La situation que Gregory House craignait le plus allait survenir dans l’instant. Il venait d’être bipé par son équipe. Ce qui signifiait qu’il y avait un souci avec la patiente et qu’il allait devoir se réunir pour en parler. Ce qui signifiait surtout qu’il allait devoir être aimables avec eux, ce qu’il abhorrait plus que tout.
Sa crainte ne pouvait dépasser la réalité lorsqu’il vit Cuddy dans la salle où il se réunissait avec ses collègues. Chase et Foreman conversaient en regardant des résultats d’ECG tandis que Cuddy et Cameron le fixaient du regard.
- « Qu’est-ce qu’on a ? »
- « La patiente présente une arythmie de plus en plus prononcée. Elle commence à souffrir de brèves hypoxies qui la rendent incohérente. De plus, les pouls pédieux sont de moins en moins bien perçus. Nous craignions qu’elle ne perde ses jambes si nous tardons trop. »
Tous les regards convergèrent vers lui. Chase et Foreman attendait son avis et semblait prêts à engager une joute verbale comme ils en avaient si souvent l’habitude. Cameron le regardait d’un air anxieux et Cuddy souriait diaboliquement.
- « Comment est la fonction rénale ? »
- « Bonne pour l’instant. Nous avons malgré tout réduit les apports hydriques pour éviter toute surcharge volumique. »
- « Garder les perfs comme on l’avait décider au début. La déshydratation entraînerait aussi une confusion mentale qui pourrait nous cacher une aggravation de l’hypoxie. »
Foreman lui jeta un regard de désabrobation avant de se lancer dans leur joute habituelle.
- « Mais des apports hydriques trop importantes vont entraîner un travail supplémentaire pour les reins alors que le cœur n’ai pas capable de lui fournir le sang dont il a besoin. On risque de la mettre en insuffisance rénale à ce rythme. »
- « Vous avez raison Forman mais nous ne pouvons pas la laisser en déshydratation trop longtemps. Sans compter que l’infection qui la ronge va accélérer ce processus. Assurez-vous seulement que son bilan entrées-sorties soit le plus proche du zéro possible. »
Tout le monde le regardait sans émettre une seule objection. Ils avaient l’air surpris et ce fut Chase qui brisa le premier ce silence pesant pour House.
- « Foreman a raison ? »
- « Je trouvais ces arguments vrais, pas vous Chase ? »
- « Si évidemment puisque je les partage. Mais ce qui m’étonne c’est que vous le pensiez ! »
Cuddy afficha alors un sourire rayonnant et House comprit qu’il était perdu.
- « Oh mais il ne le pense pas ! Seulement il ne peut pas le dire. Il a promis d’être gentil pendant 48h s’il voulait le meilleur chirurgien pour sa patiente. »
- « Vous voulez dire que House est obligé d’être aimable et gentil pendant 48h ? »
Les deux hommes affichaient des sourires goguenards que House rêvait de faire disparaître. Cuddy était vraiment un démon en jupe ultra courte et il aurait sa revanche le moment venu. Il remarque soudain que cette nouvelle ne réjouissait pas Cameron autant que ses collègues.
- « Vous avez mis en jeu la vie de notre patiente juste pour le plaisir de voir House aimable pendant 48h ? Et si notre patiente ne tenait pas tout ce temps-là ? »
House bénit Cameron et toute sa famille sur plusieurs générations tout en regardant la réaction de Cuddy. Mais c’était sans compter ces traîtres de Chase et Foreman qui s’empressèrent de sauter sur l’occasion.
- « Cameron, tu sais très bien que de toute façon, on ne peut pas l’opérer avant 48h, le temps que son infection soit suffisamment enrayée pour permettre à son système immunitaire de supporter l’intervention. Nous n’avons pas le choix. »
Foreman semblait ravi de son intervention autant que Cuddy dont le visage avait perdu toute trace de la soudaine culpabilité que Cameron avait fait naître en elle. House maudit Foreman sur plusieurs générations.
Chase se tourna alors vers lui dans une attitude de profonde désinvolture.
