Citations du moment :
Le monde se divise en deux catégories de gens : ceux qui lisent des livres et ceux qui écoutent ceux qui ont lu des livres.
[Bernard Werber]
Imagine

Médium : Chapitre 2

 

 

3. Des tortures, de la souffrance

 

 

Allison fut séparée de ses trois coéquipiers. Les jaffas la traînèrent à travers un vaisseau mère goa’uld. La militaire essayait, stratégiquement, de repérer les lieux, en vue d’une future tentative d’évasion. Elle fut bientôt enchaînée aux étriers dépassant d’un mur d’une assez petite salle. Les soldats quittèrent les lieux peu après. C’est alors qu’un homme barbu entra d’un pas solennel, un large sourire aux lèvres. Il s’approcha d’une table, sur laquelle étaient disposés plusieurs outils et appareils.

 

-         Ba’al, soupira Allison.

-         Colonel Carter ! S’exclama l’homme en lui jetant un regard amusé. Je n’attendais que vous… Il a fallu me montrer imaginatif pour vous faire venir ici, mais j’y suis parvenu !

-         Que voulez-vous dire ? Demanda la prisonnière.

-         Voyez-vous ? Ici, c’est moi qui pose les questions et j’en ai déjà assez dit… A votre tour de révéler vos petits secrets, ajouta-t-il en saisissant une longue lame de poignard.

 

 

Le temps pressait. La médium sauta derrière son volant et redémarra, plus sûre d’elle que jamais. Un quart d’heure plus tard sa voiture s’arrêta devant le poste de garde de la base militaire de Cheyenne Mountain.

L’homme au guichet jeta un coup d’œil intrigué vers la jeune femme. Celle-ci abaissa sa vitre et, ne sachant quoi dire, resta silencieuse.

 

-         Vous avez un laissez-passer ? Demanda le militaire.

-         Non, je viens en visiteur.

-         Les visiteurs sans autorisation ne sont pas admis. Il faut que vous preniez contact avec…

-         Ce sera bon, coupa l’homme qui venait de sortir du véhicule arrêté derrière celui de la médium.

-         Bien mon général, répondit le sous officier.

-         Allison Dubois ?

-         Oui ? Demanda la femme.

-         Général Jack O’Neill… Je crois que nous avons des choses à nous dire…

 

 

Dix minutes plus tard, Allison Dubois attendait assise dans une petite pièce. Il n’y avait que trois chaises disposées autour d’une table en métal et un néon fixé au plafond.

 

-         Que se passe-t-il ? Quand pourrais-je parler à quelqu’un ? Demanda-t-elle dans le vide.

 

Les deux lieutenants qui l’avaient escortée jusque là sortirent en silence. Juste à l’extérieur, Jack s’apprêtait à aller rejoindre le général Landry, quand ce dernier arriva. Il serra amicalement la main de son collègue.

 

-         Jack ! Que fais-tu là ? S’exclama-t-il, ravi.

-         Salut Hank. Je suis là pour cause de sécurité nationale, expliqua le second général.

-         Ah oui ! Allison Dubois ! Je ne crois pas que cette mère de famille soit vraiment un danger… Mais tu sais, on aurait pu s’en charger. Pas besoin de déranger un général du Homeworld Security department…

-         Le général du Homeworld Security department avait envie de bouger… Commença Jack. Et de revoir de vieilles connaissances au passage.

-         Ah ! Je vois, la nostalgie ! Malheureusement pour toi, SG1 est en mission. Mais ils devraient rentrer ce soir.

-         Dans ce cas je vais m’occuper de notre invitée tout de suite… Je te raconterai tout bien sûr.

 

 

Quand il entra dans la pièce, Allison se leva :

 

-         Que se passe-t-il ? Je suis prisonnière ?

-         Non, excusez-nous, mais non n’avons pas de salle de réception ici, j’ai juste quelques questions à vous poser… Alors vous avez téléphoné hier, et avez mentionné le « projet stargate », qu’est ce que c’est ?

