Jack sortit de l’ascenseur et fut soulagé d’être enfin de retour, la réunion avait été un enfer tout ça pour qu’il y ai ajournement après plus de 6 heures de blabla. Il était quand même presque 4h du matin. Il fit attention de ne faire aucun bruit afin de ne pas réveiller les deux femmes. Il fut surpris d’entendre encore un fond musical et des voix.
Grâce à un miroir il vit Jessica faire une roue en plein milieu du salon, il agrandi les yeux et ne fit plus aucun gestes. Le docteur était en nuisette et peignoir, tandis que Sam portait un grand gilet ouvert qui laissait apparaître un ensemble de lingerie, celui là même qu’il avait vu dans le sac quelques jours plus tôt.
- Ok, Jess t’es toujours aussi douée pour la gym
- Eh oui ma grande, petite mais costaud ! Allez maintenant je te pose une question
- Vas-y
- Hum, voyons…ah ça y’est je sais. La dernière fois que tu as couché avec un mec ?
- Ca ne m ‘étonne guère de toi cette question
- On ne change pas. Je parie que c’est Peter le super flic
- Avoue que tu le détestais
- Oui. Alors c’est lui, n’est ce pas ?
- Jess, ma chère enfant, Peter et moi on est séparé depuis plus de 6 mois, ça fait un peu long.
- Je vois
- C’était le 23 décembre après la soirée de l’association
Jack n’osait plus bouger d’un pouce, en plus d’être surpris de la conversation, il eut un choc en entendant Sam parler. Il resta tapi et écouta
- C’est ce type, qui te drague tout le temps
- Jim ? Non surtout pas, si je couchais avec lui il voudrait qu’on se revoit. Non merci
- Sam, c’est pas sérieux tu recommences les bêtises
- Et alors. Bref, après la soirée, les filles et moi nous sommes allées boire un verre dans un bar. C’était le videur : Igor
- Igor ?
- Hum, et pour lui j’étais Shéryl
- Tu ne changeras jamais répondit Jess en riant
Jack fut quand même soulagé de savoir qu’elle n’avait pas couché avec Jim son ami. Il fut peiné cependant. Dire que c’est à cette soirée qu’il l’avait revu. Il continua de se faire espion
- Allez même question pour toi
- Tu ne me croiras pas si je te le dis
- C’est Paul ?
- Davis ? Non pas du tout, ça ne risque pas
- Alors ?
- La dernière fois remonte à presque 3 ans
- Quoi ? Trois ans, tu veux dire que
- Que mon dernier amant était mon mari et que mon dernier rapport date du matin de sa mort, oui
- Mais, enfin tu as rencontré d’autres hommes même si ça t’a prit du temps, je croyais que
- Je sais. Ce n’est pas si simple. Je ne peux pas, rien que d’en voir un tenter de m’embrasser me fait fuir. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé avec Paul.
- Oh, tu t’es sauvée ?
- Oui. C’est difficile de t’expliquer, c’est juste que j’ai l’impression de le trahir
- C’est ridicule, Tom voudrait que tu sois heureuse
- Je sais. Il y a aussi cette sensation que si un autre homme me touche, je perdrai son empreinte avoua t’elle les larmes aux yeux
- Je suis désolée.
- Tu dois me trouver bizarre
- Non pas vraiment
- Je ne suis pas comme toi, tu t’étourdis avec des hommes qui ne savent même pas ton nom et ça te dérange pas
- C’est vrai. Le sexe permet de se dégriser parfois et c’est plus sympa que de se saouler
- Tu sais ce que Tom en pensait de ton comportement
- Oui, « ne prend qu’un seul mouchoir petite » me répétait il sans cesse
- Je me souviens dit Jess avec un petit rire
- Ce n’est pas si simple non plus
- Je sais. Ah soupira t’elle. Parfois je me dis heureusement que je suis médecin
- Pourquoi ?
- Parce que je suis sûre que j’oublierai à quoi ressemble un sexe d’homme
Les deux femmes éclatèrent de rire tandis que Jack se retenait d’en faire autant. Décidément il prenait de sale vice, il écoutait aux portes, lisait le courrier de Sam et le pire c’est qu’il n’avait pas trop de remords.
- Et Jack ?
- Quoi Jack ?
- Lui et toi…jamais ?
- Non, bien sur que non tu le sais très bien
- Oui mais là, vous vivez sous le même toit et
- Et rien. Qu’est ce tu vas t’imaginer ?
- Pas même une nuit ?
- Je te dis que non, et puis franchement je ne coucherai jamais avec si c’est juste pour une nuit. Non, impossible avec lui
- J’avoue que je ne vous comprends pas tous les deux. Je trouvais déjà que tes rapports avec Tom, avant que lui et moi on soit ensemble, étaient étranges, mais là avec Jack c’est plus qu’étrange
- En quoi c’est étrange ?
- Attends, je sais très bien ce que tu ressens pour lui, et lui ça se voit comme le nez au milieu de la figure ce qu’il ressent pour toi
- Tu dis n’importes quoi. Il tient à moi, j’en suis sûre mais comme une amie
- C’est toi qui dis n’importe quoi
- Crois moi, je sais au contraire ce que j’avance.
- T’es aveugle alors. Sam je t’en prie ne me dis pas que tu ne t’en rends pas compte
- Tu te trompes
- Certainement pas. Je le vois dans son comportement avec toi. Il suffit de l’entendre te parler
- Rêve pas. Il est comme ça, c’est dans sa nature. C’est juste un jeu de séduction, comme avec les autres
- Je ne te parle pas, de cette façon qu’il a de faire cet air charmeur quand il rencontre une femme, ni de ces petits sourires en coin ou le regard du séducteur.
Qu’est ce qu’elle raconte pensa Jack, je ne fais jamais ça moi.
- C ‘est sur il est doué pour ça
- Oui mais c’est instinctif, je suis certaine qu’il ne s’en rend pas compte. L’être humain est pareil, on a tous envie de plaire. Moi ce dont je te parle, c’est la façon dont il te sourit à toi, de cette manière particulière qu’il a de te regarder, de te couver du regard. Je te parle, de cette étincelle qu’il a dans les yeux en te voyant et ce sentiment d’être plus heureux quand tu es là
- S’il te plait arrête
- Tu sais que j’ai raison
- Mais merde il m’a repoussé ! Ca te suffit comme preuve
- Quoi ? C’est pas possible, t’as du mal comprendre qu’est qu’il a dit ?
- J’ai très bien compris, crois moi
- Raconte
- C’était chez moi, il y a plusieurs mois. Nous avons passé la soirée ensemble et pour rire il est venu me border. Enfin, tu vois ce jeu de chat et de souris quoi.
- Oui et ?
- Et il devait partir le lendemain pour prendre son poste à Washington, je lui ai dit qu’il me manquerait et je l’ai pris dans mes bras, juste comme ça. On s’est embrassé, enfin ce fut rapide il s’est détaché de moi rapidement horrifié, et il a dit qu’on ne pouvait pas, qu’on regretterait, que ce n’était pas bien. Après il s’est enfui.
- Enfui ?
- Oui, il s’est sauvé comme un voleur et il m’a à peine adressé la parole durant des mois, sauf quand le travail l’exigeait.
- Pourtant il est venu te voir
- Oui, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs. Il fait toujours ça, c’est son truc. Il se sent coupable et vient s’excuser pour mieux recommencer un autre jour. Il s’en fout, je ne suis que son amie, je ne l’intéresse pas dit elle alors que des larmes coulaient sur ses joues
- Je suis navrée
- J’ai l’habitude tu sais, et puis ça fait plusieurs mois j’ai eu le temps de m’y faire. Le pire dans cette histoire, c’est que je sais que je ne devrais pas être ici parce que je sais comment ça va finir mais j’y peux rien, je me sens bien quand il est là et la vie que je mène en ce moment me plait.
- Il y a peut être un malentendu, il
- Non la coupa t’elle. Et puis franchement, j’ai pas envie de me faire jeter encore une fois, surtout pas en ce moment
- Ouais, je comprends dit elle en la serrant contre elle. Tu veux que je lui casse la gueule ? demanda t’elle en lui essuyant les yeux
- Toi, une lilliputienne ?
- Eh, oh il me fait pas peur, je prends une échelle et je lui en mets une
- Je suis contente que tu sois là sourit Sam amèrement. Tu me feras toujours rire
- Ca me manquait aussi de pouvoir discuter avec toi. Allez haut les cœurs Sam.
- Ouais. Je suis fatiguée, je crois que je vais aller me coucher
- T’as raison.
- T’es sûre que tu veux rester dans le canapé ?
- Oui, ça sera parfait, va dormir Sam
Sam se leva et serra son amie. Jack réagit enfin, elles allaient le voir si elles bougeaient. Il recula sans bruit, ouvrit la porte et la claqua de façon à faire croire à son arrivée.
Jess referma son peignoir sur sa nuisette tandis que Sam se tournait simplement, surprise qu’il rentre, sans gêne apparente.
- Euh, salut mesdames pas encore couchées ?
- J’y allais justement. Votre réunion ?
- Ennuyeuse à mourir.
- Ok, je suis fatiguée, je vous laisse, bonne nuit
- Bonne nuit Carter
- Bonne nuit Sam
Ils suivirent tous les deux Sam des yeux jusqu’à ce qu’elle entre dans sa chambre.
- Vous dormez dans le canapé ?
