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Le champignon le plus vénéneux, c'est celui qu'on trouve dans les voitures. -Coluche
Imagine

Les Aléas du Vortex : Chapitre 2

LE CHAT ET LA SOURIS

Note de L'auteur : Cette ff a été recommandée par l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire.

Sam sortit le fil dentaire de sa boite et tira un coup sec pour le libérer. Le moment où, après le brossage minutieux de ses dents, elle effectuait ce geste très simple d’hygiène était le préféré de sa journée. Il marquait la fin de toutes ses tâches quotidiennes et le début d’un repos bien mérité.

Sam n’avait pas toujours été si pointilleuse sur sa santé buccale. Mais heureusement un événement déterminant avait radicalement changé sa vie : sa première carie. Deux mois auparavant, elle s’était retrouvée tordue de douleur et appelant père et mère dans la salle d’attente du cabinet du dentiste le plus proche de son domicile. Le praticien avait été compréhensif, doux et patient. Sam découvrit par lui le monde mal connu des dents et des soins qu’elle devait leur apporter. Depuis, leurs rapports avaient totalement changé et Sam prenait conscience peu à peu de l’arme si puissante que constituait son sourire.

Se nettoyer les dents avec du fil dentaire était devenu un réel plaisir car Sam laissait ses idées vagabonder et d’intenses réflexions étaient alors possibles.

Cela faisait maintenant une semaine que petit Jack était au Sg-C. Il s’était remis de leur arrivée mouvementée mais une grippe sévère l’avait obligé à rester à l’infirmerie. Le jeune homme lui avait paru d’ailleurs aller beaucoup mieux quand Jack et elle lui avaient rendu visite aujourd’hui.

Elle soupira en constatant qu’il lui restait encore le fond des dents du haut à inspecter et qu’elle commençait déjà à fatiguer.

Le fait que Jack et son double fussent si proches avaient quelque peu surpris Sam compte tenu de l’attitude de son supérieur avec son clone robotique. Mais elle ne devait pas oublier que les surnoms de « petit Jack »et « grand Jack » avaient été opportunément choisis. Jack était le maître et guide et son double le turbulent disciple.

Sam passa une veste par-dessus son débardeur pour regagner ses quartiers. Au début, elle n’avait pas cru Janet lui affirmant que des incidents se produisaient régulièrement à l’heure où elle allait se coucher. Mais quand elle avait vu le même soir deux soldats s’étaler de tout leur long sur son passage et Jonas, d’habitude si loquace, perdre l’usage de la parole en la croisant, elle avait décidé de prendre des précautions. A vrai dire, Teal’c et Jack avaient été les seuls à garder un comportement normal. Quoique le salut de ce dernier ne se fût résumé à un monosyllabe incompréhensible et qu’elle avait gardé la désagréable impression qu’il fixait un point derrière elle.

Si son supérieur s’était montré quelques jours distant de peur de sa réaction, leurs relations étaient redevenues telles qu’auparavant quand il avait constaté que Sam ne lui en voulait pas. En fait, la jeune femme essayait de ne rien penser du fait qu’il l’avait délibérément poussée à épouser son propre double. Bien sûr, des milliers de questions avaient envahi sa tête mais trouver des réponses s’était avéré problématique. Dans son for intérieur, elle les connaissait toutes et peut-être qu’elle y trouvait une secrète satisfaction mais mettre des mots sur tout ce que cela impliquait devait rester interdit pour son fragile équilibre personnel.

Sam poussa la porte de ses quartiers. Elle alluma la lumière et pénétra dans la pièce. Elle avait prévu de lire la dernière parution de son magazine scientifique préféré mais elle était trop fatiguée. Malgré les apparences, la situation commençait à lui peser. De toutes façons, tout serait oublié quand petit Jack repartirait. Certes, il était charmant mais il était hors de question qu’elle restât mariée avec lui. Dès que l’occasion se présenterait, elle lui demanderait de repartir sur Gè pour divorcer.

Elle éteignit la lumière et se dirigea vers son lit à tâtons dans le noir. Elle se glissa sous les draps avec l’immédiate sensation que quelque chose n’allait pas. Soit elle avait doublé de volume en l’espace d’une seconde, soit son lit avait diminué de moitié. Ses yeux dans l’obscurité ne distinguaient rien alors elle s’aventura à évaluer de la main l’étendue de son matelas. Elle étouffa un cri d’horreur en découvrant la peau chaude d’un homme. Se pouvait-il qu’elle se fût trompée de porte ? Elle chercha fébrilement l’interrupteur de la lampe de chevet et fit naître le jour dans la pièce. Elle sortit instantanément du lit en reconnaissant petit Jack. Elle crut même qu’elle allait s’évanouir quand elle remarqua qu’il était nu.

- Nom de Dieu ! s’écria-t-elle. Qu’est-ce que tu fais là ?

