Citations du moment :
Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain.
Imagine

Vampires : Chapitre 2

 
 
Partie arrière de la maison de Scytto et Missandra :
 

Ne se doutant pas de ce qu’il se passait à quelques mètres d'eux, les habitants de la ville continuaient leurs activités habituelles. Celles-ci furent perturbées par le passage d’une table en bois à travers un mur fait de la même matière. Ladite table atterrit dans la rue devant ces même habitants, à présent quelque peu déstabilisé. Sentiment qui ne s’améliora guère quand un imposant colosse à la peau d’ébène passa par l’ouverture faite précédemment. Le Colonel O’Neill lui emboîtait le pas, lui-même suivi par le docteur Jackson. Le Capitaine Romanov fermait la marche.

 

-         Tok’ra plus Jaffa, bonjour les dégâts…

-         Désolé pour tout. Lança Daniel, en s’adressant à leurs amis.

-         Dépêchons-nous de regagner la forêt. Ordonna Jack.

-         Surtout avant la nuit. Nota Romanov.

-         Oui, surtout avant la nuit. Je n’ai pas envie de servir de casse-croûte à ces sangsues. Teal’C, ouvrez la marche. Daniel, ne lâchez pas Romanov. Go !

 

Le petit groupe n’avait pas fait plus de quelques pas que Teal’C fit un signe de la main. Par réponse, le reste de l’équipe se plaqua contre un mur dans le but de se dissimuler aussi bien que possible. Une patrouille de Goules passa à quelques mètres d’eux.

 

-         Ils ont vraiment l’air de Jaffa. Murmura Daniel.

-         Cette Lilith est peut être une Goa’uld.

-         Les Goa’ulds ne se nourrissent pas de sang, Capitaine Romanov. Fit remarquer Teal’C.

-         C’est peut-être un Goa’uld mutant… Murmura-t-elle.

-         Romanov, vous sortirez toutes les théories que vous voudrez lors du débriefing mais pour l’instant tachons de nous sortir de là.

-         A vos ordres, mon Colonel.

-         Teal’C, la voie est libre ?

 

Le Jaffa jeta un rapide coup d’œil et fit signe que oui. SG-1 reprit sa progression.

Visiblement, la population locale ne tenait pas compte de leur présence. Ce qui arrangeait bien les affaires de nos héros. Ils avaient déjà fort à faire pour éviter les patrouilles de Goules.

 

-         A cette allure là, nous en avons pour toute la journée. Remarqua Natalia.

 

Il était vrai que leur progression n’était pas très rapide. Les patrouilles incessantes de Goules à leur recherche ne facilitaient rien.

Daniel leva la tête pour regarder le soleil :

 

-         Surtout que visiblement les journées de ce monde ne sont pas très longues. A mon avis il fera nuit d’ici trois ou quatre heures.

-         Nous ferons en sorte d’être déjà arrivés à la Porte avant ce délai, Daniel.

-         Et si nous essayons de leur parler ? Après tout, rien ne prouve qu’ils nous soient hostiles. Nous nous sommes enfuis avant d’établir une communication.

-         Daniel, après toutes ces années, vous n’êtes toujours pas capable de sentir un "méchant" quand vous en voyez un ?

-         Jack, vous caricaturez tout.

-         Je caricature ?!

-         Parfaitement !

-         Elle est bien bonne !

-         Ne me dites pas le contraire.

-         Mais si, je vous dis le contraire !

-         Messieurs ! Je vous en prie, ce n’est vraiment pas le moment de…

 

Natalia ne finit pas sa phrase. Elle attrapa Daniel par le col et le tira en arrière. Ce qui permit d’éviter que la tête de ce dernier n’explose comme le pauvre tonneau en bois qui venait de recevoir le tir destiné à l’archéologue.

 

-         Je caricature, hein ?! Courez !

 

SG-1 détala au pas de course.