- Oui, dormir avec Sam c’est risqué, elle remue trop
- Je peux vous laisser ma chambre
- Non, merci. Depuis quand êtes vous là ?
- Je vous demande pardon ?
- S’il vous plait, je doute que vous fassiez autant de bruit quand vous rentrez en pleine nuit. Alors ?
- Pas longtemps
- Je vois. Dit elle en s’asseyant dans le canapé et lui proposant un chocolat
Il accepta et prit le verre de Sam sur la table avalant une gorgée de ce qu’il restait
- Vous l’aimez dit elle en le regardant
Il s’installa dans le fauteuil sans répondre buvant encore une gorgée. Elle savait qu’il ne répondrait pas, d’ailleurs ce n’était pas vraiment une question.
- Alors qu’avez vous entendu Jack pour faire cette tête ?
- Quelle tête ?
- Celle, de « c’est un choc », « je suis préoccupé »
- Ah celle là
- Oui celle là. Posez moi ces questions qui vous brûlent les lèvres, je sais que vous avez entendu une partie de la conversation et vous savez que je sais
Il la regarda plusieurs secondes, semblant réfléchir, puis finalement se détendit un peu.
- Qu’entendez vous par une étrange relation entre Tom et Carter ?
- Elle ne vous a jamais expliqué ?
- Non, probablement qu’elle ne veut pas m’en parler
- Parce que vous ne lui avez jamais posé la question, elle ne s’en est jamais caché
- De quoi ?
- Tom et Sam se connaissaient depuis très longtemps. En gros pour faire court, quand ils étaient célibataires en même temps, ils étaient ensembles
- Hein ?
- Ils couchaient ensemble pour faire plus clair
- Votre mari couchait avec votre meilleure amie ?
- Non, Tom et Sam couchaient ensembles, avant que lui et moi on ne se mette à deux
- Et ça ne vous a pas gêné plus que ça ?
- Pas vraiment. Ils se sont connus bien avant que je les rencontre l’un et l’autre. Quand Sam me parlait de lui dans ses lettres, je trouvais ça malsain comme relation bien sur mais je me disais qu’en fait ils s’aimaient et ne savaient pas comment se le dire, c’est fréquent ça
- Hum, et ils ne s’aimaient pas ?
- Pas comme ça. Ils trouvaient plus simple en fait de faire ça plutôt que de faire des rencontre d’un soir. Tom n’aimait pas savoir Sam avec n’importe qui. Je sais ce que vous vous dites, j’ai pensé pareil, c’était une excuse minable. J’ai compris un peu mieux quand je les ai vu ensemble. Quand Sam me l’a présenté, je me méfiais mais il était très bien. Sam a compris rapidement qu’il me plaisait et que c’était réciproque. Mais un truc nous ennuyait Tom et moi, on trouvait ça bizarre justement à cause de cette relation qu’ils avaient.
- Je comprends oui
- Sam m’a dit un jour qu’elle arrêtait ce jeu avec lui, parce qu’elle savait qu’on était fait l’un pour l’autre. D’ailleurs je suis sûre qu’elle s’est mise avec Jonas pour rassurer Tom, il avait peur qu’elle s’amuse un peu de trop. « Ne prends qu’un mouchoir » lui disait t’il. Sous entendu que les hommes kleenex, c’était trop dangereux et qu’il valait mieux un amant passager attitré
- C’est tout de même étrange
- Oui, je n’approuve pas forcément mais ça ne me gêne pas.
- J’ai l’impression d’entendre parler d’une autre Carter dit il songeur
- J’avoue que je ne comprends pas, qu’attendez vous pour agir Jack ?
- C’est à dire ?
- Ne faites pas l’innocent. Vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez tous les deux de vous aimer
- Nous sommes amis affirma t’il en buvant encore un peu de jus de fruit
- Ca suffit ce genre de phrases, je ne suis pas stupide. Arrêtez de nier vos sentiments et regardez un peu cette intimité entre vous
- Parce que je bois dans son verre, vous savez en mission
- Epargnez moi ça Jack. Pendant que vous niez tous les deux, vous vous faites du mal. C’est merveilleux d’avoir ce que vous partagez avec Sam, de savoir que vous avez rencontré celui ou celle que vous attendiez. Vous n’avez plus aucune excuse maintenant de ne pas être ensemble
- Et vous c’est quoi votre excuse ? demanda t’il plus agressif
- Mon excuse ?
- Oui, votre excuse. Vous êtes une jeune femme intelligente, drôle, jolie et vous êtes seule, vous éloignez les hommes s’approchant de vous
- C’est différent
- En quoi ? Comment vous permettez vous de juger ma relation avec Carter alors que vous n’êtes même pas capable d’en entretenir une ? De quel droit donnez vous des conseils ?
- A la différence de vous Jack, moi j’ai vécu ça. Quand j’ai rencontrer Tom, j’ai su et j’ai agi. Ne me prenez pas de haut, j’ai fait des choix dont vous êtes incapables. Savez vous que quand le projet à réouvert, on m’a proposé la place de Janet ?
- Quel rapport ?
- J’ai refusé, voilà le rapport. J’ai refusé pour Tom, j’ai refusé parce que je l’aimais et que je ne voulais pas risquer de le perdre. Alors le choix entre ma carrière et lui a été vite fait. Et c’était ce qu’il fallait faire parce que ce genre d’amour on ne le rencontre qu’une fois. Je referai pareil si je devais recommencer. Tom m’a tellement apporté plus que des médailles, il m’a donné une vie formidable et une adorable petite fille. Voilà pourquoi je vous juge Jack, Sam est ma meilleure amie et je fais ça pour elle. Parce que je sais qu’il n’y aurait aucun regret à avoir. Le seul que j’ai, c’est d’avoir perdu ce que vous refusez si catégoriquement. C’est ça mon excuse, je n’ai plus rien moi dit elle rageusement en pleurant
- Parce que vous refusez aussi d’avancer, si vous l’aimiez à ce point vous continueriez de vivre parce que vous savez que c’est ce qu’il voudrait
- Sam a raison vous êtes vraiment un con parfois
La voix tremblante de Jessica fit soudain prendre conscience à Jack de ce qu’il était en train de faire. Comment avait il pu lui dire ça, manquer à ce point d’humanité ? Il s’en voulait, elle ne méritait pas ça, c’était une femme courageuse qui chaque jour devait lutter pour avancer malgré la perte de ce qu’elle avait de plus cher.
- Je suis vraiment désolé, je m’en veux. Jamais je n’aurai dû
- Laisser tomber, je sais très bien les risques que je prends en vous attaquant de front. Vous réagissez violemment dès que vous vous sentez agressé
- Je n’ai aucune excuse. Je n’avais pas le droit de vous parler comme ça et de vous agresser sur ce sujet.
- Vous êtes quelqu’un de bien en général mais vous pouvez vous montrer si dénué de scrupules. Je ne comprends vraiment pas comment Sam supporte ça, ni pourquoi elle vous aime. Peut être parce que vous vous ressemblez finalement. Tout ce que je sais, c’est qu’il suffit de la regarder pour voir les ravages que ça peut faire.
- Sa dépression, vous pensez que c’est de ma faute ?
- En partie oui. Je ne vous accable pas, Sam a nombre de problèmes qui l’ont mené là mais ce qui est sur c’est que vous n’arrangez rien, au contraire.
- Elle devrait sûrement s’éloigner de moi dans ce cas
- Vous ne comprendrez jamais rien ou vous ne voulez pas comprendre ? Vous avez besoin l’un de l’autre vous êtes les seuls à ne rien voir.
- Ce n’est pas si facile que vous le pensez
- Je sais mais ça vaut le coup.
- J’espère qu’un jour vous me pardonnerez les horreurs que je vous ai dites. Je vous assure que mon intention n’était pas de vous blesser
- Bien sur que si, juste pour reprendre le dessus sur une conversation gênante, pour me faire taire. C’est raté !
- Pardon encore dit il en se levant
- Vous savez le pire dans tout ce que vous m’avez dit ?
- Non
- C’est que je sais que vous avez raison. Je ne suis pas prête, peut être le serais je un jour. Tout ce que je peux dire, c’est que malgré les apparences je fais des efforts. Et je vous jure que si demain un homme arrive à me faire ressentir à nouveau quelque chose, je cesserais de fuir
- Je vous le souhaite, sincèrement. Et pour répondre à la question qui a ouvert le débat, la réponse est oui.
- Ce n’était pas une question Jack, juste un constat.
- Bonne nuit
- Bonne nuit
Après avoir pris une douche, Jack s’étendit sur son lit. Il se sentait vraiment mal à cause de la conversation qu’il avait eu avec Jessica. Il avait honte de son comportement. Encore une fois, il s’était braqué et elle s’était heurtée à son sale caractère. Il excellait dans ce jeu, celui de blesser volontairement l’autre pour éviter de se dévoiler. Nombre de personnes en avait fait les frais, même ses amis. Et ils étaient toujours là aussi incroyable que cela puisse paraître.
Il soupira et songea à tout ce qu’il avait entendu ce soir. Il était d’abord touché de savoir que Sam avait des sentiments pour lui mais furieux contre lui même que cela la fasse souffrir. Il se tourna, cherchant à s’endormir entendant encore la voix blessée de Sam dire qu’il l’avait repoussé.
Quand Sam sortit de la salle de bain le lendemain, elle trouva Jess dans la cuisine devant une tasse de café.