Sam avait parlé assez fort pour le réveiller mais trop doucement pour rameuter le reste de la base. Quelle honte si on la découvrait dans une telle situation ! Comme si elle ne faisait pas déjà l’objet d’assez de ragots !

Le jeune homme ouvrit les yeux et se protégea tout de suite de la lumière.

- Samantha ? appela-t-il d’une voix encore endormie. Tu es enfin là ?

- Qu’est-ce que tu fais là ? répéta la jeune femme. Tu devrais être à l’infirmerie !

- Mais, amour, protesta-t-il, je ne pouvais plus attendre ! Cela fait maintenant une semaine que nous sommes mariés et...

- Je ne te connais que depuis deux semaines, petit Jack, répliqua Sam.

Elle aurait dû se douter que ce problème se poserait un jour. Elle resta à distance raisonnable de lui cherchant de quoi recouvrir son anatomie parfaite. Petit Jack comprit son intention et fronça les sourcils.

- Samantha ? Quelque chose ne va pas ?

Sam continuait ses recherches mais restait bredouille. Peut-être pouvait-elle utiliser le couvre-lit ? Mais serait-il seulement assez grand ?

- Samantha ?

La jeune femme sursauta en entendant enfin petit Jack.

- Euh oui... Tu n’as pas froid ?

- Quoi ? s’étonna-t-il. Ma tenue te dérange ?

- Puisque tu me le demandes, bredouilla Sam. Oui. Terriblement.

Un sourire éclatant illumina alors le visage inquiet de petit Jack. Le jeune homme enroula le drap autour de sa taille et quitta le lit. Il rejoignit Sam et prit adroitement ses mains dans les siennes sans lâcher son pagne improvisé.

- Amour, dit-il d’une voix caressante, tu aurais dû tout me dire...

- Te dire quoi ? demanda Sam sans comprendre

- Chuuuuuuuut ! interrompit-il. Ta gêne doit être due à l’émotion puisque c’est la première fois que tu vois ça.

Sam manqua réellement de s’étouffer cette fois-ci. Mais pour qui la prenait-il ? Elle était de plus de dix ans son aînée ! Croyait-il qu’elle vivait reclue dans son labo ? Quel mufle ! Elle voulut lui sortir ses quatre vérités mais se retint en voyant l’œil mouillé de petit Jack. Il paraissait vraiment touché par l’« innocence » de Sam.

- Nous prendrons le temps qu’il faudra, Samantha, la rassura-t-il.

La jeune femme avait trouvé sa porte de sortie. Réfrénant son envie d’exploser, elle prit son air le plus démuni.

- Merci de ta compréhension, petit Jack.

- Tu veux que je retourne dormir à l’infirmerie ? demanda-t-il soucieusement

- Ce serait si gentil, dit Sam en retenant du mieux qu’elle le pouvait son enthousiasme. Après toutes ces émotions, il faut que je me repose...

Petit Jack embrassa tendrement Sam sur le front.

- Dors bien, mon cœur, souhaita-t-il. Nous nous reverrons demain.

Sam acquiesça de la tête tandis qu’il se dirigeait vers la porte aussi digne qu’un prophète sûr de la mission qu’il avait à accomplir. Sam ne comprit pas comment il glissa au sol en révélant sa nudité une nouvelle fois mais elle se précipita sur lui.

- Petit Jack, tout va bien ?

Le jeune homme s’était tout simplement pris les pieds dans sa blouse d’hôpital qu’il avait laissée à terre.

- Je me disais bien que j’avais oublié quelque chose...

*

Janet ôta ses gants et les jeta dans la poubelle. Sam et petit Jack attendaient son verdict avec inquiétude. Cependant le docteur Frasier doutait que cela fût pour les mêmes raisons.

- Vous pouvez quitter l’infirmerie, déclara-t-elle. Vous allez parfaitement bien !

- Fantastique ! s’écria petit Jack fou de joie

Sam sourit faiblement. Maintenant le jeune homme serait libre de tous ses mouvements et si elle devait se fier à Jack, son double hanterait à son tour les couloirs de la base. Sachant qu’il connaissait déjà le chemin jusqu’à ses quartiers, Sam sentait qu’il serait très vite à l’aise dans ce nouvel espace.

- Sam, dès que petit Jack sera prêt, vous pourrez l’emmener visiter la base, proposa Janet. Je préviendrai le général Hammond moi-même.

Janet s’empêcha de sourire en voyant la grimace de son amie.

- Ce ne sera pas la peine, Samantha, annonça petit Jack.

Les deux jeunes femmes restèrent surprises tant elles étaient habituées à la passion exclusive de petit Jack pour Sam.

- Grand Jack m’a déjà proposé de visiter la base, expliqua-t-il.

Le jeune homme baissa la tête quelque peu honteux.

- A vrai dire, avoua-t-il, j’avais prévu de m’enfuir de l’infirmerie et grand Jack devait me cacher...

