John était allongé sur son lit et fixait le plafond. Il n’arrivait pas à trouver le sommeil. Cela faisait longtemps que cela ne lui était pas arriver. Il était très excité par les préparatifs de Noël mais il avait la sensation qu’il y avait autre chose.
La nuit était très claire. Il voyait presque comme en plein jour dans sa chambre et cela n’aidait pas. Il ne put s’empêcher de penser à ce qui venait de se passer ces quelques jours. Mais un événement en particulier… ou devrait-il dire cet après-midi. Il ne pu s’empêcher de sourire en y repensant. La bataille de neige, leur jeu dans la neige… et ce baiser qu’ils avaient échangé lors de leur retour. Rien n’avait été prémédité mais cela devait arriver.
Il se souvenait de leur premier baiser. Ils n’étaient pas vraiment eux donc cela ne comptait pas vraiment. Mais aujourd’hui, ils étaient tout à fait conscients et responsables de leurs actes.
Plus il découvrait et apprenait à connaître Elizabeth et plus il se sentait s’enfoncer dans ce sentiment déjà présent en lui. Mais ces derniers temps, elle le touchait au plus profond de lui. Elle avait un regard qui lui donnait envie de la prendre dans ses bras et de lui dire que tout irait mieux. Pourtant, il avait toujours cette petite partie en lui qui l’en empêchait.
Voix : Elle a besoin de toi….
Il releva la tête. Il y avait quelqu’un dans sa chambre. Il attrapa son arme et se redressa et visant l’endroit d’où venait la voix. Il distingua une silhouette d’enfant. Serait-ce le même que la dernière fois ?
Garçon : … Comme tu as besoin d’elle.
John ne répondit rien. Il rêvait peut-être ?!
Garçon : La famille de cœur est ce qu’il y a de plus important !
Puis le garçon disparut. John resta un moment à regarder l’endroit où avait disparut le garçon. Il se passa la main sur le visage. La fatigue le faisait délirer. Il posa son arme. Il avait vraiment besoin de dormir. Il se rallongea.
Tout de suite son esprit vagabonda vers Elizabeth. Comment devait-il agir après ce qu’il venait de se passer entre eux ? Il n’avait jamais vraiment été doué avec les femmes. Et il passait souvent pour un tombeur. Mais là, c’était différent. Il était hors de question qu’il la blesse de quelque manière que ce soit.
Il ne sut pas réellement pourquoi mais il pensa à sa mère et sur ce qu’elle n’arrêtait pas de lui répéter lorsqu’il était adolescent. Que la plus belle chose qui pourrait lui arriver serait de tomber amoureux et lorsqu’il lui répétait qu’il l’était déjà, elle lui souriait en lui disant que le jour venu, il le sera.
Est-ce que ce jour était enfin venu ? Sa mère lui aurait sûrement certifié que oui si il lui avait parlé d’Elizabeth. Il aurait aimé qu’elles se rencontrent toutes les deux. Mais la vie en avait décidé autrement.
Les mots qu’avaient prononcés l’enfant… s’il était bien réel, lui revinrent en tête. « La famille de cœur est la plus importante ». Cette voix qu’il avait entendu avait raison. Délire ou pas… Elizabeth avait besoin de lui… et il avait besoin d’elle.
***
Elle avait dormi beaucoup plus qu’à l’habitude. Elle devait avouer qu’elle avait du sommeil à récupérer. Elle n’avait pas vraiment dormi ces derniers jours. Trop de souvenirs avaient refait surface et tous ses sentiments se mélangeaient en elle, sans qu’elle n’arrive à comprendre ce qui lui arrivait.
Mais lorsqu’elle était rentrée hier soir, elle s’était écroulée. Elle était fatiguée et les événements de la journée n’avaient rien arrangé. Elle sourit légèrement en repensant au baiser qu’il avait échangé à bord du jumper. Ni l’un ni l’autre ne l’avait prémédité. Cela s’était fait tout naturellement.
Elle arriva dans son bureau et vit John assit, jouant avec la boule à neige. Lorsqu’il la vit, il lui sourit et posa la boule devant lui.
