Base de Cheyenne Mountain de nos jours.
Jack fronçait les sourcils devant le message affiché sur l’ écran de l’ordinateur.
Samantha
-Qu’est ce que cela veut dire ?
-Qu’il faut retourner sur la planète. Il y a quelque chose dans ce temple, dit Daniel.
-Tout cela est très étrange dit Sam. Nous ne sommes pas allés sur la planète auparavant, et pourquoi aurai-je inscrit mon nom en langage codé ? D’ailleurs ce n’est peut être pas moi ?
-Qui d’autre ? dit Daniel. Sur une planète où nous n’étions pas encore allés.
-Un message du futur peut être ? proposa Teal’c.
-Oui, comme avec les Aschens, nous avons envoyé un message pour essayer de changer le futur, bien sûr, c’est ça ! dit Daniel enthousiaste.
- Daniel ! du calme ! ne vous emballez pas ! Il n’y a que votre prénom Carter, c’est pas très clair comme message, dit Jack.
-Je crois qu’il s’agit d’une précaution, moins on en dit mieux ça vaut, répondit Sam et je pense comme Daniel qu’il doit y avoir une explication cachée dans ce temple.
-D’accord dit Jack, vous partez dans deux heures. Démolissez le temple s’il le faut…
-Jack ! protesta Daniel c’est le temple de Khepri, une des figures essentielle de l’antiquité égyptienne. Il est assimilé à Ra…
-Daniel ! dit Jack en envoyant un regard noir au jeune archéologue. Ce n’est pas le moment. SG1 je vous adjoins SG3, SG15 et SG16. Emportez du matériel pour creuser, ou casser les murs…
Il leva un doigt menaçant vers Daniel l’intimant au silence. Le jeune archéologue comprit le geste et ne protesta qu’intérieurement. Il n’était jamais bon de contrarier le général O’Neill quand celui-ci avait pris une décision, et qu’il le regardait de son œil noir.
-Nous avons combien de temps mon général ? demanda Sam.
-Prenez le temps qu’il faudra. Et puis essayez de ne pas trop casser le temple sinon notre petit scarabée va nous faire une jaunisse, ajouta –il avec un petit sourire en coin,
Celui-ci outré ne répliqua pas et sortit de la salle de briefing sans un mot.
-Vous l’avez vexé mon général dit Sam.
-Oh ! il s’en remettra ! dit Jack avec désinvolture.
1927, planète P5N555
Les voyageurs du temps arrivaient à destination. La planète P5N555, était déserte. Depuis longtemps le dieu était parti. Le temple laissé à l’abandon n’attendait plus que les visiteurs du futur, pour dévoiler tous ces mystères.
Il s’élevait sur un tertre, ses colonnes blanches dressées vers le ciel. Encore en bon état de conservation, il était gigantesque et dominait la vallée. Mausolée à la gloire de Khepri, il était impressionnant de majesté et de beauté.
-Comment allez-vous procéder Sam ? demanda Elisabeth.
Le général Carter réfléchissait. Elle arpentait la grande salle et arriva bientôt dans la plus petite, celle où de nombreuses inscriptions décoraient les murs.
-Je dois cacher ceci, pour que personne d’autre que SG1 puisse le trouver dit-elle en montrant un petit coffret de bois.
-Il faudrait desceller une pierre et le glisser derrière dit John.
-Mais il n’y a aucune chance pour que quelqu’un le trouve répliqua Elizabeth. Où alors il faudrait inscrire un message sur la pierre.
Sam étudiait le mur, les pierres étaient de couleur beige. Quelque unes étaient vierges de toute inscription. Elle prit son couteau et essaya de desceller l’une de ses pierres.
-Attendez, je vais vous aider dit John.
A deux ils creusèrent tout autour de la pierre et sortirent celle-ci de son logement. Une cavité apparut et Sam cacha le coffret dedans. Puis ils remirent la pierre. Dans les interstices ils glissèrent du sable. Personne ne pouvait voir que la pierre avait été déplacée.
-De toute façon dans cent ans cela aura repris un aspect naturel.
-Vous écrivez un message sur la pierre Sam ? demanda Elisabeth.
-Oui, je vais le faire, mais laissez-moi seule s’il vous plait.
Ils sortirent. Elle hésitait encore puis finalement se décida pour un langage codé simple qu’ils pourraient comprendre facilement en 2004. Elle écrivit tout simplement son prénom, ce qui était incongru dans un tel endroit et attirerait forcément l’attention de Daniel.
