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Pour connaitre la profondeur, il faut savoir chuter. -Tealc
Imagine

Circonstances are... : Chapitre 3

Epilogue
(Un épilogue assez long, ceux qui cherchent de l’action, ce n’est pas la peine d’aller plus loin, c’est comme la dernière fois mais en pire)

 

 

Restaurant du Westin Excelsior, 20h30

 

- (Jack) Sam ? Sam ! Sam, tu es avec moi ?

 

            Elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle était à présent assise en face de Jack, à une table du restaurant, dans un coin, et qu’il était en train de lui parler. Leurs mains étaient toujours enlacées, posées sur la nappe.

 

- (Sam) Excuse-moi. Tu disais ?

- (Jack, souriant) Tu es belle.

 

            Elle sourit à son tour, se plongeant dans ce regard chocolat qui exprimait tant de chose en cette seconde.

 

- (Sam) Merci.

- (Jack, malicieux) De rien.

 

            Ils dînèrent dans le même état d’esprit. Ils ne se quittaient pas du regard comme si ils voulaient graver ces instants dans leur mémoire. Comme si voir l’autre leur était nécessaire, voire vital. Le voir, le sentir, le toucher. Ils se partageaient un tiramisu quand une voix brisa la bulle invisible qui les entourait.

 

- (X, derrière Sam) Samantha ? Samantha Carter ?

 

            La jeune femme se retourna, intriguée. La voix lui rappelait vaguement quelque chose mais sans plus… Un homme arrivait vers elle, tout sourire. Grand. Musclé. 40 ans environ. Cheveux grisonnant. Bien fait. Visage avenant. Costume très élégant taillé sur mesure. Il ressemblait terriblement à…

 

- (Sam, hésitante) Alan ?

- (Alan, souriant encore plus) Sam ! Toi ici ? Ça pour une coïncidence !

 

            Sam, se leva, souriant à son tour et se jeta dans les bras de l’homme.

 

- (Sam) Alan !

 

            Il la serra contre lui avec plaisir sous le regard plutôt noir de Jack qui s’était levé à son tour.

 

- (Sam, se tournant vers Jack) Jack, je te présente Alan Mattews. C’est l’ambassadeur des Etats-Unis en Italie. (à Alan) Alan, voici le général Jack O’Neill.

 

            Les deux hommes échangèrent une poignée de main. Chaleureuse du côté de Mattews. Plus sèche de la part de Jack.

 

- (Alan, reportant son attention sur Sam, faussement accusateur) Alors Sammie, tu es à Rome et tu ne m’as même pas prévenu ?

- (Sam, avec une petite grimace) Désolé. Nous venons d’arriver et ce n’était pas vraiment prévu.

- (Alan, faisant semblant de réfléchir puis souriant franchement) Ok… ça ira pour cette fois. Mais je compte sur votre présence à tous les deux à la soirée qui aura lieu à l’ambassade après-demain.

 

            Sam se tourna vers Jack avec un peu d’appréhension, les soirée mondaines, ce n’étaient pas vraiment son truc. Mais il avait bien vu la lueur qui s’était allumée dans les yeux de la jeune femme. Elle avait l’air heureuse de revoir cet homme et semblait avoir très envie de répondre à son invitation. Il acquiesça donc et ne le regretta pas quand elle lui adressa un merveilleux sourire. Alan n’avait rien manqué de leur échange. Il en était amusé et attendri. Il avait énormément d’affection pour Sam et aimait la voir heureuse, comme en ce moment.

 

- (Alan) Parfait. Sam, je ne peux pas rester maintenant et je vais être un peu bloqué ces prochains jours mais j’ai hâte d’y être. On a plein de chose à se dire, ma puce. Ça fait un bail qu’on ne s’était pas vu. Tu as mon numéro. Je vous enverrais mon chauffeur à 20 heures (avec un clin d’œil) pour être sûr que vous veniez.

- (Sam, amusée) D’accord.

 

            Il avisa un groupe de personne un peu plus loin.

 

- (Alan, avec une petite grimace d’excuse) Bon, je vais devoir y aller. (faisant la bise à Sam) Tu m’as manqué ma belle, c’est bon de te revoir. (à Jack) Général, ce fut un plaisir.

 

            Sam lui rendit son sourire et lui adressa un petit geste de la main. Elle se tourna ensuite vers Jack qui posait sur elle un regard plein d’interrogations et d’une pointe de jalousie aussi. Aïe… il allait falloir lui donner quelques explications.

 

- (Sam, lui tendant la main) Montons.

 

 

Suite 410, 22h10

 

            Jack était assis sur le lit. Sam était adossée au mur. Visiblement elle ne savait pas trop par quoi commencer.

 

- (Sam) Il est marié.

 

            Elle se mordit la lèvres et se fustigea intérieurement. Bravo, ce n’était vraiment pas la meilleure chose à dire pour le mettre en confiance. Ça faisait un peu trop : « Non, non, ne t’inquiètes pas, je ne vais pas te tromper avec lui, il est marié. ». En tous cas ça le faisait sourire, lui songea t’elle, un brin amusée. Jack l’invita à venir s’asseoir à côté de lui et l’attira contre lui en les faisant tomber tous les deux en arrière sur le lit. Ils se perdirent un instant dans la contemplation du plafond.

 

- (Jack) Je ne te demande rien.

- (Sam) Mais… ?

- (Jack) Mais j’ai envie de faire partie de ta vie et si ce Alan en fait partie aussi alors votre histoire m’intéresse.

- (Sam, se calant mieux contre son torse) Lui et moi on se connaît depuis le collège. On était voisin et on allait aux mêmes cours. Les premières années on ne s’est pas trop parlé. J’avais 2 ans de moins que lui et même si on faisait parti du même groupe d’amis… enfin, quand j’avais 16 ans et que ma mère est morte (Jack, prit sa main et la serra dans la sienne), les autres ne savaient pas trop comment se comporter avec moi. Ce n’était pas facile pour eux. Ils étaient adorables, très prévenants mais malgré toute leur bonne volonté ils ne pouvaient pas comprendre. Ils ne pouvaient pas savoir de quoi j’avais besoin. Mais lui si. Il avait perdu sa mère lui aussi, 4 ans auparavant. Un cancer. Inconsciemment ça nous a rapprochés. On se comprenait. On avait un point commun. C’est lui qui m’a le plus aidé à l’époque. Ce n’était pas facile avec Marc et mon père. Avec Alan, on a passé des heures à discuter. Des nuits entières. Et au fur et à mesure on est devenu très proche. On a découvert qu’au-delà de ça on aimait à peu près les mêmes choses : l’astronomie, l’histoire, la science-fiction, le basket, les pizzas jambon/ananas… (souriant) Tout un tas de choses. On est vite devenu inséparable. A la fac on a suivi les mêmes études au début et puis je me suis dirigée vers l’armée et lui vers la politique. Mais on se voyait tout le temps quand même. On est même sorti ensemble à un moment, ça n’a pas duré. Alan et moi c’est un peu comme avec Daniel. Il a été mon grand frère pendant longtemps. On s’est un peu éloigné quand je suis partie pour Washington, travailler au Pentagone. Je le vois encore de temps en temps, on s’appelle, on s’envoie des mails mais il voyage beaucoup. Avant il était en poste en Allemagne, en tant qu’ambassadeur des Etats-Unis et l’année dernière il a été nommé en Italie. Voilà, tu sais tout. Oh, et il s’est marié il y a 6 ans. J’étais son témoin. Sa femme s’appelle Marissa, elle est très gentille. Je ne les avais pas revus depuis 4 ans.

- (Jack) Merci.

- (Sam, se tournant vers lui en se levant sur un coude) Pourquoi ?

- (Jack) Pour avoir confiance en moi.

- (Sam) J’ai toujours eu confiance en toi.

- (Jack, souriant) Justement.

- (Sam, malicieuse) Donc tu es d’accord pour qu’on y aille ?

- (Jack, plaisantant) Je ne sais pas… j’hésite…

 

            Elle passa sur lui et l’embrassa dans le cou en remonta jusqu’au lobe de son oreille qu’elle mordilla tendrement) Et maintenant ?

 

- (Jack, faussement boudeur) Tu triches !

 

            Ça  ne l’empêcha pas d’inverser les rôles et d’infliger à son tour de douces tortures à la jeune femme, avant de s’emparer de ses lèvres tandis qu’elle faisait mine de se débattre sous lui. Plusieurs heures plus tard ils s’endormaient enfin, Sam dans les bras de Jack, tous les deux en sous-vêtements, dos contre son torse alors qu’il entourait sa taille de ses mains, le nez dans son cou. Elle sourit en le sentant bouger doucement dans son sommeil et, mettant sa main sur les siennes, murmura un « Je t’aime » à l’attention de son amant. Il sourit à son tour à travers sa demi-conscience et lui glissa un « Moi aussi » à l’oreille avant de sombrer définitivement dans les bras de morphée.

 

 

Même endroit, le lendemain matin, 9h05

 

            Quand Jack se réveilla, leur position avait quelque peu changé. La jeune femme, la tête au creux de son épaule, avait posé une main sur son torse. Il la maintenait d’un bras passé autour de ses épaules. Leurs jambes étaient entremêlées. Il la contempla un moment, le cœur gonflé de tendresse. Il étendit ensuite le bras, en prenant garde de ne pas la réveiller et commanda leur petit déjeuner. Satisfait, il raccrocha et se tourna vers Sam.

 

- (Jack, doucement) Hey… il faut se réveiller… (effleurant sa joue de sa main) Sam…

 

            Elle se blottit davantage dans ses bras et sa main glissa de façon à entourer sa taille. Il sourit. La voir aussi tendre et câline était pour lui une perpétuelle source d’étonnement et d’attendrissement. Il adorait cette facette d’elle.

 

- (Jack) Ok, tu as envie d’un câlin… je n’y vois pas d’objection.

 

            Oh non, aucune objection. Bien au contraire. Il resserra son étreinte et déposa un baiser sur son front avant de poser sa tête contre la sienne et de refermer les yeux. Quinze minutes plus tard on frappait à la porte puis son un « Entrez » de Jack, un groom fit son apparition. Il poussait un plateau roulant et ne semblait pas s’émouvoir du fait que les deux occupant de la chambre étaient encore au lit et manifestement peu habillés. O’Neill lui désigna la table du salon et le jeune homme y déposa le repas et un énorme bouquet de roses rouges.

 

- (Jack, désignant les fleurs du doigt) Vous pouvez m’en donner une ?

 

            Heureusement pour lui le groom comprit ce qu’il désirait, ayant quelques notions d’anglais et lui en apporta une en souriant. Il prit ensuite le pourboire que lui tendit Jack et quitta la chambre sans bruit. Le général reporta donc son attention sur la jeune femme dans ses bras et entreprit de caresser son épaule  avec la rose.

 

- (Jack) Sam, fini de jouer les marmottes… le petit déjeuner est servi.

- (Sam, remuant légèrement) Hummm…

- (Jack, amusé) Non, non. Pas de « humm » qui tienne. Ça va refroidir.

- (Sam, ouvrant doucement les yeux) Jack ?

- (Jack, malicieux) Tu t’attendais à quelqu’un d’autre peut-être ? Je te sens déçue…

 

            Elle s’étira en souriant à son tour avant de l’embrasser tendrement et longuement.

 

- (Sam) Pas du tout. (désignant la rose qu’il tenait toujours) C’est pour moi ?

- (Jack, plaisantant) Non, pour moi. J’adore m’offrir des roses au réveil.

- (Sam, espiègle) Dommage, je t’aurais remercié…

- (Jack, montrant le bouquet sur la table) Mais les autres sont pour toi.

- (Sam, avec un regard taquin) Dans ce cas…

 

            Elle prit son visage entre ses mains pour un nouveau baiser passionné. Quand elle voulut se dégager il la retint et intensifia le baiser. Délaissant la rose qui tomba par terre, ses mains commencèrent à caresser le corps dénudé de la jeune femme. Elle fit de même et l’étreinte devint brûlante. Au bout d’un moment Sam s’écarta et rit devant l’expression de frustration intense qui se lisait sur le visage du général dont le regard sombre était devenu dévorant. Le reflet du sien sans doute. Elle aussi aurait adoré s’abandonner à l’activité qui les avait occupés – d’une délicieuse façon – la veille et durant une bonne partie de la nuit mais elle commençait à avoir faim.

 

- (Sam, malicieuse, se levant) Ça va refroidir.

 

            Un grognement réprobateur lui répondit et elle sentit sur elle son regard insistant alors qu’elle se dirigeait vers la salle de bain. Jack qui s’était redressé, la suivit des yeux, notant avec complaisance l’harmonie de ses formes mises en valeur par une lingerie en dentelle noire. Quand elle disparut il se laissa retomber sur le lit, un immense sourire aux lèvres. Il s’interrogea un instant sur le fait que l’on puisse mourir d’un trop plein de bonheur. Impossible. Il ne serait déjà plus de ce monde. Il ferma les yeux pour revivre en pensées les dernières 24 heures.

            Il songeait à toutes ces années gâchées à refuser d’affronter la réalité en face. Il était fou d’elle. Totalement. Il était fou de tout ce qui faisait qu’elle était elle. Son intelligence, sa force, sa fragilité, son courage, sa douceur, son caractère en général, son corps, son odeur… Il allait tout faire pour rattraper le temps perdu et pour faire de ces prochaines années les plus belles de leur existence. Elle sortit finalement de la salle de bain et ils prirent leur petit déjeuner ensemble. Sam sur les genoux de Jack, comme si la moindre séparation pouvait leur être fatale. Ils s’habillèrent ensuite en se volant mutuellement un nombre incalculable de baisers puis descendirent.

 

 

Hall de l’hôtel, 10h20

 

            Ils discutaient depuis un petit moment à la réception avec Ricardo qui leur fournit plans de la ville et bonnes adresses. Il leur conseilla les meilleurs itinéraires et les monuments à ne pas manquer.

 

- (Jack) Et vous ne savez pas où on pourrait louer un scooter ?

- (Sam, le regardant avec de grands yeux) Un scooter ?!

- (Jack, mettant ses mains dans ses poches) Ben oui… c’est le meilleur moyen pour se déplacer rapidement dans la ville.

 

            Elle éclata de rire devant son air gamin. Décidément. Il était adorable. Incroyable. Elle avait fait le bon choix. Vraiment. Elle songea avec attendrissement à toutes les petites attentions dont il l’entourait. Avec malice à cette extraordinaire osmose qui les réunissait lorsqu’ils ne faisaient plus qu’un. Et avec amusement à cette capacité qu’il avait à toujours la surprendre et la faire rire. Mais en réalité Ricardo sembla se ranger de l’avis de Jack qui adressa à la jeune femme un sourire triomphant. Il se chargea même de la location. 10 minutes plus tard les deux amants partaient donc en scooter, chacun muni d’un casque.

 

Ils consacrèrent la matinée à visiter la ville. L’après-midi ils se rendirent au Colisée, admirant au passage les arcs de Constantin, de Septime- Sévère et de Titus. Ils visitèrent donc l’amphithéâtre, main dans la main. Tels de parfaits touristes. Ils aimaient ça. Ne plus être le colonel Carter et le général O’Neill. Mais juste Sam et Jack, deux amoureux parmi tant d’autres. Peut-être un peu plus atypiques que les autres parce qu’ayant vécu des choses dont le commun des mortel n’aurait jamais pu soupçonner l’existence. Et peut-être parce que plus conscients du caractère éphémère et fragile de la vie.

Ils déambulèrent longuement sur les gradins et s’arrêtèrent quelques temps pour contempler le majestueux édifice. Ils restèrent enlacés, en silence. Perdus dans leurs pensées. A un moment Jack déposa un baiser dans le cou de la jeune femme qui sourit en penchant légèrement la tête. Elle sourit encore davantage en songeant que deux jours auparavant elle aurait traité de fou quiconque lui aurait prédit qu’elle se retrouverait, 48 heures plus tard, dans les bras de cet homme qu’elle adorait à contempler 2000 ans d’histoire, à Rome.

 

- (Jack, malicieux) Daniel va être vert de rage quand il saurait qu’on est venu ici sans lui et quand il verra les photos de ces veilles pierres…

- (Sam, idem) Je te ferais remarquer que fautes de pierres, sur tes photos il n’y a pratiquement que moi.

- (Jack, déposant un baiser sur sa nuque) Mais c’est parce que tu es bien plus magnifique et bien plus intéressante que tous ces trucs.

 

            Elle sourit à nouveau. Malgré ce qu’il pouvait dire elle savait parfaitement que Jack était quelqu’un de cultivé et qu’il appréciait ces visites « culturelle » et goûtait tout comme elle la beauté de ce qui les entourait.

 

- (Sam) Qu’est-ce qui va plus l’étonner selon toi ? Le fait que tu es pris la fontaine de Trévi en photo ou le fait que je sois dans tes bras sur la photo suivante ?

- (Jack, souriant) Bof, je sais pas…  mais je sais laquelle de ces deux images va faire le tour de la base dès qu’il l’aura en main.

- (Sam, espiègle, toujours dans ses bras) Quoi ? La fontaine ?

 

            Il la retourna vers lui et posa sur elle un regard faussement sévère qui s’adoucit très rapidement. Ses lèvres s’étirèrent d’un sourire tendre et malicieux.