John : Bonjour !
Elizabeth : Bonjour.
Elle ne savait pas ce qu’elle ressentait. De la peur ou de la joie. Elle ne savait pas comment agir surtout après ce qu’il venait de se passer entre eux. Peur, parce que cela allait changer légèrement les choses entre eux… et qu’elle ne savait pas vraiment si elle était prête pour ça…. Heureuse car elle avait apprécié ce moment partagé avec lui.
John : Je vois que vous avez suivit mon conseil et que vous avez dormi un peu !
Elle lui sourit. Elle avait tord. Cela n’avait rien changé mais plutôt amené un plus à leur relation… une tendresse, une attention, des regards plus présents.
Elizabeth : Je vous signale que je n’avais pas le choix ! Vous savez être convaincant quand vous le souhaitez !
John : Est-ce que j’ai eu tord ?
Elle le regarda. Non. Cela lui avait fait énormément de bien. Elle en avait besoin. Mais elle détestait quand il avait ce regard victorieux face à elle. Elle plissa légèrement les yeux et lui répondit.
Elizabeth : Non.
Il lui sourit. Il était heureux de la voir ainsi. Reposée et avec plus de couleurs que ces derniers jours. Il aimait prendre soin d’elle et c’était presque devenu naturel chez lui.
Il se leva, s’approcha d’elle et sans qu’elle ne s’y attende, il lui prit la main et commença à la tirer doucement à l’extérieur du bureau.
John : Venez avec moi ! J’ai quelque chose à vous montrer.
Ils passèrent dans la salle des commandes. John avait toujours la main d’Elizabeth dans la sienne. Elle ne savait pas si elle devait enlever sa main ou pas. Tout le monde allait les voir. Mais à cet instant, elle n’avait aucune envie d’enlever sa main de celle de John.
Samuel vit les deux leaders passés main dans la main devant lui. Cela ne le surprit pas. Tout le monde s’en doutait un peu et il devait avouer qu’il les trouvait touchants à cet instant. Il ne les fixa pas plus longtemps et se concentra sur son travail.
John et Elizabeth descendirent les marches donnant dans la salle d’embarquement et utilisèrent un des couloirs adjacents pour se rendre dans la salle commune. Lorsqu’ils arrivèrent, Elizabeth découvrit une salle avec pleins de personnes, militaires, scientifiques, civils, enfants confondus entrain de décorer l’immense sapin de Noël qui se dressait devant eux.
Cette pièce était… chaude. C’était la première chose qu’elle avait remarquée en entrant. Ils avaient installé des bougies un peu partout et des ateliers de plusieurs personnes s’étaient formés pour faire des guirlandes ou d’autres décorations de Noël. Leurs visages semblaient détendus et jamais on n’aurait pu croire qu’ils étaient presque en guerre.
Pendant un instant, Elizabeth l’oublia elle aussi. Cette pièce était hors du temps et de l’endroit. Une ambiance y régnait et semblait donner le sourire aux personnes présentes. Elle leva les yeux vers l’immense arbre qui trônait devant elle. Il était magnifique.
John se tourna vers elle et ce qu’il vit lui réchauffa le cœur. Il vit une Elizabeth émerveillée par ce qu’elle voyait. Tout n’était pas si perdu. La petite fille qui croyait au Père Noël était toujours présente en elle.
John : Il vous paraît assez grand ?!
Elizabeth ne quitta pas cette scène des yeux. Les enfants préparaient des guirlandes en pop-corn et en mangeaient la moitié au passage. Les adultes aidaient les plus jeunes tout en n’oubliant pas de se servir au passage. Des pommes avaient été caramélisées pour l’occasion et étaient accroché à l’arbre.
Elle avait lâché la main de John pour s’avancer légèrement. Tout cela lui semblait si irréel. Jamais elle n’avait vu ça. Les personnes étaient tellement prises dans l’ambiance qu’ils n’avaient pas remarqué son arrivée. Les différents entre les scientifiques et les militaires semblaient avoir disparus. Les Athosiens se mélangeaient avec les terriens et aidaient aussi à préparer les décorations.
