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Tous les sages le savent: rien n'est pire qu'une femme qui obéit avec le sourire...
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Pourras-tu me pardonner : Chapitre 2

            -Un goa’uld ?
            -J’ai tout de suite pensé au major Carter. Mais je ne vois pas pourquoi Carter serait un danger pour nous. Et puis cette Léna est arrivée, elle est blonde, mais je ne crois pas qu’elle ait les yeux bleus.  Je me méfie de cette femme mon général. Appelez cela une intuition, je ne sais pas. Malheureusement je ne peux pas vous en dire plus.
            -Nous allons rester sur nos gardes conclut Hammond. Je vais tenir compte de vos réserves concernant Léna. Je vais la faire placer dans une cellule immédiatement.
Jonas était retournée la voir malgré les ordres du général Hammond. Il savait qu’on allait la mettre en détention, et voulait le lui dire.
Elle l’accueillit en souriant :
            -Jonas vous êtes revenu, je suis contente, je commençais à m’ennuyer.
Jonas était un peu crispé :
            -Malheureusement j’ai une mauvaise nouvelle pour vous Léna, le général Hammond veut vous mettre en cellule avec interdiction de recevoir des visites.
Léna le regarda suffoquée
            -En prison !
Tout sourire avait disparu de son visage, seule une détresse immense se lisait sur ses traits.
            -Pourquoi ?
Elle se mit à pleurer, un chagrin silencieux qui fit mal à Jonas. Elle semblait se résigner mais dans la douleur.
Elle se jeta dans ses bras
            -Jonas, je n’ai rien fait que subir le courroux de ma reine. Elle m’a punie, c’est mon seul crime. Je ne vous veux aucun mal. Ramenez-moi sur la planète où vous m’avez trouvée, laissez-moi y mourir, mais ne m’enfermez pas dans une prison. J’étouffe dans votre base, il n’y a pas d’air, que des murs gris et tristes.
Jonas était ému et trouvait très injuste cette situation. Il essaya de lui faire prendre patience.
            -Ne résistez pas quand on viendra vous chercher, faites preuve de bonne volonté pour montrer votre bonne foi. Ils se rendront bien compte que vous n’êtes qu’une victime. Je vais parler pour vous au général Hammond et au colonel O’Neill.
            -Je suis sûre que ça vient de lui, il a l’air de me détester dit Léna d’une voix plaintive.
            -Pourquoi dites-vous ça ? Il ne vous connaît pas dit Jonas surpris.
            -Il a été si dur avec moi tout à l’heure.
Le jeune homme ne demandait qu’à la consoler, il ne s’en priva pas.
Léna réfléchissait, cela faisait plusieurs mois déjà qu’elle était partie en mission pour essayer de piéger les Tauris. Sa reine n’était pas pressée, le temps jouait en sa faveur. Il fallait d’abord que SG1 trouve Léna. C’est cela qui avait été le plus long. Quand elle était venue à la base l’année précédente, Kali avait truffé le système informatique de mouchards et elle avait pu relever toutes les planètes qu’ils n’avaient pas encore visitées. P3F655 en faisait partie. Le plan de Kali était simple, Léna irait habiter sur cette planète, surveillerait le shapaï et tendrait son piège quand ils viendraient. Ce qui était étonnant dans ce plan c’est que tout paraîtrait naturel. La jeune fille avait répété son rôle, cela ne lui serait pas difficile d’inspirer la pitié. Elle pourrait pénétrer dans la base et préparer la venue de la reine.
La soirée était bien avancée. Sam avait eu l’idée d’inviter chez elle ses amis afin d’oublier un peu les soucis du quotidien. Il avait été décidé que l’on ne parlerait pas boulot. Celui qui oserait le faire serait mis aussitôt à l’amende.
Etaient réunis dans le salon, Jonas, Janet, Jessica Paris, Adeline Tournon, Sam, le colonel et Teal’c. Le général Hammond avait promis de passer en fin de soirée car il devait assister à un spectacle de théâtre où ses petites filles jouaient un rôle important.
Le dîner qu’avaient préparé Sam et Jessica venue l’aider avait été très réussi. Les vins étaient succulents et à la fin du repas tout le monde était fort gai. Jonas était en train de raconter une mésaventure qui lui était arrivé quand il était encore sur Kelonia quand on entendit nettement un coup de sonnette.