-         Vous le savez… C’est un projet mené par l’air force et classé top secret, répondit simplement Allison.

-         Et selon vous, que serait ce projet ? Demanda Jack en s’attendant à une réponse fantaisiste.

-         Selon moi, l’armée de l’air mènerait des missions d’exploration interplanétaire, grâce à un artéfact extraterrestre appelé « porte des étoiles ».

 

Le général resta silencieux et regarda la jeune femme qu’il avait en face de lui. Elle paraissait extrêmement sérieuse.

 

-         J’ai déjà entendu plus original… Mentit Jack.

-         Je sais que j’ai raison. Mais si je suis là, dit Allison, c’est pour vous prévenir… J’ai de bonnes raisons de croire que SG1 a de très gros ennuis. Ils ont été faits prisonniers, le lieutenant colonel Mitchell a été brûlé…

-         « Vous avez de bonnes raisons de croire » ! Répéta le général en colère. Qui vous a renseigné ? La confrérie ? D’ex membres du NID ?

-         Non… hésita Allison. Je sais que dit comme ça, cela peut paraître complètement dingue, mais j’ai rêvé de ces choses…

 

Jack la regarda à nouveau, sans rien dire, de plus en plus étonné. Soit cette femme ne savait pas inventer un mensonge crédible, soit elle disait vrai.

 

-         Des rêves ?

-         Oui…

-         Ok… Admettons… Possédez-vous une petite pierre triangulaire ? Demanda-t-il en se souvenant de Joe Spencer.

-         Non…

-         Alors vous avez une tumeur cérébrale ? Vous êtes une extraterrestre ? Vous venez d’une dimension parallèle ? Vous avez été enlevé par une soucoupe volante ? Enuméra le général tandis qu’Allison enchaînait les hochements de tête négatif. Alors quoi ?

-         Disons que je suis… Médium.

-         Devineuse ! Se dit Jack en repensant à la petite Bridget. Mais pourquoi devrais-je vous croire ?

-         Parce que nous n’avons pas beaucoup de temps. Ba’al a capturé SG1 et il s’apprête à torturer Samantha Carter.

 

Elle n’eut même pas besoin de mentionner la fin du monde. Quelques minutes plus tard, le général O’Neill mena Allison Dubois jusqu’en salle de briefing. L’œil de la médium fut aussi tôt attiré par la vitre qui donnait sur la salle d’embarquement, et plus précisément, par la porte des étoiles. Jusqu’alors, elle avait tenté de d’oublier au maximum le côté science fiction de ses rêves, mais à présent la chose lui apparaissait dans toute sa splendeur.

Elle avait encore du mal à croire ce qu’elle vivait. Etait-ce encore un autre de ses rêves ? Puis finalement elle en vint à la conclusion qu’autant il était difficile aux gens de concevoir qu’elle était médium, autant les voyages interstellaires paraissaient impossibles… Et pourtant ces deux choses étaient bien réelles.

 

-         Jolie petite chose, n’est-ce pas ? Dit Jack en contemplant avec elle l’anneau.

-         Oui…

-         Je vous en prie, asseyez-vous, coupa le général Landry en s’affalant dans son fauteuil en bout de table.

 

Allison passa l’heure suivante à raconter ses rêves en détails. Le général Landry confirma que tout ce qui concernait la mission initiale de SG1 était exact. Mais les deux généraux restèrent sceptiques quand à la suite de l’histoire, bien qu’elle paraisse crédible.

 

-         Il n’y a qu’un seul moyen de vérifier, dit Landry. Je vais envoyer une sonde pour entrer en contact radio avec SG1 et voir si tout va bien.

 

 

Un peu plus tard, Walter parla plusieurs minutes à la radio sans obtenir le moindre signe de vie de l’équipe. Jack se leva de sa chaise et lança :

 

-         Hank, prépare SG5. Je pars tout de suite chercher mon équipe et Allison Dubois vient avec !

-         Tu es sûr que tu peux lui faire confiance ?