- « House ça vous ennuie d’aller immédiatement changer les prescriptions des perfusions pour notre patiente. Il ne faudrait pas qu’il lui arrive quelque chose ! »
- « J’aurais vraiment aimé Dr Chase mais voyez-vous, je crains que les infirmières n’aient une mauvaise opinion de vous. Cela me ferait vraiment beaucoup de peine si vous n’étiez plus crédible à leurs yeux parce que votre supérieur est venu rectifié dans votre dos votre dernière prescription. »
Cameron se permit un sourire tandis que Chase blanc comme un linge quittait aussitôt la pièce. House les salua et rejoignit son bureau. Cuddy et Foreman quittèrent la salle vers d’autres occupations. Cameron le fixait depuis sa place d’où elle n’avait pas bougé.
Lentement, House la vit se lever et marcher d’un pas lent jusqu’à son bureau. Elle frappa et il l’invita à entrer. Elle s’assit en face de lui, le fixant sans émettre le moindre son.
- « Vous vouliez m’informer de quelque chose, Cameron ? »
La jeune femme continua à l’observer en silence. House commença à prendre peur lorsqu’il vit l’étincelle qui s’était formée dans ces yeux. Il sentit qu’il n’allait pas aimer ce qui allait suivre. Il préférait largement les mesquineries de Chase et Foreman à une quelconque requête de la jeune femme. Sa voix s’éleva soudain, le parcourant de frissons.
- « Vous devez être gentil c’est ça ? »
- « Exactement, Cameron. Mais il ne m’est pas interdit de mentir, je le crains. »
- « J’aimerais que vous me disiez quelque chose de gentil. »
- « Vous êtes resplendissante aujourd’hui Cameron. Un peu plus qu’hier mais sûrement moins que demain. »
- « Que ressentez-vous pour moi ? »
House se mordit l’intérieur de la joue. Il aurait dû se douter que la jeune femme lui réclamerait quelque chose d’aussi improbable que ça. Il ne comprenait pas cet acharnement qu’elle mettait à se faire aimer de lui et surtout à lui faire avouer un amour qui n’existait pas. Mais il devait être gentil. Que pourrait-il lui dire ?
- « Je trouve que vous êtes une jeune femme remarquable et un médecin admirable. »
C’était un bon début et il était relativement fier de lui. Mais le regard de Cameron lui parut vraiment trop insatisfait. Il allait devoir faire un effort supplémentaire.
- « Je vous trouve magnifique et d’une gentillesse à faire pâlir les anges. J’aimerais tant être l’homme qui vous rende heureuse mais hélas mon côté obscur est en total opposition avec ce que vous êtes. De plus, je ne puis prendre ce qui revient de droit à l’homme charmant qui ne vit sur cette terre que dans l’espoir de vous rencontrer un jour. »
Ce fut avec plaisir que House vit un superbe sourire s’afficher sur son visage. Il attendit patiemment, un sourire sur les lèvres priant pour que cela lui suffise et qu’elle le laisse enfin seul. Mais Cameron ne fit pas un geste et continua de l’observer. La lueur dans ses yeux ne plaisait pas du tout à House. Bon sang, mais que devait-il faire pour qu’elle comprenne qu’il n’était pas intéressé ? Devait-il coucher avec elle une bonne fois pour toute et la jeter ensuite ? Comprendrait-elle alors qu’il n’était pas un gentil ? Comprendrait-elle enfin qu’il n’était pas changeable et ne serait jamais un bon parti pour elle ?
Cameron finit par se lever, mettant un terme à ses élucubrations. Elle marcha d’un pas lent jusqu’à la porte et se tourna vers lui avant de sortir.
- « C’est un bon début. »
C’était vraiment la fin. Plus que 36h. Il décida de se lancer dans la paperasse qu’il ne faisait jamais. Cela lui permettrait de rester ici et de travailler comme Cuddy l’avait exigé sans qu’il ne soit en contact avec d’autres êtres humains et obligé d’être abjectement gentil.
Lorsqu’il lui sembla qu’il était suffisamment tard, il décida de rentrer chez lui pour un répit de quelques heures bien mérité. Mais c’était sans compter le dragon Cuddy…
- « Où allez-vous House ? »
- « Je rentre chez moi, chère directrice. Cette journée harassante me demande un peu de repos avant de revenir plus en forme que jamais ! »
- « Vous cherchez à vous isoler pour reprendre votre attitude habituelle. »
- « Je crains que vous ne fassiez fausse route. Je vous promets que seul le sommeil et la fatigue d’une bonne journée de travail en tant qu’être dévoué sont les seuls arguments qui me poussent à rejoindre mon domicile. »
- « Oui mais je serais dans l’obligation de vous y faire surveiller afin de m’assurer que vous soyez gentil avec votre prochain. J’espère que votre canapé est confortable. »
- « Finalement, je crois que je vais rester ici et me faire livrer des pizzas. »
Tout en imaginant le plan de sa future vengeance, House rejoignit son bureau. Il commanda une pizza, alluma sa télé et s’installa confortablement. Il décida de sombrer très tôt dans le sommeil afin que cet horrible défi prenne fin le plus vite possible. Une nuit de douze heures lui semblait l’idéal.