            -C’est peut être le général Hammond dit Jonas.
            -Continuez votre histoire Jonas elle est trop drôle j’en pleure dit Janet en s’essuyant les yeux.
Sam alla ouvrir, une jeune femme un peu intimidée se tenait devant elle, elle était vêtue simplement d’une robe bleue qui lui allait bien au teint. La température étant clémente elle avait les bras découverts. Au cou elle portait une chaîne en or avec une médaille. Elle ne disait rien se contentant de regarder Sam.
            -Vous désirez madame, lui dit Sam avec un grand sourire.
            -Je voulais vous voir, vous êtes Samantha Carter ?
            -Oui, qui êtes-vous ?
            -Je m’appelle Miranda et je viens de très loin.
Elle ajouta en entendant les rires qui venaient de l’intérieur de la maison,
            -Je ne voudrais pas vous déranger, vous avez du monde.
            -Oh c’est rien dit Sam ils peuvent se débrouiller sans moi. Et si vous m’expliquiez qui vous êtes ?
Miranda sourit :
            -Vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas ?
            -Non pas du tout, entrez vous allez prendre un verre avec nous.
Ils avaient mis de la musique et Jonas se laissait entraîner passant d’une femme à l’autre.
            -Vous ne dansez pas colonel ? Dit Janet en le prenant par la main.
            -Surtout pas dit –il sans rire, à moins que vous vouliez que je vous écrabouille les pieds !
            -Sans façon colonel répondit Janet en tourbillonnant au milieu du salon.
            -Une nouvelle amie major ? Dit Jonas en voyant la jeune fille.
            -Je vais essayer de trouver un coin tranquille, elle veut me parler, mais ça ne va pas être facile ajouta –telle en riant. La musique était forte et couvrait les voix.
La musique s’arrêta d’un coup, un oh désappointé jaillit de la piste de danse improvisée.
            -Eloignez-vous d’elle major ! Cria le colonel. Il faisait face à Miranda, le visage impénétrable. Tout le monde faisait silence Sam réagit la première :
            -Que se passe t-il mon colonel ?
Il passa du visage de Sam à celui de Miranda et jeta ces mots d’une voix sourde :
            -C’est Kali !
Sa phrase fit l’effet d’une bombe.
            -Kali ! Mon colonel ? Elle ne lui ressemble pas du tout !
            -Et pourtant, c’est elle comme elle ne se montre jamais, au naturel, sans maquillage, sans artifices. Vous pouvez me croire, je l’ai vue souvent ainsi.
 Il était devant elle et la dominait de sa haute taille.
            -Qu’est ce que tu es venue faire ici ?
Elle le regardait sans comprendre, elle se mit à pleurer.
            -Je suis désolée.
O’Neill la regardait impassible, les bras croisés,
            -Réponds-moi !
            -Vous êtes sûr mon colonel !   Dit Janet.Elle ne ressemble pas du tout à une goa’uld !
            -Je ne pourrais jamais oublier son visage dit –il durement, même si je le voulais, c’est impossible.
Sam s’approcha Miranda :
            -Faites attention Carter, elle a plus d’un piège dans son sac.
            -Elle a plutôt l’air terrorisé répondit Sam.
Et elle la conduisit à un fauteuil où elle la fit asseoir.
            -Et si vous nous expliquiez maintenant.
            -Je m’appelle Miranda et le colonel O’Neill a raison d’une certaine manière car j’étais l’hôte de Kali.
            -Etait ? Dit 0’Neill sur ses gardes.
            -Kali est morte, mais j’ai survécu.
.           -C’est pas impossible ça Carter ? demanda le colonel d’une voix dure.
            -C’est ce qu’on a toujours cru, mais on ne connaît pas tout des goa’ulds. Regardez Kendra, elle avait réussi à se séparer de son symbiote, c’était une exception, à l’époque on le pensait, et il y a eu aussi Skaara,  il y en peut-être d’autre, même si c’est très rare.
            -Et si vous nous racontiez tout depuis le début, dit-il.
Miranda commença un long récit, elle le fit pour O’Neill, elle ne voyait que lui.
