Citations du moment :
Pour que votre voyage de noces soit un succès total sur le plan touristique, sentimental et sexuel, la première chose à faire est de partir seul.
[Pierre Desproges]
Imagine

Le coffret : Chapitre 3

Base de Cheyenne Mountain  de nos jours.

 

 

De retour de Washington le général O’Neill se reposait dans ses quartiers. Il avait du mal à trouver le sommeil. Il n’avait d’ailleurs pas fermé l’œil depuis la lecture de la lettre du général Carter. La mission dont elle l’avait investi l’inquiétait. Cependant à aucun moment il ne douta de sa sincérité et de la nécessité d’accomplir la mission.

 

La date approchait, il lui fallait tout  préparer avec soin. Seule une approche minutieuse serait garantie de succès.
Le général Carter lui avait demandé de ne rien révéler à ses amis. Il décida cependant  de leur dire que quelque chose allait arriver. Il ne fallait pas qu’une maladresse  fasse échouer la mission.

 

Autour de la table de briefing se trouvait SG1 et le général O’Neill  ce matin là à 10 heures 30.
Ses amis avaient le visage tourné vers lui. Il savait parfaitement qu’ils attendaient qu’il leur parle du coffret. Mais il  voulait aborder le problème à sa manière et sans avoir à répondre à des questions trop directes. Il entama le briefing directement après avoir répondu à leur bonjour, mais sans les quelques phrases qu’ils pouvaient se dire avant de commencer une réunion. Du genre : alors Daniel ce week-end ? Ou bien,  Carter comment va  votre petit réacteur ?
Il préféra rentrer directement dans le vif du sujet.
Son visage était sérieux ce matin. Sam et Daniel se lancèrent un coup d’œil étonné, et firent une petite moue d’incompréhension.
         -Aujourd’hui nous allons parler de P9B765. Carter vous avez les résultats donnés par la sonde demanda Jack.
         -Oui mon général, dit Sam en triant ses papiers.  les résultats sont intéressants, c’est une planète viable pour des humains. Elle est habitée par un peuple d’évolution correspondante au moyen âge européen. Ils vivent  en autarcie dans des petits villages aux maisons de bois. J’ai ici des photos prises par l’UAV .
Elle se leva et projeta sur le mur quelques clichés, des alentours de la porte, qui étaient déserts et de quelques villages.
         -Un goa’uld ? demanda Jack sachant déjà la réponse.
         -Non, pas à ma connaissance.
         -Vraiment ? dit-il sincèrement étonné. Il y a pourtant du naquadah sur cette planète ?
         -Oui dit Sam nous en avons relevé des traces, à une trentaine de kilomètres de la porte.
         -Une longue marche soupira Daniel.
         -Oui dit Jack en souriant, il  faudra prévoir un bon casse croûte !
         -Vous venez avec nous mon général ? dit Sam avec une certaine gaîté dans la voix.
         -Je pense que oui, c’est plutôt calme ici à la base.
         -C’est étonnant que vous veniez Jack, cela aurait-il un rapport avec le coffret venu du futur ?
         -Vous êtes un petit malin Daniel. Oui cela a un rapport. Justement à ce propos enchaîna t-il, je voudrais vous demander de ne pas vous étonner de ce que je pourrais être amené à faire. J’ai en effet une mission délicate que je dois accomplir.
         -Si vous nous en disiez un peu plus dit Daniel. On pourrait vous aider !
         -Daniel, je ne crois pas.  Moins vous en saurez mieux ce sera.   En fait je vous demande une aveugle et entière confiance. Obéissez sans discuter au moindre de mes ordres.
         -Cela ne pose aucun problème pour moi mon général, dit Sam avec gravité.
         -Naturellement qu’on a confiance en vous dit Daniel.
         -Idem ici, dit Teal’c.
-Je vous remercie mes amis. Mais si je vous le demande avec tant d’insistance, c’est que cela risque de ne pas vous plaire du tout, et qu’il ne faudrait en aucun me ralentir ou me mettre des bâtons dans les roues.
         -C’est pour moi que vous dites cela, Jack ? dit Daniel avec tristesse.
         -A votre avis ? Excusez moi Daniel je ne veux en aucun vous vexer mais parfois vos états d’ âme ne sont pas à propos.
         -J’ai compris Jack, je ne ferai aucune remarque.
         -C’est entendu, nous partons demain.
         -Jack,  avez-vous des enseignements précis sur la mission ?
         -Précis, non. Il va falloir sans doute improviser.
         -Si j’ai bien compris mon général, la mission que la Sam du futur a faite,  s’est mal passée ?
         -Pas exactement. Mais je ne peux pas vous en dire plus.
         -Vous avez raison mon général, ce n’est pas moi qui vais vous contredire, sur ce point. Et vous ne pouvez rien dire de peur de dévoiler l’avenir ?
         -Tout à fait. Votre homonyme m’a recommandé la discrétion. Mais je vous promets un débriefing complet à notre retour.