Il sombra bien vite à son grand bonheur dans les bras de Morphée.
Ce furent Chase et Foreman goguenards qui le réveillèrent vers huit heures. Son défi étant loin d’être terminé, il se força à rire de leur bonne blague et reçut leur remarques cinglantes avec un magnifique sourire. Il réussit cependant à leur échapper pour aller se doucher.
Après avoir avaler un bon café et quelques pilules, House se dirigea d’un pas lent vers les consultations, persuadé que cette journée allait être pire que les autres. Sauf que sa première patiente se trouva être une blonde super sexy qui avait des inquiétudes face à un grain de beauté situé dans un endroit inaccessible pour elle de son anatomie. House se chargea de l’examiner avec la plus grande attention. Une bonne humeur salvatrice s’empara alors de lui devant un si bon début de journée. Mais cela ne dura guère. Il dut affronter la même mère hystérique qu’hier persuadée que son enfant avait à présent une méningite plutôt que la stupide sinusite qu’il avait diagnostiquée. Il dut traiter une horrible mycose génitale chez un homme mûr, sans parler de cette grand-mère lubrique qui voulait un avis esthétique quand à une possible intervention sur ses seins.
House sortit vite des consultations. Il avait besoin de se défouler et vite. Il prit une pause dans les toilettes et joua à un jeu violent sur sa DS.
Mais sa récréation fut de courte durée lorsque Cuddy, toujours à l’affût le retrouva et le renvoya aussi sec aux consultations. Sa gentillesse envers les patients commençait à lui donner de l’urticaire mais il tint bon. Il ne pouvait pas laisser Cuddy gagner. C’était impensable. L’intérêt d’avoir un très bon chirurgien pour sa patiente était devenu un aspect accessoire de ce défi. Tout ce qu’il voulait, c’était moucher Cuddy et il s’en sortait pas mal pour l’instant.
Chase et Foreman lui tombèrent dessus alors qu’il avait enfin pu se libérer des consultations et prenait un déjeuner réparateur. Ils lui annoncèrent que la patiente était inquiète et angoissée. Ils n’avaient rien pu faire pour la réconforter et lui demandaient son aide pour les aider. House se vit avec horreur accepter d’aller passer quelques minutes avec la patiente.
Lorsqu’il pénétra dans la chambre, il vit une jeune femme désoeuvré dans un état lamentable. Elle semblait exténuée.
- « Bonjour, je suis le Dr House, l’un de vos médecins et je venais voir comment vous vous sentiez. »
- « Bien. Vous avez l’air de plutôt bien relativiser. Je vais m’occuper de votre intervention afin que tout se passe pour le mieux. Je vous souhaite une bonne journée. »
Ravi de s’en être sorti avec autant de brio, House regretta bien vite son enthousiasme lorsque la voix faible de la patiente résonna à nouveau dans la pièce.
- « Vais-je mourir ? »
- « Nous sommes là pour vous éviter ça madame. »
- « Il y a tellement de chose que j’aurais aimer faire… Comme avoir des enfants. Si je m’en sors, pourrais-je avoir des enfants ? »
- « Peut-être devriez-vous seulement vous concentrer sur votre problème actuel. Ruminer des choses négatives ne vous aidera pas à aller mieux. »
Des larmes perlèrent au bord de ses paupières et elle détourna son regard. House comprenant qu’il était coincé, se rapprocha d’elle et vint s’asseoir sur le lit. Il lui prit la main.
- « Vous devez croire que vous allez vous en sortir. Je ne supporte pas l’échec et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider. Je suis prêt à tous les sacrifices pour que vous ayez le meilleur chirurgien du pays et je ne vais pas vous laisser faire capoter mes plans de vous sauver. »
La jeune femme le visage inondé de larme se tourna à nouveau vers lui et lui sourit.