 

- (Jack) Tu sais, je crois qu’on serait en Antarctique ou dans le Sahara, je n’en serais pas moins heureux puisque que je t’aurais toi.

- (Sam, taquine) Tiens, tu vois, ça, ça l’aurait étonné. Le côté romantique de Jack O’Neill. (passant ses mains derrière sa nuque) J’adore ça…

 

            Elle posa doucement ses lèvres sur les siennes et s’en suivit un long baiser. Ils fermèrent tous les deux les yeux, oubliant tout ce qui les entourait. Quand ils rompirent le baiser, ils se sourirent, amusés de constater leur dépendance respective à ce genre de démonstration d’affection.

 

- (Jack, la serrant dans ses bras) Ça c’est une chose dont je ne pourrais pas me passer.

- (Sam) Je ne te le demanderais jamais.

 

 

Forum romain, 19h50

 

            Le soleil se couchait sur les ruines, les nimbant d’une douce lumière ocre et orangée. Les touristes se faisaient rares à cette heure. Le lieu allait bientôt fermer. Sam, une glace à la main, observait le contrebas du forum depuis les hauteurs, accoudée à un petit muret de plus de 2000 ans. Ses cheveux voletaient au vent. Elle replaça une de ses mèches derrière son oreille, les yeux dans le vague. Clac. Bruit caractéristique de la prise de photo par un appareil photo jetable. Elle se retourna vers Jack un sourire aux lèvres. Le général, à quelques mètres d’elle tenait encore l’objet du délit devant son visage. Elle s’adossa contre le muret en secouant la tête, l’air faussement désespérée. Clac.

 

- (Sam, riant, mettant une main devant son visage) Jack ! Arrête ! J’ai l’impression d’être suivie par un paparazzi ! (levant son cornet) Viens plutôt goûter cette glace !

 

            Elle lécha avec délice le petit monticule couleur chocolat en fermant les yeux, un sourire extatique aux lèvres.

 

- (Sam, relevant la tête, le regard malicieux) Hummm… Bacci… J’adore !

 

            Renonçant finalement à la photographier une nouvelle fois, Jack s’approcha de la jeune femme en souriant. Sans prévenir il fondit sur elle, l’attira à lui par la taille et captura sa bouche avec appétit. Tout d’abord surprise, elle se laissa faire et répondit à son baiser avec tout autant de fougue. Quand il la relâcha enfin, elle fit mine d’être fâchée en le regardant de biais.

 

- (Sam) Jack… c’est la glace que tu étais sensé goûter ! Sur son cornet.

- (Jack, espiègle) Mais c’est bien meilleur sur tes lèvres.

 

            Elle lui sourit. Comment résister à un tel sourire ? Comment en avoir même envie ? Elle l’embrassa à son tour puis se retourna et se perdit de nouveau dans la contemplation de la capitale italienne. Jack se glissa derrière elle et l’enlaça. Elle se laissa aller contre son torse et ferma les yeux quand il déposa ses lèvres dans son cou. Ils restèrent ainsi un moment. Ils se sentaient bien comme ça. A leur place. Voilà, c’était ça. Ils étaient à leur place l’un avec l’autre. Comme si c’était leur destin. Etre ensemble. Aucun des deux ne voulait briser la magie de l’instant. C’est la voix d’un gardien qui les ramena sur Terre.

 

- (Gardien, en italien) Excusez-moi, nous allons fermer.

 

            Il avait l’air très gentil. Il pouvait avoir entre 70 et 80 ans. Il leur adressa un sourire complice et paternel. Sam lui répondit en italien également et le remercia. Le vieil homme les gratifia d’un nouveau sourire et s’éloigna. Jack prit la main de la jeune femme et la porta à sa bouche pour l’embrasser.

 

- (Jack) On y va ?

 

            Elle acquiesça et se laissa entraîner alors qu’il passait un bras autour de ses épaules. Elle avait chaud tout d’un coup. Chaud au cœur. Elle ne se rappelait pas avoir été aussi heureuse un jour. Pas depuis son enfance en tous cas. Elle soupira de satisfaction et appuya sa tête contre l’épaule de Jack qui resserra son étreinte. Heureux. C’est ainsi qu’il ce serait défini en cet instant précis. Il était tout simplement heureux. C’était ça le bonheur. Sam, un coucher de soleil… Sam. Il n’avait besoin de rien d’autre. Ils dînèrent dans un petit restaurant à l’ambiance feutré et romantique de la Piazza Venezia puis rentrèrent à l’hôtel. Fatigué par leur journée et par le décalage horaire, ils partagèrent un bain et rejoignirent leur lit pour une nuit très câline et très sensuelle mais malgré tout reposante.

 

Le lendemain ils se consacrèrent aux musées de la ville. Laissant tomber le scooter, ils avaient optés pour une journée calme sachant que le soir ils étaient attendus à l’ambassade. Le matin ils survolèrent les musées capitolins pour consacrer entièrement leur après-midi au musée national romain. Sam dut avouer qu’à son grand étonnement Jack n’avait aucun problème à la suivre dans toutes les galeries. Il s’intéressait réellement aux œuvres et si il rechignait de temps en temps, s’était uniquement dans le but d’obtenir quelques baisers de compensation. Baisers qui lui était donné avec la meilleure des volontés. Ils visitèrent ensuite la Villa Borghese et sa fameuse galerie. La jeune femme s’attardait sur un tableau quand elle sentit un corps se glisser derrière le sien et un souffle chaud caresser sa nuque.

 

- (Jack) Qu’est-ce que c’est ?

- (Sam) « Amour sacré et amour profane ». Le Titien.

- (Jack, toujours derrière elle, penchant la tête) J’aime bien.

- (Sam, se tournant vers lui) Ça va ? Tu ne t’ennuies pas trop ?

- (Jack, faussement vexé) Hey ! Je ne suis pas si inculte quand même ! Je sais apprécier l’art moi aussi. (souriant) Sans doute pas autant que Daniel mais…

 

            Elle rit légèrement et déposa un léger baiser sur ses lèvres.

 

- (Sam) Je sais et c’est tant mieux. Chez Daniel ça tourne à l’obsession. On va y aller de toute façon, c’est moi qui commence à en avoir assez.

 

            Il ne se le fit pas dire deux fois et, la prenant par la main, il l’entraîna rapidement vers la sortie.

 

 

Ambassade américaine, 20h30

 

            Une mercedès noire se gara devant le perron du bâtiment principal. Le groom s’empressa de venir ouvrir la portière et aida une jeune femme blonde à en descendre. Elle le remercia d’un sourire puis prit le bras que lui tendait l’homme qui était lui aussi descendu de la voiture. Sam portait une longue robe bustier noire et blanche et Jack un smoking de circonstance.

 

- (Jack, montant les marches en râlant) Je déteste porter ce genre de truc, j’ai l’air d’un pingouin.

 

            Sam rit puis s’arrêta un instant. Elle l’obligea à se tourner vers lui et examina un instant son air contrit qui la fit fondre. Elle réajusta sa cravate et l’embrassa légèrement sur le nez en se hissant sur la pointe des pieds.

 

- (Sam, malicieuse) Tu fais un pingouin très élégant mon cœur.

 

            Il lui lança un regard blasé qui se transforma vite en regard admiratif et gourmand quand il détailla une nouvelle fois sa tenue.

 

- (Jack) Tu es magnifique. Je suis fier d’être avec toi.

 

            Ils échangèrent un sourire avant de finir de gravir les marches menant au hall d’entrer. A peine avaient-ils passé le seuil qu’Alan se dirigeait déjà vers eux en souriant. Il enlaça Sam et serra vigoureusement la main de Jack. Il semblait réellement ravi de les voir.

 

- (Alan, lui prenant la main et la levant) Sam, tu es superbe ! Comme d’habitude. (à Jack) J’espère que vous mesurez votre chance, général.

- (Jack) Appelez moi Jack. (passant un bras autour de la taille de Sam) Et, oui, j’en ai conscience.

- (Alan, leur faisant signe de le suivre) Venez, vous prendrez bien une coupe de champagne. (à Sam) Marissa sera ravie de te voir. Je ne lui ai rien dit pour l’instant.

 

            Ils bavardèrent un moment avec leur hôte en sirotant du champagne puis il leur présenta quelques personnalités. Sa femme les rejoignit un peu plus tard et fut vraiment ravie de voir Sam. Elle n’était pas ici depuis longtemps et ne connaissait presque personne. Alan les abandonna tous les trois, le temps de remplir ses obligations et Marissa en profita pour leur faire visiter les lieux et les jardins. Les deux femmes s’entendaient très bien et Jack jugea les amis de Sam très sympathiques. Au dîner ils se retrouvèrent tous les quatre à une table et sam et Alan purent évoquer leurs souvenirs de jeunesse.

Ils prenaient chacun un malin plaisir à décrire par le menu toutes les bêtises de l’autre mais toujours avec affection et dans la bonne humeur. Jack avait déjà eu un aperçu de l’adolescence de la jeune femme mais l’entendre raconter par quelqu’un  qui l’avait connu à cette époque était relativement amusant. Il découvrit que, sans être particulièrement délurée, Sam n’avait pas vraiment été une jeune fille particulièrement sage. Alan raconta tous les mauvais tours qu’ils avaient pu jouer aux profs, les courses de motos la nuit, les fêtes étudiantes… Et même la fête inoubliable qu’ils avaient organisée dans une base militaire pour ses 20 ans.

Il était presque minuit quand le repas prit fin. Tous les convives furent invités à passer dans une pièce annexe qui donnait sur les jardins. Un petit orchestre se tenait dans un coin de cette magnifique salle au plafond richement travaillé. Quelques couples se formèrent sur la piste improvisée. Jack en profita pour inviter Sam et ils s’excusèrent auprès de leurs hôtes. Une fois au milieu de la salle le général enlaça la jeune femme, une main sur sa hanche et l’autre sur la sienne, sur son propre torse. Elle glissa sa deuxième main sur l’épaule de son cavalier et posa sa tête au creux de son cou. Ils se balançaient lentement au rythme de la musique.

 

- (Sam) Alors cette soirée ?

- (Jack) Pleine d’intérêt. (malicieux) J’ai appris que tu n’étais pas si sage que ça à 18 ans, que tu avais un goût prononcé pour la vengeance, et qu’il ne valait mieux pas te contrarier. Et mis à part que cette cravate me gêne je vis le moment pour lequel j’ai survécu jusqu’à présent : danser avec la plus belle femme de la soirée… que dis-je, du monde, de l’univers !

 

            Elle rit doucement dans son cou. Il sourit, il avait atteint son but.

 

- (Jack, continuant sur le même ton) Sérieusement, ça aurait pu être pire. Le dîner était délicieux, tes amis sont très bien et même si je comprends rien à tout ce que ces gens racontent autour de moi ils m’ont l’air fort sympathiques.

 

            Elle fut secouée d’un nouvel éclat de rire et releva la tête vers lui, un magnifique sourire aux lèvres.

 

- (Jack, l’observant en souriant) Et voilà, maintenant cette soirée est parfaite.

 

            Elle l’embrassa doucement.

 

- (Sam, malicieuse) Maintenant elle est parfaite.

 

            Ils dansèrent encore un moment avant de prendre congé. Alan insista pour qu’ils fussent raccompagnés en voiture et leur fit promettre de lui réserver une demi-journée avant leur départ. Les aux revoirs de Marissa furent tout aussi chaleureux et ils quittèrent finalement l’ambassade sur les coups de deux heures de matin.

 

            Le lendemain – ou plus tard dans la matinée – Sam ouvrit les yeux la première. Il était à quelques minutes près 11 heures 20. Elle sourit immédiatement en constatant qu’elle était à moitié allongée sur Jack et qu’il la maintenait contre lui en l’enveloppant de ses deux bras. Elle entreprit de le réveiller en déposant de légers baisers sur son visage, dans son cou et sur son torse. Elle sut qu’elle était arrivée à ses fins quand elle fut basculée sur le côté et qu’elle rencontra un regard noisette et rieur.

 

- (Jack, souriant) Alors ? On m’attaque pendant mon sommeil ?

 

            Elle se contenta de passer sensuellement sa langue sur ses lèvres, accompagnant son geste d’un regard suggestif. Répondant à l’invitation, Jack captura ses lèvres d’un baiser passionné accompagné de caresses tout aussi intenses. Ses mains contournaient habilement tout ce qui aurait pu les gêner dans leur progression tandis que Sam se cambrait vers lui en enroulant ses jambes autour de ses hanches, lui faisant définitivement perdre la tête. Leurs habits s’effacèrent rapidement, gagnant le sol les uns après les autres. Les deux amants entamèrent de longs ébats, se fondant l’un en l’autre, se mêlant avec délice encore et encore…

 

A 14 heures ils sortirent enfin de leur chambre pour aller déjeuner. Comme le fit remarquer très justement Jack avec une lueur espiègle dans le regard, le sport ça creuse. Après un repas conséquent ils s’accordèrent une nouvelle sieste. Sieste durant laquelle ils ne dormirent pas beaucoup, ayant trouvé une occupation plus… plaisante. Et ce n’est que vers 17 heures qu’ils se décidèrent à quitter l’hôtel. Ils visitèrent quelques églises, admirèrent le Panthéon puis finirent par se promener sans but précis. Sam entraîna le général dans diverses boutiques de souvenirs et ils s’amusèrent beaucoup à en choisir pour Daniel, Teal’c et Cassandra.

Ce fut l’occasion de beaucoup d’éclats de rire, de grimaces et d’enthousiasme. Ils choisirent finalement un superbe masque vénitien pour la jeune fille, un tee-shirt et une casquette « I love Roma » pour le jaffa et un ensemble des plus importants monuments de la ville en plâtre pour l’archéologue. Ces décisions donnèrent même lieu à diverses courses poursuites autour de fontaines célèbres, notamment quand Sam se permit d’émettre un doute quand à la qualité du bon goût de Jack. Il finit par la rattraper et lui infliger uns horrible séance de chatouilles comme punition et elle s’acquitta bien volontiers du dédommagement qu’il réclamait, à savoir un baiser.

            Vers 23 heures 30, Jack passait le seuil de la suite en tenant Sam dans ses bras telle une jeune mariée. Il referma la porte d’un savant coup de pied. La jeune femme riait de bon cœur, amusée par le comportement enfantin de son amant. Le général traversa le salon, son précieux fardeau contre lui et le déposa avec beaucoup de délicatesse sur le lit. Quand il voulut se redresser, elle l’en empêcha et l’attira à elle en glissant ses deux bras graciles autour de sa nuque, emprisonnant ses lèvres des siennes. Il ne résista pas et se laissa aller à l’humeur coquine de la jeune femme.

 

 

Le lendemain, 12h10, basilique Saint-Pierre

 

            Les deux militaires arpentaient la nef centrale de l’édifice, Sam accrochée au bras de Jack, échangeant des regards complices et malicieux. Ils finirent cependant par lever les yeux afin d’admirer la beauté des murs et des plafonds. Ils firent le tour des différentes chapelles et s’arrêtèrent devant l’incontournable Pietà de Michel-Ange. Ils décidèrent ensuite d’aller déjeuner avant de visiter le Vatican dans son ensemble. Ils dénichèrent un charmant petit restaurant et s’y installèrent. Quand le serveur vint prendre leur commande il adressa quelques mots à Sam qui rougit légèrement avant de répondre par la négative. L’homme sourit et lui lança une dernière phrase avant de s’éloigner.

 

- (Jack) Qu’est-ce qu’il a dit ?

- (Sam, détournant les yeux, souriant malgré elle) Rien d’important.

- (Jack, tout d’un coup suspicieux) Il ne t’a pas dragué au moins ?

- (Sam, amusée) Non ! (devant son regard) Il m’a demandé si nous étions en lune de miel. Je lui ai répondu que non et (elle commença à rire) il m’a dit qu’il ne fallait pas désespérer. (se mordant la lèvre pour ne pas éclater de rire) C’est tout.

- (Jack, souriant à son tour) Je vois… Et alors ? Ça te plairait ?

- (Sam, faisant mine de ne pas comprendre) De quoi ? D’être ici en lune de miel ? Je ne crois pas que ça changerait grand chose…

- (Jack, malicieux) Non d’être en lune de miel avec moi.

- (Sam, idem) Donc tu es en train de me demander si j’aimerais partir en lune de miel avec toi ?

- (Jack, du tac au tac) Non, je suis en train de te demander en mariage.

- (Sam, légèrement ironique) Très drôle…

- (Jack) Mais je suis sérieux.

 

            Elle le fixa un moment, comme pour le sonder. Il avait vraiment l’air sérieux. Très sérieux même. Donc… Donc il venait de la demander en mariage. Bien. Point positif : elle ne s’était pas encore évanouie. Point négatif : ça pouvait encore venir. Il venait de… Mon dieu ! Etre la femme de Jack O’Neill. Est-ce qu’elle en avait envie ? Evidemment. Est-ce que ce n’était pas trop tôt ? Si on tenait compte des 8 dernières années, non. Si on ne considérait que les 4 derniers jours… non plus. C’était certainement son vœu le plus cher. Juste après « Etre avec Jack O’Neill ». Ex aequo avec « Sauver le monde une bonne fois pour toutes et qu’on n’en parle plus. ». Elle ne voyait pas son avenir sans lui.  Fonder une famille avec lui. Finir sa vie à ses côtés. C’était tout ce qu’elle désirait. Alors…

 

- (Sam) Attends, tu es vraiment sérieux ?

