Washington, bureau du général O’Neill.
Le général était assis à son bureau en train de lire les rapports en provenance du SGC quand son téléphone sonna.
Il décrocha
-J’avais dit qu’on ne me dérange pas, Winter, dit-il d’un ton sec.
Le lieutenant Audrey Winter qui tenait le rôle difficile de secrétaire particulière du général O’Neill, ne se laissa pas intimider par le ton bourru de son chef. Elle était habituée.
-C’est urgent mon général dit-elle d’une voix calme.
-Que se passe t-il ? dit Jack en se passant une main à la base du nez, geste habituel chez lui quand il se sentait fatigué.
La journée avait été épuisante, réunions sur réunions, lecture de dossiers, et une foule de décisions à prendre. Quelque fois O’Neill avait envie de tout envoyer balader et il se demandait parfois amèrement ce qu’il avait fait au bon dieu pour en arriver là et être devenu ce qu’il détestait le plus, un bureaucrate, lui homme de terrain par excellence.
-Le président veut vous voir monsieur.
-Quand ?
-Maintenant.
-Tout de suite ?
-Oui mon général.
-Merci Winter.
-A vos ordres, monsieur.
Maison Blanche.
Jack attendait depuis une heure déjà dans l’antichambre du président. Il maugréait en silence. Pourquoi le faire venir d’urgence si c’était pour le faire attendre ? Discrètement, il consulta sa montre : 20 heures. Il avait faim n’ayant pas eu le temps de déjeuner, il n’avait rien pris depuis son café du matin. De plus la migraine qu’il sentait venir depuis une heure était maintenant totalement installée.
Il ferma les yeux essayant de se relaxer. Si le président le faisait venir c’est qu’il y avait urgence. Il se doutait bien de ce dont il s’agissait. En ce moment Landry devait affronter seul le casse tête causé par les prêcheurs des Ori. Le président ne l’avait pas rappelé.
La porte s’ouvrit faisant presque sursauter Jack qui commençait à se détendre. Il se leva et fut tout de suite au top de ses capacités.
-Entrez dit le secrétaire, un homme jeune, en s’effaçant pour laisser pénétrer Jack dans le bureau ovale.
-O’Neill, fit Hayes en tendant la main à Jack comment allez-vous ?
-Très bien monsieur le président.
-Asseyez-vous.
Jack s’assit en face du président qui avait pris place à son bureau. Après quelques phrases polies, Hayes entra dans le vif du sujet.
-P7V132 ? ça vous dit quelque chose.
Le général O’Neill dût faire une rapide gymnastique mentale, les coordonnées des planètes lui avaient toujours posé un problème.
-Minera, dit-il après quelques secondes. C’est la planète où nous avons négocié un traité l’an dernier, avec un certain Endanne.
-C’est bien cela. Nous avons un problème avec cette planète.. Ce monde a été visité par un prêcheur très agressif, et le général Landry a envoyé une équipe SG pour leur faire fermer leur porte des étoiles. Naturellement vous êtes au courant de cette mission. Est-ce vous qui l’avez commandée ?
-Non monsieur le président, le général Landry m’a tenu au courant mais j’ai approuvé cette mission, cela me paraissait la seule option possible dans l’immédiat.
Le président semblait soucieux, cela se voyait à son visage empreint de gravité. Il s’arrêta un instant regarda Jack au fond des yeux et poursuivit.
-Il ne faut pas que cette planète condamne sa porte.
-Pour quelle raison monsieur le président ?
-En raison du minerai lourd dérivé du naquadah que cette planète possède.
-Le naquadrium ?
-En effet. Cette planète est la seule à en posséder. Nous avons conclu un traité, ils nous permettent d’exploiter la mine et en échange nous les aidons en cas de besoin.
-Je sais dit Jack, j’étais au SGC quand le traité a été signé.
-Donc vous comprenez l’importance de ce traité. Nous avons absolument besoin de naquadrium pour le futur réacteur qui est testé en ce moment et notre nouveau vaisseau, qui pourra être propulsé beaucoup plus vite et se déplacera à grande vitesse dans la galaxie. Nous avons compté qu’il ne faudrait qu’une semaine pour rejoindre Atlantis au lieu de 18 jours actuellement. Mais naturellement vous savez tout ça.
-Oui monsieur le président.
-Je n’ai pas besoin de vous rappeler l’importance de ce traité, les enjeux sont considérables. Hors si la porte est condamnée cela nous prive de toute ressource de ce minerai si précieux.
-Monsieur le président, si vous me permettez…
-Allez-y Jack, je vous ai fait venir pour avoir votre avis.
