Citations du moment :
Il suffit que quelqu'un veuille vraiment quelque chose pour que cela se produise.
[Bernard Werber]
Imagine

Les désespérés : Chapitre 2

Elle courait. Tout en regardant sa montre, son retard se justifiait par le temps qu'elle avait mit pour monter à la surface, voir ce que voulait Pete puis redescendre se changer dans les vestiaires. Il faut dire qu'elle n'avait eu que 30mn, et enfiler son treillis, son t'shirt, sa veste, son gilet pare balle, ses rangers, sa ceinture avec tout l'équipement qui s'attachait sur celle-ci, puis passer à l'armurerie pour prendre des grenades, un zat, et son MP90... il faut reconnaitre que c'était un vrai parcours du combattant, rien qu'en s'équipant.

Et maintenant, ce maudit casque qui ne voulait pas s'attacher à cause des soubressauts qu'elle faisait en courant en direction de la porte. Elle bouillonnait de l' intérieur, toute cette précipitation la mettait en sueur, elle détestait être en retard, elle accélera de nouveau sa course. Il avait fallut qu'il vienne à la base le jour ou une mission de sauvetage s'organisait en urgence, le jour ou elle avait besoin de toute sa concentration mentale, sans que des problèmes personnels viennent lui parasités son esprit, sale journée pensa-t-elle... et ce casque qui ne voulait toujours pas se fermer... Il aurait pu attendre ce soir, mais non, il avait fallut qu'il vienne sur son lieu de travail, sachant qu'il était toujours difficile pour elle de s'absenter, elle apercut le sas gris qui s'ouvrit devant elle, enfin arrivée... et ce casque qui ne voulait définitivement pas s'attacher.

La tête toujours tournée vers le plafond et ses doigts essayant veinement de clipser sa jugulaire, c'est dans cette position que sa course fut stoppée net par deux mains puissantes sur ses épaules.

Elle baissa la tête un peu trop vite pour voir son assaillant qui l'accentuait dans son retard, et son casque finit tout bonnement sur ses yeux, l'arête de son nez arrêtant la descente.

Les deux mains se détachèrent de ses épaules pour relever son casque. Elle leva les yeux sur son agresseur et découvrit son visage.

Aussitôt, son coeur s'accélera laissant une chaleur diffuse se propager dans tout son corps....c'est fou de l'effet qu'il lui faisait encore ....après 8 années de collaboration tout de même, l'attirance ne se tarrisserait donc jamais !! cette attraction si sournoise jaillissait toujours sans prévenir, pourtant elle essayait tellement de la refouler, surtout depuis qu'elle était avec Peter et pourtant, cette émotion surgissait de temps à autres, sans aucun moyen de contrôle. Elle se fustigea pour sa réaction et se repris pour observer son supérieur. Elle allait déchantée...

Son pied battait la cadence sur le sol, signe d'impatience, les bras repliés sur son torse mettait sa stature encore plus imposante qu'elle n'était, son visage reflêtait l'anxieté et la colère. Une fine ridule vint se loger sur son front lorsqu'il plissa les sourcils, ses yeux, d'un brun profond jetaient des éclairs. Ce n'était pas le jour à arrivé en retard et encore moins pour un colonel, responsable de cette mission, alors que les équipes sg1, sg6 et sg12 étaient déjà présentes dans la salle d'embarquement. Surtout avec une arrivée digne d' un bleu qui s'emmêle dans son équipement.

- Colonel, je vous rappelle que votre mission, est une mission de sauvetage, et le temps est déterminant !!!

 

Malgré que le vortex s'ouvrait , sa voix résonnait dans toute la salle. Il hurlait sur son second.

- Je vous rappelle aussi qu il y a des vies à sauvés, colonel, vous serez personnellement tenue responsable de cette mission si vous échouez.

Sam serrait les dents pour rester calme et professionelle. Un gouffre s'ouvrait devant elle, il lui déchirait le coeur, mettre en cause l'importance de sa mission et la responsablité de ses actes la mettait hors d'elle, surtout venant de lui. Elle connaissait toutes les conséquences de ce genre de missions et ce n'était pas en l'humiliant devant toutes les équipes présentes qui la ferait mieux mener cette bataille. A cet instant, elle le haissait pour sa froideur et son injustice à lui parler ainsi, il savait qu'elle avait du monter en surface puisque lui-même l'avait autorisé, et c'est dans un ultime effort empreint de colère qu'elle lui répondit.

- Désolé pour mon retard, général, cela ne se reproduira plus... et je connais parfaitement l'objectif de notre mission et je l'assumerais jusqu'au bout ! s'exclama t-elle tout en attachant son casque d'une seule main.

Sur ce, elle détacha ses yeux glacial de lui et somma les équipes sg de passer le vortex. Elle fut la dernière à franchir la porte sans aucun regard derière elle.