 

 

 

Planète P9B765, de nos jours.

 

Le lendemain Jack emmenait le journal de Sam dans son paquetage. Il se promettait dès qu’il aurait une minute d’en lire quelques pages.
Mais le soir avant de s’endormir il ne put résister à la tentation de le feuilleter.

 

C’était un carnet rouge dont de nombreuses pages avaient été arrachées.

 

 

Dans ce cahier j’ai laissé  des pages que j’ai écrites au fur et mesure de ma vie. Le journal  commence en 2004, le jour où Pete m’a offerte une bague de fiançailles.
Ce récit est  tronqué, juste quelques pages par année. Vous le donner dans son intégralité aurait été trop long pour vous et trop fastidieux, et puis il y a des choses que je préfère garder pour moi. Même si je sais que jamais vous n’en parlerez à personne. Le fait que vous possédiez  ce journal doit rester secret, surtout vis-à-vis de Sam. Je vais vous dévoiler une partie de l’ avenir, il faut que je le fasse, ce faisant je bafoue toutes les règles que je me suis moi-même imposées tout au long de ma vie. Mais c’est plus fort que moi. J’ai l’occasion de tout recommencer,par l’intermédiaire de la Sam que vous connaissez, et je ne voudrais pas qu’elle vive ne serait-ce que  le quart de ce que j’ai vécu.  Ce sera à vous sans doute d’agir pour que les choses se passent différemment, car elle ne le fera pas.

 

Agir ?  pensa Jack, elle m’a demandé de tuer la jeune fille. Y aurait-il autre chose de sa vie qu’elle voudrait changer par la même occasion ?

 

 

 

Journal de Sam 23 juillet 2004

 

---Voilà, c’est fait, Pete m’a offert une bague. Notre rapprochement s’était fait peu à peu, la tendresse, puis l’amour entre nous, il était normal de le concrétiser. Je lui ai dit d’attendre pour lui donner ma réponse.  Il a bien voulu, il est tellement attentionné, si doux, si gentil.
Pourquoi ne suis-je pas plus heureuse ? Je n’arrive pas à comprendre, Avec lui j’aurai une vie normale, une vie de couple, des enfants. Ce que j’ai toujours voulu---
Ce soir j’ai traîné dans mon labo et le général m’a appelée, il voulait un rapport. Quand j’ai entendu sa voix, j’ai compris qu’il fallait que je lui en parle, C’était l’occasion rêvée. Pourquoi devais-je lui demander son avis ? Cela me paraissait honnête envers lui. Nous étions très proches et c’était mon supérieur. Avec un pincement au cœur je lui ai fait voir la bague. Un magnifique diamant. J’ai cherché à le sonder, mais il est resté de marbre et m’a souhaité d’être heureuse.  
Je me suis sentie soulagée. J’avais peur de sa réaction. Mais s’il y a eu quelque chose entre nous à un moment, c’est bien fini maintenant, du moins je veux m’en convaincre. Avoir des regrets ne sert à rien et ne peut conduire qu’à un fiasco.----

 

 

Jack s’était installé un peu à l’écart. Il se sentait mal à l’aise à la lecture de ces phrases. C’était la vie intime de Sam qu’il pénétrait, et cela le gênait… sans parler du reste.