- Quelle excellente idée ! s’exclama Janet édifiée. C’est typique d’un Jack O’Neill !

Janet soupira. Rien qu’avec un, elle était loin de s’ennuyer alors que serait-ce avec un de plus et de surcroît encore plus en forme ?

Sam consulta alors sa montre.

- Je dois y aller, leur apprit-elle. J’ai un rendez-vous avec le général Hammond dans l’après-midi et je ne suis pas encore prête.

- Nous nous retrouvons pour le déjeuner ? espéra petit Jack

- Si tu veux, répondit Sam en haussant les épaules.

- De toutes façons, avec le colonel O’Neill, il y a de grandes chances que vous vous croisiez avant ! glissa malicieusement Janet

Le docteur perdit son sourire quand elle vit le regard noir que lui adressait Sam et le froncement de sourcils soucieux de petit Jack.

- Euh... Je crois que vais aller vous chercher des vêtements, bredouilla Janet. Je reviens.

Elle disparut tandis que Sam s’éloignait d’un pas.

- Je suis vraiment pressée...

- Très bien, vas-y, consentit petit Jack.

Elle s’apprêtait à partir quand petit Jack la retint. Elle le regarda avec étonnement.

- Tu ne m’embrasses même pas avant de me laisser ? s’étonna-t-il

Sam, mi-gênée, mi-ennuyée, se pencha rapidement vers le jeune homme et posa un léger baiser sur sa joue. S’il fallait jouer les oies blanches pour éviter d’accomplir certains de ses devoirs conjugaux, autant le faire jusqu’au bout. De plus, la mine catastrophée de petit Jack était très amusante à voir.

- Ne m’as-tu pas dit que nous prendrions le temps qu’il faudrait ? rappela-t-elle perfidement

Petit Jack rechigna.

- Oui, mais quand même...

Son air de nounours maltraité atteignit quelque peu Sam. Après tout ce pauvre garçon n’avait rien à reprocher : il avait de belles dents, était aimant et pas désagréable à regarder. Le refus insistant de Sam pourrait à terme le traumatiser.

- Et si tu me laissais faire ? proposa-t-il. Je serai très, très doux...

- Ah non ! s’écria Sam paniquée. Ce serait pire que tout !

Sam eut des frissons à l’idée qu’il pût l’embrasser n’importe où, n’importe comment et surtout devant n’importe qui !

- Je veux bien t’embrasser...

Elle décida de calmer immédiatement l’enthousiasme du jeune homme.

- Mais quand je voudrais ! ajouta-t-elle

- Mais Samantha...

La jeune femme lui intima de se taire. Petit Jack obéit sur-le-champ.

- Je te préviens dès à présent , dit-elle avec le plus grand sérieux. Si tu as le malheur de me prendre par surprise, je mordrai le premier corps étranger présent dans ma bouche !

- Ça veut dire que je pourrais mettre...

Il se tut en voyant Janet revenir. Sam, elle, se mordait la lèvre de dépit. C’était décidé : désormais elle tournerait sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler.

*

Petit Jack s’était toujours distingué de tous ses semblables par son incroyable patience et sa ténacité de pitbull. Sam était sa femme et il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l’aider tout en respectant ses conditions.

Le premier jour, il frappa timidement à la porte du labo de Sam. La voix mélodieuse de la jeune femme l’invita à rentrer. Le visage chaleureux de sa femme à sa vue l’emplit d’espoir.

- Bonjour, Samantha, salua-t-il.

- Bonjour, petit Jack.

La jeune femme reprit ses activités comme si de rien n’était. Petit Jack, décontenancé, ne put faire un geste. Quelques minutes après, Sam, se rappelant sa présence, releva la tête.

- Si tu as quelque chose à me dire, fais-le tout de suite, indiqua-t-elle. J’ai du travail et je n’ai que très peu de temps à te consacrer.

Elle sourit avec un air innocent. Petit Jack, désarmé, se trouva attendri.

- Je repasserai demain, céda-t-il.

Le deuxième jour, petit Jack n’eut pas à frapper à la porte du labo de Sam. Celle-ci était déjà ouverte à son arrivée et montrait que la jeune femme n’était pas là. Petit Jack, inquiet, s’adressa à un scientifique présent dans la pièce.

- Vous sauriez où est le major Carter ? demanda-t-il

- Elle a dû rester dans ses quartiers, monsieur, lui apprit l’homme.

- Merci.

Intrigué, petit Jack rejoignit les quartiers de Sam. Qu’avait donc la jeune femme pour renoncer à effectuer son travail si important à ses yeux ? Il dut attendre quelques secondes avant qu’elle ne lui ouvrît.

- Oui ?

Sam était métamorphosée : ses reniflements permanents rendaient la moindre conversation impossible, ses yeux rougis et fiévreux lui donnaient un air pitoyable et son nez pelé et ses joues rougies auraient ôté à n’importe qui l’envie de l’approcher.

