mais la Porte est sous contrôle, l’antivirus que j’ai crée devrait avoir fini son boulot en fin de matinée
- C’est parfait. Carter votre présence n’aurait rien changé, pas plus que la mienne. De toutes manières la Base est coupée de tout encore 24h
- Je sais. J’ai réussi à parler à Daniel, ils vont tous bien
- Oui, je lui ai parlé aussi. Soupira de lassitude l’homme


Elle resta debout à ses côtés la main dans ses cheveux et silencieuse. Ils venaient de perdre un de leurs collègues, un ami et un père de famille. Elle frissonna en y pensant, Bams avait toujours était bien avec elle et très respectueux, jamais il ne lui avait fait sentir qu’elle était « une femme » et n’avait eu ne serait ce qu’une remarque sexiste, au contraire. Elle sentit le bras de Jack passer autour de sa taille et la rapprocher de lui, elle se laissa faire et fut surprise de voir la tête de Jack se poser contre elle. Elle ne bougea plus, il avait besoin de réconfort et elle était contente qu’il le recherche auprès d’elle au lieu de s’isoler. Jess avait raison lui aussi avait besoin de repos, et elle savait que sa présence lui causait des soucis supplémentaires parce qu’il s’inquiétait pour elle.
Ils restèrent longtemps comme ça, si bien qu’au bout d’un moment, elle le sentit peser plus, il commençait à s’endormir.


- Vous devriez vraiment aller vous coucher
- Je peux pas dit il en sursautant légèrement mais restant contre elle. J’ai ce truc à lire, et c’est pour la réunion avec le scientifique en chef demain, c’est important
- Vous n’arriverez à rien là, allez dormir et levez vous un peu plus tôt pour étudier ça
- Vous avez probablement raison
- Bien sûr que j’ai raison, allez au dodo
- Hum dit il en se détachant d’elle à regret.


Il se leva et alla dans la salle de bain, il n’avait aucune envie de s’éloigner d’elle pourtant, bien au contraire, mais il n’allait tout de même pas lui demander de dormir avec lui comme un gamin, c’était ridicule. C’est en ce traitant d’imbécile qu’il s’allongea sur son lit en regardant le plafond. Ils avaient encore perdu l’un des membres du SGC, un des premiers à faire parti de l’aventure. L’aventure, se répéta t’il avec un rire amer. Une aventure qui finissait souvent mal. Une aventure qui venait de faire trois orphelins. Pourquoi diable n’avait il pas arrêté les missions à la mort de sa femme se questionna Jack. Il ne le saurait jamais. Le grincement de la porte le fit se redresser légèrement, Sam venait d’entrer timidement.

- Vous avez besoin de quelque chose Carter ?
- Euh, non…enfin…si
- Allez y, je vous écoute
- Je peux…je peux rester un peu avec vous, pas longtemps juste un peu dit elle en rougissant
- Si vous voulez, venez dit il en se décalant
- Merci dit elle soulagée en s’asseyant sur le lit


Elle ne savait pas où elle avait trouvé le courage de faire ça, elle l’avait fait juste parce qu’elle avait senti qu’il n’avait pas envie d’être seul. Elle savait cependant que jamais il ne lui demanderait de rester avec lui. Elle avait tenté, sachant qu’à elle aussi ça ferait du bien.
Elle resta assise, ne sachant pas quoi faire. Jack sourit devant sa gêne et attrapa la télécommande pour allumer la petite télé.

- Il faut vous reposer monsieur
- Je sais mais un bruit de fond m’y aidera, allez, venez, approchez vous, il y a de bons programmes la nuit


Elle sourit puis s’installa à ses côtés à demi allongée. Il s’endormit rapidement, laissant sa tête retomber sur l’épaule de la jeune femme. Elle lui reprit la télécommande, éteignit l’écran et ferma les yeux.


Quand il se réveilla plus tard, il était seul. Il enfonça son visage dans l’oreiller en pestant, il n’avait pas envie de bouger. De nouveau c’est le grincement de la porte qui le fit relever la tête. Sam entra un café à la main

- Il faut vous lever, vous allez être en retard
- Quelle heure est il ?
- 8h20
- Quoi ?! bondit il. ma réunion est à 9h
- Je sais, vous avez le temps de prendre une douche et de filer
- Et merde, j’ai même pas lu ce truc…tant pis ça sera pas la première fois dit il en attrapant le café et en disparaissant dans la salle de bain. 