            - J’étais une jeune esclave de la déesse il y de cela quelques dizaines d’années. Quand un jour son hôte fut tué. Nous étions partis assez loin du palais et trop loin d’un sarcophage. J’étais la servante la plus proche d’elle, le symbiote m’a pris sans me demander mon avis. Partie du palais comme esclave je revenais en souveraine. Etrangement Kali ne m’avait pas détruite. Elle est extrêmement cruelle, et préférait me laisser un peu de ma conscience pour que je profite pleinement de toutes ses cruautés. Ma vie devint un enfer. Le sarcophage me transformait, de jour en jour je devenais plus dure, plus méchante, plus exigeante. Mais au fond de moi-même, il restait toujours un peu de Miranda. C’est alors que Kali fit ta connaissance, dit –elle à O’Neill.  Elle s’était éprise de toi et revint te chercher dans ta base.
O’ Neill ne croyait pas trop à cette histoire. Il avait devant lui Kali. C’est vrai qu’elle était très différente, ses yeux ne brillaient pas, sa voix était normale, elle avait un air tellement humain, que l’on pouvait s’y laisser prendre. La Kali qu’il avait connue avait toujours sa voix rauque et ne quittait jamais ses manières cruelles. Mais les goa’ulds étaient capables de tout, il en savait quelque chose.
Elle continua son récit.
            -Quand elle t’a ramené avec elle, j’ai souvent pleuré dans le fond de mon cœur de la manière dont elle te traitait. Elle s’est servie de mon corps pour te torturer, malgré moi j’accomplissais les gestes, ma main ne pouvait résister à sa force, et c’est impuissante que j’assistais à tous tes supplices, toutes tes douleurs, tous tes cris. Elle hurlait sur toi par ma bouche. Oh je sais que tu ne me pardonneras jamais, J’ai été un instrument entre ses mains, mais je suis le reflet, l’extérieur, la façade de ce qu’elle a été.
O’Neill n’avait pas bronché pendant tout ce récit. Il ne l’avait pas lâchée des yeux, plongeant jusqu’au fond de son regard pour y discerner une quelconque duplicité, soit elle était très forte, soit elle était sincère, mais il ne trouva rien.
Quand elle posa sa main sur son bras, malgré lui il recula.
            -Ne crains rien, elle est morte, elle ne peut plus te faire de mal.
            -Elle est morte comment ? Demanda Jonas.
            -Elle a voulu fuir, se cacher. Elle a quitté mon corps pour changer d’hôte et ainsi disparaître, mais elle n’a pas pu le faire. Quand elle m’a quittée je l’ai tuée, tout simplement comme on écrase un serpent. Elle avait tout prévu, sauf ça.
Miranda son récit achevé le regarda :
            -Que vas-tu faire de moi ? Demanda t-elle, je ne sais pas où aller.
            -Tu es venue seule ?   Comment ?
            -J’ai un petit vaisseau. Et il me reste tous les souvenirs de Kali. Elle connaissait votre maison Sam, elle savait beaucoup de choses de vous. Elle savait aussi où tu habites colonel. Par contre elle ne vous connaissait pas dit-elle à Jonas, je ne sais pas qui vous êtes.
            -Tu n’as toujours pas répondu à la question que je t’ai posée tout à l’heure. Pourquoi es-tu venue ?
            -Parce qu’ils veulent me tuer. Parce qu’ils veulent tuer Kali. Personne ne croit qu’elle est morte.
            -Et pourquoi nous on te croirait ? Poursuivit O’Neill implacable. C’est une histoire à dormir debout.
            -Si j’étais toujours Kali, il y a longtemps que je t’aurais frappé pour te punir de ton insolence. Elle avait dit cela très calmement. Sam et Janet commençaient à la croire.
Janet eut une idée :
            -il y a un moyen de savoir si elle dit vrai Colonel.
            -Ah oui et lequel ?
            -Faisons lui passer une IRM du cerveau. On verra bien si elle a un symbiote ou pas.
            -Entendu dit O’Neill. Mais je préférerais que ça ne se passe pas à la base. Je n’ai pas du tout envie qu’elle y rentre.
            - Aucun problème, dit Janet, nous irons à l’hôpital militaire dès demain matin. En attendant où va-t-elle dormir ?
            -Elle peut rester ici dit Sam.
O’Neill n’était pas du tout d’accord.
            -Non, major, je vais l’emmener avec moi.
            -Dans votre maison ? C’est moins dangereux que chez moi ?