 

 

La mission avait très bien commencé. Ils étaient partis à 8 heures de la base et étaient arrivés sur la planète en milieu de journée. Le temps était frais et ils avaient fait quelques kilomètres avant la nuit qui tombait assez tôt, vers 18 heures, heure locale.
Ils étaient heureux de faire une mission tous les quatre, cela se voyait au ton de la conversation entrecoupée de rires et de plaisanteries. Ils avaient fait leur tambouille puis monté la tente.

 

O’Neill s’était éloigné de ses amis, il voulait commencer la lecture du journal.
         -Jack ! dit Daniel, où allez-vous ?
         -Nulle part, juste là dit-il en montrant les rochers qu’on distinguait dans la pénombre. J’ai besoin d’être seul.
        

 

Puis il avait commencé le journal. Quand il revint quelques instants plus tard, il aperçut Sam près du feu, plongée dans un …
         Mais c’est son journal pensa t-il ? le même carnet rouge qu’il avait dans sa poche, elle était entrain d’écrire dessus. Mais depuis quand tient-elle un journal ? Il ne s’en était jamais rendu compte. Peut être que ce qu’elle écrit en ce moment allait-il le  lire demain ? Cela lui donnait le vertige.

 

Il décida d’aller se coucher. Déjà dans la tente Daniel et Teal’c étaient allongés et dormait tranquillement. Il s’allongea près de Daniel laissant la dernière place à Sam. Quand elle vint se coucher une heure plus tard, il ne dormait toujours pas, se retournant en vain. 
         -Alors mon général, on n’a plus l’habitude de dormir sous la tente ? chuchota t-elle, moqueuse.
         -Ne vous fichez pas de moi Carter ! dit-il en riant tout bas pour ne pas réveiller leurs amis.
         -Loin de moi cette idée dit-elle d’une voix rieuse. Bonne nuit mon général.
         -Bonne nuit Carter.  

 

 