- Samantha ? Tout va…

Il fut interrompit par un éternuement de la jeune femme qui l’arrosa copieusement de ses microbes. Il essuya son visage avec un air dégoûté.

- Désolée… Je crois que j’ai attrapé…

Elle éternua de nouveau. Cette fois-ci, petit Jack avait eu la présence d’esprit de se décaler.

- … quelque chose… Désolée. Un problème de climatisation probablement.

- Tu devrais aller te recoucher, Samantha, conseilla petit Jack.

La jeune femme se moucha bruyamment.

- Tu as raison… J’espère que ça ira mieux demain.

Elle referma la porte.

- Prend bien soin de toi ! lui cria petit Jack avant de partir.

Le troisième jour, petit Jack se dirigea tardivement au mess pour le petit-déjeuner. Il s’était tellement inquiété pour Sam qu’il n’avait réussi à trouver le sommeil qu’au petit matin. Il devait avouer que la situation commençait à l’inquiéter. Ce n’était pas en se rendant insaisissable que Sam arrangerait les choses ! Mais la forcer ne l’aiderait pas non plus. Petit Jack devait avant tout la sécuriser. Pour cela, il lui faudrait être parfait en tout point et à tout moment.

Il entra dans le mess, s’attendant légitimement à le trouver vide. Mais quelle ne fut pas sa surprise en y découvrant Sam seule devant son plateau. La jeune femme semblait s’être remise de son refroidissement et l’accueillit avec un franc sourire.

- Bonjour, petit Jack.

- Bonjour, Samantha. Je suis heureux de voir que tu vas mieux.

- Janet me connaît bien et elle a su tout de suite ce dont j’avais besoin pour me soigner, expliqua la jeune femme.

Elle prit un air gêné.

- J’aurais aimé rester plus longtemps mais j’ai du travail à rattraper au labo, l’informa-t-elle. Je suis désolée d’être si inaccessible mais je crois que plus rien ne peut me changer maintenant.

- Ne change pas pour moi, Samantha, dit petit Jack tendrement. Je t’aime telle que tu es.

- Merci.

La jeune femme était profondément touchée. Elle se leva tout de même, prit son plateau et partit. Petit Jack la suivit du regard avec mélancolie. Mais elle fit brusquement volte-face pour venir l’embrasser longuement sur la joue. Petit Jack profita pleinement de ce contact. Ce n’était qu’un début mais s’il persistait dans la perfection, ils sortiraient de cette impasse. Elle s’écarta de lui avec un petit sourire.

- Tu piques…

La jeune femme avait dit cela en riant mais petit Jack pâlit immédiatement. Oubliant son ventre qui gargouillait, il courut vers la sortie.

- Je vais me raser tout de suite, chérie !

Le quatrième jour, petit Jack s’était décidé à aller voir Sam à un moment où elle serait entièrement disponible. Rasé de près, il s’était posté devant ses quartiers en fin de soirée et attendait maintenant sa bien-aimée.

Elle arriva vers une heure du matin, étonnamment fraîche malgré sa longue journée de travail. Elle parut surprise de le voir face à elle.

- Bonsoir, petit Jack.

- Bonsoir, Samantha. Je voulais te voir.

- Mais il est tard, tu sais, fit-elle remarquer.

Petit Jack fulminait à l’idée d’échouer une nouvelle fois.

- Oh Samantha ! Tu ne peux pas me faire ça ! Je suis parfait ! Pas un poil !

Sam le regarda avec compassion avant de grimacer.

- Tu t’es brossé les dents ? demanda-t-elle peinée

Le silence de petit Jack fut éloquent. Sam rentra dans ses quartiers.

- Bonne nuit ! lui souhaita-t-elle

Après que la porte se fut refermée, petit Jack leva les yeux au ciel.

- Pourquoi ? demanda-t-il. Pourquoi tant de haine ?

Le cinquième jour, petit Jack n’abandonna pas l’idée d’être parfait. Ce fut les dents brossées au bicarbonate de soude et aussi imberbe qu’un nouveau-né qu’il se rendit au labo de Sam à l’heure du déjeuner. La jeune femme était derrière son microscope et ne le vit pas entrer. Il signala sa présence par divers raclements de gorge mais elle ne réagit pas. Il dut éteindre la lumière pour qu’elle comprît qu’il était là. Elle lui sourit.

- Ah ! Bonjour, petit Jack ! Tu m’as fait peur !

- Alors ?

Petit Jack fit un tour sur lui-même sous l’œil inquiet de Sam.

- Alors quoi ? demanda-t-elle

- Alors je suis parfait aujourd’hui ?

Sam crut qu’elle allait l’étrangler quand elle devina à quoi il pensait.

- Tu pourrais me dire bonjour tout de même ! s’exclama-t-elle. Dehors !

- Mais Samantha...