Quand John voulut se remettre aux commandes du jumper celui-ci avait épuisé toute son énergie. Le voyage avait été long pour les hommes comme pour la machine.
-ça ne marche pas râla Sheppard en essayant de se concentrer. Mais qu’est ce qu’il se passe ?
Sam alla vérifier les panneaux de contrôle. Elle manipula quelques câbles.
-Essayez encore John !
Il posa les mains sur les commandes et se concentra. La console s’éclaira et les moteurs s’enclenchèrent. Le vaisseau décolla.
-Nous avons un problème ajouta Sam. L’hyperespace est défectueux, mais je pense pouvoir réparer.
Une heure plus tard Sam se releva des consoles.
-Alors ? demanda Sheppard.
-Nous ne pourrons pas utiliser à la fois l’hyper espace et l’adaptateur temporel. Cela consommerait trop d’énergie, dit Sam.
-Comment allons-nous faire dans ce cas ? demanda Elisabeth.
Sam grimaça légèrement.
-Je crains que nous ne puissions pas rentrer à notre époque.
Elisabeth et John avaient pâli.
-Mais nous pourrions passer par la porte des étoiles pour rentrer dit John.
-Nous sommes en 1927, la porte des étoiles de la terre est enterrée, répondit Elisabeth.
-En effet répliqua Sam. Nous pourrions retourner dans notre époque, mais pas rentrer sur terre discrètement. Nous pouvons arriver par la porte des étoiles, mais elle est gardée en permanence. On serait arrêtés immédiatement, et exécutés. Pas vraiment ce que l’on cherche !
-Vous avez raison Sam. Ce n’est pas acceptable comme solution. Mais nous pourrions rentrer sur terre en hyperespace et rester dans le monde de 1927. Au moins nous serions en vie et libre. Qu’en penses-tu John ? dit Elisabeth en se tournant vers son mari.
-Je préfère être libre à une autre époque que tué dans la mienne. Et vous Sam ?
- Moi aussi. Et puis peut être que pendant le voyage de retour, nous pourrons trouver une autre source d’énergie pour l’adaptateur temporel,. En additionnant nos compétences, Elisabeth.
-Oh vous êtes beaucoup plus scientifique que moi Sam.
De nos jours planète P5N555
-Restez en surveillance de la porte dit le colonel Carter aux équipes SG qui les avaient accompagnés. Nous vous appellerons s’il faut creuser les murs.
-Entendu colonel, à vos ordres.
Pour la troisième fois ils arrivaient en vue du temple.
-Il est vraiment magnifique dit Daniel qui ne se lassait pas de l’admirer.
Personne ne lui répondit. Ils avaient hâte d’arriver à la pierre et de comprendre son sens caché.
Sam laissa faire Daniel, c’était lui le spécialiste des caches et des fonds secrets. En tant qu’archéologue il avait une grande expérience dans ce domaine. Il commença par examiner la pierre longuement ainsi que les autres qui l’entouraient. Elle était située à environ un mètre du sol, en plein milieu du mur qui faisait face à l’entrée. Il la toucha, tapa dessus avec un petit instrument métallique. La pierre rendait un son différent de ses voisines.
-Une cache, Daniel Jackson ? demanda Teal’c.
-C’est probable.
Le jeune archéologue commença à desceller la pierre, il creusa tout autour et du sable tomba dégageant entièrement la pierre.
-C’est bien ça. Cette pierre a été bougée beaucoup plus récemment que la construction du temple.
La pierre était très lourde. Teal’c la sortit de son logement et la posa sur le sol.
Un petit coffret de bois brun apparut.
Daniel le prit délicatement dans ses mains.
-Je crois que nous avons trouvé, dit Daniel en cherchant à ouvrir la serrure.
-Non, Daniel n’y touchez pas c’est peut être un piège.
Daniel était déçu, mais se rendit aux arguments de Sam. Il valait mieux être prudent.
Le retour se fit dans le calme. Sam avait renvoyé les équipes SG dès qu’ils avaient trouvé le coffret. Un quart plus tard , SG1 arrivait à la base.
Le général O’Neill impatient les attendait dans la salle d’embarquement.
-Alors qu’est ce que vous avez trouvé ?
-Ceci dit Sam en montrant le coffret.
-Faites voir Carter !
-Pas avant de l’avoir passé aux rayons X et au scanner mon général. J’y vais tout de suite.
-A l’infirmerie avant dit O’Neill.
-A vos ordres.
