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«La culture, c'est comme l'amour. Il faut y aller à petits coups au début pour bien en jouir plus tard.»
[ Pierre Desproges ]
Imagine

Portée disparue : Chapitre 2

 Finalement, le fait qu’une équipe SG soit revenue sur Alhora, et que le Conseil l’ait tenu secret, contribua à précipiter les évènements. Indignés, constatant qu’on leur cachait ce qu’on voulait, les résistants décidèrent d’agir. Deux jours plus tard, ils se réunirent  dans la Grande Salle qui servait au Conseil pour annoncer ses décisions. Il y avait deux tribunes, pourvues des systèmes de micros ; Norella et Nassel’f, qui avaient été choisis par le groupe comme ‘représentants’, s’installèrent devant l’une d’entre elles. Ensuite, ils signalèrent grâce aux hauts-parleurs des couloirs que tous les Alhorans étaient attendus dans la Grande Salle.
   Les gens arrivèrent par vagues, interrompus dans leur travail, se demandant bien pourquoi on les convoquait en pleine journée. Le Conseil, accompagné de gardes, fut parmi les derniers. Ils se dépêchèrent de prendre d’assaut la deuxième tribune, sans se douter qu’elle laissée libre exprès pour eux. Lorsque la salle fut remplie, Norella demanda le silence et sa voix claire résonna :
« - Mes amis Alhorans, vous devez vous demander pourquoi ce n’est pas le Conseil que vous êtes en train d’écouter. C’est bien simple, ce n’est pas lui qui vous a convoqués ici. C’est nous...Et par ‘nous’, je parle de tous ceux qui sont d’accord avec moi pour affirmer que le règne de ce Conseil vieux, fermé et buté a trop duré ! Je parle de la Résistance. La majorité d’entre vous ne nous connaît probablement pas, mais le Conseil nous connaît, lui.
   - C’est n’importe quoi ! Ne l’écoutez pas, mon bon peuple...
   - S’il vous plaît, maître Rastus, pourriez-vous me laisser la parole ? Ce sera votre tour ensuite, je vous l’assure. »
Le calme et la politesse de Norella firent grande impression sur le public et le Conseil dut se taire. Elle reprit :
« - Car ce que quasiment tout le monde ignore, c’est les raisons qu’a le Conseil de ne plus accepter de nouveaux membres ! Ils nous ont caché de nombreuses manigances, refusent le progrès et se sont même enrichis derrière notre dos...Un nouveau membre risquerait de s’en apercevoir et de les dénoncer... »
Des murmures surpris, révoltés ou incrédules parcoururent la salle. Sam, qui était parmi les résistants, respira mieux. Jusqu’ici, son amie se débrouillait bien et elle avait Nassel’f pour la soutenir. Le public semblait relativement ouvert et attentif.
« - Nous avons des preuves » avança la jeune femme « mais la Résistance n’a pas l’intention de prendre le pouvoir. C’est à vous, aux citoyens de décider.
   - C’est pour cela » ajouta son compagnon « que nous avons décidé de laisser le Conseil se défendre et s’expliquer s’il le peut. »
Les trois vieillards les accusèrent de calomnie, s’insurgèrent et déclarèrent qu’ils n’avaient rien à justifier. Tant pis, ils l’avaient voulu...La Résistance fit défiler, sur l’écran géant qui constituait un mur de la salle, toutes les preuves et les documents accablants qu’ils avaient réunis. Enfin, ils parlèrent de la Porte des Etoiles, d’où était venue une jeune femme d’une autre planète – et l’on fit monter Sam aux côtés de Norella – et qui aurait pu les emmener sur une nouvelle planète, leur permettre de vivre à l’air libre...Et dont le Conseil n’avait pas voulu entendre parler. Ils convainquirent les sceptiques, firent réagir les mous. L’un des membres du Conseil ( Matus, le moins arrogant) s’effondra et reconnut leurs torts. Les deux autres, furieux, ordonnèrent à leurs gardes de les défendre, mais ceux-ci refusèrent d’obéir et le Conseil fut emprisonné. Un triomphe total et sans effusion de sang...Le soir même, il y eut un plébiscite qui approuva à 96% l’idée de former un nouveau Conseil, de douze membres, dont chacun serait issu d’un atelier et élu par celui-ci.
   Sam fut traitée comme une invitée d’honneur, et elle leur promit de trouver une planète où l’atmosphère leur conviendrait, et de revenir dans deux jours maximum. Le lendemain, tous l’accompagnèrent jusqu’à la Porte. Norella la serra fort dans ses bras, toute émue, et murmura :
« - On restera en contact, même quand nous serons sur cette nouvelle planète, hein ?
   - Bien sûr ! J’ai bien l’intention d’être la marraine de votre premier enfant » plaisanta le major.
   - ‘Ma reine’ ? C’est quoi ? »
Son amie éclata de rire et lui expliqua en quelques mots. Nora rit également et répondit qu’elle en serait ravie. La jolie Alhorane avait posé sa candidature pour être élue par son Atelier, et vu les sondages, elle était bien partie. Après une dernière étreinte, Sam se détacha et s’avança vers le DHD. Elle composa les coordonnées de la Terre, et actionna l’engin qu’elle avait construit grâce aux techniques de ce monde pour remplacer le signal du GDO. Restait à espérer que ça marcherait...Mais, logiquement, ça devait fonctionner. « Allez, Sam, ne sois pas pessimiste pour une fois »...
Elle attendit quelques secondes, puis adressa un dernier signe à ses amis et passa la Porte.