 

            Il prit sa main dans la sienne, le regard grave. Oh - Mon – Dieu ! Elle pâlit significativement et déglutit péniblement.

 

- (Jack) Samantha Carter, voulez-vous devenir ma femme ?

 

            Elle ouvrit la bouche mais ne put émettre aucun son. Jack O’Neill. En train de lui demander sa main. Elle se demandait comment elle faisait pour réussir à continuer de respirer. Maintenant répondre. Il avait air un peu inquiet quand même.

 

- (Sam, dans un souffle) Oui.

- (Jack, toujours à genoux) Oui ? Tu es sûre ?

- (Sam, souriant) Oui.

- (Jack) Tu ne veux pas un peu de temps pour réfléchir ?

- (Sam, espiègle) Tu aurais préféré que je dise non ?

- (Jack) Non ! Donc c’est… ?

- (Sam) Oui.

 

            Il sourit largement et se pencha pour prendre son visage entre ses mains et l’embrasser tendrement. Voilà, ça y était. Elle était la femme la plus heureuse du monde songea t’elle en savourant son baiser. Madame Samantha O’Neill. Elle allait devenir madame Samantha O’Neill. Elle avait dit oui ! Il n’en revenait pas. Elle avait dit oui. Un peu plus et il allait sauter dans tous les sens en hurlant de joie. Mais bon, il restait toujours Jack O’Neill. Il accentua la pression de ses lèvres contre les siennes puis se recula doucement.

 

- (Jack, dans un murmure) Je t’aime.

 

            Un peu plus et elle aurait pleuré. Mais non. Pas là. Elle ne le voulait pas. Elle se contenta de lui sourire. Le serveur qui lui avait parlé juste avant lui adressa un clin d’œil, le pouce levé en signe de victoire. Elle sourit encore plus.

 

 

Galerie des cartes de géographie, Vatican, 15h45

 

            Sam et Jack marchaient enlacés, ne prêtant plus guère d’attention à quoi que ce soit depuis le déjeuner. Depuis qu’il l’avait demandé en mariage. Depuis qu’elle avait dit oui. Pourtant la salle qu’ils traversaient était magnifique. Les cartes qui décoraient les murs étaient splendides. Mais ils ne les voyaient pas. Ils ne voyaient rien. Juste eux. Plus rien n’existait autour. Parce que plus rien d’autre n’avait d’importance. Ils continuèrent à déambuler dans les salles. La galerie des tapisseries. La galerie des candélabres. La salle du Bige. La chapelle Sixtine… Tout ça était perdu pour eux. Mais ça n’avait aucune importance.

 

- (Jack, soudainement) Quelle heure est-il ?

- (Sam, surprise) 17 heures 30. Pourquoi ?

- (Jack, l’entraînant vers la sortie) Bien, il n’est pas trop tard. Viens.

 

 

Via Venetto, 18H

 

- (Sam) Jack, tu pourrais au moins me dire où on va !

- (Jack, s’arrêtant devant une boutique) Là, c’est parfait.

- (Sam) Cartier ? Mais qu’est-ce que tu veux qu’on fasse chez…

 

            Oh – Mon – Dieu ! D’accord, elle évoquait Dieu peut-être un peu trop souvent ces temps-ci. Mais il fallait la comprendre. Cartier. Une bijouterie. Le lien n’était pas trop compliqué à établir. Et puis après tout elle avait dis oui. Donc, effectivement, c’était la suite logique des choses. Seulement… Seulement, c’était « rapide ». C’était très bien. Pas trop rapide. Mais rapide quand même. Et tellement surréaliste. Elle et lui dans une bijouterie. Pour acheter sa bague. La bague qu’il allait lui offrir… Elle n’eut pas le temps de réfléchir plus longuement que Jack l’entraînait déjà à l’intérieur.

            L’idée lui était venue en observant le visage de Sam illuminé par un sourire alors qu’elle contemplait la voûte peinte par Michel-Ange. Et puis cette idée avait fait son chemin. Elle avait répondu oui. Pour tout dire il aurait aimé pouvoir lui passer immédiatement une bague au doigt, comme il se le devait. Mais il n’avait pas prévu ça. Pas si vite en tous cas. Et maintenant il voulait une preuve matérielle. Il avait besoin d’une preuve matérielle. Pour elle. Pour être sûr qu’il ne rêvait pas. Qu’elle était bien à lui. Pas dans le mauvais sens du terme, non. Mais comme deux personnes peuvent s’appartenir quand elles ne vivent qu’à travers l’autre.

            40 minutes plus tard ils ressortaient. Le général avait une idée très précise de ce qu’il désirait. De ce qu’il désirait pour elle. Une bague en or et or blanc. Délicate, élégante, simple mais belle, aux courbes douces. Comme elle. Avec un diamant. Pas trop imposant et finement ciselé. Ils avaient du le commander mais devant l’insistance et le charisme d’O’Neill, le vendeur leur avait promis de l’avoir dans les 24 heures et même de la leur livrer à l’hôtel.

 

- (Jack, attirant Sam à lui, râlant pour la forme) 24 heures, c’est long !

- (Sam, amusée) Il a fait ce qu’il pouvait. (taquine) Il faut dire que tu es un peu compliqué.

- (Jack, souriant) pas du tout. Je veux juste une bague parfaite pour la femme de ma vie. Il peut comprendre ça, non ?

- (Sam) Oh, je crois qu’il l’a très bien compris mais ce n’était peut-être pas la peine de…

- (Jack, passant ses bras autour de sa taille) Ahhhhh… je ne veux rien savoir. Le plus important c’est qu’elle te plaise.

- (Sam) Je vais l’adorer. Elle sera magnifique. Mais je l’aurais aimé de toutes façons.

- (Jack, l’embrassant sur le front) Je sais.

- (Sam, espiègle) Donc maintenant nous sommes… fiancés ?

 

            Il acquiesça avec un petit sourire charmeur.

 

- (Sam) Ça se fête, non ?

- (Jack) Evidemment. (malicieux) Champagne ?

- (Sam, idem) On rentre à l’hôtel ?

- (Jack, emphatique) Après vous colonel…

 

 

Le lendemain, 18h20, sur une plage, près d’Ostie (25 kilomètres de Rome)

 

            Jack, lunettes de soleil vissées sur le nez, était assis nonchalamment sur le sable fin, à quelques mètres de la mer. Sam, allongée, la tête posée sur ses cuisses, souriait à l’une de ses plaisanteries. Alan et Marissa se tenaient près d’eux dans une position très similaire. L’ambassadeur étaient venus les chercher le matin même en voiture et leur avait proposé cette excursion. Ils étaient passés par Ostie, ancien port de Rome. Ils avaient visité la petite ville, ses thermes et ses bains de teinture. Leur déjeuner avait constitué en quelques sandwichs. Après avoir marché un moment le long de la plage ils avaient décidé de s’offrir une pose et paraissaient depuis une petite heure.

 

- …

- (Alan) Donc vous repartez demain ?

- (Sam, malicieuse) Oui, enfin... moi je pourrais rester.

- (Jack, idem) Ah oui ?

- (Sam) Oui, mon supérieur m’a donné deux semaines de vacances…

- (Jack, en levant ces lunettes) Je le trouve bien laxiste cet homme.

- (Sam, souriant) Pas du tout. Il est horrible.

 

            Jack réagit au quart de tour et entreprit de chatouiller la jeune femme. Elle se redressa en riant et finalement, après une courte bataille, elle réussit à le renverser en arrière. Ne l’entendant pas de cette oreille, il inversa les rôles de façon à lui voler un baiser. Elle le fit basculer à son tour et s’étendit à moitié sur lui, la joue contre son torse. Il l’embrassa sur le front en souriant et l’enveloppa de ses bras. Il adorait ça. Cette complicité, cette tendresse entre eux. Ils ne vivaient plus que pour ces moments.

 

- (Sam, répondant finalement à Alan) On repart demain soir.

- (Marissa, amusée) Ça a été un peu court comme séjour, non ?

- (Jack, caressant la main de Sam posé sur son ventre) Non, c’était… parfait. Mais on reviendra sûrement.

- (Sam, levant légèrement la tête) Ah oui ?

- (Jack, plaisantant) En pèlerinage.

 

            Elle sourit, tout comme leurs amis, et ferma les yeux un instant.

 

- (Sam) C’est réellement une ville magnifique. Vous avez de la chance d’y habiter.

- (Alan) Mais je ne vais y rester que 4 ans. Tu connais le principe… En tous cas la prochaine fois vous viendrez à la maison. Même avec Daniel et Murray. Nous avons toute la place qu’il faut.

- (Marissa) Ça me ferait vraiment plaisir.

- (Sam) Ce sera avec joie mais vous pourrez toujours venir nous voir à Colorado Springs en attendant. (grimaçant) C’est moins joli qu’ici mais ça a son charme…

- (Alan, plaisantant) Oh, mais on viendra, comptes sur nous ! (lui lançant un clin d’œil) Rien que pour assister au mariage. Je ne veux pas manquer ça !

 

            Sam rougit légèrement et baissa les yeux, mal à l’aise. Le mariage… ils n’en avaient pas vraiment discuté. Ils avaient bien sûr fêté dignement leurs « fiançailles » mais ça ne restait que des fiançailles. Ils n’avaient pas évoqué réellement le mariage. C’était quelque chose d’abstrait pour le moment. Le futur. Mais l’entendre  de la bouche d’Alan lui donnait un côté concret auquel elle n’avait pas encore réfléchi, perdue dans l’euphorie des derniers jours. Jack sembla comprendre ses appréhensions et se chargea de répondre tout en caressant le bas du dos de la jeune femme avec son pouce.

 

- (Jack) Bien, sûr, on vous enverra un faire part.

- (Alan, pour taquiner Sam) Bientôt ?

- (Sam, le fusillant du regard) Alan !

 

            Marissa aussi gratifia son mari d’un regard noir. Jack ne se démonta pas pour autant

 

- (Jack) Bientôt, oui. Peut-être pas immédiatement. Mais bientôt.

- …

- (Marissa, relançant la conversation) Et si on dînait en ville ce soir ?

- (Sam) Ok, (souriant) mais pas italien…

- (Alan) Pas de problème, il y a un chinois génial à deux rues de chez nous. Ça vous dit ?

- (Jack) Je suis d’accord. Sam ?

- (Sam, riant dans son cou) J’ai hâte de te voir à l’œuvre avec des baguettes !

- (Jack) Hey ! Ne te moque pas, je suis très habile de mes mains.

 

            Sam éclata de rire, bientôt suivie par Alan et Marissa qui se contenait tant bien que mal. Le général ne réalisa pas tout de suite la cause de cette euphorie collective. Mais quand il comprit le double de sens de sa phrase il se racla la gorge, gêné.

 

- (Sam, susurrant à son oreille) Mais je n’en ai jamais douté…

- (Alan, se levant) Bon, c’est pas tout ça mais il va être six heures et demie. On a encore presque une heure de route donc il va falloir y aller.

 

            Les autres acquiescèrent et se levèrent à leur tour. Ils regagnèrent la voiture. Alan et Marissa marchaient devant. Sam et Jack un peu en arrière. Main dans la main, en chahutant gentiment.

 

 

20H, Giardino di Michelangelo, restaurant chinois, Rome

 

            Les quatre américains était assis en terrasse et dînaient en discutant et en plaisantant dans la bonne humeur générale. Les deux hommes faisaient face aux deux femmes. Leurs mésaventures avec les baguettes déclanchaient de fréquents éclats de rire. Sam et Jack enflammaient l’atmosphère en multipliant les regards appuyés et les caresses furtives. Ils se faisaient goûter leurs plats respectifs en affichant de petits sourires espiègles.

 

- …

- (Alan, levant sa fourchette, à Sam) Oh, et tu te rappelles la fois où avait été piqué des bouteilles dans la réserve du général Adams ?

- (Sam, riant) Oui, on avait failli se faire prendre parce que Carol avait eu un fou rire et elle ne pouvait plus s’arrêter.

- (Jack, haussant les sourcils) Dans la réserve du général ?

- (Sam, expliquant) C’était une sorte de bizutage…

- (Alan) En tous cas on c’était bien amusé !

- (Sam, souriant) Tu parles ! Tu avais la trouille ! On a du te laisser près des quartiers des officiers !

- (Alan, idem, se défendant) Je montais la garde !

- (Sam) Bien sûr… (malicieuse) caché dans un placard ?

- (Alan, lui lançant sa serviette) Hey ! Je n’étais pas caché !

- (Sam, le regard brillant) Et la fois où tu étais entré chez moi par la fenêtre ?

- (Alan) Ne m’en parle pas ! J’ai cru avoir une crise cardiaque quand j’ai entendu ton père arriver. (aux deux autres) Quand j’ai voulu redescendre je me suis pris les pieds dans le treillage et je me suis aplati lamentablement sur la pelouse.

- (Sam, éclatant de rire en secouant la tête) Tout dans la discrétion.

- (Alan) Tu peux parler toi, parce qu’à notre mariage…

- (Sam) Ça ne compte pas, j’avais un peu bu. (prenant Marissa à témoin) J’étais pas si terrible que ça ?

- (Marissa, souriant) Non, juste terriblement sexy. Tu as réussi à déstabiliser tous les garçons d’honneur et même mon témoin !

- (Sam, levant les mains en signe d’impuissance) C’était indépendant de ma volonté. Et puis ce n’est pas de ma faute si il avait égaré les alliances.

- (Marissa, amusée) Moi j’ai beaucoup aimé quand vous avez dansé la salsa.

- (Sam) N’est-ce pas ?

- (Alan) Et la fête pour mes trente ans ? Ça c’était génial ! (à Jack) On avait fait ça à l’observatoire de Washington.

- (Marissa, échangeant un regard complice avec Sam) Tu dis ça parce que tu n’étais pas là à mon enterrement de vie de jeune fille.

 

            Les deux jeunes femmes pouffèrent et Alan sembla légèrement suspicieux. Jack, lui suivait tous ces échanges avec intérêt. Du moment que cela concernait la vie de Sam, ça l’intéressait. Il ne connaissait pas grand-chose de sa vie en dehors de la base. Il en savait plus depuis un moment bien sûr. Depuis qu’ils étaient ici et qu’ils échangeaient leurs souvenirs tout au long de la journée. Mais il était toujours heureux d’en apprendre davantage.

 

- (Alan) Comment ça ?

- (Marissa, se mordant la lèvre) Disons que j’ai appris que les militaires étaient assez doués en ce qui concerne le strip-tease… et j’ai compris pourquoi Sam s’était engagée dans l’armée…

- (Jack, avec un léger sourire) Ah oui ?

- (Sam, soudain un peu gêné, éludant la question d’un geste de la main) Longue histoire… je t’expliquerais.

- (Jack, malicieux) Mais j’y compte bien.

 

            Le reste de la soirée se passa de la même façon, dans une ambiance très détendue. Alan et Marissa raccompagnèrent ensuite les deux militaires jusqu’à leur hôtel. Ils se séparèrent avec chaleur. Puis Sam et Jack rentrèrent dans le hall. Ils furent immédiatement interceptés par un Ricardo souriant qui leur remit un élégant petit sac « Cartier ».

 

 

Le lendemain matin, suite 410 10h30

 

            Après une nuit des plus… animées, ils avaient pris un petit déjeuner conséquent dans leur chambre. A présent, Sam, en nuisette était allongée à plat sur le lit, le buste légèrement relevé et les pieds battant l’air derrière elle. Elle avait la tête au pied du lit et contemplait rêveusement la bague passée à son annulaire. Jack sortit de la salle de bain, uniquement revêtu d’une serviette ceinte autour de ses reins. Il fit pencher le lit quand il grimpa dessus et rampa jusqu’à la jeune femme. Lorsqu’il arriva à son niveau, il caressa lentement son épaule, faisant tomber la bretelle de son vêtement. Elle sourit quand il déposa de brûlants baisers sur la peau de son épaule et de sa nuque.

 

- (Jack, à son oreille) Qu’est-ce que tu fais ?

 

            Elle pencha légèrement la tête quand il embrassa délicatement le lobe de son oreille.

 

- (Sam) Je réfléchissais.

- (Jack, l’embrassant dans le cou) A quoi ?

- (Sam) A nous. Et aussi, je me demandais à quelle heure part notre avion.

- (Jack, continuant ses « tortures ») A 17 heures.

- (Sam) Hummm… (espiègle) donc on a un peu de temps pour…

- (Jack, idem) Pour ?

 

            Elle se retourna et se retrouva sous Jack, qui se tenait sur ses bras, une main de chaque côté de son corps. Elle redessina du doigt les courbes de ses muscles avant de faire remonter ses mains sur ses épaules et de finalement les nouer derrière sa nuque.