-Vous en avez pour longtemps à examiner ce coffret avant qu’on puisse l’ouvrir ?
-Une heure mon général dit Sam.
-Très bien, débriefing à 14 heures.
Autour de la table SG1 et le général O’Neill. Devant Jack, le coffret.
Personne ne l’avait encore ouvert et Jack voulait le faire personnellement.
La cavité à l’intérieur était petite, il y avait juste une feuille, que Jack déplia et lut à haute voix.
Le coffret est pour vous mon général, gardez-le précieusement.
S. Carter.
-C’est tout ! dit Daniel en regardant le fond du coffret !
-Il y a sûrement un double fond et un message pour le général, dit Sam ;
-Naturellement ! j’aurai du y penser dit Daniel d’un ton moqueur.
Jack était perplexe. Qu’est ce que la Sam du futur voulait bien lui dire, à lui seul. Un message de l’avenir, ce n’est pas pour faire juste un petit coucou ! Il était inquiet d’un seul coup et il mit fin rapidement au briefing et se retira dans son bureau.
-Walter ! Qu’on ne me dérange pas !
-A vos ordres mon général.
Le coffret était posé sur la table. Jack l’ouvrit. Le couvercle était épais et bombé, d’un seul tenant. Le fond arrivait à mi hauteur. Il devait donc y avoir une cachette secrète.
Avec un canif il souleva le petit panneau de bois qui se révéla bien être un double fond. A l’intérieur une lettre dans une enveloppe et un petit carnet.
Le cœur de Jack battit à grands coups dans sa poitrine quand il reconnut l’écriture de Sam. La Sam du futur lui avait laissé son journal
Sur l’enveloppe étaient écrits ces mots :
Confidentiel. A l’attention du Général O’Neill
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Mon général,
J’ai beaucoup hésité avant d’ écrire. Mais l’enjeu est d’une telle importance ! D’habitude je suis extrêmement prudente quand il s’agit de dévoiler le futur. Mais dans le cas qui nous occupe, vous n’avez pas droit à l’erreur. En effet quand nous avons fait cette mission sur P9B765, nous n’avons pas vu, nous n’avons pas cru la duplicité de la jeune fille. Elle paraissait si sincère. Comment aurions-nous pu ne pas nous laisser avoir par tant d’innocence ? Il faudra que vous participiez à cette mission mon général, vous seul pouvez accomplir ce qui doit être fait.
1927 Terre
Le jumper se posa lentement sur le sol américain. Les passagers étaient arrivés à destination dans l’espace mais pas encore dans le temps. Ils poussèrent un ouf de soulagement et sortirent du vaisseau.
John avait posé l’appareil dans la clairière d’une forêt, à l’abri des regards.
Ils s’assirent sur des troncs d’arbre et discutèrent. On aurait dit un groupe d’amis faisant un pique nique le dimanche midi. L’air était froid en ce début de matinée, c’était le mois de janvier. Ils mirent des parkas et firent quelques pas autour de l’appareil pour se réchauffer.
-Je vais voir ce que je peux faire avec l’adaptateur temporel dit Sam. Mais avec l’ énergie presque épuisée…
Elle ne finit pas sa phrase. A quoi bon ? Chacun avait compris dans son cœur que le voyage était terminé. Il n’y aurait pas de retour à leur époque.
-Général ! appela Elisabeth
Sam se retourna et revint vers son amie.
-Elisabeth il me faut essayer, de toutes mes forces, j’irai jusqu’au bout. Vous le savez bien.
-Vos réparations vont-elles prendre de l’énergie ?
-Un peu.
-Et si nous utilisions le reste pour aller dans un autre endroit ?
-A quoi penses-tu ? demanda John.
-Je pense que nous devrions aller à Colorado Springs.
John ouvrit de grands yeux.
-Je vois pas pourquoi, ici on est très bien.
-A Colorado Springs si nous y vivons une vie discrète bien sûr, il y aura dans l’état civil des traces de nous, quand nous ne serons plus là.
-ça change quoi chérie ? je ne vois pas.
Elisabeth eut un fin sourire. Je suis persuadée que Sam a écrit beaucoup plus que le simple billet dans le coffret.
Sam eut l’air gênée.
-Peut être dit-elle.
-Et vous connaissant vous n’avez écrit qu’au général O’Neill.
Sam ne put s’empêcher de rougir en entendant parler de Jack. Il était parmi eux d’emblée à la seule évocation de son nom.
-C’est exact dit –elle, je n’ai écrit qu’au général O’Neill.