            - Non major, mais je suis sur mes gardes, pas vous dit –il en la regardant sévèrement. Teal’c vous m’accompagnerez. Ça vous rassure major ?
            -Oui mon colonel.
O’Neill la fit monter dans sa voiture et accompagné de Teal’c ils se dirigèrent vers la maison de Jack située à quelques minutes de celle du major Carter.
Miranda était assise à côté de lui, elle regardait ses mains puissantes posées sur le volant. Il faisait nuit et seules les quelques lumières de la ville éclairaient les rues désertes. Quelques minutes plus tard il la conduisit dans une chambre d’amis et se retira dans sa chambre.Teal’c avait préféré squatter le salon, d’où il pouvait voir tout ce qui entrait et sortait de la maison.
La chambre était simple mais elle avait l’air confortable. Rien à voir avec le luxe habituel de Kali. Elle s’en contenterait. Elle ne savait pas ce qui l’attendait, mais dans cette maison calme de Colorado Springs, elle se sentait mieux. Elle s’endormit le cœur plus léger.
Elle sortit de la chambre comme le jour se levait, elle avait gardé sa robe de la veille car elle n’avait pas de quoi se changer. Elle apparut timidement au seuil de la cuisine. O’Neill était entrain de préparer du café et un fumet délicieux se répandait dans toute la pièce. Teal’c était déjà là. Il n’avait pas dormi, juste fait un peu de kel’no’rim, pour se détendre, mais il avait eu un peu de mal car il était préoccupé. Jack ne l’avait pas entendue venir, il sursauta comme elle lui adressait la parole.
            -Excuse moi je ne voulais pas te faire peur.
            -Oh, je ne t’avais pas entendu entrer.
Elle avait froid et se tenait les bras croisés pour essayer de se réchauffer. Il s’en aperçut et lui tendit un pull.
            -C’est un peu grand pour toi.
            -C’est pas grave, tu es si gentil.
            -Tu veux du café ?
            -Qu’est ce que c’est ?
            -Juste une boisson chaude, dont nous terriens sommes assez friands. Je ne vais pas t’empoisonner, tu sais.
            -Excuse-moi colonel, mais je comprends très bien ce que la situation peut avoir de gênante pour toi.
            -Gênante ? Ce n’est pas le mot que j’emploierais dit-il.
Elle tenait son bol avec ses deux mains comme une petite fille, elle but lentement, et le liquide la réchauffa.  Elle le regardait, il était plongé dans ses pensées, quand Teal’c l’en sortit
            -O’Neill nous avons bientôt rendez-vous à l’hôpital !
            -Oui, on y va.
            -Je voulais te demander pardon, colonel, j’ai dit hier soir que j’avais sa mémoire, je me souviens de tout. Je sais que tu ne me pardonneras jamais, mais je tenais à te le dire. Elle le regardait de manière très franche, elle avait un doux regard brun auquel il n’était pas habitué.
            -Tu as toute sa mémoire ? Tu sais tout ce qu’elle a fait ?
            -Oui,
            -Alors te fatigue pas, je ne pourrai jamais te pardonner.
            -Mais ce n’était pas moi !
            -Si c’était toi, et il lui prit la main gauche.
            -Tu vois cette main, c’est celle-là qui tenait l’arme de poing. Je la reconnais très bien, il n’y a aucune différence.
            -Si, il y en a une, elle occupait mon corps, elle avait pris mon esprit ne laissant subsister qu’un semblant de conscience juste pour me rappeler qui elle était, et qui j’étais. Je sais que c’est cette main qui a fait tant de choses cruelles, mais c’est elle qui la tenait, pas moi Miranda.
            -Navré pour toi, mais moi ces histoires de serpents, je m’y intéresse que pour une seule raison : les tuer ! Dit-il d’un ton bref et sans appel.
Miranda redressa les épaules, elle le regarda fièrement.
            -Tu peux penser ce que tu veux, ça ne changera rien aux faits. Et si maintenant vous m’emmeniez dans cet hôpital, pour que je vous prouve que je suis plus un Goa’uld !
A l’hôpital, Janet la prit en main et lui expliqua les différents examens qu’elle allait lui faire.
            -Ce ne sera pas du tout douloureux, rassurez-vous.