 

- (Sam, lascive) Je ne sais pas… (rapprochant son visage du sien) Je pensais qu’on pourrait… discuter. On ne pourra pas le faire dans l’avion…

- (Jack, contre ses lèvres) Oui… (l’embrassant) discuter… (entre deux baisers) ça c’est bien…

 

            Rapidement sa serviette ne fut plus qu’un souvenir. Tout comme la tenue de Sam. Ils se donnèrent l’un à l’autre une nouvelle foi, sans aucune retenue. Plusieurs heures plus tard ils finissaient de boucler leur valise, un grand sourire aux lèvres. Ils ne regrettaient rien, sauf peut-être de quitter cette ville où ils avaient à présent tant de bons souvenirs. Cette semaine resterait gravée à jamais dans leur mémoire. Mais ils n’avaient pas peur du retour. Maintenant ils étaient ensemble. C’était tout ce qui comptait. Et rien ne changerait ça. En partant, ils ne manquèrent pas de saluer Ricardo et c’est Alan qui les conduisit à l’aéroport.

 

 

Dans l’avion, 20h30 heure romaine (soit 10h30 am US)

 

            Dans la même position qu’à l’allée, ils regardaient le film qui passait à l’écran. Coup de Foudre à Notting Hill. Elle avait du le voir une bonne dizaine de fois. Elle l’avait en DVD. Elle l’adorait. Un bon film romantique. Ça ne demandait aucune forme de réflexion. Ça détendait. Sans compter qu’il y avait Julia Roberts – son actrice fétiche – et Hugh Grant. Et là, le regarder dans les bras de Jack, une coupe de champagne à la main… Ça  lui donnait une dimension magique. Maintenant c’est de ça qu’elle se souviendrait quand elle le regarderait à nouveau. Ce qui ne marquerait pas d’arriver. Elle se connaissait.

 

- (Jack, caressant son annulaire qui portait la bague) Tu es heureuse ?

- (Sam, souriant) Oui.

- …

- (Jack) Tu sais, pour le mariage, je ne veux pas te brusquer. On a tout notre temps.

- (Sam, se tournant vers lui, malicieuse) Oui, enfin, on va peut-être éviter d’attendre encore 8 ans…

- (Jack, après quelques secondes de réflexion) Mai. Ça serait bien en mai, non ? Ça nous laisse 8 mois.

 

            Adorable. Jack O’Neill planifiant leur mariage…

 

- (Sam, riant) Oui. Mai, ça me plaît bien.

- (Jack, visiblement content de lui) Donc on dit mai ? Et on fera ça où ? Non, parce que tu sais, il faut s’y prendre à l’avance et…

 

            Elle le fit taire en capturant ses lèvres, ne sachant pas très bien si il était sérieux ou si il plaisantait. Elle vota pour sérieux. Elle l’avait découvert très différent de ce qu’elle imaginait – ou du moins de ce qu’elle connaissait – durant cette semaine. Et cette facette de lui, lui plaisait énormément. Ça ne l’étonnait pas vraiment. Pour sa part, il se surprenait lui-même. Mais avec elle, il se sentait… euphorique. Tout le temps. Il avait envie de se marier avec elle. Qu’elle devienne madame O’Neill. Mais il voulait avant tout qu’elle soit heureuse bien sûr. Et elle avait l’air de l’être. Il répondit à son baiser avec un plaisir non dissimulé.

            Ils arrivèrent à Colorado Springs à 18h30, heure locale et se rendirent directement chez Sam d’un commun accord. Ils passèrent tout d’abord chez Jack pour déposer ces affaires sales et en prendre des nouvelles puis prirent sa voiture pour se rendre chez la jeune femme. Sous le coup du décalage horaire ils étaient un peu déboussolés. Ils grignotèrent un petit peu, discutèrent puis se couchèrent finalement vers 21 heures.

 

 

Chambre de Sam, le lendemain, 7 heures

 

            Sam fut tirée du sommeil par la sonnerie du réveil. Elle émit un grognement et tendit la main pour faire taire le coupable. Elle voulut ensuite s’étirer mais deux bras autour de sa taille l’en empêchèrent. Le corps chaud derrière elle gémit et remua légèrement. Deux lèvres se posèrent sur sa nuque. Un nez effleura son cou. Elle sourit et se retourna sans ouvrir les yeux. De sa bouche, elle chercha celle de son amant et sut qu’elle l’avait trouvée quand un souffle chaud se mêla au sien. S’en suivit un long baiser. Les deux bras se resserrèrent autour d’elle. Elle rouvrit finalement ses paupières pour rencontrer un tendre regard chocolat.

 

- (Sam) Jack… C’est l’heure de se lever.

 

            Il enfouit son visage dans le cou de la jeune femme en collant son corps contre le sien. Elle se mordit la lèvre en tentant de résister à la tentation de se laisser aller à des pensées quelque peu… lubriques.

 

- (Jack) Mmmm… non… je suis trop bien, là…

- (Sam, le repoussant gentiment) Jack… Tu vas être en retard à la base.

 

            Faisant la sourde oreille il commença à préciser certaines de ses caresses. Elle adopta donc une autre tactique.

 

- (Sam, à son oreille) Si tu vas prendre ta douche maintenant, je t’accompagne…

- (Jack, levant la tête vers elle, souriant) Serait-ce du chantage ?

- (Sam, malicieuse) Non, en l’occurrence ça relèverait plutôt de la corruption.

- (Jack, idem) Punissable par la loi donc…

- (Sam) Jack, tu vas vraiment finir être en retard. (avant qu’il ne la coupe) Et nous n’aurons plus le temps de prendre cette douche.

- (Jack, fronçant les sourcils) Mais toi, tu vas être en retard aussi ?

- (Sam) Non, moi j’ai encore une semaine de vacances… (devant son air effaré) Je retournerais à la base dans un jour ou deux. Ça va faire trop suspect sinon. (pour elle-même)  Bien que techniquement on n’ait pas besoin de se cacher…

- (Jack, désemparé) Tu ne seras pas à la base avec moi aujourd’hui ?

- (Sam, amusée) Et non ! (l’embrassant tendrement) Mais si tu es sage, tu auras le droit de revenir ce soir.

 

            Il finit par capituler et après une – longue et au combien agréable – douche à deux, il se prépara à partir.

 

 

Entrée, maison de Samantha Carter 7h50

 

            Les deux amants étaient enlacés dans l’entrée. Sam ne portait pour tout vêtement qu’une chemise de Jack. Elle se détacha de lui, en grand sourire aux lèvres et le poussa vers la porte. Il ne semblait pas décidé à partir. Avec ses petits yeux de chien battus… elle se serait volontiers laissée tenter mais elle savait qu’il devait rejoindre la base. Elle devait donc se montrer ferme. Ouais, plus facile à dire qu’à faire. Surtout quand on est face à un homme qu’on adore. Et qui, pour ne rien gâcher, est terriblement sexy et persuasif. De la volonté, elle n’en manquait pas habituellement mais là…

 

- (Sam, ouvrant  la porte, riant) Allez, dehors !

- (Jack, suppliant) Sam…

 

            Elle repoussa fermement une main baladeuse et le mit presque dehors.

 

- (Jack, espiègle) Hey, tu es dure ! Tu ne te rends pas compte de la torture que j’endure !

 

            Oh si, elle se rendait compte. Plus qu’il ne pouvait l’imaginer. Elle qui aurait tout donné pour se blottir dans ses bras, lui arracher ses vêtements et… Stop !

 

- (Sam) Général…

- (Jack, soupirant) Ok, ok. J’ai compris. Tu en as déjà marre de moi et tu me chasses.

- (Sam, lui donnant un léger coup sur l’épaule) Imbécile !

 

            Il sourit et lui glissa quelque chose dans la main avant de se pencher vers elle. Les battements de leurs cœurs s’accélérèrent quand leurs lèvres s’effleurèrent. Jack ne s’arrêta pas et, contournant sa bouche, il dirigea vers la sienne vers son oreille, lui tirant un léger gémissement de frustration.

 

- (Jack, à son oreille) Je te donne mes clefs, si tu veux faire un tour. (s’écartant et prenant délicatement son visage dans ses mains pour l’embrasser) Je te rejoindrais là-bas à 19 heures… si tu veux bien.

 

            Bien sûr qu’elle voulait bien. Il lui confiait ses clefs. Sa maison. Il n’en voyait peut-être pas la symbolique mais elle oui. Elle lui donna un dernier baiser avant de refermer lentement la porte sur lui.

 

- (Sam, avec un sourire en coin) Ne soit pas en retard…

 

            Oh non, il n’allait pas être en retard… Il allait sans doute même ne penser qu’à ça durant toute la journée. Il resta un instant sur le palier, un sourire indélébile sur les lèvres puis rejoignit sa voiture le cœur léger et de d’humeur étrangement – ou peut-être pas – enjouée. Plus vite parti, plus vite rentré. C’était bien connu. Et rentrer vite c’était son unique préoccupation. Toute une journée loin de Sam… comment avait-il pu supporter ça auparavant ? Bien sûr elle partirait encore en mission mais ce n’était pas pareil. Enfin, il avait au moins la satisfaction de savoir qu’à son retour elle serait là, chez lui. Sam chez lui comme si elle était chez elle… C’était la réalisation d’un de ses rêves les plus récurrents et les plus précieux.

 

 

Chambre de Sam, 8H

 

            La jeune femme se jeta à plat ventre sur le lit et s’étira avec délectation avant d’enfouir son visage dans l’un des oreillers. Son odeur. Elle prit une grande inspiration. Son odeur, tout autour d’elle. Mon dieu comme elle adorait ça ! Son odeur sur elle. Dans son lit. Elle passa ses bras autour d’elle. Sa chemise. Mmmm… Elle se lova dans les draps en souriant. Dire que une heure auparavant « il » était là, avec elle. Elle avait l’impression d’être revenue à ses 18 ans. Voir 17. Ou même 16. Elle ferma les yeux et se laissa aller à la sensation de bien être qui l’envahissait. Elle se remit sur le dos et plaça sa main au-dessus de sa tête afin de pouvoir contempler une nouvelle fois sa bague.

Superbe. Dans six mois elle serait madame O’Neill. Six mois. Samantha O’Neill. Un sourire étira ses lèvres malgré elle. Elle était pathétique. Oui, mais elle s’en fichait comme de sa première chaussette. Parce qu’elle était heureuse aujourd’hui. Totalement et complètement heureuse. Plus qu’elle n’aurait jamais pu l’espérer. Ni même l’imaginer. Alors que lui importait d’être pathétique ? Elle se rendormit peu après et ne se réveilla que vers 10 heures 30, pleine de punch. Elle s’habilla avec entrain, se maquilla avec soin puis partit faire quelques courses et déposer les pellicules à développer.

 

 

Salon, 13H

 

            La musique de « It’s raining men » résonnait dans toute la pièce. Sam se trémoussait dynamiquement au rythme de la chanson, une canette à la main, quand le téléphone retentit. Immédiatement elle baissa le son et se précipita sur l’appareil.

 

- (Sam) Oui ?

- (X) C’est moi.

- (Sam, souriant) Jack ? (un peu inquiète) Il y a un problème ?

- (Jack) Non.

- (Sam, fronçant les sourcils) Alors pourquoi tu appelles ?

- (Jack) Je voulais juste entendre ta voix. Tu me manques…

 

            Elle sourit, attendrie. Qui aurait cru que le général O’Neill pourrait un jour prononcer de telles paroles ? Sûrement pas elle. C’était très agréable à entendre toujours.

 

- (Sam) Et sinon ? Tout c’est bien passé ce matin ?

- (Jack, pas trop convaincu) Mouais… la routine. Il ne s’est pas passé grand-chose durant cette semaine. (baissant la voix, malicieux) Moins qu’à Rome en tout cas.

 

            Elle rit doucement, tordant le fil du téléphone entre ses doigts. Qu’est-ce qu’elle disait… une véritable adolescente !

 

- (Jack, continuant sur le même ton) J’ai déjà failli quitter la base au moins trois fois depuis que je suis arrivé. (encore plus bas, sensuel) J’ai envie de te sentir contre moi, de t’embrasser, de te faire l’amour…

 

            Surprise, elle manqua de recracher la gorgée de boisson qu’elle venait de prendre. Elle fut ensuite prise d’une quinte de toux qui se transforma en éclat de rire. Ah non, elle venait de trouver encore plus surprenant qu’un « tu me manques » de sa part. Objectivement, ce n’était pas déplaisant. En tous cas elle pourrait s’y habituer très vite… Et, de son côté, elle devait bien avouer que l’idée d’un petit corps à corps avec lui… Mmmm… Non, elle ne devait pas penser à ce genre de chose. Elle ne tiendrait pas l’après-midi dans ces conditions. Mais si il voulait jouer à ça, ils seraient deux à jouer.

 

- (Sam, charmeuse) Moi aussi. D’ailleurs j’allais prendre un bain. Si tu veux venir…

 

            Pieux mensonge. Aucun bain n’était prévu à son planning mais c’est la première chose à laquelle elle avait pensé. Il y eut un blanc à l’autre bout du fil. Le général sembla déstabilisé et se racla finalement la gorge au bout du quelques secondes.

 

- (Jack, dans un soupir) Tu te rends compte, un peu de ce que tu me fais endurer ?

- (Sam) Hm mm… oui.

 

            Mais cela restait un terrain glissant, elle préféra changer de sujet.

 

- (Sam) Tu as vu Daniel ?

- (Jack) Non, il est chez lui, il revient demain. Teal’c est sur P9R… quelque chose avec SG3.

 

            Il s’interrompit soudain. Quelques bruits étouffés parvinrent aux oreilles de Sam. Elle en déduit que quelqu’un était entré dans le bureau de Jack. Des voix se firent entendre puis s’estompèrent.

 

- (Jack, reprenant) Bon, je dois te laisser, il faut que j’aille en salle des commandes. N’oublie pas pour ce soir. Je t’aime.

- (Sam, souriant) Moi aussi.

 

            Elle raccrocha, remontée pour les 6 prochaines heures. Bon, et maintenant ? Manger un petit truc, ça devenait urgent. Envoyer un mail à Alan. Appeler Scott, Marc et Cassie. Prendre un bain – elle avait finalement décidé que c’était une bonne idée – et se préparer pour aller chez Jack. Programme alléchant… Elle n’aurait pas une minute à elle mais tant pis. Toutes ses pensées étaient de toutes façons entièrement et uniquement concentrées sur la soirée qu’elle allait passer. Avec « lui ». Lui. Elle poussa un long soupir d’anticipation. Allez ma grande, c’est pas le moment de se laisser aller ! De l’ordre. De la méthode. D’abord, l’ordinateur…

 

 

Maison de Jack O’Neill, 17h30

 

            Sam se gara sur le côté de la maison, descendit de sa voiture et se dirigea vers la porte non sans une certaine excitation. Elle était déjà venue ici bien sûr, à plusieurs reprises même. Quoi qu’elle ne gardait pas un excellent souvenir de la dernière fois. C’est d’une main tremblante qu’elle introduisit la clef dans la serrure. Elle se fustigea intérieurement d’avoir un tel comportement. C’était tout à fait ridicule. La porte s’ouvrit. Elle hésita un moment avant d’en franchir le seuil. Elle entrait chez Jack O’Neill. Avec sa clef. Comme si c’était chez elle. Ce n’était quand même pas rien.

            Elle referma derrière elle et s’adossa à la porte le temps de calmer sa respiration quelque peu anarchique. Elle se redressa finalement et se dirigea vers la cuisine. Sa cuisine. Elle y déposa un sac en plastique avant de déposer son autre sac, de toile cette fois, sur le canapé. Bizarre. Elle avait l’impression de lui voler son espace. Enfin… pas réellement voler mais c’était… bizarre. Et maintenant ? Ça ne servirait à rien de visiter, elle connaissait déjà la maison. Préparer à manger ? Ça faisait un peu cliché. Encore. Mais ça lui plairait sûrement. Et puis, honnêtement après 1 semaine de restaurants non-stop…

 

 

Cuisine, 18h45

 

            Elle avait passé l’heure précédente à exécuter un superbe soufflé. Elle était assez fière d’elle. Légèrement euphorique. Un peu anxieuse aussi. Pourtant il n’y avait pas de raison. Son seul problème – qui n’en était pas vraiment un – résidait dans une certaine angoisse du au fait que la semaine – merveilleuse – qu’elle venait de passer avec lui, lui semblait quelque peu… irréelle. Et puis là-bas, à Rome, ce n’était pas comme ici. Ils étaient en vacances et maintenant qu’ils allaient se retrouver à la base, dans un milieu… professionnel. Ça allait être sûrement très… différent. Il leur faudrait sûrement un certain temps avec de ce faire à ce nouvel état des choses.

            Elle devina sa présence plutôt qu’elle ne l’entendit. Elle le sentit entrer dans la pièce et se glisser dans son dos. Elle ne sursauta même pas quand deux bras puissants l’enlacèrent. Elle se contenta de fermer les yeux. Ses bras autour de sa taille. Ses lèvres dans son cou. Elle sourit et se laissa aller contre ce torse maintenant si familier. Elle se retourna et nicha son visage dans le cou de Jack. Elle inspira. Son odeur. Ce qu’elle avait pu lui manquer…

 

- (Jack, caressant sa nuque) Salut toi. Tu m’as manqué.

- (Sam, relevant la tête, espiègle) J’avais cru le comprendre.