Les pseudo-Jaffa qui poursuivaient SG-1 utilisaient les modèles originaux des lances. Habitué à faire face à de telles armes, le quatuor avait, jusqu’ à présent, réussi à avancer tout en évitant les tirs. Mais la chance avait ses limites et un tir toucha le Colonel à la jambe. Celui-ci manqua de tomber mais Teal’C le rattrapa.

 

-         O’Neill ?!

-         Ça ira.

-         Colonel !

-         Foncez, Romanov ! Ne vous occupez pas de moi !

 

Teal’C tira O’Neill dans une petite ruelle qui finissait en cul-de-sac. Daniel et Natalia se mirent à couvert derrière une charrette rangée le long de la rue, à l’opposé des deux hommes.

 

-         Etrangers, rendez-vous et il ne vous sera fait aucun mal !

-         C’est ça, oui… Murmura Natalia. On y croit.

 
La Russe regarda en direction de son officier supérieur de l’autre côté de la rue. Celui-ci, tout comme Teal’C, s’était mis en position de tir. Il était clair que l’idée d’une confrontation ne les enchantait pas, surtout que la situation n’était pas à leur avantage, mais elle semblait inévitable. A moins, bien sûr, qu’ils ne décident de se rendre, une idée qui ne plaisait à personne.
 

-         Jack ? Demanda Daniel. Vous avez une idée géniale qui pourrait nous aider ?

 

O’Neill, regarda autour de lui : en haut, en bas, à droite, à gauche. Ses longues années d’expérience rentrant en jeu, Jack prit la seule décision qui lui semblait juste.

 

-         Ne tirez pas ! Nous allons sortir ! Nous nous rendons !

-         C’est ça votre plan ?

-         Vu où nous sommes et leur nombre, une confrontation nous serait mortelle. Vivants nous gardons une chance, morts aucune.

 
Natalia fit un signe positif de la tête, geste qui signifiait l’acceptation du raisonnement de Jack. Elle se leva et sortit de sa cachette tenant son P-90 au-dessus de sa tête. Daniel lui emboîta le pas, les bras levés.
 

-         Nous nous rendons !

 

Les Goules s’avancèrent prudemment. L’un des hommes désarma Natalia. Bien qu’ils enlevèrent leurs Zat’ et leurs couteaux, aucun d’eux ne sembla porter attention au pistolet de Daniel. Celui-ci estima que les gardes n’avaient pas compris que c’était une arme.

 

-         Les deux autres ont disparu. Annonça un des Goules.

 

Etonnés, le Capitaine Romanov et le docteur Jackson regardèrent en direction de l’impasse où étaient encore il y quelques instants les deux autres membres de SG-1. Ils n’y virent personne.

 
 

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Sous la ville.

 

Jack et Teal’C avançaient à grandes enjambées dans ce qui ressemblait à des catacombes.

 

-         O’Neill, comment va votre blessure ?

-         Ça guérit, Teal’C, ça guérit.

 

Teal’C comprit que Lantash faisait son travail.

 

-         Je vous préviens que si vous nous faites un coup fourré vous allez le regretter. Je n’ai pas l’habitude d’abandonner les miens. Vous avez intérêt à avoir des arguments valables. Lança O’Neill.

 

L’homme qui leur servait de guide s’arrêta et se retourna pour leur faire face. Il portait une tenue sombre parfaite pour évoluer dans les ombres. De longs cheveux marron, pas très entretenus, lui tombaient sur les épaules.

 

-         Etrangers, si vous étiez restés à la surface vous auriez été faits vous aussi prisonniers par les Goules. Mais si vous le désirez vous pouvez faire demi-tour et retourner sur vos pas. Vous serez sans doute capturés et subirez le même sort que vos amis. Je ne fais que vous proposer une alternative. Mais c’est vous qui choisissez.

-         Je crains qu’il n’ait raison, O’Neill.

-         Je sais, Teal’C, je sais.

 

L’homme se remit en marche. Le duo le suivit.

 
 

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            Palais du Haut-Sire, au centre de la cité :
 

            Les Goules fermèrent la porte de la pièce derrière le couple d’humains.