            -Colonel ? Vous nous attendez là ou vous rentrez à la base ? Dit Janet. Cela peut durer un moment.
            -Je vais rentrer à la base, vous me tenez au courant.
            -Rassurez-vous colonel, vous serez le premier averti.
Le général Hammond avait écouté très attentivement le récit de la fin de la soirée chez Sam, sans intervenir une seule fois. Son regard un peu sceptique passait de l’un à l’autre. O’Neill ne disait rien, il était plongé dans la contemplation des papiers qu’il avait devant lui.
            -Vous dites major, que c’est Kali, mais que ce n’est plus elle ? Comment est-ce possible ?
            - En fait, tant que nous n’aurons pas les résultats des examens on n’est pas sûr à cent pour cent, dit Sam.
            -Vous avez bien raison d’être prudente major, dit O’Neill, amer, on ne l’est jamais trop avec ces têtes de serpents !
            -Rompez dit Hammond, j’attendrai l’appel du docteur Frazier pour prendre ma décision.  Colonel, vous devriez passer par l’infirmerie, je trouve que vous êtes bien nerveux.
            -Il y a de quoi mon général !
            -Faites ce que je vous dis. Je vais prévenir le docteur Paris de votre arrivée, comme ça vous ne pourrez pas vous défiler !
            -A vos ordres
Jessica sourit en le voyant arriver très lentement. Elle lui trouva mauvaise mise.
            -La gueule de bois Jack ?
            -J’ai beaucoup trop bu c’est vrai, mais c’est pas ça, dit-il seulement.
            -Je vois dit Jessica, le général Hammond a peur que vous fassiez trop de tension.
En effet la tension de O’Neill était beaucoup trop élevée.
            -Il va falloir vous mettre au régime, plus de café ni de bières. C’est beaucoup trop excitant, dit-elle sévèrement.
            -Ah non pas ça, pitié ! Vous les toubibs, vous ne supprimez que ce qui est bon. Pourquoi ne suis-je pas privé de Goa’ulds ? Ce serait génial ! Je vous jure docteur que je n’aurais plus de tension !
Sa remarque avait détendu l’atmosphère et ils rirent un peu ce qui leur fit à tous les deux beaucoup de bien.
Jessica était inquiète, l’atmosphère de la base était différente depuis l’arrivée de Léna, et si maintenant ils ramenaient Miranda ! Elle trouvait que Jonas passait beaucoup de temps avec la prisonnière. Et puis il y avait une recrudescence de petits troubles que l’on retrouve dans les périodes de tension, maux de ventre, migraines…
Janet avait ramené Miranda à la base. O’Neill n’en croyait pas ses yeux !
            -J’avais dit qu’elle ne devait entrer sous aucun prétexte. Vous êtes folle ou quoi ?
            -Calmez-vous colonel, j’apporte la preuve que Miranda n’est plus un goa’uld.
Elle leur fit voir les radios et les clichés de l’IRM. On ne voyait plus rien.
            -Par contre là dit Janet, on voit un vide, à l’emplacement du symbiote. Cela ne doit pas faire longtemps que le goa’uld a quitté Miranda.
            -La mort de Kali remonte à quand ? Lui demanda le général Hammond.
            -Elle m’a dit une semaine, ce qui correspond. Dans quelque temps il n’y aura plus de vide, les tissus de Miranda auront pris la place.
Et se tournant vers O’Neill le général conclut :
            -Je ne veux plus qu’on la traite comme une ennemie ! Elle peut circuler dans la base dans les endroits autorisés par la sécurité. Cette jeune femme est une victime et elle a droit à toute notre considération.
            -Mais… voulut dire O’Neill.
            -Colonel, reprit sévèrement le général, c’est un ordre !
            -Bien mon général, sa bouche acquiesçait ce que son regard refusait. Il n’était pas du tout d’accord, mais apparemment il était le seul. Il voyait Sam, Jonas même Teal’c, sourire à la jeune femme. Il en éprouva du dépit, de la colère, un manque de respect pour lui-même et de ce qu’il avait souffert entre les mains de cette femme. Il s’enferma dans ses quartiers et n’en bougea plus de la journée. Le soir, il n’alla même pas au mess, il n’avait qu’une envie dormir pour oublier tout ça.
Le général avait fait libérer Léna. Il avait fait se rencontrer les deux femmes.