-         Elle sait des choses que seuls SG1 et toi pouviez savoir. Ca me suffit. Si elle dit vrai, elle connaît la planète et a vu l’intérieur du vaisseau de Ba’al. Elle pourra nous être très utile.

-         Et si c’est ce qu’elle voulait… Avoir accès à la porte des étoiles ? Je ne peux pas risquer de vous faire tomber dans un piège de la confrérie. Cette femme travaille peut être pour eux.

-         Et si elle disait vrai ? Et si SG1 était prisonnière de Ba’al ?

-         Il faudra te passer d’elle pour l’instant. De toute façon ce n’est qu’une mission de reconnaissance pour savoir si oui ou non SG1 a été capturée…

 

 

Allison reprit connaissance, allongée dans un petit espace clos. Le sang pulsait dans ses tempes mais elle se sentait incroyablement bien. Elle n’était plus fatiguée, elle n’avait pas mal… C’est alors que le couvercle de son sarcophage s’ouvrit et un jaffa l’extirpa de là. Les souvenirs remontèrent immédiatement en elle. Le visage de Ba’al jubilant… Il l’avait torturée… Il l’avait tuée, puis ressuscitée. Mais cette dernière bonté n’était destinée qu’à faire durer ses souffrances plus longtemps. Il aurait tout le loisir d’essayer de la faire parler. Le second round allait sûrement bientôt commencer.

Mais curieusement, le garde la ramena dans une cellule, où l’attendaient ses trois coéquipiers :

 

-         Sam, ça va ? Demanda aussitôt Daniel.

-         Oui, tout va bien. Et vous ? Cameron ? Demanda Allison pour détourner la conversation.

 

Elle omit volontairement de parler de la séance de torture qui lui avait semblé durer une éternité. Elle devait se montrer forte devant ses amis, il ne fallait pas que Ba’al puisse faire pression sur son équipe en menaçant de lui faire encore plus de mal.

 

-         Ca va ! Dit Cameron. J’ai eu le droit à un séjour en sarcophage… Mais il ne faut pas rester ici. Nous devons retourner sur Terre !

-         Avez-vous une idée pour nous échapper ? Demanda Teal’c.

 

Allison n’eut même pas le temps de répondre que la prison résonna de bruits de pas en cadence. Ba’al fit irruption, accompagné de cinq gardes.

 

-         Changement de programme ! Annonça-t-il aux prisonniers. Colonel, nous allons avoir une nouvelle entrevue, ajouta-t-il à l’attention d’Allison, une dernière entrevue.

 

Elle fut extraite de sa cellule manu militari et ramenée dans la salle de torture. Mais curieusement, Ba’al n’avait pas suivit le mouvement. Il était resté en prison. Peut être allait-il s’en prendre aux autres.

La médium commença alors à tirer sur ses chaînes pour tenter de se libérer. Rien à faire, le métal était solide. Elle n’arrivait qu’à se faire mal aux poignets, inutilement. Mais ce qui bloquait n’était pas sa chair mais son os… Impossible de se libérer, à moins que…

Allison brandit sa main en l’air…

 

 

-         Madame Dubois ? Madame Dubois ?! Répéta une voix.

 

Elle se redressa en sursaut et regarda tout autour d’elle. Elle était dans un appartement d’officier, assez lugubre, de la base militaire. Elle vit alors le général O’Neill qui se tenait sur le pas de porte.

 

-         Je suis désolée, je me suis assoupie en vous attendant, bredouilla-t-elle.

-         Il n’y a pas de mal, dit le militaire. Vous avez fait de beaux rêves ?

-         Non… Non, je n’ai pas rêvé, mentit-elle pour ne pas avoir à colporter de mauvaises nouvelles.

-         Nous n’avons pas eu de réponse de SG1. Nous partons en mission pour essayer de les repérer. Vous avez l’autorisation de rester en salle de contrôle pendant la durée de la mission.

-         C’est que… Je pensais que je pourrais rentrer chez moi.

-         Pas encore, nous allons peut être encore avoir besoin de vous.