 

-         En tous cas, s’ils ressemblent à des Jaffa, ils n’en ont pas les manières. Je les ai trouvés très…

-         Polis ?

-         Mmmm… oui.

-         Sans compter qu’ils n’ont pas le même sens de l’hospitalité.

 

Le docteur Jackson et le Capitaine Romanov se trouvaient dans une très grande chambre richement meublée et décorée.

 

-         Sacrée décoration. Cela nous change des cellules habituelles.

-         C’est étrange, ce style d’architecture n’est pas européen. C’est plutôt, mésopotamien.

-         A votre avis, Daniel, qu’est-ce qu’ils nous réservent ?

-         Jusqu'à présent, ils se sont montrés cordiaux avec nous. Ce qui confirme ce que je disais, ils n’ont peut-être pas d’intentions belliqueuses envers nous.

-         Ah bon ? Dans ce cas là, je vous suggère d’essayer de sortir par là où nous sommes entrés, juste pour voir.

 

Daniel s’approcha de la porte et voulut l’ouvrir. Celle ci resta fermée.

 

-         Alors ?

-         Pas de déduction rapide.

-         Je vous rappelle qu’ils nous ont quand même tiré dessus.

-         C’est parce que nous nous sommes enfuis.

-         Oui, oui, ils nous ont donc pris pour cible "en toute amitié"…

-         Vous commencez à parler comme Jack.

-         Vous voulez mon avis ? Nous risquons forts d’être la nourriture exotique de leur prochain repas…

 
 

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            Teal’C et O’Neill :
 

            Le long couloir qu’avaient arpenté O’Neill, Teal’C et leur guide touchait à sa fin. Les trois hommes débouchèrent dans une vaste salle, mal éclairée par des torches. L’ambiance était lugubre. Visiblement, ils étaient attendus puisqu’une cinquantaine d’hommes et de femmes disposés en demi-cercle leur faisait face.

            Un grand homme aux cheveux blonds sortit des rangs et avança vers le guide et lui serra la main à "la méthode Jaffa".

 

-         Vashni, mon ami, tu as réussi.

-         Pas tout à fait, Nosh, je n’ai réussi qu’à sauver ces deux là. Leurs amis sont dans les mains du Haut-Sire, maudite soit-elle.

-         Qu’elle soit damnée ! Ne t’en fais pas, tu as fait ce qui était nécessaire.

-         J’aurais aimé faire plus.

-         Excusez-moi ! Pourrions-nous savoir ce qu’il se passe exactement ici ? Demanda Jack.

-         Etrangers, je suis Nosh. Et bien que je n’aime pas que l’on m’appelle comme cela, je suis considéré comme Premier du Clan des Anarchistes.

-         Ah, c’est vous les anarchistes ?

-         Vous avez sans doute entendu parler de nous de façon peu flatteuse, je suppose ?

-         Pour l’instant, nous n’avons aucune opinion sur vous. Expliqua Teal’C.

-         Il faut dire que nous sommes dans votre ville depuis pas longtemps… Mais je suppose que pour vous aussi il est inconcevable d’être d’ailleurs que… d’ici.

 

Nosh esquissa un léger sourire.

 

-         En fait nous sommes un peu moins dociles et apprivoisés que nos semblables du dessus. Nous pouvons parfaitement concevoir que vous veniez "d’ailleurs". Bien que je doive avouer que c’est une première.

-         Comme quoi, il y a un début à tout.

-         Exact. Mais ne restons pas dans cette entrée pour discuter. Venez donc vous asseoir près d’un feu nous pourrons parler et ainsi apprendre à connaître nos demeures respectives.

-         Très bien. Au fait, je suis Jack O’Neill et voici Teal’C.

-         Alors, Teal’C et Jack-O’Neill, soyez les bienvenus dans la demeure des seuls habitants libres de notre ville.

-         Vous êtes la résistance ? Demanda Jack.