- Dehors j’ai dit !

Elle le poussa vers la sortie et ferma violemment la porte devant lui. La lèvre inférieure de petit Jack se mit à trembler.

- Ben qu’est-ce qu’il t’arrive ?

Le jeune homme se retourna brusquement en voyant Jack. Celui-ci évalua rapidement la situation.

- Toi, tu as besoin qu’on te remonte le moral...

Le sixième jour, petit Jack était revigoré. Il règlerait ce problème avec Sam. Peu importait le temps. Cela pourrait prendre des jours, des mois, des années voire des décennies, il ne renoncerait jamais.

Il n’avait pas osé dire ce qu’il se passait à Jack mais son ami l’avait exhorté à persévérer. En y repensant, il était son seul véritable ami, capable de tout pour lui. En effet, qui aurait osé enfreindre les instructions du général Hammond en l’emmenant hors de la base discuter autour de quelques bouteilles ? Certes, maintenant, il avait la tête un peu lourde mais il savait qu’il ne devait pas renoncer.

Il crut avoir une hallucination quand il reconnut Sam devant ses quartiers. Que faisait-elle là à six heures du matin ? Peut-être était-ce le signe que son attente était enfin terminée ?

- Oh ma chérie ! Je suis tellement content de te voir !

Il voulut la prendre dans ses bras mais la jeune femme l’évita facilement le laissant aller s’écraser contre le mur.

- Mais où est-ce que tu as passé la nuit ? lui demanda-t-elle en colère

- Il ne fallait pas t’inquiéter ! répondit-il pateusement. J’étais avec grand Jack !

- Parle moins fort si tu ne veux pas réveiller toute la base ! lui conseilla-t-elle

Elle l’aida à se relever mais le lâcha brusquement le faisant lourdement retomber au sol.

- Mais tu empestes l’alcool ! s’écria-t-elle. Où est-ce que tu as passé la nuit ?

- On n’a pas bu beaucoup, je t’assure ! bredouilla-t-il

- Silence ! répéta-t-elle. Tu veux vraiment que tout le monde te voit dans cet état ? Appuie-toi plutôt sur moi. On va à l’infirmerie.

Petit Jack se laissa faire avec un air désolé. Il devait être ridicule.

- Tu m’en veux ? demanda-t-il misérablement

Comme seule réponse, Sam pesta.

Le septième jour ou plutôt la septième nuit, petit Jack se leva en sursaut. Il était toujours à l’infirmerie. Plus tôt dans la journée ; Janet lui avait gentiment expliqué qu’il s’agissait tout simplement de sa première cuite et il avait choisi ce moment là pour vomir sur ses chaussures. Tout cela devant Sam. Il n’avait pas le souvenir d’une telle humiliation dans toute sa vie.

Sam lui en voulait. Pire : Sam le détestait. Il devait lui expliquer comment il en était arrivé là. Il ne désirait pas lui faire croire que c’était de sa faute mais simplement lui faire partager le désarroi dans lequel il était depuis quelques jours.

Sans plus attendre, il sortit de son lit et se dirigea vers les quartiers de Sam. Il dut frapper à plusieurs reprises avant que le visage encore ensommeillé de la jeune femme apparût dans l’entrebâillement de la porte.

- Saman…

- C’est pas une tenue ! l’interrompit la jeune femme

Elle lui claqua la porte au nez emprisonnant un pan de sa blouse d’hôpital dans l’embrasure de la porte.

- Samantha… Samantha…

Pas de réponse. La fin de la nuit serait longue…

*

Jack eut un large sourire en entendant des voix qu’il connaissait bien dans le couloir du Sg-C. Petit Jack et Sam étaient enfin rentrés à la base. Il aurait pu s’affoler en apprenant que les « jeunes mariés » étaient remontés à la surface pour le week-end alors qu’il était consigné dans ses quartiers. En effet, le général Hammond n’avait que très peu apprécié que Jack lui désobéît pour, de plus, « pervertir le petit ». Pervertir le petit ! Ils avaient tous tendance à oublier que le petit était lui ! Enfin, Sam ne l’avait pas oublié et c’était là l’essentiel. La jeune femme ne se laisserait pas marcher sur les pieds et c’était pourquoi il les avait laissés partir confiant.

- Alors ce week-end ? les interrogea-t-il. Vous vous êtes amusés ?

L’air épuisé de Sam et la mine désespérée de petit Jack lui suffit largement comme réponse. Son sourire s’élargit encore.

- Il ne faut pas faite cette tête ! Il y aura plein d’autres week-ends ! Que diriez-vous d’aller dans mon chalet une des prochaines fois ?

- Pourquoi pas ?