 

Allison Dubois observa, derrière la vitre du poste de commande, les sept chevrons s’enclencher un à un. L’explosion finale la fit sursauter, et le vortex se refléta sur les murs. Elle aurait presque cru rêver lorsque le général O’Neill et SG5 disparurent dans le vortex.

 

         Moins de dix minutes plus tard, la porte des étoiles s’activa de l’extérieur. Le Sergent Harriman annonça le code de SG5. Allison suivit le général Landry jusqu’en salle d’embarquement. Jack arriva et le reste de l’équipe à sa suite. Teal’c, Cameron et Daniel étaient avec eux. La porte se referma.

 

-         Que s’est-il passé ? Où est le lieutenant colonel Carter ? Demanda le général Landry.

-         On nous a dit que vous croyiez qu’il nous était arrivé du mal, répondit Cameron. Mais il ne s’est rien passé, c’était une mission de routine.

-         Sam est au village, expliqua Daniel. Elle a trouvé un générateur d’hologramme ancien. Elle est restée l’étudier. C’est à cause de ça que les habitants ont cru que les goa’ulds revenaient.

-         Vous êtes revenus vite, dit Landry.

-         Nous retournions à la porte des étoiles pour vous prévenir de la découverte de l’hologramme, expliqua Teal’c.

-         Mais pourquoi tant de questions pour rien ? Demanda Daniel soucieux.

-         Euh… Hésita Jack. Pour rien… Fit-il en regardant durement Allison Dubois.

 

Voyant les mines surprises de SG1, Jack se décida à faire les présentations sans rentrer dans les détails.

 

-         Allison Dubois, voici…

-         Oui, je sais, docteur Daniel Jackson, coupa la médium en tendant sa main au jeune homme. Vous êtes sûr que le colonel Carter va bien ?

 

 

Au moment où leurs mains se touchèrent, Allison vit le visage de Sam. Elle pouvait y lire la peur. Mais si elle essayait de garder ses traits figés, ses yeux montraient sa terreur.

 

-         Vous voyez, dit Ba’al, maintenant que vos amis sont arrivés, je n’ai plus besoin de vous. Ce qui veut dire que soit vous parlez, soit…

 

Une lueur malsaine s’alluma dans son regard. Il dirigea sa main vers le front de sa prisonnière. Une onde lumineuse sortit du gantelet goa’uld et s’engouffra dans son crâne. Sam hurla de douleur. Mais elle n’avait plus la force de lutter…

 

 

-         Oui, elle va très bien, dit Daniel. Pourquoi ?

 

Allison ne répondit rien et continua à étreindre sa main. Quand elle consentit enfin à la lâcher après quelques secondes, l’archéologue sembla encore plus surpris.

 

-         Tout va bien ? Demanda-t-il timidement.

-         Oui… J’ai juste eu un pressentiment, répondit-elle d’un ton rêveur.

-         Vous savez comment est le colonel Carter quand elle trouve une nouvelle machine ! Détourna Cameron en tendant à son tour la main à Allison.

-         Colonel Mitchell ! S’exclama-t-elle avec un grand sourire, comme si elle rencontrait un vieil ami.

 

Mais à peine leurs peaux entrèrent en contact…

 

Des larmes coulaient le long des joues de Sam et une grimace de douleur tordait son visage lorsque Ba’al acheva la torture. Les jaffa la ramassèrent à terre et la traînèrent à travers une autre salle. En relevant faiblement la tête, elle aperçut trois corps inertes, reposants sur des tables. Daniel, Teal’c et Cameron ! Elle n’eut pas le temps de rassembler ses forces pour se débattre que la porte de la salle en question ne se referme derrière elle, la séparant de son équipe…

 

La médium tenta cette fois-ci de dissimuler son malaise. Elle força le sourire. C’est alors que Teal’c inclina la tête à son attention.

 

-         Teal’c ! S’exclama-t-elle en l’imitant.

-         Bon, puisque Carter a l’air de bien s’amuser, nous allons faire un « petit » débriefing, déclara Jack.