-         Nous nous considérons comme tels. Le pouvoir en place nous considère comme des rebelles et des éléments dissidents, d’où notre nom d’Anarchistes.

-         Vous êtes des Vampires ?

 

Jack tiqua à la question de Teal’C. Il n’avait sans doute pas remarqué à qui il parlait ou du moins il laissa croire que c’était le cas.

 

-         Pas tous. Certains sont des Goules, d’autres des Servants. Bien que nous préférions le terme de Peuplade. Cela fait moins…

-         Serviteur ?

-         Exact.

 

Le Groupe s’assit autour d’une table qui se trouvait près d’un feu de camp. Autour d’eux, de nombreuses personnes vaquaient à diverses activités, que ce soit militaires ou quotidiennes.

 

-         Comme nous l’avons dit, nous arrivons juste et nous ne savons pas la différence entre un Goule, un Servant et un Seigneur. Vous pouvez nous mettre au parfum ?

-         Vous n’avez pas de système hiérarchique dans votre pays ?

-         Heu, si, mais il est sensiblement différent.

 

Teal’C regarda O’Neill en levant le sourcil quand celui-ci employa le terme "sensiblement".

 

-         Très bien. Sachez que la cité est sous la coupe de cinq clans vampiriques dirigés d’une main de fer par un Haut-Sire, Lilith, trois fois damnée. Ne vous fiez jamais à son apparence et son comportement de sainte-nitouche, c’est une catin affublée d’un tyran.

-         Charmante personne, je suis pressé de la rencontrer. Se moqua Jack.

-         Si Lilith est une garce, les Seigneurs de chaque Clan sont presque aussi maléfiques qu’elle. Nos légendes disent qu’ils sont aussi âgés que le Haut-Sire elle-même et qu’ils auraient participé à la création de la cité il y a de cela des centaines de générations de mortels.

-         Dites-nous en plus sur ces Clans.

-         Comme je le disais, il existe cinq Clans différents, en fait six si nous considérons le nôtre, mais en fait nous, nous sommes le résultat de l’union de la défection des membres d’autres clans. Les Beastmasters sont les membres du Clan qui vit essentiellement dans la forêt. Ils sont presque plus animaux qu’humains. Leur force et leur résistance sont telles qu’aucun autre Vampire ne peut les battre en combat rapproché. Ils ont aussi le pouvoir de contrôler les animaux… Quand je disais que personne ne rivalise en combat avec les Beastmasters, j’ai exagéré. Le Clan des Furies les égale.

-         Les Furies ?

-         Le Clan des Furies est composé uniquement de femmes. Même si leur force et leur endurance n’égalent pas celle des Beastmasters, leur rapidité et dextérité sont phénoménales. Elles sont aussi rapides que le vent.

-         Les Amazones locales, je suppose.

-         J’ignore ce que sont des Amazones.

-         Un groupe de femmes guerrières de notre contrée. Expliqua Teal’C.

-         Je vois… Méfiez-vous des Maîtres des Ombres. Comme leur nom l’indique, ce sont les maîtres de la furtivité. Chaque recoin sombre leurs sert. Ils apparaissent et disparaissent comme bon leur semble d’un endroit à un autre tant que celui-ci contient une fraction d’ombre.

 

Jack regarda autour de lui l’obscurité et les ombres.

 

-         N’ayez crainte. Certains d’entre nous sont d’anciens Maîtres de Ombres et ils ont la capacité de sentir ceux qui utilisent les même talents qu’eux. En cas d’intrusion de la part des "Maîtres" nous aurions le temps de réagir… Les Lumineux, comme leur nom l’indique, est le Clan opposé aux Maître des Ombres. Ils se considèrent comme des artistes et il faut bien avouer que certains d’entre eux ont du talent. Mais ce sont surtout des politiciens, des bureaucrates et des manipulateurs. D’ailleurs, leurs capacités vont dans ce sens. Si vous vous retrouvez en face d’un Lumineux, ne le regardez jamais dans les yeux et n’écoutez pas le son de sa voix, il prendrait le contrôle de votre esprit et ferait de vous sa marionnette… Enfin, le dernier Clan, celui des Mystiques, regroupe des sorciers et magiciens qui s’adonnent à des pratiques et des arts thaumaturgiques qu’eux seuls maîtrisent.