Le lendemain ils arrivèrent au premier village. Ils suivirent l’unique chemin qui serpentait à travers la campagne, très  vallonnée, et boisée. Ils atteignirent les premières maisons en milieu de journée. Le village semblait désert, personne ne se montrait aux fenêtres. Seules quelques volailles qui occupaient le terrain  s’égayèrent en caquetant à leur passage.
-C’est étrange dit Sam. L’UAV avait montré de nombreux habitants, des rues animées.
-D’autant plus étrange qu’il doit être à peu près midi vu la position du soleil dit Teal’c.
-On va frapper aux portes dit O’Neill, il y a des gens à l’intérieur peut être.
Ils tapèrent à toutes les portes, ouvrirent des granges et des hangars, pénétrèrent dans des maisons désertées. 
Jack était inquiet, Sam avait dit qu’il verrait la jeune fille dès leur arrivée. Il eut peur de s’être trompé de date. Peut être n’avaient –ils pas la même façon de compter les jours et les mois ?
Ils avancèrent jusqu’au bout du village, la dernière maison était en vue et un panache de fumée s’échappait de la cheminée.
         -On dirait qu’il y a quelqu’un dit Jack.
Ils frappèrent et une voix leur cria d’entrer.
La pièce était sombre et enfumée. Un vieil homme était assis sur une chaise.
         -Entrez donc dit-il et ne faites pas attention, la cheminée est mauvaise.
         -Je m’appelle Daniel Jackson dit le jeune archéologue et voici le colonel Carter, et le  général O’Neill et Teal’c.
         -Qu’est ce que vous voulez ?
         -Nous sommes venus en amis, ne vous inquiétez pas monsieur.
Le vieil homme parut soulagé quand ils baissèrent leurs armes.
         -Vous êtes venus par le shapaï ? c’est ça, comme le dieu.
         -Oh non !  ça va pas recommencer ! grommela Jack.
         -Oui par le shapaï dit Daniel prudemment sans rien spécifier d’autres. On aimerait rencontrer le chef du village.
         -Il n’y a personne ici, dit le vieil homme laconique semblant de nouveau très intéressé par le feu qui brûlait dans l’âtre.
         -Où sont-ils ? demanda Jack.
         -Au village voisin.
         -Il y a une fête, quelque chose ? demanda Daniel.
         -Ils sont partis prier le dieu.
         -Oh ! fit Jack.  
Après un instant :
         -Nous aussi nous aimerions y aller ajouta Jack qui ne broncha pas sous le regard stupéfait de Daniel.
Le visage du vieil homme s’éclaira
         -Je savais que vous étiez des gens bien, dit-il. Il n’y a rien de plus important que d’adorer son dieu.  Je vais vous expliquer comment vous y rendre.
Le vieillard se leva péniblement de sa chaise, il prit ses béquilles et commença à se diriger lentement vers la porte. Daniel lui ouvrit.
         -Merci, jeune homme.
Arrivé sur le seuil il montra le haut de la colline,
-Vous grimpez jusque là haut, ensuite vous  trouverez un chemin qui vous mènera à un premier village. Vous le traverserez, puis vous continuerez jusqu’au village suivant. Le Dieu est arrivé avec son vaisseau et reste en général plusieurs jours.
         -C’est loin ?  dit Jack
         -Quatre jours de marche !
         -Quatre jours ! redit O’Neill désespéré.
Lui qui pensait terminer cette mission rapidement, il n’en voyait pas le bout. Après avoir tué la jeune fille, ils seront à  plus de 5 jours de la porte des étoiles avec tous les villageois à leurs trousses, et les jaffas du Goa’uld, leur tirant dessus.
Aucune chance de s’en sortir ! Il ne voulait pas faire courir le moindre risque à ses amis.

 

Ils ressortirent du village  dans la direction indiquée par le vieil homme.
Jack fit un geste de la main pour leur dire de s’arrêter.
         -Il faut qu’on parle dit-il gravement.
         -Que se passe t-il mon général ? demanda Sam.
         -Si j’ai bien compté il nous faudra cinq jours pour revenir à la porte, et c’est beaucoup trop dit-il.
         -Pour faire votre mission ? dit Daniel.
         -Non pour nous enfuir après. On n’ y arrivera pas.
         -Comment comptez vous faire  O’Neill dans ce cas ? dit Teal’c posément.
         -Je vais y aller seul.
         -Il n’en est pas question mon général dit Sam.
         -Vous n’avez pas le choix Carter, c’est un ordre. Vous allez retourner à la porte des étoiles, avec Daniel et Teal’c.
         -O’Neill, si on vous laisse seul vous risquez de ne pas revenir dit Teal’c
         -Je sais dit froidement le général en regardant son ami au fond des yeux.
         -Mon général, permission de parler librement ?
         -Je vous écoute.
         -Si j’ai bien compris, vous devez accomplir quelque chose que nous avons raté la première fois ? Mais si vous nous en disiez un peu plus, peut être que la mission réussirait ?
         -Où voulez-vous en venir, Carter ?
         -A ceci monsieur, nous sommes plus forts unis, nous avons toujours réussi nos missions dans le passé parce que justement nous étions unis tous les quatre, pourquoi nous écarter ?
         -Parce qu’à mon avis je n’ai aucune chance et je ne veux pas risquer inutilement votre vie, rétorqua Jack froidement.
         -Justement, c’est inacceptable, je ne veux pas que vous perdiez la vie dit-elle en soutenant son regard.
Il se troubla intérieurement, elle tenait à lui… Mais ce n’était pas le moment de tomber dans le sentimentalisme. Il ne devait pas perdre son but d’une seule seconde.
         -Ma décision est prise, vous rentrez à la base.