- « Vos collègues m’ont dit que vous vous étiez démené comme un diable pour faire venir le meilleur cardiologue du pays. Je vous en serais éternellement reconnaissante. »
Sans qu’il puisse l’esquiver, elle le prit alors dans ses bras et pleura un moment sur son épaule.
House se hâtait de rejoindre son bureau tout en composant une liste de reproches à faire à ses deux collègues. Il allait leur préparer une vengeance digne de ce nom !
Pour l’instant il avait un sérieux besoin de se défouler et jouer à un jeu vidéo très violent était la seule option qu’il avait. C’est pourquoi il se dirigeait vers son bureau. Mais alors qu’il allait enfin pénétrer dans ce lieu de refuge, il y vit Foreman, Chase et Cuddy en grande conversation très animée et joyeuse. Comprenant qu’il en était sûrement le sujet, il fila sans être vu.
Mais au détour d’un couloir, il percuta Cameron et faillit tomber en l’entraînant dans sa chute. Furieux de la croiser alors qu’une colère germait en lui, il la poussa dans la première pièce qu’il trouva et qui s’avéra être un placard à balai.
Cameron, intriguée, le regardait de travers. Il souffla un bon coup, ravi d’être enfin isolé. Puis il regarda Cameron et eut une idée.
- « Cameron, faut que vous m’aidiez ! »
- « Qu’est-ce qu’il vous arrive encore ? »
- « Je n’en peux plus ! Je vais craquer. Chase, Foreman et Cuddy veulent ma mort. Ils sont sans arrêt sur mon dos, je n’ai aucun répit ! Je vous en supplie aidez moi. »
- « D’accord. Que dois-je faire ? »
- « Vous êtes une sainte, Cameron. Laissez moi être méchant. »
- « Juste deux ou trois remarques désobligeantes qui resteront entre nous. Des trucs très soft, je vous promets ! »
- « Je refuse. Je veux bien vous aider à trouver un palliatif mais je refuse celui-là ! »
- « Même si je dis du mal de quelqu’un d’autres comme Cuddy par exemple. »
- « Même si vous dites du mal de quelqu’un d’autre. Enfin, il y a sûrement une meilleure solution que de hurler des propos diffamatoires sur quelqu’un ! Utilisez votre énergie négative de façon plus positive. Faîtes des travaux manuels, je ne sais pas comme des… »
Mais Cameron ne finit jamais sa phrase. House avait trouvé sa proposition plus que bien placée et avait écouté son conseil avec beaucoup d’attention. Même si Cameron ne s’attendait sûrement pas à ça. Mais devrait-elle se plaindre ? Le fait que House ait trouvé ses lèvres et ce baiser enflammé comme défouloir de sa colère naissante ne lui soit pas venu à l’esprit en premier ne devait pas lui faire oublier tous les avantages qu’elle-même tirait de cette occasion. Elle ne sut combien de temps dura cette échange. Elle restait concentrée sur les lèvres douces et affamées de son supérieur, de ses mains chaudes et fermes qui la maintenaient contre lui et de son souffle chaud et sensuel qui lui caressait délicieusement la peau.
Lorsqu’il s’écarta enfin d’elle, ils reprirent leur souffle avant d’échanger un regard gêné.
- « Merci pour votre aide, Cameron. »
House disparut aussitôt du placard laissant Cameron encore sous le choc. Ce défi devenait plus intéressant qu’il ne lui avait semblé au premier abord. Souriante, elle quitta à son tour le placard.
House était décidé à prouver qu’il était plus fort qu’eux tous. Ce fut pourquoi, il se dirigea en premier lieu d’un bon pas vers son bureau où ses trois ennemis du jour l’attendaient, tout sourire, prêts à lui faire une belle crasse.
House décida d’attaquer en premier. Il allait leur montrer qui était le maître de la manipulation. Ils allaient regretter leur petit jeu.
- « Ah je vous cherchais justement ! »
- « Bien sûr Dr Chase. Je viens de voir cette pauvre femme. Je suis restée un moment près d’elle. Elle était tellement désespérée. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour soulager un peu son angoisse. Elle a pleuré un long moment sur mon épaule mais je pense que cela l’a énormément soulagé. Elle a dit qu’elle se sentait prête pour l’intervention. J’espère que son cardiologue ne va pas tarder. »
Il se tourna alors vers la directrice qui restait sans voix alors que les sourires de Chase et Foreman avaient perdu de leur intensité.