- Salut
- Bonjour Sam
- Tu as une sale tête, ça va pas ? On dirait que t’as passé la nuit à pleurer
- J’ai pas dormi
- Bonjour dit Jack en arrivant toujours aussi gêné surtout en voyant la mine du docteur
- Bonjour mon Général
- Jack dit elle d’une voix plate
Ce fut le silence. Le petit déjeuner passa dans une ambiance triste. Chacun avait de quoi se morfondre aujourd’hui. Le portable de Sam sonna, et elle s’éloigna.
- Qu’est ce que je peux faire pour tenter de regagner votre estime ?
- Bougez vous, parlez avec Sam et faites avancer les choses
- Vous venez quand même Samedi j’espère ?
- Bien sur, je serai là. Je ne suis pas rancunière vous savez, j’ai juste besoin de digérer pour le moment
- Je comprends. Par contre ce que je ne comprends pas, c’est que vous me poussez vers elle, alors que vous ne m’appréciez pas vraiment
- Vous vous trompez, je vous aime bien, je vous l’ai dit vous êtes quelqu’un de bien, c’est juste que votre comportement parfois est vraiment insupportable. Et puis si Sam peut être heureuse avec vous, c’est l’essentiel
- Elle compte beaucoup pour vous
- Oui, c’est ma meilleure amie. Elle m’a aidé souvent et m’a soutenu en m’accueillant chez elle plusieurs mois, après la mort de mon mari et de Gaëlle, sans elle je ne serai pas là
- Vous avez habité chez elle ? Elle ne nous a jamais dit qu’elle logeait quelqu’un
- J’y suis restée un moment, quand elle partait en mission en général c’est Janet qui restait avec moi le soir. Sam avait peur que je fasse une bêtise, à juste titre.
- J’imagine
- Tu as l’air remontée dit Jess à Sam qui revenait
- C’est rien
- Un problème au SGC ?
- Non
- C’était qui ? demanda la jeune femme à son amie
- Peter
- Oh
- Comme tu dis
- Il ne vous ennui pas au moins ?s’enquerra Jack
- Je crois qu’il ne le fera plus
- Sam a encore frappé fit Jess en faisant une grimace
- En effet, tu me connais je peux me montrer
- Méchante ?
- Tu es trop polie mais oui
- Je peux vous laisser si vous le souhaitez dit Jack un peu mal à l’aise
- Non, restez. Il n’était pas très content parce qu’il a reçu par colis les différents cadeaux qu’il m’avait fait
- T’as envoyé ça quand ?
- J’avais préparé le carton pour le mettre au grenier il était chez moi, il y a quelques jours j’ai demandé à Daniel d’aller le chercher et de l’expédier
- Je vois, mais je comprends pas pourquoi t’as fait ça
- Pour clore une discussion qu’on a eu par mail interposé.
- Ok
- Et toi, qu’est qui ne va pas ?
- On en parlera un autre jour, je dois aller travailler mais ne t’en fais pas, ça va aller
- D’accord, bon courage alors
Les jours suivants furent assez calmes, Jack était souvent absent et quand il rentrait Sam était déjà couchée, de plus elle semblait l’éviter un peu.
Elle avait besoin de réfléchir, la discussion qu’elle avait eue avec Jess lui avait fait comprendre beaucoup, elle savait qu’elle devait faire des choix maintenant et elle avait peur. Le fait de ne pas réussir à contrôler ses sautes d’humeur n’arrangeait pas les choses, elle était fatiguée de pleurer sans cesse sans vraiment savoir pourquoi. Elle aurait aimé connaître la raison de cette dépression dont elle n’arrivait pas à se débarrasser.
Samedi en fin d’après midi
Jack n’avait pas travaillé, il était resté chez lui tranquillement puisque Sam n’avait presque pas daigné sortir de sa chambre. Il regarda l’heure quand son portable vibra et sourit faiblement. Il se leva et alla dans la cuisine passant par l’entrée auparavant.
La sonnerie de la porte se fit entendre
- Carter, vous pouvez aller voir s’il vous plait cria t’il
- J’y vais répondit elle mollement.
Quand elle ouvrit, elle se retrouva nez à nez avec Cassandra, Daniel et Teal’c qui lui souriaient
- Salut dit gaiement l’archéologue
- Qu’est ce que vous faites tous là, et toi Cassy la France … ?
- Je t’expliquerai
- O’Neill nous a invités pour vous faire une surprise
- Entrez voyons dit Jack en arrivant un grand sourire aux lèvres
- Vous avez planifié ça quand ?
- Il y a quelques jours après l’appel de Cassy. Bonjour ma grande dit il alors qu’elle l’embrassait.
- Ca ne te fait pas plaisir Sam ?
- Si, bien sur que si Cassy dit elle en la serrant dans ses bras
Lâchant la jeune fille, elle fit de même avec Teal’c qui fut surpris de ce geste mais qui la serra contre lui. S’écartant du jaffa, elle sourit à Daniel et à son tour le prit dans ses bras mais plus fortement. Il répondit de la même manière tout en demandant des yeux à Jack si elle allait bien. Il lui fit un signe qui signifiait que c’était pas ça.
- Ca va Sam ? demanda Daniel doucement à son oreille
- J’ai déjà été mieux mais je suis contente de vous voir, vous me manquez tous
- Vous me manquez aussi Sam.
Après avoir posé leurs affaires, ils entrèrent dans le salon où ils s’installèrent. Jack sortit des verres et proposa à boire.
- Attendez O’Neill, j’ai apporté une bouteille pour vous faire partager une nouvelle
- Ah oui ?
- Il n’a rien voulu me dire intervint Daniel
- Dites nous tout Teal’c
- Allez Teal’c, nous fait pas mariner dit Cassandra en le bousculant un peu.
- Très bien, j’ai demandé à Ischta de m’épouser
- Et elle a dit oui ?
- Jack ! Vous êtes désespérant
- Oui O’Neill, elle a accepté
- C’est super Teal’c, je suis contente pour vous, félicitations. Vous embrasserez votre fiancée de ma part dit Sam contente pour lui
- Oui félicitations, Teal’c. Et ça sera quand ? demanda Cassy enthousiasme
- Cet été. Nous pensions le faire sur Dakara mais il y a encore trop de tensions. Le Général Landry accepte de faire ça sur Terre
- Ca c’est parce qu’il ne sait pas le foutoir que cela met bougonna Jack
- Jack, arrêtez de râler, Teal’c se marie, on va pouvoir lui organiser une fête, un enterrement de vie de garçon mémorable
- Mais j’y compte bien. Allez Teal’c offrez nous ce verre. Désolé Carter mais pour vous pas d’alcool
- Ne vous en faite pas O’Neill cela n’en contient pas
- Vous voulez porter un toast à votre prochain mariage avec un jus de fruit ?
- Vous verrez c’est très prisé chez les jaffa dit il en servant tout le monde
Ils levèrent tous leurs verres et burent une gorgée. Jack recracha immédiatement sur le pauvre Daniel. Alors que les autres faisaient la grimace
- Vous voulez nous tuer Teal’c !
- Vous auriez pu faire attention Jack, regardez mon pantalon râla l’archéologue
- C’est spécial affirma Sam en buvant un verre d’eau pour faire passer le goût
- C’est quoi cette horreur ? fit Jack
- Ca brûle pas le jeans au moins demanda Daniel en tentant de s’éponger
- C’est un sirop de symbiote immature
- Vous êtes un grand malade, il nous fait boire du jus de serpent
- Du calme mon Général, il plaisante
- Vous plaisantez ? demanda il dubitatif
- Le Colonel Carter a raison O’Neill
- C’est quoi alors ? grimaça Cassy
- Un sirop à base de plantes
- Ouais, désolé Teal’c mais je trinquerai avec autre chose
- Ce n’est rien O’Neill affirma le jaffa en se resservant
- Qui est ce ? demanda Sam en entendant l’interphone d’entrée
- Ce doit être Jess, elle m’avait dit qu’elle serait en retard, elle vient après son travail
- Ok, je vais ouvrir alors
- Et moi, je vais à la salle de bain nettoyer mon pantalon. Encore merci Jack !
Jess arriva des bouteilles à la main. Cassandra vint immédiatement à sa rencontre et elles s’embrassèrent.
- Alors comment va la France ?
- Elle se porte bien, j’ai même un paquet de la part de ta mère
- Chouette ! dit elle en français
- Viens que je te présente. Jess, voici Teal’c. Teal’c Je vous présente mon amie le docteur Jessica Leroy
- Enchanté Docteur Leroy
- Moi de même, mais appelez moi Jess
- Laissez tomber, c’est pas son genre dit Jack en souriant
- Ou est Daniel ? demanda Sam
- Il est encore à la salle de bain répondit Cassandra
- Ok, je te le présenterai après
- Tiens, j’ai apporté du vin. J’avais pas envie qu’on me fasse boire du vin californien.
- Merci Jessica mais ce n’était pas nécessaire. Vous pouvez les poser dans la cuisine faites comme chez vous
Jessica fit ce qu’on lui demandait et Sam la suivit pour lui parler un instant. Le colonel revint seule. Le médecin étant au téléphone avec son travail. Daniel sortit enfin de la salle de bain sans avoir pu ôter les tâches de la potion de Teal’c. Alors qu’il allait encore hurler sur Jack il percuta de plein fouet Jess qui sortait de la cuisine. La jeune femme du haut de son mètre cinquante cinq perdit l’équilibre et Daniel eu juste le temps de la retenir.