John s’approcha d’elle, par derrière et murmura à son oreille.
John : (murmure) La magie de Noël
Ses paroles la sortirent de ses rêveries et elle frissonna en sentant le souffle de John sur sa nuque. Elle se tourna légèrement vers lui.
Elizabeth : Comment avez-vous réussit à réunir toutes ces personnes ?
John : Je n’ai rien fait à part dresser le sapin… avec l’aide de Ronon bien sûr !
Elizabeth regarda dans la direction que lui indiquait John. Ronon était dans un coin de a pièce, appuyé contre un mur les bras croisés.
John : Les gens sont venus d’eux même.
A cet instant, Carson sortit de la foule et se dirigea vers eux.
Carson : Elizabeth, vous vous joignez à nous ?
C’était la question qu’elle ne souhaitait pas entendre et à laquelle elle ne voulait pas répondre. Et pourtant elle allait être obligée. Elle lui sourit timidement.
Elizabeth : Je ne vais pas pouvoir rester. J’ai du travail qui m’attend !
Carson : Vous avez tord ! Le pop corn est excellent !
Il en avala un morceau.
Elizabeth : Je suis sûre que vous vous en sortirez très bien sans moi !
Elle leur sourit une dernière fois avant de commencer à s’en aller. John la regarda s’éloigner. Cela n’allait pas être si facile.
***
Rodney était attablé à son bureau, tentant de se concentrer sur les simulations en cours. Mais il n’y arrivait pas. Il avait l’esprit complètement ailleurs.
Alors qu’il rejoignait le mess pour prendre son petit déjeuner, il s’était arrêté devant la salle où le personnel s’affairait auprès du sapin et des décorations. Les voir tous s’extasier ainsi pour Noël l’avait exaspéré. Et lorsque Beckett s’était approché pour le convaincre de se joindre à eux, il avait préféré partir. Pourtant, même s’il refusait de le reconnaître, la démarche du Docteur l’avait touché. Mais il avait des choses plus importantes à faire que de s’amuser.
Tout à coup, de nouveaux pleurs se firent entendre, comme la dernière fois. Rodney se redressa brusquement et parcouru du regard le laboratoire, cherchant l’origine du bruit. Son regard tomba alors sur le petit garçon. Il ressentit à nouveau ce malaise, mais préféra ne pas y prêter attention.
Rodney : Encore toi ! Je t’avais dis de ne pas venir ici, c’est dangereux !
Garçon : Mais je ne sais pas où aller !!
Rodney : Eh bien n’importe où sauf ici. Ce n’est pas une garderie. J’ai du travail à faire, moi !
Garçon : Mais c’est bientôt Noël ! Pourquoi tu ne t’amuses pas comme les autres ?
Rodney : Ca ne te regardes pas !!! Maintenant, fiche le camps !!!
Garçon : Tu as des amis ici, pourquoi tu ne veux pas aller avec eux ?
Rodney fut incapable de répondre. Non qu’il veuille se justifier devant le garçon, mais parce qu’il ne savait pas quoi répondre. Lui qui d’habitude n’était pas avare de paroles, se retrouvait soudain muet devant la question d’un petit garçon. Tandis qu’il se levait de son bureau, il fit tomber un stylo qu’il s’empressa de ramasser. Lorsqu’il se redressa, l’enfant avait disparu. Il pivota dans son laboratoire, mais il n’était plus là. Etait-il en train de devenir fou ?
***
John avait proposé à Ronon de s’entraîner ensemble même si il savait que c’était complètement suicidaire de sa part. Mais il avait prévu le coup et s’était équipé comme il le fallait. Gants, casques et autres protections. Ronon afficha un léger sourire en voyant John affublé de la sorte.
Ils commencèrent doucement l’entraînement. Ronon devait travailler ses coups de poings et John tenait les gants d’entraînement. On voyait bien que Ronon ne portait pas à fond ses coups et pourtant déjà, John faisait des écarts importants. Durant plusieurs minutes, John essaya de maintenir le rythme mais Ronon était inépuisable.