-         Toutes ces capacités dont vous nous avez parlé, sont-elles naturelles ou bien dues à une technologie ?

 

Nosh fut considérablement surpris par la question de Teal’C.

 

-         C’est…Je…

 

Il laissa un blanc dû à la surprise.

 

-         Quelque chose ne va pas ?

-         C’est rare, voire même… unique d’entendre parler un non-vampire de "technologie". Généralement, à l’exception de ceux qui vivent ici, tous sont convaincus que la plupart de nos capacités sont naturelles ou "magiques".

-         Ce qui n’est pas le cas, j’en déduis.

-         Par entièrement, Jack O’Neill. Si notre force, notre endurance sont naturelles, le reste de nos capacités est en effet dû à différents appareils.

-         Du genre ?

-         Je ne pense pas que vous comprendriez.

-         Je suis sûr que nous pourrions vous surprendre.

-         Eh bien, par exemple les Beastmasters utilisent un minuscule appareil implanté dans le bas de leur crâne pour commander les animaux. Celui-ci émet des… sons que seules les bêtes perçoivent.

-         Des ultrasons ?

 

Nosh fut une fois de plus surpris.

 

-         Nous sommes pleins de surprises.

-         C’est ce que je vois. Pour ma part, je tiens cela de mon Sire qui lui-même le tenait du sien, etc.… Mais et vous ?

-         Votre Sire ?

-         Celui qui m’a donné l’Etreinte et qui a fait de moi un vampire. Mon second père en quelque sorte.

-         Nous tenons cela de… Disons que l’endroit d’où nous sommes originaires est quelque peu plus avancé qu’ici sur le plan technologique.

-         Mais… Où ? Peu d’entre nous ont exploré les contrées environnantes mais aucun d’entre eux n’a vu un autre endroit habité.

 

Le Jaffa et le Colonel s’échangèrent un regard.

 

-         Je vous en prie, j’ai répondu à toutes vos questions. Répondez aux miennes à présent. Vous êtes peut-être la solution à tous nos problèmes.

 
 

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Daniel et Natalia :
 

La nuit était tombée depuis quelques heures et un groupe de Goule était venu chercher notre couple. Avec un très grand sens de l’étiquette, ils les avaient guidés jusqu’à une salle. Daniel ne put s’empêcher de comparer l’endroit avec la salle de réunion des Grands-Maîtres qu’il avait jadis infiltrés. Même décoration et quasi même disposition de trônes. La seule différence était que l’un des six sièges présents était plus majestueux et surélevé.

Sur chacun, trônait une personne. A leur gauche, une femme qui semblait tout droit sortie de "Xéna la Guerrière", songea Natalia, tenue de cuir et épée à la ceinture, les dévisageait comme s’il s’agissait de quartiers de viande. Juste à coté de la pseudo "princesse guerrière" se trouvait un homme vêtu d’une robe de bure grise le recouvrant entièrement, même son visage. Natalia remarqua des mains décharnées aux ongles allongés dépasser des manches. Au centre de la salle, face à nos héros, siégeait une femme d’une beauté inégalable. Même Natalia en eut le souffle coupé. Vêtue d’une longue robe de soie, la femme jouait de ses atouts féminins et ne les cachait que très peu. Le Capitaine et le docteur échangèrent un regard : ils venaient de trouver la maîtresse des lieux, Lilith. A la gauche du Haut-Sire était assis un homme qui visiblement n’était pas très heureux d’être ici. La flagrante ressemblance avec un Goa’uld du nom de Baal inquiéta Daniel. A ses côtés se trouvait un homme d’une stature imposante, vêtu de peaux de bête et gratifié d’une longue barbe. Enfin, à la droite des deux membres de SG-1 était assis un jeune homme d’une très grande beauté. Celui-ci déshabillait Natalia des yeux ce qui la mettait mal à l’aise.