 

 

 

4. Un goa’uld

 

 

Allison regarda sa montre, il était 20 heures. Elle avait perdu toute notion du temps. Sa famille devait s’inquiéter, elle n’avait pas donné de nouvelles depuis le matin. Mais pour l’instant elle ne pouvait pas téléphoner, elle devait se contenter d’attendre, assise sur une chaise, en se demandant quand SG1 aurait enfin fini son débriefing.

Mais une question la hantait. Comment avait-elle pu se tromper à ce point ? Ils avaient tous l’air en très bonne santé. Alors pourquoi tous ses sentiments lui indiquaient le contraire ? Peut être que ce qu’elle voyait en rêve ne s’était pas encore produit… Impossible, elle voyait la première visite de SG1 sur cette planète. Tout ça n’avait vraiment aucun sens…

 

 

Ba’al apparut à nouveau dans la prison. Il était suivit de deux jaffas chargés d’un énorme vase noir. Allison se releva avec difficulté et fixa le goa’uld dans les yeux.

 

-         Colonel Carter ! Vous serez certainement  heureuse de savoir que j’ai changé d’idée quand au funeste sort qui vous attendait. Vous voyez, j’ai eu beaucoup de mal à vous faire venir, alors j’ai décidé de vous faire l’honneur d’un petit présent…

 

Il fit une pause et en profita pour plonger un bras dans l’urne dont il extirpa une larve goa’uld. La petite créature se tordit dans tous les sens en poussant de petits cris aigus, sous le regard satisfait de son congénère.

 

-         Vous avez eu du mal à me faire venir ici ? Demanda Allison pour essayer de gagner du temps.

-         Oui. Et finalement vous ne m’avez pas servi à grand-chose puisque vos amis ont fait le travail pour moi…

 

 

 

Dix minutes plus tard, le général O’Neill trouva la médium endormie sur son siège. Il se racla la gorge et on aurait pu croire que cela avait donné une décharge électrique à la jeune femme. Elle bondit sur ces pieds.

 

-         Apparemment tout s’est très bien passé pour SG1. Nous allons vous ramener chez vous dans une heure. En attendant vous allez devoir signer une déclaration de confidentialité…

-         C’est bon ! S’exclama la médium. Je sais ce qui s’est réellement passé ! Il ne faut pas perdre de temps !

-         Je suis désolé, mais vous n’êtes plus autorisée à rester dans cette base.

-         Mais puisque je vous dis que je sais ce qui est arrivé à SG1 ! Ecoutez, je dis la vérité, sinon comment aurais-je pu savoir pour la porte des étoiles ?

-         Bonne question…

 

 

Un peu plus tard, SG1 rejoignit Jack devant une salle d’interrogatoire.

 

-         Que se passe-t-il ? Demanda Daniel.

-         Allison Dubois est devenue hystérique là-dedans ! Je l’ai…

 

Un hurlement passa à travers la porte de la pièce. Tous regardèrent entre surprise et frayeur.

 

-          Je l’ai interrogée sur la façon dont elle s’était réellement renseignée sur le projet « porte des étoiles », continua Jack sur fond de cris plus étouffés, et elle a commencé à raconter des absurdités…

-         C’est à dire ? Demanda Cameron.

-         Elle dit qu’elle sait qui vous êtes et ce que vous avez fait…

-         Et vous l’avez crue ? Demanda Teal’c en grimaçant.

-         Bien sûr que non ! Elle a loupé son numéro de médium alors maintenant elle essaye de trouver n’importe quelle histoire.

-         Pathétique… Murmura Daniel.

-         Quoi ? Demanda Jack. Mais le fait est qu’elle est devenue très violente. Elle a balancé une chaise sur la caméra. Je dois aller voir l’équipe de maintenance pour la faire réparer… Et prendre un café au passage, pour ne pas tomber de fatigue. Ca va sûrement prendre une bonne heure. Vous pouvez la surveiller  pendant ce temps ?

-         Aucun problème, répondit aussitôt Cameron.

-         Merci ! Répondit le général en commençant à marcher. Et surtout faites bien attention, car sans caméra, on ne peut pas savoir ce qu’il se passe là-dedans… si elle essaye de s’enfuir, ou de se suicider.