John fit signe à Ronon qu’il prenait du temps pour respirer un instant. Celui-ci s’arrêta. John se pencha en avant, les mains sur les genoux.
Ronon : Vous êtes sur de vouloir continuer. Je peux demander à Teyla de…
John leva la main en signe de protestation.
John : Laissez-moi 2 minutes et ce sera bon.
Ronon le fixa. John se redressa et regarda l’homme qui se trouvait face à lui. Il se demandait s’il avait bien fait. Mais il ne pouvait plus reculer à présent. Il se remit en position.
John : Vous passez énormément de temps avec Teyla ces temps-ci ?!
Il allait peut-être arriver à le déstabiliser en lui parlant de Teyla. Mais Ronon fit comme si de rien n’était.
Ronon : Oui.
John : Et tout se passe bien ?
Ronon : Oui.
On ne pouvait pas dire qu’il était bavard.
John : Et vous deux… ?
Ronon : Pas encore !
John s’arrêta et faillit se prendre un coup.
John : Vous voulez dire que Teyla et vous …. ?
Ronon le regarda avec son air habituel.
Ronon : Si vous voulez savoir si Teyla m’intéresse… oui… mais il ne sait encore rien passer !
John fut surpris de la franchise de son ami. Puis un sourire apparut sur son visage. Il était heureux pour eux.
John : Alors qu’est-ce que vous attendez mon vieux ?!
John lui tapa sur l’épaule. Ronon regarda son geste puis John. Celui-ci regretta un peu d’avoir fait cela. Ronon n’était pas encore très bien habitué aux marques d’affection… surtout entre hommes. Il se remit en position pensant que Ronon voulait arrêter la discussion là. Ronon commença à redonner ses coups.
Ronon : Je pourrais vous poser la même question !
John fixa Ronon et essayait en même temps de suivre son rythme. Ronon remarqua l’air étonné de son ami.
Ronon : On ne laisse pas attendre une femme telle que le Docteur Weir ! Si j’étais à votre place et qu’elle me regardait de la manière dont elle vous regarde, je me jetterais à ses pieds et je me promettrais à elle pour la vie !
John s’arrêta de nouveau. Ronon venait de totalement l’étonner. Celui-ci était fier de lui. Il affichait un léger sourire.
Ronon : Prêt pour l’entraînement au corps à corps ?
John sortit de sa stupeur. Il enleva ses gants et ses protections. Il se mit en position. Il se demandait s’il devait ses prières avant de commencer… trop tard, Ronon venait de se jeter sur lui et il se retrouva à Terre avec cette montagne sur lui. Il tapa trois coups sur le sol pour dire qu’il abandonnait. Ronon se leva. John vérifia si tout était en état puis se releva à son tour.
Il subit à nouveau un assaut de Ronon. Cette fois-ci, il résista un instant avant de se retrouver une nouvelle fois à terre, coincé par Ronon.
C’est à cet instant, que les portes s’ouvrirent et qu’Elizabeth apparut. Elle sourit en voyant la situation. Ronon leva simplement les yeux mais ne lâcha pas John pour autant. Celui leva lui aussi les yeux vers lui et vit son sourire. Au moins cela amusait quelqu’un.
Elle resta un instant à les regarder et Ronon ne lâchait toujours pas John, même après que celui-ci est frappé trois fois à terre.
Elizabeth : (avec un léger sourire) Ronon, c’est vous que je souhaitais voir. J’ai un projet à vous proposer… maintenant que vous avez été intégré définitivement au programme, cela serait bête de ne pas exploiter vos talents. Pourrions-nous nous voir… après votre…
Elle hésita un instant pour savoir comment elle devait appeler ce qu’il se passait à cet instant. Puis elle sourit de plus belle.
Elizabeth : Entraînement !
Ronon : Bien sûr.
Elle inclina la tête puis se tourna pour sortir. Mais elle se retourna.
Elizabeth : Oh… et puis… si vous pouviez ne pas trop nous abîmer le Colonel Sheppard… j’en ai encore besoin !
Elle regard John en souriant et sortit. Ce moment Ronon lâcha prise et John pu se dégager.