- Daniel, n’allez pas nous la casser ! s’écria Sam
- Pardon bredouilla t’il confus
- C’est rien, la vache c’est pas possible, vous êtes tous aussi grands ! demanda t’elle en replaçant son chemisier.
Elle leva enfin la tête et rencontra le regard bleu de Daniel. Ils se troublèrent tous les deux et cessèrent tout mouvements.
Sam plissa les sourcils et jeta un coup d’œil à Jack qui fit de même en souriant. Il se racla la gorge.
- Vous êtes avec nous ?
Ils sursautèrent en même temps et se tournèrent vers les autres en rougissant.
- Daniel intervint Sam. Je vous présente le Docteur Jessica Leroy, mon amie dont je vous ai parlé. Jess, voici le Docteur Jackson
- Bonjour Docteur dirent ils en cœur. Appelez moi Daniel/ Jess ajoutèrent ils toujours en duo
- Vous avez répété ? fit Cassy amusée
- Vous buvez quoi Jess ? demanda Jack
- Un truc sans alcool, je suis d’astreinte
- Tiens tu vas goûter ça ! sourit Cassandra
- Cassy, elle est d’astreinte, vas pas la rendre malade grimaça Jack. Sans vous offenser Teal’c
- Il n’en est rien O’Neill
- Qu’est ce que c’est ? se méfia Jess
- Une boisson de chez moi qui ne plait pas apparemment
- Teal’c a ramené ça pour fêter son prochain mariage expliqua Sam
- Félicitations, je veux bien goûter
- Vous n’avez pas peur vous dit Jack en la servant
- On dirait un de ces médicaments que font boire nos rebouteuses
- Hein ? fit JAck
- Ce sont des femmes qui soignent par des plantes ou par des vieux remèdes ou d’autres trucs dit Daniel
- Des gourous en gros, qui se servent de la crédulité des gens
- Jack, soyez un peu ouvert!
- Certaines personnes ont guéris grâce à leurs remèdes affirma Jess. En tout cas, je trouve ça pas trop mal monsieur Teal’c. Un peu de sucre en plus et ça serait idéal
- Ravi que cela vous plaise dit il avec un sourire. C’est juste Teal’c.
- D’accord, juste Teal’c. Au fait, Jack, j’ai un truc qui pourrait vous intéresser.
- Oui, quoi ?
- J’ai des voisins qui déménagent bientôt, ils veulent louer leur maison et ils me laissent les clés pour faire visiter, si ça vous tente de vous éloigner du centre de Washington
- C’est une bonne idée, j’y réfléchirai, merci d’avoir pensé à moi
- De rien
- C’est le même style que la votre ?
- Non, la mienne est unique, c’est Tom qui l’a dessinée mais elle très bien cette maison, peut être grande pour une personne seule, c’est vrai, cependant je pense que lorsque vous recevez autant de monde c’est appréciable
- En effet, j’y penserai sérieusement.
- Votre mari était architecte ? demanda Daniel
- Oui, c’est lui qui fait tous les plans de notre maison, selon nos désirs dit elle avec un sourire nostalgique.
Ils continuèrent de parler de tout et de rien puis passèrent à table. Jess et Daniel s’entendaient bien et parlaient beaucoup ensembles. Ils bafouillaient beaucoup aussi. Cassandra expliqua le pourquoi de son retour si rapide de France. Elle était très proche de Dylan, le jeune homme qui venait de perdre son père, aussi quand elle avait appris la nouvelle, elle avait fait les démarches pour rentrer le voir.
- Je ne savais pas que vous étiez si proche dit Jack méfiant
- Depuis le temps que l’on se connaît, ma mère nous a présentés quand je suis arrivée sur Terre. On s’est rapproché plus l’été dernier
- Plus ? questionna Daniel
- Oui, plus. Mais bon, on a décidé de ralentir. Je suis partie en France un peu pour ça aussi, pour savoir
- Et tu sais ? demanda Sam
- Oui je sais. On s’est parlé par MSN tous les jours et on s’est écrit. Quand il m’a dit pour son père, je me suis dit que ma place était avec lui. Je prends l’avion demain midi pour le rejoindre à Colorado Springs
- Je vois. Et ton stage ?
- J’ai réussi à convaincre le Docteur Summers, je peux le finir à l’hôpital militaire.
- Je vois que tu as pensé à tout affirma Daniel
- Exact. Et puis Dylan a besoin de mon aide. Je refuse de le laisser abandonner ses études
- Cassandra, tu te rends compte que Dylan a un frère et une sœur à charge.
- Oui je sais, Jack, et alors on se débrouillera. Et puis je sais que vous ne le laisserez pas tomber non plus. Au niveau financier nous n’aurons pas de problèmes, c’est juste le quotidien à gérer
- Ce ne sera pas facile ma puce, tu le sais
- Oui je sais Sam mais tu sais aussi combien Dylan compte pour moi
- Je sais. Je suis fière de toi et Janet le serai tout autant
- Merci.
- Appelle immédiatement et à n’importe quelle heure si il y a le moindre problème, ok insista Jack
- Bien sur, rassurez vous tous les quatre.
- J’ai confiance dit Daniel
- Moi aussi continua Jack
- Tout comme moi sourit Sam
- Idem ici dit Teal’c en inclinant la tête arrachant un sourire collectif
La discussion reprit, plus légère et animée par les chamailleries de Daniel et Jack. En fin de soirée, Jess commença ranger un peu et Sam la rejoignit dans la cuisine avec des verres vides. Jack qui débarrassait aussi, s’arrêta en entendant que Sam avait l’intention de lui parler.
- Ca va, tu t’es bien amusée ? demanda Sam tout en mettant les verres dans le lave vaisselle
- Oui, ils sont tous très sympa répondit elle en mettant du film sur les plats.
- De quoi parliez vous avec Daniel ?
- De la France, il connaît beaucoup de choses, c’est impressionnant même si tu m’avais déjà avertit
- C’est vrai. Il est très gentil aussi
- C’est vrai
- C’est quelqu’un de bien, généreux et
- Je t’arrête là ma grande, pas besoin de me faire sa pub
- Ok, c’est juste qu’on a tous bien vu qu’il s’était passé un truc en entre vous
- Un truc ?
- Fais pas l’innocente, tu sais de quoi je parle.
- N’en tire pas de conclusions, comme tu l’as dit, il est gentil et chose non négligeable il est mignon mais… enfin tu vois quoi
- Oui, il te plait
- Sam…
- Je te dis pas de lui sauter dessus, juste de rester ouverte
- Ouais, bref, je dois y aller, je bosse tôt demain
- Ok
Elles sortirent de la cuisine et Jessica commença à dire au revoir à tout le monde. Encore une fois, quand elle salua Daniel, ils remarquèrent tous, leur nervosité et leur maladresse commune. La jeune femme s’en alla troublée.
Personne ne fit de commentaires, valait mieux s’abstenir. Cassy elle s’était endormie dans le canapé. Daniel se proposa pour aller la porter jusqu’à la chambre de Sam. Au bout d’un long moment, ne le voyant pas revenir, Sam alla voir ce qu’il faisait. Elle le découvrit endormi à côté de la jeune fille. Elle sourit et les laissa tranquille.
Un peu troublé par ce qu’il avait ressenti en présence de la jeune femme, Daniel s’était assit un instant pour réfléchir. Bien sur, il avait connu des femmes depuis Sharé mais c’était la première fois qu’il ressentait ça à nouveau, ce sentiment de bien être et de nervosité mêlés, cette envie de sourire béatement sans raison apparente. Il n’avait plus éprouvé ça depuis sa défunte épouse. Il avait fini par s’endormir, les pensées se bousculant dans sa tête.
- Il s’est endormi
- Avec Cassy mais c’est pas correct ça
- Ca va mon Général, c’est pas dramatique
- Cassy n’est plus une enfant
- Non, mais Daniel est comme son oncle et je doute qu’il ai fait exprès de s’endormir par ailleurs.
- Où allez vous dormir Colonel Carter ? demanda Teal’c qui ne se voyait pas partager le canapé lit avec la jeune femme.
- Par terre dans ma chambre
- Non, prenez ma chambre Carter, je dormirai ici à la place de notre petit scarabée
- Mais
- On ne discute pas, vous êtes invitée ici et puis Jack O’Neill ne laisse pas dormir une femme par terre, du moins chez lui
- Dans ce cas, merci. Je vous laisse messieurs. Bonne nuit
Elle s’allongea dans les draps frais et sentit immédiatement son odeur fermant les yeux pour s’en imprimer. Au bout d’un très long moment, voyant qu’elle n’arriverai pas à dormir, elle alluma la télévision. Elle soupira tristement, la soirée avait été bonne mais comme à chaque fois, une fois l’ambiance retombée, c’était difficile. De plus dans le lit de Jack, ses pensées défilaient à toute allure. C’était si bon d’être là mais ça lui rappelait aussi que l’homme l’avait repoussé.
Un petit coup dans la porte la fit tourner la tête, celle ci s’ouvrit doucement et Jack apparu. Il faisait sombre et Sam fut satisfaite, elle n’avait pas envie qu’il l’a voit encore pleurer
- Oh, vous ne dormez pas
- Non, je n’y arrive pas
- Je venais prendre un autre oreiller et mes affaires
- Ok dit elle en se tournant vers l’écran.
Il se servit et était sur le point de s’en aller quand il vit à la télé le résumé de la journée de sport. Il s’arrêta et observa un moment.