 

            Sur ce elle l’embrassa passionnément et il s’empressa de répondre avec la même fougue. Elle noua ses bras autour de sa nuque tandis qu’il resserrait les siens autour de ses hanches. Leurs lèvres s’entrouvrirent, leurs langues se mêlèrent. Leurs mains se mirent en mouvement. Lentement, sensuellement. Puis plus intensément. D’un geste vif le général souleva la jeune femme de façon à ce qu’elle s’asseye sur le plan de travail. Leurs lèvres ne se quittaient pas. Une journée. Une seule journée sans se voir et ils étaient comme assoiffés l’un de l’autre. Affamés l’un de l’autre.

            Rapidement la jeune femme lui retira son tee-shirt afin de pouvoir caresser son torse nu avec délectation. Il passa ses mains sous le sien. Leurs corps se pressaient avidement l’un contre l’autre. Mais c’est lui qui rompit finalement l’étreinte. Il s’éloigna légèrement tout en la gardant dans ses bras. Elle le regarda sans comprendre. La frustration qui se lisait sur son visage amusa le général. Il remplaça tendrement une mèche derrière son oreille. Son pouce s’attarda sur sa joue.

 

- (Jack, souriant, la faisant redescendre) Hey, on est pas des bêtes quand même.

 

            Elle eut une moue peu convaincue qui fit redoubler le sourire de son amant.

 

- (Jack, malicieux) Alors qu’est-ce que tu nous as préparé de bon ?

- (Sam, idem) Rien de spécial… juste un soufflé au chocolat pour le dessert. Pour le reste j’avais pas d’idée.

- (Jack, posant son front contre le sien) Mmmm… ça me semble parfait.

- (Sam, riant) Jack ! On ne peut pas manger que ça !

- (Jack, la dévorant des yeux) Oh mais je ne comptais pas manger que ça…

 

 

Dans le jardin, 22h30

 

            Comment avait-elle pu craindre que se serait différent ? Enfin… différent ça l’était. Mais pas dans le mauvais sens. Tout était toujours aussi facile. Se parler, se taire, se toucher, s’embrasser, manger ensemble, rire ensemble, même faire la vaisselle ensemble… Il était toujours le même. Le même qu’à Rome. La complicité était la même. La tendresse. L’amour. Pourquoi en aurait-il été autrement ? Tout était toujours aussi parfait. Ils étaient pour l’heure allongés sur une chaise longue. La même en l’occurrence. Sam était blottie dans les bras de Jack. Les yeux clos.

            Le général avait le regard perdu dans les étoiles. Il savait qu’elle ne dormait pas. Mais il aimait la sentir tout contre lui. Juste sentir sa présence. Respirer son odeur. Ecouter sa respiration régulière et calme. Ça le rassurait. Et il aimait ça. Elle frissonna. Il resserra sa prise autour d’elle et frotta vigoureusement son dos pour la réchauffer. Il faut dire que l’air s’était considérablement refroidi depuis qu’ils s’étaient installés là.

 

- (Jack) Tu veux qu’on rentre ?

- (Sam, sans rouvrir les paupières) Mmmm… Non. Je suis bien ici.

 

            Il sourit.

 

- (Jack) Tu sais, je réfléchissais à un moyen de l’annoncer aux autres… pour nous je veux dire.

- (Sam, ouvrant les yeux, malicieuse) Par mémos ?

- (Jack, enthousiaste) Oh oui, Daniel va être furieux !

- (Sam, amusée) J’imagine sa tête en recevant le mémo… après ça il ne te parlerait plus pendant au moins deux semaines.

- (Jack, souriant) Encore mieux ! (plaisantant) Je verrais bien un truc rose et blanc…

- (Sam, riant) … avec des petits cœurs ?

- (Jack, embrassant ses cheveux) Si ça te fait plaisir.

- (Sam, faisant mine de réfléchir) Je ne sais pas… Faut voir…

 

            Elle leva la tête et croisa ses yeux brillants et espiègles. Leurs regards s’accrochèrent et ne se quittèrent plus. Lentement leurs visages se rapprochèrent. Leurs lèvres s’effleurèrent puis se joignirent dans un long et tendre baiser. Ils se séparèrent au bout d’un moment en se souriant puis reprirent leur position initiale en soupirant d’aise. C’était sûrement répétitif mais elle se demandait encore comment elle pouvait être aussi heureuse. Il ne lui semblait mériter tant de bonheur.

 

- (Jack, quelques minutes plus tard) Chérie ?

- (Sam, se lovant dans ses bras) Hummm ?

- (Jack) Sérieusement.

- (Sam, glissant sa main sous son tee-shirt) Sérieusement ça finira bien par se savoir. De toutes façons il faudra bien que tu dises que tu n’es plus dans l’armée.

- (Jack) Ouais, mais du coup ils vont tout de suite comprendre… (avec un petit air gamin) ce ne sera pas drôle.

- (Sam, fronçant les sourcils) Pourquoi ? Je veux dire (souriant) je sais pourquoi tu ne trouveras pas ça drôle (plus sérieuse) mais pourquoi est-ce qu’ils comprendraient tout de suite ? Ils ne sont pas sensés…

- (Jack, prenant sa main dans la sienne et la caressant doucement) Parce qu’il n’y avait pas 36 raisons pour lesquelles j’aurais pu démissionner… (avec un petit sourire tendre) En fait, il n’y en  avait qu’une.

- (Sam, taquine) Dois-je me sentir flattée ?

- (Jack, faussement blasé) Peut-être. (après un instant) Tu viens à la base demain ?

- (Sam, légèrement amusée) Oui…

- (Jack, souriant largement) Bien.

- (Sam, continuant) … sauf si j’attrape une pneumonie.

- (Jack, mettant deux doigts sous son menton) Tu as froid ?

- (Sam, grimaçant) Un peu.

- (Jack, lui pinçant affectueusement le nez) Ok, allez debout. On rentre !

 

            Elle sauta rapidement sur ses pieds. Jack fit de même avant de passer un bras autour de ses épaules et de l’entraîner vers l’intérieur.

 

- (Jack, à son oreille, chuchotant, malicieux, en ouvrant la porte fenêtre) Et en plus je connais un moyen très agréable de se réchauffer rapidement.

- (Sam, faisant semblant de ne pas comprendre) Ah oui ?

 

            Il referma la fenêtre coulissante derrière eux puis se retourna vers elle, avec un regard coquin. Il avança dans sa direction et elle recula au fur et à mesure, en souriant. Ce jeu entre eux, elle aimait tellement ça. Il finit par l’attirer à lui et la prendre dans ses bras avant de la faire lentement basculer sur le canapé. Leurs vêtements volèrent. Oh oui, cette manière de se réchauffer leur plaisaient beaucoup. Enormément. Définitivement. A tous les deux. Et ce n’était que le début d’une longue et tendre nuit. Ils trouvèrent enfin le sommeil vers minuit et demie, dans la chambre, enlacés.

 

 

Salle de briefing, le lendemain, 8h30

 

            Ils avaient eu un peu de mal à se lever ce matin mais finalement, après un petit déjeuner au lit, ils étaient venus ensemble. Ils s’étaient séparés – non sans difficulté et non sans regret – à 8 heures, à leur entrée dans la base. Sam avait passé la dernière demi-heure dans son labo, pas vraiment concentrée. Jack avait regagné son bureau. A présent SG1 et le général étaient réunis dans la salle de briefing en silence. Enfin, pas tout a fait. Le colonel Carter manquait encore à l’accueil. Elle arriva légèrement essoufflée et bredouilla quelques excuses avant de s’asseoir à la droite de O’Neill, à côté de Daniel, en face de Teal’c. Ses coéquipiers la saluèrent chaleureusement. Jack la gratifia d’un léger signe de tête auquel elle répondit de la même manière. Très professionnel. Mais leurs yeux…

 

- (Daniel) Sam ? Tu ne devais pas rentrer dans 5 jours ?

- (Sam) Si mais en fait je me suis bien (elle lança un bref regard à Jack)… reposée cette semaine. Alors j’ai décidé de rentrer.

- (Daniel) Et c’était bien Chicago ?

- (Sam, avec un sourire en coin, naturellement) Oui, il a fait très beau et je me suis fiancée.

 

            Jack se tourna vers elle avec un regard interrogateur et malicieux. Teal’c haussa un sourcil, surpris.

 

- (Daniel, sans faire attention à ses dernière paroles) Il a fait beau ? C’est étonnant parce… (réalisant) Quoi ?!? Tu t’es fiancée ? Avec Scott ?

- (Sam, balayant cette idée d’un geste de la main) Non, voyons.

 

            Daniel ne put rien répondre. Il se contenta de la regarder, bouche bée, une impression incrédule et horrifiée sur le visage.

 

- (Sam, amusée) Tu ferais bien de t’y habituer, le mariage est pour mai.

- (Jack, un peu surpris mais souriant) Mai ?

- (Sam, lui rendant son sourire) Oui. Ce sera très bien. Et vous général ? Le Minnesota. La pêche a été bonne ?

- (Jack, se calant dans son fauteuil) Oh, excellente… (d’un ton plein de sous-entendus) Inespérée, même.

 

            Teal’c regarda attentivement Sam puis Jack et reporta à nouveau son attention sur la jeune femme.

 

- (Teal’c) Toutes mes félicitations colonel Carter.

- (Sam, souriant) Merci Teal’c.

- (Daniel, n’en revenant toujours pas) Tu es fiancée ?!? Mais avec qui ? Je…

- (Sam, le coupant gentiment) Daniel, nous sommes en briefing. On en reparlera plus tard si tu veux bien.

- (Daniel) Mais…
- (Jack) Daniel.
- (Daniel) Jack !

- (Jack) Daniel ?

- (Daniel) Jack ?

 

            Sam se racla discrètement la gorge en échangeant un regard amusé avec Teal’c. Les deux hommes s’arrêtèrent immédiatement et Jack reprit la parole.

 

- (Jack) Bien, votre prochaine mission n’était prévue que dans 6 jours donc, à moins que vous y teniez vraiment, vous resterez à la base cette semaine. Toutefois, Teal’c vous pourrez vous rendre sur Chula’c pour retrouver Brata’c. Daniel, Carter il y a une équipe de scientifiques sur P6T432, vous pourrez y passer une journée ou deux si vous voulez. Oh, et Jonas doit arriver demain de Kelowna. Il faudrait que vous soyez tous là.

- (Sam, ravie) Jonas va venir ?

 

            Son enthousiasme provoqua une pointe de jalousie chez Jack mais il se réprimanda mentalement et répondit avec naturel.

 

- (Jack) Oui, il devait arriver il y a deux semaines mais les circonstances étant ce qu’elles étaient…

- (Sam) Evidement.

- (Jack) Colonel, SG11 a ramené une sorte de réacteur de leur dernière mission.

- (Sam, hochant la tête) Je vais m’y mettre immédiatement mon général.

- (Jack) Daniel, il me semble que vous avez une traduction à finir ?

- (Daniel) C’est exact. Et j’aimerais aussi jeter un coup d’œil aux pictogrammes sur l’artéfact de SG11. Sam ?

- (Sam, lui souriant) Pas de problème.

- (Jack, se levant) Parfait. Le briefing est terminé. (à Sam qui s’était levée aussi) Colonel, je pourrais vous voir une minute dans mon bureau ?

- (Sam) Bien sûr monsieur. (à Daniel) Tu me rejoins au labo ?

 

            L’archéologue acquiesça et elle suivit le général dans son bureau. Elle se doutait bien de ce qui allait suivre après ces échanges riches en sous-entendus et souriait intérieurement et se remémorant la réaction de Daniel et l’expression perplexe de Jack. Ça promettait d’être amusant… en même temps, jouer la comédie, ce n’était pas vraiment son truc. Surtout vis-à-vis de deux de ses meilleurs amis. Elle avait hâte, après l’avoir eu pour elle toute seule pendant une semaine, de partager son bonheur. Quoiqu’en y réfléchissant bien Teal’c n’avait pas eu l’air dupe… elle était sûre qu’il avait plus ou moins deviné de quoi il retournait.

 

 

Bureau du général O’Neill, 8h55

 

            A peine Jack avait-il refermé la porte qu’il fondit littéralement sur la jeune femme et l’embrassa passionnément. Elle répondit au baiser sans se faire prier. Quand ils se séparèrent, à bout de souffle, il la garda dans ses bras, tout contre lui.

 

- (Jack, malicieux, tout bas) Alors comme ça vous vous mariez en mai, colonel…

- (Sam, sur le même ton) Pas vous, général ?

- (Jack, contre ses lèvres) Si, en effet. Drôle de coïncidence, vous ne trouvez pas ?

 

            Elle sourit et se laissa embrasser une nouvelle fois.

 

- (Sam, entre deux baisers) Ce n’est pas très professionnel tout ça mon général.

- (Jack, faisant mine de reculer) Je pourrais arrêter…

- (Sam, passant une main derrière sa nuque pour le rapprocher à nouveau) N’y pensez même pas.

 

            Amusé par sa réaction il se prêta au jeu encore un long et délicieux moment. Ce fut un raclement de gorge qui les fit interrompre leur – passionnante – activité.

 

- (Jack, se retournant) Davis ?! (mécontent) On ne vous a jamais appris à frapper aux portes ?

- (Walter, confus mais souriant) Je suis vraiment désolé mon général, je ne voulais pas…

- (Jack, le coupant) Laissez tomber. Il faudrait juste que vous soyez… discret sur ce que vous venez de voir… pour le moment.

- (Walter) Oh mais je n’ai rien vu général.

- (Sam, visiblement peu gênée) Bon, je dois aller rejoindre Daniel, moi.

 

            Elle déposa un chaste baiser sur les lèvres du général, lança un clin d’œil à Walter, qui lui répondit par un sourire, et sortit de la pièce de sa démarche souple et gracieuse.

 

- (Jack, passant une main dans ses cheveux, au sergent, assez agacé) Alors, que vouliez- vous ?

 

 

Laboratoire du colonel Carter, 9h10

 

            Quand elle entra Daniel était déjà là, penché sur le gros cube métallique qui trônait sur son bureau. Il sursauta lorsqu’elle se plaça à ses côtés puis remonta ses lunettes sur son nez en se tournant vers elle.

 

- (Daniel) Qu’est-ce qu’il te voulait ?

- (Sam, éludant la question) Oh, rien d’important. Quelques petits détails à régler avant l’arrivée de Jonas.

- …

- (Daniel, hésitant) Tu sais pour tout à l’heure, je suis désolé. Je ne voulais pas… enfin, tu sais, tu fais comme tu veux…le plus important pour moi c’est que tu sois heureuse et tu as l’air de l’être alors…

- (Sam, souriant) Je le suis.

- (Daniel, idem) Alors c’est parfait.

 

            Ils restèrent un instant à se regarder ainsi, le sourire aux lèvres puis finirent par s’avancer l’un vers l’autre et s’enlacer affectueusement.

 

- (Sam, murmurant en le serrant dans ses bras) Merci.

- (Daniel, idem) Pourquoi ?

- (Sam, se détachant légèrement de lui) Pour avoir été là pour moi.

- (Daniel, malicieux) C’est normal. Tu aurais fait pareil.

 

            Elle sourit. Il avait raison. Elle aurait sûrement tenté de faire pareil mais n’aurait peut-être pas réussi à le rasséréner comme il l’avait fait pour elle.

 

- (Sam, désignant l’artéfact) Bon, on s’y met ?

- (Daniel) C’est parti ! […] (revenant à la charge) Mais quand même, une semaine c’est court pour rencontrer quelqu’un, faire connaissance, tomber amoureux et se fiancer.

- (Sam, secouant la tête en souriant) Oh, non c’est parfait, crois-moi…

 

            Parfait. Vraiment. Et dans le genre court, 8 ans, on avait fait mieux. Ils furent rejoins par Teal’c vers 10h30 et consacrèrent leur matinée à cette étude. Ils déjeunèrent au mess tous les trois puis l’après-midi chacun vaqua à ces occupations. Que se soit dans le laboratoire ou dans leurs bureaux respectifs. Ils retrouvèrent le général pour dîner, discutèrent un peu. Jack et Sam se faisaient – le plus discrètement possible – du pied sous la table tout en dissimulant tant bien que mal les sourires que cette activité déclanchaient. Ils s’éclipsèrent rapidement. Mais séparément toutefois. Ils se retrouvèrent dans les quartiers de Sam où ils purent  laisser libre cours à leurs envies…

 

 

Lendemain, 9h10, salle de contrôle

 

ACTIVATION DE LA PORTE NON PROGRAMMEE …ACTIVATION DE LA PORTE…

 

            Le général O’Neill  se tenait à coté du sergent Davis devant le panneau de contrôle.

 

- (Jack) On a un code ?

- (Davis) Oui mon général… il s’agit de celui de Kelowna monsieur.

- (Jack) Ouvrez l’iris !

- (Sam, arrivant en courrant) Que se passe t’il général ?

 

            Elle arrivait tout juste de son labo. Après une nuit des plus agités, ils s’étaient quittés vers 6 heures pour passer la dernière heure et demie de sommeil dans leurs quartiers respectifs. Ça tenait davantage du jeu en fait. Ils n’avaient pas de raison valable de cacher leur liaison. Jack n’appartenait plus à l’armée – il avait même reçu les papiers le confirmant – et ils n’étaient donc pas des « hors-la-loi ». La vérité c’est qu’ils aimaient assez ce petit côté secret. C’était… excitant. Oh, ils n’y auraient certainement pas trouvé autant de plaisir s’il s’agissait d’une contrainte. Mais pour l’heure cela les amusait. Avant toute chose il voulait le dire à Daniel et à Teal’c mais ils préféraient le faire en dehors de l’univers professionnel de la base.