La réaction de Sam surprirent les deux hommes. Jack bénit intérieurement le jour où il avait eu l’idée farfelue de marier son major à son double. Elle avait enfin accepté ! Certes, ils ne seraient pas seuls mais elle avait accepté ! Petit Jack, lui, ne comprenait pas cette nouvelle distance que Sam mettait volontairement entre eux et surtout ne parvenait pas à expliquer la soudaine étincelle dans les yeux de son double. Etonné, il le regarda vanter les charmes du Minnesota à Sam apparemment intéressée.

Petit Jack avait pourtant été fou de joie en apprenant qu’ils allaient passer tout un week-end ensemble. Il avait fondé tous ses espoirs dans ces deux jours en solitaire. Mais Sam s’était révélée intraitable. Elle n’avait été sensible à aucun de ses compliments, marques de galanterie ou promesses de servitude éternelle. Elle s’était contentée de lui faire la morale en permanence et lui donner à manger des pizzas livrées et des œufs calcinés. Ils étaient tout de même sortis dans le centre-ville de Colorado Springs quand Sam avait constaté qu’elle avait oublié de rendre un livre à la bibliothèque municipale. Mais sinon il s’était encore plus ennuyé qu’à la base.

- Bon, dit la jeune femme au bout d’un moment, je dois y aller.

- Le réacteur à Naquada vous attend ? présuma Jack

- Comme toujours, mon colonel, répliqua-t-elle.

Son sourire s’effaça quand elle se tourna vers petit Jack.

- Pas de bêtises, hein ?

- C’est promis, répondit immédiatement le jeune homme. Mais Samantha...

- Oui ?

Petit Jack semblait gêné d’avoir à parler devant son double et cela arrangeait beaucoup Sam. Elle se pencha cependant vers lui et lui murmura quelque chose à l’oreille avant de partir. Jack la regarda disparaître dans le couloir tandis que son double restait stoïque.

- Que t’a-t-elle dit pour te mettre dans un état pareil ? lui demanda-t-il inquiet

- « i ».

- Pardon ?

- Elle m’a dit qu’elle était « i ».

Jack fronça les sourcils alors que son double était toujours sous le choc.

- Et à ton avis, ça veut dire quoi ? l’interrogea le chef de Sg-1

- J’allais te le demander, répondit celui-ci.

Jack réfléchit quelques secondes.

- Intelligente ? proposa-t-il. Intellectuelle ? Non ! C’est trop évident ! Incollable peut-être ?

- Ah ben non ! protesta petit Jack. C’est trop familier pour qu’elle le dise ! Je penserais plus à instruite, inventive, ingénieuse...

- Mouais... Intarissable et incompréhensible aussi, souligna Jack.

Le jeune homme fit non de la tête avec force.

- Ça ne correspond absolument pas au contexte, lui apprit-il.

Jack le regarda avec étonnement.

- Mais au fait, c’est quoi le contexte ?

- Euh... Ça pourrait pas être impressionnante ? poursuivit petit Jack en éludant la question

- Elle n’aime pas se vanter, dit Jack en faisant la moue. Elle dirait plus incroyable.

- Inimitable, répliqua son double.

- Inoubliable, ajouta Jack.

- Inestimable, irremplaçable, renchérit le jeune homme.

- Indispensable.

Petit Jack soupira.

- On tourne en rond là ! se plaignit-il. Tu n’as pas d’autres idées ?

- Si tu voulais me préciser de quoi elle parlait, je pourrais peut-être t’aider ! rappela Jack

Petit Jack grimaça devant l’insistance de son double.

- Elle évoquait probablement un de ses traits de caractère, concéda-t-il. Peut-être un de ses défauts qu’elle n’a pas osé me révéler.

Petit Jack repensa avec peine et douleur au week-end qu’ils avaient passé ensemble.

- Que penses-tu d’inflexible ou même intransigeante ?

- Mais non ! s’exclama Jack. Elle voulait sûrement dire... indépendante.

Les deux hommes s’observèrent peu certains que cela fut un défaut et particulièrement du point de vue de Sam.

- Imperturbable fonctionne aussi, reprit petit Jack.

Son double haussa les épaules avec un air peu convaincu.

- Dans ce cas là, même inexplicable marche ! s’exclama-t-il

- Pourquoi pas ? insista petit Jack. Ça lui convient bien !

Le chef de Sg-1 regarda le jeune homme avec compassion. Il était si jeune et avait tellement de choses à apprendre encore !

- Ça conviendrait à toutes les femmes de la galaxie ! lui dit-il sur un ton docte. Infatigable lui correspond réellement.

- Ou inlassable ou inépuisable ! approuva petit Jack. Mais elle est si irrésistible !

- Et surtout irréprochable, ajouta son ami en se laissant prendre au jeu. Rares sont ceux qui l’ont vue se tromper !

- On s’éloigne du sujet, grand Jack ! rappela brusquement le jeune homme.

Mais apparemment Jack n’avait pas fini de louer les qualités de Sam.

- Et là je ne parlais d’elle qu’en tant de scientifique, continuait-il. Comme soldat, j’ai parfois du mal à me l’avouer mais elle est insurpassable, imbattable !