 

Il disparut à l’angle d’un couloir, tandis que les trois autres pénétrèrent dans la salle où était détenue Allison Dubois. Celle-ci se leva tout de suite, au milieu des chaises et du bureau renversés.

 

-         Enfin ! Ca fait un moment que j’appelle…

 

Elle s’arrêta de parler en voyant qui était rentré. Elle eut un vif mouvement de recul.

 

-         Vous ! S’exclama-t-elle terrifiée.

-         Qu’avez-vous dit à O’Neill ? Demanda Teal’c.

-         Je ne lui ai rien dit ! Rétorqua-t-elle.

 

Daniel s’approcha d’elle jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus reculer, coincée contre un mur.

 

-         Il nous a tout dit ! Mais vous mentez ! Nous sommes SG1 !

-         Non ! Vous êtes des imposteurs, Samantha Carter est toujours sur P8J 550 dans une prison de Ba’al !

 

Daniel saisit la jeune femme par la gorge et la leva le long du mur.

 

-         Exact… Mais comme vous avez tout, il vous attend bien pire, lança-t-il.

-         Elle va bien ? Samantha ? Bredouilla-t-elle en toussant.

-         Oui, tant que nous ne serons pas découvert et qu’elle lui sera utile. Alors silence.

 

La médium agita la tête négativement.

 

-         Alors il va falloir vous faire taire !

 

L’homme pressa ses doigts sur sa trachée. Mais la dizaine de soldats armée qui surgit à cet instant dans la pièce le contraint à lâcher prise. Le général O’Neill se précipita vers Allison.

 

-         Vous allez bien ?

 

Elle fit « oui » de la tête.

 

-         Vous avez fait du beau boulot ! Lui assura-t-il en l’aidant à se redresser. Emmenez ces trois là en cellules séparées et conduisez Allison Dubois à l’infirmerie ! Ajouta-t-il à l’attention des soldats.

 

 

-         Qui êtes-vous ? Demanda Jack à celui qui se faisait passer pour Daniel Jackson, dès qu’ils furent seuls dans une cellule d’isolement.

-         Je suis Daniel Jackson, répondit-il calmement.

-         Non ! Je sais qui vous prétendez être, je veux savoir qui vous êtes réellement.

-         Enfin Jack ! C’est moi ! Daniel, votre ami !

-         Mon ami n’aurait pas essayé d’étrangler quelqu’un.

-         Votre ami était un faible !

-         Qui êtes-vous ?

-         Stupide tau’ri, j’aurais dû vous tuer lorsque j’en ai eu l’occasion ! vociféra l’individu en se levant, les yeux brillants de rage.

-         Ba’al… souffla Jack.

-         Oui, il n’y avait aucune utilité de dissimuler mon identité puisque vous m’avez emprisonné. Vous n’obtiendrez rien d’autre de moi sans un minimum de considération.

-         De considération ! Répéta le militaire abasourdi. Vous voulez quoi ? Un bouquet de fleur ? Des places de cinéma ? Commencez d’abord par me dire ce que vous vouliez faire ici et ce que vous avez fait de Carter !

-         Je veux l’immunité. Je veux être renvoyé sur la planète de mon choix en l’échange de ma coopération…

-         Pas avec Daniel ! Coupa-t-il vivement.

-         Si vous me proposer de devenir mon hôte, je ne dis pas non… hum… J’entendais vous laisser ce… tau'ri.

-         J’ai une autre idée… Nous pouvons vous botter les fesses jusqu’à ce que vous nous disiez ce que nous voulons. Il ne restera plus qu’à la Tok’ra à vous extraire de Daniel et vous exposer dans un bocal sur leur cheminée, si ça leur chante !

-         Vous oubliez que je pourrais tuer ce Daniel Jackson dès que j’en aurais envie.

-         Dans ce cas…

 

Le général se leva et planta, en une fraction de seconde, une seringue dans le cou du prisonnier. Il n’eut pas le temps de réagir et s’écroula par terre.