- Je savais qu’ils allaient perdre, ils sont nuls en ce moment
- Vous dites ?
- Rien, laissez tomber. Ca n’a pas l’air d’aller ?
- Si, si mentit elle
- C’est pas beau de mentir jeune fille dit il en s’approchant
- C’est pas grave.
Il soupira, il ne supportait plus de la voir si triste. La voir passer du rire aux larmes en si peu de temps l’angoissait. Il s’assit sur le lit et passa une main sur sa joue
- Quand avez vous été heureuse pour la dernière fois ? murmura t’il
Elle le regarda comme si il venait de parler chinois et baissa la tête.
- Alors ?
- Je…j’en sais rien
- Vous n’en savez rien ?
- Non je l’ignore, je ne sais plus.
- Depuis que vous êtes Colonel, quand ?
- …
- Tout ce temps au SGC, vous avez été heureuse ?
- J’étais bien, contente
- Mais pas heureuse, et avant ? Ici, à Washington ? Non
- Je ne sais plus, je vous jure, si je pouvais me souvenir
- L’avez vous été au moins une fois dans votre vie ?
- Vraiment heureuse, non je ne crois pas, j’en ai aucun souvenirs. Même enfant, je sais qu’il me manquait quelque chose, mon père était absent trop souvent, il me manquait. Puis ma mère nous a quitté, ensuite j’ai fait des choix de vie qui n’ont pas amélioré ça je pense
- Pourquoi ne nous avoir jamais dit Carter que ça n’allait pas, que vous n’étiez pas heureuse comme ça ?
- Parce que je l’ignorais dit elle d’une voix basse
- Je comprends pas.
- En fait, j’ai toujours cru être heureuse, j’ai un métier qui me plait, je réussis assez bien…mais il m’a mit devant l’évidence
- Qui ça il ?
- Papa.
- Jacob ?
- Il me l’a dit, il l’a compris lui. Il m’a dit que j’étais contente de ma vie et que je m’en satisfaisais, mais il m’a montré que je n’étais pas heureuse, je faisais juste semblant. Je me suis tellement mentie à moi même que j’ai fini par y croire à ce bonheur dit elle en larmes
Il la prit dans se bras et la serra contre lui. Voilà, il comprenait ce qui avait déclenché cette dépression, les dernières paroles de Jacob. A partir de là elle avait dû analyser toute sa vie et tout lui était revenu en pleine face. Il la sentit s’écarter de lui. Elle s’essuya les yeux
- Je ne devrais pas être là, c’est pas bien, tout ça n’arrange rien. Je suis bien ici avec vous mais ça va devenir de plus en plus difficile, parce que je connais l’issue
- Il faut que je vous dise quelque chose d’important
- Allez y répondit elle lasse
- Vous vous souvenez de la dernière soirée chez vous…celle avant mon départ pour Washington ?
- Oh, celle ou vous avez pris la fuite ?
- Oui celle là dit il gêné
- Oui, je m’en souviens très bien mais j’ai pas vraiment envie d’en parler
- Je voudrai vous expliquer pourquoi j’ai agi comme ça
- Je le sais, j’ai compris
- Non, j’en doute. Si j’ai dit qu’il fallait qu’on arrête, que ce n’était pas bien…si j’ai dit ça, c’est parce que je pensais que vous étiez toujours fiancée à Peter. Je ne voulais surtout pas que vous vous reprochiez de l’avoir trompé sur un coup de tête parce que vous n’alliez pas bien.
- Quand bien même, je suis une grande fille
- Carter, si vous vous étiez réveillée le lendemain avec des regrets, je m’en serais voulu et puis
- Et puis ?
- Je crois que je n’avais pas envie de vous entendre me dire, que c’était une erreur, que vous regrettiez, qu’il fallait oublier. Je n’aurais pas supporté de vous savoir mariée avec un autre après une nuit avec vous.
- Il fallait me le dire, je n’ai pas compris. Dit elle alors qu’elle commençait à pleurer. « Tout ce que j’ai vu c’était qu’une fois de plus vous disiez qu’on avait pas le droit. Je n’ai pas cherché à cacher ma rupture avec Peter, si j‘en ai pas parlé c’est que j’avais d’autres choses en tête, tout est allé si vite. »
- Je sais, c’est aussi une des raisons qui ont fait que j’ai paniqué, la mort de votre père était récente et j’avais peur que vous ne soyez pas en mesure de prendre une décision sur ce qui allait se passer.
- Pourquoi m’avoir fui, pourquoi cette indifférence ensuite ?, je crois que c’est cela qui m’a fait plus de mal finalement
- J’ai fui pour les mêmes raisons, je ne voulais pas créer de situations ambiguës à cause de Peter. Et je ne sais pas si j’aurais été capable de ne pas recommencer. Mettre une distance entre nous m’aidait
- Je vous ai détesté pour ça
- Je n’ai jamais voulu vous faire de mal, je vous le jure
- Moi non plus, je suis désolée si j’ai pas compris ce que vous pouviez ressentir dit elle en baissant la tête, en pleurs, incapable de parler plus
Il la serra contre lui, et elle s’agrippa de toutes ses forces. Il la laissa faire, lui caressant les cheveux tendrement. Il avait l’impression qu’un poids venait de le quitter, lui avoir parlé enfin lui avait fait un bien fou. Des regrets, oui il en avait encore et en aurait toujours mais il se sentait pour une fois en paix avec lui même. Son seul souci, c’est qu’il l’avait encore fait pleurer. Toute cette amertume, cette colère qu’elle avait en elle se déversaient en un torrent de larmes. Au bout d’un long moment, elle se calma mais ne bougea pas davantage si bien qu’il sentit le corps de la jeune femme se relâcher complètement. Elle était littéralement épuisée, vidée. Délicatement, il la coucha et remonta la couverture sur elle. Sam remua un peu, et ouvrit légèrement les yeux, incommodée par le froid qui la saisissait.
- Restez murmura t’elle avant de sombrer à nouveau dans le sommeil, le tenant par la manche
Il hésita puis finalement s’étendit près d’elle. Il somnola mais ne parvint pas à s’endormir réellement.
Quand elle s’éveilla, elle le vit regarder la télé, un bras derrière la tête et de l’autre zappant.
- Déjà réveillée ? demanda t il en tournant la tête vers elle
- Hum, quelle heure est il ?
- 5H20
- Vous n’avez pas fermé l’œil ?
- Pas vraiment
- Je suis désolée
- Non, ne le soyez pas. Ca va ?
- Je meurs de froid
- Ah oui ? s’inquiéta t’il. Pourtant il fait bon et vous n’êtes pas frileuse
- Possible mais je suis gelée
- C’est vrai affirma t’il en posant la main sur le bras de la jeune femme. Tenez, mettez ça ajouta t’il en lui donnant un de ses pulls qui était sur le fauteuil à côté
- Merci. Sourit Sam en enfilant l’habit par dessus son t-shirt.
- De rien, essayez de dormir encore un peu, c’est probablement la fatigue
- Je ne crois pas que je réussirai à me rendormir…Je ne vous ai pas remercié pour les avoir tous fait venir me rendre visite
- Vous n’avez pas à le faire, c’est un plaisir pour moi aussi
- Ils m’ont tous manqué
- Je comprends. Ca ne vous a pas donné envie de reprendre le travail ?
Elle soupira et se mit assise dans le lit.
- Je vous en prie, arrêtez de vous voiler la face
- Je ne comprends pas
- Vous savez très bien que je pourrai plus partir en mission
- Mais si, personne ne sait et puis vous irez bientôt mieux
- Vous savez que c’est faux. C’est vrai personne ne sait que je suis dépressive mais moi je le sais, et même si un jour ça ira mieux vous savez que je suis un risque
- Non, vous
- Si, je le suis. Soyez honnête, en tant que Général, les laisseriez vous m’envoyer sur le terrain tout en sachant la vérité ?
- Pas maintenant mais
- Mais quoi ? Bien sur, je peux choisir d’y retourner, d’encore prendre sur moi et de continuer d’avancer. Et si un jour, j’en avais marre de courir. Et si poursuivit par l’ennemi, je décidais que j’en avais assez et que je stoppais d’un coup ?
- Vous ne feriez pas ça
- L’idée m’a effleuré plus d’une fois, ce qui m’a retenu, c’est le reste de l’équipe, parce que je sais qu’ils feraient tous demi tour pour venir me chercher en risquant leurs vies. Et ça je refuse de prendre le risque qu’un d’entre eux meure à cause de moi. Parce que j’aurai décidé que c’était un combat de trop. Vous savez que j’ai raison
- Qu’allez vous faire ?
- Je ne sais pas, Jess va reconduire mon arrêt de travail pour l’instant. Après je ne sais vraiment pas où je vais aller
- Vous êtes ici chez vous, vous êtes bien ici n’est ce pas ?
- Oui, un peu trop sûrement
- Alors restez encore.
Elle lui sourit tristement et posa la tête sur son épaule sans répondre. Il passa un bras autour d’elle et la rapprocha, il sentait à travers les vêtements, la froideur de sa peau et il ramena la couette sur elle. Elle bougea un peu et le regarda pour un merci silencieux. Il lui sourit et caressa sa joue fraîche. Nul n’aurait pu dire qui avait embrassé l’autre, mais leurs lèvres étaient à présent soudées les unes aux autres.