 

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Il resta là. Les yeux fixés sur la dernière silhouette qui venait de passer la porte, il n'entendit même pas le vortex se refermer. Qu'avait-il fait ? Il délia lentement ses bras pour les laisser pendre, tel un automate sans fils pour le retenir, le long de son corps. La scène avait été surréaliste. Il se dirigea machinalement vers ses quartiers puis referma la porte. Il observa un instant la pièce puis s'avança vers son bureau. Il posa ses mains sur ce dernier, bras tendus, appuyant de tout son poids dessus, et c'est à cet instant que tout explosa en lui, la rage le dévorait, la noirceur de ses actes lui éclataient en pleine figure. D'un mouvement rapide il balaya tout sur son bureau, faisant valdinguer au passage les dossiers, la lampe et le téléphone, mais sa rage ne faisait que s'envenimer, il souleva le bureau qui s'écroula lourdement sur le sol dans un fracas métalique. La chaise connut le même sort, et fut propulsée dans les airs pour finir son vol contre la porte, tout allait y passer, mais au moment ou il saisit son armoire pour la faire basculer au sol, il vit son reflêt sur la glace posée contre le mur d'en face, jamais tant de fureur n'avait été si prononcée sur son visage, détestant ce qu'il voyait, c'est en se précipitant que son poing s'abattit sur la glace. L'impact fut violent, le miroir se brisa instantanément, le poing traversa la fine épaisseur du verre pour finir sa course sur le mur, taillandant profondément les phalanges sur son passage. La douleur lui traversa l'échine.C'etait cela qui lui fallait, souffrir autant qu'il faisait souffrir les autres, et encore, il endurait une souffrance physique, lui il infligeait une souffrance mentale, la première guérissait et se soignait avec le temps, la deuxième restait béante et se refermait que très rarement, s'accumulant le plus souvent avec d'autres, laissant une plaie toujours ouverte.

L'adrénaline descendant en pression, il s'affaissa contre le mur, mettant sa tête contre ses bras, maculant de sang au passage le sol et ses vêtements. L'excès de fureur fit place nette à un vide intérieur. Calmé et vidé, il put réfléchir sur son comportement. Comment avait- il pu l'humilier ainsi devant tout le monde juste avant le départ d'une mission si périlleuse. Il se dégouttait.

Ne voyant toujours pas Carter arrivée en salle d'embarquement, son esprit fermentait, l'imaginant dans les bras de son amant, l'embrassant, lui faisant des promesses d'un avenir heureux ensemble, bref, tout ce qu'il était incapable de lui offrir. En la voyant entrée au pas de course ou elle se débattait avec son casque, les joues rosies par l'effort, ses images se volatilisèrent, il la trouva à cet instant tout simplement magnifique, mais la brillance du saphir sur la bague à son index gauche lui lancait en morse qu'il n'avait plus le droit à ce genre de reflexions . Alors réalisant, seulement maintenant, qu'il venait de la perdre définitivement, il laissa pour la première fois, ses émotions le guider, mettant sa raison au rebus. En ouvrant les vannes de son coeur, le barrage cédait, sa rage se déversait par flots dans ses veines, tout son corp le brûlait, son esprit déjà noyé sous le débit incéssant de la douleur, c'est dans cet état second qu'il lui imposa sa colère.

Sa tête lui tournait, les murs dansaient autour de lui. Regardant sa main qui ruisselait, il constatait qu'une mare de sang se répendait au gré des aspérités du sol, absorbant à son passage ses dossiers, il se vidait. Il fallait qu'il réagisse, ce n'etait pas l'heure de se suicider, c'était trop facile, il fallait réparer ses erreurs et faire face à son destin même si celui-ci finissait dans les ténèbres.

Il se releva et se dirigea, en titubant, vers l'infirmerie.

 

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Sellers regardait son écran de contrôle, près à intervenir dans la seconde. Mais rien ne se passait. Les équipes Sg avaient maintenant quatre heures de retard sur la mission de sauvetage. A partir de ce décompte, la tension qui régnait au Sgc était à son comble, l'attente et l'inéaction torturaient tous les esprits, surtout le jeune major Rigg, assis à côté de lui. Il se rongeait les ongles nerveusement, son visage transpirait d'inquiétude, il se leva subitement en se tournant vers lui :

- Je n' en peux plus de cette attente, je vais au mess, vous voulez quelque chose ?

- Un café, merci... la nuit risque d'être longue.

Il sortit. Sellers fixa de nouveau son écran. Toujours rien. Il détourna alors son regard vers la porte du bureau du général qui venait de s'ouvrir. Son visage était pâle, ses yeux sombres et son humeur excécrable depuis le départ de cette mission, et personne n'osait l'interroger sur ce bandage mysterieux qui lui recouvrait toute la main droite. Jamais il n'avait contesté les décisions de cet homme ni même son jugement ou son commandement toujours ferme et juste, mais ce matin, son comportement vis à vis du colonel Carter avait été dur et irrespectueux. Il lui en voulait d'avoir brisé ce lien si particulier qui unissait sg1, donnant souvent l'exemple aux autres équipes.

Le général s'assit sur le siège occupé auparavant par le major Rigg, son regard fixé sur la porte des étoiles.

- Sellers, dites ce que vous avez à me dire... dit Jack sans détourner son regard.

Toujours surpris par sa clairvoyance, il répliqua, mal à l'aise:

- Rien... je pensais à cette journée...

- Pas brillante... n'est-ce pas ?

- Oui...

- J'ai beaucoup de choses à me faire pardonner...

Surpris par un tel élan si rare de confession, il découvrit un homme tirailler par sa conscience et le regret. Il ne vit pas son écran clignoter, mais au même moment, l'alarme retentit dans tout le batiment, le faisant sursauter. C'était le code de Sg1.

 

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