O’Neill pesa ses mots :
-Je ne suis pas d’accord avec cette décision. Si la porte reste accessible les prêcheurs pourront revenir. Et dans ce cas si la population résiste, ils peuvent tous les tuer.
-Vision très pessimiste !
-Malheureusement très réaliste. Cela fait plus de huit ans maintenant que je sillonne toute la galaxie, et je sais malheureusement que c’est un risque qu’il vaut mieux ne pas courir. Ces prêcheurs disposent de pouvoirs que nous ne connaissons pas encore très bien, nous ne savons pas encore jusqu’où ils peuvent aller. Je conseille la prudence. Imaginez le naquadrium aux mains des Ori !
-Je suis tout à fait d’accord pour dire qu’il y a un risque. Mais peut être que le prêcheur ne reviendra pas.
-Il ne faut pas trop compter là dessus monsieur le président. Jusqu’à présent le peu que nous savons des Ori n’incite pas à l’optimiste.
-Pourtant j’ai entendu dire que vous voyiez toujours le coté positif des évènements.
O’Neill sourit
-En général, oui, mais cela ne m’enlève pas mon objectivité. Et puis au poste que j’occupe actuellement, j’ai une vue plus vaste des choses, et je pense qu’il faudrait que la porte de Minera soit condamnée, provisoirement du moins.
-O’Neill, je vous remercie de m’avoir fait part de votre opinion dit Hayes en se levant, montrant ainsi que l’entretien était terminé. Je vais prendre ma décision et vous la ferai connaître.
Jack se leva et inclina la tête en guise d’au revoir et le secrétaire le raccompagna jusqu’à la porte.
Base de Cheyenne Mountain.
Landry faisait les cents pas dans la salle de contrôle. SG1 n’avait pas donné de nouvelles depuis 3 heures. Un premier contact était prévu à 21 heures et ils n’avaient toujours pas donné signe de vie.
-Walter ! Envoyez un MALP.
-Bien monsieur.
-Chevron 7 enclenché. La flaque jaillit, et le MALP commença sa lente montée de la rampe d’embarquement. Il disparut dans l’horizon des évènements.
-Je reçois la télémétrie monsieur dit le sergent Harriman.
Les premières images apparurent, un brouillard épais semblait envelopper la région, il pleuvait à torrent. La caméra fit un tour complet mais la mauvaise visibilité empêchait de voir au-delà de dix mètres autour de la porte.
Il tenta de les joindre par radio, sans succès.
-Fermez tout dit Landry avec du regret dans la voix. Nous rouvrirons dans une heure.
Washington
Dans la soirée il appela le général O’Neill. Il était 22 heures et celui-ci était sur la route de son domicile.
-O’Neill.
Rien que d’entendre la voix de Jack le réconforta.
-C’est Landry. Tu es occupé là, je te dérange ?
-Non je rentre chez moi. Un problème à la base ?
-Oui, SG1 a beaucoup de retard. Ils sont partis à 8 heures ce matin, et je n’ai aucune nouvelle.
-Ils sont sur P7V132 ?
-Oui, et je ne sens pas bien cette mission. Je voulais savoir si tu avais parlé au président.
-Je sors de la maison blanche, mais pour le moment le président n’a pas encore pris de décision.
-A propos de cette planète ?
-Oui, dit O’Neill de façon très laconique.
-Et tu ne peux pas m’en dire plus ?
-Quand j’aurai le feu vert du président, pas avant. De toute façon ce n’est pas le premier retard de SG1, ils ont beaucoup de ressources tous les trois. Et…
-Tous les quatre tu veux dire Jack.
Le cœur de Jack rata un battement et pourtant aucun nom n’avait été prononcé.
Non, pas elle.
Mais Landry continua ne se doutant pas de la tempête qu’il déchaînait en Jack.
-J’ai demandé au colonel Carter de les accompagner. Tu sais qu’elle accompagne SG1 de temps en temps. Sa présence me paraissait indispensable, dès qu’il s’agit de la porte des étoiles.
-Oui, je vois, dit O’Neill d’une voix blanche. Qu’est ce que je peux faire pour toi ?
-Sonder les intentions du président, au sujet de cette planète et de mon côté je vais envoyer une équipe de secours.
-Non.
-Quoi non ?
-Pas d’équipe de secours, SG1 devra se débrouiller seul.
-Pour quelle raison ?
-C’est assez compliqué, et je ne peux pas en parler. Mais il vaut mieux attendre qu’ils réapparaissent. Envoyer une mission de secours pourrait peut être présenter un danger.
-D’accord Jack, je te fais confiance, tu es mon chef après tout.
Jack ne releva pas la phrase de son ami.