 

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  Cela faisait maintenant trois jours que Jacob, profondément abattu par la nouvelle de la mort de sa fille, était reparti sur son vaisseau, aussitôt après la cérémonie en l’honneur de Sam. La date de l’enterrement civil n’était pas encore décidée, et Mark n’était au courant de rien. Teal’c se concentrait sur son Kel’no’reem pour essayer de se changer les idées ; Janet et Daniel, de plus en plus proches, se soutenaient et essayaient d’aider Cassandra et Jack autant qu’ils le pouvaient. Celui-ci, comme à son habitude, errait dans les couloirs, mais sans grande conviction – plus par habitude. Il ne faisait plus aucune blague (même pas lorsqu’il avait appris pour Daniel et le doc) et se traînait comme une âme en peine, le visage fatigué, des cernes toujours plus grands sous ses yeux. Ses pas le menèrent jusqu’au labo du major. Il hésita, posa la main sur la poignée...
  L’alarme signalant l’ouverture de la Porte retentit soudain. Parce qu’il n’avait rien d’autre à faire, le colonel partit à petites foulées vers la salle d’embarquement. Lorsqu’il arriva, il trouva le sergent Siler perplexe devant l’étrange signal qu’il recevait.
« - Cela ressemble un peu à celui de SG-1 ,c’est la même fréquence que les nôtres mais pourtant...
   - Ouvrez l’iris » commanda Jack, mu par une intuition subite.
 «- Mais, colonel ?...
   - Faites-le !! »
Siler obéit. La protection en titane pur s’ouvrit pour laisser apparaître le vortex. Le général arriva à ce moment-là.
« - Colonel, puis-je savoir ce qui vous prend ? Je n’ai donné aucun ordre... »
Pour éviter les reproches d’Hammond, Jack détourna le regard de nouveau vers la salle d’embarquement.
Une femme se tenait là, dans la lumière bleutée.
Il la reconnut aussitôt.
Elle sourit. Son cœur s’arrêta.  

 