A ce contact, ils avaient senti leurs cœurs s’emballer et la timidité du premier effleurement laissa place à un baiser plus ardent. Il bascula sur elle, laissant ses mains vagabonder sur la peau de la jeune femme, appréciant la douceur soyeuse de sa cuisse. Elle laissa ses doigts courir sous le t-shirt de l’homme, le faisant frissonner. Chaque caresse faisait monter la chaleur d’un cran.
Puis ce fut le froid, plus mordant que jamais quand Jack se recula d’un coup, les yeux perdus, le souffle court.
- Non, je ne peux pas bredouilla t’il a genoux au dessus d’elle
- Ce n’est pas l’impression que ça donne continua t’elle en frottant son bassin contre l’entrejambe de Jack
- Ce n’est pas ça dit il en reculant. Je peux pas, pas comme ça, ce n’est pas le moment, vous n’êtes pas très bien ces derniers temps
Sam se dégagea d’un geste, le faisant tomber du lit et se releva brusquement.
- J’en ai assez ! Vous avez toujours une excuse, ça sera quoi la prochaine fois, la pleine lune, la saint glinglin ?
- Carter, ce n’est pas…
- Ca suffit ! J’en peux plus, et j’ai pas envie de revivre ça, j’ai plus la force surtout pas en ce moment.
- Vous savez ce que je ressens pour vous mais
- Y’en a marre des « mais » ! Je suis fatiguée de tout ça, vous comprenez ? Ma vie est en train de changer, j’ai des choix à faire, je suis en train de tourner une page. Je croyais sincèrement que vous désiriez faire partie des chapitres suivants mais je me suis trompée
- S’il vous plait, je… dit il en s’approchant d’elle
- Non murmura t’elle en se reculant et portant une main à sa bouche pour ravaler les sanglots. Non, je peux plus…Je vais rassembler mes affaires et je vais chez Jess
Elle ouvrit la porte et quitta la chambre, Jack bondit et la rattrapa dans le couloir. Il la fit rentrer de nouveau et referma la porte. Il secoua la tête tristement, puis prenant son visage entre ses mains, l’embrassa tendrement. Les bras ballants, surprise, elle ne réagit pas de suite. Elle s’écarta le regardant sans comprendre
- Pardonnez moi, je suis un imbécile
- Je ne veux pas de votre pitié
- Je veux faire parti des chapitres suivants Sam, c’est tout avoua t’il avant de l’embrasser de nouveau
Cette fois, elle répondit à son baiser et ils se laissèrent entraîner vers le lit. Le contraste du froid du corps de Sam avec la chaleur du sien, fit vibrer Jack. C’est avec une grande douceur, qu’il prit possession de sa partenaire, les emmenant vers le plaisir tant attendu.
Il ne la laissa pas s’éloigner et la garda contre lui, il voulait encore sentir le corps souple de la jeune femme contre lui. Elle se cala au creux de son épaule tandis qu’il lui caressait le bras d’un geste lent et circulaire. Aucune parole n’avait été échangé, ils restaient juste là, comme ça à deux.
Quand il ouvrit les yeux, il fut surpris de s’être endormi et immédiatement, sentit l’absence de Sam. Il se redressa d’un coup et vit le réveil afficher 9H33. Il ramassa ses affaires et s’habilla. Il fallait qu’il la voit. Il espérait aussi que Teal’c ne pose pas de question sur le fait qu’il n’était pas retourné dormir dans le canapé.
Il quitta sa chambre. Le jaffa était devant la télévision et le salua. Entendant un bruit dans la cuisine, Jack s’y rendit tout de suite.
Sam était là en train de préparer le petit déjeuner. Elle avait les traits tirés et était blanche. Il s’approcha d’elle la fit se retourner en lui caressant la joue.
- Ca va ?
- Oui
- S’en a pas l’air
- Si, ne vous inquiétez pas
- Hey, Sam, je ne vais pas faire machine arrière si c’est ça que vous craigniez
- Je me suis posée la question, je…j’en sais rien je…vous devez me prendre pour une folle ?
- Non, du tout. J’aimerai vous demander une chose mais je ne voudrai pas que vous le preniez mal
- Quoi ? demanda t’elle de nouveau le visage effrayé
Il s’attendrit en voyant cette moue, décidément elle le faisait craquer facilement. Il sentait son angoisse et cela avait quelque chose de touchant. Il lui releva le menton et lui fit un sourire
- C’est rien. J’aimerai juste que pour l’instant on ne le dise pas aux autres. Je ne veux pas qu’on se cache ajouta t’il précipitamment. Je veux simplement que l’on garde ça pour nous, pour le moment
- Je suis d’accord avec vous, je préfère aussi dit elle soulagée
- C’est notre petit secret alors, le temps de nous y faire nous même ?
Elle affirma de la tête et il sourit encore une fois, son visage semblant figé dans cette expression. Il jeta un coup d’œil pour être sur que personne ne pourrait les voir, et l’embrassa avant de la serrer dans ses bras.
- Je vous aide pour la table ?
- Oui, je veux bien dit elle en se détachant de lui
- Allons y alors fit il avec un clin d’œil en prenant le plateau avec les bols et le lait.
Il fit attention de ne pas trop sourire et s’installa avec Teal’c et Sam. Peu après, ils entendirent les voix de Cassandra et de Daniel
- Je suis désolé Cassy, excuse moi
- Ca va Daniel, y’a pas mort d’hommes. Salut vous tous
- Salut répondirent ils en regardant Daniel qui semblait embarrassé
- Qu’est ce qu’il y a ? demanda Sam
- Monsieur nous fait une crise parce qu’il a dormi avec moi
- Enfin, Cassy ça ne se fait pas, j’aurai du retourner dans le canapé
- Je l’avais dit ajouta Jack qui s’amusait finalement de l’embarra de Daniel
- Daniel, si cela m’avait gêné, je t’aurai réveillé quand je me suis levée cette nuit pour mettre mon pyjama
- Tu aurais dû
- N’importe quoi, rassure toi, mes vieux tontons, c’est pas mon style
- Cassy s’écria t’il outré.
Les autres se mirent à rire et ils prirent leur petit déjeuner dans une bonne ambiance. Ensuite, ils accompagnèrent Cassandra jusqu’à l’aéroport, lui faisant mille recommandations.
La journée se passa tout aussi bien à quatre, ils visitèrent la ville et déjeunèrent dans un petit restaurant. De temps en temps, Jack jetait un œil sur Sam voir si elle allait bien, ça avait l’air d’aller pour le mieux, voir ses amis lui changeait les idées.
Daniel taquina un peu Jack en lui faisant remarquer qu’il était macho parce qu’il avait transformé un Colonel de l’USAF en gentille femme d’intérieur s’occupant de son confort.
- Et comment savez vous que je cuisine d’abord ? demanda Sam
- C’est Jess qui me l’a dit
- Jess, quand ça, pas hier ? nous aurions entendu s’étonna t’elle
- Ben, ce matin quand vous m’avez dit de décrocher Jack, c’était elle, on a discuté un peu tous les deux
- On dirait que notre petit scarabée est amoureux
- Ne dites pas n’importe quoi Jack ! Elle est gentille, intelligente et nous nous entendons bien, c’est tout
- Mais oui, c’est ça.
- Arrêtez monsieur gronda gentiment Sam.
- Merci Sam
- On peut lui dire de venir ce soir, si vous voulez je vais vous montrer que je sais cuisiner puisque vous sembliez sceptique
- J’ai pas dit ça, j’ai dit que je ne vous voyais pas en femme au foyer. Mais je veux bien voir ça, c’est une bonne idée
- D’inviter le docteur Leroy ou que le Colonel Carter fasse la cuisine ? demanda Teal’c un léger sourire aux lèvres
- Pitié, pas vous Teal’c, déjà Jack et Sam c’est suffisant
- Reconnaissez qu’elle vous plait au moins l’amie de Carter
Daniel soupira, il était assez perdu, il ne pouvait pas nier qu’elle lui plaisait mais ça l’effrayait. Sam bouscula Jack discrètement lui demandant de le laisser tranquille. Il obéit en voyant l’archéologue soucieux.
En fin de journée, ils se retrouvèrent tous chez Jack. La scène aurait d’ailleurs fait hurler les féministes. Les trois hommes dans les fauteuils les pieds sur la table basse, buvaient un coup en regardant un match tandis que Sam s’affairait dans la cuisine.
Jack se leva pour aller chercher d’autres bières et un jus de fruit. Il sourit en la voyant préparer un gâteau, un tablier autour d’elle et de la farine sur le bout du nez. Elle était magnifique, concentrée sur son travail avec autant de sérieux que lorsqu’elle bricolait son réacteur. C’est sûr que si plusieurs mois en arrière on lui avait dit qu’elle pouvait être l’image de la femme d’intérieur, il aurait ri. Mais ce n’était pas le Colonel Carter qu’il voyait en ce moment, c’était juste Sam, la femme.
Elle releva la tête et le vit en train de l’observer perdu dans ses pensées, un sourire paisible sur le visage.
- Quoi ? demanda t’elle le faisant sursauter
- Rien. Vous êtes belle.
Elle haussa un sourcil, surprise. Il lui disait qu’elle était belle. Elle se regarda, vêtue d’un tablier maculé de chocolat, une spatule à la main. Avisant un miroir, elle découvrit ses cheveux en bataille et la farine sur sa figure. Elle le regarda pour vérifier qu’il se moquait d’elle. Ce qu’elle vit fit battre son cœur un peu plus vite. Il l’observait, les yeux débordant d’amour, un sourire tendre sur les lèvres, l’air heureux. Elle rougit, émue et posa ce qu’elle avait dans les mains sur la table. Elle fit un pas et l’embrassa avec douceur, touchée.