-Je te rappelle demain. Je vais essayer de peser de tout mon poids pour accélérer la décision du président.
-Tu crois qu’il peut laisser pourrir la situation ?
-C’est dans les possibilités. Bonne nuit Hank.
-Bonne nuit Jack.
Les deux hommes raccrochèrent en même temps.
Pendant cette conversation, Jack était arrivé devant son immeuble. Naturellement il eut du mal à trouver de la place pour garer sa voiture.
Il rentra chez lui à pied, deux blocs plus loin. Il vivait dans un appartement de fonction, un simple deux pièces, petit, mais suffisamment grand pour un homme seul.
Il enleva sa veste d’uniforme et la posa sur le dossier d’une chaise. Il prit une bière dans le frigo et s’assit devant la télé éteinte.
Il soupira. L’ordre qu’il venait de donner à Landry, lui restait en travers de la gorge. Pas d’expédition de secours, alors qu’ELLE était en danger. Toutes les cellules de son corps avaient hurlé d’aller lui-même, là bas, tout de suite ! Mais calmement il avait dit non. Son devoir avant tout.
Quelle ironie ! Mais qu’était-il devenu ? un robot ? une machine sans sentiment ? un de ses militaires pur et dur ? En réfléchissant bien il n’y avait pas de changement, il avait toujours fait passer son devoir avant tout le reste. Mais celui-ci était parfois terriblement pesant. Comme le jour où avait du tirer deux coups de zat sur Carter lorsqu’elle était possédée par l’entité.
Son devoir ! C’était trop lourd à porter, un fardeau qui lui faisait plier les épaules et ployer la nuque en une sorte de résignation qui lui devenait insupportable au fur et à mesure que les années passaient.
Il but une gorgée de bière qu’il trouva amère. La seconde lui parut plus douce, mais il reposa la canette. Non, pas de bière ce soir. Il fallait manger. Garder l’esprit clair, demain il appellerait le président.
Son frigo contenait un reste de pizza, qu’il fit réchauffer. Même pas le temps de faire les courses. Sa vie se résumait à boulot, boulot, et… boulot !
Il avala trois bouchées, mais il avait perdu l’appétit. La pizza finit dans la poubelle. Il ne termina pas sa bière et alla dans la salle de bain.
Il se déshabilla, et capta sa silhouette dans la glace. Il avait encore maigri ! Il continuait à faire du sport, car cela lui était indispensable pour son équilibre et canaliser son énergie. Ses épaules s’étaient élargies. En dépit de son âge il avait encore belle allure, malgré toutes les cicatrices qui déparaient son corps, traces de coup de feu, d’armes blanches, de torture. Il y en avait beaucoup, et encore il ne voyait pas celles de son dos.
Cependant, il savait qu’il pouvait plaire. Mais cela ne l’intéressait pas. Il voyait bien les coups d’œil que lui jetait la gent féminine par moment. Il en souriait au fond de lui.
Rageusement il entra dans la cabine et prit une douche fraîche pour essayer de se calmer. Mais à chaque fois qu’il pensait à elle, la colère le prenait. Quel gâchis ! Et maintenant elle était en danger quelque part sur une planète lointaine invisible de la terre.
Il eut beaucoup de mal à dormir cette nuit là. Dès qu’il s’assoupissait un moment il la voyait en difficulté, blessée, prisonnière, torturée, morte.
Un long cri qui le réveilla, le sien, mit fin à cette nuit de cauchemar. Il était cinq heures. Trop tôt pour se lever, mais tant pis. Un café fort chassa les dernières brumes de sommeil.
Dans quatre heures il pourrait contacter le président. Quatre longues heures à attendre. Il sortit. Quoi de mieux que d’aller travailler pour occuper son temps ?
Il franchit tous les barrages de sécurité, et arriva dans son bureau, déserté encore à cette heure de la nuit ;
Par la fenêtre il voyait le jour se lever sur Washington. Il se plongea dans son travail.
A sept heures trente Audrey Winter arriva et fut surprise de voir de la lumière, d’habitude elle arrivait la première le général O’Neill ne commençant sa longue journée que vers 8 heures.
Elle entra sans frapper dans le bureau du général, elle s’excusa aussitôt.
-Mon général, dit-elle en se troublant et en se mettant au garde à vous, je ne savais pas…
-Repos lieutenant, dit le général en souriant.
-Vous n’avez quand même pas passé la nuit ici ?
-Non, rassurez-vous Winter.
Audrey était toujours aux petits soins pour son général. Depuis trois mois qu’il était arrivé à Washington, elle ne passait pas une journée sans s’inquiéter pour lui. Elle lui rappelait même les heures des repas.