Sam lui tendit le dossier et il parti en quatrième vitesse. Il allait encore avoir des remarques, il le savait, parce qu’il n’avait pas lu ce rapport. De toutes manières il n’aurait rien comprit alors à quoi bon.

Jack franchi la porte de son bureau à 9h pile, Lindsay lui sourit immédiatement

- Ils ne sont pas encore là, ils auront une dizaine de minutes de retard
- Tant mieux, je vais pouvoir regarder de quoi ça parle au moins
- Vous avez encore oublié de lire ?
- Si on veut, je me suis endormi avant. Prévenez moi quand ils arrivent
- Ok, bon courage


Jack se laissa choir dans le canapé et ouvrit le dossier, une petite feuille s’y trouvait sur la page de garde, il reconnu l’écriture de Sam.

J’ai pas réussi à dormir alors je me suis occupée. J’ai lu ce rapport, vous verrez qu’ici et là j’ai mis des observations pour vous aider, j’ai aussi pris la liberté de mettre des questions que vous pourrez poser, avec mes conclusions suivant la réponse donnée. Bref, c’est plein d’annotations et j’espère que cela vous aidera.
Personnellement, je trouve ce projet intéressant mais assez risqué en l’état, il faudrait revoir certains points, vous verrez, vous comprendrez au fur et à mesure ce que je veux dire.

Bon courage et à ce soir

Sam


Jack sourit et tourna différentes pages, il y avait des annotations partout, même des explications. Elle avait dû y passer la nuit. Lindsay entra le prévenant de l’arrivée du Président et divers membres scientifiques.

- Merci, oh rendez moi un service
- Oui lequel ?
- Ben Carter, enfin elle m’a expliqué des trucs du rapport alors
- Alors vous voudriez la remercier
- Oui dit il embarrassé
- Pas de problèmes, un bouquet de fleurs que je fais livrer chez vous ?
- Euh, oui ça sera parfait…oh Lindsay pas de tulipes, de lys et tout ce qui est jaune
- Des roses ? demanda t’elle amusée par la gêne de son patron
- Des orchidées feront l’affaire
- Fallait le dire de suite, je m’en occupe
- Merci, oh et ajoutez ça au bouquet dit il en griffonnant un mot sur un papier qu’il replia avant de lui donner

Heureusement avec cette femme il n’avait pas besoin de longues explications, elle avait comprit de suite qu’il voulait offrir des fleurs. Il se trouvait ridicule de ne pas avoir osé le dire de suite mais il ne changerait pas, ce genre de truc le mettait mal à l’aise.
C’est avec un sourire inhabituel qu’il accueillit les personnes pour la réunion. Il y eu des regards surpris, des sourcils levés quand ils entendirent Jack poser des questions donner, son opinions et mettre en avant certains problèmes. Les scientifiques repartirent assez vite et furieux de s’être fait avoir, ils n’avaient pas assez préparé l’entretien sachant que O’Neill et la science ça faisait deux. Le Président s’en alla le dernier, il serra la main de Jack.


- Bien, je crois que vous nous avez évité des soucis. Vous nous avez tous surpris
- Ils n’ont pas eu l’air d’apprécier
- Dites, vous avez compris les trois quart des questions que vous avez posées ? demanda le chef d’Etat sérieusement
- Euh, pas tout non admit Jack qui savait que nier ne servait à rien
- Ca me rassure, j’ai pas tout compris non plus. C’est pratique d’avoir sa scientifique personnelle à la maison
- Euh…
- Saluez là de ma part et remerciez là surtout, qu’elle n’hésite pas à vous donner des cours plus souvent. En plus ça a écourté cette réunion
- Oui monsieur
- A bientôt Général


Voilà une bonne chose de faite pensa t’il alors. Ce serait au moins un truc de moins dans la journée qui s’annonçait encore dure.