 

- (Jack, avec un sourire) C’est Jonas, colonel.

- (Sam, lui souriant à son tour) Permission d’aller en salle d’embarquement général ?

- (Jack, amusé) Accordé.

 

            Elle partit comme une flèche et se précipita dans les escaliers pour gagner la salle de la porte des étoiles. Le général aurait presque pu être jaloux si elle n’avait pas porté « sa » bague à son doigt. Et si ils n’avaient pas passé la majeure partie de la nuit à exprimer physiquement l’amour qui les liait. Il secoua la tête, l’esprit parasité par des images de la jeune femme peu conventionnelles, puis reporta son attention sur le Stargate dont la vague bleue venait de laisser passer le jeune kelownien. Quoiqu’il ait pu en dire Jack l’appréciait réellement. Il avait su prouver sa valeur à maintes reprises et même si ce n’était pas Daniel il le considérait comme son ami.

 

 

Salle d’embarquement

 

Une silhouette se détacha de la masse bleutée et Jonas apparut sur la rampe d’embarquement, habillé à la manière des dirigeants de son monde. Il avait l’air particulièrement content d’être ici et son regard s’illumina encore plus quand il se posa sur Sam, il s’avança en lui souriant. Elle sourit à son tour. Elle aimait beaucoup Jonas. Il était devenu un ami très cher à ses yeux. Sa présence lui avait énormément apporté en l’absence du docteur Jackson. Il n’avait bien sûr jamais remplacé Daniel et leur relation n’avait pas l’intensité des liens qui l’unissait à l’archéologue. Pourtant ils s’étaient entendus très rapidement et ils avaient, vraiment et toujours, plaisir à se revoir.

 

- (Sam, venant l’enlacer) Jonas !

- (Jonas, la serrant contre lui) Sam ! Ça fait plaisir de vous revoir, vous m’avez manqué.

- (Sam) A moi aussi. (se détachant un peu) Mais, sinon, vous allez bien ?

- (Jonas, souriant) Oui, très, et vous ?

- (Sam, enthousiaste) ça va.

- (Jonas) Vous êtes sûre ? On m’a dit qu’il s’était passé pas mal de chose ces derniers temps… (penchant la tête sur le côté, amusé) Mais effectivement vous paraissez très en forme.

- (Sam, lui prenant la main) Allez, venez, je vous emmène voir le général.

- (Jonas) D’accord mais d’abord j’ai quelque chose pour vous.

- (Sam, intriguée) Pour moi ?

- (Jonas, mystérieux) Oui.

 

            Il sortit de sa poche un petit sachet bleu nuit dont il fit glisser le contenu dans sa main : il s’agissait d’une fine et élégante chaîne, vraisemblablement en argent ou un métal similaire, avec un pendentif de forme très bizarre, mais vraiment très joli, orné d’une superbe pierre aux reflets changeant. Il se mit derrière Sam et lui passa le bijou autour du cou.

 

- (Jonas) Le pendentif est en naquadriha, comme ça quand vous le mettrez vous penserez à moi.

- (Sam, touchée, posant sa main dessus) Jonas c’est… je ne sais pas quoi dire… il est magnifique !

- (Jonas, avec un grand sourire) Dans ces cas là il me semble qu’il est d’usage de dire merci.

- (Sam, le serrant à nouveau dans ses bras) Bien sûr. Merci Jonas, ça me touche vraiment beaucoup. (malicieuse) C’est votre nouvelle petite amie qui vous a conseillé ?

- (Jonas) Non, je l’ai choisi seul… (fronçant les sourcils) mais comment vous savez pour Amya ? (comprenant soudain) C’est l’équipe qui est venue le mois dernier !

- (Sam, riant) Ferreti ne peut rien me cacher !

- (Jonas, malicieux) Qui peut vous résister ?

- (Sam, idem) Personne, vous avez raison. Allez, vous venez ? Jack… (se reprenant) Le général O’Neill vous attend.

- (Jonas, taquin) Jack ?

 

            Elle lui tira la langue avec espièglerie puis l’entraîna par le bras jusqu’à la salle de briefing. Daniel et Teal’c les rejoignirent rapidement et ils discutèrent tous pendant un moment  à titre personnel puis à titre professionnel. Ensuite Jonas et Sam se rendirent dans le laboratoire de la jeune femme pour se parler tranquillement. Au début la conversation portait surtout sur les avancées des recherches de la jeune femme, le récit des derniers évènements au niveau de la base. Mais au fur et à mesure Jonas – à force de questions et de sous-entendus – réussi à faire avouer à Sam la nouvelle nature de ses relations avec son supérieur.

            Elle aima se confier à lui. Il lui était moins proche que Daniel mais en fait ce n’était pas plus mal. C’était même plus facile. Il était moins enclin à la taquiner que l’archéologue quand il voyait qu’elle était sérieuse. Il se montra vraiment enthousiaste et ravi pour elle. Elle, elle était soulagée. Oui, soulagée. D’avoir pu raconter tout ce qu’elle avait sur le cœur. D’avoir pu partager tout ça avec un ami. Ça prenait un caractère plus officiel, plus réel.  Et puis Jonas… Il avait un regard plus objectif. Il considérait les choses avec plus de recul. Il réussit à calmer ses dernières angoisses par des réponses calmes et pertinentes.

 

- (Jonas, souriant) Le docteur Jackson n’est pas encore au courant ?

- (Sam, s’asseyant sur son bureau, espiègle) Non.

- (Jonas) Et il ne va pas être froissé ?

- (Sam, balançant ses jambes dans le vide) Je compte sur vous pour être discret et pour prendre un air surpris quand nous l’annoncerons « officiellement ».

- (Jonas) Et ce sera quand ?

- (Sam) Ce soir, chez Jack. D’ailleurs vous êtes invité.

- (Jonas, amusé) J’en suis flatté.

 

 

Maison de Jack O’Neill, cuisine, 19h20

 

            Le général se tenait derrière les fourneaux, fredonnant au rythme des paroles de « Baby love » de Diana Ross. C’est Sam qui avait choisi la chanson bien entendu aurait répondu son orgueil de mâle si quelqu’un lui avait posé la question. Pourtant il devait reconnaître qu’il l’aimait bien. C’était entraînant. Assez agréable. Mais pas autant que ça songea t’il en sentant deux bras fins enlacer sa taille et deux mains remonter le long de son torse. Un souffle chaud contre son oreille le fit frémir alors que « son » odeur – si adorée – emplissait ses narines.

 

- (Sam, collant sensuellement son corps contre le sien) Ça sent bon. Qu’est-ce que tu nous prépares ?

- (Jack) Osso bucco.

- (Sam) Mmmm… Et tu as bientôt fini ?

- (Jack, se retournant, avec un grand sourire) Oui.

- (Sam, espiègle) Bien.

- (Jack, idem) Bien.

 

            Ils se sourirent, leurs visages se rapprochèrent lentement puis leurs lèvres s’effleurèrent avant de se rencontrer dans un baiser dévorant. Leurs mains commençaient à se mouvoir sur leurs corps respectifs quand la sonnerie de la porte d’entrée les fit se séparer à regrets. Sam s’écarta de Jack et après avoir déposer un dernier baiser léger sur le coin des lèvres de l’homme, elle se dirigea vers l’entrée. Elle fut arrêtée par une main sur son bras et deux lèvres chaudes de posèrent de nouveau sur les siennes. Elle sourit avec malice et essuya de son pouce les traces de rouge à lèvres qu’elle avait laissé sur sa bouche.

 

- (Jack, souriant) Tu es superbe comme ça.

- (Sam, idem) Merci.

- (Jack, lui donnant une petite tape sur les fesses) Allez, vas-y !

 

 

Dans l’entrée, 19h27

 

            Sam ouvrit la porte et se retrouvant face à trois hommes souriant. Son sourire s’agrandit à son tour et elle les invita à rentrer après les salutations d’usage.

 

- (Daniel, en entrant) Sam, tu es ravissante. (soudain suspicieux) Mais tu es déjà là ?

- (Sam) Et oui, j’ai aidé le général. (sur le ton de la confidence) Et j’ai surveillé ce qu’il préparait…

- (Jack, arrivant par derrière) Ah oui ?

 

            Ils sourirent tous devant la mine malicieuse de Jack et la légère coloration rosée qu’avaient pris les pommettes de la jeune femme. Pourtant Daniel s’interrogea sur le fait qu’elle ne semblait pas être gênée plus que ça. Il ne manqua pas non plus le sourire complice qu’elle échangea avec le général en passant devant lui. Ils passèrent tous dans le salon. Daniel et Teal’c dans le canapé. Jonas et Sam chacun dans un fauteuil. Jack s’occupait du service.

 

- (Daniel, alors que Jack lui tendait une bière) Heu… dites-moi, Jack, non que je m’en plaigne, mais que nous vaut l’honneur de cette invitation ? (en lançant un clin d’œil à Sam, taquin) Ah moins que ce soit pour nous empoisonner ?

- (Jack, souriant, un peu ironique) Mon petit Daniel… pourquoi aurais-je besoin d’une raison pour vous inviter à dîner ?

- (Daniel, souriant à son tour) Non, mais c’est un peu… inhabituel. Enfin d’habitude c’est plutôt pizza devant Star Wars. Je ne critique pas mais… (comme si il s’agissait d’une information capitale) Et vous avez cuisiné.

- (Jack) Eh bien c’est en l’honneur de Jonas.

 

            L’intéressé haussa un sourcil perplexe, peu convaincu. Sam esquissa un sourire en secouant la tête.

 

- (Sam, espiègle) Daniel, tu ne voulais pas rencontrer mon fiancée ?

- (Daniel, ouvrant de grands yeux, lançant un coup d’œil à Jack) Quoi ?! Il va venir ici ?

- (Sam, amusée par son air atterré) Oh non Daniel… Il est déjà ici.

 

            La tête de l’archéologue déclancha un fou rire collectif. D’autant plus que les 4 autres étaient tous au fait de la situation actuelle. Teal’c pas officiellement mais il le savait malgré tout. Il l’avait deviné. Il n’en avait rien dit parce qu’il respectait la vie privée de ses amis mais il en tirait une grande satisfaction.

 

- (Daniel) Co… comment ? Je ne comprends pas…

 

            Les mots moururent sur ses lèvres tandis que ces yeux s’agrandissaient encore davantage – si toutefois c’était possible. En effet Jack était passé derrière Sam. Appuyé contre son fauteuil, il s’était penché et avait passé ses bras autour des épaules de la jeune femme. Sam avait posé ses mains sur les siennes. Toute couleur quitta le visage de l’archéologue quand le général déposa un léger baiser dans le cou du colonel Carter. Puis un grand sourire naquit sur son visage. Il désigna successivement ces deux amis du doigt.

 

- (Daniel) Vous… vous… Tu veux dire que c’est Jack ? Tu es fiancée à Jack ?

 

            Il avait une manière de prononcer « Jack » d’un ton suraigu assez amusante. Sam se contenta de lui sourire malicieusement. Elle s’était bien attendue à une réaction de ce genre de sa part. Elle n’était pas surprise. Juste amusée. Et attendrie aussi. Elle leva les yeux et croisa le regard chaud et espiègle de Jack. Ils se sourirent puis se retournèrent vers l’archéologue qui ne semblait toujours pas en revenir.

 

- (Daniel) C’est pas vrai… Je veux dire, c’est… C’est génial ! Vous deux… Mais quand ? Je… (soudain suspicieux) C’est pas une blague au moins ? Parce que se serait vraiment pas drôle. Et indigne de toi, Sam.

- (Jack) Ce n’est pas une blague, Daniel.

 

            Sous le coup de l’excitation l’archéologue se leva comme si il était monté sur ressort.

 

- (Daniel) Waow ! Mais… Mais… Vous deux ? Comment ? (à Jack) Vous êtes allé à Chicago en fin de compte ?

- (Jack, souriant) Non. Mais Sam non plus.

- (Daniel, à Sam) Quoi tu n’es pas allée à l’aéroport ?

- (Sam, amusée) Si. Mais je n’ai pas pris l’avion.

- (Daniel) Pourquoi ?

- (Sam, malicieuse) J’étais trop occupée.

- (Daniel, avec un immense sourire) Non ? (se tournant vers Jack) Vous êtes allée la rejoindre à l’aéroport ?

 

            Le général acquiesça en venant s’asseoir sur l’accoudoir du fauteuil sur lequel Sam était assise.

 

- (Daniel, secouant la tête) Alors ça… je n’en reviens pas. (souriant) Il vous en a fallu du temps pour vous décider. Mais je suis content pour vous… (espiègle, à Sam) et je comprends mieux certaines choses. (se rasseyant) Par contre, il y a une question que je me pose. Si vous n’étiez pas à Chicago, ni ici j’imagine, où étiez-vous ? Dans le Minnesota ?

- (Jack) A Rome.

- (Daniel, n’en croyant pas ses oreilles) Rome ? Rome, en Italie ?

- (Jack, fier de lui) Oui. On a même ramené quelques petits trucs pour vous…

- (Daniel, levant un doigt) Une minute. Sam, quand tu m’a appelé depuis l’aéroport, tu savais déjà que tu n’irais pas à Chicago ?

 

            Elle se contenta d’une petite grimace coupable.

 

- (Daniel, plaisantant) Bon, je te pardonne pour cette fois. C’est bien parce que j’attendais ça depuis longtemps. Et parce que je suis le premier à être au courant. (devant leurs regards baissés) Parce que je suis le premier n’est-ce pas ?

- (Sam) Bien sûr. Après Scott, Alan et Marissa, Cassandra, mon frère, Walter, Jonas…

- (Jack, entrant dans son jeu) … et Ricardo. Et puis il y avait aussi…

- (Daniel, se bouchant  les oreilles, plaisantant) Stop ! Je ne veux plus rien entendre… Vous êtes des amis indignes !

 

 

23h30, dans la cuisine

 

            Le dîner c’était on ne peut mieux passer. Dans la bonne humeur. Ils avaient longuement plaisanté. Ils avaient discuté de tout et de rien. Les amis des deux militaires étaient ravis pour eux. Ils voyaient bien qu’ils rayonnaient quand ils étaient ensembles. Jack et Sam avaient flirté toute la soirée. Portés par l’appui de leurs proches. Ils multipliaient les regards, les sourires, les effleurements. Et ils adoraient ça. A présent les trois hommes étaient partis et les avaient laissé seuls. Daniel n’avait pas pu s’empêcher de leur glisser une remarque pleine de sous-entendus. Sans aucune réaction notable du côté des deux amants. Ils étaient dans leur monde, rien ne pouvaient les atteindre… Sam était maintenant devant l’évier et commençait à faire la vaisselle. Deux mains glissèrent sur les siennes sous l’eau chaude. Son corps à nouveau derrière elle. Son odeur. Son souffle sur sa nuque.

 

- (Jack) Non, non, non ! Il est hors de question que tu fasses ça. Et surtout pas maintenant.

- (Sam, amusée) Jack…

- (Jack, la retournant vers lui, malicieux) Rien du tout. (la soulevant dans ses bras) C’est l’heure d’aller dormir.

- (Sam, riant) Jack !

 

            Ses éclats de rires se perdirent dans les escaliers puis d’autres bruits étouffés les remplacèrent dans l’intimité de leur chambre.

 

 

3 mois plus tard, le 25 décembre, 11H du matin, quartier résidentiel de Colorado Springs

 

            Un break se gara devant une belle maison à étage, un peu à l’écart des autres. Deux hommes chaudement vêtus et les bras chargés de sacs en descendirent. Ils remontèrent l’allée pavée qui menait au perron. Le jardin autour était recouvert d’un étincelant manteau blanc. Tout comme les pelouses alentour. Toutes les habitations étaient décorées pour les fêtes. Guirlandes colorées, bonhommes de neige plantés dans la neige, traîneaux de rênes sur les toits. La magie de Noël… Les deux personnes arrivèrent à la porte au moment même où une jeune fille aux longs cheveux châtains l’ouvrait à la volée.

 

- (Cassie, souriante) Alors, vous faisiez quoi ? On vous attend depuis une éternité ! (malicieuse) Jack commence à s’impatienter et Sam est obligée d’user de toute sa force de persuasion pour l’empêcher d’ouvrir les cadeaux. Allez, entrez !

 

            Une fois à l’intérieur les invités se débarrassèrent de leur manteau dans l’entrée, soigneusement décorée. Ils suivirent ensuite Cassandra dans le salon aux couleurs de Noël lui aussi. Un grand salon. Clair. Meublé avec goût. Dans un style un peu épuré. Alliant élégance, modernisme et chaleur. Sam et Jack étaient enlacés dans un long canapé crème. Ils se tournèrent vers les nouveaux arrivants avec un grand sourire. La pièce était égayée par un joyeux feu de cheminée et un immense sapin dans les rouges et or qui se dressait fièrement dans un coin. Le lecteur de CD diffusait la douce musique de « White christmas ».

 

- (Daniel) Salut les amoureux ! Joyeux Noël !

