Citations du moment :
Vous pouvez railler, mais n'oubliez jamais qu'un jour ou l'autre, c'est celui qui raille qui l'a dans le train.
[Pierre Desproges]
Imagine

L'affaire Homer : Chapitre 3

Chapitre 3 : Investigation

 

Une décapotable rouge, de marque américaine, roulait à tombeau ouvert dans la banlieue de Washington, faisant fi des limitations de vitesse. Elle stoppa avec un crissement de pneus devant une maison luxueuse, qui aurait pu appartenir à un ministre. Les deux occupants de la voiture se chamaillaient :

- Hary, tu as besoin de faire autant de bruit !? Je croyais qu'on devait faire attention !

- T'inquiète Jack, j'ai tout prévu. Ce n'est pas toi qui diras le contraire. Vêtements de rechange, voiture, armes …

- Mais là il ne s'agit pas d'équipement, il va nous falloir entrer dans une maison occupée par effraction !

Maybourne sourit :

- Jack, mon ami, j'ai dit qu'on allait se renseigner chez un ami du NID, qui j'en suis sur, est passé du coté de "la Confrérie". Mais je n'ai pas dit qu'il serait forcément là. Il est en vacances. La maison est vide.

- Et si elle n'est pas vide ?

Hary leva les yeux au ciel :

- Ben, tu n'auras qu'à improviser, tu es doué pour ça.

O'Neill pointa le chasseur de prime du doigt :

- Si tu fais tout capoter, je te jure que tu me le paieras, Hary !

Le sourire de Maybourne s'élargit, lui donnant l'air maintenant d'un représentant en électroménager :

- Des promesses Jack, toujours des promesses !

Sur ce il descendit de la voiture, ouvrit le coffre et en sortit une mallette noire.

- Hary ?

- C'est mon matériel, nécessaire pour pirater son ordinateur.

Ils marchèrent ensuite à grands pas, regardant à droite, à gauche, derrière eux, pour être sur de ne pas avoir été repérés. Arrivé devant la porte, Maybourne sonna. Au bout d'un long moment Hary, sur de lui, se tourna vers O'Neill :

- Tu vois je te l'avais dit, il n'y à pers …

Il fut interrompu par l'ouverture de la porte. Un valet se tenait maintenant devant eux :

- Bonjour messieurs. Vous désirez ?

Après avoir lancé un regard dénué d'aménité à Hary, qui haussa les épaules, Jack intervint :

- Bonjour mon brave, nous sommes plombiers, lui c'est Luigi, moi Mario.

- Mais je n'ai pas demandé de plombiers.

- Oui mais vous savez, avec une grande maison comme cela, il faut faire des visites de routine pour vérifier l'état de la tuyauterie.

-  Personne ne m'a prévenu.

- Mais si, on a téléphoné le mois dernier. Il n'y a personne ici qui puisse vous le confirmer ?

- Non je suis tout seul. Je garde la maison.

- Je peux vous montrez les papiers que j'ai dans ma mallette, pour vous prouver que nous devions bien venir aujourd'hui, proposa Maybourne.

- D'accord.

- Je peux rentrer deux secondes pour poser ma mallette ?

- Bien sûr.

- Le valet se déplaça sur sa droite pour les laisser passer. Il ferma la porte derrière eux, fouilla dans sa poche et sortit une arme qu'il pointa sur eux :

- Mario et Luigi hein ? Vous vous foutez de moi ? Ne bougez pas, je vais appeler mon maître.

O'Neill leva les mains en l'air, aucunement désireux de prendre une balle.

Il vit passer devant lui comme un éclair, puis le valet fut par terre, terrassé.

Il se retourna alors et vit un Hary rayonnant :

- Ah oui désolé, j'ai oublié de te le dire. J'avais aussi un Zat dans ma mallette.

 

*

Carter sortit de la cabine téléphonique du café. La fumée de cigarette agressa alors ses yeux et ses narines. Le café était bondé à cette heure là, l'idéal pour passer inaperçu. Elle se rendit à une table où trois autres personnes l'attendaient. Elle s'assit sur une banquette à coté de Daniel, puis renseigna ses compagnons sur ce qu'elle venait d'apprendre :

- Il y a vingt personnes qui sont en congé en ce moment. Le général Landry a mené son enquête et il en ressort que seulement deux n'ont pris qu'un jour de congé : aujourd'hui.