 

Plus têtu que lui… pensa t-elle.
-On pourrait rester en couverture monsieur ?  dit Sam en soupirant,   en se dissimulant le long du parcours, si vous aviez des ennuis…,  
Elle n’acheva pas sa phrase.

 

 

Jack réfléchissait, et sans lâcher le regard de Sam, il céda en partie.
         -Oui, c’est d’accord, mais soyez très prudents et ne restez pas ensemble. Je vais essayer d’aller le plus vite possible, en marchant vite je peux peut être arriver au village en deux jours au lieu de quatre.
         -Faites attention à vous  mon général ! dit Sam avec une lueur d’inquiétude dans le regard.
         -Ne vous inquiétez pas, Carter dit-il doucement,  j’ai bien envie de rester en vie, et je ferai tout pour cela.  Allez filez maintenant. On se revoit dans quatre à cinq jours.

 

Ils se séparèrent et Sam attendit  de voir disparaître la silhouette du général O’Neill à un détour du chemin. Il ne se retourna pas, mais fit un geste d’adieu du bras.

 

         -Ça ne me dit rien qui vaille tout ça lança Daniel avec inquiétude, quelques minutes plus tard..
         -Moi non plus répondit Sam mais les ordres sont les ordres. Nous devons obéir.
         -Naturellement, répondit Daniel un peu sèchement,  mais moi je ne suis pas militaire et je n’aime pas trop ce que fait Jack, et j’ai le droit de le dire.  Il va être seul devant le danger.
         -Comment allons-nous procéder ? demanda Teal’c.
         -En fait nous ne savons pas vraiment la distance qu’il y a entre les villages. Le vieillard nous a dit quatre jours mais sans préciser le nombre de kilomètres faits dans une journée.
         -C’est vrai dit Daniel en souriant, si c’est sa vitesse à lui  qu’il a indiqué, Jack devrait faire cela en quelques heures.
         -Bien, dit Sam après avoir réfléchi, nous allons rester ensemble ce soir, demain j’avancerai de quelques kilomètres dans la direction qu’a prise le général. Vous Teal’c, vous vous arrêterez un peu avant le village où aura lieu la mission et vous Daniel vous retournerez tranquillement  vers la porte.
Il faudra essayer de ne croiser personne pour ne pas attirer l’attention. Tant que la mission n’a pas eu lieu nous ne risquons rien, mais après il faudra être très vigilants et prêts à secourir le général s’il y a besoin.

 

Ils montèrent le campement rapidement dans une clairière dissimulée aux regards. Ils ne firent pas de feu pour ne pas se faire repérer. Après avoir mangé quelques rations et but un peu de thé que Sam fit réchauffer dans la tente, ils se couchèrent.

 

Le lendemain il pleuvait, une pluie tenace qui pénétrait les vêtements et les glaçait jusqu’aux  os.
         -Nous allons nous séparer ici dit Sam. Je fais route un moment avec Teal’c, vous Daniel, allez vers la porte des étoiles, et attendez nous.  
Ils prirent des directions opposées. Sam et teal’c marchaient vite, ils arrivèrent bientôt en vue du premier village. Aucune trace du général. Il était comme les indiens sachant parfaitement se dissimuler et effacer ses empreintes.
Le soir ils décidèrent que Teal’c marcherait encore une journée. Ils avaient fait vingt cinq kilomètres à un pas rapide et pensaient être proche du lieu de la mission.

 

 

 

Jack fonçait littéralement. Il avait monté la colline au pas de charge, et redescendait presque en courant de l’autre coté. Il y avait une épaisse forêt de sapins qu’il devait traverser.
Tant mieux, je pourrais mieux me dissimuler au retour pensa t-il.
 Il s’arrêta avant la nuit. Il y avait longtemps qu’il n’avait  pas marché aussi vite, ni aussi longtemps. Il était essoufflé et fatigué.
Une petite halte ne me fera pas de mal pensa t-il. Il profita des dernières lueurs du jour pour ouvrir le journal de Sam et continuer sa lecture.