- (Sam, se levant et venant le prendre dans ses bras) Daniel…

 

            Elle fit de même avec Teal’c alors que Jack distribuait des poignés de main.

 

- (Teal’c, regardant tout autour de lui) Je trouve que vous avez vraiment aménagé cette maison avec beaucoup de goût.

- (Jack, passant un bras autour de la taille de Sam) Ah, ça c’est pas moi. (espiègle) Elle a fait ce qu’elle a voulu ici et en contre partie elle ne touche pas à mon chalet.

- (Sam, le bousculant gentiment) Jack !

- (Jack, l’embrassant sur la tempe) Mais, non, je plaisante ma puce.

- (Daniel, l’imitant) « Ma puce ». (souriant) comme c’est mignon !

- (Jack, mi-menaçant, mi-amusé) Daniel…

- (Daniel) Mais j’étais sincère.

 

            Jack, le regarda de biais un instant puis se retournant vers Sam avec une flamme malicieuse dans le regard.

 

- (Jack, enfantin) On peut ouvrir les cadeaux maintenant ?

 

            Elle leva les yeux au ciel en souriant. Il était adorable. Ce côté gamin était adorable. Il avait aussi d’autres côtés bien moins… gamins et tout aussi adorables. Il déposa un léger baiser sur ses lèvres.

 

- (Jack) Je prends ça pour un oui. (aux autres, en partant) Attendez-moi, je reviens.

- (Sam, alors qu’il disparaissait dans les escaliers, se retournant vers les autres) Quelqu’un veut boire quelque chose ?

 

            Jack revint rapidement, portant précautionneusement dans ses bras une large boite rouge, en carton, ronde et surmontée d’un énorme nœud doré. Les autres avait pris place sur les deux canapés autour de la table basse en verre. Ils buvaient leurs coupes de champagne en discutant.

 

- (Daniel, souriant) Vous revoilà enfin ?

 

            Jack l’ignora superbement et vint prendre sa jeune fiancée par la main. Il l’entraîna jusqu’au sapin sans un mot puis invita les autres à les rejoindre d’un geste. Ce qu’ils firent, non sans avoir échangé un regard amusé. Une fois qu’ils furent tous réunis au pied de l’arbre – assis comme l’exigea le général – il fit la distribution des paquets.

 

- (Teal’c) O’Neill, n’êtes-vous pas vous pas un peu âgé pour ce genre de cérémonie ?

- (Jack, levant les yeux au ciel) Teal’c… D’abord je ne suis pas « âgé » et en plus je vais que tout soit parfait aujourd’hui. Donc…

- (Daniel) Pour une fois je suis d’accord avec vous, Jack. Ce Noël est particulier.

- (Jack, fier de lui) Ah, vous voyez ? Même Daniel a compris ça. Bon, d’abord le plus important.

 

            Il tendit la boîte ronde à Sam. La jeune femme fronça son joli nez. Mais elle prit le paquet en souriant. Elle le posa par terre et l’ouvrit. Tout son visage s’illumina soudain. Ses yeux se mirent à briller. Un merveilleux sourire naquit sur ses lèvres. Elle ouvrit la bouche mais ne put dire un mot. Elle se contenta de relever la tête vers Jack. Pas besoin de paroles. Il lut dans son regard tout ce qu’elle voulait lui dire. Il sourit à son tour, heureux de la voir aussi heureuse. Grâce à lui. Cassie, assise près de Sam, se pencha par-dessus son épaule. Elle sourit aussi.

 

- (Cassie, amusée) Jack, tu as trop regardé « La belle et le clochard »…

 

            Teal’c haussa un sourcil interrogateur. Daniel fronça les siens. Mais un petit jappement échappé de la boîte les mit sur la voie. Et quand Sam en sortit délicatement une petite boule de poils beige, aucun doute ne fut plus permis. La jeune femme amena le chiot contre elle et le petit animal nicha son museau dans son cou.

 

- (Jack, malicieux) Quelqu’un m’a dit que tu aimais les chiens, alors je me suis dit…

 

            Sam l’écoutait à peine. Son attention était toute dirigée vers l’adorable petite bête qui frottait sa truffe froide contre sa peau. Un chien. Elle avait toujours rêvé d’un chien. Mais selon elle, qui disait chien, disait famille. Alors elle n’avait jamais mis son projet à exécution. Maintenant elle avait une famille. Et un chien. Décidément, entre deux voyages interplanétaires, elle accumulait les clichés. Elle qui n’aimait pas ça, avant, elle avait sérieusement révisé son jugement. Les clichés avec Jack c’était comme Noël tous les jours de l’année. La vie avec lui c’était le plus beau des cadeaux. Eh oui, encore un cliché… mais elle assumait. Complètement.

 

- (Jack, d’un ton fataliste) Et voilà, il est là depuis à peine deux minutes et je n’existe plus !

 

            Sam se tourna vers lui, un sourire espiègle aux lèvres. Elle confia son « cadeau » à Cassie. Elle se pencha ensuite vers Jack, prit son visage entre ses mains et captura ses lèvres des siennes. Le baiser devint rapidement passionné quand O’Neill y répondit. Il glissa à son tour ses mains sur les joues de la jeune femme. Plus rien d’autre ne comptait que la saveur de sa bouche et la douceur de sa peau. Daniel crut bon d’intervenir.

 

- (Daniel, avec un sourire en coin) Hum hum… Vous n’êtes pas tout seul ici…

 

            Les deux amants se séparèrent donc à regret, tout en restant très proche. Ils se sourirent.

 

- (Sam, tout bas) Merci.

- (Jack, idem, tendrement) De rien. (se redressant) Attends, j’ai autre chose pour toi.

 

            Il sortit de sa poche un petit écrin pourpre. Son ouverture révéla un fin bracelet en or et or blanc. Le général le décrocha puis le passa au poignet de Sam.

 

- (Jack) C’est pour aller avec la bague.

 

            Il reçut un nouveau baiser sans l’avoir réclamé et le prolongea avec plaisir. Voilà ce qui faisait de ce Noël un moment si particulier. Elle en faisait un moment particulier. Il n’avait pas vécu d’aussi bonnes fêtes depuis… non, jamais en fait, sauf avec Charly. Il y a bien longtemps. De toutes façons, fêtes ou pas fêtes il vivait les plus beaux moments de son existence. Avec elle. Chaque jour, chaque seconde était magique à ses côtés. Elle l’avait changé. La preuve : il en devenait romantique, même en pensées. Mais elle valait bien ça. Elle. La femme de sa vie.

 

- (Jack, caressant la joue de la jeune femme) Moi j’ai déjà mon cadeau…

- (Daniel, malicieux) Ça tombe bien parce que je n’avais rien prévu pour vous.

- (Jack, se tournant vers lui) Je suis sûre que si.

- (Daniel) Non.

- (Jack) Si.

- (Daniel) Non.

- (Jack) Si.

- …

- (Sam, les ignorant, à Cassie et Teal’c) Bon, et si on voyait nos cadeaux, nous ?

 

 

Même endroit, 15h30

 

            Jack, Daniel et Teal’c finissaient de prendre le café. Le feu dans la cheminée continuait à crépitait. Le lecteur continuait à diffuser doucement des chants de Noël. L’archéologue reposa sa tasse sur la table basse et s’enfonça dans son fauteuil avec un air de béatitude totale.

 

- (Daniel) C’était délicieux mais j’ai trop mangé…

- (Jack, souriant) Les réclamations sont à faire à la maîtresse de maison et à son aide cuisinière.

 

            A cette évocation, les trois hommes se tournèrent vers la grande baie vitrée qui donnait sur l’arrière du jardin. Sam et Cassie marchaient dans la neige en discutant. Tout en surveillant du regard le petit chien qui batifolait autour d’elles. A un moment, les deux jeunes femmes s’enlacèrent, visiblement émues. Un nom leur vint immédiatement à l’esprit. Janet. Ça faisait presque deux ans. Sam se détacha finalement de l’adolescente. Elles se sourirent. La neige commença à tomber. Elles la contemplèrent un moment, main dans la main. Puis, quand les flocons se firent plus denses, le colonel Carter prit dans ses bras le petit chien qui s’était assis à ses pieds.

            Trois minutes plus tard, elles étaient de retour dans le salon. Sam vint ses blottir contre Jack dans le canapé, le chiot sur les genoux. Et Cassie se blottit contre elle. Daniel et Teal’c sourirent devant ce tableau idyllique d’une famille heureuse et unie. Tableau idyllique et pourtant si réel… c’est ce qui en faisait la beauté. Jack posa la main sur celle de la jeune femme. Leurs doigts s’enlacèrent naturellement. Ils sourirent sans se regarder.

 

- (Jack, désignant le petit animal somnolant) Alors, comment on va l’appeler cette petite ?

 

            Sam et Cassie échangèrent un sourire complice.

 

- (Sam) Praline.

- (Jack, avec une petite grimace malicieuse) Praline ? (devant son regard, l’embrassant sur le nez) Praline c’est parfait.

- (Cassie, riant) Oui et puis c’était ça ou Anastasia.

- (Daniel, remontant ses lunettes sur son nez) Mais c’est une fille ?

- (Sam, souriant) Evidemment.

- (Cassie, ironique) Ton sens de l’observation m’étonnera toujours…

 

            Jack lui tendit sa main libre et elle tapa dedans en signe de victoire et de complicité. Daniel fit mine de se renfrogner mais ne put résister au regard espiègle de la jeune fille et sourit à son tour. Plus tard assis sur une chaise, dans le jardin, il regardait ses quatre amis jouer dans la neige. Cassandra et Teal’c fabriquaient un bonhomme de neige. Sam et Jack chahutaient un peu plus loin. Ils s’envoyaient des boules de neige, se couraient après et finirent par tomber dans la poudreuse. Allongés l’un sur l’autre. A se regarder dans les yeux et à s’embrasser à perdre haleine. Il sourit. Ce Noël était vraiment définitivement parfait.

 

 

Quelques semaines plus tard, sur une planète « hostile »

 

            Deux soleils dardaient de leurs rayons une planète verdoyante. Sam, Daniel et Teal’c étaient cachés derrière un rocher dans une zone boisée. Des voix lointaines et des bruits de courses leur parvenaient. Le jaffa surveillait les environs. Le colonel Carter examinait la jambe de l’archéologue. Son pantalon était remonté au-dessus du mollet, révélant une blessure sanguinolente. La jeune femme pansa la plaie, fit un garrot puis releva les yeux.

 

- (Sam) Ça ira, ce n’est pas très profond. Tu te sens de marcher ?

 

            Daniel acquiesça en serrant les dents. Sam sourit malgré le côté assez dramatique de la situation.

 

- (Sam) Et, Daniel, la prochaine fois que je te dis de te taire, tu es gentil : tu obéis.

- (Daniel) Mais je pensais que…

- (Sam, le coupant) Oui, oui… et tu vois où ça nous a mené ?

- (Daniel) Je ne pouvais pas prévoir qu’ils le prendraient comme ça, ils s’étaient montrés si amicaux depuis le début.

- (Sam) Justement, la prochaine fois n’ouvre pas la bouche avant d’être sûr. (se retournant) Teal’c, quelle est la situation ?

- (Teal’c) Un groupe est parti vers le nord mais je crains que les autres se soient dirigés vers la porte.

- (Sam, ironique) Super ! (soupirant) Au moins ils ne nous ont pas repérés. Je propose qu’on attende la nuit pour tenter quelque chose. Ils connaissent mieux le terrain mais dans l’obscurité on aura plus de chance.

 

            Elle quêta une approbation du côté de Teal’c. Le jaffa hocha la tête, lui signifiant son accord vis-à-vis du plan qu’elle avait formulé.

 

- (Daniel, au bout de quelques secondes) Jack va s’inquiéter.

- (Sam, légèrement agacée) Pour le moment c’est plutôt toi qui devrait t’inquiéter.

- (Daniel, baissant la tête) Je suis désolée.

- (Sam, se radoucissant) Ce n’est rien Daniel. Je n’aurais pas du mais c’est juste que… je me suis un peu disputé avec Jack ce matin. A propos d’une connerie. Alors je suis un peu sur les nerfs.

- (Daniel) Première vraie dispute ?

- (Sam, soupirant) Ou c’est ça ou ça y ressemble drôlement.

- (Daniel, avec un faible sourire) C’est quand même de ma faute si on en est là maintenant.

- (Sam, posant une main sur son bras) Hey, on est une équipe. Et on fait tous des erreurs. Moi non plus je n’aurais jamais imaginé qu’ils puissent…

- (Daniel) Pourtant tu m’avais prévenue.

- (Sam, souriant) Allez, laisse tomber. Il faut prendre des forces et se reposer en attendant. La nuit devrait tomber dans 3 heures. (sortant deux sachets de son sac, enjouée) Macaronis au fromage ou poulet ?

 

            Trois heures et demie plus tard les trois coéquipiers couraient dans une vaste plaine, sous une pluie battante. La porte était en vue mais des villageois les suivaient, armés de lances et de flèches. Teal’c et Sam se retournaient périodiquement pour lancer quelques coups de zats un peu au hasard. Le jaffa, un peu en avance sur ses coéquipiers, atteint le DHD avant eux. Sam, restait près de Daniel, l’encourageant de la voix. Quand l’archéologue chuta, elle s’arrêta et rebroussa légèrement chemin pour se mettre à sa hauteur.

 

- (Sam, criant) Teal’c, activé le DHD et faites le code, on arrive ! (pour elle-même) Enfin, peut-être…

 

            Elle se pencha pour aider son ami à se relever.

 

- (Sam, mi-sérieuse, mi-ironique, le soutenant) Daniel, si je meurs avant mon mariage, je te hanterais tout le reste de ta vie.

- (Daniel, sur le même ton, s’appuyant sur elle) A mon avis, si tu meurs ici, je meurs aussi. Et de toutes façons, même si je survie Jack me tueras à mon retour à la base.

- (Sam, souriant) Ce n’est pas totalement faux…

 

            Ils continuèrent à avancer tant bien que mal. Teal’c, derrière le DHD continuait à zater leurs ennemis.

 

 

Même moment, au SGC

 

            La tension était palpable dans la salle de commande depuis qu’ils avaient identifié le code de SG1. Avec plus de 4 heures de retard. Ça faisait 4 heures que le général ne tenait plus en place. Après avoir demandé une équipe médicale il s’était précipité dans la salle d’embarquement. A l’idée qu’il était peut-être arrivé quelque chose à Sam. Sa Sam. Alors qu’ils s’étaient quittés fâchés. Pour une bêtise en plus. Si il lui arrivait quelque chose… sans qu’elle sache combien elle comptait pour lui. Enfin, elle le savait. Mais sans qu’il le lui ait dit une dernière fois. En fait si il lui arrivait quelque chose tout court il ne le supporterait pas.

            Teal’c passa la porte en premier mais resta en haut de la passerelle jusqu’à ce que Sam et Daniel la traversent à leur tour. Le jaffa ordonna ensuite la fermeture de l’iris et aida la jeune femme à soutenir l’archéologue jusqu’au brancard. Ils étaient tous les trois détrempés et les deux terriens grelottaient. Jack avait pâli en voyant le sang maculant l’uniforme de Sam. Il aurait tant voulu pouvoir aller la prendre dans ses bras sur le champ. L’embrasser. Respirer son odeur. Caresser sa peau. Il avait besoin de la sentir vivante, près de lui. De lui dire qu’il l’aimait alors qu’il avait failli la perdre.

            Mais, même si leur relation n’était un secret pour personne, ils devaient se montrer professionnels. Tous les deux. Et ils le savaient. Elle n’avait pas eu un regard pour lui. Il n’avait pas eu un mot pour elle. Pourtant ils savaient bien, eux, ce qui les unissait. Sam remarqua tout de même la direction des yeux du général et crut bon de le rassurer. Elle comprenait son inquiétude et imaginait aisément ce qu’il pouvait ressentir. Elle aussi, après tout ça, aurait adoré se jeter dans ses bras et se laisser aller à son étreinte rassurante. Mais ici, dans cette salle, ils n’étaient pas deux fiancés mais deux militaires. Deux excellents militaires.

 

- (Sam) C’est le sang de Daniel. Il n’a rien de grave.

 

            Il sembla quelque peu rasséréné et se permit même un sourire fugitif.

 

- (Jack) Allez à l’infirmerie.

 

 

Infirmerie, 5 minutes plus tard

 

            SG1 venait d’arriver et des infirmiers commençaient tout juste à s’occuper de Daniel quand le général déboula dans la salle. Il embrassa la pièce du regard et arrêta celui-ci sur Sam. Il fondit sur elle sans plus de cérémonie et la serra contre son torse comme si sa vie en dépendait. D’abord surprise, elle répondit rapidement à son étreinte. Elle savoura la chaleur bienfaisante de ce corps contre le sien en fermant les yeux. Là, elle était chez elle. Elle sentait aussi la nécessité de ce contact pour lui. Elle tremblait de froid. Mais elle remarqua qu’il tremblait aussi. Touché par sa soudaine faiblesse, elle glissa ses mains sur sa nuque avant d’enfouir son nez dans son cou.