         Jack sortit tranquillement et retrouva le général Landry :

 

-         Comment ça s’est passé avec Ba’al ?

-         Comment…

-         Les deux autres sont aussi Ba’al.

-         Des clones ! Voilà pourquoi il a voulu négocier aussi facilement. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de le relâcher, maintenant il connaît trop bien la base et nos procédures.

-         De toute façon, ils ne doivent pas savoir grand-chose. La Tok’ra a été avertie, ils envoient un ambassadeur bientôt.

 

 

Allison avait fini de se faire ausculter et sortait de l’infirmerie avec des pansements autour du cou. Ce fut à ce moment que Jack vint prendre de ses nouvelles.

 

-         Vous allez bien ? Demanda-t-il en admirant ses bandages.

-         Ca va, vous êtes arrivé à temps.

-         Je voulais vous remercier de m’avoir aidé à leur tendre un piège, vous avez été parfaite. Maintenant nous avons la preuve que vous aviez raison… Je vais vous laisser vous reposer. Nous partons sur P8J 550 dès que SG1 sera opérationnelle !

 

Allison regarda le général avec un sourire exprimant autant la surprise que la joie. Ne se laissait-il jamais abattre ? Toujours prêt à aller secourir ses hommes. Il se battrait jusqu’au bout. De ce côté-là, il lui ressemblait vraiment.

 

 

Une heure plus tard, les généraux O’Neill et Landry attendaient le réveil de Teal’c, Daniel et Cameron après que leurs goa’ulds aient été retirés. Le lieutenant colonel Mitchell commença à remuer la tête, puis laissa échapper une longue plainte. Ses yeux s’ouvrirent enfin et fixèrent le plafond.

 

-         Comment allez-vous, colonel ? Demanda Landry.

 

Deux pupilles inexpressives s’orientèrent vers son visage, mais le patient ne dit rien.

 

-         Colonel Mitchell ? Demanda le docteur Lam.

 

Son regard glissa sur elle, mais elle n’obtint pas plus de réponse.

 

-         Pouvez-vous parler ? Demanda-t-elle inquiète en posant sa main sur la paume de Cameron qui referma ses doigts. Si vous m’entendez serrez ma main.

 

La jeune femme releva la tête vers son père et fit un signe négatif.

 

-         Mais que se passe-t-il ? Demanda Jack pour briser  le silence qui s’était installé.

-         Je… Je n’en sais rien ! S’exclama le Tok’ra qui observait la scène, hébété. L’opération s’est pourtant très bien passée.

-         Vous disiez la même chose quand le tok’ra que vous m’aviez collé au cerveau m’a emmener me promener chez Ba’al !

-         Ce n’est pas moi qui me suis occupé de ça ! Protesta l’alien.

-         Ca ne change rien…

-         S’il vous plait, coupa Landry. J’aimerais savoir pourquoi mon homme est muet et paralysé.

-         Il n’est pas paralysé, dit Carolyn Lam en l’auscultant. Ses réflexes sont bons, il a quelques mouvements spontanés. Il semble en bonne  santé… Je ne comprends pas !

 

C’est alors que Daniel et Teal’c ouvrirent les yeux. Ils n’eurent pas plus de réactions que leur équipier. Ils semblaient dormir éveillés. Le scientifique Tok’ra et le docteur terrien n’y purent rien. L’électroencéphalogramme qu’ils s’empressèrent de faire révéla que leurs cerveaux ne présentaient pratiquement aucune activité électrique, comme s’ils ne pensaient pas.

 

-         Qu’est ce que cette saloperie de serpent leur a fait ? Grogna Jack. Je veux que vous trouviez un corps pour l’un de ces… « Ba’als », qu’on puisse lui tirer les vers du nez !

 

Personne n’eut le temps de lui répondre, le moniteur cardiaque de Cameron émit un bruit strident. Le docteur Lam sortit les palettes d’électrochocs et entreprit de le réanimer. Elle s’acharna sur lui pendant de longues minutes, les autres regardaient, impuissants. Puis finalement elle s’arrêta :

 

-         C’est fini, lança-t-elle d’une voix à peine audible.