Sam était en train de parler avec le SGC grâce à une Web cam quand on sonna à la porte. Elle s’excusa une minute puis alla ouvrir, elle fut surprise de voir une jolie composition d’orchidées. Elle regarda immédiatement la carte à l’intérieur, elle sourit, c’était tout à fait son genre de faire un présent de cette nature et d’écrire ça simplement : Jack.
Elle posa le bouquet après l’avoir humé puis retourna à son travail.


Malgré la journée chargée, Jack rentra vers 19h ce qui se révélait être tôt dans son cas. Faut dire qu’il faisait en sorte de travailler plus vite et d’expédier les affaires courantes, il voulait être avec Sam au maximum. Quand il pénétra dans le salon, il la vit allongée sur le canapé, endormie, son ordinateur encore allumé et entouré de divers papiers écrits dans un langage qu’elle seule pouvait déchiffrer. Des math lui avait telle dit un jour.
Il s’assit dans le fauteuil et l’observa dormir.
Un bip venu du portable, signifiant qu’un message était arrivé le fit ouvrir les yeux, il s’était assoupi. Sam émergea à son tour et le vit la regarder.


- Salut
- Salut
- Depuis quand êtes vous rentré ?
- Oh, environ une heure dit il en regardant sa montre
- Vous auriez dû me réveiller
- Non, et puis j’ai fermé les yeux aussi un petit moment
- C’est le chantier ici, je suis restée devant cet ordinateur toute la journée
- Je m’en doute. Vous avez un message je crois
- Merci dit elle en se levant puis en allant voir. C’est Daniel, il dit que le problème est résolu et que mon nouveau patch sécurité marche
- Voilà une bonne nouvelle, beau travail Carter
- Merci. Et merci pour les fleurs
- Je vous en prie, c’est à moi de vous remercier. Vous auriez vu leurs têtes quand j’ai sorti des mots comme bipolarité, neutrons…et des tas d’autres trucs tout aussi captivants
- Contente que cela ai pu vous aider dit elle en souriant
- Vous avez les remerciements du Président d’ailleurs
- Oh, il sait
- Carter, il me connaît, il sait que si je dis des mots comme ça c’est que l’on me l’a soufflé ou que j’ai mis la tête dans un de ces bidules des anciens, ce qui n’est pas le cas
- Il n’a rien dit alors ?
- Non, au contraire, il apprécie votre aide.
- Tant mieux. Oh mince avec tout ça j’ai rien fait à manger
- On va se faire livrer, vous n’êtes pas de corvée de dîner, ce n’est pas une obligation
- Je sais
- Bien. Chinois, Italien ?
- Chinois
- Ok, je vais commander ça
- Et moi je vais prendre une douche ensuite je rangerai ce foutoir que j’ai laissé.

Jack passa commande et jeta un coup d’œil à l’ordinateur de Sam, l’écran veille laissait apparaître une photo de SG1 avec Jacob et le Général Hammond. Tout le monde souriait, enfin sauf Teal’c qui avait levé le sourcil en entendant Siler demander de dire « cheese ».
C’était la belle époque pensa le général en s’asseyant pour regarder de plus près.
Il bougea par inadvertance le portable et la photo disparue pour laisser la messagerie personnelle de Sam apparaître. Il écarquilla les yeux en voyant le nom de Peter sur deux lignes, un mail datait d’il y a deux jours et l’autre d’aujourd’hui. Il avança la main, puis se rétracta en se grondant, ça ne le regardait pas. Il soupira puis cliqua sur le message.


@
Salut Sam

J’espère que tu vas bien. Je m’étais juré de ne pas reprendre contact avec toi mais c’est assez difficile. Tu me manques.

J’ai beaucoup repensé à notre dernière discussion, quand tu m’as dit que c’était fini. Je me demande comment j’ai pu rester aussi calme, sûrement que je n’avais pas vraiment compris sur le coup ce que ça impliquait, enfin pas totalement. J’étais en colère et triste aussi alors…

J’ai un gros regret en ce qui concerne cette triste date. Tu te souviens que tu m’as dit « et c’est tout ». Je t’ai répondu « tu t’attendais à ce que je te supplie de ne pas me laisser ».
J’ai dit que c’était pas mon genre et c’est vrai mais en y repensant je regrette vraiment de ne pas avoir cherché à te faire changer d’avis. Qui sait peut être aurais tu pris plus de recul. Peut être que la mort de ton père et le mariage c’était beaucoup trop pour toi.
Je sais pas en discutant nous aurions pu décidé de remettre le mariage et de prendre nos distances juste quelques temps au lieu de se séparer.