- Limite indomptée ! se moqua doucement petit Jack

- Je dirai plutôt indomptable, se défendit son double.

- Enfin, soupira petit Jack, on ne sait toujours pas ce qu’elle voulait dire en étant « i ».

Jack pensa rêveusement à intouchable puis fatalement à interdite. Mais malheureusement, ces adjectifs ne s’appliquaient que pour lui. C’était injuste.

- A moins que ce ne soit innocente ou inexpérimentée...

- Quoi ? demanda Jack

- Tu as très bien entendu !

Il avait cru avoir vieilli avant l’âge mais le silence de petit Jack lui confirmait qu’il ne s’était pas trompé. Comment son double pouvait-il penser cela de Sam ?

- Ecoute, petit Jack, décida-t-il alors, je crois qu’on va faire quelque chose de plus simple. Je connais Carter depuis plus longtemps que toi et je suis sûr qu’elle m’expliquera ce que c’est d’être « i ».

Le jeune homme acquiesça. C’était la meilleure solution.

- Merci, grand Jack, dit-il solennellement.

- Je t’en prie. Tu sais que ce que je fais pour toi, je le fais aussi un peu pour moi.

Les deux hommes froncèrent les sourcils en essayant de comprendre la phrase puis se séparèrent. Jack arriva bientôt devant le labo de Sam. La jeune femme travaillait consciencieusement sur une de ses nouvelles expériences.

- Carter ?

- Mon colonel ? dit-elle en relevant la tête. Que faites-vous ici ?

- On doit parler.

Sam le regarda avec suspicion. La dernière fois qu’il avait été si sérieux, il lui avait annoncé qu’elle était mariée avec son double. Elle se fit donc très attentive. Jack n’y alla pas par quatre chemins d’ailleurs.

- Etre « i », ça veut dire quoi ?

Jack fut stupéfait quand la jeune femme éclata de rire. Elle prit plusieurs secondes pour se remettre.

- Pardonnez-moi, mon colonel... Je n’aurai jamais pensé que petit Jack irait vous répéter ça ! dit-elle encore hilare. Il vous ressemble vraiment beaucoup !

- Il est peut-être plus crédule que moi, major, fit remarquer Jack sombrement.

Etrangement, cela lui faisait de la peine que Sam pût se moquer de son protégé.

- Qu’est-ce que vous lui avez raconté pour qu’il vous croie innocente ou inexpérimentée ?

Sam baissa les yeux comme une enfant prise en faute. Mais finalement, elle releva la tête et le fixa effrontément. Après tout, c’était de sa faute si elle était dans cette situation et elle se défendait comme elle le pouvait.

- Je ne crois pas que j’ai des comptes à vous rendre sur ce qu’il se passe entre mon mari et moi, dit-elle d’un ton sec. Et pour votre gouverne, je n’ai rien dit à petit Jack. Il n’a fait que s’imaginer des choses. Fausses d’ailleurs.

Jack comprit rapidement qu’elle ne céderait jamais sur ce terrain et elle n’avait pas tort.

- Très bien, très bien. Mais vous pouvez quand même me dire ce que ce « i » signifie.

Sam grimaça mais consentit à parler.

- Je ne sais pas si vous allez comprendre...

- Dites toujours, proposa Jack avec son air « jai-tout-vu-dans-ma-vie ».

La jeune femme rougit.

- Indisposée.

Il y eut un long silence.

- Vous ne comprenez pas ? demanda-t-elle

- Oh si ! répondit Jack traumatisé. J’ai très bien compris ! Je ne veux pas savoir pourquoi vous racontiez de telles choses à petit Jack ! Vous avez raison ! C’est votre vie privée ! Je vais vous laisser !

Sam le regarda partir en riant. Si Jack réagissait de cette manière, elle serait débarrassée de son double pendant quelques jours !

*

Les jours et la semaine passèrent en effet très calmement pour Sam. Les visites intempestives des Jacks s’étaient subitement espacées et la jeune femme en profita pleinement. Cette liberté retrouvée lui fit tellement de bien qu’elle envisagea sérieusement d’avoir de l’herpès.

Elle avait déjà mis au point une histoire vraisemblable tout en se préparant pour sortir de la base. Mais tout fut bouleversé quand elle arriva aux abords du mess, lieu de rassemblement de Sg-1 à l’approche du week-end.

- Comment se porte le major Carter ? demanda la voix posée de Teal’c. Cela fait longtemps que je ne l’ai pas vue.

- Apparemment bien, répondit une voix que Sam reconnut comme celle de Jack. Elle est très prise par ses travaux et puis il y a petit Jack.

Il y eut un silence pendant lequel Teal’c devait acquiescer lentement de la tête.