- Pour être à la base le reste du temps, et nous surveiller au cas où on soit sur une piste.

- C'est en effet ce que je pense. Il y en a un que l'on peut éliminer d'office, il suit un stage classé "secret défense" au Canada, proposé par la base. Le deuxième par contre, a pris un congé maladie.

- Qui est-il ? demanda Teal'c, dont le front était couvert par un ample chapeau.

- Alan Doyle, 32 ans, électricien, j'ai aussi son adresse.

Cameron se frotta les mains :

- Beau boulot Carter. Et si on allait passer dire un petit bonjour à ce cher collègue Alan ?

 

**

La maison était immense : deux étages, une vingtaine de pièces. Ils mirent plus de dix minutes pour trouver la salle informatique, au deuxième, qui était quasiment vide. Elle ne contenait qu'un équipement réduit, composé d'un ordinateur et d'une imprimante, posées sur un bureau. De la fenêtre, on pouvait apercevoir la décapotable.

Maybourne s'installa devant l'ordinateur.

- Comme au bon vieux temps Jack. Tu te rappelles chez le sénateur Kinsley ?

- Oh oui. Tu en as pour longtemps ?

- Je n'ai pas de mot de passe, alors si je veux accéder au site secret de "la Confrérie", passer le pare-feu et trouver les informations, j'en ai pour deux bonnes heures, voir plus.

- Tu te moques de moi ? On n'a pas deux heures devant nous !

- Non. La sécurité ne mettra pas deux heures à nous trouver.

O'Neill explosa :

- La sécurité !?

- Je suis obligé de pirater le mot de passe pour rentrer dans l'ordinateur. On ne devrait donc pas tarder à voir rappliquer du monde.

Jack leva les bras au ciel :

- Et tu comptais me mettre au courant quand ?

- De toute façon on n'a pas le choix.

O'Neill jeta un regard assassin à Maybourne, pris une chaise et se rendit à la fenêtre :

- Je vais surveiller les alentours.

- J'allais justement t'y inviter, je pense que c'est plus sage.

 

***

Derrière la fenêtre, il y avait une pelouse, identique à celles que l'on peut apercevoir en Angleterre : grasse et coupée courte.  Et pourtant, un hélicoptère, dont les pales tournaient encore, y stationnait. C'est ce que voyait l'homme qui regardait au dehors à travers cette fenêtre. Il venait tout juste de rentrer, en hélicoptère, de sa dernière conférence de presse à New York. Il profitait du peu de répit qu'il avait pour se reposer, en pensant à sa famille qu'il ne voyait plus beaucoup depuis ces deux dernières années. Il savait qu'il n'aurait pas beaucoup de temps devant lui pour se reposer, son emploi du temps étant très chargé.

- Monsieur le président, il va falloir y aller, nous allons être en retard !

Le président tourna son regard vers la porte où l'attendait son secrétaire. Il se leva de son fauteuil, puis s'avança pour sortir de la pièce en direction de la limousine qui l'attendait devant la maison blanche, pour le mener à sa conférence de presse spéciale, en l'honneur de cet homme qu'il estimait tant…

 

****

 

Une camionnette noire se gara devant une maison en piteux état de la banlieue de Washington. Au volant on pouvait apercevoir une personne de type afro-américain, avec un chapeau. SG-1 était maintenant arrivé devant la maison de Alan Doyle.

- Et maintenant ? demanda Daniel, on attend qu'il sorte ?

- Bien sur, Daniel, répondit Cameron, et s'il n'est pas chez lui ?

- Si il doit prendre part à un attentat contre le président, ça m'étonnerait sérieusement qu'il soit encore chez lui.

- Non, on ne prend aucun de risque. Il faut aller voir. Teal'c, restez là pour nous couvrir.