- « Dr Chase, Dr Foreman, vous serait-il possible de vérifier que tout est prêt pour l’intervention de demain matin ? Je serais très ennuyé pour cette pauvre femme si un incident mineur devait l’empêcher d’avoir droit à l’opération qui lui sauvera sans nul doute la vie. »
Chase et Foreman disparurent aussi sec. House se dit qu’ils avaient sûrement compris qu’à quelques heures de l’échéance de ce défi, il n’était vraiment pas prudent d’énerver d’avantage leur supérieur.
Cuddy le regarda d’un air suspect, semblant chercher la faille. Il se contenta de lui sourire de façon énigmatique, se délectant de lire les différentes émotions qui traversaient la directrice.
- « Vous aviez besoin de moi, Dr Cuddy ? »
- « Non. Pas pour l’instant mais je vais rendre visite à votre patiente histoire de m’assurer de son bon état psychique. »
- « Mais je vous en prie, faîtes. »
Cuddy, les lèvres pincées, passa rapidement à côté de lui et disparut dans le couloir. House tout sourire, s’installa dans son confortable fauteuil et posa ses jambes sur le rebord de son bureau. Il était un as. Surtout que le conseil technique avait lieu dans moins de deux heures. House décida de les occuper en rendant folle Cuddy. Pour cela, il rejoignit les infirmières et leur remplit toute la paperasse qu’elle demandait avant d’aller donner un coup de main dans les autres services, allant jusqu’à mettre une blouse blanche. Il surprit Cuddy qui l’observait d’un regard noir alors qu’il effectuait des soins à un nourrisson, prenant le temps de rassurer ses parents. Cuddy intercepta Cameron qui passait par là, souriante.
- « Dr Cameron, vous savez ce que House peut bien nous cacher ? »
- « Non, je l’ignore mais il respecte votre contrat, n’est-ce pas là le plus important ? »
Cuddy ne répondit pas et regarda à nouveau House qui lui lança un sourire espiègle. Elle quitta son poste d’intervention pour se rendre au conseil technique. Sur le chemin, elle chercha un moyen de clouer le bec à House malgré tout. Elle ne voulait pas être la perdante. Pas encore.
Quelques heures plus tard, la décision de renvoyer le Dr Sheffield était prise. Le conseil se sépara et Cuddy vit que House attendait sagement à la sortie.
- « Ne faîtes pas le gamin s’il vous plaît ! »
- « N’empêche j’ai gagné ! Dites au revoir au gentil House ! »
- « Notre défi n’est pas achevé. Les 48h prendront fin à 10h demain matin. »
- « Pourquoi est-ce que je continuerais alors que j’ai obtenu ce que je souhaitais ! »
- « Pas tout, House. Juste le renvoi du Dr Sheffield. Je n’ai pas encore accepté le transfert de votre cher cardiologue. »
- « Quoi ? Mais l’intervention est pour demain matin. »
- « Et bien vous savez ce qu’il vous reste à faire, gentil Dr House ! »
Elle lui sourit avec ironie et quitta l’hôpital. Elle avait eu le dernier mot et en semblait ravie. Bien sûr, House avait encore gagné en obtenant le renvoi d’un médecin et en obtenant celui qu’il souhaitait mais cela n’avait pas été entièrement simple pour lui. Elle démarra sa voiture en souriant, repensant au dernier tour qu’elle avait joué à House.
House n’avait pas bougé de sa chaise. Il était d’humeur bougonne. Quelques instants plus tôt, il croyait qu’il allait être libéré et maintenant, il se retrouvait à nouveau coincé. Il réalisa que Cuddy était partie et que personne ne saurait qu’il avait quitté l’établissement. Il pourrait très bien rentré chez lui et insulté n’importe qui au téléphone pour se défouler. Mais une ombre à ses côtés effaça ses douces pensées. Cameron se tenait devant lui.
- « Cuddy m’a chargé de vous surveiller jusqu’à demain matin. Elle a pensé qu’un peu de gentillesse pourrait m’être utile après cette rude journée. »
House soupira tout en suivant Cameron vers la sortie. Il lui tendit son casque de moto et s’installa sur son bolide. Alors que Cameron prenait place derrière lui, passant ses bras fins autour de sa taille, il se tourna vers elle.
- « Je vais avoir besoin de beaucoup d’aide ce soir pour réussir à vaincre ça ! »
- « Je suis là pour ça ! »
Ils se sourirent et House démarra l’engin qui s’éloigna dans la nuit.