-Et il va vous croire ? poursuivit implacablement Elisabeth.
-Pas tout de suite, le connaissant bien, je sais qu’il n’ est pas très réceptif à ces histoires de déplacements temporels.
-Que lui avez-vous dit ? Il a bien fallu que vous lui donniez des preuves.
Sam hésitait, elle regarda ses amis mais ne vit sur leur visage vieilli que de la bonté.
-Ne sachant pas où nous irions, et n’ayant aucune certitude quant à notre retour, je lui ai dit de faire une recherche sur nous à partir de 1927 naturellement je ne pouvais pas être plus précise.
-Et si nous étions retournés à notre époque ?
-Je pressentais que cela serait impossible dit Sam. Excusez-moi mes amis, mais au début je vous avais prévenu des risques.
-Mais nous ne vous faisons aucun reproche Sam, dit Elisabeth en la prenant dans ses bras.
Il y avait tellement longtemps que Sam n’avait connu la douceur des bras d’une amie, qu’elle sentit les larmes monter à ses yeux. Cela faisait aussi une éternité qu’elle n’avait pas pleurée.
-Nous allons donc à Colorado Springs. Mais nous vivrons à l’écart de la ville, dans un endroit désert. Nous ne devrons voir personne, ou du moins le minimum.
De nos jours Base de Cheyenne Mountain.
Le général O’Neill continuait la lettre que Sam avait écrite avant son départ. Allait-elle lui dévoiler son avenir ? celui qu’elle avait vécu !
Je ne m’y ferais jamais pensa t-il, le passé et le futur se mêlait dans sa tête et il sentait poindre la migraine.
.
Le 28 août 2027 j’ai eu 60 ans. Je suis arrivée tout en haut de la hiérarchie militaire, je suis général et chef d’état major.
Malgré cette réussite assez fulgurante je dois dire, ma vie est un fiasco, notre vie à tous est un désastre.
J’ai conscience que cette gymnastique intellectuelle doit être difficile pour vous Général, et je m’en excuse. Je vais reprendre les évènements tels qu’ils se sont déroulés en ordre chronologique, pour plus de compréhension. Je reviendrais rapidement sur la mission de P9B765, celle où tout a commencé. Sachez qu’ une jeune fille du village portait en elle un symbiote, que nous avons bien connu : Klorel.
Vous vous souvenez le jour où nous avons libéré Skaara ? Le symbiote avait été transporté dans une urne par les Tok’ras et nous ne savions pas ce qu’il était devenu, et peu nous importait, nous avions retrouvé le jeune homme si sympathique d’Abydos. Ce symbiote a été transféré sur la planète P9B765. Il a été introduit dans un hôte masculin. Puis celui-ci a été tué accidentellement, 4 ans plus tard, juste avant la mission. Le symbiote a aussitôt envahi le corps de la personne la plus proche du Goa’uld. C’était la jeune fille. Le transfert s’est fait progressivement le symbiote étant affaibli par l’accident, et je ne me suis pas rendue compte de sa présence sur le moment. L’enfant était si belle et si pure, qu’aucun doute ne pouvait avoir lieu. C’est là mon général qui vous faudra faire preuve d’une force de caractère peu commune, il faudra tuer la jeune fille.
Pour que vous la reconnaissiez , elle est brune, de petite taille avec de saisissants yeux verts et elle se nomme Clara. Quand je me suis rendue compte que la jeune fille était un goa’uld, c’était trop tard ; il nous a fallu fuir par la porte des étoiles, une armée de jaffas à nos trousses. Daniel a été blessé dans cette mission, Teal’c et moi avons échappé de justesse.
Ce que je vous demande n’est pas facile mon général, il vous faudra la tuer dès que vous la croiserez pour la première fois, le mal sera déjà fait mais le symbiote encore trop faible ne pourra pas vous résister. Je sais que c’est une chose terrible que je vous demande, vous serez en butte à vos amis, Sam certainement vous en voudra beaucoup. Elle ne comprendra pas, Daniel non plus. Et vous ne pourrez rien dire. Vous ne devrez rien dire de cette mission. Personne ne doit être au courant, sauf vous.
Naturellement ce n’est pas un ordre que je vous donne. En ma qualité de chef d’état major, je pourrais le faire, je suis votre supérieur hiérarchique même si ce n’est que dans le futur.