-Je vous apporte un café mon général ?
-Merci, Winter dit-il un peu sèchement,
Sans doute était-il fâché d’avoir été dérangé pensa la jeune femme.
-Je ne voulais pas vous manquer de respect monsieur dit-elle en prenant la tangente.
Le général était un bon patron, mais pas facile. Il pouvait être très dur dans ses propos. Il fallait souvent devancer ses ordres. Etre au top niveau à tout moment. Il voulait l’excellence.
Elle posa le café sur la table. O’Neill était plongé dans un dossier et il la remercia d’un signe de tête.
Planète Minera.
La chute leur sembla vertigineuse. Ils avaient senti le sol se dérober sous leurs pieds, et avaient entamé une longue glissade. La réception avait été brutale. Un enchevêtrement de bras et de jambes, des cris et des jurons.
-Rien de cassé ? dit Cameron en se relevant le premier.
-Moi ça va dit Teal’c.
-Pas de bobo Daniel ? demanda Sam.
-Juste un peu moulu répondit le jeune archéologue.
Ils secouèrent leurs vêtements et regardèrent autour d’eux. Leurs torches éclairaient les murs d’une sorte de trou aux parois de terre. Au fond une ouverture.
Cameron passa devant et ils enfilèrent un long et large couloir dont le plafond était étayé par des poutres en bois. Ils n’avaient pas fait dix mètres qu’ils furent arrêtés par une voix puissante.
-Déposez vos armes ! doucement, sans geste brusque.
Ils obtempèrent, et furent aussitôt entourés d’hommes armés de zats et de longs bâtons.
Leurs mitraillettes furent récupérées et ils continuèrent le couloir jusqu’à une vaste salle souterraine éclairée de torchères.
-Entrez soyez les bienvenus, dit un homme âgé en s’avançant vers eux.
-Les bienvenus ! maugréa Cameron.
-C’est juste une mesure de précaution. Vous êtes entrés où n’aviez pas été invités. Les étrangers ne doivent pas connaître nos cachettes. Je suis Marouk, le chef des villages.
- Mais nous sommes vos alliés ! Je suis le colonel Mitchell, et voici…
-Je sais parfaitement qui vous êtes dit Marouk sèchement. J’ai parlé récemment à votre général.
-Alors pourquoi cet accueil ? demanda Sam.
-Excusez mes hommes, ils ne vous connaissent pas et ont simplement suivi les ordres.
-Qu’est-il arrivé à Endanne avec qui nous avons traité l’an dernier ? demanda Daniel.
-Il est mort l’an dernier murmura le vieil homme, qui sans attendre de réponse se dirigea vers le fond de la pièce.
Puis il les fit asseoir et leur offrit à manger et à boire, ce qu’ils acceptèrent bien volontiers. Ils se changèrent et leurs vêtements furent mis à sécher devant le feu tandis qu’ une boisson chaude les réconforta.
-Lorsque nous sommes venus l’an dernier commença Daniel, vous viviez dans le village, pas sous terre, que s’est-il passé ?
-Il faut que vous sachiez que cette planète est habitée depuis seulement trois siècles. Notre peuple vivait avant sur la planète Retora. Un jour Chronos nous a attaqués et a détruit en partie notre monde. Les survivants ont été amenés par notre dieu protecteur Gwydion. Retora était trop dévastée et l’air avait été pollué, elle était devenue inhabitable.
-Oui dit Daniel, Endanne nous avait expliqué tout cela l’an dernier, c’est moi qui ai négocié les termes du traité.
-Mais oui, bien sûr, laissez-moi continuer. Ici sur Minera notre peuple a trouvé refuge et a découvert qu’il y avait des mines de naquadah, et d’un minerai plus riche. Mais notre dieu est juste, il n’a pas réduit notre peuple en esclavage, nous avons seulement exploité ce dont il avait besoin mais dans la mesure du raisonnable, et dans des conditions de vie tout à fait respectable, nous étions payés pour notre travail. Le reste de la population vivait de l’agriculture et de l’industrie.
Daniel eut bien envie d’interrompre encore une fois Marouk à la simple mention d’un « Goa’uld bon ». Mais il se retint, et Marouk poursuivit son récit.
-Depuis que vous avez tué Chronos il y a quelques années notre peuple est infiniment reconnaissant au peuple de la Tau’ri.
L’an dernier nous avons donc conclu cette alliance avec vous en remerciement. L’extraction de ce minerai enrichi contre une aide ponctuelle contre nos ennemis. Les galeries ont été construites dès le début, quand Gwydion a vu la richesse du sous sol. Il ne fallait pas faire des envieux. Des que la porte s’ouvre nous filons nous réfugier dans les galeries. En fait depuis quelques semaines le village est pratiquement désert pour ne pas attirer l’attention et nous vivons la plupart du temps sous la terre.