Je ne sais même pas pourquoi je t’écris, tout ce que je sais c’est que tu me manques et que j’aimerai que l’on se revoit pour discuter de tout ça.

Je t’embrasse
Pete@

Jack soupira et ferma le message, il se sentait honteux de violer l’intimité de Sam mais en même temps crevait de savoir. Il serra le poing puis fit glisser la souris dans messages envoyés, voir si elle avait répondu. Elle l’avait fait. Il respira lentement se convaincant que cela ne se faisait pas et pourtant sa main cliqua sur la réponse.


@
Peter

J’ai bien reçu ton message. Je vais très bien. J’avoue que je suis surprise d’avoir de tes nouvelles.

Il aurait peut être mieux valu que l’on se voit pour parler de la situation, mais la vérité ce que je n’en ai pas envie.
La mort de mon père n’a rien à voir avec notre rupture. Enfin, si en quelque sorte. Il m’a dit une chose importante et j’ai compris que je faisais erreur en m’engageant avec toi. Je suis désolée de t’avoir blessé et de le faire peut être encore.
Inutile de regretter de ne pas m’avoir retenu, tu n’y serais pas parvenu. Ma décision était prise et elle est irrévocable.
J’ai été égoïste sûrement, et je vais l’être encore en te disant que je ne regrette pas cette décision, juste d’avoir mis autant de temps à rompre.
Je pourrais te dire que tu me manques mais ce n’est pas le cas. C’est cruel je sais. Je t’ai aimé d’une certaine façon n’en doute pas mais je n’étais pas moi même et je me sentais étouffer dans cette relation. Nous nous serions fait du mal, beaucoup plus que je t’en ai déjà fait.

Je ne demande pas ton pardon, juste de me laisser tranquille à présent. Pour ton bien c’est ce qu’il y a de préférable, parce que je peux me montrer encore plus cruelle et tu ne le mérites pas.

Samantha@


Jack était assez surpris de la dureté des paroles de Sam. Rassuré cependant. Il ne chercha même plus à se retenir et ouvrit le dernier message de Peter, de toutes manières au point où il en était.


@Sam

Comment peux tu être aussi dure et froide ? Je croyais avoir compté plus que ça, je me suis trompé apparemment.
Quand nous étions ensemble, je me suis demandé parfois s’il n’y avait pas un autre homme dans ta vie. Mark pense la même chose. Je me suis dit que j’étais idiot et bêtement jaloux mais en analysant la situation je me rends compte que non. Cette distance que tu mettais entre nous, ces absences alors que tu étais avec moi. Cette douleur que je voyais parfois quand tu pensais que je ne te regardais pas…
J’ai été stupide et toi ignoble de t’être servie de moi comme substitut, tu croyais quoi ? Que ça t’aiderai à oublier l’autre ou peut être à lui faire mal aussi ? Me trompais tu Sam ?

Tu as raison, tu peux être vraiment cruelle.@


Waouh, pensa t’il Peter avait vraiment mal prit ça, y’avait de quoi cela dit mais bon. Il ferma le message et s’étira, la tête remplie. Ok, il n’y avait aucune ambiguïté selon lui. Si Sam pensait à un autre en étant avec Peter, c’était sûrement lui. Sans être prétentieux, non, il le savait c’est tout. Avait elle voulu lui faire mal ou tenter sa chance d’avoir une vie normale ? Il l’ignorait.

Il alla ouvrir la porte au livreur et installa tout dans la cuisine. Sam le rejoignit.