            La même nécessité, le même besoin incontrôlable la gouvernait. Elle coula son corps contre le sien. Se laissant bercer doucement, tendrement. Elle n’était plus dans la base. Elle… Ils étaient dans leur monde à eux. Ce monde qu’ils avaient construit petit à petit. Qui n’appartenait qu’à eux. Et dans lequel ils se réfugiaient quand le poids de la réalité se faisait trop lourd. Ou quand ils en avaient envie. Ou quand ils en avaient besoin comme maintenant. Ils restèrent ainsi un moment. Puis Sam prit conscience d’une chose et se détacha légèrement de son amant.

 

- (Sam, souriant) Tu vas être trempé…

- (Jack, la reprenant dans ses bras) M’en fiche.

 

            Au bout d’un certain temps il consentit finalement à la lâcher. Il prit cependant son visage dans ses mains et la fixa intensément comme pour imprimer ses traits dans sa mémoire. Ce qui était relativement inutile étant donné qu’ils y étaient déjà gravés. Mais peu lui importait, il n’était jamais rassasié de la contemplation de ses traits adorés. Il caressa sa joue encore un peu froide… mais tellement douce.

 

- (Jack, murmurant) Je suis désolé pour ce matin, je…

 

            Elle le coupa en posant trois doigts légers sur ses lèvres.

 

- (Sam, penchant la tête) Je n’aurais pas du réagir comme ça.

- (Jack, embrassant la paume de sa main) Bien sûr que si, je n’ai pas à te dire ce que tu dois faire.

- (Sam, posant son front fiévreux contre le sien, malicieuse) Ok. On laisse tomber, d’accord ?

 

            Il sourit. La perfection faite femme était devant lui. Et elle était à lui. Autant qu’il était à elle.

 

- (Jack, dans un souffle) Je t’aime.

- (Sam, sur le même ton) Moi aussi.

 

            Les yeux de Jack se portèrent alors sur la bouche de Sam. Si attirante. Si tentante. Elle ne manqua pas de s’en rendre compte et de noter l’assombrissement significatif de son regard. Un sourire espiègle étira les lèvres de la jeune femme.

 

- (Sam, se mordant l’intérieur de la joue) Ça ne serait pas raisonnable…

- (Jack, se penchant dangereusement vers elle, malicieux) Tu crois ?

- (Sam) Jack…

 

            Le général jeta un bref coup d’œil autour d’eux. Plusieurs regards se détournèrent, quelques sourires furent dissimulés. Il reporta son attention sur Sam. Son air gourmand amusa le colonel Carter. Mais il étouffa son éclat de rire en emprisonnant ses lèvres des siennes dans un baiser voluptueux auquel elle ne manqua pas de répondre.

 

 

3 mois et demi plus tard, 26 mai, maison de Sam et Jack

 

            Cassandra et le général Hammond se tenaient dans le salon, au pied des escaliers. La pièce, ainsi que la rampe, étaient décorées pour l’occasion. Branches de lierre. Bouquets de tulipes et de lys blancs. Sam apparut soudain en haut des marches. Magnifique dans une superbe robe de mariée. Sa tenue était composée d’un bustier en satin blanc cassé, brodé de fils ivoire. La bretelle unique était ornée d’une grosse et belle fleur en tissu de différentes teintes de crème. Et d’une jupe fluide de la même couleur qui lui tombait élégamment sur les pieds. Le tout était complété sur une sur-jupe ivoire qui était relevé sur le côté droit par une enfilade de petites fleurs crème elles aussi.

            Ses cheveux formaient une auréole dorée autour de son visage. Visage soigneusement – mais légèrement – maquillé. Un teint clair. Une pointe de mascara. Un peu de blush sur les joues. Une touche de fard à paupière. Son cou et sa gorge étaient nus. Elle ne portait que le bracelet et la bague qui lui avait offerts Jack. La jeune fille et le vieux général restèrent sans voix devant une telle apparition. Le colonel Carter descendit lentement le grand escalier en faisant attention à chaque pas. Arrivée en bas, elle fut accueillie par une jeune golden retriever. Elle se baissa pour la caresser puis, étonnée par le silence ambiant, elle releva les yeux.

 

- (Sam) Quoi ?

- (Cassie, souriant) Rien, tu es belle, c’est tout.

- (Sam, idem, passant une main sur sa joue) Toi aussi mon cœur.

- (Georges, paternel) Vous êtes superbe Samantha.

- (Sam, rosissant) Merci.

- (Cassie, lui tendant un bouquet) On y va ?

- (Sam, prenant le bras que le général lui tendait, décidée) On y va.

 

            Le mariage se déroulait tout simplement dans leur jardin. Ils avaient voulu une cérémonie intime. Juste leurs plus proches amis. Quant à elle, le mariage se serait déroulé à Las Vegas avec pour tout témoin un prêtre déguisé en Elvis, elle aurait été tout aussi heureuse. De toutes façons elle ne faisait que ça depuis 8 mois. Etre heureuse. Quoique non, avoir auprès d’elle son frère et ses amis, ajoutait bien évidemment à son bonheur. Mais en réalité elle n’avait besoin que de Jack. Jack O’Neill. Madame O’Neill. Dans moins d’une demi-heure ce serait elle. Elle sourit intérieurement. Son père aurait adoré connaître ce jour. Janet aussi. Alors c’était bien que Marc et Cassandra soient là. Ils portaient en eux un peu des disparus.

            Quant à elle, elle avait l’impression de flotter depuis trois jours. Sauf ce matin. Ce matin elle avait eu peur. Tout d’un coup. Brusquement et effroyablement peur. Elle avait voulu tout annuler. Elle ne savait même pas vraiment à quoi avait été du cet instant de panique. Elle avait peut-être attendu ça si longtemps que… Non, elle ne savait pas. A trois heures de la cérémonie elle était donc en larmes, étendue sur le lit. Refusant de voir qui que ce soit. A part Praline. Praline et sa petite bouille attendrissante. Et puis Jack était arrivé. Il l’avait prise dans ses bras. Sa voix était tellement douce. Ses gestes tellement tendres. Elle avait voulu s’excuser mais il l’en avait empêché d’un baiser.

            Il lui avait dit que si elle n’était pas prête, si elle ne le voulait pas, elle n’était pas obligée. Alors elle avait ri entre ses sanglots. Elle avait ri parce que c’était absurde. « Obligée ». Bien sûr qu’elle ne l’était pas. « Prête » elle l’était en revanche. Depuis longtemps. Quant au fait qu’elle le voulait… Comment pouvait-il en douter ? Comment avait-elle pu en douter ? Pourtant il avait fallu qu’il le lui demande pour qu’elle en soit sûre. Elle avait simplement voulu savoir, voulu entendre qu’elle avait le choix. Mais ce choix elle l’avait déjà fait. Elle ne s’était jamais même posée la question. Se demande- t’on si on veut respirer ? Si on veut vivre ?

            Alors pourquoi se demanderait-elle si elle voulait l’épouser ? Elle l’aimait comme elle ne l’avait jamais fait. Et elle savait que c’était réciproque. Le mariage était la suite logique. Mais elle ne le voyait pas comme ça. Pas comme une obligation. Plutôt comme l’ultime officialisation. Non, même dit comme ça, ça ne lui plaisait pas. Elle ne trouvait pas de mots. Elle ne voulait pas en trouver. Leur histoire était bien au-delà de ça. Pour l’heure Jack semblait inquiet. Ni blessé ni fâché mais inquiet. Elle l’avait rassuré d’un sourire. Il avait souri à son tour tout en essuyant ses larmes. Elle lui avait dit qu’elle serait prête et les avait quasiment mis dehors – lui et Praline – après un dernier baiser.

            Et maintenant elle avançait vers lui dans cette allée. Elle croisa le regard affectueux de Daniel. Celui encourageant de Teal’c. Celui chaleureux de Marc et celui bienveillant de George qui marchait à ses côtés. Et finalement le sien. Ce regard chocolat. Débordant d’amour et d’admiration. Ce regard qui la soutenait autant qu’il la faisait fondre. Elle ne le lâcha plus. Même lorsqu’il pris sa main dans la sienne. Même lorsque le pasteur commença à parler. Même lors de l’échange des alliances. Même quand il cessa. Et même lorsque son mari se pencha vers elle pour l’embrasser.

 

 

Le lendemain, Minnesota, 11H

 

            La chambre était baignée de soleil. Son désordre faisait état des activités dont elle avait été le théâtre durant la nuit. Divers vêtements jonchaient le sol. Une veste. Une robe de mariée. Une chemise. Des bas. Un pantalon. Et diverses pièces de lingerie. Les deux amants dormaient encore, le drap remonté jusqu’à la taille. Sam à moitié allongée sur Jack. Il se réveilla peu après. Il sourit en observant la jeune femme lovée contre lui. Il déposa un baiser sur son front. Joua un instant avec ses doigts fins. Puis caressa le dos de la jeune femme dans de langoureux va et vient. Sam remua légèrement et sourit dans son sommeil.

            Il se dégagea lentement de son étreinte en prenant garde à ne pas la réveiller. La jeune femme poussa un léger gémissement et enfouit sa tête dans les oreillers sans toutefois quitter les bras de Morphée. Il remit son caleçon, son tee-shirt, et se retourna pour contempler sa femme. Sa femme. Il avait peine à y croire. C’était presque trop beau pour être vraie. Quel plaisir de l’entendre se faire appeler «Madame O’Neill ». Samantha O’Neill. Sa femme. Une bouffée de fierté et de bonheur le submergea. Il caressa des yeux les courbes harmonieuses de la jeune femme. Il effleura du bout des doigts son visage, passa sa main dans ses cheveux dorés. Elle était tellement belle…

            Il ramena le draps sur ses épaules gracieuses puis quitta la chambre à pas de loup après avoir déposé un baiser dans la nuque de Sam. Moins de 10 minutes plus tard il était de retour. Il ne voulait à aucun prix qu’elle se réveille sans qu’il ne soit à ses côtés. Jamais. Et surtout pas le matin de leur nuit de noce. Il passa la porte, un plateau bien rempli sur les bras. Il posa son fardeau sur le bureau. La scène qu’il avait sous les yeux le fit sourire. Durant son absence une petite boule de poils beige avait pris sa place dans le lit, tout contre Sam. Comme si elle voulait la réchauffer.

            Il chassa l’intrus sans ménagement – mais avec douceur – de son lit et reprit sa place. Il enlaça sa jeune épouse et entreprit de la réveiller tendrement en embrassant chaque parcelle de peau qui se présentait à lui. Sans que rien ne l’y prépare, il se sentit brusquement basculé sur le côté et se retrouva allongé sur le dos. Une Sam espiègle à califourchon sur son ventre. Il ne fit même pas mine de se débattre, il était beaucoup trop bien ainsi. Elle se pencha vers lui en souriant alors qu’il détaillait sans vergogne son corps dénudé.

 

- (Sam, malicieuse) Bonjour monsieur O’Neill…

- (Jack, idem) Bonjour madame O’Neill… Bien dormi ?

- (Sam, faisant mine de réfléchir) Hummm… attends, que je réfléchisse…

 

            Ni une ni deux, il la fit basculer à son tour et roula sur elle, l’air faussement vexé.

 

- (Jack) Comment ça tu dois réfléchir ?

 

            Pour toute réponse elle l’embrassa et laissa ses mains vagabonder sur son dos et sur sa chute de rein. Visiblement la nuit ne lui avait pas déplu mais elle en redemandait. Qu’à cela ne tienne, il ne demandait pas mieux… Plusieurs heures plus tard ils partagèrent ce fameux petit déjeuner/déjeuner au lit et ne quittèrent la chambre que pour aller prendre leur douche et flâner au bord du lac. Ils se baignèrent plus tard dans la soirée et finirent sur la berge pour quelques travaux pratiques qu’ils se devaient en tant que jeunes mariés. Ils passèrent une semaine de rêve loin de tout, s’habituant tout doucement – mais avec beaucoup d’entrain – à leur nouveau statut d’époux.

 

 

Un an plus tard, Italie, Rome, sur le forum romain, 19h45

 

            Le soleil se couchait sur les ruines, les nimbant d’une douce lumière ocre et orangée. Les touristes se faisaient rares à cette heure. Le lieu allait bientôt fermer. Sam observait le contrebas du forum depuis les hauteurs, accoudée à un petit muret de plus de 2000 ans. Ses cheveux voletaient au vent. Elle replaça une de ses mèches derrière son oreille, les yeux dans le vague. Clac. Bruit caractéristique de la prise de photo par un appareil photo jetable. Elle se retourna vers Jack un sourire aux lèvres. Le général, à quelques mètres d’elle tenait encore l’objet du délit devant son visage. Elle s’adossa contre le muret en secouant la tête, l’air faussement désespérée. Clac.

 

- (Sam, riant, mettant une main devant son visage) Jack ! Arrête avec ça ! C’est vraiment une mauvaise habitude que tu as prise. C’est le climat italien qui te fait ça ?

- (Jack, renonçant à prendre sa photo, avec un petit sourire contrit) Désolé, mais tu es tellement belle…

 

            Comment pouvait-elle résister à ça ? Honnêtement ? Ce n’était pas possible. Son mari – elle avait encore du mal à assimiler cette notion plus d’un an après – était l’homme le plus adorable, le plus charmeur, le plus aimant et le plus sexy du monde. Que pouvait-elle faire contre ça ? Que voulait-elle faire contre ça ? Rien. Une année déjà depuis le jour où ils s’étaient dits oui. Une année de bonheur le plus total. C’était mieux que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Que tout ce qu’ils avaient pu imaginer. Elle le sentit qui se glissait derrière elle et l’attirait à lui. Elle se laissa aller contre son torse, soupirant de bien-être quand sa joue se posa contre la sienne.

Les mains de Jack se joignirent sur son ventre arrondi dévoilé par la fine robe aux couleurs pastelles qu’elle portait. Déjà 5 mois. Il soupira à son tour, laissant ses lèvres s’égarer sur l’épaule de Sam alors que son pouce dessinait de petit cercles autour se son nombril. Comblé. Voilà un mot qui aurait parfaitement pu le décrire en cet instant. Lui et dans ses bras la femme qu’il adorait et qui portait leur enfant. C’était bien plus qu’il n’avait jamais osé l’espérer. Et pourtant c’était la réalité. Il n’avait rien fait pour mériter ça mais il ferait tout pour le conserver. Elle, tellement belle, tellement douce, tellement forte aussi. Sa femme. Leur fille. C’était ça le bonheur.

 

- (Jack, au bout de quelques minutes) Et pourquoi pas Ally ?

- (Sam, se retournant tout en restant dans ses bras) Non, ce sera Mégane.

 

            Elle accompagna sa réplique d’un petit sourire mi-décidé, mi-charmeur qui le fit fondre. Alors il céda. Il lui cédait tout de toutes manière. Toujours. Jamais une femme ne l’avait autant mené par le bout du nez. Mais pour tout dire il aimait assez ça. Et puis elle n’en abusait jamais. En fait il avait relancé le débat plus pour la taquiner qu’autre chose. Le prénom qu’elle avait choisi lui plaisait beaucoup. Seulement il adorait la voir avec cet air là. Le pire c’est qu’elle le savait parfaitement. Ils s’affrontèrent un instant du regard, avec beaucoup de tendresse et de malice. Puis Jack ne résista pas et réduisit à néant le peu d’espace qui les séparait pour capturer ses lèvres avec fougue.

 

- (Sam, se passant la langue sur les lèvres, espiègle) J’ai gagné.

- (Jack, souriant) Tu triches, je ne peux pas te résister…

- (Sam) Et oui, la chair est faible.

 

            Cela ne l’empêcha pas d’être l’instigatrice du second baiser. Un baiser intense et passionné. Un de leurs baisers. Ceux dans lesquels ils faisaient passer tout ce qu’il éprouvaient l’un pour l’autre.

 

- (Jack, entre deux baiser, malicieux) Mais c’est moi qui choisit le prochain.

- (Sam, idem) On verra.

 

Ils s’abandonnèrent à l’étreinte qui aurait pu s’éterniser si une voix ne s’était pas fait entendre.

 

- (X, en italien) Excusez-moi, nous allons fermer.

 

            Le couple se retourna d’un même mouvement. Ils sourirent à la vue du vieil homme à l’air si gentil. Sam le remercia en italien. Le gardien répondit par un sourire puis repartit. Jack tendit ensuite sa main à Sam qui la prit en souriant et ils s’éloignèrent entre les ruines antiques. Un peu plus loin le général passa son bras autour des épaules de la jeune femme qui se blottit contre lui. Il déposa un tendre un baiser sur sa tempe. Ce soir ils dînaient avec Alan et Marissa au « Westin Excelsior. »…

 

 

*For you, there'll be no crying
For you, the sun will be shining
'Cause I feel that when I'm with you
It's all right
I know it's right
 
And the songbirds keep singing like they know the score
And I love you, I love you, I love you
Like never before
 
To you, I would give the world
To you, I'd never be cold
'Cause I feel that when I'm with you
It's all right
I know it's right
 
And the songbirds keep singing like they know the score
And I love you, I love you, I love you
Like never before
Like never before
Like never before

 

 

(*) Song bird, d’Eva Cassidy

 

THE END
(Voilà, c’est fini pour le moment, j’espère que vous avez aimé. Gros bisous à tous les courageux lecteurs, enfin à ce niveau là c’est plus du courage, c’est de la témérité…)
 
 
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