Les portes de la camionnette coulissèrent, puis trois personnes en descendirent, prenant la direction de la maison. Cameron fit le tour de la maison tandis que Carter crochetait la serrure et que Daniel surveillait les environs. La serrure céda rapidement et ils furent à l'intérieur. Mais quelqu'un était déjà présent. Carter eut juste le temps de saisir son pistolet puis :

- Eh, oh Carter ! C'est moi, Cameron, ne tirez pas ! Je suis passé par la porte de derrière en cassant un carreau.

Sam abaissa son arme :

- Vous nous avez fait une de ces peurs !

- Désolé Carter. On commence à fouiller ?

Ils fouillèrent un long moment l'appartement de la taupe. Ils découvrirent un ordinateur, mais son disque dur avait été formaté. Ils fouillèrent les étagères, les meubles, les tiroirs, regardèrent dans les placards, sous le lit, vérifièrent s'il n'y avait pas de passage secret … Ils firent choux blanc. L'appartement avait visiblement été nettoyé par "la Confrérie".

- On fait quoi maintenant Carter ? demanda Cameron.

- Je ne sais pas. C'était notre seule chance de savoir où se rendait la taupe.

- Ok, Carter, on y va. On trouvera bien une idée en route.

Ils quittèrent l'appartement mais se rendirent bientôt compte qu'ils avaient oublié quelque chose.

- Cameron ! Où est Daniel ?

Mitchell jeta un regard inquiet à Sam. Ils firent tous les deux demi-tour, entrèrent chez la taupe, et trouvèrent Daniel, pensif, devant un calendrier mural qui indiquait la date du jour : le 28 août.

Cameron s'emporta :

- Qu'est-ce que vous fichez-là Jackson !!

L'archéologue tourna la tête vers les nouveaux arrivants :

- A-t-on trouvé une photo de Alan Doyle ?

- Bien sûr Daniel, mais ….

- Connaît-on la marque de sa voiture ?

Sam répondit :

- Oui bien sûr, c'est un pick-up noir, on aussi son numéro d'immatriculation, mais pour que cela nous serve, il faut encore savoir où il se rend et …

Un sourire de triomphe se peint alors sur le visage de Daniel :

- Je sais où il va aller …

 

*****

Ce n'était pas une rue très fréquentée. Depuis une demi-heure, il n'y avait eu que deux trois voitures de luxe qui étaient passés. C'était vraiment un quartier chic. Lorsque deux voitures noires, aux vitres teintées, passèrent devant la maison en ralentissant mais sans s'y arrêter, Jack compris ce qui allait se passer :

- Hary, bouges toi, on va avoir de la visite.

Hary secoua la tête :

- Il me faut encore du temps. Combien ils sont d'après toi ?

- Je dirais entre six et huit.

- ils vont encercler la maison pour commencer, cela me laisse un peu de temps pour finir.

- Je croyais que ça allait prendre plus de temps ?

- Moi aussi, mais je n'ai pas eut besoin de pirater le site de "la Confrérie" pour avoir des infos. Notre ami vacancier c'est occupé personnellement de recruter l'homme qui tuera le président. Il a effacé ses e-mails bien entendu, mais tu me connais Jack …

- Dépêche !

- Il a beaucoup écris à un photographe, du nom de Georges Hamilton. Ça pourrait coller, seul un photographe peu s'approcher suffisamment du président pour le tuer.

- Mais où, Hary ?

- C'est intéressant ça. La Confrérie lui a fournit un laisser passer pour aller au …

A ce moment là une petite explosion retentit. La porte d'entrée venait d'être ouverte.

- Hary ! On y va !

- Une seconde Jack, j'enclenche le formatage du disque dur …. Voila, on est parti.

- Ils ont dû se séparer pour nous couper le chemin, par devant et derrière. Je dirais deux ou trois à liquider si on passe par devant et deux autres dehors, pour les couvrir. Ne prenons pas notre voiture, ils ont du la piéger, prenons une des leurs.

- Je crois que j'ai plus simple.

Maybourne sortit une petite télécommande de sa mallette et appuya sur un bouton. Une énorme explosion se fit entendre au dehors. Jack couru à la fenêtre et vit la décapotable en feu. Des badauds arrivaient de parts et d'autre pour voir ce qu'il se passait. Les deux voitures noires réapparurent bientôt, quittant les lieux de l'incident.