Le général remarqua le regard étrange que Jack fixait sur la Porte, et tourna lui aussi la tête. Il ne put y croire. Non...Incroyable, impossible, inimaginable...Ils avaient pourtant acquis la certitude qu’elle était morte, elle ne pouvait pas avoir survécu...Pourtant, aucun doute n’était possible : la jeune femme blonde qui se tenait, un peu hésitante, en haut de la rampe d’embarquement n’était autre que le major Carter.
  Le sergent Siler referma l’iris avec la tête de quelqu’un qui a vu un fantôme. Quant à Jack...Il dévala l’escalier et se précipita sans tenir compte des appels du général qui tentaient de l’avertir que ce n’était peut-être pas elle, qu’il fallait être prudent...
Le colonel arriva devant la port de la salle, soudain effrayé à l’idée qu’elle ne soit pas réelle, qu’elle n’ait été qu’un rêve...Il entra pourtant.
  Elle était là. Bien là. Elle fit quelques pas vers lui, s’arrêta. Jack repensa aux paroles de général – mais franchement, il voyait mal pourquoi un Goa’uld ou toute autre bestiole ayant pris possession de Carter serait revenu ici, sans armes, avec ses vêtements...Il chercha tout de même une question à lui poser, un petit test qui, si elle répondait immédiatement, sans fouiller dans sa mémoire, prouverait qu’elle était bien le major. Une idée lui vint. Il demanda d’une voix incertaine :
« - Terra ? »
Des larmes montèrent aux yeux de Sam qui répondit en souriant :
« - C’est bien moi, Jona. »
Alors Jack franchit le mètre qui les séparait et la serra fort, fort, fort dans ses bras. Oubliée, la froideur de militaire...
« Sam, Sam ! » chantait sa voix à son oreille, tandis qu’il la serrait contre lui à l’étouffer. La jeune femme lui rendait son étreinte, les bras jetés autour de son cou, retrouvant avec bonheur la chère odeur familière, la voix dont les inflexions étaient si tendres qu’elle la reconnaissait à peine. Les habituels soldats avaient déserté la salle d’embarquement et ils étaient seuls.
Il ne voulait plus la lâcher, mais, quand même étonné par ce ‘miracle’, il chuchota à son oreille :
« - Mais comment ?... »
Elle rit doucement – oh, ce rire...dire qu’il avait failli la perdre – et répondit :
« - C’est un peu compliqué...Mais disons qu’on a de nouveaux alliés. 
   - Ah, fantastique » fit-il, sur un ton qui semblait dire ‘mais je m’en fous, l’important c’est que vous soyez là’. Elle rit encore. Il respira son merveilleux parfum, le cœur serré comme par un étau et lâcha soudain :
« - Carter, épousez-moi. »
Elle s’écarta un peu de lui, croyant à une plaisanterie – de mauvais goût, certes, mais enfin, c’était Jack – et rencontra son regard chocolat, grave et tendre. Elle sut alors qu’il ne plaisantait pas. Qu’il était même diablement sérieux, au contraire...
  Un petit sourire triste, plein de regrets, éclaira le visage de Sam. Elle se haussa sur la pointe des pieds, l’embrassa sur la joue, puis le contourna pour s’avancer vers ses amis qui l’attendaient à l’entrée de la salle. Elle avait à peine fait trois pas que Jack se retournait pour lancer, sur un ton qui se voulait désinvolte :
« - Vous n’avez pas répondu à ma question, major. »
Elle se retourna à son tour, le regarda dans les yeux, sourit de nouveau.
« - Un jour, peut-être, mon colonel. »
Puis elle avança vers le petit groupe qui s’était rassemblé pour l’accueillir, et passa des bras du général Hammond à ceux de Daniel, et même à ceux de Teal’c, qui lui dit avec un sourire :
« - Heureux de vous revoir, major Carter.
   - Teal’c, quand est-ce que vous vous déciderez à m’appeler par mon prénom ?
   - Mais, dès maintenant si vous le souhaitez, Samantha. »
Surprise, elle lui adressa un sourire ravi. Le Jaffa n’était pas mécontent de son petit effet...Puis, Janet pénétra dans la salle comme un boulet de canon et se jeta dans les bras de son amie qu’elle ne croyait plus revoir, et dont elle venait juste d’apprendre le retour. Maudite infirmerie qui l’avait retenue...
  Toujours sur la rampe d’embarquement, Jack regardait ces effusions avec un léger sourire aux lèvres. Un jour, peut-être, mon colonel...Elle n’avait pas dit non.
Fin
 
PS : J’espère que vous avez apprécié, si vous êtes arrivé(s) jusque là...Un p’tit mail, ça fait toujours plaisir (s’il vous plaît- s’il vous plaît- s’il vous plaît !!) !

 

 

 

 

 

 

 
 
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