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Je n'ai jamais pu voir les épaules d'une jeune femme sans songer à fonder une famille.
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Second souffle : Chapitre 2

Voilà plus d’une semaine que je sais que ma vie sera écourtée. J’ai demandé au Général à continuer les missions, il ne peut pas me refuser ça. Le Colonel veille constamment sur moi, il est adorable. En fait, il ne me quitte plus du tout. J’apprécie sa présence. On flirte plus ouvertement mais il ne veut toujours pas m’avouer explicitement ses sentiments, il pense que j’ai toujours une chance de m’en sortir. Il veut me préserver et se préserver.

Bref, les missions se succèdent, les semaines aussi. Elles me rapprochent inexorablement de la fin.

    Et puis hier, tout s’est accéléré. Je me suis évanoui dans mon labo et quand j’ai ouvert les yeux, ce matin, j’étais à l’infirmerie. Je ne suis pas surprise de voir le Colonel O’Neill endormi sur mon lit, me tenant la main. Je le réveille doucement.

 

S : Mon colonel ?

 

J, émergeant: Hum…Carter! Vous vous êtes enfin réveillée. Vous m’avez flanqué une de ces trouilles !

 

Je souris, confuse :

 

S : Désolé

 

Sur ce, Janet arrive, le visage consterné. Je lui demande ce qui s’est passé.

 

Ja : Apparemment, la maladie gagne votre corps de plus en plus vite Sam. Je vous déconseille de repartir en mission. Je vous ai fait une prise de sang, j’aurai les résultats dans peu de temps.

 

A quoi servent les résultats ! Je n’ai pas besoin de résultats scientifiques et de longues équations pour voir que mon état se détériore dangereusement vite. J’ai presque perdu 8 kilos en 1 mois et demi, mes forces déclinent, mes sens se perdent. Mes nuits sont pénibles et mon mal de tête ne me quitte plus. Je me contente de répondre :

 

S : Merci Janet.

 

Le Colonel me regarde et me caresse le front. Je ne sais pas quoi lui dire pour le rassurer. Il commence à entrevoir l’horrible finalité de ma vie. Pourtant, il veut encore y croire. Il en a besoin, et moi aussi. Je lui demande :

 

S : Mon Colonel, j’ai une faveur à vous demander.

 

Il se rapproche de moi.

 

J, doucement : Bien sûr Carter, tout ce que vous voudrez.

 

Je lui murmure, les larmes aux yeux et la voix en sanglots :

 

S : Amenez-moi pêcher, s’il vous plaît.

 

C’en est trop, il craque. Les larmes coulent lentement le long de son visage. La voix brisée, il chuchote :

 

J : Mais bien sûr Carter, je n’attendais que ça.

 

Il caresse ma main avec son pouce et tente d’arrêter ses larmes. Je ne peux pas le voir pleurer comme ça, c’est encore plus déchirant que la douleur.

 

S : Colonel, arrêtez de pleurer, je vous en prie. J’ai besoin de rire. Je veux que vous me fassiez encore rire avec vos blagues idiotes, comme avant.

 

Il sourit, un sourire douloureux.

 

J : Eh ! Elles ne sont pas idiotes mes blagues ! Et vous je veux que vous ne me quittiez pas. Comment va faire SG1 sans vous ? Comment je vais faire moi ? Vous êtes la seule scientifique que je supporte. Qui va m’expliquer toutes vos théories auxquelles je ne comprends rien si vous n’êtes plus là ? Et qui rira à mes blagues, hein ?

 

Je ris, ça me soulage un peu. Je ferme les yeux et plonge dans un profond sommeil, sans rêves, sans anges, ni démons. Je déteste que mes nuits soient vides comme ça. La réalité m’échappe et je ne peux même plus trouver un semblant de réconfort dans mes rêves. C’est injuste.

    Je suis devant l’ascenseur avec SG1, Janet et le Général. Il nous a accordé 5 jours de permission. Mes amis me disent au revoir comme s’ils avaient peur que je ne revienne pas. J’ai des doutes moi aussi, mais je m’efforce de faire bonne figure devant eux.

 

Ja : S’il y a le moindre problème, vous m’appelez.

 

J : Pas de problème Doc. Allez venez Carter, le Minnesota n’attend plus que nous !

 

Je rentre dans l’ascenseur et fait un dernier signe à mes amis avant que les portes ne se referment. Peut-être définitivement. J’ai la pénible impression que se sera le cas.

Je profite de chaques secondes passées à la base, pensant peut-être que se sera la dernière. Tout le monde est étonné que j’accepte avec autant de résignation ce qui m’arrive, moi la première. J’ai rangé mon labo avant de partir. Mes expériences sur le réacteur ne sont pas terminées, tant pis. Je pense à tout ce qui a été tenté ces derniers jours. La Tok'ra est toujours introuvable. Je vais mourir et mon père ne sera pas là. Les Asgards n’ont pas pu m’aider, ils n’en avaient pas le droit. Le Colonel s’est tellement énervé contre eux qu’ils ont failli rompre tout lien diplomatique avec la Terre. La seule chose qui aurait pu me sauver est un sarcophage. Malheureusement, comme le Colonel l’a subtilement fait remarquer, il semblerait que l’on soit en rupture de stock. Qu’est ce que ça fait du bien de l’entendre sortir ses stupides blagues !

 
 
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