Léna s’était jetée aux pieds de celle qu’elle croyait être encore sa déesse.
Celui-ci la releva et essuya ses joues inondées de larmes.
            -Ne pleure plus Léna, je suis Miranda, Kali est morte. Définitivement morte.
Les deux jeunes femmes partageaient un appartement à la base, celui réservé aux invités de marque. Il comprenait une grande chambre avec attenant un cabinet de toilette et un petit salon. L’appartement n’était pas très grand. Miranda regarda autour d’elle, il n’y avait pas de caméras de surveillance.
            -Assieds-toi près de moi dit-elle à Léna nous devons parler.
Le lendemain le général Hammond réunit un briefing d’urgence. Il fallait statuer sur le sort des jeunes femmes. Plusieurs possibilités s’offraient à lui. Il n’était pas question qu’elles restent sur la terre, mais il avait contacté deux ou trois planètes qui étaient prêtes à les accueillir. Il les avait choisies en fonction de leur niveau technologique. Il ne voulait pas renouveler l’affront qu’il avait eu avec les Tollans.
Hammond regardait sa montre toutes les deux minutes.
            -Le colonel est encore en retard. Personne ne l’a vu ce matin ? Dit-il à la cantonade.
            -Je ne l’ai pas vu non plus hier soir, dit Sam.
            -Il n’est pas venu vous voir dans votre labo ? Demanda Jonas, c’est étonnant !
            -Non, mais j’étais sur une expérience importante que je voulais finir absolument, et j’avais fermé ma porte.
            -Je vais aller voir dans ses quartiers dit Teal’c.
Quelques minutes plus tard Teal’c revint en courant,
            -Le colonel n’est pas dans ses quartiers, personne de l’a vu depuis hier matin.
            -Oui, dit Hammond je lui avais fait une remarque et il était parti pas très content. Personne ne l’a vu depuis ?
Hammond déclencha l’alarme et par l’interphone ordonna le bouclage de toute la base. Il fallait retrouver le colonel.
            -Mon général, dit le lieutenant Rogers, les deux femmes  aussi ont disparu.
            -Major ? Dit Hammond en se tournant vers Sam, La porte des étoiles a t-elle été actionnée sans qu’on le remarque au cours de la nuit.
Sam le regarda effarée,
            -C’est impossible mon général, les alarmes nous auraient réveillés.
            -Pas si on les avait neutralisées dit Jonas.
Hammond lui jeta un bref coup d’œil
            -C’est possible Major ?
            -Tout est possible. Je vais vérifier immédiatement les ordinateurs.
La base fut mise fut le pied de guerre. Tout le personnel présent interrogé. Les ordinateurs étaient en panne, plus personne ne pouvait entrer ni sortir de la base, la porte des étoiles était condamnée. Impossible de savoir si quelqu’un s’en était servi au cours de la nuit. Il était cependant probable que oui. Le colonel était parti avec les deux jeunes femmes, pour une destination inconnue.
Les restes de nourriture et de boisson consommés au mess la veille au soir contenaient une importante quantité de somnifères. On comprenait mieux pourquoi personne n’avait rien entendu.
Il avait froid. Il n’était revêtu que d’un tee-shirt et d’un pantalon. Elle ne lui avait pas laissé le temps de s’habiller. Il était pieds nus. Elle l’avait obligée à boire une mixture qui lui avait embrumé la tête. Elles l’avaient porté dans la base jusqu’à la porte des étoiles. Puis Miranda avait brouillé l’ordinateur et elles avaient pu partir sans être le moins du monde inquiétées. Ils ne s’apercevraient de son départ que longtemps après. Et même s’ils retrouvaient leur trace, il y aurait belle lurette qu’ils seraient partis vers d’autres lieux. Les deux jeunes femmes étaient bien différentes de ce qu’elles étaient à la base. Léna avait naturellement repris son service. Elle se fichait de savoir qui elle avait devant elle. On la commandait, elle obéissait.
Elle regardait le prisonnier qui reprenait lentement conscience. Il se leva, eut un étourdissement, et resta assis.
Léna le regardait tranquillement :
            -Ne bouge pas trop vite, tu as bu une drogue puissante.
            -Je sais maintenant où je t’ai vue dit –il, tu es une de ses esclaves. Je t’ai vue au palais de Kali.
Elle hocha la tête sans répondre.