 

Mais ce fut au tour des cœurs de Daniel et de Teal’c de cesser de battre.

 

 

La porte du mess s’ouvrit, laissant une raie de lumière éclairer faiblement la salle obscure et vide. A 23 heures, cela faisait longtemps que la cantine ne servait plus de repas. C’était justement pour cela que Jack vint s’y réfugier. Il se laissa tomber sur un siège et enfouit son visage dans ses mains. Une petit goutte salée se faufila jusqu’au coin de sa bouche.

En quelques secondes il avait perdu ses deux meilleurs amis. Et elle… Son avenir était plus qu’incertain. Et il fallait qu’il attende sans rien pouvoir faire ! Il n’y avait toujours pas d’équipe disponible pour partir à son secours. Il allait devenir dingue en l’imaginant aux mains de Ba’al. Il savait trop bien de quoi il était capable.

Mais le son des haut-parleurs le sortit de se réflexion. Il était demandé en salle de briefing.

 

Au même moment dans le vaisseau de Ba’al, le lieutenant colonel Samantha Carter réfléchissait aussi. Comment pouvait-elle sauver son équipe ? Oui, c’était son équipe. Même si officiellement c’était le colonel Mitchell qui la dirigeait, c’est elle qui se souciait toujours de la sécurité de chacun. Elle se faisait un devoir de veiller sur ses coéquipiers, comme l’avait fait le général O’Neill avant elle. Peut être avait-elle inconsciemment essayé de combler son absence en  prenant sa place.

Mais avec Ba’al qui ne la laissait pas tranquille, elle n’avait pas le temps de trouver un moyen d’évasion. Cette fois-ci elle n’était pas de taille et regrettait son « colonel O’Neill ». Il leur faudrait forcément qu’on leur envoie de l’aide.

C’est alors que retentit un bruit de porte. Ba’al revenait, sûrement pour une autre séance de torture. Mais ce qui intrigua Sam c’est que cette fois-ci il apportait une espèce de grande urne. Elle eut vite la réponse à ses interrogations lorsque le faux dieu exhiba la larve qu’il sortit du vase.

 

-         Vous avez eu du mal à me faire venir ici ? Demanda Sam pour essayer de gagner du temps.

-         Oui. Et finalement vous ne m’avez pas servi à grand-chose puisque vos amis ont fait le travail pour moi… Oui, l’histoire est assez ironique en fait. En croyant vous sauver, ils sont en fait repartis avec mes clones.

-         Vous leur avez implanté des goa’ulds ? Demanda Sam.

 

-         Vous leur avez implanté des goa’ulds ? Demanda Allison.

-          Non, je les ai cloné, cela fait un moment que la confrérie espionne chacun d’entre vous et prélève de l’ADN. Et quel meilleur moyen d’attirer SG1 que de créer des goa’ulds à leur image ? Il ne restait plus qu’à les montrer à de pauvres fermiers que la Tau'ri avait libérés. Ils m’ont même aidé à vous capturer. Je comptais les charger de vous faire révéler le code de l’iris, puisqu’il y a eu un léger incident avec votre clone. Mais vos amis les ont ramené sur Terre avec eux.

-         Ils verront tout de suite que ce ne sont pas eux.

-         Je ne pense pas, j’ai pu leur donner un maximum d’informations en implantant une machine mémorielle a chacun de vos coéquipiers. En tout cas ils auront le temps de lancer l’autodestruction de votre base et de s’infiltrer à bord de vos vaisseaux…

-         Pourquoi faites vous tout ça ?

-         La vengeance, vous détruire. Et m’approprier votre planète me permettra de me débarrasser de mes plus énervants ennemis et de regagner un peu de ma puissance. Mais assez parlé…

 

Ba’al saisit à nouveau le goa’uld et s’approcha d’Allison. Les jaffas l’obligèrent à baisser la tête pour que sa nuque soit bien dégagée.

 
 
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