- Vous ne vous inquiétez pas de ce que petit Jack pourrait demander à Sam ? s’interrogea alors Jonas

- Non ! s’exclama immédiatement le chef de Sg-1. Carter est une grande fille ! Et comme les vies doivent se répéter, petit Jack n’a aucune chance !

Sam resta bouche ouverte en entendant cette affirmation. A l’intérieur du mess, il y avait eu quelques crissements inquiétants avant que Jack ne reprit comme si de rien n’était.

- J’aime beaucoup cette mousse au chocolat.

Sam fulminait. Elle n’arrivait pas à croire que Jack pensait cela d’elle. Certes, il lui montrait une totale confiance mais le ton qu’il avait employé était pour elle comme une insulte. La croyait-il si rationnelle et prévisible ? Cela changerait si elle lui prouvait qu’elle pouvait être dangereuse, qu’elle pouvait lui faire peur...

- Samantha !

- Petit Jack !

Elle n’avait jamais été aussi contente de le voir ! Il était son sauveur ! Elle lui fit un tel sourire que petit Jack, ébloui, se recula.

- Allons dire au revoir à Teal’c, Jonas et le colonel O’Neill avant de partir, lui dit-elle.

- On ne va pas chez grand Jack ? s’étonna le jeune homme

- Non... Je veux que nous soyons seuls... Toi et moi...

La voix caressante de Sam surprit agréablement petit Jack. Sa femme semblait avoir oublié tous ses griefs contre lui. Elle prit sa main dans la sienne et l’entraîna à l’intérieur du mess. Le jeune homme, quoiqu’un peu dépassé, ne protesta pas. Il n’aurait jamais imaginé que laisser Sam tranquille quelques jours aurait pu avoir un tel effet. Comme quoi la frustration avait du bon !

Les autres membres de Sg-1 les regardèrent avec étonnement. Les yeux de Jonas et de Teal’c se tournèrent ensuite vers Jack qui avait bruyamment lâché sa cuillère.

- Bonjour ! lança Sam joyeusement

- ‘jour ! parvint seulement à articuler Jack

Teal’c et Jonas les saluèrent d’un signe de tête. Dans ce genre de face à face, ils avaient appris à être discrets.

- Nous voulions juste vous souhaiter un bon week-end, dit Sam tout aussi rayonnante. Nous sortons de la base, petit Jack et moi.

- Encore ! laissa échapper Jack sous le choc

Sam ignora sa remarque et jeta à son double un regard amoureux.

- Nous avons tellement de rattraper, n’est-ce pas ?

- Oh oui ! gloussa le jeune homme avec un air gourmand

- Et pour le Minnesota ? demanda Jack d’une voix blanche

Sam fit un geste désinvolte de la main sans quitter petit Jack des yeux.

- Nous reparlerons de ça une autre fois, mon colonel, dit-elle distraitement. Peut-être lundi. Enfin, si on rentre...

Imperceptiblement, petit Jack se rengorgeait. Il avait réussi ! Sam serait enfin à lui ! Il frissonna par anticipation en voyant le sourire sensuel de la jeune femme lui étant exclusivement destiné. Il ne rêvait vraiment pas cette fois !

- Nous devons y aller maintenant, dit Sam. Bon week-end à tous !

Elle ponctua sa dernière phrase par un clin d’œil malicieux. Elle tira ensuite petit Jack sans ménagement vers la sortie tandis qu’il saluait les trois hommes d’un « v » de victoire.

Sam jubilait encore quand ils s’engouffrèrent dans l’ascenseur. Pendant toute la scène au mess, elle surveillait Jack du coin de l’œil et s’était délectée des expressions apparaissant sur son visage. Il avait peur. Mieux : il était si terrifié qu’il n’en dormirait pas du week-end. Il se demanderait continuellement si elle avait réellement osé...

Justement, oserait-elle ? Sam se mordit alors la lèvre en laissant son regard s’attarder un peu plus longuement que d’habitude sur petit Jack. Un petit râle de frustration monta dans sa gorge. Non... Elle pouvait mais elle ne voulait pas. Elle pesta car elle savait très bien qui était responsable du fait qu’elle préférait être l’amie d’un jeune homme beau comme un dieu et lui étant dévoué corps et âme plutôt que sa maîtresse. Sa maîtresse ? Elle eut un rire nerveux. Elle en oubliait même qu’ils étaient mariés !

- Alors qu’est-ce qu’on va faire, Samantha ? demanda petit Jack avec un air coquin

Les mots de petit Jack lui rappela soudainement la tangibilité de ses attentes et de ses désirs. Combien de temps encore pourrait-elle le duper ? Pourquoi ne se rendait-il compte de rien ? Etait-il à ce point aveugle ? Il serait probablement plus facile à Sam de lui donner satisfaction que d’inventer de nouveaux stratagèmes pour le contrer. Mais la jeune femme était connue pour ne pas reculer devant les difficultés.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Sam sourit.

- Tu connais le Scrabble ?

 
 
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