            - Où sommes-nous ?  Dit-il.
Il la voyait dans la pleine lumière du soleil levant. Ses cheveux blonds très clairs prenaient des reflets dorés, et ses yeux bleus brillaient doucement dans son visage serein.
Une jeune femme blonde aux yeux bleus pensa t-il. C’était une réminiscence de quelque chose mais il ne savait plus trop quoi. Puis il repensa à Carolina. Il eut un geste de colère
Pourquoi les êtres supérieurs ne sont-ils pas plus clairs dans leurs explications ?
Léna était heureuse, elle avait pleinement réussi sa mission. Ramener l’esclave à sa reine. Même si celle-ci était devenue différente, elle restait sa reine.
Elle prit la main d’O’Neill
            -Viens avec moi, je vais te conduire à elle.
Le climat de la planète était froid, il y avait un vent très fort qui soufflait. Il s’aperçut qu’ils étaient en altitude. Le paysage était montagneux, il n’y avait pas de maisons mais quelques chalets construits au bord d’un torrent.
Ils prirent un chemin un peu abrupt et montèrent d’une centaine de mètres environ.
Dans une clairière un palais était construit. Il était en pierres du pays, une roche jaune sur laquelle le soleil mettait des reflets blonds. Des tourelles d’angles faisaient plus penser à un château fort qu’à un palais. Des hommes en armes défendaient l’entrée, mais ils laissèrent passer Léna, en s’inclinant profondément devant elle.
O’Neill était dans l’expectative, il ne savait pas ce qu’il allait trouver à l’intérieur de ce palais, il restait très méfiant. Malheureusement pour lui, il n’avait aucune marge de manœuvre, il était désarmé, nus pieds, ce qui sur les chemins de montagne était fort désagréable.
Autant l’extérieur du bâtiment était sobre, autant l’intérieur était luxueux. La lumière entrait à flots par les larges fenêtres, des tentures de soie et des tapisseries ornaient les murs. Sur une table un vase de roses pourpres. Il frissonna quand il vit les roses, les préférées de Kali. Il n’eut pas le temps de penser qu’il s’était encore fait rouler quand Miranda parut devant lui.
Elle était identique à la jeune fille de la base. Elle souriait et vint vers lui.
Il attaqua de front :
            -Pourquoi m’as-tu amené ici ?
Elle sourit avec indulgence :
            -Tu l’apprendras bien assez tôt. En attendant viens t’asseoir et mange, lui dit–elle en lui montrant une table où un repas pour trois était préparé.
 Elle vit qu’il avait les pieds en sang.
            -On va te soigner, Léna tu peux t’en occuper ?
            -Bien ma reine fit la jeune fille en s’inclinant.
            -Pourquoi t’appelle t-elle ma reine ?
            -Parce que pour elle je suis toujours Kali, et elle m’obéit. Je l’ai prise à mon service.
Une jeune esclave faisait le service et s’inclinait respectueusement devant Miranda.
            -Attends, tu ne leur as pas dit que Kali était morte ?
            -Si bien sûr, mais qu’est ce que tu crois ? Ce sont des esclaves, elles ont l’habitude d’obéir, et puis elles me reconnaissent. Donc pour elle il n’y a aucun changement.
Pendant ce temps Léna était revenue avec des compresses et elle entreprit de lui soigner les écorchures de ses pieds. Elle lui mit un baume qui le soulagea immédiatement.
O’Neill s’aperçut qu’il avait faim et il fit honneur au repas. Mais il se méfia des boissons et ne but que de l’eau.
Il revint à la charge :
            -Tu ne m’as pas répondu, qu’est ce que je fais ici ?
            -Pour le moment rien du tout, tu attends. Mais tu seras bien traité. Tu peux sortir du palais et aller où tu veux. Il me reste encore beaucoup de choses à faire dit-elle simplement.
            -Miranda ! Et si je cherche à m’échapper que se passera –t il ?
            -Tu veux vraiment le savoir ?
Et sans attendre de réponse :
            -Gardes dit-elle d’une voix à peine plus forte. Une dizaine de jaffas commencèrent à cerner le colonel, lui coupant toute retraite.
Il leva les bras en signe de bonne volonté
            -Bon, ça va, j’ai compris !  Je suis prisonnier !
            -Naturellement tu es prisonnier.