 

-         Je crois que nous allons savoir à quelle sauce nous allons être mangés. Murmura Daniel.

-         Tartare, à mon avis…

-         Etrangers, soyez les bienvenus sur ces terres. Je suis Lilith, Haut-Sire de ce royaume. Et voici les premiers des cinq Clans. Voici dame Atalante du Clan des Furies, elle désigna la femme en cuir. Puis l’homme en bure : Le Seigneur Modred du Clan des Mystiques. A ma gauche se trouve le Seigneur Hadad des Maîtres de l’Ombre, elle désigna le jumeau de Baal. Puis le Seigneur Siegfried des Beastmasters et enfin Messire Foebus des Lumineux.

-         Majesté, noble Dame et Seigneur je me nomme Daniel Jackson et voici Natalia Romanov. Nous vous remercions pour votre hospitalité.

-         Je vous en prie Daniel-Jackson, pas de fausses flatteries. Nous sommes conscients que vous êtes ici contre votre volonté. Cependant, comprenez-nous, cela fait des siècles que le Chaapa’aï n’a pas été ouvert. En fait, vous êtes en face des seules personnes qui l’ont franchi et qui sont encore en vie. Un tel événement ne peut être laissé à la portée des Servants. D’où votre présence.

-         Nous comprenons parfaitement, majesté. Mais en fait nous aimerions savoir…

-         Quels sont vos projets pour nous ? Finit Natalia.

-         Voilà qui est direct. Mais je préfère cela. En fait, nous n’avons pas statué sur votre sort pour le moment par manque d’informations à votre sujet. Acceptez-vous de répondre à nos questions ?

-         Bien sûr, majesté.

 

Natalia nota que Daniel était un peu trop enclin à répondre rapidement aux questions de la maîtresse des lieux. Il semblait que ses charmes aient des effets sur l’archéologue.

 

-         D’où venez-vous ?

-         De la Tauri, la Terre.

 

Le visage doux de Lilith se durcit à l’annonce de ce nom.

 

-         Dans ce cas-la, quel dieu servez-vous ?

-         Si vous faites allusion aux Goa’ulds, aucun.

 

Le vampire du nom de Hadad se leva et prit la parole.

 

-         Vraiment ? Dans ce cas là, comment expliquez-vous cela ?

 

Il claqua des doigts. Un serviteur arriva portant un plateau d’argent où avaient été déposés les deux Zat’ du couple et le P-90 de Natalia.

 

-         N’est-ce pas une arme Goa’uld ? Répondez !

-         Si.

-         Et vous dites que vous ne les servez pas ?

-         Exact. Nous leur avons volé.

 

Stupeur de la part des Vampires.

 

-         Je doute que les Seigneurs de la Galaxie se laissent faire aussi facilement. Remarqua Atalante.

-         Nous ne leur avons pas vraiment laissé le choix. Vous savez, depuis que vous avez quitté la Terre, nous avons fait quelques progrès. Lança Natalia.

-         C’est intéressant. Reprit Lilith, quand nous avons quitté la Terre, celle ci était aux mains des Goa’ulds. Quand nous y sommes retournés quelques siècles plus tard et que nous avons essayé de nous y réinstaller, nous nous sommes heurtés à un peuple vivant dans des croyances religieuses aussi fanatiques qu’à l’époque des Grands-Maîtres, brûlant tous ceux qu’ils considéraient comme des monstres. Nous n’avons pas eu d’autre choix que de revenir ici avec quelques fidèles.

-         Excusez-moi, mais si je récapitule, vous avez quitté la Terre il y a plus cinq mille ans à l’époque de la domination Goa’uld et vous y êtes revenue il y a quelques siècles en pleine Inquisition. Mais de peur de finir sur un bûcher, vous êtes revenue ici avec un groupe des habitants de la Terre de l’époque ?

