Auteur : Raphi
Spoilers : Fin de la saison 1.
Note : Suite aux supplications déserpérées de certaines Shweiristes (;-))... voici la suite !
Depuis « l’incident » sur le balcon, elle ne lui adressait plus la parole ou presque. Leurs relations étaient strictement professionnelles. Adieu les discussions nocturnes jusqu’à tard dans la nuit. Adieu les couchers de soleils sur le balcon derrière la salle des commandes.
Adieu les regards, les sourires, les clins d’oeils… Adieu tout ce qui faisait que leur relation était si spéciale et si exceptionnelle. C’était il y a deux semaines.
Adieu Nous… pensa t-elle tristement en posant son livre sur sa table de chevet.
Qu’est-ce qui avait pu clocher ? Tout semblait aller bien, ils se regardaient dans les yeux, il s’apprêtait à l’embrasser, ils avaient ris ensemble après que Rodney se soit pris une baffe retentissante de Teyla, bref… Le magnétoscope de sa mémoire mit le souvenir sur « pause ».
Qu’est-ce qui avait pu se passer pour qu’il lui fasse la blessante réflexion « C’était juste pour le sexe alors ? ». Elle revoyait son regard qui s’assombrissait, son corps qui se détachait lentement du sien… et lui qui la laissait au fond du désespoir sur ce maudit balcon.
Et elle ne comprenait pas pourquoi.
***
C’était devenu une sorte de rituel maintenant. Dès qu’il se sentait énervé ou contrarié par quelque chose, il prenait une douche. Il laissait l’eau brûlante faire le travail du psy de la base, en somme.
Il avait failli céder à l’attrait que représentait une relation avec Elizabeth… Durant un instant, son regard accroché par le sien, il avait oublié tous les problèmes qui se posaient autour de lui.Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas…
***
Comme à chaque briefing, ils avaient tout fait pour que leur regard ne se croise pas. Comme à chaque briefing, ils n’avaient échangé que les paroles strictement nécessaires au bon déroulement de la mission. Comme à chaque briefing, elle avait mis un terme à la réunion avec un petit mot sympathique. Et comme à chaque briefing, les membres de l’équipe étaient tous sortis de la salle de conférence.
- Je peux savoir ce que vous voulez major ? demanda t-elle sans lever les yeux de ses papiers et sans cesser d’écrire.
Elle refusait obstinément de lever les yeux.
- Je voudrais vous parler de ce qui s’est passé sur le balcon l’autre soir.
La mine du crayon à papier avec lequel elle écrivait s’écrasa sur la feuille. Elle ne laissa rien voir de son trouble, épousseta les restes de la mine et prit un taille-crayon.
- Je regrette ce que j’ai dit et…
L’ordre était sans équivoque.
- Vous avez dit ce que vous pensiez. A partir de là les choses sont claires entre nous. Après tout, il n’y avait pas de sentiments en jeu, n’est-ce pas ? dit-elle froidement tout en sachant pertinemment que c’était exactement le contraire.
Elle avait levé les yeux pour lui faire face, et son regard couleur acier aurait glacé le sang de John, s’il avait eu moins de volonté. Cependant il ne répondit rien.
- A présent, sortez.
Il s’exécuta sans un mot. Elle chassa l’unique larme qui avait perlé à ses yeux et se remit au travail.
***
Il aurait dû s’en douter, de toutes manières. On ne jouait pas impunément avec les sentiments d’Elizabeth Weir. Et elle ne l’avait même pas laissé tenter de s’expliquer. En la rejetant, il avait fait encore plus de ravages que Teyla et sa nymphomanie.
***
Et voila… il ne t’as pas fallu beaucoup de temps pour craquer, pensa t-elle en contemplant les longues coulées noires de mascara sur son visage. Elle se passa le visage sous l’eau pour enlever le maquillage.
Dans la pièce derrière-elle, les notes de « Mad About You » de Hooverphonic se faisaient entendre.
***
Ca ne s’arrêterait certainement pas comme ça. Ca n’allait pas s’arrêtait parce qu’il avait tout gâché. Non, c’était impossible, songeait-il, tandis qu’il tentait de discipliner ses cheveux. Il restait forcément quelquechose.
***
Elle avait enfin arrêté de pleurer… au bout d’une heure de pause qu’elle s’était octroyée pour se calmer, faire le point, et reprendre contenance avant de retourner travailler. Elle regarda sa montre. 18h45. Elle décida de travailler une nouvelle heure avant d’aller manger et de se remettre au travail.
Elle sortit et sur le pas de sa porte… se trouvait un papier qui semblait avoir été chiffonné et déplié plusieurs fois.
19 h, même balcon que la dernière fois.
Pourquoi est-ce que son cœur battait la chamade tout d’un coup ? N’était-ce pas elle qui avait mis un terme à cette relation malsaine d’une voix sèche la dernière fois ? Pourquoi est-ce qu’elle sentait le rouge lui monter aux joues d’un seul coup ?
C’était tellement évidemment.
***
John regarda sa montre. 19h01. Il lui laissait encore 5 minutes. Après quoi il considérerait que c’était définitivement terminé.
- Alors vous êtes finalement v…
Il n’eut pas le temps d’aller plus loin.
- Vous savez John…
Mauvaise idée, pensa t-elle alors qu’elle capturait de nouveau ses lèvres en un baiser enflammé, maintenant que j’y ai goûté, je ne vais plus pouvoir m’en passer.
- On ne joue pas impunément avec mes sentiments… continua t-elle, avant de l’embrasser de nouveau.
Je ne vais vraiment pas pouvoir m’en passer…
- Vous avez tout d’abord m’expliquer ce qui vous a poussé à me rejeter l’autre jour, puis…
Hélas lui aussi semblait avoir du mal à s’en passer.
- … puis je vous dirai quels sont mes projets.
Ses projets ? De quoi parlait-elle ? Peut importait pour l’instant. Alors il lui expliqua sa peur de l’avenir et de ce qui allait se passer dans quelques semaines… La peur de la perdre. Pendant ce temps elle avait posé sa tête dans son cou et il la berçait doucement, au rythme des vagues qui venaient heurter les murs de la cité.
Elle avait pris une décision difficile. Il l’avait fait atrocement souffrir, et elle devait être certaine qu’elle ne se trompait pas d’homme si il devait y avoir quoique ce soit entre eux. Elle voulait l’assurance que ses sentiments étaient aussi forts que les siens.
- C’est très simple John, murmura t-elle. A partir de maintenant, vous avez une semaine pour me séduire à nouveau, après ce que vous m’avez fait. Une fois ce délai arrivé à terme et bien… si j’ai eu la preuve que vous êtes… mon prince charmant, fit-elle en souriant et en provoquant un sourire chez John, et bien… nous pourrons nous engager l’un auprès de l’autre, comme vous l’avez dit la dernière fois.
C’était une idée complètement farfelue, mais après tout il l’avait mérité, songea t-il en repensant à la phrase blessante qu’il lui avait dit.
Elle enleva ses mains de sa nuque.
- Une semaine ça risque d’être très long, dit-il tout en posant ses mains sur le visage de Liz. Ai-je droit à un dernier baiser avant ma mise à l’épreuve ?
Elle n’avait jamais été aussi radieuse. Il posa délicatement ses lèvres sur les siennes et ferma les yeux pour apprécier pleinement ce dernier baiser avant une semaine qui promettait d’être longue, très longue même…
Alors, je fais une suite une pas ?? :-D