- Bien joué Hary, ils s'en vont !

- "La Confrérie" à besoin de rester secrète, Jack, ne l'oublie pas. Partons vite avant l'arrivée de la police. Il va falloir trouver un taxi.

 

******

L'homme était arrivé à sa chambre. Une chambre luxueuse, louée par la Confrérie. De là où il était il ne lui serait pas possible d'observer le président. Mais ce n'était pas le but recherché. Cela l'arrangeait même, car le bâtiment ne serait donc pas surveillé par la police. Ce n'était pas le président qu'il était chargé de surveiller à l'aide de ses jumelles, mais bien les journalistes, un en particulier … Et l'heure était bientôt arrivée. Les premiers badauds, la plupart noirs, commençaient à se réunir. Il saisit alors sa télécommande et l'observa. Ça ne le dérangerait nullement, au cas où le journaliste échouerait, de presser sur ce bouton. Après tout ce qu'il avait été obligé d'endurer en infiltrant le SGC … "La Confrérie" sera bientôt fière de lui !

 

*******

Jack et Hary avaient dénichés un taxi, alors que les sirènes retentissaient, et s'étaient rendus directement à la cachette où Hary entreposait son matériel.

- Il ne me reste plus que cette épave Jack, dit alors Hary indiquant du doigt une vieille voiture cabossée, qui avait un jour été noire et qui aujourd'hui était grise avec des tâches de rouille.

- Elle explose celle là ? demanda O'Neill, irrité, parce que je te rappelle qu'on c'est baladé avec une bagnole bourrée d'explosifs sans que je sois au courant !!!

- Jack, voyons, je nous ai sauvé la vie oui où non ?

- On peut dire ça, avoua Jack de mauvais cœur.

- Merci, je sais que ce n'est pas facile pour toi.

Jack tapa dans le pneu de la voiture :

- Tu n'as pas idée ! Combien de temps pour la faire rouler ?

- Dans un quart d'heure on est parti.

- Ok, j'appelle Cameron et son équipe en attendant, pour leur dire ce qu'on a découvert, et qu'ils se rendent sur place le plus rapidement possible.

Jack pris son portable, fournit "généreusement" par Hary, puis appela SG-1. La voix de Daniel répondit :

- Oui ?

- C'est Jack, nous savons où l'opération Homer va se dérouler, le laissez-passer du journaliste qui va s'occuper d'Homer, est pour …

- Le  Lincoln Memorial à Washington D.C.

O'Neill se tourna vers Hary étonné :

- J'ai horreur quand il fait ça.

- J'ai compris en voyant la date d'aujourd'hui sur un calendrier : 28 août. Le 28 août 1963 au Lincoln Memorial à Washington D.C., Martin Luther King à prononcé son célèbre discours incantatoire "I have a dream". A cette occasion plus de 200 000 personnes, Blancs et Noirs mêlés, affluent vers Washington pour une marche pacifique en faveur de l'égalité des droits. Homer est un fervent admirateur de Martin Luther King. D'ailleurs qui ne l'est pas ? Il est facile de savoir où Homer va être ce soir.

- En effet, il y sera d'ici une heure, cela nous laisse un peu de temps pour trouver le photographe. Et chez vous ça avance ?

- On connaît la taupe, reste plus qu'à la trouver dans les environs du Lincoln Memorial. On à son numéro de plaque et sa photo.

- Très bien, débrouillez vous pour nous faire signe dès que vous vous serez occupés de la taupe. N'utilisez pas le portable là-bas. "La Confrérie" pourrait intercepter nos communications, ce serait dramatique.

- Mais comment …

- Je vous fais confiance, vous trouverez.

Puis Jack raccrocha.

- Ah, il m'énerve ce Daniel à tout savoir tout le temps.

Hary venait tout juste de refermer le capot :

- Ce sont des choses qui arrivent Jack. Allez on y va !

- Pas de bombe sous le capot, promis ?

- Jack, tu me fais de la peine, t'aurais-je déjà menti ? …

 
 
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