 

 

---15aout 2004

 

Pete est vraiment un garçon charmant .Je l’aime.  Nous sortons souvent dès que je le peux, dès que mon travail si accaparant m’en laisse le loisir. Je vois moins Daniel et Teal’c en dehors du travail. Quant au général O’Neill, nous ne nous parlons plus que pendant les briefings. Si jamais nous faisons une petite soirée comme autrefois, il ne vient pas. Il s’est éloigné de nous. Je le regrette----

 

 

----27 septembre 2004

 

la date du mariage est fixée ce sera le 15 novembre. Il y a plein de choses à préparer. Ma vie est devenue un tourbillon, les missions, la base, les briefings, et tous les préparatifs. Il y a tellement de choses à penser.
Justement je n’ai plus le temps de penser, à peine quelques minutes pour noter dans ce carnet les changements de ma vie.
A l’annonce de mon mariage j’ai senti une légère réticence chez mes amis, oh bien sûr ils m’ont félicité avec de grands sourires et de belles paroles, c’est une impression que j’ai ressenti. Curieusement, pas de la part du général O’Neill qui semblait vraiment sincère quand il m’a souhaité tout le bonheur possible. Mais Daniel semblait regretter je ne sais quoi. Cette impression n’a duré que quelques secondes mais cela a suffit pour me montrer qu’il n’approuvait pas complètement mon choix. J’ai éprouvé de la peine. Leur approbation à tous les trois est tellement importante pour moi. J’ai eu l’impression que tant que la date n’était pas fixée, ils n’y croyaient pas trop. Maintenant que cela se concrétise…
 Ai-je raison de foncer tête baissée dans le mariage ? Je ne sais pas.. Il est vrai que les années passent vite et qu’il est temps pour moi de me poser----

 

 

----Maintenant que c’est décidé je me sens mieux. Il ne reste plus qu’à foncer---

 

 

La nuit tombait maintenant et Jack n’arrivait plus à lire. Il ne voulait pas allumer de lampe pour ne pas se faire repérer. Il faisait froid et il s’enroula dans son duvet.
L’impression de trouble ne le quittait pas, il plongeait dans l’intimité de Sam, et cela le dérangeait. Il n’avait pas l’habitude de l’introspection, beaucoup trop actif et pragmatique pour cela. Il avait même du mal à comprendre que l’on puisse tenir un journal. Il fut tenté  un moment de tout laisser tomber, de ne pas lire la suite, de jeter le carnet.
Mais la curiosité était malgré tout la plus forte. Il savait qu’il poursuivrait sa lecture jusqu’au bout comme l’avait voulu la Sam du futur, même si ce qu’il lisait était difficile par moment pour lui.

 

 

Il passa en revue le plan qu’il avait préparé. Tout d’abord dans le premier village prendre des vêtements, se séparer de son barda et de ses armes. Ne garder qu’un poignard sur lui, bien  caché. Il se mêlerait ensuite  à la population des pèlerins venus adorer et prier le dieu. Et là il tuerait la jeune fille. Il pensait pouvoir se dissimuler dans la foule assez facilement et prendre la fuite.
Jack avait la faculté de dormir pratiquement sur commande. Demain  et les jours suivants seraient plein d’incertitudes et de dangers, et il devrait être au mieux de sa forme. Il plongea rapidement dans un sommeil réparateur.

 

 

Le lendemain le trouva en forme malgré quelques courbatures dues à sa marche forcée de la veille. Il continua sa route et en deux heures arriva en vue du premier village. Le deuxième devait être situé encore à une journée de marche.
Il décida de respecter le planning et de ne pas trop forcer. Quand il arriverait sur place il n’aurait  pas droit à l’erreur. La pluie avait cessé, et il entreprit de suivre le petit chemin qui serpentait à flanc de montagne.

 

 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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