Peut être que cette mission causera votre mort ou la mienne ou celle de Teal’c et de Daniel. Mais à la limite peu importe ! Que sommes-nous au regard de la planète tout entière ? je sais que vous êtes tout à fait d’accord avec mes propos, vous qui avez accepté de vous sacrifier plus d’une fois pour la survie de notre monde.
J’ai conscience général O’Neill que je vous demande beaucoup ! je crois que j’ai trop parlé, j’espère ne pas avoir nui à la réussite de cette mission si vitale pour l’avenir de notre monde.
Général Samantha Carter
PS Si la mission réussit, je vous laisse le soin de dire ce que vous jugerez bon à vos amis. Naturellement si elle échoue, vous serez contraint au silence.
Jack après avoir lu la lettre la remit dans le coffret. Il devait être à Washington le soir même, et son avion l’attendait déjà.
Il mit le coffret dans le coffre de son bureau, et sortit de la base.
Colorado Springs 1927
Il faut cacher le jumper dit John, il ne nous sert plus à rien maintenant.
Il le dissimulèrent dans un creux et le recouvrirent les branchages. C’était une forêt peu fréquentée dans la montagne. Ils avaient eu juste la place de se poser.
Sam avait passé les heures qui avaient suivi leur atterrissage à essayer de réparer les différents modules. Tout était en parfait état de marche. Le seul problème était l’énergie. C’était comme de faire vouloir démarrer une voiture sans essence.
La mort dans l’âme ils quittèrent ce qui les rattachait encore à leur ancienne vie.
Elisabeth se serra contre son mari qui lui caressa tendrement les cheveux. Sam eut une pensée pour tous les disparus de sa vie. Elle écrasa une larme, puis se tournant vers ses amis, d’office elle reprit le commandement.
-J’ai aperçu tout à l’heure une maison abandonnée. Elle doit se trouver à quelques kilomètres d’ici.
-Je l’ai vu moi aussi dit Elisabeth. Elle a l’air grande, nous pourrons peut –être y trouver refuge ?
Les exilés se mirent en route. La maison était en effet abandonnée mais depuis peu. Elle était faites de bardeaux de bois, et avait une allure rustique.
-On dirait le chalet du général O’Neill murmura Sam.
-Le confort en moins sans doute dit Elisabeth en faisant le tour des pièces.
Au rez-de-chaussée, il y avait une grande salle où restaient encore une table centrale et six chaises à haut dossier. Une vaste cheminée occupait tout un pan de mur. La cuisine était en ruine, et inexistante. A l’étage trois pièces vides, qui pourraient servir de chambre.
Naturellement il n’y avait ni eau ni électricité. On était en 1927 dans le tout petit village de Colorado Springs qui ne comptait qu’une trentaine de maisons assez éloignées les unes des autres. Ils furent surpris de la taille de la ville.
-Finalement c’est aussi bien qu’il y ait si peu de monde. Nous risquons moins de faire de dégâts dans cette époque, remarqua Sam.
Les pièces étaient sombres, il leur faudrait trouver des lampes à huile ou des bougies.
-Cela va nous faire tout drôle à nous qui avons manié des E2PZ et travaillé sur les appareils scientifiques les plus performants, dit John.
Sam ne disait rien, elle était dans le petit jardin. Un puits central, deux arbres et un reste de potager.
-Nous allons pouvoir cultiver nos légumes, dit John.
-Vous savez faire ça ? demanda Sam en souriant. Parce que moi pas.
-Moi non plus. Mais il faudra bien apprendre si nous ne voulons pas mourir de faim.
-J’ai vu en bas il y a une rivière. Nous pourrions pêcher, dit John.
Elisabeth s’inquiétait du silence de Sam qui n’avait pas dit grand chose depuis leur arrivée dans la maison.
-Je vais bien dit Sam en revenant vers le couple. Je suis juste un peu fatiguée, mais ça va passer. Et si on s’installait ?
-On pourrait récupérer des choses dans le jumper dit John.
-Oh non ! il ne faut rien rapporter de notre époque.
-Ah oui ! le paradoxe du grand père ! dit Elisabeth
-Tout à fait répondit Sam en souriant.
-Mais nous pouvons prendre la nourriture, dit John. Et pour les vêtements comment allons-nous faire ? je ne me vois déambuler dans les rues comme ça dit-il en montrant sa tenue militaire.
-C’est vrai dit Elisabeth en souriant, d’ailleurs j’ai toujours rêvé de porter de longues robes de dentelles.
-J’avais prévu au cas où répondit Sam en regardant ses amis. J’ai emporté quelques tenues qui seront mieux appropriées que nos vêtements actuels.