Cela le surpris aussi, elle semblait si nerveuse en sa présence depuis le matin qu’il n’avait jamais pensé qu’elle fasse ça si naturellement. Passant les bras autour d’elle il prolongea l’échange.
Un bruit dans la pièce d’à côté les fit se séparer. Il lui essuya le bout du nez et lui fit un clin d’œil complice.
- Vous êtes sûre de ne pas vouloir d’aide ?
- Ca ira, ça me fait plaisir en plus
- Ok, mais venez prendre un verre avec nous au moins, j’ai honte de vous enfermer ici alors que nous sommes tels des pachas dans le salon
- Je finis ça et j’arrive
- On vous attend dit il en partant muni de ses bières.
Elle retourna à son plat et sursauta à son tour en sentant une présence. Il était revenu. Jack lui vola un petit baiser et reparti rejoindre leurs amis.
Jessica arriva un peu plus tard après son travail, Daniel et elle parlèrent encore beaucoup tous les deux. On sentait facilement leur entente et l’attirance qu’il y avait entre eux. C’est avec un air déçu qu’ils se quittèrent, ils savaient que Daniel repartait le lendemain et qu’ils ne se reverraient pas vraiment. Pourtant ni l’un ni l’autre l’avoua, ils étaient trop confus pour ça.
L’archéologue ramassa les derniers verres sur la table et alla les porter à la cuisine. Il fit mine de faire quelque chose, tournant autour de Sam.
- Vous voulez me dire quelque chose Daniel ?
- Hein, non, je…je venais vous aider
- Merci, tenez, rangez ça dans ce placard
- Ok… Il était comment le mari de Jessica ? demanda t’il d’une voix hésitante
- Tom ? Physiquement ou moralement ?
- Un peu tout
- Un peu plus grand que vous, châtain foncé et d’immense yeux bleus. De caractère, je dirais qu’il était d’une grande gentillesse mais savait se montrer dur parfois. Il était têtu, généreux, il aimait la vie et cherchait à en profiter au maximum. C’était aussi quelqu’un de très protecteur envers ceux qu’il aimait. Il était franc et honnête. Borné aussi et par moment de mauvaise foi ajouta Sam avec un petit rire.
- Je vois.
- Il détestait tout ce qui était militaire, armes et ce qui va avec, je crois pouvoir dire qu’il n’y a que moi qu’il supportait. Il m’en a terriblement voulu quand je suis entrée dans l’armée. Il appréciait moyennement que Jess travaille avec des militaires, mais elle il acceptait parce qu’en tant que médecin elle ne faisait que le bien
- Il était parfait en gros
- Loin de là. Vous savez, par certain côtés vous avez des ressemblances, je suis sûre que vous auriez été amis.
- Possible.
- Ne vous comparez pas à lui Daniel. Ce n’est pas à moi de vous apprendre que cela a été dur pour Jess de le perdre, sans parler de leur fille. Laissez le temps faire.
- C’est si évident ?
- Oui, comme c’est évident que c’est réciproque, faut juste laisser les choses se faire.
- Vous avez raison, merci Sam
- De rien. Oh, et puis je suis sûre que le Général vous accueillera si vous voulez venir plus souvent à Washington le taquina t’elle
Il sourit à Sam et la bouscula légèrement.
- J’aime bien discuter avec vous, vous me manquez beaucoup
- Vous aussi vous me manquez.
- Dites moi la vérité, comment ça va, vous sentez vous mieux ?
- Ca dépend des jours. C’est effrayant parce que j’ai l’impression d’avoir perdu le contrôle. Je passe des rires aux larmes facilement et rapidement. C’est ce qu’il y a de pire, je crois
- Vous auriez dû nous dire que ça n’allait pas
- Je ne m’en rendais pas vraiment compte, j’ai toujours tout gardé, j’arrivais même à me cacher que je sombrais.
- Je suis content que vous puissiez aborder le sujet
- Maintenant oui, en tout cas avec mes proches. J’ai peur encore parce que je me demande toujours si je m’en sortirais
- J’en suis persuadé
- Quand je vais bien, je le suis aussi. Mais le reste du temps, je me sens si vide. J’ai l’impression de m’accrocher pour remonter à la surface et me sens pourtant glisser vers le fond.
- Je sais ce que vous ressentez, je suis passé par là
- Je me demande comment j’en suis arrivée là
- Vous avez accumulé pendant des années, tôt ou tard ça devait arriver
- Sans doute.
Il la serra dans ses bras, content qu’ils aient pu parler tous les deux. Sam était très secrète et la voir se confier, lui prouvait la confiance qu’elle lui portait.
Jack avait failli les interrompre, puis il avait fait machine arrière en les entendant parler. Il savait que Sam et Daniel étaient proches et qu’ils se comprenaient. Il les laissa donc à deux et attendit en discutant avec Teal’c. Ils arrivèrent peu après en riant.
- Je vous laisse messieurs. Bonne nuit
- Bonne nuit dirent ils en cœur.
Jack les laissa peu après en leur souhaitant une bonne nuit. Il entendit que Sam était encore dans la salle de bain, il hésita sur la conduite à tenir. Il avait très envie d’être avec elle et savait qu’elle n’oserait pas venir dans sa chambre. Tout comme lui se sentait mal à l’aise à l’idée de la rejoindre dans la sienne. Il n’aimait pas le côté, non romantique de la situation. Il frappa à la porte de la salle de bain et passa la tête.
- Je peux entrer ? demanda t’il timidement sans regarder
- Oui, bien sur
Il entra donc et lui sourit. Elle était en sous vêtement devant un miroir en train de se démaquiller. Il prit une inspiration, s’approcha d’elle par derrière et passa les bras autour de sa taille pour la serrer contre lui, l’embrassant dans le cou.
- La journée m’a parue longue, nous n’avons pas été seuls souvent
- C’est vrai admit elle en lui souriant dans le miroir
- Je ne vous sens pas très à l’aise dit il un peu soucieux en la lâchant
- Faut juste que je m’habitue au changement et c’est un peu étrange
- Ouais, je crois que c’est pareil pour moi, c’est pas facile surtout que nous ne sommes pas très doués pour la communication
- C’est clair, on fait des progrès quand même, non ?
- Oui, je crois.
Il l’attira vers lui et l’embrassa. Toute la journée, il avait pensé au moment où ils seraient enfin seuls tous les deux, sans crainte d’être découverts.
Le baiser se fit plus passionné.
- J’allais prendre une douche, vous trouveriez ça choquant si je vous demandais de m’accompagner ?
- Le contraire me choquerait plus à cette seconde
L’embrassant de nouveau, il l’entraîna dans la douche où ils se dévêtirent. Sam le poussa contre la paroi froide, ouvrit l’eau et s’empara de sa bouche avec fièvre.
Quelques temps plus tard, ils sortirent de la salle de bain à pas de loup et allèrent dans la chambre de Jack. Ils se laissèrent tomber dans le lit et rirent doucement comme des enfants faisant une bêtise.
Le lendemain, ils réussirent encore une fois à donner le change et accompagnèrent Teal’c et Daniel à l’aéroport. Quand ils les laissèrent, Jack ne se priva pas de prendre la main de Sam pour retourner à sa voiture. Il la déposa chez lui et dû se résigner à aller travailler alors qu’il n’aspirait qu’à rester avec elle.
Dans la journée, il se rendit à une réunion au Pentagone et quand il eu fini, il en profita pour rendre une visite à Jessica. Elle l’invita à prendre un café au mess. Ils discutèrent de tout et de rien un bon quart d’heure avant que…
- J’ai parlé à Sam dit il un peu gêné
- C’est vrai ? Et ?
- Vous aviez raison, ce fut une bonne chose.
- Je m’en doutais.
Il n’ajouta rien et bu une gorgée de café un petit sourire au coin des lèvres. Elle plissa les yeux, c’était la première fois qu’elle voyait ce genre de sourire et de regard chez Jack, il avait l’air bien et heureux.
- Non ? Vous et Sam ? C’est vrai ?
- …
- Oh allez, j’ai bien le droit de savoir, de toutes façons vu votre air idiot…
- Hey, j’ai pas l’air idiot
- Ca c’est vous qui le dites ! Alors, vous deux ?
- Pourquoi me posez vous la question puisque vous avez l’air de connaître la réponse ?
- Qu’est ce que vous pouvez être chiant, avec votre air mystérieux. Je vais demander à Teal’c ou Daniel, j’ai leur numéro au SGC
- Non ! ils ne savent pas
- Ah, ah ça y’est vous avouez dit elle contente d’elle et d’un air triomphant
- Ok, c’est bon. Mais n’en parlez pas pour le moment, on préfère garder ça pour nous un peu
- Je comprends. Je suis contente pour vous
- Merci. Pour tout, pour vos conseils aussi
- De rien. Jack, ça ne veut pas dire que Sam est sortie de sa dépression, vous en avez conscience ?
- Oui, je sais
- Bien, je suis certaine que cela ne peut que l’aider par contre.
- On verra.