- Le dîner est prêt chère demoiselle
- Merci dit elle en s’installant
- Ca va, vous êtes pâle ?
- Ca ira

Elle attrapa les baguettes et commença à fouiller dans la boite. Elle ne désirait pas s’étendre sur le sujet. La réalité, c’est qu’elle était lasse. Elle pensait aller mieux mais ce n’était pas le cas, elle sentait toujours ce poids sur le cœur, cette envie de pleurer continuellement, l’envie de se cacher sous les draps et de ne jamais en sortir. Le travail des deux derniers jours l’avait certes occupé mais l’avait replongé dans la déprime. Pour ne pas alerter Jack elle faisait des efforts mais ce n’était pas si facile. Il y avait tant de malheur autour d’elle qu’elle avait l’impression que ses soucis étaient futiles à côté des autres. Surtout qu’elle ne comprenait pas vraiment ce qui la plongeait dans cette noirceur.
En plus, il avait fallu que Peter se manifeste, il choisissait bien son moment lui. Heureusement quand elle lui avait répondu, elle n’avait pas envoyé le message de suite, ce qui lui avait permis d’effacer quelques phrases, elle avait été réellement odieuse.
Déjà que c’était pas triste, et vu sa réponse il n’avait pas apprécié non plus. Compréhensible. Pourquoi s’était elle sentie dans l’obligation d’être si dure ?
Peter avait compté, elle le savait. Au départ, elle avait même cru que ça pourrait marcher, en fait, elle y avait cru jusqu’à ce qu’il la demande en mariage. Là, tout ses doutes, ses peurs étaient remontés. Là elle savait qu’elle mettait un terme définitif à la possibilité de Jack.
Non, elle n’avait jamais trompé Peter, du moins pas physiquement. Mais n’était ce pas pire que de le tromper sentimentalement ou en pensées ?
Elle secoua la tête, aujourd’hui ça semblait ridicule, surtout depuis que Jack l’avait repoussé.

Elle sortit de ses pensées en voyant une main se poser devant elle en lui montrant une plaquette d’aluminium.

- Depuis quand n’avez vous pas pris vos médicaments ? demanda Jack à la jeune femme
- Vous fouillez mes affaires ?
- C’était sur le rebord de l’évier, je viens de le voir en prenant de l’eau. Je suis peut être stupide mais je sais qu’il devrait en manquer plus que ça. Alors, depuis quand ?
- Pas hier, ni aujourd’hui dit elle sans oser le regarder
- Pourquoi ? C’est insensé, vous savez que c’est pour votre bien
- Non, ça m’embrouille l’esprit, j’arrive plus à réfléchir
- Parce que réfléchir, ça vous va mieux ? demanda t’il sarcastique
- Vous ne comprenez pas. Et puis j’avais besoin d’avoir l’esprit clair pour travailler
- Jessica m’a dit que ça n’empêchait rien quand elle a commencé le traitement
- J’en ai assez de tout ça, je vais bien
- Regardez vous, non vous n’allez pas bien. Carter avant il vous aurez fallu plus que ça pour vous mettre dans cet état. Là je vous dis quelque chose et vous êtes aux bords des larmes. Dit il doucement en se mettant à sa hauteur
- Je suis juste fatiguée
- Je ne suis pas là pour vous faire la morale, je m’inquiète c’est tout. J’ai confiance en vous, je sais que bientôt vous irez mieux, mais vous ne devriez pas stopper ce traitement
- Parce que vous croyez que ces drogues m’aideront !?
- Un temps oui. Si vous trouvez que c’est trop lourd, parlez en à Jess, elle baissera les doses ou changera de médicament mais n’arrêtez pas d’un coup comme ça.
- Je ne supporte plus cette sensation de yoyo de mon humeur. Les bas sont trop fréquents et plus longs que les hauts. J’en ai assez.
- Je sais. Il faut du temps et vous l’avez, prenez tout le temps dont vous avez besoin, cessez de vous faire du souci pour les autres, le SGC tournera sans vous, nous n’êtes pas responsable de tous les malheurs.
- C’est sûr que je ne suis indispensable à personne
- Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Vous êtes la solution de facilité c’est tout. Dès qu’il y a un soucis technique, hop on appelle Carter. Ils cherchent à peine les solutions, ils savent que vous trouverez. Ca leur fait du bien et il faut bien que d’autres sachent aussi trouver les solutions. Comment auraient ils fait si vous n’étiez pas revenue d’une mission ? Ils auraient continué, pas sans mal, c’est sur mais ils l’auraient fait. Carter, vous n’imaginez pas combien d’appels j’ai eu quand vous étiez en zone 51, ils voulaient que vous reveniez pour tel ou tel problème, des trucs ridicules parfois.
- C’est vrai ?
- Je vous le jure. Croyez moi si je vous ai demandé d’y retourner ce n’est pas lors du premier appel et je l’ai fait parce que je savais cette fois qu’ils en avaient vraiment besoin.
- Le Général Landry m’a dit aujourd’hui que je ferais mieux de rentrer, qu’ils avaient besoin que je revienne. Que j’avais bien sur le droit à des vacances mais que là ça faisait un peu long
- Et bien il se passera de vous, croyez moi ! Vous retournerez travailler au SGC quand vous le souhaiterez pas avant et après accord de votre médecin et de son assistant personnel
- Son assistant ?
- Oui, moi sourit il avec un clin d’œil
- Je ne voudrai pas que vous ayez des ennuis
- J’en aurai pas. Et puis même le Président approuve votre présence ici alors
- Si le Président est d’accord dans ce cas…
- Exactement. Faites moi plaisir Carter, reprenez ce traitement et laissez vous vivre un peu.