-         C’est cela. Mais déjà, lors de notre premier départ nous avions emmené avec nous des humains pour notre survie. La culture du dernier groupe a juste supplanté la première.

-         Ce qui explique le style babylonien de la Chambre.

-         Exact, Daniel-Jackon.

-         Majesté, j’ai une question qui me brûle les lèvres.

-         Je vous écoute, jouvencelle.

-         Vous êtes quoi au juste ?

-         Je vous demande pardon ? S’étonna Lilith

-         Hum… Ce que veut dire Natalia, c’est que nous aimerions en savoir plus sur vos origines. Les légendes de notre monde donnent des versions un peu trop… fantaisistes à notre goût.

 

Le sourire d’ange du visage de Lilith disparut :

 

-         Nous n’avons pas l’habitude de parler de notre passé aux mortels. Nous vous avons déjà dit beaucoup.

 

Natalia se félicita d’avoir touché un point sensible.

 

-         Nous comprenons parfaitement. Nous ne voulions pas vous vexer.

 

Siegfried prit la parole :

 

-         Vous avez dit avoir pris ces armes aux Goa’ulds. Dites-nous en plus.

-         Eh bien, en fait nous sommes en guerre contre les Goa’ulds…

 

Une réaction de surprise se fit sentir chez tous les Vampires. Même le dénommé Modred qui n’avait pas bougé depuis le début de la conversation tressaillit. Quant à Natalia, elle commençait à s’inquiéter du fait que Daniel était un peu trop enclin à délivrer leur histoire à ces sangsues.

 

-         En guerre ? S’étonna Siegfried.

 

Il prit le P-90 de Natalia qui se trouvait toujours sur le plateau que tenait encore le serviteur.

 

-         Si toute votre technologie est du niveau de celle-ci, vous ne pourriez rien faire contre eux. Nous-mêmes avec leurs propres armes n’avons pu rien faire.

 

            Lilith lança un regard noir à son semblable qui, visiblement, était trop bavard lui aussi au goût de la reine des Vampires. Le Beastmaster inclina la tête en guise d’excuse.

 

-         Ne vous en faites pas pour nous. Nous nous débrouillons. Expliqua Natalia.

 

Elle était bien décidée à ne plus laisser Daniel parler de peur que celui-ci ne finisse par dire des bêtises.

 

-         Si vous le dites.

-         Majesté, maintenant que vous en savez plus sur nous, qu’allez-vous faire de nous ?

-         Nous allons en débattre entre nous. Pour l’instant, retournez dans les quartiers qui vous ont été attribués. Ces Goules vous y accompagneront.

 

Quatre hommes armés invitèrent Daniel et Natalia à les suivre. Après avoir salué leurs hôtes, les deux membres de SG-1 suivirent leurs "guides".

 
 

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            Sous la cité :
 

-         C’est… incroyable.

-         Si vous le dites.

-         Vous ne comprenez pas, nos légendes racontent que les vampires, notre race, sont en fait des humains maudits par des divinités pour avoir osé les défier. D’où notre statut de damnés et notre malédiction.

-         Votre besoin de sang et votre allergie au soleil ?

 

Nosh approuva de la tête.

 

-         Et vous me dites que nos dieux seraient en fait une race avancée de… comment dites-vous déjà ?

-         Extra-terrestres.

-         Extra-terrestres, c’est ça. Cela voudrait dire que nous ne sommes pas le résultat d’une malédiction mais… Nosh s’arrêta.

-         D’une expérience. Continua Teal’C.

-         C’est ça…

-         Vos dieux… Commença Jack.

-         Oui ?

-         Quel était leur nom ?

 

O’Neill avait une intuition.

 

-         Normalement seuls les Seigneurs connaissent leurs noms. Il est interdit de parler d’eux, c’est tabou.

-         Mais je suis convaincu qu’un empêcheur de tourner en rond comme vous sait ce genre de chose. Non ?

-         Le couple Divin se nommait Nirty et Sokar…

 
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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