- Je vais la voir tout à l’heure pour un examen de routine
- Elle va bien ? Je sais que vous avez changé son traitement
- Oui, l’autre elle le supportait mal. Compte tenu de la situation, je dirai qu’elle va bien
Un peu plus tard dans la journée, Jessica alla donc voir Sam. Elle lui prit sa tension et lui posa quelques questions sur son nouveau traitement. Une fois ceci fini, elles s’installèrent devant un café.
- J’ai vu Jack aujourd’hui, il avait une réunion au Pentagone et il est venu me faire un coucou
- Ah, ça m’étonne lui qui déteste le monde médical
- Je sais, il n’était pas très à l’aise, nous somme allée à la cantine
- De quoi avez vous discuté à part ma santé ?
- Oh, de choses et d’autres
- Tu sais, lui et moi on a bavardé dit Sam en triturant sa petit cuillère
- Ah, à quel sujet ?
- Ce dont je t’ai parlé l’autre soir, cette soirée où il s’est sauvé
- Je vois et qu’a t’il dit ?
- Il pensait que j’étais encore avec Pete, il ne voulait pas que je regrette et que je lui dise d’oublier
- Oh, donc c’est bien ce que je disais, ses sentiments pour toi ne sont pas amicaux, enfin pas seulement
- Ouais. Je dois dire que ça m’a fichu un coup, c’est de ma faute tout ça, si
- Avec des si on refait le monde Sam. Et maintenant ?
- Ben, on…tu sais quoi… rougit elle embarrassée
- Non ?
- Ne joue pas les idiotes !
- Vous êtes ensemble
- Ouais, c’est étrange, on a pas eu beaucoup de temps pour nous en plus, pour en discuter et tout ça. Nous n’avons pas été seuls ce week end et après avoir raccompagné les gars à leur avion, il a dû aller travailler
- Vous vous rattraperez bientôt
- Hum, tu sais j’ai un peu de mal à y croire, j’ai jamais vraiment eu de chance et je me demande ce qui va me tomber sur le coin du nez
- Cesse de réfléchir Sam, vis au jours le jour cette relation, profites-en et ne t’en fais pas, je suis certaine que cela se passera bien
- J’espère
- Il est nerveux aussi tu sais
- Tu crois ?
- Oui, si tu l’avais vu tout à l’heure, mais il a l’air heureux
- Hey, ça veut dire que tu savais alors ?
- Exact
- Tu aurais pu me le dire au lieu de me laisser m’emmêler
- Non, voir ta trombine quand tu me l’as dit, valait le détour. Vous êtes amusants tous les deux, on dirait des gamins.
- Ca va ! Tu t’es vu avec Daniel ?
- Je m’en doutais que tu remettrais ça sur le tapis
- C’est mon rôle, je ne serai pas une amie si je ne me mêlais pas de ta vie
- Si tu le dis
- Alors, vous avez échangé vos numéros ?
- Non, qu’est ce que tu crois. Et puis j’ai celui du SGC
- Mouais, je suis sure que tu me caches quelque chose ?
- Non, rien, on a juste échangé nos adresses MSN
- Ohhh
- Non, c’est pas ce que tu crois, il voulait me donner un document sur la médecine des anciens
- Oui, c’est ça…
- Tu m’énerves dit elle en lui tirant la langue
Elles se mirent à rire toutes les deux, profitant de cette complicité qui les liait depuis longtemps. Sam savait tout de même que Jess était déboussolée mais elle laissait faire, puisque apparemment, elle restait ouverte.
Jess lui fit quelques remarques pertinentes sur sa santé avant de s’en aller, elle voulait que Jack et Sam aient leurs moments et préféra partir avant qu’il ne rentre.
Le nouveau couple passa une soirée douce et calme, ils profitèrent de ce moment simplement regardant un film blottis l’un contre l’autre dans le canapé. Il lui prit la main pour aller se coucher, l’invitant à le suivre dans sa chambre.
- Pourquoi votre chambre plutôt que la mienne ? demanda t’elle moqueuse
- En fait, si on y pense ce sont mes chambres toutes les deux
- C’est vrai mais pourquoi celle ci ?
- Y’a la télé
- Oh, vous comptez regarder la télé souvent alors ?
- Je sais pas, vous me proposez une autre occupation ?
- Oui, j’ai vu que vous avez des dossiers scientifiques, on pourrait…
Elle ne finit pas sa phrase, il la fit taire d’un baiser, grognant « et pis quoi encore ». Elle se mit à rire et ils tombèrent sur le lit. Les vêtements volèrent dans la pièce entre les rires et les caresses.
- Attendez dit elle en s’écartant un peu
- Hum répondit il en lui mordillant le lobe de l’oreille
- Une minute demanda t’elle en s’éloignant cette fois
- Quoi ? dit il en la poursuivant dans la chambre, amusé
Elle riait en essayant de lui échapper se disant qu’elle n’arriverait jamais à en placer une et même si elle mourrait d’envie de le laisser gagner, il fallait qu’elle lui parle.
- S’il vous plait, soyez sérieux deux secondes
- Deux secondes répéta t’il un sourire taquin
- Une ?
- Je sais pas
- Ok, une demi
- Dépêchez vous alors
- Jess m’a fait une remarque judicieuse
- Hum, hum
- Je ..je ne prends pas…la pilule dit elle en rougissant
Il s’arrêta un instant et la regarda, toute intimidée. Profitant de cette perte de concentration, il bondit sur elle et l’emprisonna dans ses bras.
- Je vois, mais vous savez nous avons déjà fauté
- Oui, mais ça ne m’est pas venu à l’esprit une seule seconde
- Moi non plus, je pensais à autre chose murmura t’il en lui faisant des bisous dans le cou
- Vous êtes irrécupérable, je suis sérieuse, nous devrions peut être prendre des précautions
- Ca serait si grave si vous tombiez enceinte ? glissa t’il doucement à son oreille avant de la basculer sur le lit à nouveau
- Monsieur
- Jack ! râla t’il tout en continuant d’explorer sa peau avec la langue
- Ce n’est pas un jeu
- Je sais, je suis sérieux Sam, préoccupons nous de maintenant, et si cela arrivait c’est que c’était notre destin
- Nous sommes ensemble depuis trois jours
- Sans oublier les 9 années précédentes. Arrêtez de réfléchir un peu, nous l’avons trop fait et vous voyez le temps qu’on a perdu…
Elle ne sut quoi répondre et stoppa toutes réflexions, il avait peut être raison finalement. Elle donna un coup de rein et se positionna sur lui, lui bloquant les mains. Un sourire malicieux apparu sur les lèvres de Jack et il se soumit avec plaisir
Il se réveilla lentement, sentant un doux effleurement sur son torse et un corps chaud contre lui. Il n’ouvrit pas les yeux de suite, profitant de l’instant. Elle suivit délicatement le tracé d’une cicatrice puis revint vers le ventre plat et ferme de Jack continuant la caresse du pouce.
Il resserra l’étreinte une seconde le temps de poser ses lèvres sur le front de la jeune femme.
- Coucou
- Coucou
- Il y a longtemps que vous êtes réveillée ?
- Assez oui.
- C’est la petite forme ce matin, on dirait
- J’aimerai être d’humeur constante mais
- C’est pas grave la coupa t’il.
- Vous n’en n’avez pas marre de ça ?
- Non, je préfère vous voir sourire, c’est sur, mais je sais que vous n’y êtes pour rien
- C’est un de ces jours où on aimerait rester sous la couette et ne plus bouger
- Une journée sous la couette, c’est tentant dit il malicieux
- Vu sous cet angle peut être. Comment faites vous pour être si patient avec moi ?
- Je me posais la même question à votre sujet
- A croire que nous sommes les seuls capables de nous supporter
Elle l’embrassa doucement et reprit sa position contre son épaule, dessinant à nouveau des arabesques sur le ventre de l’homme tandis qu’il lui caressait le bras tendrement. Il jeta un coup d’œil à l’heure, il était à peine 6h30 et il avait encore 1H30 devant lui pour profiter de ce moment avec elle. Il adorait se réveiller avec Sam, être là allongé contre elle en silence… Il se repassa les derniers jours en tête, se souvenant avec délice de tous ces petits instants, pensant que maintenant il y en aurait d’autres, ne regrettant pas de l’avoir rattrapé avant qu’elle ne le quitte, lasse de son indécision.
« Comment ais-je pu être aussi stupide pour attendre, j’ai toujours su ce que je voulais finalement. ».
Il ne voulait plus penser à cette perte de temps, il fallait vivre au présent. Il soupira amusé
- Quoi ? demanda t’elle en le voyant avec un petit sourire
- Je me disais que nous étions vraiment pathétiques
- Pourquoi ?
- Sam, ça fait presque 4 jours que l’on partage notre lit et on continue de se vouvoyer, je trouve ça un peu bête et pourtant, je le fais, bien que je connaisse une partie de vous intimement
- Les habitudes sont dures à perdre, je présume. Y’a déjà de l’évolution, vous m’appelez Sam et je ne dis plus monsieur ou général dans chaque phrase
- C’est en effet un grand pas pour nous dit il se moquant d’eux
- Et puis, il me semble vous avoir entendu dire cette nuit « Oh, Sam ne t’arrêtes pas »
Il roula sur elle, la chatouillant en guise de torture pour s’être moqué de lui.
Les jours suivants, ils commençaient à se faire à cette nouvelle intimité, se vouvoyant quasiment plus ou juste par réflexe. Sam avait encore des moments de déprime, surtout dans la journée, quand Jack était là il faisait son possible pour lui occuper l’esprit.