Elle prit la plaquette de sa main et détacha une des gélules. Prenant une grande inspiration, elle avala ensuite le comprimé avec un verre d’eau. Le repas se déroula presque sans bruit. Sam rangea toutes ses affaires sur la table puis alla se coucher

Le lendemain matin, elle l’entendit se préparer à partir, elle était éveillée depuis longtemps mais n’avait aucune envie de se lever. Elle savait qu’il était inquiet mais aussi qu’il se sentait coupable pour la veille. A vrai dire durant la soirée elle n’avait pas décroché un mot parce qu’elle lui en voulait un peu même si au fond d’elle même elle savait qu’il avait raison.
Elle sortit du lit et se précipita vers la porte d’entrée. Elle l’ouvrit à grande volée


- Hey appela t’elle Jack pour qu’il se retourne
- Ah, salut
- Je suis désolée pour hier dit elle embarrassée
- Ce n’est rien affirma t’il en remontant les marches pour la rejoindre
- Quand même, je suis assez lunatique en ce moment
- Comme toutes les femmes
- Hey ! objecta t’elle en le bousculant
- Lunatique et violente, la totale !
- Je ne voulais que vous pensiez que je vous en veux, vous aviez parfaitement raison
- J’en suis soulagé. Je vais devoir y aller, sinon je serais encore en retard
- Ok, bonne journée
- Merci amusez vous bien ce soir avec Jess, pensez à moi qui me morfondrai autour d’une table de réunion
- Promis
- Monsieur O’Neill salua une voisine en regardant Sam d’un air dédaigneux


Sam sourit, Jack lui avait parlé de cette femme, selon lui elle était pot de colle et lui faisait des avances. Il avait beau se montrer froid, elle revenait à la charge. Cette fois la voisine semblait au bord du malaise en voyant Sam vêtue d’une petite nuisette sur le palier du Général.
Le Colonel avec un sourire malicieux avança près de Jack lui repositionna la cravate

- A ce soir fit elle d’une voix suave et se passant la langue sur les lèvres

La voisine faillit en louper une marche et vexée accéléra le pas. Jack, se troubla un instant devant les lèvres si tentantes, puis se repris et se mit à rire doucement

- Merci Carter
- Mais de rien, ça m’a amusé
- Les femmes sont diaboliques, allez j’y vais dit il en lui faisant une bise


Elle soupira de contentement et rentra dans l’appartement. Bon, ok elle savait qu’elle se faisait du mal, qu’entre eux il n’y aurait jamais rien. Mais c’était plus fort qu’elle, dès qu’elle était en sa présence et qu’il se montrait si gentil, elle oubliait ses bonnes résolutions qui lui disaient de le garder à distance sous peine de souffrir encore quand elle retournerait dans le Colorado

Elle passa sa journée à nettoyer puis à préparer la venue de Jess, il y avait longtemps qu’elles ne s’étaient pas faites une soirée comme ça. Vidéo, potins, cosmétique et chocolat. Ca lui ferait du bien toutes ces futilités.

 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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