-Vous avez eu la visite d’un prêcheur récemment ? demanda Mitchell.
-Oui, c’est pour cela que nous nous cachons. Si le village parait désert le prêcheur repartira.
-En fait nous sommes venus pour une raison bien précise, vous demander d’enterrer votre porte des étoiles.
-C’est hors de question, nous ne pouvons pas faire cela.
-Et pourquoi ?
-Cela voudrait dire que la planète est encore habitée et si les prêcheurs l’apprennent ils pourraient revenir avec un vaisseau.
-De toute façon, ils reviendront, peut être pas dans l’immédiat, répondit Daniel, mais dans quelques jours, quelques semaines, ou quelques mois, mais ils n’abandonneront pas. Ils sont pugnaces.
-Oui, ils verront alors que la planète est habitée, vos cachettes sous terre ne les tromperont pas dit Tea’lc.
-Je crois que vous ne comprenez pas le danger, poursuivit Sam. Les Ori se fichent complètement de vous. Si vous leur résistez ils vous détruiront.
-Ils n’ont pas de vaisseaux spatiaux et ne se déplacent que grâce au réseau de portes des étoiles reprit Teal’c. Pour le moment la seule protection que nous pouvons vous proposer est de condamner votre porte.
Marouk secoua la tête.
-Notre dieu est en orbite autour de la planète actuellement. Il surveille la porte pour nous. Il nous arrivera rien.
-Votre dieu ? quel est son nom ?
-Gwydion, et il nous protège, répondit le vieillard
-Il vous protège de quelle façon ? s’inquiéta Sam.
Elle ne faisait aucune confiance à un Goa’uld. Le regard qu’elle jeta à ses compagnons la conforta dans l’idée qu’ils étaient du même avis qu’elle.
-Il attaque toutes les personnes qui se risquent à entrer et sortir.
-Mais …
-Oui, vous devez rester, si vous activez la porte vous risquez votre vie.
-Pourtant s‘étonna Daniel, nous n’avons pas été attaqués quand nous sommes arrivés !
-C’est normal, il n’est arrivé que depuis hier.
-Vous avez un moyen de le contacter ?
-Oh non ! On ne contacte pas un dieu, on le prie, on le vénère et on lui obéit. Il nous a dit de nous cacher dans nos souterrains et de ne pas ouvrir notre porte. On le fait sans se poser de questions.
-Il est venu comme ça tout seul ?
-Non dit Marouk, je lui ai envoyé un appel au secours.
Le vieil homme semblait un peu confus. Il ne pouvait contacter Gwydion, mais il lui avait tout de même envoyé un message. C’était très étrange.
Cameron soupira. Il allait répliquer quand Daniel toucha son bras pour le faire taire. Mitchell était encore trop nouveau et il n’avait qu’une idée assez vague de ce que pouvait être un Goa’uld.
-Il vient quelquefois sur la planète n’est ce pas ? demanda t-il.
-Oui, il est venu hier et il nous a dicté notre conduite.
-Mais quand il veut vous parler comment fait-il ?
-Il utilise ceci dit Marouk en montrant un récepteur Goa’uld longue portée.
-Je vois dit Daniel. Donc vous ne pouvez pas lui parler. Mais comment faites-vous quand vous priez ?
-Comme vous sans doute quand vous priez votre dieu, dans notre cœur.
Cameron commençait à s’impatienter. La discussion allait vers une impasse.
-Et on doit rester combien de temps ici ?
-Je ne sais pas dit tranquillement Marouk.
-Laissez-nous au moins contacter notre base.
-Il faudrait ouvrir la porte des étoiles pour cela.
-Mais il vont sûrement essayer de venir à notre secours et ouvriront la porte, dit Cameron en s’énervant. Laissons nos radios en stand by, qu’au moins on puisse leur parler.
-Non, vos appareils ont été détruits par mes hommes. Les communications pourraient être interceptées par les prêcheurs. C’est trop dangereux !
-Et vous dites que vous êtes nos amis, détruire nos radios, rien que ça ! ne put s’empêcher de dire Cameron malgré le regard glacial de Sam.
-Alors on est coincé ici ? poursuivit Daniel sans s’occuper de l’interruption de Mitchell.
-Oui. A moins que notre dieu ne nous parle et change ses ordres. La discussion est close mes amis, conclut Marouk. Profitez de notre hospitalité comme bon vous semble, et prenez votre mal en patience. Bonne nuit.