            -Finalement tes méthodes ne diffèrent pas beaucoup des siennes.
Elle rit
            -Oh si, je suis beaucoup plus douce.
            -Pourquoi fais-tu ça ?  Si tu n’es plus un goa’uld pourquoi agis-tu comme eux ?
            -Tu trouves que j’agis comme eux ?  Kali t’aurait torturé dès ton arrivée, et tu serais déjà dans son lit.
Il eut une petite mimique d’assentiment mais n’ajouta rien.
Cette nuit là il dormit dans la grande salle du palais. On ne lui avait pas dit où aller. Il était fatigué et s’était allongé là par terre, sur le sol dur. Le sommeil était venu rapidement malgré son inquiétude.
Au cours de la nuit il crut sentir un souffle sur sa peau. Il ouvrit les yeux, elle était là sa bonne fée penchée sur lui. Il eut un geste d’impatience.
            -Carolina, tu arrives après la bataille.
            -Tu n’as pas suivi mes conseils, je t’avais dit de te méfier de la jeune femme blonde !
            -Mais pourquoi tu ne m’as pas dit son nom ? J’ai pensé que c’était Sam. Je n’ai compris qu’ici que c’était Léna.
Carolina hocha tristement la tête :
            -Je ne t’ai rien dit parce que je ne savais pas son nom. Mais si tu avais réfléchi un peu tu aurais compris que ce n’était pas Sam. J’aurais prononcé son nom. Mais tu réfléchis toujours après mon pauvre Jack !
            -Ah non je ne suis pas ton pauvre Jack ! Et puis si tu avais été plus claire aussi. C’est agaçant ces visites qui ne servent à rien qu’à vous embrouiller l’esprit. Parce que si tu es là pour me gronder, c’est pas la peine tu peux repartir.
 Il était furieux des reproches qu’elle lui faisait. Il estimait qu’il n’avait pas commis d’erreurs.
Carolina ne répondit pas. Elle était toujours là et le regardait de son profond regard gris.            
            -Tu as autre chose à me dire ? Ce que je fais là par exemple ?
Elle hocha la tête tristement :
            -Malheureusement, non. Tu penses bien que je te le dirais autrement. Je vais te quitter Jack, je n’aurais déjà pas dû revenir une seconde fois. Mais je voulais savoir si tu allais bien. Ils me l’ont autorisé, mais cela ne se renouvellera pas.
            -Et si d’un coup ça devient une catastrophe pour moi tu reviendras me donner un coup de main.
            -Jack, je viens de te dire que non ! Je suis désolée.
            -Pas tant que moi, Carolina.
Elle se pencha et il sentit un souffle léger sur ses lèvres, comme un baiser très doux qu’elle lui aurait donné. 


La base était en état d’alerte permanent. Plusieurs équipes étaient coincées sur des planètes lointaines et Hammond était très inquiet. Les ordinateurs n’étaient pas réparables dans l’immédiat. Tous les techniciens parmi les plus expérimentés étaient penchés des journées entières sur les entrailles des machines. Sam ne dormait plus. Elle était au bord de l’épuisement. Hammond lui avait ordonné d’aller dans ses quartiers prendre quelques heures de sommeil. Son inquiétude pour O’Neill grandissait d’heure en heure. Elle l’imaginait mourant dans les pires supplices. C’était beaucoup plus qu’elle ne pouvait en supporter. Devant les autres elle tenait le coup, mais là dans la solitude de ses quartiers elle craqua.
Jack, où êtes-vous ?
Tout le monde s’appuyait sur elle, c’était la spécialiste de la porte des étoiles. Elle avait habitué tout le monde à trouver toutes les solutions, en un temps record. Mais là elle n’en pouvait plus. Et c’était encore son colonel qui était en danger. Et pourquoi cette Miranda l’aurait-elle enlevé ?
Elle ne put trouver le sommeil et décida d’aller voir Janet.
            -Vous êtes sûre que Miranda n’est plus Kali ? Lui dit-elle d’une voix proche des larmes.
            -Pour répondre à votre question, oui j’en suis sûre. Mais il y a toujours un doute avec les Goa’ulds, ils ont une telle avance technologique sur nous. Ou plutôt ils savent très bien piller la galaxie, et se servir de ce qu’ils n’inventent pas.

 
 
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